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Jack Matheson - The old man was right
Dim 29 Nov 2015 - 13:19
41 ans • Américaine • Ouvrier dans le bâtiment • Travelers
Il est difficile de comprendre un homme quand on ne connaît pas son histoire. Si celle de Jack est plutôt simple, elle explique pourtant beaucoup de choses à propos du gaillard. La majeure partie de son comportement peut être expliqué par un simple fait : il a grandi sans réelle présence féminine. Les seules femmes qu'il a côtoyé étaient ses professeurs, si encore on peut appeler ça côtoyer, et les amies de son père. Mais ce n'était pas le même chose que d'avoir une femme à la maison. En découle un homme qui a très vite dû s'endurcir pour suivre l'éducation à l'ancienne que lui a donné son paternel. Ce dernier, s'il était loin d'être parfait, lui a tout de même transmis tout un tas de valeur qu'un homme, un vrai, se doit d'avoir. À commencer par la droiture, dans tout les sens du terme. C'est un type honnête, Jack, il est pas du genre à entuber les gens ou à leur faire des crasses dans le dos. Enfin, par les temps qui courent, on peut pas vraiment savoir à quelle extrémité sera amené un homme. Loyal également, il serait prêt à se coucher sous un camion pour ceux qu'il considère être de ses amis. Ça lui a valu un sacré paquet de bleus d'ailleurs. Il est comme ça, il ne laisse jamais tomber ses potes, peu importe la situation, même si cela implique de se faire taper dessus. Intrépide diront certains, tête-brûlée diront d'autres, mais un peu d'adrénaline n'a jamais fait de mal à personne. Pourtant il est pas du genre à chercher la merde. Disons simplement qu'avec lui, on la trouve rapidement.
Vu l'environnement dans lequel il a grandi, il allait certainement pas choisir un métier de bureau. Manuel depuis son plus jeune âge, c'est naturellement qu'il s'est dirigé dans le bâtiment, suivant ainsi la voie tracée par son père. Débrouillard, ingénieux, il trouve toujours un moyen de bricoler un truc. C'est le genre de gars qu'on aime bien avoir dans son voisinage quand on est pas foutu de savoir réparer une fuite. Surtout qu'il rechigne pas trop à rendre service. Ça a fait de lui quelqu'un d'autonome qui sait très bien se débrouiller tout seul. On a beaucoup plus besoin de son aide, que lui celle des autres. Après, sa carrière n'a pas amené que des bonnes choses. Au contraire, plutôt que d'adoucir un peu le personnage, elle n'a fait que renforcer des traits de caractères latents de sa personnalité. Bourru, macho, fier, nommez-les, il les a. C'est peut-être pour ça que sa vie sentimentale a été un raté monumental. À ce niveau-là, il est allé d'échecs en échecs, de déceptions en déceptions. Faut dire que c'est pas le compagnon idéal pour égayer vos soirées. Laconique, il parle peu, sauf avec ses amis, devant une bière dans le bistrot du coin ou un bon barbecue. Quand bien même vous réussiriez à avoir une conversation, il a des avis tellement arrêté sur les choses que parler à un mur serait, à peu de choses près, la même chose.
Vous l'aurez compris, passé son côté un peu brut de décoffrage, c'est pas un mauvais bougre.
Vu l'environnement dans lequel il a grandi, il allait certainement pas choisir un métier de bureau. Manuel depuis son plus jeune âge, c'est naturellement qu'il s'est dirigé dans le bâtiment, suivant ainsi la voie tracée par son père. Débrouillard, ingénieux, il trouve toujours un moyen de bricoler un truc. C'est le genre de gars qu'on aime bien avoir dans son voisinage quand on est pas foutu de savoir réparer une fuite. Surtout qu'il rechigne pas trop à rendre service. Ça a fait de lui quelqu'un d'autonome qui sait très bien se débrouiller tout seul. On a beaucoup plus besoin de son aide, que lui celle des autres. Après, sa carrière n'a pas amené que des bonnes choses. Au contraire, plutôt que d'adoucir un peu le personnage, elle n'a fait que renforcer des traits de caractères latents de sa personnalité. Bourru, macho, fier, nommez-les, il les a. C'est peut-être pour ça que sa vie sentimentale a été un raté monumental. À ce niveau-là, il est allé d'échecs en échecs, de déceptions en déceptions. Faut dire que c'est pas le compagnon idéal pour égayer vos soirées. Laconique, il parle peu, sauf avec ses amis, devant une bière dans le bistrot du coin ou un bon barbecue. Quand bien même vous réussiriez à avoir une conversation, il a des avis tellement arrêté sur les choses que parler à un mur serait, à peu de choses près, la même chose.
Vous l'aurez compris, passé son côté un peu brut de décoffrage, c'est pas un mauvais bougre.
