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I lost my mind, in the city of lights.

Dim 22 Nov 2015 - 0:17


Etait-ce une bonne idée de venir ici ? Aurait-il fallu faire autrement ? Depuis quelques jours, je ne dors plus. Faut dire que ça devient compliqué avec tout ce monde dans le gymnase. Il doit y avoir deux ? Ou trois cent personnes à dormir là ? Peut-être plus… Sans compter toutes ces personnes de l’extérieur qui continuent de débarquer chaque jour. Et à chaque fois, je prie pour qu’Emerson fasse partie d’entre eux. Mais ce n’est pas le cas. Combien de fois ai-je déjà senti mon cœur s’emballer en apercevant une chevelure blonde s’avancer dans la foule ? Jusqu’à ce que tout espoir disparaisse en me rendant compte que ce n’est pas elle. Je crois que c’est surtout à cause de ça que je n’arrive plus à fermer l’œil. Elle me manque. Terriblement. Combien de jours sans nouvelle ? Bien trop. Je ne parviens même plus à en faire le compte. Tout ce que je sais c’est que ça fait bien trop longtemps. Cela m’inquiète. Beaucoup. Je ne cesse de me répéter que tout va bien, qu’elle se trouve dans un endroit sûr. Mais est-ce vraiment le cas ? J’aimerais trouver des réponses à toutes ces interrogations qui inondent mes pensées. Malheureusement, il n’y a personne qui puisse m’aider, personne pour me dire où elle se trouve. Ils doivent bien le savoir non ? Ou avoir ne serait-ce qu’une idée ?

Je n’ai jamais supporté attendre. L’impatience commence à me ronger et rester là, impuissant face à tout ça… Je ne peux pas… J’ai essayé d’en savoir plus mais ils n’en ont rien à faire. Ils ne prennent pas le temps de m’écouter, ni moi, ni les autres personnes qui ont été séparées de leurs proches. Leur job c’est de protéger cet endroit, de nous protéger… Nous, pauvres civils apeurés, faibles, inutiles… C’est ainsi qu’ils nous voient, ça crève les yeux. Faut franchement être con pour ne pas le remarquer. Mais s’ils croient que j’vais rester sagement dans mon coin à attendre gentiment, à les laisser faire tranquillement leur boulot. Non, je ne lâcherai rien. Emerson est quelque part, là, dehors. Et ils ne pourront pas m’empêcher de la retrouver. Je ferai tout ce que je peux pour y parvenir. Son rire me manque… Et pas qu’à moi. Kaycee aussi doit subir tout ça et je ne sais plus quoi faire pour apaiser ses inquiétudes… Elle aimerait, tout comme moi, avoir des nouvelles de sa mère. J’essaye de me faire rassurant, je n’ai pas envie de l’effrayer. Pourtant, je sais que la situation est critique à l’extérieur. Le monde dehors, s’écroule sûrement un peu plus chaque jour, et les échos ou rumeurs qui me parviennent aux oreilles ne cessent de confirmer mes craintes. Et savoir Emerson sûrement au plus près de tout ça, des malades… Cela en devient d’autant plus angoissant.

Il faut que je trouve une solution. Il est temps pour moi d’agir… Mais comment ? Là, est tout le problème. Je laisse un soupir bruyant s’échapper d’entre mes lèvres. Si seulement j’étais sûr de l’endroit où elle se trouve…

Les épreuves du passé m’ont appris à réfléchir avant d’agir. J’en ai gardé des cicatrices, de nombreuses cicatrices… Je ne dois pas me lancer tête baissée. Je n’ai aucune idée de ce qu’il se passe concrètement dehors. Tout ce que je sais, c’est que l’extérieur est bien plus hostile que je ne le pense. Sortir ? Cela me semble difficile… Et pourtant, je peux sentir en moi cette impulsivité somnolente… Prête à s’éveiller à la moindre contrariété. Je sais que je ne pourrais pas rester aussi calme tout le temps. J’suis le genre de type qui s’emporte facilement… Si je fais des efforts pour ne pas exploser, c’est surtout à cause de Kaycee. Encore une fois, je n’ai pas envie qu’elle s’inquiète, je n’ai pas envie qu’elle voit son père ainsi…

