two steps from hell feat jack
Mer 9 Déc 2015 - 15:23
two steps from hell
Elle retenait son souffle. Recroquevillée sur le sol, derrière une poubelle, elle serrait les dents. Ne pas pleurer, ne pas pleurer, ne pas pleurer... Les pas se rapprochèrent et elle ferma les yeux, comme si elle ne voulait pas voir sa fin arriver. Elle entendit des cris gutturaux dont la bouche morte semblait être collée à son oreille. Tous les muscles de son corps se tendirent et se crispèrent de plus belle pendant que la chose passait devant sa cachette. Il ne nota pas la présence de la jeune femme. Elle resta ainsi pendant de longues minutes, jusqu'à être certaine qu'elle n'entendait plus rien. Doucement, elle commença par ouvrir les yeux, plus détendre sa mâchoire. Elle laissa la tension s'évacuer dans quelques larmes. Des gouttes de sueur froide coulaient le long de sa nuque et de ses tempes. Elle se leva non sans difficultés, le corps encore tordu dans la position qu'elle avait prise pendant un long moment sans bouger. Le ciel s'obscurcissait, plongeant peu à peu la ville dans une certaine pénombre. Les nuages gris recouvraient le soleil et le ciel bleu et l'air se fit plus humide. Lentement et avec précaution, elle s'avança. Toutes ses pensées n'étaient que pour sa sœur. Elle voulait la retrouver, coûte que coûte et plus encore maintenant qu'elle savait qu'il y avait ces choses dans les rues de Seattle. Elle les avait vu dévorer un homme mort comme des animaux. C'était vrai. Tout ce qu'on disait, c'était vrai. Ses poils s'hirissèrent à cette pensée et elle accéléra le pas. Elle devait arriver le plus vite possible au stade. Elle était partie depuis le matin et le soir commençait à tomber. Elle avait marché toute la journée, sans répit, pour être dans les bras de celle qui avait été comme sa mère le plus vite possible. Elle avait traversé une bonne partie de la ville, mais à présent, il lui semblait qu'elle ne pouvait plus avancer et qu'il fallait qu'elle trouve un refuge. Quelque chose. N'importe quoi. Il fallait juste qu'elle se protège.
La pluie commença à tomber. D'abord prudemment, quelques gouttes par-ci par-là, et puis bientôt le ciel s'essora sur la tête blonde. Elle se mit alors à courir, ses pas claquant sur le sol mouillé et résonnant dans la rue vide. Tous les volets étaient fermés, les lumières des maisons éteintes. Et puis, sans réellement savoir pourquoi, son regard sur porta sur une en particulier. Il y avait une petite vielleuse. Le point lumineux attira son regard et elle ne put s'empêcher de s'en approcher, comme si cette clarté lui redonnait espoir. Alors elle s'arrêta devant la petite barrière qu'elle ouvrit et poussa doucement. Prudente, elle regardait autour d'elle pour éviter de voir surgir une des choses. Elle s'avança sur le perron et hésita à toquer. Finalement, elle ouvrit lentement la porte. Les lumières à l'intérieur étaient éteintes mais il y faisait bon et sec. Elle referma la porte en faisant le moindre bruit possible. Elle pensa à ce qu'elle devait faire : inspecter les lieux. La peur lui noua le ventre. Elle attrapa son couteau qu'elle gardait dans son sac mais sa main se mit à trembler. Abigaïl monta les escaliers, maladroitement, elle inspecta chaque pièce et par chance pour sa vie il n'y avait personne. Elle soupira de soulagement à la dernière pièce, de nouvelles gouttes de sueur froide perlant sur son front et dans son cou, se mêlant à l'eau de la pluie. Elle sentit soudain la fatigue prendre possession de son corps, ramollissant ses membres et ses muscles. Traînant les pieds, elle descendit les marches pour se retrouver dans le salon qu'elle put inspecter un peu plus minutieusement. Elle trouva des bougies entreposées sur la table avec une boite d’allumettes. Elle les alluma et découvrit une lettre, mise en évidence.