Jack a le physique d'un ours. Faut dire qu'avec son mètre quatre-vingts dix et ses quatre-vingts dix kilos, on peut difficilement dire de lui qu'il a un petit gabarit. Imposant oui, surtout que ce n'est pas un tas de graisse. Son corps a été forgé par des années et des années de dure labeur. Vingt deux pour être plus précis. C'est peut-être pour ça qu'il a les traits tirés. Enfin, c'est pas quelques rides qui viendront gâcher le vert clair de ses yeux. Et puis les nenettes aiment bien ça non ? Ça, les cheveux noirs tirant à quelques endroits sur le poivre-et-sel. La barbe. Oui, qu'on se le dise, il n'y a que deux types de personnes qui n'ont pas de barbes : les femmes et les jeunes garçons. Matheson n'est ni l'un ni l'autre donc oui, depuis qu'il est en âge, il a toujours porté la barbe. Parfois elle est courte, de quelques jours seulement, parfois plus longue. Ça dépend de quand il se décide à l'entretenir. C'est à peu près la même avec ses cheveux, ça dépend un peu de quand il se décide à aller chez le coiffeur. Il laissera jamais sa tignasse pousser jusqu'aux épaules, grand dieu non, mais ils sont parfois court, d'autre fois plus long.
L'homme n'a pas beaucoup de signes distinctifs pouvant clairement l'identifier hormis deux tatouages sur le pectoral gauche. Il représente un Corvus Corvax, un Grand Corbeau, perché sur une croix de Saint-André. Le corbeau est le symbole des Dieux. En effet, qu'il s'agisse de Lugh le polytechnicien ou de la Morrigan – la Déesse de la Guerre parfois représentée par un trio composé de La Morrigan, de Badb et de Macha – tous sont reliés au corbeau. La croix de Saint-André est tout simplement la croix ornant le drapeau écossais et, par extension, celui du Royaume-Uni. Son second tatouage, sur le bras bras droit de l'épaule au coude, est un autre symbole le rattachant à ses lointaines origines écossaises : une représentation du Gáe Bolga, l'arme mythique de Cú Chulainn, le plus grand héros du cycle d'Ulster.
Jack a des goûts simples en matière de fringues. Il faut comprendre par là que sa garde-robe se compose à 90% de jeans, de chemises, en toile ou en lin pour la plupart, de pull en laine. Il doit avoir quatre paire de pompes, deux de sport, une de ranger, une de randonnée. C'est pas vraiment le genre du bonhomme de s'intéresser à la mode. Si ses tenues sont pas dépareillées, c'est déjà bien. Faudra pas lui en demander plus. De toute façon, c'est pas les infectés qui iront lui dire qu'il a mis plus de trois couleurs et que «Ahlalala ! Ça ne va pas du tout ma chérie ».
Son plus gros avantage dans tout ça, c'est qu'il était presque préparé à ce que le monde parte en couille. En bon républicain, défenseur du deuxième amendement, Jack avait évidemment une arme chez lui. Un Mateba 6 Unica, un petit bijou qu'il affectionne particulièrement. Une oui, parce que même si il aime bien les armes à feu, ce n'est pas un fana de la gâchette. À sa disposition sinon, quelques outils qu'il avait déjà sur place à l'endroit où il a décidé d'établir sa planque. Si il a reconverti son marteau en arme, il n'est pas assez con pour tenter le Diable et aller se battre au corps-à-corps contre des infectés armé seulement d'un tournevis. Il est tête-brûlée, certes, mais pas suicidaire. Dernier objet dont il ne se passe pas, un couteau de survie de la marque Gerber, le Bear Grylls Compact Fixed Blade. Loin d'être le meilleur couteau de survie du marché, il répond toutefois parfaitement à l'utilisation que Jack en fait, notamment lorsqu'il s'agit de travailler du bois. Compact et léger, il l'a toujours à sa ceinture.
L'homme n'a pas beaucoup de signes distinctifs pouvant clairement l'identifier hormis deux tatouages sur le pectoral gauche. Il représente un Corvus Corvax, un Grand Corbeau, perché sur une croix de Saint-André. Le corbeau est le symbole des Dieux. En effet, qu'il s'agisse de Lugh le polytechnicien ou de la Morrigan – la Déesse de la Guerre parfois représentée par un trio composé de La Morrigan, de Badb et de Macha – tous sont reliés au corbeau. La croix de Saint-André est tout simplement la croix ornant le drapeau écossais et, par extension, celui du Royaume-Uni. Son second tatouage, sur le bras bras droit de l'épaule au coude, est un autre symbole le rattachant à ses lointaines origines écossaises : une représentation du Gáe Bolga, l'arme mythique de Cú Chulainn, le plus grand héros du cycle d'Ulster.
Jack a des goûts simples en matière de fringues. Il faut comprendre par là que sa garde-robe se compose à 90% de jeans, de chemises, en toile ou en lin pour la plupart, de pull en laine. Il doit avoir quatre paire de pompes, deux de sport, une de ranger, une de randonnée. C'est pas vraiment le genre du bonhomme de s'intéresser à la mode. Si ses tenues sont pas dépareillées, c'est déjà bien. Faudra pas lui en demander plus. De toute façon, c'est pas les infectés qui iront lui dire qu'il a mis plus de trois couleurs et que «Ahlalala ! Ça ne va pas du tout ma chérie ».
