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Don't Worry. Be Happy.
Sam 7 Mai 2016 - 22:46
« Putain de merde ! » Je sais pas ce que j’ai foutu mais visiblement ma main n’a pas tellement apprécié que je force un peu trop sur une vieille palette en bois, destinée au renforcement des barricades. La paume de ma main a dû riper sur une vieille vis ou un clou qui traînait là. Résultat : une belle petite entaille qui saigne pas mal. C’est ma journée… Super. « Tu devrais peut-être aller montrer ça à l’infirmerie… Ça n’a pas l’air méchant. Mais on sait jamais, tu pourrais te choper une infec… » Me dit alors un jeune homme d’une vingtaine d’année, visiblement inquiet. Mais je ne le laisse pas terminer. « Oui, oui, oui ! Je sais ! J’suis pas con… Des bobos comme ça, j’en ai soigné des centaines avant, alors tu seras gentil… Tu retournes aider les autres… » Et tu la fermes… Ces derniers mots je les garde pour moi. Calme, Kendale… Il voulait seulement aider. Je secoue la tête avant de lui donner une légère tape sur l’épaule. Puis je reprends « Désolé mec, t’as raison, j’vais aller montrer ça. J’voulais pas m’énerver. » Les événements de février ont beau être loin dernière nous, je suis toujours à cran. Assurer la sécurité des habitants du lycée n’est pas une mince affaire. Avec Jaden et le Caporal Fitzgerald, nous faisons tout notre possible pour que le camp soit le plus sûr possible mais forcément… Il faudrait encore mettre en place beaucoup de choses pour qu’il le soit davantage. Pendant combien de temps serons-nous à l’abri ici ? Le plus longtemps possible, je l’espère… Il le faut.
« Continuez sans moi ! De toute façon, ça va bientôt être l’heure d’aller déjeuner. Faites gaffe à ne pas vous blesser… » Bêtement… Ouais parce que franchement, j’ai l’air d’un con avec ma main en sang. Je laisse mes coéquipiers derrière moi et je m’en vais en soupirant. Comme si j’avais besoin de ça. Le seul point positif, c’est le temps. Cela fait quelques jours que la météo est devenue bien plus clémente. La neige et le froid ont laissé place à des températures bien plus douces et il semblerait que le soleil se fasse bien plus présent dans les semaines qui arrivent. Ça fera certainement du bien à tout le monde. M’enfin, beau temps ou pas, ces foutus macchabés restent toujours bels et bien présents à l’extérieur. Tout autour du camp… Alors se réjouir du retour du printemps ? Bref…
Je poursuis ma route jusqu’à l’infirmerie, saluant les personnes qui me sont familières, offrant quelques sourires réconfortants. Faut dire que notre nombre s’est considérablement réduit depuis février. Beaucoup de civils ont perdu des proches, des familles ont perdus certains de leurs membres, voire plusieurs. C’est difficile pour tout le monde de surmonter tout ça. Vu le contexte, il a fallu mettre tout ça de côté très rapidement pour tout reconstruire. Ou du moins essayer. Il est vrai que je me sens bien plus utile maintenant mais bon, tout ça a un goût amer. Nous, nous avons eu beaucoup de chance avec Emerson et Kaycee. Nous avons été réunis peu avant le conflit avec les militaires et nous nous en sommes sortis tous les trois. Malgré quelques blessures superficielles, nous n’avons pas été tellement atteint, physiquement en tout cas. Parce que si moi, je tiens plutôt bien le coup, je sais que ce n’est pas forcément évident pour Emerson et Kaycee. Mais je ne suis pas sûr qu’elles soient encore prêtes à en reparler, même après plusieurs semaines. Pourtant, ça serait bien…
Une fois arrivé à l’infirmerie, je salue Ian avant de lui demander si Emerson est dans le coin. Il me dit qu’elle est en train de s’occuper de quelqu’un, qu’elle ne devrait pas en avoir pour longtemps. Je pourrais m’occuper de ma blessure tout seul, mais j’ai envie de la voir… Même si nous occupons à présent une ancienne salle de classe, tous les trois, j’ai l’impression que nous ne passons pas beaucoup de temps ensemble. Elle à l’infirmerie, moi à m’occuper de la sécurité du camp et de l’entraînement des civils avec Fitzgerald. Comme une impression de déjà-vu… Comme dans notre vie d’avant, pris par nos responsabilités. Alors peut-être que cette blessure n’est pas une mauvaise chose ? J’attends dans le couloir, qu’elle ait terminé avec son patient. J’suis pas certain qu’elle soit très contente de me trouver avec la main en sang… M’enfin, j’ai connu pire… A cette pensée, je ne peux m’empêcher de sourire et de repenser à mon long séjour à l’hôpital, il y a plusieurs années…
- Kendale J. Barnett
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Re: Don't Worry. Be Happy.
Dim 8 Mai 2016 - 11:26
Tiens toi tranquille quelques jours, le temps que ça cicatrise mieux. Si tu penses que tes points ont sauté, n'hésite pas à venir me voir.
Sa vie d'avant lui manquait. Énormément. Cruellement.