Sa gorge se noua et elle eut subitement envie de fuir. Vivre et profitez de ce qu'un mort avait laissé ? Elle semblait ne pas en être digne de tout cela. Elle n'était d'aucune reconnaissance, n'était pas une véritable survivante comme ce Jack voulait que celui qui vive ici soit. Elle voulait juste retrouver sa sœur, pour qu'elle prenne soin d'elle, pour qu'elle la protège comme elle l'a toujours fait. Pour qu'elle puisse retrouver un peu sa vie d'avant. Elle n'était pas faite pour ce monde, pour tout ça. Elle n'était pas faite pour tout ce que ce type offrait. Et en même temps... Et en même temps elle devait vivre, pourquoi ne pourrait-elle pas prendre un peu de nourriture et de l'eau potable ? De quoi subsister ce soir et demain, rien de plus, rien de moins. Elle ne resterait pas, de toute manière. Sans réfléchir plus, elle se dirigea à toute vitesse dans la cuisine. Elle ouvrit en grand son sac à dos et le remplit le plus vite possible de tout ce qu'elle pouvait. Elle était entrain de chercher un gros couteau de cuisine quand elle entendit la porte d'entrée s'ouvrir et se refermer. Elle se figea, pétrifiée par l'horreur. Ses mains devinrent moites et son corps se raidit. Elle entendit des pas. Impossible de définir s'il s'agissait d'un homme, d'une femme ou d'une chose. Elle déglutit avant de pouvoir bouger de nouveau. Lentement, elle fit volte-face dans la pénombre de la cuisine, cherchant du regard un moyen de fuir le plus discrètement possible. Comme un animal pris en cage, elle paniqua, les pupilles dilatées par la peur. Elle referma silencieusement son sac et s'approcha lentement, un couteau à la main, vers la porte de la cuisine. Avec un peu de chance, il ne viendrait pas par ici... Avec un peu de chance, il ne la tuerait pas... Avec un peu de chance, elle pourrait fuir.
La pluie commença à tomber. D'abord prudemment, quelques gouttes par-ci par-là, et puis bientôt le ciel s'essora sur la tête blonde. Elle se mit alors à courir, ses pas claquant sur le sol mouillé et résonnant dans la rue vide. Tous les volets étaient fermés, les lumières des maisons éteintes. Et puis, sans réellement savoir pourquoi, son regard sur porta sur une en particulier. Il y avait une petite vielleuse. Le point lumineux attira son regard et elle ne put s'empêcher de s'en approcher, comme si cette clarté lui redonnait espoir. Alors elle s'arrêta devant la petite barrière qu'elle ouvrit et poussa doucement. Prudente, elle regardait autour d'elle pour éviter de voir surgir une des choses. Elle s'avança sur le perron et hésita à toquer. Finalement, elle ouvrit lentement la porte. Les lumières à l'intérieur étaient éteintes mais il y faisait bon et sec. Elle referma la porte en faisant le moindre bruit possible. Elle pensa à ce qu'elle devait faire : inspecter les lieux. La peur lui noua le ventre. Elle attrapa son couteau qu'elle gardait dans son sac mais sa main se mit à trembler. Abigaïl monta les escaliers, maladroitement, elle inspecta chaque pièce et par chance pour sa vie il n'y avait personne. Elle soupira de soulagement à la dernière pièce, de nouvelles gouttes de sueur froide perlant sur son front et dans son cou, se mêlant à l'eau de la pluie. Elle sentit soudain la fatigue prendre possession de son corps, ramollissant ses membres et ses muscles. Traînant les pieds, elle descendit les marches pour se retrouver dans le salon qu'elle put inspecter un peu plus minutieusement. Elle trouva des bougies entreposées sur la table avec une boite d’allumettes. Elle les alluma et découvrit une lettre, mise en évidence.
- Spoiler:
« "Le vieux avait raison".
C'est la première chose à laquelle j'ai pensé en regardant mon écran de télévision. Pas au début non. Au début, je pensais que c'était de drôles de faits divers, comme un peu tout le monde je présume. Mais quand ça a pris de l'ampleur là... Là, je me suis vraiment dit que le vieux avait raison. Pendant des années, je l'ai entendu dire que la fin du monde arrivait. Des années. Ce qui m'ennuie un peu, c'est que j'espérais ne pas en être témoin. Le destin en a décidé autrement. L'avantage, c'est que j'étais presque prêt à l'accueillir cette apocalypse. Le problème, c'est que c'est arrivé trop vite pour que je sois prêt à 100%.
