And we run til we've had enough

Dim 1 Mai 2016 - 16:33



La pluie s'était abattue sur la ville. Encore. Les yeux plissés en fixant le velux situé au dessus d'elle, Zoey observait ou plutôt écoutait le bruit de l'eau qui résonnait contre la vitre. Elle savait ce que cette pluie insinuait. Ce n'était pas la première fois qu'elle devait l'affronter en marchant des heures et des heures dessous tout en finissant complètement trempée. Elle savait tout ce qui l'attendait. Le froid, la fatigue, la peur, la faim. Si les journées se ressemblaient, celles avec la neige ou la pluie étaient plus difficiles à vivre. Mais elle n'avait pas le choix, déjà trois jours qu'elle était enfermée à l'intérieur de cette maison située sur Trenton Street et elle n'avait plus rien à manger.

Encore allongée sur le dos, les yeux toujours rivés sur la fenêtre où venait s'écraser la pluie, Zoey plissa les yeux et serra les dents. Tout cela était bien trop dur et seule, elle savait qu'elle ne faisait que reculer pour mieux sauter. L'ancienne architecte se glissa sur le côté et se recroquevilla dans son duvet pour laisser aller ses larmes en étouffant ses cris dans le tissu synthétique. Exténuée par ses pleurs, elle sombra à nouveau dans un sommeil mouvementé jusqu'à ce qu'un bruit sourd et répétitif vienne la réveiller.

Elle avait presque oublié le rôdeur qui était enfermé au rez-de-chaussé. Ce dernier s'était certainement cloîtré lui même à l'intérieur et, lorsque Zoey avait visité la maison, elle avait préféré ne pas l'affronter tout en se faisant la plus discrète possible poue ne pas le réveiller et éviter qu'il n'en attire d'autres autour de son refuge. Pendant les trois journées, elle avait soigneusement évité d'approcher cette porte et finalement, le rôdeur avait du trouver de quoi s'occuper puisqu'elle ne l'avait plus entendu. Sauf là. Le résonnement qui provenait de l'escalier indiquait clairement que le propriétaire des lieux frappait contre la porte. L'heure de partir était arrivée.

Son manteau pour la pluie sur le dos, son sac sur les épaules, sa capuche rabattue sur sa tête, l'arme que lui avait confié Logan coincé entre ses reins, Zoey quitta la maison sous une pluie battante. Où aller ? Quoi chercher ? Les mêmes questions revenaient sans cesse. Elle n'en avait aucune idée. Elle ne savait même pas pourquoi elle se trouvait dans ce quartier. Ses pieds l'avaient traîné jusque là, sans autre raison que celle qui l'animait depuis le début : Survivre.

Au bout de trois longues heures son imperméable rouge ne servait plus à rien et l'eau s'était infiltrée absolument partout sous ses vêtements. Le vent frais lui traversait le corps et lui glaçait les os, à cause de ses muscles endoloris, Zoey manquait parfois des pas et titubait pour regagner le milieu de la route, là où la visibilité était la meilleure même s'il fallait zigzaguer entre les voitures abandonnées. Pendant de longues minutes, elle continua d'avancer jusqu'à se stopper d'un coup net, ses yeux bleus totalement écarquillés, les sens en alerte.

Non, elle n’hallucinait pas. Elle avait bien entendu des voix, plusieurs, certaines graves et d'autres plus aiguës. «  Hey...» Tenta Zoey mais ses cordes vocales refusèrent de fonctionner et son appel ne fut qu'un couinement. La seconde tentative fut identique. D'un coup rapide, elle s'essuya les yeux où l'eau qui tombait de son front lui brouillait la vue. Des silhouettes se trouvaient devant une maison jusqu'à ce qu'ils disparaissent complètement. « Non...non.. » Zoey voyait l'espoir de rencontrer du monde, d'avoir un peu d'aide, lui passer sous le nez. Elle suppliait presque, priant intérieurement pour que l'un d'entre eux sorte de la maison. Mais soudain les mots de Logan lui revinrent en tête. Toujours se méfier, disait il. Avant d'aller toquer à la porte, elle devait trouver un moyen de vérifier que ces personnes n'étaient pas hostiles.