Emerson offrit un sourire à son patient actuel, le laissant repartir après l'avoir remercié pour son travail. Après tout, c'était la moindre des choses qu'elle pouvait faire pour aider ici. Elle était utile au moins, précieuse comme n'arrêtait pas de lui répéter Carter, ou même Billy, quand elle était encore au Kindred Hospital. Cette partie de sa vie ne lui manquait pas, absolument pas même, mais celle avant encore celle-ci, bien avant, quand ils étaient encore dans leur maison, qu'ils se retrouvaient le soir et qu'ils vivaient le plus normalement possible, elle... C'était affreux.
Maintenant qu'elle se retrouvait seule dans la pièce, la blonde poussa un long soupir. Tous les gestes qu'elle faisait étaient devenus mécaniques, forcés, obligés. Elle ne croyait plus en grand chose et ne pouvait que se dire qu'elle méritait cette fadeur qu'était devenue son quotidien. Il n'y avait rien pour lui remonter le moral ou lui redonner un vrai sourire sincère, pas même le secret qu'elle partageait avec Maxine à propos de sa grossesse en cours. Se réjouir de choses qui, avant, lui auraient arraché des larmes de bonheur, étaient devenu un calvaire sans non.
Ils étaient toujours obligés d'envisager le pire. Et ils vivaient dans un lycée. Quelques mois plus tôt, Emerson avait presque promis à Kaycee qu'ils feraient tout pour améliorer leurs situations. Ne plus être obligés de vivre dans un lycée aurait été la première étape logique à tout ça. Mais finalement, non. Ils étaient obligés de perdurer ici, beaucoup moins nombreux qu'à la base. Et devoir repasser quasiment tous les jours dans ces couloirs où elle avait failli perdre son époux, sa famille, et où tant de gens avaient perdu leurs proches, c'était... Un cauchemar.
Un cauchemar qu'elle vivait éveillé, un peu comme lorsque l'épidémie a frappé, et tout ça. Maintenant, elle devait survivre dans ces lieux, avec des gens de son quotidien d'avant, en ayant fait ce qu'elle avait fait, avec sa conscience à vif depuis cette événement tragique. En se lavant les mains, Emerson avait beaucoup de mal à éviter les miroirs. A éviter le fait de pouvoir se voir, s'admirer, et se sentir encore plus coupable d'être en vie. Si son geste avait été des plus importants pour la survie de Meg qui était partie désormais, et surtout de sa petite fille, c'était difficile de se supporter dans son reflet.
Mais elle fut coupée dans ses pensées quand Ian vint lui dire que son mari l'attendait. La blonde fit comme si de rien, ajoutant juste qu'elle devait ranger et elle irait le voir. Elle fit au plus vite, songeant au fait que Kendale devait lui faire une surprise, lui proposer un moment à deux peut-être. Mais quand elle arriva dans le couloir après avoir ordonné l'infirmerie avec soin, et qu'elle tomba nez à nez avec son époux, elle fut un peu surprise de voir sa main en sang et l'air contrit de son mari. Pas vraiment une surprise, il avait besoin d'elle.
On va s'occuper de ça d'abord, et je te gronderais après pour que tu fasses attention, dit-elle avec un petit sourire en coin.
Elle lui tourna le dos et l'invita à rentrer et à s'installer. Sauf qu'au fond, voir qu'il s'était blessé, encore, ça lui arrachait le cœur à chaque fois systématiquement. Ici, elle faisait tout son possible pour ne pas craquer, et ne pas le disputer très fort, lui péter un scandale dans cette pièce où tout le monde pourrait les entendre... Elle n'en avait pas la foi en fait.
Comment tu t'es fait ça ? Demanda-t-elle en venant admirer la plaie, les sourcils froncés. Les barricades ? Suggéra-t-elle comme solution, relevant ses yeux clairs vers ceux de Kendale.
Sa vie d'avant lui manquait. Énormément. Cruellement.
Emerson offrit un sourire à son patient actuel, le laissant repartir après l'avoir remercié pour son travail. Après tout, c'était la moindre des choses qu'elle pouvait faire pour aider ici. Elle était utile au moins, précieuse comme n'arrêtait pas de lui répéter Carter, ou même Billy, quand elle était encore au Kindred Hospital. Cette partie de sa vie ne lui manquait pas, absolument pas même, mais celle avant encore celle-ci, bien avant, quand ils étaient encore dans leur maison, qu'ils se retrouvaient le soir et qu'ils vivaient le plus normalement possible, elle... C'était affreux.
Maintenant qu'elle se retrouvait seule dans la pièce, la blonde poussa un long soupir. Tous les gestes qu'elle faisait étaient devenus mécaniques, forcés, obligés. Elle ne croyait plus en grand chose et ne pouvait que se dire qu'elle méritait cette fadeur qu'était devenue son quotidien. Il n'y avait rien pour lui remonter le moral ou lui redonner un vrai sourire sincère, pas même le secret qu'elle partageait avec Maxine à propos de sa grossesse en cours. Se réjouir de choses qui, avant, lui auraient arraché des larmes de bonheur, étaient devenu un calvaire sans non.