Quand ça a démarré, mes gars et moi, on bossait sur la baraque dans laquelle vous vous trouvez. Y avait pas grand chose à faire. On devait refaire la clôture, replacer quelques tuiles pour pas que la baraque prennent la flotte l'hiver venue, décaper un peu les murs externes et remettre un coup de peinture. Idem pour les volets. Les Ackermanns, les proprios de la maison étaient pas là. Ils s'étaient cassés en vacances à Los Angeles pour nous laisser bosser. C'est un peu naturellement que je me suis réfugié chez eux. Ça m'a paru être le meilleur choix. La baraque était grande, le quartier calme et puis faut dire que presque tout mon matos était là bas. Du coup, après avoir pris autant d'affaires que possible et fait autant de réserves que je pouvais, j'ai quitté ma bicoque sans regarder en arrière. J'ai bien essayé de joindre mon équipe mais les lignes étant saturées, le seul que j'ai réussi à avoir c'était Declan, un type de vingt-cinq ans. Et ça en faisait trois qu'il travaillait avec nous. Un bon gars. On a tracé la route jusqu'à la maison et on s'est terré là. On s'est fait discrets au début même si, très honnêtement, on en a pas eu trop besoin. Le quartier se vidait petit à petit et les voisins nous avaient suffisamment vu les jours précédents pour pas nous faire de remarque. Peut-être qu'ils pensaient qu'on étaient bien cons et qu'on travaillait encore malgré ce qu'il se passait. En fait, on en branlait pas une. Chaque jour, nous restions pendus à la télé pour suivre les dernières informations et c'était à peu près tout.
Quand ils ont décrété la loi martiale, c'est là qu'on a compris que tout était perdu. Moi en tout cas. Pour que le gouvernement en vienne à cette extrémité, c'est que c'était loin d'être anodin. Declan, lui, il y croyait encore. Ça se voyait qu'il avait pas grandi avec un type comme mon paternel. C'est moi qui lui ai dit qu'il fallait qu'on barricade la maison pour se protéger. C'est ce qu'on a fait, du moins pour le rez-de-chaussée. Comme vous le constaterez, on a dû démonter quelques meubles histoire de récupérer du bois et de sécuriser les fenêtres. De toute façon, c'est pas les Ackermanns qui seraient venus nous emmerder. Avec le gel du trafic aérien, y avait peu de chance qu'ils débarquent ici comme des fleurs. C'est le 5 novembre que Declan est mort. C'est aussi à cette même date que j'ai dû tuer mon premier infecté.
Comme vous avez pu le constater en venant ici, la maison des Ackermanns est bordée d'un petit bois. C'était là-bas qu'on était. On voulait commencer à amasser du bois mort pour la cheminée. L'hiver approchait à grand pas, si nous voulions avoir de belles réserves, il fallait commencer tôt. Avec les scouts, j'avais été habitué à passer du temps en forêt, à l'écouter, mais là je dois bien avouer que je me suis fait avoir comme un bleu. Declan me racontait une blague de comptoir histoire de passer le temps quand il nous est tombé dessus. Il était seul à déambuler dans les sous-bois. Nous, nous étions séparés de quelques mètres. J'avais mon revolver avec moi. Mon revolver et tout un tas de branche entre les bras. Je suppose que j'ai eu de la chance qu'il s'attaque d'abord au petit jeune et pas à moi. J'ai entendu Declan hurler. Le temps que je réagisse, l'infecté lui avait déjà arraché la jugulaire. J'ai tout lâché pour me porter à son secours, tout sauf la plus grosse branche qu j'avais entre les mains. Le reste est encore un peu brouillon dans ma tête. Je me souviens du sang. Il y en avait partout. Je me souviens des coups. Je ne saurais pas dire combien de coup je lui ai donné à connard mais je l'ai martelé. J'avais la rage. Je l'ai tellement frappé que quand j'en ai eu fini avec lui, sa tête ressemblait à de la bouillie informe. J'ai laissé le jeune là. Et le bois. Je suis téméraire d'habitude mais là, je faisais pas le malin. Je suis rentré en courant, je me suis barricadé, je me suis lavé. Et j'ai bu. J'ai beaucoup bu ce soir-là.