Accroupie, elle se faufila à l'intérieur de la propriété et s'avança jusqu'à la fenêtre. Cachée en dessous, l'ancienne architecte leva le nez pour regarder à travers. Mais rien, les rideaux tirés l'empêchaient d'observer l'habitation. L'oreille collée, elle pouvait bien entendre que du monde vivait là dedans mais sans pouvoir estimer leur nombre. Il fallait vraiment qu'elle en sache un peu plus avant quoi que ce soit. Toujours abaissée, Zoey longea la demeure pour passer à l'arrière, espérant avoir un peu plus de chance avec les vitres qui ne donnaient pas vers la rue.

Et ce fut le cas. La capuche toujours coincée sur la tête, Zoey se redressa pour plaquer les mains contre la vitre, cherchant des yeux les survivants. Du mouvement, deux hommes, une jeune femme, tous semblaient en bonne santé. Tellement absorbée à les observer, elle n'entendit même pas qu'on avançait vers elle.

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Re: And we run til we've had enough

Jeu 5 Mai 2016 - 15:32


Si il y avait bien une chose que Carmen détestait depuis toujours, c'était la pluie. La pluie pour elle, avait toujours raisonné comme signe que la soirée serait quasi déserte, qu'elle devrait attendre une éternité coincée dans sa voiture que les autres usagers daignent apprendre à conduire sous un bitume trempé. Et surtout, la pluie était synonyme de déprime chronique; Sa mère avait été enterrée un jour de pluie, et étrangement, cette image ne voulait pas quitter son esprit.
C'était d'ailleurs cette chère pluie qui les avaient amené Jack et elle à faire demi tour, alors qu'ils avaient tenté de partir en ravitaillement sans grands succès. Le chemin du retour s'était fait en silence, comme souvent entre eux, alors qu'elle restait concentrée sur la route et que Jack s'amusait à triturer les boutons de radio de la jeep sans doute pour passer le temps. Encore quelques centaines de mètres, et ils arriveraient enfin à la maison. Elle pourrait enfin se débarrasser de ce jean trempé qui lui donnait la sensation d'être une seconde peau, jeter dans un coin sa veste détrempé, et éviter de choper une crève monumentale en se jetant sous sa couverture pour grelotter en paix. Voilà, ce serait très bien. Et si dans la foulée Shawna se proposait de faire quelque chose de ses cheveux, ce serait un bonus.

La prochaine fois, on devrait tenter de fouiller la station essence qu'on à croisé à l'aller. Avec un peu de chance, il pourrait encore rester un ou deux trucs utiles...

Combien de fois avait-elle dit la même chose tiens. Peut-être qu'il restait un truc utile, quelque chose à manger, à boire... Et souvent, ses espoirs avaient été massacré sauvagement par les habitations pillées, ou les restaurant en piteux état. Mais qu'importait. Il devaient continuer d'avancer, non ?
Ils arrivaient au niveau de la propriété, alors qu'elle remarqua une ombre se glisser derrière la maison alors qu'elle stoppait le moteur de la voiture, observant Jack. Visiblement, lui aussi l'avait repérée.

T'attendais de la visite ?

C'était bien la première question qui lui vint à l'esprit, sauf qu'elle imaginait très mal Jack lui sortir comme ça qu'en vrai, il avait une super bande de potes dans le coin et qu'il voulait les inviter dans leur baraque pour une pendaison de crémaillère. Et vu la tronche encore moins aimable que d'habitude qu'il portait, nul doute que cette intrusion surprise devait le travailler autant qu'elle.
Ils avaient donc une personne inconnue sur le terrain, sans savoir si cette personne était un homme une femme un wendigo, ou pire encore, un pillard ou un fou dangereux. Super. La journée continuait que la même lancée. Attrapant sa machette sans mot dire alors qu'ils sortait de la jeep sans claquer les portes de peur de se faire repérer, elle suivit Jack en direction de l'habitation.
C'était quoi le plan, lui tomber dessus et espérer des réponses ? Peut-être en fait... Est-ce qu'ils pouvaient vraiment se permettre de faire autrement ? Non, sans doute pas.

Enfin, elle prit le temps de détailler le voyeur. Ou plutôt, la voyeuse, au vu de ses formes plus féminines que masculines. Sauf qu'elle n'avait pas le temps de s'attarder sur ce genre de sujet. A la place, elle préféra placer la pointe de sa machette contre le bas du dos de la jeune femme sans pour autant la blesser.