Ils étaient toujours obligés d'envisager le pire. Et ils vivaient dans un lycée. Quelques mois plus tôt, Emerson avait presque promis à Kaycee qu'ils feraient tout pour améliorer leurs situations. Ne plus être obligés de vivre dans un lycée aurait été la première étape logique à tout ça. Mais finalement, non. Ils étaient obligés de perdurer ici, beaucoup moins nombreux qu'à la base. Et devoir repasser quasiment tous les jours dans ces couloirs où elle avait failli perdre son époux, sa famille, et où tant de gens avaient perdu leurs proches, c'était... Un cauchemar.
Un cauchemar qu'elle vivait éveillé, un peu comme lorsque l'épidémie a frappé, et tout ça. Maintenant, elle devait survivre dans ces lieux, avec des gens de son quotidien d'avant, en ayant fait ce qu'elle avait fait, avec sa conscience à vif depuis cette événement tragique. En se lavant les mains, Emerson avait beaucoup de mal à éviter les miroirs. A éviter le fait de pouvoir se voir, s'admirer, et se sentir encore plus coupable d'être en vie. Si son geste avait été des plus importants pour la survie de Meg qui était partie désormais, et surtout de sa petite fille, c'était difficile de se supporter dans son reflet.
Mais elle fut coupée dans ses pensées quand Ian vint lui dire que son mari l'attendait. La blonde fit comme si de rien, ajoutant juste qu'elle devait ranger et elle irait le voir. Elle fit au plus vite, songeant au fait que Kendale devait lui faire une surprise, lui proposer un moment à deux peut-être. Mais quand elle arriva dans le couloir après avoir ordonné l'infirmerie avec soin, et qu'elle tomba nez à nez avec son époux, elle fut un peu surprise de voir sa main en sang et l'air contrit de son mari. Pas vraiment une surprise, il avait besoin d'elle.
On va s'occuper de ça d'abord, et je te gronderais après pour que tu fasses attention, dit-elle avec un petit sourire en coin.
Elle lui tourna le dos et l'invita à rentrer et à s'installer. Sauf qu'au fond, voir qu'il s'était blessé, encore, ça lui arrachait le cœur à chaque fois systématiquement. Ici, elle faisait tout son possible pour ne pas craquer, et ne pas le disputer très fort, lui péter un scandale dans cette pièce où tout le monde pourrait les entendre... Elle n'en avait pas la foi en fait.
Comment tu t'es fait ça ? Demanda-t-elle en venant admirer la plaie, les sourcils froncés. Les barricades ? Suggéra-t-elle comme solution, relevant ses yeux clairs vers ceux de Kendale.
What a lovely day.
- Maxine E. Reynolds
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Re: Don't Worry. Be Happy.
Dim 8 Mai 2016 - 14:37
La blessure me lance un peu, j’y jette un œil, ça n’a pas l’air trop profond. Les minutes passent, j’attends tranquillement qu’Emerson ait terminé avec son patient. Je sais que ça ne va pas l’enchanté de me voir comme ça, j’espère seulement qu’elle ne sera pas trop en colère après moi. Pour dire vrai, je n’ai pas vraiment envie de me prendre la tête avec elle, non, surtout pas… Pourtant, lorsqu’elle apparaît enfin dans le couloir, je vois bien que ça la contrarie de me voir, ainsi blessé. Une légère moue se dessine sur mes lèvres et je me contente d’hausser doucement les épaules. Une blessure stupide, pas très grave certes, mais je comprends vite qu’elle n’avait pas besoin de ça. Elle essaye de le prendre au mieux, tentant une once d’humour mais je vois bien qu’elle finira bien par me faire la morale. Je réponds à son sourire sans rien dire de plus, me contentant de la suivre dans la pièce voisine. Je remarque tout suite l’ordre qui règne dans la salle de soin, elle a toujours été très pointilleuse sur tout ça, je la reconnais bien. Tout le contraire de moi, qui a toujours eu tendance à avoir un petit côté bordélique…
Je m’installe sur le bord de la table d’examen, tendant la main à Emerson pour qu’elle regarde ma blessure avec plus d’attention. Elle me demande ensuite comment j’ai fait ça, trouvant tout de suite l’endroit où j’ai pu me faire ça. « Oui. » Je réponds d’une voix calme et posée, j’hésite à dédramatiser tout de suite la situation… Lui dire que ce n’est pas grave, que j’ai vu pire. Et pourtant, je me retiens. Je sais très bien que ça ne lui plaira pas. Parce qu’aujourd’hui, nous risquons chaque jour notre vie et qu’elle n’a pas envie qu’il m’arrive quelque chose, ni à moi, ni à Kaycee. Alors, je lui explique simplement « J’étais en train de m’occuper d’une palette de bois et ma main a dérapé sur un clou, ‘fin un truc comme ça… » Le truc con, quoi. Cela aurait pu arriver à n’importe qui et c’est tombé sur moi. Je soupire doucement, relevant les yeux vers Emerson alors qu’elle observe toujours la plaie. Elle paraît fatiguée, encore… Pas étonnant, vu tout le temps qu’elle passe à l’infirmerie. Cependant, je ne peux m’empêcher de penser que, malgré ses traits tirés, elle est toujours aussi magnifique.