Le regard vide, je reprends enfin conscience. Des éclats de rire me tirent de mes pensées. Un peu plus loin un couple semble avoir oublié ce qui l’a contraint à se réfugier ici. J’ignore pourquoi, mais je suis incapable de m’en détacher. Leur joie est perceptible… Eux, ont cette chance d’être ensemble malgré le chaos qui s’est installé autour de nous. Je devrais sourire face à autant de bonheur. Mais il n’en est rien. Au contraire, je me surprends à les jalouser silencieusement… A leur en vouloir… Je passe une main sur mon visage avant de me lever. Autour de moi, toujours le même décor, cet amas de lit installés là les uns à côté des autres. Des visages inconnus, quelques connaissances rencontrées quelques jours plus tôt… Ce léger brouhaha et son bourdonnement qui résonne dans le gymnase, notre nouvelle maison… Notre refuge…

Je soupire, il faut que je trouve Kaycee. Et avec tout ce monde, cela risque de prendre un certain moment. Elle a disparu depuis plusieurs heures maintenant. Non pas que je m’inquiète, je sais qu’elle ne doit pas être loin… Je lui ai suffisamment répété d’être prudente. Peut-être un peu trop ? Enfin passons… Après tout elle ne risque rien, non ? Avec le lot de militaires basé ici…

J’observe la foule, la cherchant du regard. Mais elle n’est pas là. Mon regard s’arrête alors sur un homme. Jaden Preston. Je sais que ça lui arrive de passer un peu de temps avec Kaycee… Sa femme, Maxine, est une ancienne enseignante de la petite… Petite… Si elle m’entendait, elle se vexerait sûrement. Elle déteste que je la considère comme une enfant. Qu’importe. Il l’a peut-être vue. Je m’approche alors, attendant de croiser son regard pour le saluer. « Salut ! Passé une bonne journée ? » Ma voix se fait légèrement ironique… Oui parce que bon ici, y’a pas franchement grand-chose à faire, à s’faire chier la plupart du temps. Surtout pour un type comme moi qui a horreur de rester enfermé… « Dis-moi ? Est-ce que tu as vu Kaycee ? »






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Re: I lost my mind, in the city of lights.

Sam 12 Déc 2015 - 11:48

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas, dit-on. Sauf quand on se trouve derrière les murs d'un camp de réfugiés, complètement coupé du monde, monde qui est vraisemblablement devenu un beau bordel. Alors là, si, dans ce cas-là les jours se suivent et se ressemblent. Ça ne s'était pas trop mal passé jusqu'à présent. Jusqu'à ce qu'un minot ait la brillante idée de s'aventurer dans la zone réservée aux forces armées avant de se faire dégager à coup de pied au cul. Littéralement. Jaden n'avais pas assisté à la scène malheureusement, il n'était arrivé qu'après lorsque certains esprits commençaient à s'échauffer et tenta, comme d'autres, de calmer le jeu auprès des plus véhéments. Son avis sur la question était encore assez partagé. D'un côté, le petit David avait rien à foutre là-bas donc en soi, c'était bien fait pour sa pomme. D'un autre côté, il n'avait que dix ans, c'était pas forcément le genre de trucs le plus simple à intégrer pour un gamin. Et puis il y avait l'art et la manière de faire passer un message et le première classe Vaughn n'avait pas spécialement choisi la meilleure. Celui-là, on pouvait dire qu'il savait se faire apprécier. Pourtant, si Jay ne le portait pas vraiment dans son cœur, il n'avait eu d'autres choix que de se ranger du côté des militaires. Tout ces gens-là, tout ceux qui vivaient dans leur petit confort avant tout ça, ils ignoraient complètement ce que ça faisait d'être sur le terrain, de ne pas savoir si vous rentreriez en vie ou non de votre prochaine excursion, de ne pas savoir combien de temps il vous restait à vivre. Ils râlaient de ne pas être mis au courant de ce qu'il se passait. Ils râlaient de n'avoir que peu d'espaces disponible, de ne pas manger à leur faim, de ne pas avoir le privilège de prendre des douches tout les jours. Peu les remerciaient d'être encore en vie, de les nourrir, de les protéger nuit et jour. De l'ingratitude dans sa plus parfaite forme d'expression. Car il fallait bien le reconnaître les trois quarts des gens qu'il voyait en ce moment même dans le gymnase n'auraient pas survécu très longtemps sans l'aide de Moore et de ses hommes. C'était d'ailleurs le sujet de sa discussion avec le Sergent Gordon, un ancien soldat, tout comme lui, de l'US Army, qui, pour le coup, ne partageait pas son point de vue. Une heure qu'ils discutaient, avançaient des arguments, partageaient leurs expériences communes des relations avec les civils dans les zones de conflits sur lesquelles ils avaient déployés. Ici aussi c'en était une de zone de conflit, même si beaucoup semblaient encore ne pas s'en apercevoir. Ils auraient pu continuer encore des heures sans l'intervention de Lucy, sa fille de six ans venue le chercher pour jouer.