Laisse tes mains là ou j'peux les voir...

La sociabilité, ce n'était plus vraiment son truc, avec tout ce qui leur tombait sur la tête au cours des derniers mois. Et puis, mieux valait que ce soit elle plutôt que Jack et son amabilité à toute épreuve.
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Re: And we run til we've had enough

Dim 15 Mai 2016 - 17:43


- Bah bien sûr que oui, répondit Jack comme si c'était l'évidence même. J'ai une super bande de potes dans le coin. C'est le jour de notre soirée de poker bimensuelle.

L'ouvrier avait laissé s'échapper ces mots sans vraiment réfléchir, certainement comme Carmen après tout. Bon bon la latina n'avait rien fait de particulier pour mériter ça – pour une fois – mais quand même... Niveau question con, ça se posait là. Elle était pourtant capable de dire des trucs intelligents parfois. Comme ce truc pour la station essence. Même si Matheson doutait sincèrement que la-dite station soit encore remplie, ça valait la peine d'essayer. Les endroits comme ça avaient certainement été les premiers dévalisés. C'était en tout cas ce que lui disait son vieux fou de père quand il lui de quelle manière ils allaient procéder pour survivre lorsque la fin du monde arriverait. Ça remontait à si loin...  L'essence deviendrait une ressource des plus précieuses, disait-il. Tout le monde se jetterait dessus. Donc ils devraient agir les premiers. Manque de bol pour Jack, l'apocalypse – la vraie, pas celle qu'affabulait son paternel – avait frappé si vite qu'il n'avait pas eu le temps de suivre les recommandations de son vieux au pied de la lettre. Chance pour lui, il savait siphonner le réservoir d'un véhicule. C'était mieux que rien.

Donc... Non il n'attendait personne. Et n'avait plus personne à attendre, hormis peut-être les quelques uns vivants sous son toit. Ce pouvait donc être n'importe qui. Mort ou vivant. Ami ou ennemi. Quelqu'un. À en croire la question de Mendosita, il s'agissait d'un vivant. Mais entre la distance, le temps maussade qui assombrissait tout et surtout le fait qu'il ne regardait pas spécialement la baraque, Jack, lui, n'avait pu avoir qu'un bref aperçu de la silhouette et n'était sûr de rien. Y avait-il tant de possibilités que ça d'ailleurs ? Pas vraiment, non. Ils n'en avaient besoin que de deux pour classer leurs différentes rencontres. Menace. Pas menace. L'identité importait peu. La première devait être évitée ou éliminée. La seconde, non. C'était tout ce qu'il avait à savoir. Bien sûr, les Wenditrucs rentraient dans la première catégorie, les humains... Ça restait à voir. La question était donc de savoir dans quel groupe rentrait leur inconnu.

Le quarantenaire ouvrit la portière du véhicule et sortit une fois encore sous la pluie. Contrairement à la mamasita, Jack aimait bien la pluie. C'était peut-être à mettre sur le compte de ses origines écossaises mais d'aussi loin qu'il s'en souvenait, il adorait tout les aspects de la pluie. Sentir les gouttes perler sur son visage. Les écouter s'écraser sur la fenêtre. Aller sur la côte et regarder la mer se déchaîner. Entendre le tonnerre craquer comme si le ciel lui-même s'ouvrait en deux. L'odeur de la végétation en forêt après une nuit pluvieuse. Tout. Pour ça, à Seattle, il était gâté. Puis, au moins ça remplirait les nappes phréatiques. Et les quelques récupérateurs d'eau qu'il avait confectionné. De l'eau, ils n'en auraient jamais assez.

Il suivit Carmen aussi discrètement que possible pour quelqu'un avec un pas lourd comme le sien. Que ce soit dû au bruit de la pluie étouffant celui de leur pas ou sa taille plus fluette – en tout cas comparé à l'ours – la barmaid parvint à se faufiler jusqu'au visiteur et... Mais qu'est-ce qu'elle foutait là exactement ? Bon sang mais elle avait décidé d'être con aujourd'hui ou quoi ? Pour un peu que leur touriste soit un expert en combat rapproché et agressif, elle pourrait se faire désarmer avant qu'elle n'ait le temps de réagir. Si c'était un Wenbidule, elle était dangereusement à portée de dents. Ça ne laissait qu'un scénario où coller sa machette dans le dos de la nénette était une bonne idée. En tout cas, à en croire le joli fessier dessiné par son jean trempé, c'en était une de nénette. Merde. Shawna ne devait pas savoir qu'il avait pensé ça. Oui bon, il avait regardé. Mais c'était juste pour savoir à qui ils avaient affaire ! En plus, il n'avait pas regardé que ça ! Il avait aussi regardé la forme atypique du pantalon dessinant les contours d'une arme.