« J’aurais pu m’en occuper seul je pense… Mais j’me suis pris un peu la tête avec un type de mon équipe qui m’a dit d’aller montrer ça à l’infirmerie. J’me sens con de m’être emporté d’ailleurs, parce qu’il voulait m’aider. M’enfin, tu sais comment je suis… » Vu le cinéma que j’avais fait le jour où nous nous étions rencontré à l’hôpital, quand elle s’était occupée mes blessures… Envoyant chier les infirmiers parce que je voulais me barrer de ma chambre… Puis bon, elle sait très bien le caractère de merdre que je peux avoir quand j’suis agacé. Et ça, c’est tout à fait le genre de situation qui me gonfle rapidement. « Alors me voilà… Je préfère que tu regardes, c’est plus prudent. » J’aurais peut-être dû éviter de lui dire que l’idée de soigner ça tout seul m’avait traversé l’esprit… Tant pis, je l’avais dit. Dans tous les cas, elle aurait fini par être au courant de toute façon, un pansement à la main, ça se serait vu tout de suite. Puis bon, c’est elle la pro… Aussi bien y’a un peut-être un éclat de bois ou une autre connerie à enlever de la plaie. « Faudrait que je regarde si y’a des gants de protection quelque part… Quitte à en parler aux équipes de ravitaillement, et leur dire d’en ramener s’ils en trouvent un jour… Ça éviterait que ça arrive aux autres… » Et surtout, ça m’éviterait des problèmes avec Emerson.
Ne la quittant pas des yeux, je finis par lui demander « Alors Docteur Mackensie ? Qu’est-ce que vous en pensez ? » J’espère que ma tentative pour la détendre un peu va fonctionner. Mais je ne suis pas forcément très sûr de moi, sur ce coup là…
- Kendale J. Barnett
- Survivor
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Re: Don't Worry. Be Happy.
Dim 8 Mai 2016 - 14:56
Elle s'installa à côté de Kendale et regarda la plaie avec attention. La coupure ressemblait plus à une déchirure. Quelques points, et ça ne laisserait peut-être pas de cicatrice. La blonde écouta juste son époux avec attention, alors qu'il lui expliquait qu'il avait ripé sur un clou en s'occupant des palette de bois pour la barricade. Des blessures comme celle-ci, elle avait vraiment l'impression d'en avoir vu une bonne centaine en quelques jours tellement elles étaient courantes. Heureusement, sa fille Kaycee n'avait pour l'instant pas eu de problèmes de ce genre, même si elle s'occupait d'aider là-bas du mieux qu'elle le pouvait.
Je fais faire des points et un bandage, ça suffira sûrement, dit-elle à son époux avec un sourire qui se voulait rassurant.
Il lui avoua s'être un peu emporté vis-à-vis de celui qui s'était inquiété pour lui sur place. Elle haussa simplement les épaules en le reconnaissant bien là. C'était Kendale, oui. Un peu trop spontané parfois, qui prenait pas tout à fait le temps de réfléchir avant d'agir. Il avait été pompier, ce qui faisait qu'heureusement il avait toujours les bons gestes en premier réflexe. Simplement, il avait été aussi élevé par son père, qui lui était loin d'être un tendre. Et les premiers mots qu'il sortait étaient rarement les plus agréables sous l'énervement.
La suite des déclarations de Kendale lui plut bien moins cependant, puisqu'elle manqua de lui renverser le désinfectant dans toute sa blessure en l'écoutant parler. « Tu veux encore sortir ? » Demanda-t-elle de but en blanc. Difficile de cacher que l'idée ne lui plaisait pas des masses, vu le ton qu'elle avait pris spontanément. Sortir, encore. Aller dehors, risquer sa vie, pour une expédition et des gants de protection ? Hors de question que son mari mette sa peau en jeu pour des gants bon sang ! « On a bien assez de points pour en faire à tout le monde si vous vous blessez encore, ça ira jusqu'à la fin de la construction, pas besoin d'aller dehors pour ça. » Et la deuxième partie de sa réponse fut malheureusement pour lui bien plus sèche que prévu.
Elle s'en voulut l'instant d'après. Kendale n'allait probablement pas comprendre ce qu'il lui prenait. Ou si, il comprendrait, mais viendrait après lui expliquer que c'était plus prudent, nécessaire, voire indispensable, et blablabla. Des choses qu'Emy n'avait aucune envie d'entendre.
Elle avait un avis très arrêté sur toutes ces choses, et sans doute que la déprime qu'elle essuyait ces derniers temps n'aidait pas à être plus ouverte d'esprit. Mais dans ce lycée, elle se sentait mal, et dehors, elle en avait la trouille. Elle avait eu si peur de ne pas voir revenir son mari pour une révolte qui n'avait pas vraiment arrangé leurs conditions de vie, qu'elle s'en voulait énormément de tout ça. Kendale, lui, était déjà dans son élément apparemment. Il s'y faisait, il acceptait, il évoluait. Mais pas elle. Pas comme ça.