L'agent spécial s'apprêtait à quitter le gymnaste et profiter du temps maussade mais frais de la cour lorsqu'il vit Kendale venir dans sa direction. Maxine lui avait parlé de lui après l'avoir retrouvé au camp. Le père d'une ancienne élève que sa femme sollicitait pour les journée des métiers organisées chaque année. Jay lui n'en pensait pas grand chose, il ne l'avait jamais rencontré avant l'arrivée des Barnett au camp et n'en aurait de toute façon pas eu l'occasion. Elle lui en avait déjà parlé pourtant, le soir à table lorsqu'elle lui racontait sa journée avec les petits, la journée des métiers avait forcément fini par arriver sur le tapis. Pourtant, le blond ne s'attendait pas à rencontrer le presque-roux un jour. D'une part, parce qu'ils se côtoyaient une fois l'an, d'autre part, à cause de sa mission qui l'avait privé de ces dîners et de tant d'autres choses. Enfin, que les Preston se retrouvent à Emerald Freedom avec l'un de leurs sujets de conversation des années plus tard n'était qu'une preuve parmi tant d'autres qu'au final, le monde, bien que parti en vrille, était bel et bien petit.

Un coup de menton dans sa direction en guise de salut, Jaden ne prit pas la peine de répondre à sa première question, certainement posée par simple politesse. Quoi répondre de toute façon ? Qu'il avait passé une extraordinaire journée pleine de rebondissements ? Non, il avait passé une journée, c'était bien tout. La seconde par contre eut le droit à plus d'égards.

- Mmh nah... Je pense pas qu'elle soit ici. T'as été voir dehors ? demanda l'homme.

S'il ne connaissait pas trop le père et ne pouvait pas le considérer comme un ami, Kaycee en revanche, il l'aimait bien. Ça avait l'air d'être une bonne petite. Énergique - et de ce qu'il avait compris c'était un euphémisme, curieuse vu la discussion que le trentenaire et elle avait eu. Assez mâture pour son âge. Faut dire qu'entre une mère... Euh elle était quoi déjà ? Médecin, quelque chose dans ce genre là. Entre une mère médecin et un père pompier, elle avait eu de quoi comprendre ce que voulait dire avoir des responsabilités. Et puis son père, s'il n'était ni militaire ni dans les forces de l'ordre, avait tout autant de chances d'y rester dès que l'alarme de sa caserne sonnait. Lui aussi savait ce que c'était que d'être sur le terrain. Ce qui faisait un point commun au deux chefs de familles même s'il n'avait pas eu l'occasion de partager leurs expériences jusqu'à présent. La discussion aurait pu s'arrêter là, si justement le petit caractère de Kaycee ne lui était pas revenu en tête. Et si, dans un esprit de rébellion, elle aussi était allée fourrer son nez là où il ne fallait pas ? Jay soupira.