- Tu sais que c'est quand même pas bien malin de coller ton canif dans le dos de quelqu'un comme ça ? demanda Jack de sa voix profonde avant que leur invitée surprise ne puisse dire quoi que ce soit. Surtout que bon... Il était là et la nana n'était pas bien épaisse non plus. Retourne toi va, il t'arrivera rien. Enfin... Ça dépend de tes intentions.

Incroyable hin. Jack était toujours Jack. Carmen était toujours Carmen. Et pourtant, c'était lui, pas elle, qui s'était montré le plus amical des deux. Oui bon. Il l'avait quand même un peu menacée. Mais c'était bien dissimulé, non ? Non ?
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Re: And we run til we've had enough

Dim 15 Mai 2016 - 18:54




Elle était presque paralysée devant la scène qui se déroulait sous ses yeux. Les personnes à l'intérieur semblaient vivre tout à fait normalement, sans craindre quoi que ce soit, comme si tout était était normal. Les voir faire lui donna la sensation que ses entrailles s'étaient réchauffées, qu'elle reprenait vie de l'intérieur et qu'il y avait encore de l'espoir. Elle n'était pas seule, d'autres survivaient comme elle. Sur le coup, Zoey eut presque envie de fondre en larme. Comment allait elle devoir les aborder ? Que devrait elle dire ? Accepteraient ils de la garder avec eux ? Elle ne voulait plus rester seule, elle ne pouvait plus. Et la sensation des gouttes d'eau qui dégoulinaient le long de sa colonne vertébrale lui rappelait encore un peu plus. Avec un peu de chance, tout cela serait fini.

Sauf que les choses ne s'annonçaient pas aussi simples.

Tout son corps se raidit d'un coup, lorsque quelque chose vint se poser entre ses reins et qu'une femme s'adressa à elle. Zoey décolla lentement les mains de la fenêtre sans répondre, pétrifiée par la peur. Elle s'était faite surprendre, plongée dans sa rêverie elle n'avait même pas entendu qu'une personne s'était rapproché d'elle. Alors d'un côté, elle pouvait s'estimer heureuse qu'il ne s'agisse que d'une personne vivante même si cette dernière lui pointait une arme dans le dos. Avec elle, il était possible de négocier. Elle pouvait sortir de cette situation en vie, contrairement au cas où un rôdeur se serait pointé et qu'elle ne l'aurait pas entendu. Les mains en l'air, tremblant de tout son être, Zoey prit son courage à deux mains et entreprit de tourner la tête par dessus son épaule. Sauf que, la voix grave qui vint s'ajouter à celle de la femme lui fit changer d'avis. Ils étaient deux. La brune ferma les yeux avec force, écoutant avec attention.chaque mots que prononçait l'homme.

Il lui fallut plusieurs longues secondes avant de retrouver l'utilisation de ses jambes et qu'elle se mette enfin à pivoter pour faire face aux deux personnes. Sans doute par réflexe, les yeux bleus de Zoey se dirigèrent vers la femme. Après tout, c'était la plus menaçante, l'homme lui, lui avait dit qu'il ne lui arriverait rien. De toute façon, est ce qu'ils avaient bien regardé le bout de femme qu'elle était ? D'un revers de main, le brun aurait pu le arracher la tête alors tenter quoi que ce soit n'était absolument pas une bonne idée. Et de toute façon, ça n'était pas, l'idée. Elle détailla la brune, les bras toujours levés sans pouvoir s'empêcher de trembler. Puis elle passa à l'homme qu'elle détailla avec un peu plus d'attention. Le silence était pesant mais Zoey ne savait pas exactement ce qu'elle devait dire. Ils pourraient la prendre pour une menteuse et c'était sa pire crainte. « Je.. » Première tentative. « J'étais dans la rue. J'ai vu des personnes rentrer ici. » En sentant qu'elle commençait à se justifier un peu trop, elle se reprit. « J'ai pas de mauvaises intentions. » Dit elle, d'un ton assez lourd tout en reportant un regard presque sévère sur l'homme, puisque c'était lui qui lui avait certifié qu'il ne lui arriverait rien si ses intentions étaient bonnes. « C'est juste que...ça fait très longtemps que je n'ai croisé personne. » L'orage gronda, obligeant Zoey à se taire un court instant. « Je cherche simplement des gens. Je ne veux rien de mal. »

