Re: a little piece of desert greenery

Le froid, le silence, la douleur. Tout ces sentiments s'estompent en une poignée de secondes, pour être remplacés par de la chaleur et de la tendresse. Je sent les bras et la tête de Raven sur mon torse. Gardant les yeux clos, je me dis que j'ai du faire un long et monstrueux cauchemar. Je sent son parfum qui embaume l'appartement, ainsi que des restes de pizzas de la veille, probablement. Les ratons du soleil passant par notre baie vitrée me lèchent le visage et un sourire timide se forme sur mon visage. Le monde tourne bien rond et j'ai une magnifique créature à mon bras. Tout va pour le mieux. Le cauchemar est fini. Je remonte alors ma main le long du dos de ma chère et tendre jusqu'à tomber sur un liquide poisseux et lourd. Redressant la tête, j'ouvre les yeux pour tomber sur le corps de Raven couvert de sang dans le dos et les vêtements déchirés. De peur, je secoue son corps jusqu’à entendre un râle bien trop familier, et, sans avoir le temps de réagir, elle me saute au cou et me dévore la jugulaire en me secouant de toute sa force.

L'obscurité refait alors son apparition mais le mouvement me secouant le corps, lui, ne cesse pas pour autant. Le froid et la douleur font alors eux aussi leur retour à mon grand regret. Je me remet à trembler et ouvres les yeux péniblement pour voir la source de ces ballottements incessants. Oh. Oui. Flann. Le plongeon. Encore une idée stupide ça d'ailleurs mais bref. Je me met à sourire avec les yeux à moitié ouvert, me rendant compte que je doit avoir l'air d'un zonard tout d'un coup, ou d'un junkie en manque, au choix. Je rassemble mes forces pour me redresser et attrape la main de Flann sur mon épaule en souriant de plus belle.

"- Je suis pas un pommier. Arrête de me secouer où je te promet que c'est pas des pommes qui vont tomber."

Après ce trait d'humour pour signifier que j'était conscient, je vois qu'elle me tend la moitié de la barre de céréales que je lui ai donné avant de sombrer dans le sommeil. Je le prend lentement de mes doigts encore engourdis, et croque dedans avec appétit avant de me rendre compte que je tremble toujours autant mais que j'arrive à rester éveillé.

"- Ça va toi ? Excuses j'ai piqué du nez une seconde."

Ma voix est moins rauque et mes gestes plus assuré. Mais j'ai toujours très froid et n'arriverai pas me relever avant de m’être réchauffer un peu. D'autre part, le fait qu'elle ne m'ai pas laissé crever ici est une bonne chose. J'ai peut être eu raison de la sauver au fond.
Dehors on entend encore les râles des zonards qui passent près de la cabane de bois, certains la percutant ce qui fait craquer le bois. Je reconcentre mon attention vers ma compagne d'infortune. Elle n'a pas l'air dangereuse au premier abord mais je vais mettre ça sur le dos de l'état précaire dans lequel elle se trouve. Je vais devoir faire comme à chaque fois. Etre honnête et jouer ma vie sur une confiance aveugle envers cette rouquine.

"- Je veux pas abuser de ta gentillesse mais ... *déglutit* Tu pourrai m'aider à me réchauffer ? Genre me prendre dans tes bras pour qu'on se réchauffe mutuellement ? C'est dit sans arrières pensées promis."

Le spectre de Raven apparaît alors derrière Flann avec un regard un peu inquisiteur. Je rit un petit coup en tendant faiblement un main vers elle.

"- Calme Raven tu sais qu'il n'y a que toi dans ma vie. Assieds toi avant que les zonard te voit chérie."

Je reporte alors mon attention sur Flann qui doit se poser des questions sur mon état mental.

"Et puisqu'on a du temps à tuer on taille le bout de gras ? Tu faisais quoi avant tout ça ?"

J'ai parlé avec un sourire chaleureux et sincère. Egalement, je vois bien qu'elle est aussi faible que moi. Mais on est vivant c'est ce qui compte. Et j'ai une promesse à tenir auprès d'elle. Je vais l'aider à retrouver son amie. J'ai rien de mieux à faire de toute façon.

En entendant la phrase que Ray prononça une fois qu'il fut revenu à lui me fis peur. J'avais la sensation qu'il allait me faire du mal comme les hommes de l'autre fois avait fait. Je fis un petit mouvement de recul pour tenter de m'éloigner de lui, comme si les coups allaient me tomber dessus. Je le regardais avec une petite lueur de crainte, car je me sentais perdu.

Il m'avais sauver la vie et maintenant il me menaçait alors que je voulais tout simplement l'empêcher de devenir un Malade. J'avais compris assez rapidement après le début de l'épidémie que la manière de mourir importait peu et que dés que nous trépassions, nous revenions à nous en tant que Malade. J'avalais ma salive avec difficulté et pris la parole :

- Excuse moi. Je voulais seulement te réveiller, car s'endormir maintenant risque d'être mortelle pour nous deux.

J'étais faible alors si Ray se transformait, je savais que je n'avais pas la moindre chance de survivre ou de lutter contre lui. Je le regardais silencieusement puis en total panique. Me coller à un homme, alors que j'avais subi le pire acte qu'un homme pouvait faire subir à une femme, était une chose que j'avais du mal à imaginer. Je ne savais pas trop ce que je devais faire ou non, mais après un instant d'hésitation, je repris la parole :

- Je ne peux pas faire une chose pareil. J'ai été violenté au plus au point par des hommes il y a peu et je ne me sens pas vraiment à l'aise avec l'idée de me retrouver aussi proche d'un homme. Est ce qu'il y n'y aurait pas un autre moyen de se réchauffer?

J'espérais vraiment que nous allions pouvoir faire autrement que de nous coller l'un à l'autre. Je commençais à trembler sans que je sache si cela était du au froid qui me rongeais la peau ou si je tremblais parce que j'avais peur de ce qu'il allait advenir. Je regardais machinalement autour de moi pour voir si je trouvais une issus de secours au cas où je devais fuir. Le seul soucis était qu'en cas de fuite je devrais laisser mon sac derrière moi puisqu'il se trouvait de l'autre côté de la pièce sans que je sache comment il était arrivé là.

L'homme prit la parole, mais ce n'était pas avec moi qu'il conversait. Je regardais de nouveau autour de moi pour voir si une personne se trouvait dans la peine ombre, mais il y avait que nous deux. Je fronçais les sourcils un instant croyant que le danger était bien plus important que je le pensais, mais un petit quelque chose dans sa manière de s'adresser à la personne qu'il était le seul à voir était emplit de tendresse. Je me détendis un petit peu avant de reprendre la parole :

- Qui est Raven?

La question pouvait être à double tranchant. Soit il allait me répondre en douceur soit il allait se mettre en colère en disant qu'elle se trouvait là et que cela ne me regardais pas. Je savais que je risquais gros en restant là, mais j'avais la sensation que ma place que je devais rester avec lui. Ray fini par prendre la parole pour me demander ce que je faisait avant que tout arrive. Je crois que converser tranquillement pouvait être une bonne chose alors je pris la parole pour lui donner une réponse :

- J'étais propriétaire d'une petite librairie. Au début, je travaillais avec Aori, mais elle à décider de suivre des études de vétérinaire et elle est devenue doué dans le domaine et toi quel fut ton job avant l'arrivée des Malades?

Je faisais que retourner la question, mais au fond je savais que cela allait lancer la conversation comme il se devait et nous pousser apprivoiser l'un et l'autre. Je savais tout de même que le lien qui allait en résulter allait être différent de ce qui été arrivé avec Bobby lorsque nous avons fait connaissance.