Whisperer
Jeu 12 Mai 2016 - 10:58
Elle avait un mois avant que le procureur ne décide de l'ouverture du procès de son client. Et un mois, elle se rendit compte à quel point ça pouvait être infiniment long comme infiniment court. Reese poussa un long soupir alors que le proc' et son assistant s'esquivaient au détour d'un couloir et des bureaux. Un long soupir qui lui donna l'impression de lui vider toute l'air de ses jambes. En fait, elle n'était qu'une énorme ballon qu'un gamin turbulent relâchait au vent pour le laisser s'en aller. Et bon sang, c'était bizarre !
Et très éprouvant moralement. Parce que paradoxalement, la brune n'avait pas forcément l'impression d'avoir remporter cette bataille. La victoire était mitigée, elle avait un goût amer, perturbant, désagréable. Elle laissa derrière elle une saveur de rouille en bouche, métallique. Ils ne devaient pas aller jusqu'au procès sans qu'elle se soit démenée comme une diablesse sur cette enquête. Enquête qu'elle allait être seule à mener. Ils allaient faire d'elle qu'une bouchée. Et elle avait beau s'être battu honorablement contre ces lions aujourd'hui, elle n'était pas sûre de pouvoir mener le combat une seconde fois.
Tout comme elle se rendit compte qu'elle allait pouvoir faire une croix ferme et définitive sur son sommeil. Dormir vous avez dit ? Oh, ça faisait bien sept, ou huit ans, qu'elle n'avait plus vraiment fermé l'oeil de toute façon. Qui avait besoin de dormir ici ? Personne. Le monde survivait très bien sans une nuit, les malfrats n'avaient pas besoin de poser la tête sur leurs oreillers pour se remettre. Le mal sévissait sans avoir besoin de roupiller. Alors il en serait de même pour elle.
Le souci, son principal souci, étant qu'elle était loin, très loin, d'être une enquêtrice aguerrie, et que de lui demander de résoudre un mystère en un mois, un mystère de cette taille, c'était quand même beaucoup. Elle n'aurait jamais assez d'une année pour se faire et pourtant on était en train de lui demander un miracle. Au moins était-elle consciente d'avoir besoin d'aide. Le second souci qui se présentait, c'était qu'elle n'avait aucun ami policier disposé à lui donner un coup de main. La plupart pensait son client coupable, et vu le crime atroce, il n'était pas question de l'aider n'est-ce pas.
Alors elle allait devoir se dégoter quelqu'un. Et avec cette idée ancrée bien profond dans sa petite tête, Reese dévala les escaliers quatre à quatre pour rejoindre le hall du palais de justice où elle était. Ici, il y avait cinquante métiers différents qui circulaient. Des gens venus témoigner, et la majorité du temps, des enquêteurs, des agents spécialisés là-dedans. C'était sans doute très naïf de se dire qu'elle allait discuter avec un type et sans aucun doute réussir à le convaincre de travailler pour elle, gratuitement en plus parce qu'elle était fauchée comme les blés. Mais elle était avocate et si elle n'arrivait pas à retourner le crâne à l'un d'entre eux, c'était évident qu'elle devrait changer de métier.
Du coup, elle prêta l'oreille aux échos, nombreux dans ce hall immense, regardant à gauche, à droite, semblant chercher quelqu'un. Au milieu de cette pièce sans fin, elle entendit alors quelques mots qui la soulagèrent. Bravo pour votre enquête, vous avez fait du bon travail. Le temps de déterminer d'où venait cette voix, elle capta un petit homme rondouillard saluant un autre, plus grand, charismatique, bien portant, brun, à qui il devait s'adresser. Et elle attendit le bon moment pour aller l'aborder.
