Installé contre la demoiselle, Leroy prenait le temps d'être sympa. Il lui devait bien ça, à la femme. Certes, il le répétait en boucle, qu'elle l'avait soigné mais après tout, comment ne pas payer sa dette d'une façon.. Honorable ? La moindre des choses serait d'être juste... Gentil. Du moins essayer. Remarque, même pas besoin d'essayer puisqu'Isabel parvenait à faire sortir ce côté amical sans le moindre effort. Alors qu'elle partageait avec lui la crainte que sa blessure s'ouvre, le maçon se décala légèrement pour lui montrer son t-shirt nickel. Pas de trace de sang et l'hémoglobine ne coulait pas sur sa peau. Le bobo était sage et ne bavouillait pas. Tapotant la main de la jeune femme de sa grosse paluche, l'homme se mit à sourire en coin. Alors même qu'il n'avait passé que quelques heures avec elle, elle s'inquiétait pour lui comme s'ils se connaissaient depuis toujours. Étrangement, il en était de même pour lui puisqu'il avait été inquiet de voir la blonde sans aucune compagnie, dans cette maison vide. Heureusement que c'était lui et pas un autre car, qui sait ce qui aurait pu arriver.

Paisiblement, l'homme bascula la tête en arrière pour pouvoir admirer le plafond quelques secondes, toujours un demi sourire aux lèvres, avant de fermer les yeux et de soupirer.

- Cesse de te faire du soucis pour moi. Je suis un grand garçon et robuste avec ça. Blessé ou pas, je pense pouvoir m'en sortir. Et...

"Et je ne suis pas seul" Oups. C'est vrai qu'il avait oublié Jenna l'espace d'un instant. La rousse qui l'accompagnait devait sans doute être encore en train de fouiller l'autre maison, sans doute qu'elle avait déjà trouver pas mal de ressources. Ou pas, puisque sa voix se fit entendre dans leur dos. Sursautant, prit au dépourvu, Leroy se retourna en ayant crispé les doigts autour de ceux d'Izzy. Voyant le visage féminin s'approcher sans aucune joie, Hooker retint une grimace. Super, l'occasion de faire les présentations. Un instant, le blond caressa les doigts de son amie, lui promettant à nouveau, silencieusement, que tout se passerait bien, puis se leva lentement, lâchant la main de la blonde. Alors, le leader se racla la gorge et se mit entre les deux femmes. Son bras droit armée ne semblait pas apprécier la compagnie de la soigneuse improvisée et c'est bien pour ça que l'ouvrier préférait être sur ses deux jambes, histoire d'être suffisamment réactif en cas d'accrochage.

- Et je ne suis pas seul. Jenna, voici Isabel. Cette âme charitable qui m'a aidé quand j'ai été blessé. Izzy, Jenna, mon... Bras droit. Elle fait partie de l'équipe dont j'ai fais mention, tu sais, quand j'ai refusé ta proposition de rester avec vous.

Oui, c'est vrai qu'il avait refusé la proposition d'Isabel. Et s'il l'avait fait, sans doute qu'il n'aurait jamais pu avoir d'ébats sauvages avec la rouquine. Pourtant, il ne pouvait se cacher la vérité. Quand son regard passait de la rousse à la blonde, de la dureté à la douceur, il savait qu'une des potentielles fins de cette rencontre seraient la bagarre. Le tempérament explosif de Jenna face à la tendresse d'Isabel... Ce serait forcément pour déplaire. C'est comme... Avoir une réplique et une vraie arme. La différence se sentait au poids, au recul quand on appuyait sur la détente. Ou, une bière alcoolisée et l'autre non. Enfin... Là, la comparaison allait beaucoup trop loin. Dans tous les cas, les choses finiraient par tourner au vinaigre à la moindre occasion, ça, il n'en doutait pas. Revenant auprès de la blonde, toujours avec une infinie délicatesse, Leroy posa la main sur son épaule, sourire amical au visage.

- Bien, maintenant que les présentations sont faites, veux-tu que je te raccompagne au refuge ? Je préfère que tu y arrives saine et sauve et qu'avec Elyse, vous foutiez rapidement le camp.