Son plus gros avantage dans tout ça, c'est qu'il était presque préparé à ce que le monde parte en couille. En bon républicain, défenseur du deuxième amendement, Jack avait évidemment une arme chez lui. Un Mateba 6 Unica, un petit bijou qu'il affectionne particulièrement. Une oui, parce que même si il aime bien les armes à feu, ce n'est pas un fana de la gâchette. À sa disposition sinon, quelques outils qu'il avait déjà sur place à l'endroit où il a décidé d'établir sa planque. Si il a reconverti son marteau en arme, il n'est pas assez con pour tenter le Diable et aller se battre au corps-à-corps contre des infectés armé seulement d'un tournevis. Il est tête-brûlée, certes, mais pas suicidaire. Dernier objet dont il ne se passe pas, un couteau de survie de la marque Gerber, le Bear Grylls Compact Fixed Blade. Loin d'être le meilleur couteau de survie du marché, il répond toutefois parfaitement à l'utilisation que Jack en fait, notamment lorsqu'il s'agit de travailler du bois. Compact et léger, il l'a toujours à sa ceinture.
Le quarantenaire soupira un bon coup, contemplant les feuilles blanches pendant quelques secondes, avant de se mettre à écrire.
« Je m'appelle Jack. Plus banal tu meurs. Je fais partie de ce qu'on appelle les Scotto-Américains. Ouais, je sais, on entend pas trop parler de nous. Tout le monde n'en a qu'après les irlando-américains. Pourtant, les écossais sont un très grand peuple. Tenez, vous saviez que plus de la moitié des présidents américains avaient des origines écossaises ? Bill Gates aussi esst un scotto-américain. Bah moi, je suis comme eux. Je peux facilement retracer mes origines au clan Matheson. D'ailleurs c'est mon nom Matheson. Étant donné qu'on descend de la branche Matheson des Highlands, mon nom en gaélique c'est Seoc MacMhathghamhuin. Y a quelques débats sur la signification du nom. Certains disent que ça veut dire "Fils de l'ours", d'autres disent que c'est "Fils de héros". Personnellement, je tiens plus de l'ours que du héros mais bon. Ne vous inquiétez pas, je ne vous demanderai pas de le prononcer. Encore moins de savoir l'écrire. Dans tout les cas, ça fait de moi un petit petit petit petit... Vous avez saisi l'idée. Petit cousin de l'actuel baronnet. Autant vous dire que j'ai rien d'un nobliau.
On a une petite tradition dans la famille. Elle a été instaurée par Cináed, mon premier ancêtre a avoir posé un pied sur le continent américain. Toujours, toujours avoir un héritier mâle. Pour que le nom puisse se transmettre. C'était un type fier de ses origines, de ce qu'on en dit. Moi, je suis le troisième de ma famille. Je suis né le 17 mai 1974. Le 17 mai 1974, c'est aussi la date à laquelle ma mère est morte. Oui, elle est morte en me mettant au monde. Les médecins ont sorti leur blabla habituel de "complications survenues pendant l'accouchement". J'ai grandi seul avec mon père. Enfin seuls pas vraiment. J'ai deux grands frères aussi, Scott et Grant, de vingt et quinze ans mes aînés. Scott était déjà parti faire sa vie en Californie quand j'ai débarqué et Grant est pas resté bien longtemps à la maison. Je ne leur en veux pas. Je les comprend même. Faut dire que mon vieux était un peu... Particulier.
Glenn, mon paternel, il est né à Aberdeen en 1929, en plein krach. Aberdeen, Washington, pas Aberdeen, Écosse. Il a rencontré Fiona, ma mère, une scotto-américaine elle aussi, ils se sont mariés, ont déménagé à Seattle et ils ont fait deux mômes. Et puis il est parti faire la guerre. Il n'a jamais voulu me dire comment c'était le Viêt Nam, tout ce que je sais, c'est que d'après ma tante, il est revenu changé. Il s'est mis à boire. Oh non. Non non non, je vous vois venir. Vous pensez qu'il battait ma mère, mes frères et moi plus tard ? Et bah non. Des roustes, je m'en suis prise et pas qu'une mais elles étaient toujours méritées. Non, lui quand il buvait, il divaguait. Le vieux avait tout un délire de survivaliste. Il pensait que la fin du monde allait arriver. Une fois c'était une crise économique sans précédents. Une autre c'était une guerre nucléaire avec les Rouges. J'ai eu le droit à toute une panoplie de catastrophes, toutes plus colorées les unes que les autres. On devait avoir de la bouffe pour six mois dans la réserve. Sérieusement. Enfant, je comprenais pas trop donc je suivais le mouvement. Et puis à l'adolescence, je me suis juste dit que mon paternel était cinglé. J'ai pas toujours été un très bon fils et je regrette très sincèrement.
Je regrette parce que passé cette fantaisie, c'était un bon père. Il m'a appris plein de choses. À commencer par le gaélique. Dès qu'il y avait un cèilidh, il m'y emmenait. Les céilidh, c'est des réunions de la communauté écossaise où on chante, on danse, on se raconte des histoires, ce genre de trucs. Je dirais pas que je maîtrise, mais je sais suffisamment bien parler pour comprendre les chansons qu'on y chantait et les lectures qu'on y faisait. On allait à l'église tout les dimanches aussi. Il faisait en sorte que je sois entouré, mais c'était pas comme avoir une femme à la maison. Dès qu'on rentrait, il n'y avait plus que lui et moi donc bon. Il m'a mis chez les Scouts aussi. Ça par contre, c'était à cause de son délire d'apocalypse, pas pour que je sois entouré. Il disait que faire du scoutisme me préparerait et que leur devise c'était pas "Toujours prêt" pour rien. Il avait pas tort. Manque de bol, j'étais pas là le jour où ils ont donné la leçon sur le fait de bien se comporter, tout ça tout ça. Bon j'exagère un peu mais c'est vrai que toutes leurs leçons n'ont pas nécessairement bien porté leurs fruits.
