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What about this world ?

Jeu 14 Avr 2016 - 23:19


    Voilà plus de deux mois maintenant que nous étions arrivés à la maison de Jack, que nous avions tous eut notre temps pour prendre nos marques, Shawna nous avait rejoint entre temps, puis Erik et Sonic, et enfin Kaidan ; moi qui pensait qu'il ne survivrait pas une semaine de plus quand je l'avais rencontré dehors, il fallait croire que ce monde réservait encore de sacrés surprises. J'avais mit du temps à accepter tout ce petit monde, me retrouver en communauté alors que c'était tout ce que j'avais cherché à fuir toute ma vie, et j'en étais arrivé à un point où je tolérais leur présence, j'en venais même à l'apprécier parfois ; même si chacun avait sa dose de côtés chiants, moi le premier. Pourtant, après tout ce temps ici, je passais toujours mes nuits sur le canapé, mes affaire relativement bien empaquetées et jamais bien loin. Parce-qu'au fond je ne m'étais peut-être pas entièrement remis du choc qu'a été l'invasion des macchabées au motel, suivie de la perte d'Ana... Je ne pouvais me résigner à avoir pleinement confiance en tout ce qui m'entourait, et jugeais plus prudent de dormir au rez-de-chaussé, juste au cas où.

    Et les autres avaient prit l'habitude que je sois là à chaque fois qu'ils se levaient pour chercher je ne sais quoi dans la cuisine à côté, et qu'ils descendaient simplement parce-qu'ils n'arrivaient à dormir. Quoi que ce dernier point arrivait plus rarement ; avant on allait dans le salon pour s'affaler devant le téléviseur et espérer trouver le sommeil, maintenant... rester au lit en attendant que ça se passe revenait au même. Je peinais moi-même à trouver le sommeil ce soir là, les râles des macchabées portés par le vent ne me berçaient en rien, je m'en serais complètement en foutu avant, mais là certains souvenirs étaient encore trop frais pour pouvoir passer au dessus dans aucune émotion. J'avais sorti ma guitare de sa housse et l'avais posée contre moi, je passais mes doigts dessus d'un air distrait en fixant le plafond ou quelques ombres dansaient. Faire cela m'avait toujours apaisé, même si parfois ce n'était pas suffisant, c'était déjà ça ; ajouter à cela les légers ronflements d'Alsea qui était partie dans un sommeil profond, couchée juste au pied du canapé. Je souriais légèrement, me disant que finalement cette situation n'était peut-être pas si mal que cela... Ça pouvait toujours être mieux, forcément, mais c'était le mieux que j'avais pu avoir depuis plusieurs mois.

    Bercé par la respiration lente du berger allemand, je fermais un instant les yeux, me laissant partir légèrement dans penser à rien d'autre qu'à ce moment précis ; avais-je déjà été aussi calme avant tout ça ? Un léger bruit se fit cependant entendre à l'étage, puis dans l'escalier. Je n'y prêtais pas attention, ce n'était pas rare dans cette maison, mais Alsea se releva, posant sa tête sur mon bras pour m'alerter que quelqu'un venait. Me redressant  mon tour, je tapotais le haut de son crâne et plantais mes yeux dans le couloir menant aux escaliers jusqu'à voir Erik qui en venait. J'avais mit du temps à ne pas me sentir agacé par le moindre bruit, à ne pas pester quand quelqu'un descendait et dérangeait la quiétude que j'essayais de trouver dans cet endroit. La plupart d'entre eux avaient certainement eut du mal avec moi, et c'était incontestablement réciproque, mais il fallait faire des efforts ; la cohabitation, tout ça. Et étrangement, ce soir là, j'étais particulièrement enclin à avoir de la compagnie, je n'avais par ailleurs pas encore prit le temps de réellement discuter avec l'armurier, alors peut-être que l'occasion était la bonne ? Regardant le chien qui trottait vers lui en agitant la queue, je passais une main sur ma nuque d'un air machinal.

« Le sommeil qui veut pas se montrer ? »
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Re: What about this world ?

Lun 9 Mai 2016 - 17:45

Se sentir chez soi. C'est un luxe ça, pas vrai ? Avoir enfin un point de chute. Repère ou repaire, "happy" ne se perd s'il repart, maintenant. Je dois bien avouer que c'est absolument le genre d'idée qui élargit le sourire qui ne quitte jamais mes lèvres. Un endroit sûr, entouré de gens... fiables. Du moins, j'aime le croire. Notre rencontre était peut être un coup du destin, du hasard, de la chance ou de n'importe quelle loi naturelle ou divine à laquelle on peut accorder ses croyances. Pour ma part, c'était surtout une excellente opportunité. Quelque part où se poser, pour se ressourcer, et réfléchir à nos quêtes, nos objectifs, les revisiter, les étrangler jusqu'à être certain de vouloir encore les réaliser.