- J'vais t'aider à la chercher va. Elle doit pas être bien loin.

À moins qu'elle veuille se faire dégager à coup de pied au cul, elle avait plutôt intérêt.
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Re: I lost my mind, in the city of lights.

Mer 23 Déc 2015 - 0:04


« Non, j’comptais y aller là… » Je sais que Kaycee passe la plupart de son temps à l’extérieur. Rester enfermée dans le gymnase ? Très peu pour elle. Sur ce point, elle est comme moi. Je n’ai jamais aimé rester à ne rien faire, et la situation actuelle doit être aussi compliquée pour qu’elle, qu’elle l’est pour moi. Pour la plupart des gens d’ailleurs… Mais certains doivent sûrement mieux le supporter que d’autres. Pour ma part, supporter tous ces gens autour de moi dans le gymnase, ça commence à être difficile. Je repense alors aux tensions des derniers jours et à ce petit gars qui s’est fait malmené par un des militaires parce qu’il s’était aventuré dans un endroit où il n’aurait pas dû aller. Et évidemment, je ne peux m’empêcher de penser à Kaycee, qui est plutôt curieuse aussi… Et même si je l’ai suffisamment expliqué qu’elle devait être prudente. Des fois, les gamins ne peuvent pas s’empêcher de faire des trucs stupides… Moi le premier, quand j’avais son âge. Toujours prêt à foncer tête baissée là où il ne fallait pas…

Le mari de Maxine propose de m’accompagner pour chercher Kaycee. Je ne le connais pas plus que ça, nous sommes déjà croisés quelques fois mais nous n’avons jamais pris le temps de discuter. Faut dire que ce n’est pas tellement dans mes habitudes. Je ne suis pas très bavard et je ne m’intéresse pas tellement aux gens qui m’entourent. Néanmoins, Jaden semble être le genre de type avec qui je pourrais sûrement m’entendre ici. Disons que depuis que nous sommes ici avec Kaycee, j’ai passé plus de temps à essayer de trouver un moyen de contacter Emerson et de rassurer Kaycee, plutôt que de « sympathiser » avec les autres réfugiés. Cependant, j’ignore pour combien de temps nous allons encore devoir être contraint à rester ici… Alors, pourquoi ne pas essayer de connaître un peu les autres ? Cela ne me convainc pas plus que ça… Mais bon…  

Quoi  qu’il en soit, j’apprécie tout de même le geste de Jaden. « Merci. » Nous nous dirigeons alors vers la sortie. « A mon avis, elle doit être en train de jouer au baseball avec d’autres gamins… Faut dire, ils n’ont pas grand-chose pour s’occuper ici… » Trouver des occupations, c’est sûrement ça le plus difficile ici. Lire un bouquin ? Terminer une vieille grille de mots croisés déjà entamée ? Des activités tellement intéressantes pour un type comme moi… Non sérieusement, ce n’est pas du tout pour moi ça. Sinon… S’occuper de son linge ? Filer un coup de main aux autres ? Ça oui, mais ça ne prend pas tellement de temps. Rien à voir avec ma vie d’avant… Entre la vie de famille et le boulot, elle était bien remplie. Partir en intervention, sauver des vies… Tout ça me manque également…

Alors que nous continuons notre progression vers l’extérieur,  je finis par reprendre… Histoire de trouver un sujet de conversation. « Pour nous non plus d’ailleurs… Y’a pas grand-chose à faire ici… J’sais pas ce que tu faisais avant tout ça mais je présume que ça devait être plus trépidant que d’être obligé de rester coincé ici… » Maxine ne m’avait jamais parlé du métier de son mari. Et moi-même, je n’avais pas posé la question…






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Re: I lost my mind, in the city of lights.