Du coup, voilà, c'est dans cette ambiance là que j'ai grandi. À l'école ça se passait pas trop mal. J'étais un gosse un peu renfermé mais on me faisait pas trop chier parce que j'étais le gamin qui était déjà plus grand et plus costaud que les autres. Vous voyez de quoi je parle, on en a tous eu connu au moins un. Mes résultats étaient corrects. Ni plus ni moins. J'préférais jouer aux Legos que faire mes devoirs alors forcément ça n'aidait pas trop. En y repensant, je crois que je me suis toujours emmerdé à l'école. Du coup, j'ai arrêté après le secondaire, une fois mon diplôme en poche. Je me suis à bosser dans l'entreprise de mon père. Une petit boîte dans le bâtiment qu'il avait monté quelques années après son retour du Viêt Nam. Il faisait un peu de tout, de la maçonnerie, de la plomberie, de la peinture, de la charpente, des toitures. C'était pas vraiment ma première fois. À quatorze ans déjà, il me traînait sur des chantiers pour que je lui file un coup de main. À la base, c'était pour que j'apprenne à me débrouiller plus tard. Il disait que si un jour je devais être l'homme de la maison, je devais savoir réparer une fuite, monter un meuble, enfoncer un clou dans un mur sans m'éclater le pouce. Il avait raison. Mais au final, ça m'a plu et c'est ça que je voulais faire. Je savais que je ne mènerai jamais une grande vie, que je ne gagnerai jamais de salaires mirobolants mais je voulais vraiment faire ça.
Glenn est mort en 1998. J'avais vingt-quatre ans à l'époque. Une cirrhose. Sur la fin, il était vraiment diminué. Moi, ça faisait des années que je me disais qu'il était tout simplement marteau. C'était un peu pour ça que je travaillais avec lui d'ailleurs. Je voulais garder un oeil sur lui. Scott est revenu de Californie, Grant d'Edinburgh, où il s'était installé quelques années plus tôt. On l'a fait incinéré sur le doux air de Chì mi na mòrbheanna, une complainte écossaise parlant des montagnes du pays. C'est là-bas qu'on a jeté ses cendres. Nous avons fait le voyage tout les trois. Je n'étais pas particulièrement proches de mes frères, nous n'avions pour ainsi dire pas grandi ensemble mais la mort du vieux nous aura vraiment réunis. Après ça, nous prenions des nouvelles plus souvent et il nous est arrivé plusieurs fois de faire le voyage Scott et moi pour aller voir Grant. Je pense que j'étais un chouette tonton, malheureusement, j'ai jamais eu de famille à leur présenter. Ma vie sentimentale a toujours été un vrai désastre. Certains ont de la chance, d'autres non. Si j'avais un peu de succès auprès de la gente féminine, j'ai jamais pu trouver la bonne et je suis allé de déception en déception. Peut-être que je n'étais tout simplement pas fait pour être avec quelqu'un. À mon retour, j'ai fait les démarches nécessaires et j'ai repris l'entreprise de mon père.
J'ai mené ce qu'on pourrait qualifier une vie banale, sans grandes prétentions. Je me levais tout les matins, j'allais travailler, je rentrais. Le soir, je me détendais en buvant un scotch. Je pouvais compter sur Grant pour m'envoyer de bonnes bouteilles. En même temps, c'était là dedans qu'il travaillait. Parfois, j'allais boire un pot dans un pub avec mes potes. Certains d'entre eux étaient même des collègues de boulot – j'avais recruté quatre types pour bosser avec moi, des scotto-américains comme moi. Je participais toujours aux cèilidh, c'est là-bas que je les ai rencontrés. En toute modestie, je pense que j'étais un membre apprécié de la communauté et de mon voisinage. Ma vie a beau avoir été sans incroyables rebondissements, j'en étais amplement satisfait.
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« Je m'appelle Jack. Plus banal tu meurs. Je fais partie de ce qu'on appelle les Scotto-Américains. Ouais, je sais, on entend pas trop parler de nous. Tout le monde n'en a qu'après les irlando-américains. Pourtant, les écossais sont un très grand peuple. Tenez, vous saviez que plus de la moitié des présidents américains avaient des origines écossaises ? Bill Gates aussi esst un scotto-américain. Bah moi, je suis comme eux. Je peux facilement retracer mes origines au clan Matheson. D'ailleurs c'est mon nom Matheson. Étant donné qu'on descend de la branche Matheson des Highlands, mon nom en gaélique c'est Seoc MacMhathghamhuin. Y a quelques débats sur la signification du nom. Certains disent que ça veut dire "Fils de l'ours", d'autres disent que c'est "Fils de héros". Personnellement, je tiens plus de l'ours que du héros mais bon. Ne vous inquiétez pas, je ne vous demanderai pas de le prononcer. Encore moins de savoir l'écrire. Dans tout les cas, ça fait de moi un petit petit petit petit... Vous avez saisi l'idée. Petit cousin de l'actuel baronnet. Autant vous dire que j'ai rien d'un nobliau.