C'est ce petit jeu nocturne qui m'empêche de fermer l'oeil. Penser, penser, penser... Oh, penser ! Je n'arrêterai donc jamais.. Penser à ce que j'ai fait, pourquoi je l'ai fait, et ce que je vais faire pour en assumer les conséquences. Penser à aider ma jeune amie sans la confronter à un destin pire que la mort.. Penser à l'épauler autant que le ferait un père, un vrai, celui que je n'ai jamais été. Penser à ce que nous pourrions faire ensuite.. Faut il vivre ou survivre ? Jusqu'à quel point ? Comment réussir à retrouver une once de stabilité dans ce monde chaotique ? De combien de bras fiables j'aurai besoin pour ériger les murs de ce que j'appellerai, un jour, le havre de paix ? Ces gens qui se réclament du sanctuaire seraient ils, comme moi, les bâtisseurs d'un monde nouveau, d'un monde meilleurs ?

Je cligne des yeux, les bras croisés derrière ma lourde tête, pour mieux la soutenir. C'est donc définitif, je suis allé bien trop profondément dans mes pensées pour espérer les transformer en doux rêves, désormais. Encore une journée sous le signe des cernes à prévoir demain.. Haha. Encore de grandes épreuves pour ma résistance physique, qui ne sera pas à son zénith. Un long soupir, léger, à peine audible, comme résigné à mon triste sort. Bah.. au moins j'aurai l'occasion d'admirer les étoiles. Si seulement je pouvais m'élever à leur hauteur, et m'y perdre à tout jamais.. Comme ça doit être drôle de regarder depuis l'autre côté.

Je sors de mon lit, me grattant lentement la tête. Bah, ça ne peut pas rendre l'état de ma coiffure pire encore.. Je reste assis un instant sur le matelas, comme pour encore étudier cette question.. Y rester, ou le quitter ? Oh et puis, je serai aussi bien dehors, si c'est pour réfléchir. Je descend alors, prenant soin de ne pas trop faire de bruit, sans pour autant n'en faire aucun. Voilà comment signaler que je respecte le sommeil des autres, tout en leur assurant que je ne suis sûrement pas cet intrus aux pas feutrés.. Je me retrouve bien vite en bas, et face à Axel ! Je pensais être seul, voilà donc une bien agréable surprise. Je n'avais pas encore eu l'occasion de papoter avec lui, enfin, pas plus que de simples échanges de paroles cordiales et polies.. waouh.
Je pose la main sur la tête du chien pour le flatter, et le gratouille doucement. Ah, brave bête. J'ai toujours adoré les animaux. J'ai toujours réussi à m'attirer la sympathie des chiens les plus territoriaux et des chats les plus sauvages. Si bien qu'en général, soit les canidés finissent par me rouler des pelles, soit les félins laissent leurs petits venir dormir sur mon ventre confortable. Bon, d'accord.. depuis quelques temps, il l'est moins. Et c'est pas plus mal !


" Quand on se met à trop penser.. c'est ce qui arrive.

Je lâche ces derniers mots en prenant place face à Axel, à mon aise. Les étoiles attendront bien une autre épreuve d'insomnie.. Après tout, elles sont immuables et éternelles, à l'échelle de nos vies.

.. Mais au moins les autres dorment bien, haha. Tu es là depuis longtemps ? "

Mon sourire amical et sincère aux lèvres, je joins les deux mains en me mettant bien à l'aise. Une bonne tranche de discussion, comme celle qui se profile, se savoure avec tout le confort que l'on peut s'offrir.
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Re: What about this world ?

Sam 14 Mai 2016 - 18:05


    J'avais regardé Erik s'installer dans le fauteuil en face, presque étonné qu'il le fasse. Il faut bien dire que je n'étais pas spécialement loquace en temps normal et ils le savaient pour la plupart, mais Carmen m'avait lancé suffisamment de regards furieux, me faisant comprendre que je devais arrêter d'être aussi ''ronchon''. Je sais, j'ai toujours été du genre à mettre tout le monde dans le même sac, ce sac géant rempli de la race humaine qui a de nombreuses fois prouvé à quel point elle ne mérite aucune attention ni pardon ; et je ne pouvais nier que cette habitude ne m'avait jamais plus dérangé que cela, alors pourquoi devrais-je en changer ? Peut-être parce-que désormais, nous vivions tous sous le même toit et que la cohabitation ne se passerait pas au mieux pour moi comme pour tout le monde si je ne faisais pas un minimum d'effort. Surtout pour moi à dire vrai, parce-que je me connaissais, cette situation finirai par me ronger l'esprit et je n'aurai pas d'autre choix que d'investir la maison voisine pour retrouver un peu de tranquillité. Mais ce n'était pas une option envisageable pour l'instant, alors mieux valait saisir l'occasion pour en savoir un peu plus sur celui que tout le monde surnommait ''Happy'' ; est-ce qu'il faisait parti de cette masse d'humains nombrilistes et arrogants ou valait-il quelque chose ?

