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Comme toute personne normale, le caractère de Norman s’est forgé avec les années. Il s’est découvert des façons d’être qu’il ignorait complètement mais a su garder celles auxquelles il tenait le plus. C’est un garçon courageux, ça rien ni personne ne peut le nier. Se lever bien avant tout le monde pour aller bosser, enchainer les heures de boulot même lorsqu’il était malade à en crever, Norman connait bien. C’est un bosseur qui est capable de rendre service dans tous les domaines. Durant ses années de travail, il ne s’est pas contenté de rester à son poste de répéter ses gestes inlassablement. Grace à sa curiosité, il a put apprendre des gens qui l’entouraient sur les chantiers. Il touche à tout, sans cesse en quête d’apprendre de nouvelles choses tout en filant un coup de main lorsqu’il le peut.

Enfin, il s’oublie parfois pour aider un peu trop les autres. Gentil, oui, ça ne fait pas l’ombre d’un doute. Mais cela ne l’empêche pas d’avoir son petit caractère. Un métier très majoritairement masculin, combiné au manque total de figure paternelle donne quelques petits défauts qui font que vous n’aimerez pas croiser Norman dans ces jours là. Car oui il est gentil mais attention, il a la rancune tenace. Il n’oubliera pas de sitôt si vous osez le poignarder dans le dos et n’espérez pas que des excuses puissent y faire quelque chose. Pour lui, ça n’a aucun effet. C’est un garçon buté, sa tante en a rapidement fait l’expérience lorsqu’il était adolescent. Lorsqu’il a une idée en tête, il ne l’a pas ailleurs, c’est net.

Norman n’est pas un type jaloux. Mais ce qui est à lui est à lui, fin de l’histoire. Mieux ne vaut pas vous approcher des personnes qu’il apprécie. Son attachement et la crainte de les perdre pourra causer quelques situations désagréables. Il ne se connaissait pas ce défaut jusqu’à récemment, lorsque la vérité concernant Penny lui a éclaté au visage. Même si Norman est un garçon intelligent, il a tendance à agir directement et réfléchit qu’après coup. Très impulsif, il ne pèsera pas le pour et le contre avant de se lancer.  

→ qualities.
AIDANT
COURAGEUX
OBSERVATEUR
POLYVALENT
DYNAMIQUE
HONNETE → defects.
RANCUNIER
FRANC
BUTE
JALOUX
RALEUR
IMPULSIF

Norman n’a rien de spécial. C’est un homme assez grand (1m82) de corpulence assez athlétique due à son métier. Il est difficile de bosser sur des chantiers en restant un fil de fer…Il n’a ni tatouages, ni cicatrices particulièrement visible. Forcément il en quelques unes sur les mains mais rien qui vous sautera aux yeux. D’ailleurs ses yeux sont d’un vert tellement clair que Norman pourra facilement vous déstabiliser en vous regardant. Sans même le vouloir. C’est juste que le vert acide de ses prunelles vous donnera l’impression de vous transpercer entièrement, sans que vous ne puissiez y faire quoi que ce soit. Ses cheveux sont bruns, coupés courts. Il garde une barbe de trois jours qu’il entretient, même si c’est devenu difficile maintenant qu’il est dans le lycée.

Norman n’a aucune arme sur lui.

14 Novembre 1984 – 18h30 :

Les contractions avaient commencé depuis une bonne heure. Elisabeth Owens, les mains jointes sous son ventre imposant, était à bout de souffle malgré l’aide de son époux pour traverser les longs couloirs de l’Oregon State Hospital. A première vue, la scène n’avait rien de particulier. Mais Elisabeth Owens ne donnerait pas la vie qu’à un seul enfant ce jour là. Car oui, le couple Owens allait accueillir des jumeaux. Tous les deux vendeurs dans une concession automobile, ils avaient réussi à mettre suffisamment d’argent de côté durant les mois de grossesse afin de préparer l’arrivée de leurs deux bébés. Emma et Ashley si c’était des filles. Alexander et Norman, pour des garçons.

Au bout de plusieurs heures d’effort et de souffrance, les premiers cris envahirent la pièce. Norman venait de naître. Il fut rapidement confié à son père tandis que les médecins s’affairaient à aider le deuxième pour sortir. Mais d’un coup, les médecins et infirmières s’affolèrent. John fut obligé de sortir, Norman encore enveloppé d’une couverture entre ses bras. Le tout nouveau père de famille patienta dans le couloir en faisant les cent pas, inquiet pour Elisabeth et émerveillé par son premier fils. Lorsque la porte s’ouvrit, John s’attendait à ce qu’on lui présente son deuxième enfant mais il ne fit face qu’à la mine fermée de l’obstétricien.