Autre problème : Comment l'aborder ? Tirant sur son petit tailleur bon marché mais qui lui allait bien, Reese se mordit la lèvre. Au bluff ? Au hasard ? En faisant comme si ? Ou très franchement ? Elle allait couper la poire en deux. Car dans la seconde qui suivit le départ du petit rond, elle avala la distance entre l'enquêteur et elle, et lui rentra dedans en balançant le dossier qu'elle avait à la main ! Voilà, comme ça ! Bon, même si au passage elle avait surtout manqué de se casser la figure à cause de ses talons avec lesquels elle avait du mal à marcher, mais c'était une autre histoire ça... Et pour couronner le tout, elle mit à profil son fabuleux jeu d'actrice : « OUPS, vraiment désolée ! Je ne vous avais pas vu ! »
OUH LA MENTEUSE. Elle n'avait vu que lui. Et elle avait aussi parié sur le fait qu'il ne ferait pas fi des convenances, qu'elle pourrait entamer une conversation, ou même piquer son intérêt avec les photos qu'elle avait envoyé virevolter autour d'eux. Elle s'abaissa de concert avec lui pour ramasser ses affaires, ses chevilles torturées par ses talons qu'elle avait mis pour impressionner l'assistant du procureur même si ça n'avait servi à rien. Et la brune s'arma de son plus beau sourire pas vraiment désolé mais plutôt malicieux. Digne du septième art tout ça.
Et très éprouvant moralement. Parce que paradoxalement, la brune n'avait pas forcément l'impression d'avoir remporter cette bataille. La victoire était mitigée, elle avait un goût amer, perturbant, désagréable. Elle laissa derrière elle une saveur de rouille en bouche, métallique. Ils ne devaient pas aller jusqu'au procès sans qu'elle se soit démenée comme une diablesse sur cette enquête. Enquête qu'elle allait être seule à mener. Ils allaient faire d'elle qu'une bouchée. Et elle avait beau s'être battu honorablement contre ces lions aujourd'hui, elle n'était pas sûre de pouvoir mener le combat une seconde fois.
Tout comme elle se rendit compte qu'elle allait pouvoir faire une croix ferme et définitive sur son sommeil. Dormir vous avez dit ? Oh, ça faisait bien sept, ou huit ans, qu'elle n'avait plus vraiment fermé l'oeil de toute façon. Qui avait besoin de dormir ici ? Personne. Le monde survivait très bien sans une nuit, les malfrats n'avaient pas besoin de poser la tête sur leurs oreillers pour se remettre. Le mal sévissait sans avoir besoin de roupiller. Alors il en serait de même pour elle.
Le souci, son principal souci, étant qu'elle était loin, très loin, d'être une enquêtrice aguerrie, et que de lui demander de résoudre un mystère en un mois, un mystère de cette taille, c'était quand même beaucoup. Elle n'aurait jamais assez d'une année pour se faire et pourtant on était en train de lui demander un miracle. Au moins était-elle consciente d'avoir besoin d'aide. Le second souci qui se présentait, c'était qu'elle n'avait aucun ami policier disposé à lui donner un coup de main. La plupart pensait son client coupable, et vu le crime atroce, il n'était pas question de l'aider n'est-ce pas.
Alors elle allait devoir se dégoter quelqu'un. Et avec cette idée ancrée bien profond dans sa petite tête, Reese dévala les escaliers quatre à quatre pour rejoindre le hall du palais de justice où elle était. Ici, il y avait cinquante métiers différents qui circulaient. Des gens venus témoigner, et la majorité du temps, des enquêteurs, des agents spécialisés là-dedans. C'était sans doute très naïf de se dire qu'elle allait discuter avec un type et sans aucun doute réussir à le convaincre de travailler pour elle, gratuitement en plus parce qu'elle était fauchée comme les blés. Mais elle était avocate et si elle n'arrivait pas à retourner le crâne à l'un d'entre eux, c'était évident qu'elle devrait changer de métier.
Du coup, elle prêta l'oreille aux échos, nombreux dans ce hall immense, regardant à gauche, à droite, semblant chercher quelqu'un. Au milieu de cette pièce sans fin, elle entendit alors quelques mots qui la soulagèrent. Bravo pour votre enquête, vous avez fait du bon travail. Le temps de déterminer d'où venait cette voix, elle capta un petit homme rondouillard saluant un autre, plus grand, charismatique, bien portant, brun, à qui il devait s'adresser. Et elle attendit le bon moment pour aller l'aborder.