Sam 23 Jan 2016 - 18:20


Plus... Trépignant. Ah ça... Se lever chaque matin, enfiler un masque, courir le risque de se faire griller sa couverture à chaque instant,  fréquenter des criminels et des trafiquants de la pire espèce, devoir devenir comme eux pour ne pas éveiller les soupçons tout en restant dans le cadre de la légalité pour ne pas se faire virer tout en sachant très bien que s'il se faisait découvrir il ne passerait pas la journée... Pour être trépignant, oui son travail l'était. Entre son travail d'agent spécial et son service dans le corps des marines, c'était à croire que toute la vie d'adulte de Jaden avait été dopée par l'adrénaline. Le pire dans tout ça, c'est qu'il y avait pris goût. Alors forcément, à se retrouver ainsi, coincé dans l'enceinte du camp, avec rien d'autre à faire qu'attendre que les jours passent, il tournait vite en rond.

- Ça, je ne te fais pas le dire, répondit l'homme sans s'étendre davantage sur le sujet. Même si l'épidémie avait réduit à néant toute possibilité qu'il retravaille un jour sous couverture pour la DEA, Preston avait encore le vieux réflexe de ne rien divulguer sur son job.

Le seul avantage, le seul point positif dans cette situation, c'était Maxine. Ils pouvaient, enfin, passer du temps ensemble et tenter de rattraper autant que possible celui qu'ils avaient perdu.  Sans sa présence, enfermé entre quatre murs, le blond aurait certainement perdu la boule. De toute façon, si elle n'avait pas à Emerald Freedom, il ne l'aurait pas été non plus. Il aurait été dehors, à arpenter la moindre petite impasse de Seattle pour la retrouver. Jaden aurait mis la ville à feu et à sang si cela avait pu permettre qu'ils soient réunis. Non décidément, Dame Chance avait été de leur côté et il ne remercierait jamais assez la petite étoile qui avait veillé sur eux et permis que toute sa famille soit avec lui. Tous ici n'avaient pas cette chance. À commencer par Kendale dont l'épouse manquait à l'appel. Aborder le sujet lui paraissait quelque peu compliqué. L'ancien marine ne connaissait pas assez le rouquin pour présumer de sa réaction. Il pouvait tout aussi bien se braquer que se mettre à pleurer toutes les larmes de son corps. Se retrouver confronté à l'une comme à l'autre ne l'enchantait guère, pourtant le chef de famille Preston se voyait mal ne pas en parler.

- Ta femme, commença-t-il en poussant la porte du gymnase. J'ai cru comprendre qu'elle était médecin. Elle a fait partie des réquisitionnées ?

Jay respira l'air frais à plein poumons. La froideur hivernale s'installait un peu plus chaque jour. Il savait pertinemment ce que cela voulait dire. Déjà lorsque cette crise avait commencé, il avait appris qu'elle était plus grave que ce qu'en disait les médias et les autorités. Et un bon mois s'était écoulé depuis, sans aucune amélioration. Maintenant, il savait que chaque jour qui passait était un pas de plus dans la mauvaise direction. Chaque jour, les vivres du camp diminuaient, tout comme les chances de retrouver des survivants. L'agent spécial n'osait s'imaginer dans la position de Kendale. Être séparé de sa compagne, ne pas savoir si elle était en vie ou pas, ne pas savoir quoi dire à sa gamine. Être dans l'ignorance la plus totale.

C'était peut-être bien ça le pire au final.
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Re: I lost my mind, in the city of lights.

Dim 7 Fév 2016 - 17:43


Ouais, vivre enfermé… Y’a mieux quand même… Et l’pire c’est de devoir supporter tous ces militaires. Je n’ai jamais rien eu contre eux, j’ai souvent eu beaucoup d’admiration pour eux d’ailleurs… Mais là depuis quelques temps ça ne passe pas. Attendre des nouvelles d’Emerson, à rien faire, y’a de quoi devenir dingue. Bien sûr que c’était bien mieux avant. Notre ancienne vie… La caserne, les collègues, les interventions, dangereuses ou non… Je n’avais pas le temps de m’ennuyer. Chaque jour était différent… Incendies, accidents de la route, accouchements en urgence, chats coincés dans un arbre…  Mais là, j’vais finir par devenir comme un lion en cage… J’vais devenir fou.

