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HarleyJ from east to west

Lun 14 Mar 2016 - 22:06


Harley Jessa Cox
22 yo • Américaine • Epicière • Travelers

i've got a war in my mind

Qu’ils osent se foutre de sa gueule, ses petits camarades, et HarleyJ (c’est comme ça que sa mère l’appelait, "Harliji", car elle avait toujours préféré son deuxième prénom) sautera dans la leur à pieds joints. S’il y a bien une chose qu’elle a retenu, c’est qu’il valait mieux porter le premier coups, et fort, car si l’autre se relevait, la frêle gamine ne ferait pas le poids. Même avec la carrure de David, elle hésitait à peine avant de s’attaquer à Goliath.

Un peu brute comme entrée en matière, mais dès son enfance, Harley était comme ça, et l’âge l’a à peine apaisée. Impertinente, insolente, irrespectueuse, pas de sens de la hiérarchie, déjà ses professeurs ne manquaient pas de qualificatifs pour désigner l’une des voire la plus mauvaise élève de leur classe, complètement à la ramasse en lecture. D’ailleurs, elle lit très bien aujourd’hui, tant que ce n’est pas à voix haute.

Mademoiselle a en plus sa petite fierté, et ne supporte pas vraiment la critique. Pas bien compliqué de la vexer, donc, et la parole la plus innocente suffit parfois à la piquer à vif. Elle n’est heureusement pas très rancunière: l’instant d’après, c’est oublié, ce qui a tendance à déstabiliser. Autant dire que les Cox eurent bien du mal à apprendre leur métier de parent avec la petite première, et les relations furent plutôt ombrageuses au début. Faut dire que quand la petiote avait une idée en tête, pas moyen de l’en sortir ; alors plutôt que la punition, ils optèrent pour la pédagogie. Fais-le, si vraiment tu y tiens, mais assume les conséquences. Ce qu’elle s’efforce d’appliquer aujourd’hui encore. Persévérance qui porte parfois ses fruits, parfois non: elle s’en est de nombreuses fois mordu les doigts. Difficile de dire s’il s’agit là plutôt d’un avantage ou pas.

Quoiqu’il en soit, ses décisions ne sont jamais prises à la légère: mûrement réfléchies, pesées, soupesées autant de fois qu’il le faudra, et Harley a largement la patience pour. Ca ne suffit pas à la préserver des mauvais choix, bien sûr, mais ça l’a manifestement gardé en vie jusque maintenant.

Prendre la route - avant l’épidémie - est d’ailleurs l’une de ses décisions qu’elle salue le plus. Faire partie de la communauté des vagabonds implique deux notions fort curieuse, car à première vue opposées: savoir se débrouiller tout seul mais ne pas hésiter à prêter main forte. A croire qu’Harley a ça dans le sang, car elle répond plutôt bien aux deux. Elle se débrouille très bien toute seule, et aide sans arrière-pensées ; tant mieux si ça contribue au salut de son âme, car à vrai dire, elle s’en fiche un peu. Et puis, elle n’est pas très matérialiste, ce qui facilite sûrement les choses.

Enfin, sous cette épaisse couche d’insolence se cache une fidélité sans faille: ouais, Harley est pas du genre à laisser tomber cet ami même qui, deux minutes avant, l’a sévèrement mise en rogne. Pas du tout son genre de laisser quelqu’un dans le cambouis. Ce n’est malheureusement pas tout rose car, à côté de ça, sa loyauté va de paire avec un penchant sombre: une possessivité farouche. Elle a bien du mal à accepter qu’une personne un minimum proche accorde plus d’attention à quelqu’un d’autre qu’à elle. Même un simple ami. Autant dire qu’elle n’est pas toujours facile à vivre. Y’a bien qu’son frère qui n’ait jamais provoqué son courroux.