A nouveau, observant sa chère amie, le maçon en oublia presque la présence de la rousse qui devait sans doute le fusiller du regard. S'il ne la sentait pas si hostile, Leroy promettrait presque à Isabel de les accueillir dans leur groupe, elle, Elyse et même Arthur, l'époux de la blonde. Mais bon, ce ne serait certainement pas une bonne idée. Du moins, dans l'immédiat.

Leroy semblait être en bonne forme. Souriant, il se montrait très attentionné à l’encontre de la blonde qui ne savait plus trop où se mettre. Cet homme faisait preuve d’une sincère gentillesse à son égard, qui ne lui déplaisait pas d’ailleurs. Néanmoins, cela la gênait tout de même un peu. Il était sûrement un peu trop tactile avec la jeune femme mais c’était sûrement dans sa nature d’agir ainsi. Qu’importe. Tout ce qui importait pour Isabel c’était de le voir ainsi. Il ne semblait plus souffrir et c’était ça le principal.

Il lui demanda alors d’arrêter de s’inquiéter, lui rappelant qu’il était assez grand et costaud pour s’en sortir. Izzy ne put s’empêcher de rire légèrement. Mais brusquement, quelque chose les fit sursauter derrière eux. Une voix ? Isabel se retourna et découvrit une jeune femme à la chevelure rousse. Comment était-elle arrivée là ? La blonde ne l’avait pas entendue arriver, et le regard de l’autre jeune femme ne la rassurait pas tellement. Elle détourna alors ses yeux vers Leroy, le questionnant du regard. Que voulait cette femme ? La connaissait-il ? Etait-ce l’une des personnes de son groupe ? Elle n’allait pas tarder à le savoir.

Leroy se leva et se plaça entre les deux jeunes femmes, ce qui inquiéta encore plus Isabel. Là, il fit les présentations, faisant remarquer à Izzy qu’il s’agissait bien d’une personne de son groupe. Son bras droit. Pourquoi cette femme semblait-elle aussi menaçante ? L’ancienne logisticienne ne comprenait pas tellement la situation. Alors, elle se contenta de sourire vers la rousse, se montrant la plus sympathique possible. Rien de sur-joué, ce n’était pas du tout son genre. Son sourire était sincère, comme les paroles qu’elle prononça « Enchanté Jenna. » Après tout, elle n’avait rien contre cette femme et ce n’était pas dans ses habitudes de faire preuve d’impolitesse. Et vu comment Leroy semblait s’être remis rapidement de sa blessure, elle ne pouvait que féliciter cette femme et leurs autres compagnons, s’il y en avait, d’avoir veiller sur lui. Elle fut sur le point de le faire mais l’homme revint vers elle pour lui demander si elle voulait de l’aide. La main posée sur son épaule, il lui proposa de l’accompagner jusqu’au refuge si elle le souhaitait. Peut-être pour la remercier de l’avoir soigné. Lui rendre la pareille en quelque sorte ? C’était le sentiment qu’elle avait.

Isabel lui sourit alors avec bienveillance avant de lui répondre. « Non… Je ne veux pas que tu te sentes obligé de faire ça. Avec Elyse, on se débrouillera. Tu sais, je ne t’ai pas soigné pour attendre quelque chose en retour. Sans nous, tu n’en te serais sûrement pas sorti. C’est dommage qu’Elyse ne soit pas là pour t’entendre, pour voir à quel point tu es adorable. » Elle rit de nouveau, c’était bien sûr ironique de sa part étant donné que sa belle-sœur ne portait pas Leroy dans son cœur. Pour Izzy, c’était différent. Ils avaient beau ne pas se connaître, de ne s’être croisés que deux fois… Elle l’appréciait, comme si elle l’avait toujours connu. C’était une impression étrange mais elle se trompait rarement sur les gens qu’elle rencontrait. « Ne t’inquiète pas pour nous. Il nous reste plus beaucoup de route, on s’en sortira. » Continua-t-elle d’un ton rassurant. Elle et Elyse, s’étaient très bien débrouillées jusque-là. Tout irait. « Merci. » Elle l’enlaça alors encore avant de récupérer ses affaires, il était temps qu’elle rejoigne Elyse.

Comment aurait-elle pu autrement que menaçante alors qu'elle le trouvait main dans la main avec une blondasse qui affichait un air de chien battu, ou de biche prise dans les phares d'un trente-huit tonnes. Leroy le savait, il la connaissait, pas vrai, enfin il commençait à la connaître, à force de cohabitation. Et c'est bien pour ça qu'il se leva pour se placer à égale distance des deux figures féminines, au cas où la rouquine ne saurait pas garder son sang froid.