On a une petite tradition dans la famille. Elle a été instaurée par Cináed, mon premier ancêtre a avoir posé un pied sur le continent américain. Toujours, toujours avoir un héritier mâle. Pour que le nom puisse se transmettre. C'était un type fier de ses origines, de ce qu'on en dit. Moi, je suis le troisième de ma famille. Je suis né le 17 mai 1974. Le 17 mai 1974, c'est aussi la date à laquelle ma mère est morte. Oui, elle est morte en me mettant au monde. Les médecins ont sorti leur blabla habituel de "complications survenues pendant l'accouchement". J'ai grandi seul avec mon père. Enfin seuls pas vraiment. J'ai deux grands frères aussi, Scott et Grant, de vingt et quinze ans mes aînés. Scott était déjà parti faire sa vie en Californie quand j'ai débarqué et Grant est pas resté bien longtemps à la maison. Je ne leur en veux pas. Je les comprend même. Faut dire que mon vieux était un peu... Particulier.
Glenn, mon paternel, il est né à Aberdeen en 1929, en plein krach. Aberdeen, Washington, pas Aberdeen, Écosse. Il a rencontré Fiona, ma mère, une scotto-américaine elle aussi, ils se sont mariés, ont déménagé à Seattle et ils ont fait deux mômes. Et puis il est parti faire la guerre. Il n'a jamais voulu me dire comment c'était le Viêt Nam, tout ce que je sais, c'est que d'après ma tante, il est revenu changé. Il s'est mis à boire. Oh non. Non non non, je vous vois venir. Vous pensez qu'il battait ma mère, mes frères et moi plus tard ? Et bah non. Des roustes, je m'en suis prise et pas qu'une mais elles étaient toujours méritées. Non, lui quand il buvait, il divaguait. Le vieux avait tout un délire de survivaliste. Il pensait que la fin du monde allait arriver. Une fois c'était une crise économique sans précédents. Une autre c'était une guerre nucléaire avec les Rouges. J'ai eu le droit à toute une panoplie de catastrophes, toutes plus colorées les unes que les autres. On devait avoir de la bouffe pour six mois dans la réserve. Sérieusement. Enfant, je comprenais pas trop donc je suivais le mouvement. Et puis à l'adolescence, je me suis juste dit que mon paternel était cinglé. J'ai pas toujours été un très bon fils et je regrette très sincèrement.
Je regrette parce que passé cette fantaisie, c'était un bon père. Il m'a appris plein de choses. À commencer par le gaélique. Dès qu'il y avait un cèilidh, il m'y emmenait. Les céilidh, c'est des réunions de la communauté écossaise où on chante, on danse, on se raconte des histoires, ce genre de trucs. Je dirais pas que je maîtrise, mais je sais suffisamment bien parler pour comprendre les chansons qu'on y chantait et les lectures qu'on y faisait. On allait à l'église tout les dimanches aussi. Il faisait en sorte que je sois entouré, mais c'était pas comme avoir une femme à la maison. Dès qu'on rentrait, il n'y avait plus que lui et moi donc bon. Il m'a mis chez les Scouts aussi. Ça par contre, c'était à cause de son délire d'apocalypse, pas pour que je sois entouré. Il disait que faire du scoutisme me préparerait et que leur devise c'était pas "Toujours prêt" pour rien. Il avait pas tort. Manque de bol, j'étais pas là le jour où ils ont donné la leçon sur le fait de bien se comporter, tout ça tout ça. Bon j'exagère un peu mais c'est vrai que toutes leurs leçons n'ont pas nécessairement bien porté leurs fruits.
Du coup, voilà, c'est dans cette ambiance là que j'ai grandi. À l'école ça se passait pas trop mal. J'étais un gosse un peu renfermé mais on me faisait pas trop chier parce que j'étais le gamin qui était déjà plus grand et plus costaud que les autres. Vous voyez de quoi je parle, on en a tous eu connu au moins un. Mes résultats étaient corrects. Ni plus ni moins. J'préférais jouer aux Legos que faire mes devoirs alors forcément ça n'aidait pas trop. En y repensant, je crois que je me suis toujours emmerdé à l'école. Du coup, j'ai arrêté après le secondaire, une fois mon diplôme en poche. Je me suis à bosser dans l'entreprise de mon père. Une petit boîte dans le bâtiment qu'il avait monté quelques années après son retour du Viêt Nam. Il faisait un peu de tout, de la maçonnerie, de la plomberie, de la peinture, de la charpente, des toitures. C'était pas vraiment ma première fois. À quatorze ans déjà, il me traînait sur des chantiers pour que je lui file un coup de main. À la base, c'était pour que j'apprenne à me débrouiller plus tard. Il disait que si un jour je devais être l'homme de la maison, je devais savoir réparer une fuite, monter un meuble, enfoncer un clou dans un mur sans m'éclater le pouce. Il avait raison. Mais au final, ça m'a plu et c'est ça que je voulais faire. Je savais que je ne mènerai jamais une grande vie, que je ne gagnerai jamais de salaires mirobolants mais je voulais vraiment faire ça.