La pluie lui dégoulinait sur le visage, sous sa capuche, ses cheveux étaient collés à sa tête tout comme chacun de ses vêtements qui lui collait à la peau. Elle n'avait pas besoin de leur dire qu'elle errait sous la pluie depuis plusieurs heures, s'ils l'observaient suffisamment, ils en feraient le constat eux même. Elle ne savait plus quoi ajouter. Elle aurait pu leur dire qu'elle voulait simplement ne plus être seule, qu'elle n'en pouvait plus, qu'elle était à bout aussi bien physiquement que moralement. Que la chaleur qui semblait régner dans la maison était devenu son plus grand fantasme. Que de survivre avec eux lui redonnerait un peu d'espoir. Qu'elle pouvait se rendre utile et qu'elle ferait tout pour l'être. Elle avait cette désagréable impression de ne pas être crédible ou du moins, qu'ils ne la croyaient pas. Elle misait tous ses espoirs sur le brun puisque la brune s'était montrée plus féroce et que sa mine fermée en disait long sur ce qu'elle devait penser à cet instant.


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Re: And we run til we've had enough

Lun 23 Mai 2016 - 14:22


... Jack, tu me fatigue. Nerveusement, j'entends bien.

Il était d'un chiant parfois... Le genre qui méritait une bonne dizaine de baffe par jour sérieusement. Sauf que Jack restait aussi le maître des lieux, et à ça, Carmen n'avait pas son mot à dire. Leur hébergeur pouvait s'avérer parfois très con, certes, il n'en restait pas moins que sans lui, ils seraient encore dehors à crapahuter en zone dangereuse dans l'espoir de survivre plus de quelques minutes.
Enfin bref.
A nouveau, elle ne releva pas face à la remarque du vieux, manquant de lui demander à quel moment il avait perdu ses attributs masculin, sans pour autant dire quelque chose de plus. Enfin, la personne s'était retournée, laissant un spectacle difficile à voir pour Carmen. Une femme seule, d'a peu près son âge, dégoulinant sous l'eau. L'espace d'une seconde, elle ne put s'empêcher de se dire que c'aurait pu être son propre sort si elle n'avait pas rencontré le chemin de Jasper ou Axel avant d'arriver ici, et la jeune femme finit par baisser son couteau, le rangeant à sa ceinture. Non, elle n'avait pas l'air dangereuse. Ca... Ils ne pouvaient pas vraiment le nier. Ses grands yeux azurs, ses cheveux imbibés de pluie, et sa posture ne semblait pas cacher d'armes. Croisant les bras contre la poitrine en faisant fi de l'eau qui dégoulinait sur son visage, elle l'écouta raconter brièvement son histoire en ne pouvant s'empêcher d'éprouver de la pitié pour ce bout de femme qui se devait de survivre seule, et avait seulement cherché à trouver des survivants. Peut-être disait-elle vrai après tout. Une seconde, elle entendit presque Ana souffler à son oreille qu'il fallait toujours aider les étrangers, bla bla bla. Un coup de tonnerre déchira un instant le ciel alors qu'elle observait le déluge autour d'eux.

Peut-être devraient-ils continuer cette discussion à l'intérieur. Jack se la jouait Charles Ingalls, elle le voyait mal balancer à la dernière minute que non, cette fille ne mettrait pas un pied ici et qu'ils tailleraient une bavette là, sous l'orage, mine de rien. Et puis, si vraiment cette femme disait vrai, ils avaient encore moins à craindre. Seule, épuisée par la route, elle ne risquait pas de sortir un lance roquette de sous son manteau à peine rentrée dans l'habitat.
Jetant un regard entendu à Jakc un instant, elle finit néanmoins par faire remarquer après s'être assuré qu'il ne frôlerait pas l'infarctus.