Je vais devoir y retourner. C'est pour ça que j'écris cette lettre. Je vais devoir faire des réserves. Je vais devoir sortir. Je vais devoir être confronté à ces choses. Si jamais un jour je ne revenais pas et que vous trouvez cette maison : utilisez-là comme je l'ai fait. Considérez ça comme mon héritage. Vous y serez à l'abri. Il reste encore beaucoup à faire pour que le périmètre soit complètement sécurisé mais elle pourra vous servir de refuge un moment. N'hésitez pas à continuer ma tâche.
Survivez.
Jack Matheson.»
Sa gorge se noua et elle eut subitement envie de fuir. Vivre et profitez de ce qu'un mort avait laissé ? Elle semblait ne pas en être digne de tout cela. Elle n'était d'aucune reconnaissance, n'était pas une véritable survivante comme ce Jack voulait que celui qui vive ici soit. Elle voulait juste retrouver sa sœur, pour qu'elle prenne soin d'elle, pour qu'elle la protège comme elle l'a toujours fait. Pour qu'elle puisse retrouver un peu sa vie d'avant. Elle n'était pas faite pour ce monde, pour tout ça. Elle n'était pas faite pour tout ce que ce type offrait. Et en même temps... Et en même temps elle devait vivre, pourquoi ne pourrait-elle pas prendre un peu de nourriture et de l'eau potable ? De quoi subsister ce soir et demain, rien de plus, rien de moins. Elle ne resterait pas, de toute manière. Sans réfléchir plus, elle se dirigea à toute vitesse dans la cuisine. Elle ouvrit en grand son sac à dos et le remplit le plus vite possible de tout ce qu'elle pouvait. Elle était entrain de chercher un gros couteau de cuisine quand elle entendit la porte d'entrée s'ouvrir et se refermer. Elle se figea, pétrifiée par l'horreur. Ses mains devinrent moites et son corps se raidit. Elle entendit des pas. Impossible de définir s'il s'agissait d'un homme, d'une femme ou d'une chose. Elle déglutit avant de pouvoir bouger de nouveau. Lentement, elle fit volte-face dans la pénombre de la cuisine, cherchant du regard un moyen de fuir le plus discrètement possible. Comme un animal pris en cage, elle paniqua, les pupilles dilatées par la peur. Elle referma silencieusement son sac et s'approcha lentement, un couteau à la main, vers la porte de la cuisine. Avec un peu de chance, il ne viendrait pas par ici... Avec un peu de chance, il ne la tuerait pas... Avec un peu de chance, elle pourrait fuir.
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Re: two steps from hell feat jack
Mer 30 Déc 2015 - 15:49
La journée avait été longue. Très longue. Trop longue. Comme chaque jour depuis que cette chose, quelle qu'elle fût, avait commencé. Nouveau virus, bioterrorisme, sentence divine, peu importe la raison au final. Cette chose était devenue son quotidien. Et le quotidien de Jack était pesant. Vivre la fin du monde, c'était quand même autre chose que d'en entendre parler en long, en large et en travers. Surtout que ce que les divagations de son père n'incluaient pas des cadavres revenus à la vie ayant pour seule obsession de faire de vous leur plat du jour. À choisir, l'ouvrier aurait quand même préféré un bon vieil hiver nucléaire. Bien sûr, il aurait fallu survivre aux explosions atomiques. Et puis après ça aux radiations. Mais en soi, ça valait mieux que de devenir le nouveau plaisir des fins gourmets du coin. À ce niveau-là, le quarantenaire ne prenait aucun risque et se montrait excessivement prudent. Pas question de finir comme Declan. Pauvre gosse. Lorsque Matheson était sorti de sa gueule de bois, il s'était fait un point d'orgue à retourner sur les lieux de l'incident. Le petit était mort par sa faute, la moindre des choses était de lui offrir une sépulture décente. Sauf que pour ça, il aurait fallu retrouver son cadavre, ce qui n'arrivera jamais. La bouillie qui restait de leur agresseur, ça oui. L'odeur cuivrée du sang dans l'air aussi. Mais le corps pointait aux abonnés absents. Ce n'était pas comme s'il n'avait pas été prévenu pourtant. L'ouvrier, comme tous, connaissaient les enjeux de ce nouveau virus mais ses vieilles habitudes étaient tenaces. La non-découverte du corps de Declan lui avait fait l'effet d'une douche froide. C'était devenir témoin des conséquences du virus. C'était entrer de plein pied dans cette nouvelle réalité. L'esprit perdu, dans le vague, essayant d'y voir clair dans tout ce flou, il avait ramassé le bois laissé sur place ce jour-là et était rentré, regardant sans cesse par-dessus son épaule de craindre de voir le cadavre de son employé revenir hanter sa réalité. Depuis, chaque jour, il tentait de survivre. Ce jour-là n'était pas différent. Et survivre était pesant.