Glenn est mort en 1998. J'avais vingt-quatre ans à l'époque. Une cirrhose. Sur la fin, il était vraiment diminué. Moi, ça faisait des années que je me disais qu'il était tout simplement marteau. C'était un peu pour ça que je travaillais avec lui d'ailleurs. Je voulais garder un oeil sur lui. Scott est revenu de Californie, Grant d'Edinburgh, où il s'était installé quelques années plus tôt. On l'a fait incinéré sur le doux air de Chì mi na mòrbheanna, une complainte écossaise parlant des montagnes du pays. C'est là-bas qu'on a jeté ses cendres. Nous avons fait le voyage tout les trois. Je n'étais pas particulièrement proches de mes frères, nous n'avions pour ainsi dire pas grandi ensemble mais la mort du vieux nous aura vraiment réunis. Après ça, nous prenions des nouvelles plus souvent et il nous est arrivé plusieurs fois de faire le voyage Scott et moi pour aller voir Grant. Je pense que j'étais un chouette tonton, malheureusement, j'ai jamais eu de famille à leur présenter. Ma vie sentimentale a toujours été un vrai désastre. Certains ont de la chance, d'autres non. Si j'avais un peu de succès auprès de la gente féminine, j'ai jamais pu trouver la bonne et je suis allé de déception en déception. Peut-être que je n'étais tout simplement pas fait pour être avec quelqu'un. À mon retour, j'ai fait les démarches nécessaires et j'ai repris l'entreprise de mon père.
J'ai mené ce qu'on pourrait qualifier une vie banale, sans grandes prétentions. Je me levais tout les matins, j'allais travailler, je rentrais. Le soir, je me détendais en buvant un scotch. Je pouvais compter sur Grant pour m'envoyer de bonnes bouteilles. En même temps, c'était là dedans qu'il travaillait. Parfois, j'allais boire un pot dans un pub avec mes potes. Certains d'entre eux étaient même des collègues de boulot – j'avais recruté quatre types pour bosser avec moi, des scotto-américains comme moi. Je participais toujours aux cèilidh, c'est là-bas que je les ai rencontrés. En toute modestie, je pense que j'étais un membre apprécié de la communauté et de mon voisinage. Ma vie a beau avoir été sans incroyables rebondissements, j'en étais amplement satisfait.
"Le vieux avait raison".
C'est la première chose à laquelle j'ai pensé en regardant mon écran de télévision. Pas au début non. Au début, je pensais que c'était de drôles de faits divers, comme un peu tout le monde je présume. Mais quand ça a pris de l'ampleur là... Là, je me suis vraiment dit que le vieux avait raison. Pendant des années, je l'ai entendu dire que la fin du monde arrivait. Des années. Ce qui m'ennuie un peu, c'est que j'espérais ne pas en être témoin. Le destin en a décidé autrement. L'avantage, c'est que j'étais presque prêt à l'accueillir cette apocalypse. Le problème, c'est que c'est arrivé trop vite pour que je sois prêt à 100%.
Quand ça a démarré, mes gars et moi, on bossait sur la baraque dans laquelle vous vous trouvez. Y avait pas grand chose à faire. On devait refaire la clôture, replacer quelques tuiles pour pas que la baraque prennent la flotte l'hiver venue, décaper un peu les murs externes et remettre un coup de peinture. Idem pour les volets. Les Ackermanns, les proprios de la maison étaient pas là. Ils s'étaient cassés en vacances à Los Angeles pour nous laisser bosser. C'est un peu naturellement que je me suis réfugié chez eux. Ça m'a paru être le meilleur choix. La baraque était grande, le quartier calme et puis faut dire que presque tout mon matos était là bas. Du coup, après avoir pris autant d'affaires que possible et fait autant de réserves que je pouvais, j'ai quitté ma bicoque sans regarder en arrière. J'ai bien essayé de joindre mon équipe mais les lignes étant saturées, le seul que j'ai réussi à avoir c'était Declan, un type de vingt-cinq ans. Et ça en faisait trois qu'il travaillait avec nous. Un bon gars. On a tracé la route jusqu'à la maison et on s'est terré là. On s'est fait discrets au début même si, très honnêtement, on en a pas eu trop besoin. Le quartier se vidait petit à petit et les voisins nous avaient suffisamment vu les jours précédents pour pas nous faire de remarque. Peut-être qu'ils pensaient qu'on étaient bien cons et qu'on travaillait encore malgré ce qu'il se passait. En fait, on en branlait pas une. Chaque jour, nous restions pendus à la télé pour suivre les dernières informations et c'était à peu près tout.
