Nouveau départ
Dim 24 Jan 2016 - 13:00
La route avait été longue dans la tête de la métisse. Pourtant, un unique kilomètre séparait le garage du lycée, reconvertis en refuge pour les quelques survivants qui subsistaient encore. C'était dans sa tête. Son esprit avait subi une vague de souvenirs tous aussi insupportable les uns que les autres. Revivre certains des événements marquants de sa vie n'était pas son vœu le plus cher. Surtout lorsqu'il s'agissait d'instant dont l'oubli n'en serait que l'unique délivrance. L'esprit embrumé, la métisse ne s'était pas rendue compte des infectés qui étaient autour d'eux et menaçaient de les attaquer à tout moment. Marco avait fini par soutenir sa sœur sur les derniers mètres, la poussant au plus vite pour échapper à une triste fin. Eva se souvenait de la voix grave d'un homme hésitant à les faire entrer vu l'état de la femme. Elle se redressa et regarda l'homme droit dans les yeux.
Si j'dois passer par j'sais pas quelle moyen pour vous prouver qu'j'suis pas infectée, alors allons y.
Elle se souvint du regard horrifié de ses frères, l'un plus inquiet que l'autre. L'idée même que leur sœur se mette à nu devant un militaire ne leur plaisait pas du tout. Le militaire soupira et les laissa entrer, à conditions que la jeune femme se rende à l'une des infirmeries pour s'assurer qu'elle n'avait pas été mordu, ce qu'elle accepta sans broncher. Mais personne ne lui avait indiqué l'emplacement. Et ca la faisait bien suer de devoir chercher. Éreintée, a bout de nerfs, bien qu'elle allait faire ce qu'on lui demandait, elle n'en avait pas la moindre envie.
L'esprit ailleurs, la métisse avait laissé ses frères dans un des dortoirs communs. Dortoirs qui ressemblait beaucoup plus à un campement vu le nombre de personne au mètre carré. D'un pas bien lent et dénué de motivation, Eva avançait vers une destination inconnue. En fait, elle se rendit bien vite compte qu'elle était perdue. Pas juste un peu perdue, non, complètement perdue. Au point où, là où elle se trouvait, les portes étaient cadenassé, des pancartes en interdisant l’accès y étaient collées. Au pire, qu'est ce que ca pouvait faire ? Qui se souciait de là où elle allait ? Les militaires ? Ils devaient être bien trop occupé à surveiller l'entrée et la sécurité du bâtiment.
Un long soupir franchit ses lèvres alors qu'elle se posa contre un mur. Au diable les promesses qu'elle avait faite à ce militaire à la noix. Elle était perdue et personne aux alentours.
Si j'dois passer par j'sais pas quelle moyen pour vous prouver qu'j'suis pas infectée, alors allons y.
Elle se souvint du regard horrifié de ses frères, l'un plus inquiet que l'autre. L'idée même que leur sœur se mette à nu devant un militaire ne leur plaisait pas du tout. Le militaire soupira et les laissa entrer, à conditions que la jeune femme se rende à l'une des infirmeries pour s'assurer qu'elle n'avait pas été mordu, ce qu'elle accepta sans broncher. Mais personne ne lui avait indiqué l'emplacement. Et ca la faisait bien suer de devoir chercher. Éreintée, a bout de nerfs, bien qu'elle allait faire ce qu'on lui demandait, elle n'en avait pas la moindre envie.
L'esprit ailleurs, la métisse avait laissé ses frères dans un des dortoirs communs. Dortoirs qui ressemblait beaucoup plus à un campement vu le nombre de personne au mètre carré. D'un pas bien lent et dénué de motivation, Eva avançait vers une destination inconnue. En fait, elle se rendit bien vite compte qu'elle était perdue. Pas juste un peu perdue, non, complètement perdue. Au point où, là où elle se trouvait, les portes étaient cadenassé, des pancartes en interdisant l’accès y étaient collées. Au pire, qu'est ce que ca pouvait faire ? Qui se souciait de là où elle allait ? Les militaires ? Ils devaient être bien trop occupé à surveiller l'entrée et la sécurité du bâtiment.
Un long soupir franchit ses lèvres alors qu'elle se posa contre un mur. Au diable les promesses qu'elle avait faite à ce militaire à la noix. Elle était perdue et personne aux alentours.