    Je hochais la tête à ses mots d'un air à la fois grave et encore un peu fatigué. Décidément, il fallait croire que ce nouveau monde perturbait la plupart de mes camarades ; il n'était pas le premier à dire cela, à se remémorer certaines choses et réfléchir sur d'autres. J'imagine que tout le monde était quasiment pareil de ce point là. Je dormais également moins bien depuis que nous étions ici, depuis qu'Ana était morte... Et il m'arrivait souvent de maudire ces foutus souvenirs qui ne faisaient que me rappeler que j'avais voulu ce monde, l'air de dire ''payes en les conséquences''. Je regardais Erik s'installer confortablement et croiser les mains, prêt apparemment à rester là. Depuis combien de temps est-ce que j'étais là ? J'haussais un sourcil presque amusé.

« Depuis qu'on est arrivés en janvier. J'ai jugé plus prudent de rester sur le canapé, au cas où, et depuis j'ai toujours pas investi de chambre. »

    Peut-être même qu'il n'y en avait plus de libre en fait, je ne montais que périodiquement à l'étage et à part le grenier qui m'avait l'air inhabité, il semblait que chacun avait trouvé sa place dans les différentes pièces. Et je m'étais moi-même accommodé au canapé, gardant cette place comme une vieille habitude. Décalant ma guitare pour vraiment m'asseoir face à l'armurier, je gardais toutefois ma couverture sur les genoux en jetant un air absent à Alsea. Je me mit à réfléchir au moyen d'engager la conversation, un sujet intéressant... j'essayais de me remémorer la manière dont j'avais à le faire dans ma profession, mais c'était comme si j'avais tout oublié pour enfin être moi. Je jugeais plus prudent bien que futile de poursuivre sur ma présence dans ce canapé.

« Les nuits où personne ne descend sont rare, à croire que tout le monde se met à ''trop penser'' à un moment ou à un autre. »

    Oui bon d'accord, je n'étais pas le plus doué pour converser. Mais qui pouvait me le reprocher ? On était en plein milieu de la nuit, et Erik et moi n'étions pas cul et chemise alors c'était toujours plus délicat de vraiment papoter de tout et rien ; me concernant en tous cas. Reportant mon attention sur le barbu, je me masse la nuque d'une main nerveuse.

« Et alors, qu'est-ce qui pousse celui que l'on surnomme Happy à trop penser au point de ne pas en dormir ? »

    C'était ça que les gens attendaient pas vrai ? Qu'on s'inquiète de savoir ce qui les tourmente, qu'on soit d'une oreille attentive. J'avais toujours su être à l'écoute, même avant tout ça, c'était d'ailleurs ce qui plaisait à pas mal de clients de café, mais sérieusement... Est-ce que j'en avais réellement quelque chose à carrer ? Oui et non, ça ne me changerait pas la vie, le tout était de rester courtois et faire comme si le monde environnant avait un réel impact.
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Re: What about this world ?

Mer 18 Mai 2016 - 2:46

Le canapé, je connais ça si bien. Combien de nuits ai-je passé dans mon bon vieux divan de cuir, une couverture sur le dos et une bière encore à moitié pleine sur la table ? Quelques mégots oubliés, laissés là à l'abandon près d'un cendrier dont je n'avais même plus cure, en ces temps où plus rien ne me liait à Sara, hormis les coup de tonnerres de nos orages. D'ailleurs, ça en faisait des éclairs, cette histoire de mégots.
Je lui offre donc ce petit sourire complice, celui que s'échangent deux hommes marié quand ils sont accoudés à un bar, en se racontant les problèmes de couples qui font chuter les cheveux, grisonner la barbe et arrondir le ventre.. jusqu'à finir par loger dans ce bon vieux canapé.