Autre problème : Comment l'aborder ? Tirant sur son petit tailleur bon marché mais qui lui allait bien, Reese se mordit la lèvre. Au bluff ? Au hasard ? En faisant comme si ? Ou très franchement ? Elle allait couper la poire en deux. Car dans la seconde qui suivit le départ du petit rond, elle avala la distance entre l'enquêteur et elle, et lui rentra dedans en balançant le dossier qu'elle avait à la main ! Voilà, comme ça ! Bon, même si au passage elle avait surtout manqué de se casser la figure à cause de ses talons avec lesquels elle avait du mal à marcher, mais c'était une autre histoire ça... Et pour couronner le tout, elle mit à profil son fabuleux jeu d'actrice : « OUPS, vraiment désolée ! Je ne vous avais pas vu ! »
OUH LA MENTEUSE. Elle n'avait vu que lui. Et elle avait aussi parié sur le fait qu'il ne ferait pas fi des convenances, qu'elle pourrait entamer une conversation, ou même piquer son intérêt avec les photos qu'elle avait envoyé virevolter autour d'eux. Elle s'abaissa de concert avec lui pour ramasser ses affaires, ses chevilles torturées par ses talons qu'elle avait mis pour impressionner l'assistant du procureur même si ça n'avait servi à rien. Et la brune s'arma de son plus beau sourire pas vraiment désolé mais plutôt malicieux. Digne du septième art tout ça.
Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.
- Yulia Iojov
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Re: Whisperer
Dim 15 Mai 2016 - 9:12
C'était l'aboutissement. La fin de plusieurs longs mois d'enquête éreintants. Shane s'était plongé dans le travail corps et âme, à tel point que ses parents avaient fini par l'appeler pour s'assurer qu'il était encore bien vivant. Même Rachel avait été mise au placard. Enfin, elle s'était montrée assez maline pour ne pas faire chier le monde durant cette période vu qu'elle travaillait dans le même bureau que lui, elle savait très bien combien cette enquête lui tenait à cœur.
L'histoire était plutôt banale. A la base, elle n'aurait même pas du venir jusqu'au FBI. Seulement, cet homme retrouvé pendu dans la forêt, n'était pas n'importe qui. Incarcéré suite au meurtre d'une femme, sa libération conditionnelle l'obligeait tout de même à respecter un contrôle judiciaire journalier. Sauf qu'au bout de deux jours sans se pointer, les choses avaient commencé à bouger. Ce n'est qu'au bout de quatre jours de disparition qu'il fut retrouvé, pendu au bout d'une corde, solidement attachée à un arbre. Les premiers éléments ne laissaient pas de place aux doutes. Cliff Horner s'était pendu. Sans doute parce que, comme beaucoup d'anciens détenus, le retour à la liberté n'était pas supportable. Mais non, certaines choses ne collaient pas. Déjà, le lieu. La méthode et surtout, le geste en lui même. En épluchant les expertises psychiatriques élaborées tout le long de sa détention, jamais Horner n'avait présenté quelconques envies suicidaires. Et même dans celles élaborées à sa libération.
Dès qu'il était arrivé sur les lieux, quelque chose lui avait paru louche. Et il s'était battu bec et ongle jusqu'à ce que l'autopsie révèle qu'il avait raison. Monsieur Cliff Horner ne s'était pas attaché tout seul à cet arbre. Une fois cette information en poche, Shane avait foncé tête baissée pour retrouver l'auteur. Les soupçons ne furent pas difficiles à établir puisque le mari de la femme que Horner avait assassiné avait bizarrement disparu depuis. Enfin bref. Des mois d'enquête, une dizaine de preuve, des surveillances et une interpellation plus tard, Shane avait réussi. Et ce n'est qu'en sortant du Tribunal, alors q'il faisait face à son supérieur de l'époque, qu'il en prit conscience.« Bravo pour votre enquête, vous avez fait du bon boulot Evans ! » En secouant lentement la tête alors qu'un léger sourire en coin s'était installé sur ses lèvres, Shane approuvait. Oui, il avait bien bossé.« Merci patron. » Se contenta il de répondre alors que ce dernier tournait les talons pour rejoindre d'autres personnes regroupées plus loin.
Il pouvait désormais rentrer chez lui, même s'il ferait un petit détour au boulot avant. Peut-être même qu'il inviterait Rachel au restaurant le soir même. Il plongea la main au fond de sa poche pour récupérer son téléphone. Il fallait qu'il l'appelle, qu'il lui dise ce qu'avait donné le procès. Mais alors qu'il n'avait même pas déverrouillé son Iphone, quelque chose le percuta de plein fouet. D'un geste rapide, Evans tourna la tête et ne vit qu'une floppée de document voler dans les airs. En baissant les yeux, il vit une petite brune en tailleur qui s'excusait de ne pas l'avoir vu. Shane haussa les sourcils, impressionnés.« Et bah merde, si vous arrivez pas à m'voir, c'est qu'il faut réellement vérifier votre vue mademoiselle. » Un peu arrogant, mais toujours charmeur. Shane Evans quoi. En tout cas oui, il avait plutôt raison. Si avec son mètre quatre vingt quatorze il n'était pas le genre à passer inaperçu mais soit, la petite brune devait être dans la lune.