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Re: Nouveau départ
Dim 31 Jan 2016 - 15:11
Encore une journée banale qui s'annonce. Saluer du monde banal, manger de la nourriture banale et puis tenter de s'occuper avec des activités banales. Ou pas.
Et oui, aujourd'hui le destin a joué en ma faveur puisque, au détour d'un couloir bondé du lycée, j'ai réussi à tomber sur le muet; ou pour donner dans le politiquement correct, ce cher Ayden Forestier. Pour replacer les choses dans leur contexte, il est clair que nos discussions – si l'on pouvait nommer ainsi nos échanges - sont au départ restées assez limitées; et ce même s'il avait eu la bonne idée de se balader en permanence avec de quoi écrire sur lui. Mais, quoique ce grand brun m'ait paru au départ aussi accessible qu'une forteresse en plein milieu d'un point d'eau, il s'est avéré que j'ai développé une sorte de curiosité pour son propre langage.
Mis à part en compagnie d'Ayden, je doutais d'avoir un jour à faire usage des signes mais, quoi qu'il en soit, j'avais eu ce petit caprice de vouloir m'y frotter. Et ma foi, je dois reconnaître que nos leçons avaient été une bonne surprise ; à la fois utiles et divertissantes. C'était apprendre en s'amusant, quoi. Et puis ça permettait aussi de varier un peu les plaisirs. Parce qu'au bout de la trentième partie de poker de la semaine, les cartes perdaient vite en attractivité.
Revenons-en à nos moutons donc. Après avoir signé un « bonjour » apparemment convenable, je propose au grand brun ténébreux de m'accompagner jusqu'à notre spot habituel : un coin du lycée qui ne donne sur aucune porte que nous, civils, ne soyons autorisés à franchir. Résultat, rares sont ceux qui s'y aventurent en dehors des militaires qui ont à faire derrière lesdites portes et nous nous trouvons plus tranquilles pour travailler que dans les pièces communes où le passage et le bruit deviennent vites dérangeants. Le chemin se fait relativement en silence, pour des raisons évidentes.
Mais une fois sur place, je fronce les sourcils. Il semble que notre coin soit déjà investi par quelqu'un.
Sa présence m'est totalement égale, mais comme toujours, puisque je ne sais pas encore quand est-ce qu'on pourra quitter ce lycée de malheur, il convient de se comporter de manière polie et civilisée, au cas où le séjour s'éternise.
« Bonjour. »
J'accompagne mon salut d'un signe de tête et la dépasse sans lui accorder plus d'attention, jusqu'à ce que mon œil s'attarde sur un certain détail. Elle est débraillée. Rien de bien étonnant lorsqu'on se trouve dans un camp de réfugiés mais je remarque qu'il ne s'agit pas uniquement de ses vêtements. Ses cheveux aussi ne sont pas au meilleur de leur forme et ça, c'est déjà plus étonnant. En général, les femmes ici tentent de s'apprêter un minimum, en témoignent la longue et soyeuse que de cheval que je porte en ce moment même ainsi que l'odeur délicate du flacon de parfum que j'avais eu la bonne idée de glisser dans mon sac avant le grand départ. Ce dernier étant d'ailleurs sur la fin, à mon grand regret.
Tout ça pour dire que la jeune femme qui se tient devant moi à l'allure d'une vagabonde, et que ça m'intrigue assez pour que je daigne lui accorder quelques mots supplémentaires, un peu suspicieuse sur les bords.
« Vous, vous m'avez tout l'air d'être fraîchement débarquée. »
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Re: Nouveau départ
Mar 2 Fév 2016 - 17:17
Des mois qu'il traînait la patte dans ce misérable endroit. Endroit qui avait le don d'agacer toujours plus l'illustrateur. S'il faisait des efforts de sociabilisation avec Ian ou Rosaleen, ou bien même Maxine et les enfants de Reese, Ayden n'en restait pas moins en retrait. Il n'avait pas envie d'avoir plus de gens que cela dans son entourage. De plus, avec les récentes rumeurs concernant un autre gros camp de réfugiés dans Seattle, le muet s'était mit plus que jamais à faire le tour du lycée pour trouver une éventuelle porte de sortie, au cas où le Chaos déciderait d'investir les lieux. Pourtant, au détour d'un couloir bondé, il s'était fait accroché par Bernadette Rogers. L'homme sourit et lui rendit son salut lorsqu'elle exécuta le signe à la perfection. Cela faisait quelques temps qu'il lui enseignait son langage et bien que le français se méfiait par moment de son apprentie de par ses faits et gestes, il prenait grand plaisir à l'instruire. C'était aussi pour tout deux une façon de s'occuper. Parce que bon, dessiner, lire et se balader, ça allait deux minutes.