Isabel. En plus elle avait un joli prénom cette pouf. Ca y est, elle la detestait, c'était officiel. Elle avait soigné Leroy, avec toute sa mignonnerie là, et elle avait même proposé au maçon de rester à ses côtés. Est ce qu'il y avait eu plus entre eux ? Voilà que quelques images envahissaient l'imagination de la rousse, et faisaient monter ses nerfs encore plus.

Puis elle croisa le regard d'Isabel, et remarqua qu'il s'était teinté d'incompréhension. Evidemment qu'elle ne pouvait pas comprendre. Premièrement, elle était blonde, et avait l'air presque aussi limitée que Lena. Etait-elle trop dure pour un premier contact ? Sans doute, mais elle n'avait aucune impartialité à ce moment précis. Elle voulait juste qu'elle s'en aille. Qu'elle disparaisse, et comme ça, ils seraient à nouveau tranquille. Si seulement il arrivait à se concentrer sur autre chose après cette rencontre.

Et elle souriait. Et c'était même pas hypocrite. Raaaah. Jenna, elle, restait fermée. Et ne répondit pas à son salut surtout. Ce n'était pas sa copine, elle ne la connaissait pas. Qui pouvait lui assurer qu'ils ne risquaient rien à cent pour cent ? Bon, okay, c'était de la pure mauvaise fois pour le coup, force était de l'avouer. Lorsque Leroy revint vers la blonde, son corps trembla à nouveau d'énervement. Elle ne comprenait pas. Pourquoi tant de douceur et de prévention envers Isabel, alors qu'avec elle il semblait se foutre de tout ? Ca ne l'aida pas à rester calme, loin de là.

Etait ce pour ça qu'elle refusa la proposition du maçon, de la racommpagner à son refuge ? Jenna n'en savait rien, mais un sourire naquit sur son visage. Oh pas le même sourire sympathique que lui avait envoyé la sauveuse juste avant non, plutot un petit sourire malin. Malsain presque. Ils s'envoyaient des fleurs, et Jenna se glissa jusqu'à Leroy. Elle posa sa main sur son épaule, juste après leur étreinte, et appuya discrètement son pouce sur la blessure du maçon. Un prêté pour un rendu.

- Oh bah non… On va pas te laisser comme ça… Ca serait dommage qu'il t'arrive… Quelque chose, n'est ce pas ? Et puis je meurs d'envie de rencontrer cette fameuse Elyse. Même le ton de sa voix aurait fait trembler n'importe qui. Ce n'est pas le genre de proposition qu'on refuse, une escorte, pas vrai ? Et puis ça serait pas poli de refuser notre aide, alors qu'on est siiiii gentils….

Et ça c'était plutot pour Leroy, histoire de lui rappeler au passage que la guimauve, c'était pas vraiment leur truc d'habitude...

- Tu sais bien qu'Elyse ne m'aime pas et tu sais bien que j'adore lui casser les pieds. Alors adorable mais qu'à tes yeux. Et puis tu sais, je te dois beaucoup, j'aurais pu perdre l'usage de mon bras sans vous, alors laisse moi me sentir redevable.

Tourner le dos à Jenna, c'était une mauvaise idée. Leroy, connaissait suffisamment sa partenaire pour savoir, du moins se douter, qu'elle se retenait d'exploser. Sans doute que l'étreinte que partageait le maçon avec sa sauveuse ne devait pas du tout aider, ni même la douceur dont il faisait preuve. L'homme savait qu'il ne traitait aucune des filles de son clan ainsi. Pourquoi faire d'ailleurs ? Déjà qu'il se sentait responsable d'elle, il n'allait pas non plus leur donner amour et tendresse. Si elles étaient avec Luke et lui, ce n'était pas pour se faire papouiller ou se faire offrir un gâteau. Enfin. Izzy refusait sa proposition d'escorte, prétextant pouvoir s'en sortir sans aide. Le maçon hocha la tête, lui offrant un sourire sincère, résigné à laisser son amie partir seule mais revirement de situation. En effet, sa rouquine prit la parole pour donner son avis. Le sourire du mastodonte se crispa lorsque le pouce de son bras droit vint appuyer sur la cicatrice encore fraîche. La blessure lui faisait encore mal, pas au point de le transformer en ankylosé, certes, mais la simple pression suffit à lui faire comprendre qu'il ne s'en sortirait pas à bon compte. Sa complice lui en voulait.