Oh il est évident que pour Axel, l'histoire est tout à fait différente. De ce que je sais du bonhomme, et de ce qu'il me confirme, c'est son choix d'être là. Après tout certains préfèrent vivre comme ça. N'ai-je pas moi même vécu entre motel et banquette de voiture pendant les derniers mois précédant la fin du monde ? Vivre l'aventure et ne pas se plaindre des conditions, dans le fond.. j'ai aimé cette crise de la quarantaine précoce.


" Au moins tu n'as pas à te soucier des escaliers, ici. Et puis il a l'air confortable, ce divan.

Bien décidé à rester là où je suis, n'en déplaise à mon nouvel ami, je sors le vieux paquet de clope qui traîne dans ma poche depuis quelques jours. Par politesse, avant d'en allumer une, je lui demande si cela ne le dérange pas. Et je lui présente le paquet, qu'il puisse se servir à son tour. S'il n'y voit aucun inconvénient, alors j'allumerai mon Zippo, et cette cigarette. Foutue vieille habitude dont on ne se défait pas.

Le sujet se recentre sur l'origine de ma venue ici. Chacun, à son tour, rencontre des troubles du sommeil. Ce n'est pas étonnant, vu le monde dans lequel nous vivons. Vu tout ce que nous avons tous laissé derrière nous. La mort laisse un souvenir amer, et elle a su se montrer omniprésente ces derniers mois. Son ombre illogique s'est étendue comme un châle noir sur le monde et c'est à nous, maintenant, de trouver la lumière à travers les failles de cette toile macabre. J'ai un don pour ça, même si parfois je faiblis et courbe l'échine.. ou plutôt garde les yeux grands ouverts.

Comment répondre à sa question ? Tellement de choses me troublent, et gâchent mes heures de sommeil. Mon cerveau est une machine industrielle, lancée à plein régime, et qui passe et repasse sans cesses les mêmes pensées, de celles qui ne permettent pas de passer à autre chose. Pas tant qu'il n'y a pas eu de réponse. Alors pour lui répondre, je vais simplement être honnête, comme je l'ai toujours été.


Ce que j'ai fait, par exemple. Et les conséquences de mes actes. Avant tout ça.. j'étais marié. J'me suis marié bien jeune, avec la mauvaise personne, j'imagine.. Enfin, c'est ce que j'en ai conclu. Sara.. c'est le nom de ma femme - petite précision, le regard dans le vide, un léger sourire aux lèvres - .. Sara et moi avons connu pas mal de différents. Ses mensonges et mon attitude blasée n'ont rien arrangé. La vie s'est chargée de nous désunir.. Finalement, ce n'est pas la mort qui nous a séparé. Humph.. Haha.

Je marque une pause, me massant la barbe comme s'il s'agissait d'un tic. C'est ce que je fais toujours quand je me plonge dans mes pensées pour parler d'une histoire. Surtout de mon histoire.

.. Quelques mois avant que tout ceci n'arrive, j'me suis.. barré. J'ai pris mon fric, ma bagnole, ma guitare et ma maquette, et j'suis parti en quête de gloire, de... reconnaissance. Celle que j'aurai pu avoir et que j'ai refusé, pour un mensonge.. J'me suis dit que ça ne servait plus à rien de m'accrocher à Sara, à mon job qui ne m'intéressait pas plus que ça.. Je n'ai plus donné signe de vie. Ni à ma famille, ni à elle.

Je hausse les épaules. A m'entendre parler, je me juge moi-même comme étant un pauvre connard, capable de foutre une belle merde au nom d'une liberté bien capricieuse. Bah, de toutes façons, l'idiot de l'histoire est toujours désigné par un point de vue.

.. Quand ça a commencé, j'étais aux environs de Portland. Au début je n'y croyais pas trop puis.. j'ai bien été obligé de regarder la réalité en face. Le monde devenait fou et je n'étais pas là. J'étais un fantôme. Pire, une source d'inquiétude supplémentaire. J'ai réussi, après de longues semaines, à rentrer chez moi à Aberdeen. J'y ai trouvé le cadavre de ma mère et de ma soeur, et le rôdeur de mon père.. encore suspendu à sa corde.

Quelques secondes d'arrêt. Ouais.. ces souvenirs parviennent à anéantir mon sourire. Je ne cherche en aucun cas la pitié, de toutes façons je ne montre aucun signe de faiblesse. Je raconte mon histoire, simplement. Je réponds à sa question.