La blonde prit juste soin de ne rien dire et de désinfecter la plaie avant de commencer à recoudre les chairs. Un point, puis un second et un troisième, elle termina ça très rapidement et avec une expertise toute naturelle maintenant pour elle. Difficile de ne pas voir l'application qui avait fait son succès dans son travail. Pourtant, c'était aussi sa douceur qui lui avait valu le poste qu'elle occupait au Kindred auprès des enfants. Une douceur toute maternelle que son mari adorait pourtant, et qu'elle n'était plus vraiment capable d'offrir à quique ce soit ici. Elle faisait des efforts, mais c'était toujours compliqué. Trop compliqué.
N'utilise pas trop ta main dans les jours à venir, pour laisser guérir.
Elle lui dit ça fermement, même si elle savait qu'avec son époux, c'était comme parler dans le vide à ce sujet. Il allait tout faire pour la contrarier à ce propos et ne pas laisser la nature faire son œuvre. Et ça n'avait rien d'étonnant, elle le connaissait sur le bout des doigts.
Je fais faire des points et un bandage, ça suffira sûrement, dit-elle à son époux avec un sourire qui se voulait rassurant.
Il lui avoua s'être un peu emporté vis-à-vis de celui qui s'était inquiété pour lui sur place. Elle haussa simplement les épaules en le reconnaissant bien là. C'était Kendale, oui. Un peu trop spontané parfois, qui prenait pas tout à fait le temps de réfléchir avant d'agir. Il avait été pompier, ce qui faisait qu'heureusement il avait toujours les bons gestes en premier réflexe. Simplement, il avait été aussi élevé par son père, qui lui était loin d'être un tendre. Et les premiers mots qu'il sortait étaient rarement les plus agréables sous l'énervement.
La suite des déclarations de Kendale lui plut bien moins cependant, puisqu'elle manqua de lui renverser le désinfectant dans toute sa blessure en l'écoutant parler. « Tu veux encore sortir ? » Demanda-t-elle de but en blanc. Difficile de cacher que l'idée ne lui plaisait pas des masses, vu le ton qu'elle avait pris spontanément. Sortir, encore. Aller dehors, risquer sa vie, pour une expédition et des gants de protection ? Hors de question que son mari mette sa peau en jeu pour des gants bon sang ! « On a bien assez de points pour en faire à tout le monde si vous vous blessez encore, ça ira jusqu'à la fin de la construction, pas besoin d'aller dehors pour ça. » Et la deuxième partie de sa réponse fut malheureusement pour lui bien plus sèche que prévu.
Elle s'en voulut l'instant d'après. Kendale n'allait probablement pas comprendre ce qu'il lui prenait. Ou si, il comprendrait, mais viendrait après lui expliquer que c'était plus prudent, nécessaire, voire indispensable, et blablabla. Des choses qu'Emy n'avait aucune envie d'entendre.
Elle avait un avis très arrêté sur toutes ces choses, et sans doute que la déprime qu'elle essuyait ces derniers temps n'aidait pas à être plus ouverte d'esprit. Mais dans ce lycée, elle se sentait mal, et dehors, elle en avait la trouille. Elle avait eu si peur de ne pas voir revenir son mari pour une révolte qui n'avait pas vraiment arrangé leurs conditions de vie, qu'elle s'en voulait énormément de tout ça. Kendale, lui, était déjà dans son élément apparemment. Il s'y faisait, il acceptait, il évoluait. Mais pas elle. Pas comme ça.
La blonde prit juste soin de ne rien dire et de désinfecter la plaie avant de commencer à recoudre les chairs. Un point, puis un second et un troisième, elle termina ça très rapidement et avec une expertise toute naturelle maintenant pour elle. Difficile de ne pas voir l'application qui avait fait son succès dans son travail. Pourtant, c'était aussi sa douceur qui lui avait valu le poste qu'elle occupait au Kindred auprès des enfants. Une douceur toute maternelle que son mari adorait pourtant, et qu'elle n'était plus vraiment capable d'offrir à quique ce soit ici. Elle faisait des efforts, mais c'était toujours compliqué. Trop compliqué.
N'utilise pas trop ta main dans les jours à venir, pour laisser guérir.
Elle lui dit ça fermement, même si elle savait qu'avec son époux, c'était comme parler dans le vide à ce sujet. Il allait tout faire pour la contrarier à ce propos et ne pas laisser la nature faire son œuvre. Et ça n'avait rien d'étonnant, elle le connaissait sur le bout des doigts.
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- Maxine E. Reynolds
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Re: Don't Worry. Be Happy.
Dim 8 Mai 2016 - 22:41
Bon, je m’en sors plutôt bien. Quelques points, un pansement, elle s’en occupera très bien, je n’ai pas à m’en faire. Emerson a toujours été très consciencieuse dans son boulot, patiente, agréable, douce, pas étonnant qu’elle ait fini dans le service de pédiatrie. Elle a toujours été formidable avec ses patients, elle a dû voir des choses horribles d’ailleurs… Les enfants malades, ça ne devait pas être évident tous les jours. Ce n’était pas tellement le thème de nos discussions, une fois rentrés à la maison. Généralement, je lui demandais si la journée s’était bien passé, elle me posait la même question. Mais il était rare que nous parlions en détails de ses patients ou des personnes que j’avais secouru.