Aussi, lorsque la femme le "kidnappa" pour profiter d'une nouvelle séance le muet ne rouspéta pas, voyant là un moyen de calmer sa paranoïa du journalière. Penser à autre chose, faire autre chose. Il s'agissait là de l'occasion rêvé d'avoir l'esprit libéré des tourments grouillant sous le cerveau de l'artiste. Se laissant entraîner vers "leur coin", l'homme ne put s'empêcher de froncer les sourcils en voyant qu'une forme humanoïde recroquevillée sur elle-même avait déjà envahit les lieux. Bah tiens. D'habitude les gens n'osaient pas s'approcher de ce lieu et le duo faisait partis des seuls courageux à venir se poser dans les parages. Après, l'homme comprenait parfaitement l'intérêt de venir s'isoler dans ce coin. N'y avait-il pas meilleur endroit que celui évité par tous, pour s'éloigner du brouhaha ambiant et de la foule agonisante de terreur ?
Alors que l'avocate salua la personne, Ayden l'imita en un hochement de tête que l'autre ne pouvait voir. Au moins, il avait une excuse, lui, si on lui reprochait de ne piper mot. Et puis, il s'avançait pour finalement s'arrêter au bout de deux pas, en entendant à nouveau la voix de sa compagne. Elle s'adressait à l'inconnue et c'est avec un soupir que l'homme se retourna pour observer les deux femmes, son regard azur se stoppant un instant sur son élève, l'air de lui demander si elle voulait vraiment jouer la personne sociable maintenant. Soupirant une nouvelle fois et roulant les yeux, le muet mit les mains dans les poches et s'adossa au mur opposée à l'interlocutrice de la juriste. Cela dit, à y bien regarder, c'est vrai que la nouvelle venue était dans un état pitoyable. Peut-être qu'un petit tour par les douches la tenterait. Enfin, qu'importe. Il laisserait les femmes parler entre elle pendant qu'il observerait, simplement.
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Re: Nouveau départ
Jeu 4 Fév 2016 - 14:20
- Plus les minutes passaient, et plus la métisse se demandait ce qu'elle faisait là. Pas là, dans cette pièce complétement paumé. Non. Là dans ce bâtiment, dans ce refuge. C'était pourtant elle qui avait persuadé ses frères de venir s'y installer. Comme un nouveau départ, ou un truc du genre? Non, c'était plus un moyen pour elle de se rassurer. La jeune femme avait trouvé là une façon de protéger ce qu'elle avait de plus cher. Sa famille. Tout ce qu'il lui restait maintenant c'était eux et l'espoir de vivre encore. Alors elle avait beau être complétement paumé physiquement, elle se mit enfin d'accord avec elle même pour se persuader que c'était la bonne solution et la seule solution pour les protéger tous les deux.
Alors que son esprit commençait tout juste à se calmer, deux personnes pénétrèrent dans la pièce où elle s'était isolée, si ce n'est pas pour dire perdue. Du moins c'était ce qui lui sembla car elle n'y prêta pas plus attention que ça. Perdue pour être perdue, la métisse l'était même dans ses pensées. Peut être que c'était l'endroit où ils se retrouvaient. Peut être qu'elle les gênait et qu'elle devait partir. Malgré tout, la femme la salua et Eva en fit de même d'un hochement de tête en direction des deux personnes.
Hola.
Ces jambes s'apprêtaient à l'entrainer loin d'ici quand à nouveau la voix féminine cassa le silence. Ah, la femme avait dû remarqué à son air débraillé que la métisse n'était pas dans le lycée depuis très longtemps. Eva se retourna vers elle et la détailla. Vrai que si on la comparait à celle qui se tenait face à elle, ça n'avait rien à voir. Entre l'une bien coiffée, parfumée -ça se sentait de loin- et l'autre des nœuds dans les cheveux et le pantalon sale et déchiré un peu partout, il n'y avait pas photo. On devinait clairement qui revenait de l'enfer de celle déjà campé au paradis. Quant à l'homme, lui, c'était à peine s'il s’intéressait à elle. Peut être s'en moquait il, surement que la latino devait les déranger. En soit, cela faisait plaisir de voir des nouveaux visages accueillant. Du moins c'était le sentiment premier d'Eva en dévisageant les deux silhouettes. Puis après un long silence de sa part, la jeune femme se rendit compte de son mutisme et chercha le regard de son interlocutrice.