... J'ai trouvé une note sur la table, écrite de la main de Sara. Elle me disait être repartie chez ses parents, à Seattle, quelque part dans Olympic hill, au nord de la ville. Elle.. elle a écrit qu'elle ne m'en voulait pas. Qu'elle s'inquiétait pour moi. Et qu'elle m'aimait. Je ne l'ai pas revue depuis, je n'ai pas pu l'atteindre encore.. C'est en partie ça, qui m'empêche de dormir. Ne pas savoir comment elle va, ne pas pouvoir lui dire que je suis désolé.. Même si au fond de moi, je sais que.. je ne l'aime plus. Je... j'ai juste envie de... de savoir qu'elle va bien. J'ai envie d'aller jusque là bas mais.. Mais il y a Sonic. J'ai peur de l'embarquer dans quelque chose de terrible. Elle qui veut déjà mener un combat contre des fantômes..

Confessions nocturnes, en tout cas ça y ressemble ! Mon histoire terminée, je pose les yeux sur sa guitare. Incorrigible musicien que je suis, je ne peux m'en empêcher.. Non pas que je désire en jouer, car j'ai la mienne pour ça. J'essaye juste de deviner son vécu, son histoire. J'ai envie d'écouter ce qu'elle a à dire.. Et je souris, de nouveau.

Belle gratte que t'as là. "

Voilà peut être un sujet plus joyeux ?
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Re: What about this world ?

Sam 21 Mai 2016 - 15:14


    Happy avait l'air d'une assez bonne humeur malgré son insomnie, à croire qu'il y avait vraiment de ces personnes qui étaient relativement positives en toutes circonstances. Pouvais-je seulement le lui reprocher ? Je devais moi-même paraître complètement décalé quand j'affirmais haut et fort que j'aimais ce nouveau monde et que c'était tout ce dont le monde avait besoin ; bon d'accord, peut-être que j'allais un peu loin, mais qu'est-ce que j'en avais à faire hein ? Aucun compte à rendre à qui que ce soit. Et pourtant il y avait toujours ces petits détails qui chiffonnaient ; ma famille, ma querelle avec Carmen, la mort d'Ana... Toutes ces choses qui entachaient ce beau monde alors qu'il était tout ce que j'avais toujours attendu.

    Les yeux un peu dans le vague à ces pensées, je recentre mon attention sur Erik quand il se mets à bouger, me tendant son paquet de cigarette. Sans la moindre hésitation je secoue la tête tout lui répondant que je ne vois pas d'inconvénient à ce qu'il fume. J'avais du mal à l'époque, ne supportant pas vraiment l'odeur de la fumée, mais en côtoyant Carmen... on va dire qu'elle ne m'a jamais vraiment laissé le choix et que j'ai finit par ne plus batailler ; j'ai finit par m'y faire, il y aura bien un jour de toute façon où ils ne trouveront plus de ces conneries.

« J'y dors pas trop mal ouais. »

    Un léger sourire étire un coin de ma lèvre alors que je regarda la flamme danser au bout de son zippo, comme hypnotisé. C'est dingue quand on y pense, l'homme a toujours tout fait pour se faciliter la vie mais ses inventions ont bien souvent eut raison de lui ; ainsi les deux objets que l'armurier tenait en mains pouvaient s'avérer être les raisons de sa fin prochaine. Quoi qu'un nouveau point s'était ajouté à l'équation, loin d'être négligeable. Mais avec ce nouveau risque justement, les autres morts ne sont-elles pas devenues qu'une douce promesse que plus personne ne compte tenir ?

    M'installant un peu plus confortablement dans le canapé, j'écoute attentivement ce qu'il a à dire, la pourquoi de ses tracas. Et bizarrement, il se fait plutôt loquace, absolument pas gêné de discuter aussi ouvertement ; j'en ai déjà rencontré des gens comme ça dans le cadre de ma profession. Il y en avait qui avaient un besoin presque viscéral de parler et de déposer ce qu'ils avaient sur le cœur, qu'importe l'interlocuteur, et il y en avait d'autre qui n'avaient simplement aucun tabous. J'avais comme l'impression que Happy faisait parti de cette deuxième catégorie, il parlait sans avoir l'air de justifier quoi que ce soit, se contentant d'énoncer les faits tels qu'ils s'étaient produits.

    Le début du récit sonnait à mes oreilles réellement comme l'histoire d'un autre, ce qu'elle était ; je n'avais ni femme, ni vie de couple, je faisais juste mon possible pour ne pas m'engager de la sorte. Mais la suite... Plus il avançait dans son récit et plus j'avais l'impression de me reconnaître ; certes, ce n'était pas la même histoire, par les mêmes ressentis, mais il y avait un certain échos à ma vie, ou à celle peut-être que j'aurai dû avoir. Erik avait eut le courage d'envoyer valser le monde et de s'accorder ce qu'il désirait, ce qui aurait fait certainement son bonheur, pendant que moi je m'étais contenté à attendre que tout passe, les jours, le temps ; la vie. Peut-être que j'aurai dû faire comme lui au fond ?