Quand ils ont décrété la loi martiale, c'est là qu'on a compris que tout était perdu. Moi en tout cas. Pour que le gouvernement en vienne à cette extrémité, c'est que c'était loin d'être anodin. Declan, lui, il y croyait encore. Ça se voyait qu'il avait pas grandi avec un type comme mon paternel. C'est moi qui lui ai dit qu'il fallait qu'on barricade la maison pour se protéger. C'est ce qu'on a fait, du moins pour le rez-de-chaussée. Comme vous le constaterez, on a dû démonter quelques meubles histoire de récupérer du bois et de sécuriser les fenêtres. De toute façon, c'est pas les Ackermanns qui seraient venus nous emmerder. Avec le gel du trafic aérien, y avait peu de chance qu'ils débarquent ici comme des fleurs. C'est le 5 novembre que Declan est mort. C'est aussi à cette même date que j'ai dû tuer mon premier infecté.
Comme vous avez pu le constater en venant ici, la maison des Ackermanns est bordée d'un petit bois. C'était là-bas qu'on était. On voulait commencer à amasser du bois mort pour la cheminée. L'hiver approchait à grand pas, si nous voulions avoir de belles réserves, il fallait commencer tôt. Avec les scouts, j'avais été habitué à passer du temps en forêt, à l'écouter, mais là je dois bien avouer que je me suis fait avoir comme un bleu. Declan me racontait une blague de comptoir histoire de passer le temps quand il nous est tombé dessus. Il était seul à déambuler dans les sous-bois. Nous, nous étions séparés de quelques mètres. J'avais mon revolver avec moi. Mon revolver et tout un tas de branche entre les bras. Je suppose que j'ai eu de la chance qu'il s'attaque d'abord au petit jeune et pas à moi. J'ai entendu Declan hurler. Le temps que je réagisse, l'infecté lui avait déjà arraché la jugulaire. J'ai tout lâché pour me porter à son secours, tout sauf la plus grosse branche qu j'avais entre les mains. Le reste est encore un peu brouillon dans ma tête. Je me souviens du sang. Il y en avait partout. Je me souviens des coups. Je ne saurais pas dire combien de coup je lui ai donné à connard mais je l'ai martelé. J'avais la rage. Je l'ai tellement frappé que quand j'en ai eu fini avec lui, sa tête ressemblait à de la bouillie informe. J'ai laissé le jeune là. Et le bois. Je suis téméraire d'habitude mais là, je faisais pas le malin. Je suis rentré en courant, je me suis barricadé, je me suis lavé. Et j'ai bu. J'ai beaucoup bu ce soir-là.
Je vais devoir y retourner. C'est pour ça que j'écris cette lettre. Je vais devoir faire des réserves. Je vais devoir sortir. Je vais devoir être confronté à ces choses. Si jamais un jour je ne revenais pas et que vous trouvez cette maison : utilisez-là comme je l'ai fait. Considérez ça comme mon héritage. Vous y serez à l'abri. Il reste encore beaucoup à faire pour que le périmètre soit complètement sécurisé mais elle pourra vous servir de refuge un moment. N'hésitez pas à continuer ma tâche.
Survivez.
Jack Matheson.»
Posant le stylo à côté des feuilles, Jack relut ce qu'il y avait écrit. Un condensé de ce qui avait été son histoire. Ce n'était pas fantastique, mais c'était la sienne. Il enfila un sac à dos et attrapa le tas de petite feuille. En quelques pas, il rejoignit le couloir principal du rez-de-chaussée et glissa son manifeste sous un coin du pot de fleurs trônant sur le meuble de l'entrée. Une fois assuré que le message était bien en évidence, il ouvrit la porte d'entrée, réajusta les bretelles de son sac à dos et sortit.
C'est la première chose à laquelle j'ai pensé en regardant mon écran de télévision. Pas au début non. Au début, je pensais que c'était de drôles de faits divers, comme un peu tout le monde je présume. Mais quand ça a pris de l'ampleur là... Là, je me suis vraiment dit que le vieux avait raison. Pendant des années, je l'ai entendu dire que la fin du monde arrivait. Des années. Ce qui m'ennuie un peu, c'est que j'espérais ne pas en être témoin. Le destin en a décidé autrement. L'avantage, c'est que j'étais presque prêt à l'accueillir cette apocalypse. Le problème, c'est que c'est arrivé trop vite pour que je sois prêt à 100%.
Quand ça a démarré, mes gars et moi, on bossait sur la baraque dans laquelle vous vous trouvez. Y avait pas grand chose à faire. On devait refaire la clôture, replacer quelques tuiles pour pas que la baraque prennent la flotte l'hiver venue, décaper un peu les murs externes et remettre un coup de peinture. Idem pour les volets. Les Ackermanns, les proprios de la maison étaient pas là. Ils s'étaient cassés en vacances à Los Angeles pour nous laisser bosser. C'est un peu naturellement que je me suis réfugié chez eux. Ça m'a paru être le meilleur choix. La baraque était grande, le quartier calme et puis faut dire que presque tout mon matos était là bas. Du coup, après avoir pris autant d'affaires que possible et fait autant de réserves que je pouvais, j'ai quitté ma bicoque sans regarder en arrière. J'ai bien essayé de joindre mon équipe mais les lignes étant saturées, le seul que j'ai réussi à avoir c'était Declan, un type de vingt-cinq ans. Et ça en faisait trois qu'il travaillait avec nous. Un bon gars. On a tracé la route jusqu'à la maison et on s'est terré là. On s'est fait discrets au début même si, très honnêtement, on en a pas eu trop besoin. Le quartier se vidait petit à petit et les voisins nous avaient suffisamment vu les jours précédents pour pas nous faire de remarque. Peut-être qu'ils pensaient qu'on étaient bien cons et qu'on travaillait encore malgré ce qu'il se passait. En fait, on en branlait pas une. Chaque jour, nous restions pendus à la télé pour suivre les dernières informations et c'était à peu près tout.