Alexander n’avait pas survécu, étouffé par son propre cordon ombilical. Malgré tout les efforts du personnel médical, ils n’avaient pas réussi à le sauver. Elisabeth leur avait ordonné de tout faire pour le sauver, elle-même prête à y laisser sa propre vie. Finalement, ils ne réussirent à en sauver aucun. John se retrouvait veuf, les bras chargés d’un petit être dont il ne savait absolument pas s’occuper. Il était 03h24, le 15 Novembre 1984. Ce fut le début d’une lente descente aux enfers pour lui.

Les premiers mois furent difficiles. John devait tout concilier. Travail, bébé, obsèques. Alors que Norman avait seulement 3 mois, John craqua. Il appela sa sœur à l’aide puisqu’il était incapable de s’occuper du petit. Sophia s’installa dans l’appartement et prit en charge le bébé. Sophia était une belle femme brune aux cheveux bouclés et aux yeux verts, conservant son style un peu Hippie de sa jeunesse. Elle s’occupa de Norman comme s’il était son propre fils.
Les années passèrent et Norman fêta ses trois ans. John avait complètement sombré dans la dépression, ne quittant plus sa chambre et rejetant toute sa rancœur sur son fils, qu’il jugeait responsable du sort de sa mère et de son frère. Jusque là, l’homme avait toujours refusé de se faire soigner mais peu de temps après la rentrée scolaire de Norman à la Gabriel Park Preschool, il accepta de se faire hospitaliser.

Quand Norman fit sa rentrée à l’école élémentaire, son père n’était toujours pas sortie de l’hôpital. Enfin si, mais par période. Quelques mois durant lesquels il refusait de prendre son traitement et se laissait replonger jusqu’à ce que Sophia l’oblige à se faire hospitaliser à nouveau. Pourtant, malgré tout ça, Norman était un petit garçon tout à fait normal. Il faut dire que sa tante avait tout fait pour qu’il ne voit jamais son père dans un état trop critique. Elle lui avait simplement expliqué qu’il était très malade et qu’il devait rester à l’hôpital pour se soigner.

Durant ses années d’élémentaire, Norman fit une découverte. Il découvrit sa passion pour le football. Il n’eut pas besoin d’insister très longtemps auprès de Sophia pour qu’elle l’inscrive dans le club situé non loin de chez eux.

Sa première année de collège se déroula s’en encombre jusqu’au mois de Mai. C’était le 3 Mai 1995. Norman ne comprit pas immédiatement ce qui se passait chez lui. De nombreuses voitures de police et des ambulances se trouvaient en bas de chez lui. Sophia sortit en trombe, en larme,  pour le prendre dans ses bras. Il comprit. Son père c’était suicidé.
Son dernier séjour à l’hôpital s’était terminé au mois de décembre. Depuis, John vivait à nouveau avec eux. Sophia avait même songé à retourner vivre chez elle mais il ne fallut qu’un mois pour que John sombre à nouveau. Malheureusement, les assurances refusaient de couvrir les frais d’une nouvelle hospitalisation. Il fut contraint de rester chez lui mais refusa d’être suivit par un psychiatre.  

Norman était orphelin. Les obsèques eurent lieu peu de temps après le décès de son père et Sophia prit la décision de quitter Portland pour aller s’installer à Seattle. Tous les deux avaient besoin d’un nouveau départ, d’une ville vide de souvenir pour pouvoir commencer à vivre. Elle put compter sur l’aide de Peter Driscoll, un chef de chantier qu’elle avait connu à l’époque du lycée avait qui elle avait gardé contact. Mais malgré tous ses efforts, Sophia ne put éviter l’inévitable. Norman bascula peu de temps après son entrée au lycée. Il devint invivable pour sa tante. Ses débuts au collège de Seattle furent un véritable désastre. Il se renferma sur lui-même pendant de longs mois jusqu’à ce que Peter réussisse à le convaincre qu’il lui fallait l’aide d’un médecin.

Il se retrouva nez à nez avec un psychologue. Les premières séances furent difficiles mais le médecin ne perdait pas espoir. Au bout de plusieurs rendez vous, l’état de Norman s’améliora. Mais il était trop tard pour rattraper son retard en cours et il fut obliger de redoubler. Il se remit au football mais son niveau fut jugé trop insuffisant pour intégrer l’équipe du lycée. La même année, Sophia et Peter lui annonçaient qu’ils entretenaient une relation depuis un bon moment et que Peter venait de demander sa tante au mariage. Il eut du mal à encaisser la nouvelle mais rapidement, Peter lui prouva qu’il était digne de confiance. Ils firent des activités que jamais, Norman n’avait vécues avec son père. Une relation de confiance s’installa entre les deux hommes. Et c’est en voyant l’échec scolaire de Norman que Peter lui fit une proposition.