    Mais ça n'apportait pas toujours de bonnes choses, ou disons plutôt que l'apocalypse s'est pointée au moment le plus inopportun. Je fronçais les sourcils, ne pouvant imaginer ce qu'il avait dû ressentir en trouvant sa famille de la sorte... Plus il avançait dans son récit et plus son air se défaisait, son sourire s'était désormais effacé et ce qui n'était au départ qu'une simple annonce des fait sonnait désormais comme une confession ; peut-être l'avait-il déjà raconté des dizaines de fois, mais il y avait de ces choses qui n'étaient pas facilement abordable, même après tant de temps. Une fois qu'il eut terminé je m'étais contenté de hocher la tête, me demandant s'il était bien légitime d'en rajouter une couche, comparer sa vie à la mienne... Ça n'en valait pas la peine, parce-que ce n'était pas ce que les gens avaient envie d'entendre.

« Ne plus l'aimer ne signifie pas que tu ne te soucis pas d'elle. Marquant une nouvelle pause, je repris. Et ne t'en fais pas trop pour Sonic, je suis certain qu'elle est plus forte qu'elle en a l'air. »

    Oui, c'était des paroles bateau, et oui ça n'aiderait en rien Erik dans sa décision de rester ici ou d'aller chercher Sara, mais qu'y avait-il à dire d'autre ? Plus il tarderait et plus ses chances s'amenuisaient, mais ça il devait déjà le savoir. La vérité est que l'homme est borné et refuse rarement d'accepter certains faits concernant ses proches ; je ne déroge malheureusement pas à la règle, moi-même je peine encore à tirer un trait sur les miens. Sont-ils morts ou en vie ? Entrain de me chercher quelque part ? Comment le savoir ? Tout ce qui est clair, c'est que plus de six mois ont passé, chaque personne censée arrive bien vite à la conclusion la plus logique... Mais y a-t-il seulement des gens censés dans ce monde ?

    Comme pour plus de légèreté, quelque chose à quoi se raccrocher, Happy oriente la conversation sur ma guitare et je détourne mon regard vers elle, y posa machinalement la main pour toucher une des corde du bout du doigt. C'est exactement ça, quelque chose à quoi se raccrocher. S'il y avait bien une chose de ma vie d'avant que je refusait littéralement de laisser derrière moi c'était bien mon instrument, parce-que même si ce n'était qu'un objet aux yeux des gens, il représentait pour moi tellement de choses... Une arme était facilement remplaçable, ça... Non. Un léger sourire habillait mon visage alors que je reposais les yeux sur mon camarade du soir.

« J'ai pas pu me résigner à la laisser. Un petit sourire en coin tout en humant inconsciemment la fumée qui s'élevait de la cigarette de Happy, je reprend. Elle m'a bien aidé à tenir le coup y a quelques années, alors on laisse pas tomber une affaire qui marche hein ? »

    Tapotant d'un air distrait un coin de l'instrument, je me sens un peu plus enclin à discuter. Peut-être aussi parce-qu'Erik en a fait de même et que mine de rien je comprend ce qu'il a essayé de dire. On m'a assez sermonné pour que je fasse pas mon moi sans arrêt et que je laisse une chance aux personnes de ce groupe ; c'est ce que je fais, on verra bien si ça vaut le coup ou si je perd mon temps.

« Et finalement j'en suis pas mécontent. Je pensais que tout ça c'était un renouveau, je le pense toujours à vrai dire, mais parfois... c'est pas aussi simple que j'le voudrais, alors quand je joue, c'est comme si j'avais un poids en moins. »

    Ça sonnait peut-être d'une idiotie absurde, comme un gosse parlerait de son doudou ou de je ne sais quel jouet, mais ç'avait toujours été comme ça ; la musique apaisait les mœurs comme on dit, et ç'avait été vrai pour moi à la seconde où j'avais posé les yeux sur cet instrument.

« Prom. C'est comme ça qu'elle s'appelle. »

    J'en rajoutais une couche sur le ridicule, mais j'en avait au fond vraiment rien à carrer de ce qu'en dirait l'armurier ; il pouvait tout aussi bien me rire au nez que me regarder comme on regarde un fou, ça n'avait pas d'importance. Tout ce qui comptait c'était le pourquoi : Prom comme promise, parce-que c'était ça qu'elle avait toujours représenté pour moi, une promesse que tout irait bien, qu'importe les épreuves, tant que je pouvais ne serait-ce que sentir le bois sous mes doigts, il y aurait un lendemain pour lequel je me battrais.
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Re: What about this world ?