Et comme elle était plutôt carrément jolie, ça tombait bien.« Vous ne vous êtes pas fait mal au moins...» Dit il alors qu'il récupérait les papiers sans se gêner pour les lires.«... Maître Maddox » Termina Shane en tendant la main pour qu'elle récupère sa paperasse, un sourcil levé et son éternel sourire charmeur sur les lèvres.
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Re: Whisperer
Dim 15 Mai 2016 - 10:26
Au moins n'était-elle pas tombé sur un molosse qui l'aurait mordu pour passer sa colère. Reese nota une petite croix dans sa tête, comme une première victoire face à l'adversité du monde. La proie qu'elle avait pris dans ses filets ne se débattaient pas encore, sans doute parce que ses cils papillonnants et son sourire de minette faisaient leur effet. Ou sans doute parce que ce type était une personne a qui on avait appris à se tenir en société : Quand une nana vous fonçait dessus, on l'engueulait pas, on la ramassait pour la remettre sur ses pieds et la refaire partir dans la bonne direction. Sauf qu'elle n'était pas encore partie, aussi nota-t-elle ce bon point. Et puisqu'il faisait de l'humour, un peu grinçant mais pas méchant, elle sauta sur l'occasion à pieds joints sur ses talons pour répliquer avec tout le flegme naturel et bavard qu'elle possédait :
C'est une bonne observation, vous savez ! J'y pense depuis des semaines, mais je n'ai déjà pas le temps de manger. Vous savez ce que c'est, non ? « Métro, boulot,- boulot encore ». A quel moment pourrais-je aller m'acheter des lunettes, je vous le demande, Monsieur... ? Demanda-t-elle en cherchant son nom quelque part, sur sa carte visiteur fichée sur son buste par exemple : Evans ?
Et puis, elle n'en avait tellement pas besoin de ces lunettes. Elle était exactement là où elle voulait être, au bon moment. Tout du moins, pour l'instant. Il ne suffisait que d'un faux pas ou d'une fausse parole pour que Reese décampe comme elle était venue, disparaissant pour toujours de la vie de ce type qu'elle ne recroiserait probablement jamais. Disons que pour l'instant, il passait l'entretien d'embauche, c'était comme ça que les grands faisaient pour trouver leurs collaborateurs. Ils se redressèrent tous deux et la brune ne manqua pas d'ajouter :
Mais encore désolée -et Merci!- Fit-elle en récupérant ses nombreux papiers désormais dans le désordre. Je ne sais pas comment j'ai fait pour vous manquer, vraiment. Je devais avoir, la tête ailleurs.
En plus, il venait de l'appeler « Maitre Maddox ». Soit il avait été curieux de voir ce qu'il se passait entre ses intercalaires, soit on parlait pas des mêmes intercalaires mais y'avait toujours moyen de faire quelque chose de toute façon. Puis, qu'est-ce qu'elle adorait quand on l'appelait « Maitre ». Bon sang ! Ça faisait toujours son petit effet, surtout après toutes ces années d'études à tenter de faire quelque chose de ce temps passé au-dessus des codes divers et variés. « Maitre Maddox ». Elle avait hâte de voir le jour où on l'appelerait « Maitre Maddox Gouverneure du Monde », ou un truc comme ça. Même si c'était clairement pas pour demain.
Dans des dossiers par exemple, lâcha-t-elle avec un petit sourire en désignant la paperasse du coin de l'oeil. MAIS TU VAS LE VOIR CE DOSSIER ET ME DEMANDER CE QU'IL Y A DEDANS QUAND ! Grogna-t-elle pour elle-même en le regardant droit dans les yeux avec une risette tout à fait innocente.