Sans compter les soucis avec Kaycee. Ça aussi, ça va finir par me rendre dingue. J’ai l’impression qu’elle devient un peu plus désagréable chaque jour. Nous passons notre temps à nous disputer, elle ne cesse de remettre en question tout ce que je lui dis ou demande de faire. Et si c’était déjà compliqué avant tout ça, c’est devenu bien pire. L’absence d’Emerson commence à se faire sentir, énormément. Sa mère lui manque et je ne sais pas comment faire pour tenter de la rassurer ou lui expliquer les choses. Elle aimerait que je lui dise que sa mère va bien, qu’elle est en sécurité, mais je n’en ai aucune idée. C’est bien ça le problème. Si seulement je pouvais la contacter, avoir quelques nouvelles… Pour me rassurer… Et surtout pour rassurer Kaycee. Sans doute que ça irait mieux entre nous.

Alors que nous sortons à l’extérieur du gymnase, Jaden finit par évoquer le sujet qui fâche… Emerson… Maxine a dû lui raconter quelques détails sur elle puisqu’il sait qu’elle est médecin. Il me demande si elle a été réquisitionnée. Je soupire avant de lui répondre « Emerson ? Oui, elle est médecin. Elle était en pédiatrie… » Et jamais je n’aurais dû la laisser partir, les laisser la prendre pour l’emmener loin de moi. Ils avaient parlé de quelques jours… Mais ça faisait des semaines à présent que je n’avais pas entendu le son de sa voix, que je ne l’avais pas prise dans mes bras… C’est idiot, mais je m’en veux de l’avoir laissé partir. Et si je ne la retrouvais pas ? Non. C’est une question que je ne dois pas me poser. Je suis sûr qu’elle est en sécurité. « Les militaires l’ont emmenée au tout début de l’épidémie. La dernière fois que j’ai eu des nouvelles, elle se trouvait au Kindred Hospital. Mais ça doit bien faire plusieurs semaines que j’essaye de trouver un moyen de la recontacter, mais pas moyen… » Et ça devenait de plus en plus difficile évidemment. Pour moi, et pour Kaycee.

Mon regard se perd un instant vers un point au hasard… C’est difficile, parce que ça me rappelle une fois de plus son absence. Et même si je me persuade que tout va bien, qu’elle finira par revenir… Je sais que ça va être difficile de rester aussi optimiste. Tellement de jours à espérer… Et toujours aucune nouvelle. « Pour l’instant, j’arrive à gérer… Plus ou moins… Parce que y’a la petite. Mais j’sais pas quoi lui répondre quand elle me parle de sa mère. C’est vraiment difficile pour elle… J’aimerais pouvoir lui promettre que sa mère sera bientôt là, avec nous… Mais j’peux pas… J’suis même pas sûr qu’elle soit toujours là-bas… » Je termine ma phrase en riant légèrement… C’est nerveux, je ne contrôle pas… Je laisse un de mes poings taper contre la paume de mon autre main plusieurs fois… Ce n’est pas simple de parler de tout ça… Si seulement je trouvais un moyen de la faire revenir ici, ou… De la contacter, tout simplement…






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Re: I lost my mind, in the city of lights.