and blood on my hands

Une gamine tout en formes graciles, de longues jambes nerveuses souvent recouvertes de denim qui lui font paraître plus que son modeste mètre soixante. A vingt-deux ans, on aurait dit qu’Harley sortait tout juste de l’adolescence, trompée par son visage plein, juvénile, alors que ses yeux sombres, effilés, trahissent une grande maturité.
Mais au delà de son air de poupée qu’il parait aisé de briser, elle a tout d’un petit bout de femme: une poitrine ferme, menue mais bien proportionné par rapport au reste de son corps, et des hanches qu’on devinerait même sous d’épaisses couches de vêtement. Ses cheveux, qu’elle garde volontairement courts - à ras du crâne, même -, n’enlèvent rien à sa féminité en plus d'être bien plus pratiques lorsque vivre devient survivre -. Jamais elle ne se plaindra d’être décoiffée. De plus, elle porte parfois un anneau au septum ou à la narine.
Elle a l’air fragile, et il est vrai qu’elle n’est pas bien costaude, mais la New-Yorkaise compense largement par sa force de caractère.

Vestimentairement parlant, les goûts d’Harley sont simples, et les vagabondages lui ont appris à se satisfaire des plus sommaires des bouts de tissus, qu’ils fussent dépareillés ou pas (bien qu’elle prendrait très mal toute critique à ce sujet). Dès lors que ses habits ne supportent plus l’usure d’une vie de survivante, elle les change par les premiers qu’elle trouve tant qu’ils sont à peu près à sa taille. Pas de pièce sur mesure, donc, juste ce qu’elle dégotte en pillant une ou deux armoires dont les propriétaires auraient sûrement préféré manger les pissenlits par la racine. Un peu trop long, un peu trop court, un peu trop large ; qu’importe, ça ne l’empêche pas de trouver parfois quelques perles. La dernière en date étant une relique des jeux olympiques de Calgary 1988, une jolie veste rouge et blanche aux manches noires, qu’elle garde toutefois sous une large veste en cuir pour ne pas la tâcher.

De cuir sont également faites ses boots, des chaussures à lacets résistantes qui lui montent jusqu’à mi-mollet. Utiles en toute saison, même si elle ne se porte en hiver qu’à renfort d’épaisses chaussettes.

Niveau armement, "peut mieux faire". Harley se promène avec un pistolet et quelques balles, pris à quelqu'un qui n'en avait plus l'usage et dont elle ne sait même pas se servir. Ses principaux moyens de défense sont la fuite, en cas de surnombre, ou un couteau dont la lame doit faire dans les vingt centimètres.

a storm is coming

Naître dans la Grosse Pomme, ses hautes tours qui grattent littéralement le ciel et ses plus de huit millions d’habitants vous fait rapidement vous sentir franchement insignifiant. Le quotidien d’Harley devint rapidement une quête farouche d’individualité, alors que tout semblait déjà avoir été dit, fait. Tentait-elle d’être une enfant terrible, qu’on lui rétorquait sinistrement qu’elle finirait moins que rien comme tant d’autres avant elle. Tentait-elle d’être une élève assidue, qu’on lui signifiait que ses résultats ne seraient jamais suffisamment bons: l’école, pour elle, ne remplirait probablement pas son rôle douteux d’ascenseur social. Issue d’une famille modeste, fille d’Américains moyens, elle serait elle-même une américaine moyenne. L’expérience et les chiffres le disaient. Alors, se demandait-elle, tout était-il vraiment déjà écrit ? Elle finit par croire que oui ; mais la flamme n’était pas tout à fait éteinte, et parfois les braises la brûlaient au fond d’elle-même. Une sorte de mal-être qu’elle taisait mais qui la harcèlera bien longtemps.

Les Cox, épiciers du Bronx, ne s’égaraient pas, eux, dans ce genre de réflexions. L’amour s’était avec le temps mué en affection mais ils désirèrent tout de même accueillir parmi eux un enfant et, le 18 février 1994, ce fut chose faite. Joe voulait l’appeler Harley, Susan préférait Jessa ; ce sera donc Harley Jessa, patriarcat oblige. Ecolière la semaine, la jeune restait à l’épicerie le week-end. Chez Cox, vous trouverez tout ce qu’il vous faut ! Quoique les caddies reluisants du supermarket de la rue attiraient davantage l’oeil. Qu’importe: la petite famille survivaient, et la compagnie de la rejeton était agréable, d’autant qu’elle hériterait peut-être un jour de l’enseigne.