Elle aurait parfaitement pu se mettre à les agiter comme ces petites chinoises dans des shows avec des éventails. Ç'aurait été bizarre, mais au moins ils en seraient directement venus au sujet. Enfin, Reese comprit que celui-là, c'était un type qui avait besoin de prendre son temps. Comme pas mal d'enquêteur, il fallait observer, déduire, blabla, en tout cas elle avait lu ça dans un bouquin qu'on lui avait conseillé pour faire son boulot qui n'était pas son boulot. Se recentrer ! Elle partait trop loin dans ses réflexions pour trouver des idées, parce que dans les faits, elle aurait simplement voulu que ça soit du tout cuit. On demande, il dit oui, c'est fait. Sauf que rien ne se passait comme ça dans la vie et encore moins son travail. Il n'y avait qu'à voir le nombre de fois où elle avait discuté avec ses clients en levant les yeux au ciel devant les explications capillotractées qu'on lui sortait à la sauce cailloux. Elle avait parfois l'impression que les gens la prenaient pour un âne en tailleur avec une perruque. Avant de se rendre compte que derrière la perruque, il y avait un cerveau agacé qu'on lui mente. C'était généralement là où les choses partaient du bon pied.
Vous venez témoigner ou... Vous avez déjà fini ? Fit-elle en l'observant de haut en bas. Il présentait bien. Elle avait entendu son patron lui dire qu'il avait fait du bon boulot, mais ça ne voulait pas dire que le procès pour lequel il avait fait ce boulot était terminé. Et là, elle pourra jouer de son savoir pour lui filer un coup de mains et éventuellement lui demander quelque chose en retour.
C'est une bonne observation, vous savez ! J'y pense depuis des semaines, mais je n'ai déjà pas le temps de manger. Vous savez ce que c'est, non ? « Métro, boulot,- boulot encore ». A quel moment pourrais-je aller m'acheter des lunettes, je vous le demande, Monsieur... ? Demanda-t-elle en cherchant son nom quelque part, sur sa carte visiteur fichée sur son buste par exemple : Evans ?
Et puis, elle n'en avait tellement pas besoin de ces lunettes. Elle était exactement là où elle voulait être, au bon moment. Tout du moins, pour l'instant. Il ne suffisait que d'un faux pas ou d'une fausse parole pour que Reese décampe comme elle était venue, disparaissant pour toujours de la vie de ce type qu'elle ne recroiserait probablement jamais. Disons que pour l'instant, il passait l'entretien d'embauche, c'était comme ça que les grands faisaient pour trouver leurs collaborateurs. Ils se redressèrent tous deux et la brune ne manqua pas d'ajouter :
Mais encore désolée -et Merci!- Fit-elle en récupérant ses nombreux papiers désormais dans le désordre. Je ne sais pas comment j'ai fait pour vous manquer, vraiment. Je devais avoir, la tête ailleurs.
En plus, il venait de l'appeler « Maitre Maddox ». Soit il avait été curieux de voir ce qu'il se passait entre ses intercalaires, soit on parlait pas des mêmes intercalaires mais y'avait toujours moyen de faire quelque chose de toute façon. Puis, qu'est-ce qu'elle adorait quand on l'appelait « Maitre ». Bon sang ! Ça faisait toujours son petit effet, surtout après toutes ces années d'études à tenter de faire quelque chose de ce temps passé au-dessus des codes divers et variés. « Maitre Maddox ». Elle avait hâte de voir le jour où on l'appelerait « Maitre Maddox Gouverneure du Monde », ou un truc comme ça. Même si c'était clairement pas pour demain.
Dans des dossiers par exemple, lâcha-t-elle avec un petit sourire en désignant la paperasse du coin de l'oeil. MAIS TU VAS LE VOIR CE DOSSIER ET ME DEMANDER CE QU'IL Y A DEDANS QUAND ! Grogna-t-elle pour elle-même en le regardant droit dans les yeux avec une risette tout à fait innocente.
Elle aurait parfaitement pu se mettre à les agiter comme ces petites chinoises dans des shows avec des éventails. Ç'aurait été bizarre, mais au moins ils en seraient directement venus au sujet. Enfin, Reese comprit que celui-là, c'était un type qui avait besoin de prendre son temps. Comme pas mal d'enquêteur, il fallait observer, déduire, blabla, en tout cas elle avait lu ça dans un bouquin qu'on lui avait conseillé pour faire son boulot qui n'était pas son boulot. Se recentrer ! Elle partait trop loin dans ses réflexions pour trouver des idées, parce que dans les faits, elle aurait simplement voulu que ça soit du tout cuit. On demande, il dit oui, c'est fait. Sauf que rien ne se passait comme ça dans la vie et encore moins son travail. Il n'y avait qu'à voir le nombre de fois où elle avait discuté avec ses clients en levant les yeux au ciel devant les explications capillotractées qu'on lui sortait à la sauce cailloux. Elle avait parfois l'impression que les gens la prenaient pour un âne en tailleur avec une perruque. Avant de se rendre compte que derrière la perruque, il y avait un cerveau agacé qu'on lui mente. C'était généralement là où les choses partaient du bon pied.