Mer 15 Juin 2016 - 19:47

Une confession, peut être ouais. En tout cas ça y ressemble. Et c'est un poids que je veux retirer de mes épaules. Je me livre sans concession, laissant couler les faits par les mots comme je laisse s'enfuir la fumée hors de mes narines. Je n'ai pas peur d'être jugé. S'il le fait, eh ben.. tant pis. Il est temps pour moi d'assumer les choses comme elles sont.
Il me répond de quelques mots, ceux que l'on répond en général à ce genre de discours. Des paroles ayant le goût du " ça va aller ", ou comment remonter le moral pour se débarrasser vite fait de la discussion gênante. Mais je me plais à y sentir quelque chose de plus. Peut être est ce simplement parce que j'avais besoin de ces mots là ?

Je souris doucement, envisageant l'idée de continuer nos recherches. Enfin.. devrai-je dire les miennes, surtout. J'aspire un peu plus de fumée, et écoute ce qu'il a à me dire sur sa guitare. Si quelque chose dans ce monde a toujours pu attirer mon attention, c'est bien la guitare ! Et encore plus maintenant, car elles se font de plus en plus rares. Que je donnerais-je pas pour brancher un ampli et déchaîner une gibson ou une fender ? Faire cracher les watts comme je le faisais si bien autrefois, ces moments de pure folie où je n'étais plus un employé anonyme, mais un homme qui s'exprime en musique. Hurler l'homme que j'étais à travers des bends, des slides, des hammers.. C'est certain, un jour je trouverai un putain de générateur, un putain de marshall, et j'me ferai un woodstock à moi tout seul ! Je me le jure !

Je l'écoute, comme lui m'écoutait, et je m'identifie à sa passion. Je le comprends parfaitement. J'ai moi même abandonné mes anciens instruments et.. ils me manquent. Au moins autant que ma femme. C'est sûrement étrange à admettre ça mais.. c'est la vérité. Je regarde encore la six cordes, comme si je brûlais d'envie d'en jouer, mais je ne vais pas m'aventurer à poser la question. Pas maintenant. Entre guitariste, on connaît le protocole et on le respecte. On ne touche pas à la guitare de quelqu'un avant de le connaître, car jouer sur l'instrument d'un autre, c'est entrer dans son univers. Un instrument reste à tout jamais marqué par son propriétaire. Le bois s'imprègne de sa façon de jouer, des vibrations de ses notes, de sa chaleur, de ses expressions. En tout cas.. c'est ce que j'aime croire.

Je lui demanderais bien, par contre, de jouer un peu. Mais les autres dorment et je 'ai pas envie de les voir descendre furieux, haha. Cela attendra plus tard. Peut être même pourrions nous jouer ensemble. Un peu de musique pour agrémenter le quotidien des autres. Le nôtre aussi. La musique est son exutoire, comme elle fût le mien autrefois. Je souris en l'entendant dire..


" Le monde a changé bien des fois, mais la musique est toujours restée. Et elle restera à tout jamais. C'est normal que tu ne veuilles pas t'en séparer, et qu'elle te.. soulage. C'est même.. rassurant. S'il y a encore de la musique aujourd'hui, alors c'est qu'il reste des choses à faire.

Incorrigible optimiste, version 2.0 ou plus peut être, haha. Et enfin, il me la présente. Donner un nom à sa guitare, pourquoi pas. Nous le faisons tous pour ce qui nous tient à coeur. Surnommer nos amis, nommer nos compos.. alors pourquoi pas une guitare ? Je souris un peu plus. Voir quelqu'un accorder autant d'importance à un instrument me touche totalement.

C'est un joli nom. Ca vient d'où ? On pourrait se faire une petit jam à l'occas', haha. Ca me manque horriblement de jouer avec quelqu'un..

Bon, ça, c'est dit. J'pouvais pas attendre le bon moment.

.. Ca me manque de jouer, tout court. J'ai toujours rêvé d'en vivre, tu sais. Et j'aurais peut être pu.. si la vie ne m'avait pas placé devant d'autres choix. C'est resté un rêve. Au moins 15 ans d'ma vie à rêver de ce que j'aurai pu faire. C'est.. c'est pour ça que je suis parti. Pour voir ce que je pourrais faire si.. si j'arrivais à m'en sortir. "

Je tire une dernière fois sur ma cigarette, et l'écrase..
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Re: What about this world ?