Quand ils ont décrété la loi martiale, c'est là qu'on a compris que tout était perdu. Moi en tout cas. Pour que le gouvernement en vienne à cette extrémité, c'est que c'était loin d'être anodin. Declan, lui, il y croyait encore. Ça se voyait qu'il avait pas grandi avec un type comme mon paternel. C'est moi qui lui ai dit qu'il fallait qu'on barricade la maison pour se protéger. C'est ce qu'on a fait, du moins pour le rez-de-chaussée. Comme vous le constaterez, on a dû démonter quelques meubles histoire de récupérer du bois et de sécuriser les fenêtres. De toute façon, c'est pas les Ackermanns qui seraient venus nous emmerder. Avec le gel du trafic aérien, y avait peu de chance qu'ils débarquent ici comme des fleurs. C'est le 5 novembre que Declan est mort. C'est aussi à cette même date que j'ai dû tuer mon premier infecté.
Comme vous avez pu le constater en venant ici, la maison des Ackermanns est bordée d'un petit bois. C'était là-bas qu'on était. On voulait commencer à amasser du bois mort pour la cheminée. L'hiver approchait à grand pas, si nous voulions avoir de belles réserves, il fallait commencer tôt. Avec les scouts, j'avais été habitué à passer du temps en forêt, à l'écouter, mais là je dois bien avouer que je me suis fait avoir comme un bleu. Declan me racontait une blague de comptoir histoire de passer le temps quand il nous est tombé dessus. Il était seul à déambuler dans les sous-bois. Nous, nous étions séparés de quelques mètres. J'avais mon revolver avec moi. Mon revolver et tout un tas de branche entre les bras. Je suppose que j'ai eu de la chance qu'il s'attaque d'abord au petit jeune et pas à moi. J'ai entendu Declan hurler. Le temps que je réagisse, l'infecté lui avait déjà arraché la jugulaire. J'ai tout lâché pour me porter à son secours, tout sauf la plus grosse branche qu j'avais entre les mains. Le reste est encore un peu brouillon dans ma tête. Je me souviens du sang. Il y en avait partout. Je me souviens des coups. Je ne saurais pas dire combien de coup je lui ai donné à connard mais je l'ai martelé. J'avais la rage. Je l'ai tellement frappé que quand j'en ai eu fini avec lui, sa tête ressemblait à de la bouillie informe. J'ai laissé le jeune là. Et le bois. Je suis téméraire d'habitude mais là, je faisais pas le malin. Je suis rentré en courant, je me suis barricadé, je me suis lavé. Et j'ai bu. J'ai beaucoup bu ce soir-là.
Je vais devoir y retourner. C'est pour ça que j'écris cette lettre. Je vais devoir faire des réserves. Je vais devoir sortir. Je vais devoir être confronté à ces choses. Si jamais un jour je ne revenais pas et que vous trouvez cette maison : utilisez-là comme je l'ai fait. Considérez ça comme mon héritage. Vous y serez à l'abri. Il reste encore beaucoup à faire pour que le périmètre soit complètement sécurisé mais elle pourra vous servir de refuge un moment. N'hésitez pas à continuer ma tâche.
Survivez.
Jack Matheson.»
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Posant le stylo à côté des feuilles, Jack relut ce qu'il y avait écrit. Un condensé de ce qui avait été son histoire. Ce n'était pas fantastique, mais c'était la sienne. Il enfila un sac à dos et attrapa le tas de petite feuille. En quelques pas, il rejoignit le couloir principal du rez-de-chaussée et glissa son manifeste sous un coin du pot de fleurs trônant sur le meuble de l'entrée. Une fois assuré que le message était bien en évidence, il ouvrit la porte d'entrée, réajusta les bretelles de son sac à dos et sortit.
passeport :♦ recensement de l'avatar. - Code:
Gerard Butler ♦ <bott>Jack Matheson</bott>
♦ recensement du prénom. (prénom utilisé uniquement)- Code:
♦ Jack
♦ recensement du nom. (nom utilisé uniquement)- Code:
♦ Matheson
♦ recensement du métier. - Code:
♦ Ouvrier
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Re: Jack Matheson - The old man was right
Dim 29 Nov 2015 - 14:07
Re'Bienvenue icii et, je dois dire que le choix est
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Re: Jack Matheson - The old man was right
Dim 29 Nov 2015 - 15:13
Je plussoie MVDD concernant ton avatar.
Bon courage pour ta fiche supplémentaire!
Bon courage pour ta fiche supplémentaire!
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Re: Jack Matheson - The old man was right
Dim 29 Nov 2015 - 15:30
J'aime bien aussi
Rebienvenue à toi !
Rebienvenue à toi !
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Re: Jack Matheson - The old man was right
Dim 29 Nov 2015 - 16:25
Excellent choix d'avatar et bienvenue
Bonne chance pour ta fiche
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