Loin d'être une tarlouze, il ravala rapidement le grognement de douleur et se tourna légèrement vers Jenna. Elle lui paierait ça, une fois qu'ils seraient seuls. Pour le coup, il attrapa le bras de la jeune femme et la ramena contre lui. Surprenante attitude, en effet. La main sur son dos, il pianotait des doigts dans un rythme régulier, réfléchissant déjà aux différentes façons de rendre la monnaie de sa pièce à la jeune femme.

- T'as entendu la dame, Jenna ? Elle n'a pas besoin de nous. Même si on est gentils. Alors on va la laisser tranquillement rentrer pour retrouver Elyse et nous on va rejoindre les autres. Compris ?

Le regard bleu du blond se posa sur le visage de la rouquine, sourcils légèrement froncés. S'il s'efforçait de ne pas montrer son agacement, sans doute que sa mâchoire se contractant par moment devait le trahir. Il ne comprenait pas la réaction de sa coéquipière, elle aurait au moins pu être plutôt reconnaissante vis à vis d'Isabel. Elle lui avait reproché de s'être tiré et d'être revenu blessé alors maintenant qu'elle connaissait celle qui avait eu la bonté d'âme de le sauver... Leroy soupira et se frotta les tempes. Pourquoi les relations humaines devaient être aussi compliquées ? Pourquoi ELLE était compliquée ? La femme aux cheveux de feu pouvait-elle au moins comprendre que son Leader considérait totalement la blonde comme une amie ? Finalement, il retrouva un sourire amical qu'il offrit à Izzy et fit une petite moue adorable.

- Accepte qu'on t'accompagne, sinon ma chère et tendre Jenna, tellement sensible, serait triste.

Leroy semblait vraiment vouloir l’aider. Bien sûr, il évoqua de nouveau sa relation tendue avec Elyse et Izzy ne put s’empêcher de sourire. Décidément, entre les deux, c’était compliqué. C’était d’ailleurs un peu pour ça que la blonde avait assuré qu’elles pourraient se débrouiller seules. Elle savait que sa belle-sœur n’apprécierait pas tellement revoir l’homme qu’Isabel avait voulu soigné, même après qu’il ait pointé son arme sur elle. Occupée à convaincre l’homme, elle avait oublié la présence de son amie. La rousse ne tarda pas à se manifester et Izzy put remarquer une certaine animosité dans sa voix. Arquant légèrement un sourcil lors que Leroy sembla grimacer de douleur, elle se demanda ce que lui avait fait l’autre femme. Instinctivement, l’ancienne logisticienne recula de deux pas, Jenna lui paraissait menaçante à en juger le ton de sa voix.

Elle voulait les aider, elle et Elyse… Mais cela n’avait rien d’amical, bien au contraire. L’autre jeune femme semblait lui en vouloir pour quelque chose et la blonde ne savait pas exactement quoi. Leroy tenta de lui faire comprendre que ce n’était pas nécessaire, qu’Isabel avait déjà décliné sa proposition. La jeune femme voyait bien qu’il y avait un problème, le blond commençait à montrer un certain agacement. Et même s’il tentait de le dissimuler, Izzy avait remarqué que ça n’avait pas l’air simple entre les deux individus qui se tenaient face à elle.

Puis il revint sur ses paroles. Offrant un sourire à celle qui l’avait soigné quelques jours plus tôt, il demanda de nouveau à Izzy d’accepter sa proposition… Pour ne pas attrister Jenna ? Là, la blonde fronça un peu plus les sourcils. Pourquoi voulait-elle absolument aider Isabel à regagner le stade ? Vu la façon dont elle la dévisageait, elle ne semblait pas avoir grand-chose à faire d’elle. Izzy avait vraiment l’impression que cette femme la détestait… C’était incompréhensible. Néanmoins, elle n’était pas du genre à se laisser faire. Elle avait bien fait remarqué à Leroy qu’elle n’avait pas besoin d’aide et elle comptait bien le lui rappeler, à lui… Et à la rousse également. Prenant une profonde inspiration et se barrant de son plus beau sourire elle répondit doucement. « Non. Vraiment, c’est très gentil mais… Je n’ai pas envie de vous embêter avec ça. On s’en sortira très bien toutes les deux… » Elle tenta de se montrer la plus persuasive possible, ne quittant pas Leroy des yeux et l’interrogeant du regard par la même occasion. Elle cherchait à comprendre pourquoi cette femme était aussi désagréable avec elle.