Puis brusquement, son ton change alors qu’elle s’apprête à désinfecter la plaie, après lui avoir parler de mon idée de gants de protection. Je prends un air surpris, ne comprenant pas vraiment pourquoi elle s’emporte ainsi. Elle me demande si je veux encore sortir. Je lui réponds « Non. Emy’, j’ai pas … » Dit ça… Elle ne me laisse pas le temps de continuer. Et voyant qu’elle semble agacée par tout ça, je la laisse parler. Moi qui pensais que ça pourrait être judicieux, que ça éviterait d’avoir des blessés supplémentaires à gérer à l’infirmerie… Voilà qu’elle me dit qu’elle préfère avoir des points de suture à faire plutôt que de voir des personnes sortir, risquer leur vie. Elle ne veut pas que je prenne de risques inutiles pour ça… Je reste silencieux un instant. Visiblement, elle n’a pas envie de me voir sortir du lycée. Elle n’a pas l’air de le supporter. Et je comprends finalement où elle veut en venir. Dehors, je sais bien que c’est dangereux, qu’il y a des risques… Je sais que c’est ça qui l’inquiète. Mais avons-nous vraiment le choix ? Nous ne pouvons pas rester éternellement à l’intérieur de ces murs, nous avons besoin de matériel, de vivres, de médicaments… Les gens, ici, comptent sur des types comme moi. J’ai eu la chance de sortir en un seul morceau de ce bain de sang qui a été fatal pour beaucoup de gens en février. Je suis capable d’aider, de les protéger. Et c’est ça qui me permet d’avancer, de tenir bon, de reconstruire quelque chose... Maintenant que les militaires ne sont plus là pour tout gérer, pour imposer leurs lois, je me sens bien mieux. Mais pour Emerson, la vie ici, est bien plus compliquée à supporter. Pourtant… Sauver des gens, c’est ce que j’ai toujours fait de mieux, alors c’est difficile pour moi de ne pas m’investir ici…
Je ne dis rien de plus, la laissant désinfecter la blessure et faire trois points. Elle fait ça avec une grande dextérité, je ne sens presque rien. Cela ne lui prend que quelques minutes, et déjà le bandage est terminé. Puis, d’une voix ferme, elle me met en garde. M’expliquant de ne pas trop utiliser ma main blessée dans les jours à venir. « Oui, j’vais essayer… » Elle sait très bien que je ne peux pas rester immobile, à ne rien faire. Je plonge mon regard dans le sien, tentant pourtant de lui faire comprendre que je ferai attention. Je vois bien qu’elle ne va pas bien. Alors de ma main valide, j’attrape la sienne. Puis tout en me remettant debout, je finis par l’attirer contre moi pour l’enlacer… « Eh… C’est d’accord, personne ne sortira pour aller chercher ces fichus gants. C’est pas ce que je voulais dire, c’était juste pour y penser… Si jamais, quelqu’un en voyait quelque part, un jour… » Il doit bien en avoir à traîner quelque part dans le lycée… Non, je ne compte pas sortir juste pour ça. Elle ne doit pas s’en faire. Je sais que c’est difficile, que ça doit la rendre folle de me voir sortir… J’ai envie de lui dire que je fais toujours très attention quand je suis à l’extérieur, que je ne prends plus de risques inutiles comme avant. Hors de question qu’il m’arrive quelque chose et qu’elle se retrouve seule avec Kaycee. Je resserre mon étreinte avant de déposer un baiser sur son front. « Je ferai attention. T’en fais pas… »
- Kendale J. Barnett
- Survivor
- Casier judiciaire
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Re: Don't Worry. Be Happy.
Lun 9 Mai 2016 - 17:04
Elle avait l'impression que ça faisait des mois que son mari ne l'avait pas prise dans ses bras. Qu'elle se retrouve blottit contre lui, un peu surprise certes, mais soudainement sentant un petit bonheur diffus naître dans le creux de son ventre. Elle releva les yeux vers lui pour les planter dans ceux de Kendale, et lui fit un petit sourire triste. Il lui dit alors que personne ne sortirait pour aller chercher des gants, qu'il ne voulait pas dire ça, qu'il ne faisait qu'y penser et rien de plus. Sauf qu'à nouveau, Emy sentit une pointe lui percer les poumons.
Ce n'était jamais qu'y penser. Ce n'était jamais des idées en l'air balancé sur le ton de la discussion. Elle le connaissait depuis assez longtemps pour savoir qu'il ressortirait dehors, que ça soit pour des gants ou pour autre chose, et pour la blonde, c'était principalement ça le problème. Et que la moindre petite chose soit désormais un prétexte pour aller mettre sa vie en jeu dehors, ça la rendait parfaitement folle. C'était déjà le cas du temps où elle était encore au Kindred Hospital, où ceux qui la protégeaient risquaient tout pour elle, et où elle ne pouvait qu'imaginer ce que faisait Kendale ici. Maintenant qu'elle y assistait, de ses yeux et qu'elle avait encore moins de prises sur ce que pouvait faire son époux, c'était encore pire qu'une torture.