On va rentrer. Tu nous donnes tes armes, et on termine cette discussion au sec. Ce sera mieux. Pour toi, comme pour nous.

Méfiante, elle l'était. Dans ses gestes fluides, son regard fermé, ou encore sa manie à ne pas s'approcher de la jeune femme avant de venir réclamer ses armes en tendant une de ses mains. Avant de rajouter tout de même, pour la politesse.

Moi c'est Carmen. Lui, c'est Jack.

Le joli coeur du moment, aurait-elle aimé rajouter, encore sous le choc de le voir un tant soit peu 'aimable'.
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Re: And we run til we've had enough

Sam 28 Mai 2016 - 16:54


Oui, Jack avait été gentil. Comme quoi, ça lui arrivait de temps à autre de ne pas être tout bougon. C'était peut-être à mettre sur le compte de l'instinct. En voyant la femme regarder par la fenêtre quelque chose au fond de lui lui murmurait que le groupe n'avait rien à craindre d'elle. Ils avaient mis un certain temps à s'approcher discrètement d'elle. Un temps pendant lequel elle était restée plantée devant la fenêtre. Elle était... Elle était comme une enfant, le matin de Noël, qui découvrait une montagne de cadeaux au pied d'un sapin somptueusement décoré comme elle en avait tant et tant rêvé et n'osait plus s'en approcher de peur de se réveiller. Elle était comme Jack, Skellington pas lui, observant les habitants de Christmas Town accrocher des guirlandes au sapin et s'embrasser sous le gui. Elle se retourna finalement et confirma bien vite ce que Matheson avait ressenti, cette impression qu'avec elle, ils étaient tranquille. Le brune avait l'air complètement exténuée, à bout de force. Tant physiquement que mentalement. Trempée jusqu'aux os, elle tremblait mais le scotto-américain n'aurait su dire si c'était le froid ou la peur d'avoir senti la machette de Carmen dans son dos. Peut-être un peu des deux ? Elle cherchait juste des gens. Elle ne leur voulait aucun mal. Et quelque chose dans sa voix faisait dire à l'homme qu'elle était honnête.

La latina le regarda d'un air bizarre. Qu'est-ce qu'elle avait encore celle-là ? Ah bah, voilà qu'elle invitait l'inconnue à rentrer. Pour une nana qui était prête lui découper la colonne vertébrale à coup de coupe-coupe une minute plus tôt, c'était un sacré revirement de situation. M'enfin... C'était pour le mieux. Faut dire que c'était pas trop dans les intentions de Jack de laisser leur inattendue trouvaille dehors. Oui, l'ancien ouvrier était souvent un peu rustre. Oui, il était souvent bougon. Oui, il était souvent aussi aimable qu'une porte de prison. Mais il n'en était pas moins un homme et pour lui, chasser la jeune femme de leur refuge aurait été... Immoral. Honteux. Oh non, ce n'était pas de la pitié que l'ours éprouvait à son égard. C'était quelque chose d'autre. Une sorte de sympathie et de compréhension. Elle avait été seule pendant longtemps. Lui aussi l'avait été. Peut-être dans une moindre mesure, peut-être plus, mais en tout cas, il l'avait été. Suffisamment longtemps pour se demander s'il restait encore d'autres vivants. Suffisamment longtemps pour se demander s'il ne perdait pas parfois la boule. Donc oui, même si elle ne semblait pas totalement convaincue, que Carmita soit d'accord pour la faire rentrer était une bonne chose. Jack n'avait pas vraiment envie de se prendre le chou maintenant. Puis ça l'aurait quand même un peu embêté de devoir faire rentrer la brune et de laisser l'amère indienne (oui c'est voulu) dehors histoire de lui faire les pieds.

- On va rentrer par derrière, annonça Jack directement après que la brune leur ait donné prénom et arme. Elle n'avait certainement pas besoin que toute la clique se ramène pour l'observer comme une bête de foire et l'assaillir de question. Les présentations pourront bien attendre un peu, expliqua l'homme. Se faisant, Jack ouvrit la marche jusqu'à la porte qui du jardin donnait dans la cuisine. Je m'occupe d'elle, fit-il à l'hispanique une fois à l'intérieur, t'as qu'à aller occuper les autres le temps qu'elle soit un peu plus prête. Sans poser de questions à Zoey, il ouvrit un placard et en sortit un petit réchaud à alcool qu'il alluma immédiatement avant de sortir une boîte de conserve d'un autre placard. Haricots. Je suppose que cela fait longtemps que tu n'as pas mangé un repas chaud, dit-il en versant le contenu de la boîte dans une casserole propre qu'il posa sur le feu. Suis-moi. On va te trouver de quoi te changer le temps que ça chauffe, tu vas choper la crève si tu restes comme ça. Matheson mena la femme dans un couloir qui rejoignait les escaliers conduisant à l'étage. Salle de bain, indiqua-t-il d'un geste de la main. Je t'amène des serviettes et des vêtements secs.