Le soleil était déjà haut lorsqu'il s'était levé. Il avait traîné, peu désireux d'affronter une fois encore ce qu'il y avait à l'extérieur, loin du relatif confort dans lequel il s'était établi. De toute façon, il n'était plus vraiment pressé par le temps. C'était pas comme s'il avait encore un chantier sur lequel il se devait d'être présent aux aurores pour le terminer à la date convenue. Non s'il l'avait voulu, Jack aurait pu passer la journée une bière à la main, en pantoufle et en robe de chambre. Mr Ackermann en avait laissé de très confortables et douillettes. Mais non. Comme tout les autres jours, le quarantenaire s'était préparé, avait fait couler un café avec le marc de la vieille pour ne pas trop en gaspiller et s'était mis à travailler dans la maison. D'après lui, le rez-de chaussée était presque sécurisé. Il n'avait pas vraiment manqué de matériels. La maison de ses anciens clients, celle dans laquelle il s'était établi, était dans un coin un peu paumé mais huppé de West Seattle. Peu de voisins mais de belles maisons, grandes et bien fournies. L'ouvrier était devenu charognard sans le moindre remord. Bon, il avait quand même attendu quelques jours après que les voisins aient déserté, une sorte de délai de convenances mais ça n'avait pas duré bien longtemps. Ces gens-là étaient tous partis, laissant derrière eux tout ce qu'ils ne pouvaient pas emporter avec eux, certainement sans intention de revenir, alors pourquoi n'aurait-il pas pu en profiter ? Enfin, tous. C'était ce qu'il pensait jusqu'à ce qu'il tombe sur Mr et Mrs Tyler, le couple de retraité habitant dans la maison au bout de la rue. Ce jour-là, Jack avait été bien content d'avoir son marteau à portée de main. Il avait fait comme pour le type qui avait mordu Declan : il les avait frappé jusqu'à ce qu'ils arrêtent de bouger, ce qui avait été plus rapide dans le cas de Mrs Tyler que de Mr. Chez eux comme chez les autres, il avait récupéré ce qu'il pouvait: de la nourriture et quelques vêtements à sa taille. Le quarantenaire ne s'était pas non plus gêné pour démonter quelque meubles, des commodes pour la plupart mais quelques sommiers de lits également, afin d'en récupérer les planches. Planches qu'il avait ensuite utilisé pour bloquer la majeure partie des fenêtres du rez-de-chaussée. Ça lui avait pris longtemps, mais il était fier du résultat.
Après avoir bricolé quelques trucs sans importance, il était sorti, un sac sur le dos, marteau en main, revolver à la ceinture. Il n'y avait pas vraiment de but à ses sorties. Matheson se contentait de marcher et de remplir son sac au fur et à mesure de ses trouvailles, jusqu'à ce qu'il soit plein et qu'il doive faire demi-tour. Il marchait et il observait, véritable spectateur de la déchéance du monde. Il était déjà tard lorsque la maison entra dans son champ de vision. Une vision qu'il accueillait toujours avec un certain soulagement. C'était le signe qu'il avait survécu à une autre journée et qu'il pourrait se reposer un peu en attendant la suivante. Il poussa la porte d'entrée, laissée ouverte à chaque fois qu'il sortait. S'il devait y passer, peut-être que ce qu'il avait fait là pourrait servir à un autre. Jack se figea, à peine la porte passée. Quelque chose avait changé. Un détail. Un tout petit détail. Son manifeste avait été déplacé. Quelqu'un était venu, ou était encore, dans son refuge. Vu comme il était entré, c'était trop tard pour la discrétion. Gardant son sac sur ses épaules, il dégaina son revolver.- Y a quelqu'un ? demanda-t-il d'une voix puissante en s'avançant avec précaution dans la maison.