'Scusez moi. J'étais perdue dans mes pensées. Oui j'viens d'débarquer ici. J'pense que ça s'voit.
La cadette des Sanchez se tourna légèrement vers la porte et la pointa du doigt, sa main tremblant légèrement. Après tout, à peine arrivée, Eva ne voulait pas perturber la vie des gens déjà installé depuis longtemps. Et puis, fallait quand même qu'elle daigne passer par l'infirmerie vu son état de fatigue avancé. C'était tout juste si elle tenait debout. Son visage devait bien reflété son air hagard pour que la brune lui dise ça de but en blanc. Son regard allait de son compagnon à la queue de cheval bien apprêtée. Gardant les yeux sur l'homme, elle se racla la gorge, sa voix commençant à dérailler.
Si j'vous gêne, j'peux partir, si vous m'dites où j'peux trouver l'infirmerie.
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Re: Nouveau départ
Ven 5 Fév 2016 - 20:35
Alors que semble s'engager un semblant de conversation, je sens le regard inquisiteur d'Ayden peser sur moi. Visiblement, mon compagnon n'est pas enchanté à l'idée d'inclure une tierce personne à notre duo; et à dire vrai je ne le suis guère plus. Si les séances que je partage avec lui sont si agréables, c'est justement parce que, l'espace d'un instant, je ne suis pas forcée de meubler une conversation futile avec des personnes sans intérêt. Mais visiblement, je vais devoir remettre le divertissement à plus tard. Les apparences Bernie, les apparences...
Je réprime un soupir, et en profite pour glisser quelques signes à Ayden. Pas... beaucoup... Temps. Bon, c'est pas encore ça, mais j'espère que ça reste suffisamment clair : je n'ai pas non plus l'intention d'y passer notre après-midi. Et j'espère aussi que mademoiselle l'hispanique aura remarqué mon geste, ça évitera à Ayden d'avoir à s'expliquer à propos de son mutisme. Ce que ça doit être désagréable d'ailleurs...
Je hausse soudain un sourcil. La jeune femme reprend la parole et je sens ma mâchoire crispée à sa manière de mâcher une bonne moitié des mots. J'attribue cela à sa provenance, que je soupçonne sud-américaine d'après ses traits et le chaleureux : « ¡Holà! » avec lequel celle-ci nous a accueilli. Mais excuses ou pas, je ne peux m'empêcher de grincer des dents, en toute discrétion évidemment. Ah... Je finirai bien par en faire abstraction à la longue. Ou pas, après tout rien ne garantit que nous nous côtoieront assez longtemps pour que ça puisse arriver.
Sa dernière réplique me fait pouffer un coup. « En effet » je ponctue. Pantalon déchiré, sueur et frisottis sont des signes qui ne trompent pas, et c'est derrière un sourire rassurant que je dissimule un mouvement de recul en remarquant que le tout est parsemé de tâches. Classe ! Et sinon, les douches, c'est de l'autre côté.
Mais ce qui me déstabilise vraiment, ce sont les derniers mots qu'elle m'adresse : où trouver l'infirmerie ?
D'ordinaire, je ne m'en inquiéterais pas outre mesure, mais le fait est que notre invitée cumule une arrivée récente, un sale état et désormais un passage imminent sous le crible de l'équipe médicale. Autrement dit, nous avons devant nous quelqu'un qui n'a probablement pas encore eu droit à sa première visite médicale.
Et là, j'ai matière à m'inquiéter: cette personne a pénétré les espaces communs sans même s'être présentée devant nos infirmiers. Est-ce qu'elle se rend au moins compte du danger qu'elle peut représenter ? Qu'il s'agisse du mystérieux virus dont on parle tant en ce moment ou de n'importe quelle autre affection, la prudence est de mise lorsqu'on se prépare à partager un espace aussi restreint avec plusieurs centaines de personnes. Ça a visiblement l'air de lui passer au dessus. Mais moi, ça ne me passe pas au dessus à moi !
Dire que je suis agacée serait un euphémisme. Je suis plutôt consternée; autant par le manque de jugeote de cette femme que par la bêtise de celui qui l'a laissée entrer sans même lui indiquer le B-A BA du camp. Les sourcils froncés par dessus mes paupières close, j'inspire profondément, me pince l'arête du nez entre le pouce et l'index et expire, tentant de garder mon calme.