Jack trouverait bien quelque chose à lui refiler d'à peu près potable et à sa taille dans les affaires de l'ancienne maîtresse des lieux.
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Re: And we run til we've had enough

Sam 28 Mai 2016 - 17:26




Très sincèrement, si les deux ne voulaient pas d'elle, Zoey ne savait absolument pas ce qu'elle ferait. Où elle irait, comment elle ferait pour survivre encore quelques jours. Elle se doutait bien que ce genre de choses n'étaient en aucun cas leur problème. Certains groupes se comportaient ainsi et elle le comprenait parfaitement. Sauf que là, elle avait véritablement besoin d'eux. Simplement pour retrouver un peu d'espoir même s'ils refusaient de la nourrir ou de la garder.  Rien qu'à les entendre parler, ne serait-ce même qu'entre eux, Zoey s'était sentie revivre. Depuis des semaines elle n'entendait que des grognements. A tel point, qu'elle en entendant même dans son sommeil et parfois même lorsque aucun rôdeur ne se trouvait à proximité. Son esprit commençait à lui jouer des tours et elle avait bien peur de finir folle. Sans eux, sans leur aide, c'est ce qui arriverait. Il fallait à tout prix les convaincre. Elle était prête à accepter toutes les conditions du monde pour simplement se mettre au sec et discuter.

Elle avait expliqué ses intentions et elle était restée plantée là, les mains toujours en évidence, alors que l'eau lui dégoulinait sur le visage. Elle les fixait tour à tour, ses deux billes bleues trahissaient son angoisse à tel point qu'elle avait du mal à les regarder trop longtemps l'un ou l'autre. La brune s'adressa à elle en lui demandant ses armes avant de rentrer à l'intérieur pour terminer leur discussion. Zoey n'attendit même pas que l'inconnue termine sa phrase pour arracher maladroitement l'arme qui était coincée entre ses reins et lui tendre. « Zoey. » Souffla elle en baissant les yeux vers le sol tout en reculant un peu puisqu'elle s'était avancée pour donner son arme. Elle s'appelait donc Carmen et l'homme s'appelait Jack. En entendant le prénom de l'homme, Zoey eut le réflexe de lever les yeux dans sa direction. C'était lui qui s'occupait d'elle désormais puisqu'il envoyait Carmen s'occuper des autres. Docilement, elle se mit à le suivre Jack l'intérieur. Une cuisine. Comme l'homme ne l'avait pas invité à s'asseoir ou à se débarrasser de ses affaires trempées, Zoey préféra rester totalement immobile pendant que lui, s'affairait à sortir un réchaud et que, visiblement, il lui préparait à manger. Sur le moment, elle se sentit presque gênée. Il n'avait pas à ce donner cette peine pour elle. Froide, la conserve lui aurait été tout autant.

Elle ne savait pas quoi dire. Même si Jack s'adressait à elle, elle n'osait presque pas lui répondre. Sans doute de peur de dire quelque chose qu'il ne fallait pas et qu'elle soit renvoyée dehors illico presto. « Merci.. » Dit elle, à peine audible en le regardant vider la conserve dans la casserole. Elle n'arrivait pas à y croire. Après avoir mis une casserole sur le feu voilà qu'il lui demandait de le suivre jusqu'à l'étage pour lui donner des vêtements propres. C'était presque trop, trop comparé à ce qu'elle avait pu imaginé lorsqu'elle observait le groupe à travers la fenêtre. Avant de s'avancer, Zoey posa son sac à dos sur le sol. Au moins, elle leur assurait qu'elle ne profiterait pas d'un moment où elle se retrouverait seule pour sortir une arme cachée ou quoi que ce soit d'autre. « Je le laisse là. Vous pouvez fouiller.. » Elle aurait pu continuer en disant qu'il n'y avait pratiquement rien à l'intérieur mais elle voulait pas couper Jack dans son élan vers des vêtements secs.