Lun 20 Juin 2016 - 18:07


    La discussion orientée vers mon instrument et la musique en général me détend, j'en viens presque à me demander pourquoi j'ai pas ouvert la discussion plus tôt avec Happy. Certainement parce-que je me méfie, comme d'habitude, et qu'il a beau avoir l'air sympa comme ça, on a tous une part de vice qui pourrait foutre tout le monde dans la merde. Et aussi parce-que cette apocalypse a changé l'humanité et pas en bien : les pires attraits des Hommes en ont été accentués. Mais nous sommes tous sur la sellette maintenant, et si je n'ai absolument aucune envie de mourir, je ne suis pas mécontent qu'une bonne partie des êtres humains y soient passés. Tant qu'il n'arrive rien à ceux qui comptent. Sentant mon humeur se rembrunir en pensant à Ana, à ma famille, je soupire sans retenue et ferme un instant les yeux.

    Les mots d'Erik en face me tirent cependant de mes pensées et je les accueille avec un léger sourire. Il a l'air parfaitement sérieux en affirmant ça et ses yeux ne semblent pas mentir non plus. D'habitude les gens ne sont pas aussi optimistes, depuis que tout ça a commencé ils trouvent toujours quelque chose qui ne va pas, une raison pour se détruire encore plus qu'ils ne le sont déjà, et le fait que quelqu'un voit les choses autrement était presque une nouveauté. Je me contente de hocher la tête, un léger sourire en coin. Certainement prit par la curiosité, il me demande finalement d'où vient le nom de ma guitare, me proposant dans la foulée de jouer ensemble. Reposant un instant mes yeux sur mon instrument, je souris un peu plus.

« Ça vient de promise. J'ai commencé à en jouer quand j'étais pour ainsi dire au fond du trou et elle m'a jamais quittée depuis, c'était comme une promesse qu'un jour tout irait mieux. »

    Dit comme ça, j'avais l'impression que ça sonnait d'un ridicule à faire n'importe qui, mais est-ce que c'était important ? Il pouvait bien en rire que ça n'aurait aucune importance. De toute façon, qui n'avait jamais eut ce genre de coup de mou qui vous donne envie de tout foutre en l'air, vous y comprit ?

« Ça serait avec plaisir ! Pour tout te dire, j'ai toujours joué en solitaire, mais j'suis bien curieux de voir ce que ça donnerait ensemble. »

    Un nouveau sourire, encore plus sincère cette fois. A croire que la musique délie toutes les langues et rapproche les Hommes ; un minimum en tous cas. Je me rappelle encore bien de ces fois ou Carmen m'avait demandé pourquoi je ne souhaitais pas essayé de me produire dans des bars ou ailleurs, pourquoi je n'essayais pas de vivre de la musique plutôt que de rester derrière un comptoir. La réponse a toujours été pour moi évidente : J'ai toujours joué pour moi, parce-que j'en avait besoin, besoin de m'évader et de me créer un autre monde que celui dans lequel j'étais né. Alors peut-être que maintenant que ce nouveau monde a l'air spécialement pour moi, je pourrais essayer de m'ouvrir un peu plus ? Qui sait. Haussant un sourcil quand l'armurier aborde à nouveau une partie de sa vie, je reprends.

« Et t'as réussit ? Ça t'as mené où tu voulais au final ? »

    Je ne suis pas certain de la période précise à laquelle se situe son départ, peut-être qu'il a prit cette décision juste avant que le monde ne tombe... Mais au moins il a eut ce courage de s'offrir la vie dont il rêvait, contrairement à moi qui n'ait fait qu'attendre que le changement ou la fin tombe du ciel. C'est tombé finalement, mais peut-être que j'aurai pu m'épargner toutes ces années d'attente inutile. Fixant le mur en face de moi, je me demande à quoi aurait ressemblé ma vie si je n'avais pas baissé les bras depuis toujours. A croire qu'au final je me complaisais dans mon malheur... mais qu'est-ce qui me garantissait que j'aurai été mieux ailleurs ? Que mes décisions auraient été les bonnes ?

« Faut du courage pour tout plaquer comme ça et se donner les moyens de vivre mieux. Je l'avais pas trouvé moi, j'me contentais d'attendre et de mener une petite routine. Finalement c'est le monde qui a décidé pour moi. »

    Est-ce que mon récit l'intéressait au moins ? Qu'importe, ça ne fait pas de mal parfois de parler ouvertement, poser la situation. J'avais parlé d'un air sérieux, ambré d'une pointe d'amertume ; ça m'avait toujours rongé de ne pas savoir la raison de ce mal-être, comme si jamais ne trouverait ma place en ce monde. Tout allait mieux depuis que l'apocalypse était arrivée, c'était indéniable, mais une part de moi pleine de question refaisait parfois surface.
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