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Re: two steps from hell feat jack
Mer 6 Jan 2016 - 13:36
« Y'a quelqu'un ? »
Abigaïl se figea. Au moins, c'était un vivant. Le seul problème c'est qu'elle ignorait si aujourd'hui les plus dangereux étaient les monstres ou les Hommes. Elle se mordilla la lèvre nerveusement. Elle était rentrée par effraction et avait son sac rempli de nourriture volée. Deux choix s'offraient à elle : se sauver et risquer d'être seule, dehors, la nuit et sous la pluie ou rester et risquer de se faire tuer (ou pire). Mais elle repensa à la lettre, aux mots... Et si c'était l'auteur ? Et si c'était lui qui l'avait écrite, que pour le moment il avait réussi à survivre ? Il ne la mettrait pas dehors et il ne la tuerait pas. Elle pourrait rester ici cette nuit et elle pourrait dormir et manger à sa faim. Il fallait qu'elle bouge, qu'elle fasse quelque chose, qu'elle prenne une décision. Elle avait toujours était une vraie catastrophe pour ça. Même choisir un rouge à lèvre était une épreuve pour une fille aussi indécise qu'elle. Et voilà qu'aujourd'hui, ce soir, elle se retrouvait à devoir faire un choix qui impliquait sa survie. C'était insensé. Elle n'était pas préparée à ça, pas du tout. Elle ne voulait pas de cette vie, ce n'était pas fait pour elle.
Finalement, elle décida de sortir de sa « cachette ». De toute manière, il l'aurait certainement trouvé et il était hors de question qu'elle retourne dehors ce soir. Prenant son courage à demain, une grande respiration, elle passa la porte de la cuisine pour se trouver dans le salon. Elle ne prononça pas un mot au début, comme rendue muette par la peur. Mais soudain, elle pensa aux monstres dehors et au fait qu'ils ne parlaient pas. Si elle n'ouvrait pas la bouche pour lui parler, l'homme pourrait penser qu'elle est un des leurs et la tuer sans aucun scrupule.
« C'est moi. » dit-elle bêtement en levant les mains pour lui montrer qu'elle ne voulait pas l'agresser malgré la présence du couteau de cuisine qu'elle serrait encore au creux de sa paume. « Je voulais juste m'abriter de la pluie. »
Elle s'avança de quelques pas afin de lui faire découvrir son visage et l'innocence qui s'en dégageait. Elle voulait lui montrer qu'elle n'était pas un danger et qu'elle voulait juste un endroit où dormir et se reposer pour repartir demain matin.
« Je peux rester ? » demanda-t-elle timidement tout en continuant à s'avancer dans la pièce. Elle s'approcha du meuble où se trouvait la lettre. Elle posa doucement et délicatement le couteau, sans gestes brusques, et retira son sac qu'elle posa à quelques centimètres de ses pieds.
« C'est vous qui avez écrit ça ? »
Elle montra du menton la lettre posée qu'elle avait lue plus tôt. Comme si elle voulait se justifier d'avoir volé et d'être entrée. Elle déglutit en attendant sa réponse. Elle le voyait difficilement dans la pénombre, avec pour seules lumières les flammes des bougies qu'elle avait allumé en entrant ici. Elle ne pouvait voir son regard et y lire quoi que ce soit. Ca l'angoissait, parce qu'elle avait l'habitude d'analyser le regard des gens. Elle y voyait souvent la lumière de la bonté ou la flamme de la colère. Mais ici, rien. Elle ne pouvait se fier à rien. Il ne bougeait pas beaucoup et avait jusqu'à présent été silencieux.
« C'est généreux de votre part. » tenta la jeune femme.
Mais elle grimaça légèrement à peine avait-elle terminé sa phrase. C'était stupide. Affreusement stupide. Mais elle ne savait pas quoi dire ou faire face à l'étranger et la peur lui faisait dire des choses complètement débiles. Elle baissa la tête, comme si elle l'implorait de la laisser rester ici. Elle ne voulait plus sortir, pas de soir, ni même jamais si elle le pouvait. Elle avait bien trop peur. Ca la dévorait, ça la tuait. Elle soupira légèrement, comme si le silence de l'homme lui ordonnait de partir. Elle avait envie de pleurer. Mais elle retint ses larmes, parce qu'elle s'était juré de ne plus pleurer, qu'elle devait s'endurcir si elle voulait vivre à présent. Les yeux humides, elle releva le regard vers son hôte qui se déplaçait. La gorge se noua et se remit à mordilla sa lèvre nerveusement.