Perspective qui sembla bien moins probable lorsque naquit son frère, Sage, quelques quatre années plus tard. Susan se satisfaisait amplement d’un mouflet, mais quel embarras, pour Joe, de ne pas avoir de fils qui transmettrait son nom ! Le bonhomme était franchement vieux jeu, et, adolescente, Harley ne manquait pas de le charrier à ce sujet. Certes peu à l’aise sur un ordinateur, elle grandit dans l’influence d’Internet, où féminisme, pluralité des genres et éclatement de l’identité sexuelle avaient le vent en poupe. Père et fille se retrouvaient donc souvent opposés.

Pour autant, fait surprenant, Joe n’aima pas davantage son fils que sa fille. Pas de favoritisme chez les Cox. Malgré ses défauts qu’Harley jugeait "dignes du néolithique", elle était très proche de son paternel, et l’était tout autant de Susan, même si cette dernière s’effaçait quelques peu devant cette figure d’autorité qu’était son mari. Parfaite illustration de la mère poule, rivalisant de douceur et de gentillesse, très tactile avec ses bébés.

Sage semblait d’ailleurs avoir plutôt puisé son caractère du côté de Su que de Joe. Un vrai petit agneau, bien plus docile que sa soeur: si cela avait été anatomiquement possible, il serait vraisemblablement naît avec le coeur sur la main. Fort emphatique, il comprenait Harley mieux que quiconque: réceptacle de ses peines et douleurs, il savait comment la rassurer sans jamais avoir pitié. Car il savait qu’elle l’aurait détesté pour ça. Et ce n’était pas là ses seules qualités, car Sage avait tout pour lui: sa beauté, tant intérieur qu’extérieur, et une intelligence à faire pâlir d’envie. Pour autant, sa soeur n’était pas jalouse de lui, mais plutôt de ceux qui l’approchaient, car très possessive. Sage était à elle.

Si l’un ne semblait pas destinée à faire de brillantes études, l’autre paraissait s’engager sur un chemin dont l’asphalte serait plus chatoyant que le Soleil lui même. Harley faisait parti des 99% qui  ne feraient pas franchement mieux que leurs parents ; Sage était le pour-cent restant. En route pour la morgue, la jeune femme s’était dit, entre deux pensées noyées de détresse et de tristesse, qu’en lâchant son dernier souffle il avait dû regretter cette vie qu’il ne connaîtrait jamais. Pourtant, les lèvres bleuies de Sage étaient comme figées en un sourire reposant. Elle comprit alors qu’il avait surtout pensé à ces dix-sept années remplies de bonheur qu’il avait vécu. Cela n’atténua qu’un peu l’injustice que son coeur ressentit: si quelqu’un sur cette planète n’aurait pas du mourir si jeune, c’était bien Sage Cox. Le destin, c’était de la foutaise: rien n’était écrit, et ça, ça n’aurait pas du se passer. Les braises chatoyaient.

Et la flamme se raviva lorsque, à peine deux mois plus tard, la dame toute de noir vêtue emporta dans son linceul Joe et Susan. Victimes de tirs croisés lors d'une fusillade, l’une de ses rares fois où ils s’aventuraient hors de l’état -encore quelque chose qui, bien entendu, n’arrive qu’aux infos du soir -. Youhou, hourra, tous pour le port d'armes. C’est ainsi que, sous son parapluie noir et une pluie battante digne de la ville qui ne dort jamais, Harley dut enterrer ses parents aux côtés de son frère. Pas croyante pour un sous, elle se demanda pourtant si le Diable lui-même ne s’acharnait pas sur elle. Presque un an avant le début de la fin, la voilà orpheline et sans famille. Elle se surprend parfois à penser qu’en réalité, ce n’était pas Lucifer l’auteur de son désarroi, mais si ce n’était pas là plutôt une farce de Dieu, car ce monde offre assez de tourments pour ne pas avoir en plus à se soucier de proches dont on n’a plus de nouvelles. La certitude est, de nos jours, un luxe: sa famille est bel et bien morte.