Lorsqu'il lui désigna la salle de bain et qu'il s'éclipsa pour aller récupérer vêtements et serviette, Zoey entra dans la pièce en laissant volontairement la porte ouverte. De toute façon elle n'avait pas encore de quoi se changer et comme ça, il pourrait directement entré lorsqu'il lui ramènerait tout ça. Aussi, il ne l'avait pas autorisé à fermer la porte. C'était con, mais Zoey aurait attendu la permission pour tout. Sa seule liberté fut d'avancer jusqu'au miroir accroché au dessus du lavabo et d'observer son propre reflet. Ce n'était pas beau à voir. Lentement, elle fit glisser la fermeture de son manteau rouge. Le décoller de sa peau trempée fut presque douloureux tant le tissu était froid. Chaque mouvement lui provoquait une grimace de douleur supplémentaire. Entre les courbatures, les bleus qu'elle se tapait un peu partout sur les bras et les vêtements glacés, elle était persuadée qu'elle mettrait au moins vingt bonnes minutes à se changer entièrement.

Jack réapparut lorsqu'elle retira son pull et qu'elle laissa échapper un gémissement douloureux. Comme promis, il lui apportait serviettes et vêtements. Impossible d'articuler quoi que ce soit pour elle alors qu'il lui tendait la pile et qu'elle posa les mains dessus. Elle aurait voulu le remercier, encore. Mais à la place, elle hocha lentement la tête, ses yeux grands ouverts mais encore tremblants. Elle ne bougea pas jusqu'à ce qu'il quitte la pièce en refermant la porte derrière lui. Contre toute attente, la brune ne se jeta pas sur les vêtements. Encore un peu secouée par tout ce qui venait de se passer, elle préféra aller doucement s'asseoir sur le rebord de la fenêtre pour se laisser le temps de réaliser.

Et elle se mit à pleurer. Les yeux rivés vers le plafond, elle remerciait le bon dieu pour tout ce qui lui arrivait. Elle pleurait de soulagement, de reconnaissance. Mais elle ne pouvait pas s'éterniser. D'un revers de main, elle essuya les larmes qui coulaient le long de ses joues puis elle se redressa pour attraper la première serviette qu'elle enroula directement sur sa tête.

Comme prévu, retirer tout ces vêtements fut une véritable torture. Elle les essora, un par un, au dessus du lavabo pour finalement les replier, même encore mouillés. Les cheveux un peu plus sec,  vêtue du t-shirt et ldu gros gilet en maille que lui avait donné Jack, elle sortit de la salle d'eau. Du haut de l'escalier, elle put entendre les nombreuses voix qui se trouvaient au rez-de-chaussé. Sans doute que Carmen devait les occuper, comme l'avait dit Jack peu avant de rentrer dans la maison. Dans tous les cas, personne ne l'avait invité à rejoindre le salon ou a aller se présenter auprès des autres donc, elle reprit simplement le chemin vers la cuisine.

Elle retrouva Jack qui déposait justement une assiette pleine sur la table. Encore un peu hésitante, elle s'avança jusqu'à la chaise qui se trouvait en face et s'y installa. Mais avant de toucher au repas, elle préféra dire quelque chose. « Merci pour.. » Dit elle en tirant un peu sur le gilet légèrement trop grand pour elle. « Tout ça.. » Termina finalement Zoey en désignant aussi l'assiette tout en adressant un sourire à l'homme. Elle se décrispait un peu. Mais comme Carmen était elle aussi de retour, ce n'était pas sûr qu'elle continue. Sans doute parce qu'elle espérait obtenir la sympathie de la brune, elle désigna son sac. « Prenez. J'ai deux conserves à l'intérieur. Ça remboursera celle que vous avez fait chauffé pour moi. » Mais sa mine se referma d'un coup et leva une main pour arrêter Carmen dans son élan. « Vous pouvez prendre tout ce qu'il y a dedans. Il faut juste que je récupère la boite en acier. » Volontairement, Zoey n'avait pas balancé qu'elle devait récupérer ses médicaments. Avec un peu de chance, ils n'iraient pas voir ce que la petite boite renfermait.

Ou pas.

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