La blonde eut un petit soupir qu'elle ne réussit pas à réprimer. A mi-chemin entre le soulagement bien heureux de savoir que Kendale ferait attention, et l'inquiétude constamment présente en son sein depuis qu'elle le connaissait. Faire attention ne suffisait plus désormais alors... Qu'est-ce qu'elle pouvait dire ? De toute façon, son époux avait des responsabilités, et surtout il n'en faisait bien qu'à sa tête.
Mais c'était plus ancré que ça encore, plus profond.
Je ne me sens pas bien ici, Kendale, avoua-t-elle d'une voix blanche en évitant soigneusement le regard de son époux, piteuse d'enfin admettre ça devant quelqu'un. Je n'aime pas cette endroit. Et ta fille non plus.
Une semaine après la révolte, Emy avait fait une promesse à Kaycee qui lui semblait sur l'instant parfaitement évidente. Personne ne pourrait résider ici après ce qu'il s'y était passé. Trop de sang imprégnait le parquet, trop de morts avaient circulé dans les couloirs, il s'y était produit trop de crimes pour que quiconque aient envie de perdurer dans les murs de ce lycée. Elle s'était dit alors que c'était évident pour tout le monde, et qu'ils finiraient par trouver un autre endroit où résider tous ensemble. Mais depuis, rien n'avait été fait. Excepté le fait qu'il était sûr, désormais, qu'ils allaient perdurer ici un peu plus longtemps vu l'agencement que prenait les lieux.
Mais elle ne pouvait cesser de se demander comment les autres arrivaient à vivre ici après tout ce qu'il s'y était déroulé. Emy s'interrogeait, sans cesse, sans réussir à trop dormir la nuit, se voyant exactement presser deux ou trois fois la détente de l'arme que sa propre fille lui avait ramené, à l'endroit exact où ça s'était produit. C'était un cauchemar. Pour elle. Et elle ne comprenait pas pourquoi il n'en était pas de même pour tous les autres qui avaient été obligé de faire ça. Comment faisaient-ils ? Tuer des morts, c'était une chose. Mais tuer des vivants ! Elle n'en revenait pas d'avoir réussi à accomplir ça alors qu'elle avait consacré sa vie entière à prendre soin des autres et à lutter contre la mort...
Et à propos de Kaycee, il faudrait qu'on parle d'elle... Et de comment elle va grandir dans ce monde maintenant.
Ce n'était jamais qu'y penser. Ce n'était jamais des idées en l'air balancé sur le ton de la discussion. Elle le connaissait depuis assez longtemps pour savoir qu'il ressortirait dehors, que ça soit pour des gants ou pour autre chose, et pour la blonde, c'était principalement ça le problème. Et que la moindre petite chose soit désormais un prétexte pour aller mettre sa vie en jeu dehors, ça la rendait parfaitement folle. C'était déjà le cas du temps où elle était encore au Kindred Hospital, où ceux qui la protégeaient risquaient tout pour elle, et où elle ne pouvait qu'imaginer ce que faisait Kendale ici. Maintenant qu'elle y assistait, de ses yeux et qu'elle avait encore moins de prises sur ce que pouvait faire son époux, c'était encore pire qu'une torture.
La blonde eut un petit soupir qu'elle ne réussit pas à réprimer. A mi-chemin entre le soulagement bien heureux de savoir que Kendale ferait attention, et l'inquiétude constamment présente en son sein depuis qu'elle le connaissait. Faire attention ne suffisait plus désormais alors... Qu'est-ce qu'elle pouvait dire ? De toute façon, son époux avait des responsabilités, et surtout il n'en faisait bien qu'à sa tête.
Mais c'était plus ancré que ça encore, plus profond.
Je ne me sens pas bien ici, Kendale, avoua-t-elle d'une voix blanche en évitant soigneusement le regard de son époux, piteuse d'enfin admettre ça devant quelqu'un. Je n'aime pas cette endroit. Et ta fille non plus.
Une semaine après la révolte, Emy avait fait une promesse à Kaycee qui lui semblait sur l'instant parfaitement évidente. Personne ne pourrait résider ici après ce qu'il s'y était passé. Trop de sang imprégnait le parquet, trop de morts avaient circulé dans les couloirs, il s'y était produit trop de crimes pour que quiconque aient envie de perdurer dans les murs de ce lycée. Elle s'était dit alors que c'était évident pour tout le monde, et qu'ils finiraient par trouver un autre endroit où résider tous ensemble. Mais depuis, rien n'avait été fait. Excepté le fait qu'il était sûr, désormais, qu'ils allaient perdurer ici un peu plus longtemps vu l'agencement que prenait les lieux.
Mais elle ne pouvait cesser de se demander comment les autres arrivaient à vivre ici après tout ce qu'il s'y était déroulé. Emy s'interrogeait, sans cesse, sans réussir à trop dormir la nuit, se voyant exactement presser deux ou trois fois la détente de l'arme que sa propre fille lui avait ramené, à l'endroit exact où ça s'était produit. C'était un cauchemar. Pour elle. Et elle ne comprenait pas pourquoi il n'en était pas de même pour tous les autres qui avaient été obligé de faire ça. Comment faisaient-ils ? Tuer des morts, c'était une chose. Mais tuer des vivants ! Elle n'en revenait pas d'avoir réussi à accomplir ça alors qu'elle avait consacré sa vie entière à prendre soin des autres et à lutter contre la mort...