C’est à partir de là que la vie d’Harley changea du tout au tout: rat des villes, elle décida pourtant de quitter cette cité de malheur et entreprit de traverser le pays d’est en ouest. Elle vendit son fond de commerce, le mobilier bas-de-gamme de leur appartement, rendit leurs clés aux bailleurs et céda même la majeure partie de ses affaires personnelles, peu matérialiste et ne désirant s’encombrer que de l’essentiel. Grimpant dans le premier Greyhound qu’elle trouva et se satisfaisant de motel miteux, elle rallia en quelques semaines Chicago. Elle n’était pas pressée: il s’agissait juste de mettre un peu de distance avec ses fantômes, et le voyage emmena avec lui son lot de rencontre. Harley ne jugeait pas, mais découvrait avec délice les histoires et vagabondages d’inconnus, dont elle se serait méfiée autrefois, devenant elle-même une vagabonde qui vivait sur ses quelques économies. Bien consciente que celles-ci ne seraient pas éternels, elle apprit d’autres quasi nomades: récupérer les invendus de supermarchés, s’essayer à l’autostop… Le changement de vie fut radical.

Après deux mois passés à Chicago, une brève colocation et un emploi tout aussi bref, elle embarqua dans le California Zephyr, liaison direct vers la côte Ouest. San Francisco lui ouvrit également ses portes pour deux mois, après quoi Harley, qui tenait déjà plus de la voyageuse que de la citadine, jeta sa valise à roulettes dans la cabine d’un routier, qui l’emmena avec lui jusque Las Vegas.

La capitale du divertissement remplit sans peine son office, l’été 2015 passant pour Harley à une vitesse folle, barrière bienvenue contre le deuil qui s’acharnait sur elle. Elle ne comptait plus les personnes plus extravagantes les unes que les autres dont elle faisait la connaissance: caractère de cochon ou pas, la New-Yorkaise se montrait tout de même avenante et son emploi dans un bar lui facilitait la tâche. Servez un verre à un étranger solitaire et le voilà qui s’épanchait librement, laissant parfois tomber son air triste sur le comptoir.

La Californie, fin Août, laissa place à l’Oregon et son lot de déprime. A croire que la réalité finit toujours par vous rattraper.

on the highway to hell

Arrivée avec assez d’économies à Salem pour rester quelques semaines sans même chercher d’emplois, Harley trouva tout de même un job pour rester à flot, histoire de chasser les idées noires qui revenaient au galop, et donc de s’occuper l’esprit.

Les bars étaient des sources presque inépuisables de boulots temporaires, les serveuses allant et venant au gré de leurs envies, laissant la place vacante pour leur successeur. C’est donc à nouveau dans l’un d’entre eux, le In a Pig's Eye, que la jeune femme officiera, à partir d'environ mi-septembre. Plus pub que bar, pas aussi somptueux et soigné que celui de Las Vegas, l'endroit n'était pourtant pas glauque et la clientèle était variée. Il était apprécié pour les groupes de rock et de folk débutants qui venaient s'y produire, et l'on y découvrait parfois quelques perles. Sans imaginer y rester, Harley s'y plut rapidement.

Elle coupera ses cheveux à peu près à la même période, faisant don des mèches orphelines à une association qui en faisait des perruques pour les cancéreux. "Sa BA de l’année", disait-elle aux clients surpris et déjà habitués à la petite nouvelle. En réalité, son geste était aussi dû aux facilités d’entretien qu’elle y gagnait, en tant que femme sillonnant assidument les routes.