« Ils ne vous ont même pas aiguillée ? »
Je lâche. Il ne s'agit pas vraiment d'une question; plutôt d'une manière plus ou moins habile de travestir mon jugement à son égard en une faute attribué aux forces armées qui nous encadrent.
« Vous êtes au mauvais endroit. L'infirmerie se trouve à l'opposé d'ici, loin des civils en bonne santé. Voyez le long couloir derrière vous, suivez-le. Il faudra ensuite prendre sur votre droite devant les escaliers et continuer tout droit. Après ça vous aurez deux portes à franchir sur votre gauche. »
Le ton est plus sec que je ne l'aurais voulu. Tant pis. Moi qui comptait passer un moment tranquille loin du brouhaha ambiant, je me retrouve à jouer à les GPS pour un potentiel nid à agents infectieux. Une journée de plus au paradis !
Tentant de paraître moins abrupte, j'ajoute : « Vous pensez pouvoir vous en sortir ? Ou vous préférez qu'on vous y emmène ? »
Cette dernière perspective ne m'enchante guère, mais quitte à l'avoir approchée, autant m'assurer ensuite que la question soit réglée une fois pour toute.
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Re: Nouveau départ
Mar 9 Fév 2016 - 17:28
Dans un autre monde, dans une autre vie, Ayden aurait sans doute apprécier que sa collègue de survie s'occupe du bien être d'autrui car après tout, avant d'être cloîtré dans cet espace confiné, il avait vécu dehors, dans un monde ou pillards et infectés n'hantaient pas les rues, dans un monde civilisé. Mais là, aujourd'hui, plus morose que jamais, il grommela mentalement et roula des yeux quand l'avocate tapa la discussion avec l'inconnue.
- Bernadette, Bernadette, Bernadette... Si en général, je suis content de passer du temps avec toi, c'est bien parce qu'on a pas à se soucier en permanence des autres...
Cette pensée résonna fortement contre toutes les parois de son esprit stressé mais Ayden se contenta simplement de fixer l'habitante du lycée. Utilisant les bases de ce qu'elle avait apprit avec le muet, la femme délivra son message, non sans mal. Pas longtemps hein ? Bah il espérait bien parce qu'honnêtement, il n'avait pas la tête à sympathiser aujourd'hui, ni même à aider. Pour une fois, il voulait faire son asocial égoïste et penser qu'à sa pomme. Tandis que les femmes parlaient, le français laissa son regard azuré passer de l'une à l'autre, écoutant attentivement les paroles. Son regard croisa celui de la nouvelle arrivante une première fois et il le soutint avant de se détourner. Quoi ? Encore quelqu'un qui se demandait pourquoi il ne prenait pas la parole ? Refrénant une envie de soupirer, il se contenta de serrer les dents, laissant ainsi voir sa mâchoire se crisper sous l'effort. L'agacement était bel et bien présent, et cela se voyait à ses bras croiser et à ses doigts pianotant contre sa chemise bleue ciel. Et pendant que miss Rogers faisait les âmes charitables, monsieur Forestier lui fixait le mur couleur de nacre, comme s'il cherchait à refaire la peinture pour changer ce truc dégueulasse. Comment les élèves pouvaient tolérer une immondicité pareille ? Puis, enfin, la claque dans la gueule. Le coup de batte dans les dents. La nouvelle n'avait pas eu sa visite médicale.
Fronçant les sourcils, Ayden retint un grognement, trahissant ainsi sa colère, à la fois contre l'arrivante mais aussi contre son élève. Bordel, qu'on lui donne une corde, un cintre, un chargeur de téléphone, pour qu'il étrangle ses deux cruches. L'une mettait en potentiel danger le camp entier car elle n'avait pas prit la peine de se diriger immédiatement vers les lieux de décontamination et l'autre venait de les faire approcher de la potentielle zone de danger sur patte. Non pas qu'il ait quelque chose contre la jeune femme qu'il venait de rencontrer mais elle était arrivée au moment où lui n'était pas non plus des plus agréables. Cette fois, il ne retint pas son agacement pendant que Bernadette donnait ses indications. Il se frotta les yeux du pouce et de l'index, de plus en plus impatient. Il redressa cependant la tête quand finalement son amie proposa de guider la métisse jusqu'à la salle convoitée. Faisant les gros yeux, le muet n'y tenant plus, il attrapa le bras de la juriste et la fit reculer de quelques pas, l'attirant à lui pour qu'elle lui fasse face. Faisant signe à l'hispanique d'attendre quelques secondes, il lui tourna le dos pour planter son regard dans celui de sa collègue, sévère.