Il lui proposa d’intégrer une école de formation aux métiers du bâtiment. Il lui laissait le choix de la branche mais s’il réussissait a avoir son diplôme et qu’il se comportait parfaitement jusqu’à la fin, Peter lui promettait une place sur ses chantiers. Si l’adolescent fut peu emballé au début, il se prit au jeu et découvrit le plaisir des travaux manuels. Il fit ses années de formation et obtint son diplôme sans trop de difficulté. Il avait tout juste 21 ans, les portes de la vie active s’ouvraient à lui.

Il commença sur son premier chantier quelques mois après. Le début fut catastrophique mais il put compter sur l’aide des anciens pour l’aider et le conseiller. C’est en forgeant que l’on devient forgeron. Norman n’échappait pas à cette règle. Apprenant de ses erreurs, il devint rapidement un bon élément, polyvalent et toujours agréable pour travailler.

Ambitieux, il n’avait pas projet de rester électricien toute sa vie. Il décupla ses efforts pour montrer l’étendu de ses capacités. Durant l’été 2008, il fut promu « Chef de Chantier. ». Comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, Norman fit la rencontre de Peneloppe Graham, serveuse dans le bar où il passait une soirée avec quelques collègues. Le courant passa immédiatement entre les deux. Après un an de relation, Penny emménagea dans l’appartement de Norman. La vie suivait son cours, Norman bossait énormément sur ses chantiers, Penny ne rentrait que tard dans la nuit. Malgré un rythme de vie difficile, l’envie de fonder une famille se fit ressentir chez le couple. Au bout d’un an sans aucun résultat, Norman prit une décision.

Après une visite chez le médecin et chez un spécialiste, le verdict tomba. Norman était stérile. Incapable de révéler une telle information à Penny, il garda le secret, attendant le moment où il se sentirait prêt pour lui annoncer.
Les mois suivant, leur relation se dégrada lentement. La jeune femme se montrait un peu plus distant, occupée. Elle recevait des appels et des messages qu’elle cachait à Norman. Il n’en fallut pas plus pour qu’il explose. Penny était pourtant au courant du caractère jaloux de son compagnon, mais rien n’y faisait.  

Les beaux jours avaient chassé la grisaille habituelle de Seattle ce jour là. Le 24 Mai 2012. C’était un samedi. Norman dormait encore lorsque Penny s’était éclipsée du lit pour aller en ville. Et elle était rentrée, deux heures après, un papier dans les mains et un énorme sourire aux lèvres pour annoncer la fabuleuse nouvelle à Norman.

Elle était enceinte.

Son sang ne fit qu’un tour. Une énorme dispute éclata et les papiers du centre médical, indiquant la stérilité de Norman, furent balancés au visage de Penny. Elle ne pouvait pas être enceinte de lui. Elle avait forcément couché avec un autre homme. Norman ne voulut rien savoir. Le soir même, Penny quittait l’appartement.

Trois années s’étaient déroulées depuis sa rupture douloureuse avec Penny. Norman n’en avait jamais pris aucune nouvelle depuis ce jour là, bien trop buté et rancunier pour s’abaisser à prendre de ses nouvelles. Il lui arrivait souvent de penser à elle. A elle et à cet enfant qui devait se préparer pour rentrer à l’école maternelle.
Norman en avait gardé un goût amer. Durant ces années, il n’eut aucune relation longue. Il se contenta de quelques semaines, quelques mois, mais rien de plus. Rien de très sérieux.

Au mois de septembre 2015, un projet vint bousculer sa routine. On lui demandait de diriger les travaux de réhabilitation de toute une aile du lycée Garfield High School. Son ancien lycée. Norman accepta évidemment ce contrat et les travaux commencèrent au milieu du mois de Septembre.
Il y passait le plus clair de son temps si bien qu’il fut l’un des rares présents dans les locaux, lorsque les militaires avaient débarqués.

Tous les employés avaient désertés peu à peu, au fur et à mesure des jours et des nouvelles de plus en plus alarmantes. Il ne restait que quelques hommes mais il se devait d’être là et au final, ce n’était pas plus mal. Si Norman n’avait pas spécialement prêté attention aux premières nouvelles, il ne comprit pas vraiment l’ampleur des choses. Il fut l’un des premiers à bénéficier de la protection des militaires puisqu’il était présent dans l’enceinte avec deux collègues. Tous les trois s’étaient enfermés dans un bureau après avoir vu une horde de manifestants violents à l’extérieur. Seulement, être l’un des premiers à être enfermé voulait aussi dire qu’il ignorait complètement tout ce qu’il se passait réellement à l’extérieur. Il eut quelques échos par les soldats mais sa plus grande source d’information fut les nouveaux arrivants. Chaque jours, des rescapés passaient les portes du lycée à la recherche de sécurité. Et à chaque survivant, il y avait une nouvelle histoire à entendre.