La télé, qui en l'absence de groupe déversait son flot incessant de contenu toute la journée, parla une fois ou deux d'incidents étranges dans divers états, mais rien qui ne paraissent sortir de l'ordinaire, d'autant qu'Harley avait pris l'habitude de couper le son tant que ça ne gênait personne. Toujours aussi peu copine avec les ordinateurs, les premiers évènements de l'épidémie, en plus relativement confidentiels, n'arrivèrent donc pas jusqu'à elle.

Ce n’est que le lendemain, et l’on était en fait déjà vers la mi-octobre, que le sujet commença à percer parmi les conversations des clients, alors que la serveuse songeait à faire ses valises. Quelques bribes, par ci par là, des rumeurs grotesques auquel elle accorda peu d'attention, si ce n'est pour le choix de sa prochaine destination: ce serait Seattle.

Quand elle décidait de partir, la jeune femme ne traînait pas: elle donna sa démission au patron du Pig’s Eye le jour même, et moins de vingt-quatre heures plus tard, elle était dans la voiture d’un couple de cinquantenaire enjoués mais inquiets qui filaient tout droit vers Emerald City. Les informations à la radio, disaient-ils, leur avait filé la frousse, et ils avaient décidé d’avancer la date de leur visite à leurs petits-enfants. Harley n’y prêta toutefois pas plus d’attention: sûrement une sale grippe qui inquiétait les autorités sanitaires, dangereuse pour les personnages âgées ou fragiles, mais ça s’arrêterait sûrement là. Pas de quoi changer de destination, en somme. La route était en plus plutôt tranquille, un peu chargée à l’approche de l’agglomération mais il ne fallut pas plus de quatre heures au convoi pour rallier Seattle depuis Salem.

Très hospitalier, le couple qui accompagnait la jeune femme, Mary et Robert Greene, lui proposèrent dès leur arrivée de se joindre à leur famille. Charlie, leur fils, et sa compagne Micah, ne s’étonnèrent même pas de la présence de l’inconnue, laissant sans crainte leur deux mômes braillards et heureux de voir leurs grand-parents jouer avec elle. Harley fit si bonne impression qu’ils lui proposèrent une chambre d’ami, au moins pour quelques jours; pas surprise, car ce n’était pas les premiers de ce genre qu’elle croisait depuis New York, elle accepta volontiers. Sa fenêtre donnait directement sur le Powell Barnett Park ; le quartier n’était pas bien coquet, mais pour une vagabonde, c’était un luxe.

La situation dégénèrera rapidement, à la surprise autant des Greene que d’Harley qui pensaient que l’affaire se tarirait rapidement. En quatre ou cinq jours, les rues passèrent de bondées à vide, les patrouilles policières se transformèrent en patrouille militaire, et ses hôtes ne se rendirent même pas au travail, préférant attendre sagement le retour au calme. La télévision leur rapportait des images d’émeutes, de débordements, mais elle était rapidement coupée pour ne pas effrayer les enfants ; du moins, c’est ce que leurs parents disaient, mais il sembla à Harley qu’eux-même étaient sûrement les plus inquiets.

Les problèmes ne tardèrent pas non plus: se confiner semblait être aux Greene la meilleure option, mais leurs provisions ne leur permettraient pas de tenir plus d’une semaine. Harley représentait une bouche en plus à nourrir, elle en avait tout à fait conscience même s’ils ne lui faisaient jamais remarquer: ils étaient de trop bons hôtes pour ça. Elle sortit donc avec Charlie, direction le commerce le plus proche avec l’espoir naïf qu’il reste quelque chose à acheter. Le résultat fut bien mince, en plus d’un presque passage à tabac auquel ils échappèrent de peu, ne devant leur salut qu’à une patrouille qui passa dans le coin au même moment.

Les premiers camps de réfugiés apparurent, en réponse à une menace que le groupe ne parvenait pas encore clairement à identifier. Les Greene prirent le parti de les rejoindre, mais Harley était méfiante. Sans doute n’était-ce que son instinct, mais il lui semblait plus judicieux, faute de plus d’informations, de rester en sécurité. Des infectés, ils n’en avaient pas encore croisé ; mais ce qu’ils entendaient à propos d’eux assurait la New-Yorkaise dans sa volonté de rester sur place.