- Es-tu sûr de ce que tu fais ? On va devoir, nous aussi passer les examens, maintenant.
Raaah ! Qu'est-ce que ça avait le don de lui courir sur le haricot cette situation. Enfonçant les mains dans son jeans, montrant qu'il ne voulait plus parler, il se décala, crispé, pour que la femme assume son rôle de guide. Déjà que leur temps à tous était compté, aussi limité qu'une bougie qui se consumait un peu trop vite, si en plus leur santé était mise à mal par le virus qu'ils tentaient tous d'éviter, bah putain, c'était mal barré. Tremblant un tantinet des mains, Ayden décida qu'il fermerait la marche. Hors de questions qu'il passe le nez dans l'infirmerie, il n'aimait pas cet endroit, ni les gens qui y travaillaient, la médecine étant un de ces plus grands ennemis puisqu'ils n'avaient jamais rien pu faire pour ses cordes vocales non fonctionnelles. Qu'importe. Dans l'immédiat, il se contenterait de suivre. Fixant les deux femmes, il soupira encore une fois, détailla la nouvelle, s'humecta les lèvres et tenta quand même de lui faire un sourire. Il n'avait pas toujours été aussi désagréable à vivre, mais le monde changeait et lui, à mesure que le temps passait, changeait, il s'en rendait compte.
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Re: Nouveau départ
Mar 9 Fév 2016 - 18:44
La manière dont les deux personnes se comportaient avec elle ne lui plut pas du tout. Déjà, elle avait fait un gros effort pour accepter la décision du militaire. Ses frères, eux, avaient été examiné vite fait. Mais la jeune femme devait se faire faire tout un check up simplement parce qu'elle avait l'air blafard et épuisé. Non mais sans blague. C'était comme ça qu'ils accueillaient les nouveaux venus dans ce camp de pseudo réfugié? Parce que si c'était le cas, elle allait directement ressortir pour se flinguer avec quelques infectés, ça irait plus vite que de supporter le comportement hautain de ces deux interlocuteurs.
D'ailleurs, l'homme qui n'avait pas prononcé un seul mot n'en était pas moins désagréable. Soit il ne parlait pas parce qu'il n'en avait pas envie, soit la nature l'avait gâté et lui avait retirer la capacité de déblatérer des conneries à en faire vomir les gens aux alentours. Eva eut un sourire mauvais en pensant à cette seconde possibilité. S'ils avaient décidé de la prendre de haut, alors soit. Ils ne seraient pas déçu.
La jeune hispanique se redressa, ses bras qu'elle avait croisé à l'instant où le regard dédaigneux de la jeune femme était apparu, et le regard dur. Elle patienta un moment alors que le bonhomme devait certainement mimé ou chuchoter des paroles à sa compagne. Quand ce fut fait, la mécano avança d'un pas, stoppa la jeune femme qui allait certainement lui rapporter la discussion qu'elle venait d'avoir et souffla d'une voix rauque, le point serré.
J'vais m'démerder. J'voudrais surtout pas gêner vos p'tites habitudes de réfugiés bien installé. J'vais suivre vos indications. J'pense pas êt'e si coño pour n'pas comprendre.
La jeune femme les regarda tour à tout d'un air mauvais. Eux, ils avaient du vivre la vie peinarde dans ce refuge depuis le début de ce merdier. Alors qu'Eva, elle, elle en avait vu plus, bien plus d'horreur et avait du se démerder pour trouver de quoi vivre durant ces deux derniers mois. Dans un bruit fracassant, des pas de courses se rapprochaient de la salle de classe. La latino se doutait de qui il s'agissait. Luìs franchit la porte en beuglant son prénom, visiblement inquiet et un long soupir s'échappa de ses lèvres. Elle se mit à lui parler en espagnol pour lui dire de se la fermer et de la suivre, avant de la suivre. Avant de franchir la porte, la métisse se tourna vers ses interlocuteurs.
Avant qu'je parte. J'ai pas cette foutu maladie. C'que vous voyez c'est l'résultat d'la survie.
Et elle passa la porte, sans un regard de plus. Décidément, il y avait de quoi regretter d'être arrivé ici.
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