Gardant son sang-froid elle reprit « Je n’ai vraiment pas envie de t’offenser Jenna. Je t’assure. Mais ce n’est vraiment pas la peine. » Là, il fallait avouer, son sourire avait disparu de ses lèvres. Mais elle voulait vraiment faire savoir à la rousse que ce n’était pas nécessaire. Après un court instant de réflexion, elle finit par continuer d’un ton assuré « Et puis la blessure de ton ami ne doit pas encore être totalement cicatrisée… Peut-être qu’il serait plus judicieux de ne pas vous imposer un voyage inutile jusqu’au stade ? » Elle détourna les yeux vers Leroy « Ça serait plus prudent pour toi… »

Ramenée contre Leroy, elle pouvait sentir son énervement. Ses doigts bougeaient dans son dos. Non, tapotait son dos, et cette attitude lui faisait penser à l'agacement de Sonic, dans le jeu vidéo éponyme, lorsque le hérisson bleu, lassé d'attendre que le joueur ne se décide à le faire progresser, tapotait du pied, les bras croisés. Et cela la fit sourire. Il réfléchissait à une vengeance, et elle le comprenait à son langage corporel. Et voilà qu'il essayait de la convaincre verbalement que la blondinette n'avait pas besoin de son aide.

Il la protégeait. D'elle principalement, et ça ne faisait qu'accentuer son énervement et sa curiosité maladive. Et un peu de jalousie aussi. Parce qu'elle ne comprenait pas le pourquoi du comment, ce qu'il pouvait bien lui trouver. C'était parce qu'elle l'avait soigné c'est ça ? Un peu comme un ange descendu du ciel pour lui apporter miséricorde et rédemption ? Pfff… Alors la rouquine c'était quoi ? Le petit diablotin sur son épaule, voué à lui apporter les mauvaises idées ?

Mais la situation se renversait, lorsque, sentant qu'elle ne céderait pas, il essaya de convaincre Isabel, cette fois, qu'il était nécessaire qu'elle soit raccompagnée par le duo. C'est vrai qu'elle était sensible, la Jenna. Pas forcément de la manière dont l'entendait, ou voulait le faire entendre à sa sauveuse, mais elle avait une sensibilité toute particulière qui jouait sur chaque corde de son [sale] caractère.

Elle était tellement douce, l'Isabel. Elle l'énervait de douceur. Elle avait envie de lui râper la tête contre un mur en crépi pour la rendre moins douce. Mais il fallait se contenir, elle était obligée, pour ne pas risquer de se mettre Leroy à dos. Elle préférait l'avoir SUR le dos, le maçon, mais là, son esprit s'égarait à nouveau.

Et puis, soudainement, son esprit vicieux et machiavélique se mit à nouveau en marche. Délicatement, ses doigts caressèrent le flanc de son compagnon, et son regard sembla s'adoucir, offrant même un sourire à la blonde.

- Tu n'as pas tort... Et elle poussait même le vice à avoir l'air vraiment embêtée de devoir avouer qu'elle n'avait pas eu raison. Ce serait bête de notre part de faire courir des risques inconsidérés à Leroy, juste pour nous assurer que tout va bien pour vous. T'as l'air plutôt sûre de toi, et débrouillarde. J'espère que tout ce passera bien pour vous. Faites attention. Je voudrais pas qu'il vous arrive quelque chose.

Et pour une fois, elle avait presque l'air sincère. Elle laissa Leroy et Isabel à leur au revoirs, retenant une nouvelle bouffée de jalousie en les voyant si proches, et salua à son tour la blondinette. Elle attendit qu'elle ai passé la porte, avant que son regard ne s'assombrisse à nouveau et que ses lèvres ne s'étirent en un sourire malsain. Puis, elle lança, à voix basse, pour que Leroy l'entende :

- Tu viens ou pas, mais moi, je la suis.