Abigaïl se figea. Au moins, c'était un vivant. Le seul problème c'est qu'elle ignorait si aujourd'hui les plus dangereux étaient les monstres ou les Hommes. Elle se mordilla la lèvre nerveusement. Elle était rentrée par effraction et avait son sac rempli de nourriture volée. Deux choix s'offraient à elle : se sauver et risquer d'être seule, dehors, la nuit et sous la pluie ou rester et risquer de se faire tuer (ou pire). Mais elle repensa à la lettre, aux mots... Et si c'était l'auteur ? Et si c'était lui qui l'avait écrite, que pour le moment il avait réussi à survivre ? Il ne la mettrait pas dehors et il ne la tuerait pas. Elle pourrait rester ici cette nuit et elle pourrait dormir et manger à sa faim. Il fallait qu'elle bouge, qu'elle fasse quelque chose, qu'elle prenne une décision. Elle avait toujours était une vraie catastrophe pour ça. Même choisir un rouge à lèvre était une épreuve pour une fille aussi indécise qu'elle. Et voilà qu'aujourd'hui, ce soir, elle se retrouvait à devoir faire un choix qui impliquait sa survie. C'était insensé. Elle n'était pas préparée à ça, pas du tout. Elle ne voulait pas de cette vie, ce n'était pas fait pour elle.
Finalement, elle décida de sortir de sa « cachette ». De toute manière, il l'aurait certainement trouvé et il était hors de question qu'elle retourne dehors ce soir. Prenant son courage à demain, une grande respiration, elle passa la porte de la cuisine pour se trouver dans le salon. Elle ne prononça pas un mot au début, comme rendue muette par la peur. Mais soudain, elle pensa aux monstres dehors et au fait qu'ils ne parlaient pas. Si elle n'ouvrait pas la bouche pour lui parler, l'homme pourrait penser qu'elle est un des leurs et la tuer sans aucun scrupule.
« C'est moi. » dit-elle bêtement en levant les mains pour lui montrer qu'elle ne voulait pas l'agresser malgré la présence du couteau de cuisine qu'elle serrait encore au creux de sa paume. « Je voulais juste m'abriter de la pluie. »
Elle s'avança de quelques pas afin de lui faire découvrir son visage et l'innocence qui s'en dégageait. Elle voulait lui montrer qu'elle n'était pas un danger et qu'elle voulait juste un endroit où dormir et se reposer pour repartir demain matin.
« Je peux rester ? » demanda-t-elle timidement tout en continuant à s'avancer dans la pièce. Elle s'approcha du meuble où se trouvait la lettre. Elle posa doucement et délicatement le couteau, sans gestes brusques, et retira son sac qu'elle posa à quelques centimètres de ses pieds.
« C'est vous qui avez écrit ça ? »
Elle montra du menton la lettre posée qu'elle avait lue plus tôt. Comme si elle voulait se justifier d'avoir volé et d'être entrée. Elle déglutit en attendant sa réponse. Elle le voyait difficilement dans la pénombre, avec pour seules lumières les flammes des bougies qu'elle avait allumé en entrant ici. Elle ne pouvait voir son regard et y lire quoi que ce soit. Ca l'angoissait, parce qu'elle avait l'habitude d'analyser le regard des gens. Elle y voyait souvent la lumière de la bonté ou la flamme de la colère. Mais ici, rien. Elle ne pouvait se fier à rien. Il ne bougeait pas beaucoup et avait jusqu'à présent été silencieux.
« C'est généreux de votre part. » tenta la jeune femme.
Mais elle grimaça légèrement à peine avait-elle terminé sa phrase. C'était stupide. Affreusement stupide. Mais elle ne savait pas quoi dire ou faire face à l'étranger et la peur lui faisait dire des choses complètement débiles. Elle baissa la tête, comme si elle l'implorait de la laisser rester ici. Elle ne voulait plus sortir, pas de soir, ni même jamais si elle le pouvait. Elle avait bien trop peur. Ca la dévorait, ça la tuait. Elle soupira légèrement, comme si le silence de l'homme lui ordonnait de partir. Elle avait envie de pleurer. Mais elle retint ses larmes, parce qu'elle s'était juré de ne plus pleurer, qu'elle devait s'endurcir si elle voulait vivre à présent. Les yeux humides, elle releva le regard vers son hôte qui se déplaçait. La gorge se noua et se remit à mordilla sa lèvre nerveusement.
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