Vous venez témoigner ou... Vous avez déjà fini ? Fit-elle en l'observant de haut en bas. Il présentait bien. Elle avait entendu son patron lui dire qu'il avait fait du bon boulot, mais ça ne voulait pas dire que le procès pour lequel il avait fait ce boulot était terminé. Et là, elle pourra jouer de son savoir pour lui filer un coup de mains et éventuellement lui demander quelque chose en retour.
Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.
- Yulia Iojov
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Re: Whisperer
Jeu 2 Juin 2016 - 11:50
C'était presque digne d'un film. La nana jeune et intelligente mais horriblement maladroite qui percute le grand brun ténébreux et héros à ses heures perdues. Oui, presque. En tout cas, un simple coup d’œil sur ses papiers avait suffit pour qu'il sache qui elle était. Reese Maddox, avocate au barreau de Seattle. Intéressant. Intéressante surtout. Il faut dire qu'elle était loin d'être moche et que, si il continuait à croire que leur rencontre était identique que dans les films, il devait l'inviter au restaurant dans à peine trois minutes.
Shane s'était attendu à des excuses, peut-être même des excuses bredouillantes, ou encore à la nana pressée qui s'excuse à peine et qui aurait tracé sa route après avoir récupéré ses documents. Non, il ne s'attendait vraiment pas à tomber sur une pipelette. Lorsqu'elle prononça son nom, il ne put s'empêcher de sourire. Oui bon, il portait un badge, c'était plutôt facile.« C'est bien ça. » Dit il en se redressant en même temps qu'elle et en s'assurant aussi qu'elle ne refasse pas tout tomber. En la voyant s'excuser, Shane leva doucement les mains en secouant la tête. Ce n'était pas si grave, ces choses arrivaient souvent. Enfin, il imaginait que c'était le cas dans des tribunaux, où tout le monde était trop pressé pour regarder devant lui. Elle avait donc l'esprit occupé...sur ses dossiers. Oui, il pouvait comprendre. Elle avait l'air d'en avoir un sacré paquet.« Oui, visiblement.. » Se contenta il de répondre en regardant la pile de papiers.
Il s'apprêtait à partir, à la laisser courir après ses dossiers et qu'elle ne perde pas plus de temps. Mais Reese Maddox en avait décidé autrement. En tournant un peu sur lui même en cherchant son patron du regard, il se mordit la lèvre inférieur, amusé puis se mit à répondre.« Je ne suis pas venu témoigner. Je suis simplement venu assister au procès d'un tueur. » Il eut un sourire en coin fier puis avec sa nonchalance de séducteur, il tendit la main dans sa direction.« Shane Evans. Agent du FBI. » Et il était fier. Ca en jetait toujours de se présenter comme ça. Il aimait beaucoup le « salut je suis un beau gosse de flic, tu ne pourras pas résister très longtemps. » La main de la brune toujours dans la sienne, il haussa les épaules en piétinant un peu pour se redresser.« Ma journée est finie. Ce qui n'a pas l'air d'être le cas de la votre. » Les salutations étaient terminées. Il passa une main dans ses cheveux longs pour finalement la passer sur ses joues et sa barbe.« Je ne vais pas vous retarder plus que ça...vous avez l'air d'avoir du pain sur la planche... » Dans toute la flopée d'avocat que Shane avait été amené à rencontrer, Reese Maddox n'en avait jamais fait parti. Soit elle venait d'arriver, soit elle s'occupait de petites affaires insignifiantes. D'instinct, Shane aurait plus penché sur la seconde option. Vu la paperasse qu'elle se trainait, elle devait certainement s'occuper des délits routiers ou des conneries du genre. Elle devait enchaîner douze comparutions par jours sans que tout cela soit très passionnant.« Bon courage pour.. » il baissa les yeux sur ses dossiers.« Tout ça. » Il commença à tourner les talons pour s'en aller.« Prenez quand même le temps de vous acheter des lunettes. Je suis sur que ça vous ira à ravir en plus. » Il eut un sourire charmeur. En une fraction de seconde il l'avait imaginée quasi nue en secrétaire sexy.« J'espère qu'on se croisera à nouveau, Maître Maddox. »
Ca devenait intéressant de traîner dans les couloirs des tribunaux. Pour sur, il le ferait plus souvent.