Sam 12 Mar 2016 - 1:30


Kendale confirma bien vite ce que le trentenaire savait déjà plus ou moins. Et une fois encore, le blond remercia le ciel de ne pas être à la place du roux. Lui n'aurait vraiment pas supporté. Pas dans ce contexte en tout cas. Avant cela, il ne comptait pas les jours passés sans voir Maxine à cause de son travail. La séparation, il s'y était habitué, à défaut de s'en accommoder. Sauf que contrairement aux Barnett à présent, les Preston avaient eu le choix. Jaden aurait tout simplement pu refuser. Sa carrière à la DEA en aurait pris un coup mais l'Administration n'aurait pas eu de mal à trouver un autre agent pour faire le travail. Ce choix, ils l'avaient fait ensemble, en toute connaissance de cause. Ils savaient pertinemment l'un et l'autre ce que cela impliquait. Les Barnett eux, ça leur était tombé dessus comme ça, du jour au lendemain, sans qu'ils ne puissent rien faire pour lutter. Pouvait-il faire quelque chose pour lui ?

Jaden en doutait sincèrement. Si sa première sortie lui avait permis d'établir quelques contacts avec les militaires, ils n'avaient jamais parlé de l'hôpital. Qui plus est, étant un établissement médical, ce camp-ci était certainement bien différent du leur. En supposant que les militaires conduisaient des expériences sur les infectés et sur le virus en lui-même, tout ce qu'il s'y passait pouvait tout aussi bien être classé secret défense. Que le gouvernement soit tombé ou pas, Jay avait rapidement compris qu'il ne fallait pas compter sur Moore pour révéler des informations sensibles qui risquaient de lui faire perdre le contrôle de la situation. Comme la chute de l'exécutif par exemple. Parce qu'après un peu plus d'un mois, on était en droit de se demander si il restait quelqu'un à la Maison Blanche pour mener la barque ou si le général était en roue libre depuis x temps. De toute façon, qu'il y ait encore quelqu'un là-bas ou pas ne changerait rien à la situation et ça ne les aiderait pas plus à se relever de ce virus.

- J'imagine bien oui... admit-il sans mal plutôt que de donner voix à ses craintes sur l'état du pays. Je pourrais toujours essayer de me renseigner si tu veux mais je sais pas si ça changera quelque chose. Il laissa planer un bref silence tout en continuant à marcher. Maxine et moi, reprit l'homme, on a été séparés pendant longtemps. Pendant presque toute la durée de notre mariage à vrai dire. C'est pour ça qu'on s'est mariés d'ailleurs. Avec mon travail, on savait qu'on ne pourrait plus se voir comme avant donc on a voulu sceller notre union avant que je parte. C'était compliqué mais peut-être pas autant que pour toi. Différent en tout cas. Les risques étaient les mêmes mais il n'y avait pas de virus. Pas de militaires. On pouvait toujours s'appeler. Et on a pas d'enfants alors... Jay marqua un autre silence. Je sais pas comment tu fais très franchement. Si ça a avait été Maxine dehors... Il secoua la tête, écartant légèrement les bras avant de les faire retomber contre ses cuisses dans un claquement. Je crois que je serai devenu fou.

Jaden s'arrêta, cherchant Kaycee du regard parmi les personnes présentes dans ce qui faisait office de cour. Ses paroles n'avait pas été rassurantes, il le savait. Qu'aurait-il bien pu dire de toute façon ? Pas de nouvelles, bonne nouvelle ? Ça aurait été très stupide, surtout dans le contexte actuel. Qui plus est, l'ancien marine n'avait pu s'empêcher de noter les tics nerveux de Barnett. S'il n'était pas encore en colère, il finirait par l'être, ce qui se comprenait parfaitement, raison de plus pour ne pas gâcher de la salive en phrases vaines et idiotes. Non, partager sa propre expérience était encore le mieux à faire. De son propre point de vue en tout cas.
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Re: I lost my mind, in the city of lights.