Et à propos de Kaycee, il faudrait qu'on parle d'elle... Et de comment elle va grandir dans ce monde maintenant.
What a lovely day.
- Maxine E. Reynolds
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- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: Don't Worry. Be Happy.
Jeu 12 Mai 2016 - 20:34
Faire attention… Est-ce vraiment suffisant dans ce nouveau monde dans lequel nous devons tenter de survivre maintenant ? Je doute qu’Emerson soit rassurée en m’entendant dire cela. Malheureusement, nous n’avons pas vraiment d’autre choix que de continuer à vivre, peu importe les épreuves. Aussi douloureuses qu’elles puissent être. Je sais que j’ai toujours eu tendance à relativiser les choses, à encaisser les coups durs sans trop difficulté. J’sais pas, j’ai toujours eu ce côté optimiste. Bon j’dois avouer que j’ai vraiment eu du mal à ne pas penser au pire lorsque nous avons été séparés avec Emerson. Mais je n’ai jamais perdu espoir. Est-ce possible d’éviter de penser au pire maintenant ? D’essayer de vivre simplement ? Emerson doit sûrement penser que tout cela est impossible. Pourtant, j’ai le sentiment qu’il est possible de reconstruire quelque chose ici…
Puis lorsqu’elle m’avoue qu’elle n’aime pas cet endroit, qu’elle ne s’y sent pas bien. Que c’est pareil pour Kaycee. J’me prends une violente claque dans la gueule. Je regarde Emerson, affichant un air désolé. Je soupire doucement. J’me sens mal d’un coup, m’en voulant de ne pas avoir vu qu’elles ne se sentaient aussi mal. J’avais bien vu que ça n’allait pas trop mais je m’étais dit que c’était le contre coup de février. J’pensais que ça finirait par aller. J’me suis trompé sur toute la ligne. Mais si elles n’aiment pas cet endroit, où pouvons-nous bien aller ? Il est bien là le problème… C’est vrai que ce n’est pas franchement l’idéal pour vivre mais y-a-t-il un endroit mieux que celui-là, dans ce monde qui est complètement parti en vrille ? Je l’ignore… Je ne peux m’empêcher à notre ancien chez nous, notre maison. C’était tellement bien, malgré les histoires qu’il y a pu avoir, les disputes. Il y a tellement d’autres souvenirs, bien plus heureux. Ce sentiment d’euphorie tout juste après l’avoir achetée, l’annonce de sa grossesse, l’arrivée de Kaycee, toutes ces nuits où nous nous sommes réveillés pour la consoler, ses premiers pas, les histoires pour s’endormir, les soirées devant la télé tous les trois, les parties de basket ou de Baseball dans le jardin… Ouais… C’était mieux que cette vulgaire salle de classe. Tellement mieux...
J’attrape sa ma main du bout de mes doigts puis je la serre dans la mienne. Je suis là. Je serai toujours là pour elle, pour Kaycee. Pourquoi n’ai-je pas compris que ça n’allait pas plus tôt ? J’ai la désagréable sensation de m’être préoccupé un peu plus du camp et de mes nouvelles responsabilités, plutôt que de ma famille. Ça me rend malade. Le poing de ma main libre vient taper nerveusement contre ma cuisse alors que je fixe un coin de la pièce au hasard.
La voix d’Emy se fait de nouveau entendre, me disant qu’il faudrait parler de Kaycee. Mes yeux reviennent à la rencontre des siens. Kaycee… Oui, je sais, ce n’est plus une enfant. J’sais pas vraiment quoi penser de tout ça. A vrai dire ça ne s’est pas très bien passé entre nous lorsque sa mère n’était pas là. Et depuis, j’ai vraiment du mal à renouer le lien que l’on avait avant… Lorsqu’elle était plus petite… Elle a grandi tellement vite, à vrai dire je n’ai pas vraiment eu le temps de me rendre compte qu’elle était devenue une ado’… Mais, vu les circonstances, j’crois bien que… J’ai bien peur qu’elle ne soit pas loin d’être une adulte… Et ça, franchement, je n’arrive pas à m’y faire. D’ailleurs, j’pense que c’est justement là que veut en venir Emerson… « Oui. Vous avez pu parler toutes les deux ces derniers temps ? » Evidemment que oui… Emerson a toujours su y faire contrairement à moi. Et j’imagine qu’elles ont eu besoin de parler de tout ce qu’il s’est passé ces derniers temps. « J’vais pas te le cacher… Et t’as dû le remarquer, sûrement… Mais ce n’est pas simple entre elle et moi. J’aimerais que ça s’arrange, mais j’fais tout de travers. Comme quand tu n’étais pas là d’ailleurs… » Je ne peux m’empêcher de repenser à cette gifle que je lui avais donné lors d’une dispute quelques mois plus tôt. Mon regard ne quitte toujours pas celui d’Emy, semblant l’interroger de ce qu’il faut que je fasse pour que ça aille mieux.
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