Les nuits étaient souvent interrompus par des vacarmes de coups de feu, qui cessaient aussi vite qu'ils commençaient, ce qui était d'autant plus angoissant ; et cette nuit-là, un nouveau bruit inhabituel réveilla pour de bon les habitants. Micah comprit tout de suite de quoi il s'agissait: les pillards s'attaquaient maintenant aux quartiers résidentiels. La porte avait tenu bon, mais personne ne put fermer l'oeil, inquiets que les malfrats reviennent et décident cette fois de s'attaquer aux fenêtres.

Le manque de sommeil mit fin au débat: les Greene ne barricaderait pas leur maison, ne renforcerait pas portes et fenêtres mais plierait bagages. La sécurité de leurs enfants leur importait davantage que quatre murs. Harley les comprenait, mais rejoindre un camp de réfugiés ne lui semblait toujours pas être une idée satisfaisante. Rien de tel, protestait-elle, qu'une grande concentration de gens pour transmettre le virus à la vitesse grand V. Elle campait farouchement sur ses positions et, à contrecoeur, regarda les Greene partir à la fenêtre de leur propre maison.

Rob et Charlie avaient raison, sur un point: une frêle gamine comme elle, qui ne savait pas vraiment se défendre, ne devrait pas rester seule. Aurait-elle eu une arme qu'elle n'aurait même pas su s'en servir. Il lui fallut bien quelques heures pour peser le pour et le contre, et le passage d'une patrouille de soldats acheva de la convaincre.

Troquant sa valise à roulettes contre un sac à dos trouvé chez les Greene - ils ne lui en tiendraient sûrement pas rigueur -, elle était encore sur le palier lorsqu'une scène complètement surréaliste se déroula sous ses yeux. Un homme marchait paisiblement en direction du convoi, sans doute pour, comme elle, rejoindre un camp. L'espèce de Humvee s'arrêta aussitôt, et à sa grande stupeur, ses occupants firent feu sur le pauvre type qui avançait toujours vers eux avant, qu'enfin, une balle ne stop net sa progression.

Le souffle coupé, Harley eut tout juste le temps de retourner à l'intérieur, dos à la porte, priant pour que les militaires ne l'ait pas remarquée. De longues secondes durant, elle resta crispée, les mains scotchées à la poignée, jusqu'à ce qu'enfin elle perçoive le bourdonnement d'un moteur qui s'éloigne. Merde, ils venaient de buter un pauv'type de sang froid. Avaient-ils fait la même chose aux Greene ?

Tout s'enchaînait : la jeune femme avait l'impression d'être embarquée dans une voiture dont les freins avaient lâchés et dont l'accélérateur était bloqué. Elle n'osait poser un pas dehors, et rationnait les quelques denrées que ses hôtes lui avait laissé. Au cas où.

Parfois, les lampes s'éteignaient, et se rallumaient en grésillant. Elle avait fermé les volets, cloué des planches à la porte, sans grande conviction et au prix de quelques coups de marteau sur ses doigts qui n'en demandaient pas tant. La radio diffusait des messages d'alerte, décrivant les infectés, localisant un camp à la Garfield HighSchool. Elle en vint à se demander si cet homme qu'elle avait vu se faire descendre n'en était pas un, tant il avait fallu de tirs pour le mettre à terre.

Harley n'aurait su dire si la fin Octobre arriva vite, ou lentement: un peu des deux, sans doute. Les journées étaient longues, mais le chaos progressait à une vitesse folle. Une ou deux fois, on tenta d'entrer dans la maison, mais heureusement, la porte récalcitrante décourageait les assaillants.

Mi-Novembre pointait le bout de son nez, et depuis un moment la radio avait cessé d'émettre, de même que l'électricité avait été coupé. Une seule évidence: il faudrait sortir de sa tanière. Soit pour se ravitailler, soit pour trouver un camps si tant est qu'il y en ait vraiment un. Cette dernière solution ne l'emballait pas des masses: des hommes armés ne lui inspiraient pas confiance, et l’homme abattu, qu’il ait été un infecté ou pas, ne jouait pas en leur faveur.