Lun 11 Avr 2016 - 21:02


Tout ce que je demande c’est de pouvoir la contacter, rien que quelques minutes, pour savoir si elle va bien. J’pense que ça ne doit pas être si compliqué que ça, encore faut-il qu’un de ses connards daigne bouger son cul pour trouver une solution. Et à défaut de pouvoir lui parler directement, j’veux juste savoir si elle va bien, si elle est toujours dans ce fichu hôpital. Il doit bien avoir une personne capable de lui passer un message non ? Au moins, Jaden m’écoute avec attention, pas comme les autres qui jouent constamment aux ignorants. J’sais bien que j’suis pas le seul dans cette situation, qu’eux aussi attendent peut-être des nouvelles de leurs proches. Mais franchement, si j’avais un moyen de les aider, j’pense que je le ferais. Bref, j’dois pas m’attendre à ce qu’ils m’aident… Je soupire de nouveau, tout en écoutant les paroles du mari de Maxine. Il me dit qu’il verra ce qu’il peut faire, sans me promettre qu’il y arrive… Mais c’est déjà ça.

Puis il m’explique un peu plus en détail, ce qu’il a vécu, sa situation plutôt difficile avant tout ça, avec Maxine. Leur séparation et tout le reste. Oui, ça n’a pas dû être simple pour eux. Vivre loin de la personne que l’on aime le plus au monde, ce n’est jamais évident. Avec Emerson, nous avons eu la chance de pouvoir construire quelque chose malgré nos emplois du temps chargés, nos horaires décalés… Et même si on ne se voyait pas forcément tout le temps, on finissait toujours pas se retrouver assez rapidement. C’était une belle vie malgré nos quelques problèmes avant le début de l’épidémie. Et maintenant qu’elle n’est plus là, il y a beaucoup de choses que je regrette, amèrement… C’est toujours quand tout s’écroule que l’on se rend compte de la stupidité de certaines de nos paroles ou de certains de nos actes… D’autant plus lorsque l’on est contraint à rester attendre sans rien pouvoir faire. Combien de temps vais-je encore passer à ruminer tout ça sans exploser ? J’ai bien peur de ne plus être aussi patient qu’au départ… Jaden me confie qu’il ne sait pas comment je fais pour rester aussi calme. Je ne peux retenir une nouvelle un rire nerveux. « Très franchement, j’sais pas trop non plus. Comme je t’ai dit, c’est parce que y’a Kaycee avec moi et que j’peux pas me permettre de péter un câble. J’ai pas envie de l’inquiéter, elle s’en fait suffisamment pour sa mère... Et même si la situation me rend complètement fou, faut que j’arrive à tenir, pour elle. C’est ce qu’Emy ferait… » Emerson a toujours eu beaucoup plus de facilité que moi à gérer les situations difficiles. Ou du moins, elle arrivait à se contenir… Et je sais qu’elle voudrait que je n’explose pas, que je gère les choses sereinement...

« Avant j’avais pas vraiment de raisons de m’inquiéter pour elle… Contrairement à elle qui devait passer son temps à s’en faire dès que j’partais en intervention. Elle le montrait pas, je sais pas comment elle faisait pour rester aussi calme face à tout ça… Pourtant j’lui ai fait pas mal de frayeurs faut avouer, j’aurais pu y passer deux ou trois fois… C’est comme ça qu’on s’est rencontré d’ailleurs. J’ai joué aux cons pendant une intervention et j’me suis retrouvé prisonnier des flemmes. Les marques de brûlure dans mon dos et sur mon épaule, j’ai gardé ça en souvenirs… » J’arrête de parler quelques instants repensant à notre rencontre avec Emerson. Je ris en me rappelant le patient insupportable que j’ai pu être à l’hôpital. « Emerson était interne à l’hôpital à cette époque-là, c’est elle qui m’a suivi durant mon séjour là-bas… On s’est revu après, à ma sortie, et puis on ne s’est plus jamais quitté… » Jusqu’à aujourd’hui… Ces quelques mots, je ne les prononce pas. Je les garde pour moi, et une fois encore un sentiment de colère me brûle de l’intérieur… Oh il y a bien eu des disputes, des moments difficiles mais jamais nous n’avons cessé d’être ensemble. Mais cette séparation est bien plus difficile à supporter que tout ce que nous avons pu vivre jusqu’ici...






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