Les infectés n’étaient pas nombreux dans la zone, du moins au début, et elle supposa que c’était grâce aux patrouilles qu’elle évitait comme la peste. Harley se permit donc une deuxième sortie pour fouiller les maisons du quartier ; ça lui paraît stupide, maintenant, mais elle laissait un mot dans chacune d’elles qu’elle visitait, pour promettre à leurs habitants qu’elle les rembourserait une fois tout revenu à la normale.

Pff. Foutaises. Décembre, Janvier, Février, maintenant Mars étaient passés sans que rien ne s’améliore.

Mais revenons-en à Novembre. Engaillardie par deux fouilles concluantes, elle décida un jour de sortir plus loin, plus longtemps. Croisant à cette occasion un premier civil, survivant sans doute comme elle. L'étrangère lui sembla tout à fait normal, du moins jusqu’à ce qu’elle la remarque elle aussi. Son attitude changea alors du tout au tout. C'est là qu'Harley comprit véritablement ce qu'était un infecté; et elle découvrira plus tard que ces gens dont seuls le comportement paraissait changer, étaient physiquement différent. Des tas de chair en décomposition, parfois les tripes à l'air quand ils étaient morts en se faisant bouffer. Des morts qui marchent.

Elle eut bien du mal à semer la mordeuse, et les suivants qu'elle réussit à esquiver ne remarquèrent même pas ses vains coups de couteau. Période bien délicate, et à défaut d'y laisser la peau, elle y laissera de nombreuses fois le contenu de son estomac: c'est que ces morts, parfois, étaient franchement répugnants.

Par deux fois il lui est arrivé d'observer la Garfield HighSchool, de loin, guettant un quelconque signe de vie. Il lui semblait qu'effectivement s'y trouvait un camp, mais jamais elle ne désira se joindre à eux, espérant simplement que les Greene se trouvait dans un endroit de ce genre.

En Décembre, ou en Janvier - Harley note les jours, mais tous se ressemblent - elle vit, à la fenêtre d'une baraque qu'elle visitait, un groupe de ce qui semblait être des militaires rescapés, pris par surprise par un grand nombre d'infectés, une vingtaine, une trentaine peut-être. Optant pour la fuite, ils laissèrent l'un d'entre eux sur le carreau: le pauvre diable s'est littéralement fait dépecé. Il revint quelques heures plus tard, la meute ayant foutu le camps, traînant sa carcasse par terre. Elle mit fin à sa peine, pas vraiment par charité: c'est son arme qui l'intéressait.

Après deux ou trois mois de vagabondages à Seattle, elle n'est d'ailleurs toujours pas fichu de savoir s'en servir. Vu le nombre de fois où elle s'est retrouvée dans la merde, ça lui aurait pourtant été bien utile.

time to meet the devil

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• Ton ancien personnage ?  › Déjà plus là au moment du reboot, mais c'était Allison Lewis
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fiche (c) elephant song.
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Re: HarleyJ from east to west

Lun 14 Mar 2016 - 22:07

Negasonic teenage waaaaaaarheeeeeeaaaad !
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Re: HarleyJ from east to west

Lun 14 Mar 2016 - 22:10

(re)Bienvenue & choix original d'avatar HarleyJ from east to west 2736068674
Bon jeu parmi nous !
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Re: HarleyJ from east to west

Lun 14 Mar 2016 - 22:23

Re-bienvenue :smile34: excellent choix de vava HarleyJ from east to west 2101447028
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Re: HarleyJ from east to west

Lun 14 Mar 2016 - 22:29

Rebienvenue !!!! :MisterGreen:
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Re: HarleyJ from east to west

Lun 14 Mar 2016 - 22:34

Bon retour parmi nous Very Happy
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Re: HarleyJ from east to west

Lun 14 Mar 2016 - 22:34

OWIWIWIWIWI
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Re: HarleyJ from east to west

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