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Re: Whisperer
Ven 3 Juin 2016 - 15:46
Agent du FBI, répéta-t-elle encore plus fière et satisfaite d'elle-même.
Non, vraiment, elle était géniale. Son flaire était incroyable. Et elle adorait s'envoyer des fleurs, surtout dans des situations désespérées. Inspecteur Gadget pouvait bien se rhabiller, parce que elle, Reese Brooklyn Maddox, avait mis la main sur LE fin flimier du coin. Monsieur était agent du FBI, était venu assisté au procès d'un tueur qu'il avait probablement lui même attrapé, sa journée était terminée et il avait rien à faire, contrairement à elle qui en avait par-dessus la tête selon ses propres mots. Sauf que maintenant qu'elle était sûre de son coup et qu'il y avait moyen de pêcher le plus beau poisson de la marre, elle ne voulait pas passer à côté. Même si lui semblait plutôt prêt à partir et à prendre la poudre d'escampette, et que le fait de lui remettre le grappin dessus allait s'avérer plutôt compliqué à l'avenir, elle l'arrêta en lui attrapant le bras. Alors bon courage, pour tout ça, que nenni :
Vu que vous êtes un super héros -Vous êtes musclés, dites, ce costume doit être serré- qui traque les tueurs très méchants... Qu'était-elle en train de dire ? Bon sang, elle se serait filée des claques ! Oui bon, d'accord, il était musclé mais en même temps, n'était-il pas « Super Monsieur FBI » à se la péter avec ses beaux cheveux bien coiffés et son sourire de tombeur ? Mais au moins, ça eut l'air de l'empêcher de s'envoler définitivement. Un beau gibier comme lui, ç'aurait été trop dommage, et elle voyait qu'il jouait suffisamment de ses charmes pour l'impressionner. De quoi lui mettre la puce à l'oreille en lui soufflant très fort qu'elle l'intéressait au moins un peu, vu qu'il restait près de lui. Vous voudriez peut-être m'aider ? Ma journée finirait plus tôt comme ça.
Reese lui glissa un petit sourire en coin, mutin, dont elle avait le secret. Les yeux de biche papillonnants qui faisaient d'ordinaire glisser tous les mecs du côté obscure de la force. Si avec ça, il n'avait pas tout d'un coup TRES envie de lui rendre un service, alors elle était pas aussi fine séductrice que dénicheuse de nouveaux talents.
Toute façon, le but était quand même de ne pas laisser voir qu'elle était trop en demande sur son affaire, mais plutôt sur un besoin d'attention de la part d'un homme beau et fort et très intelligent. C'était peut-être de la manipulation de bas étage, il n'empêchait que c'était quand même le moyen le plus sûr qu'elle avait en main pour s'assurer un soutien inestimable. Puis de toute façon, elle ne demandait qu'un petit coup d'oeil, un avis d'expert gratuit, pour aider une âme innocente à ne pas finir derrière les barreaux jusqu'à la fin de sa vie.
Alors un agent du FBI, c'était une aubaine, et le trouver du premier coup, c'était encore mieux. Après, elle n'était pas au fait du caractère de Shane Evans, ni de ses manières, ni de sa réputation. Ses collègues l'auraient probablement mise en garde de le côtoyer trop souvent. Aussi songea-t-elle sur l'instant qu'elle avait fréquenté un petit criminel pendant des lustres, elle avait connu pire, tellement pire, qu'un peu plus ou un peu moins lui faisait pas peur. Et puis de toute façon, mettre les pieds dans la merde, elle avait aussi l'habitude. Ça lui arrivait souvent d'y sauter à pieds joints.
Donc voilà. Elle était désormais la petite avocate séduisante qui invitait un agent du FBI à aller boire un coup avec elle :
Et puis, on peut faire ça autour d'un verre, ça sera plus agréable ?
La bière, ou le verre de whisky, c'était aussi quelque chose qui les faisait craquer. Pour peu que c'était proposé avec la petite voix suave et chaude. FORCEMENT.
Non, vraiment, elle était géniale. Son flaire était incroyable. Et elle adorait s'envoyer des fleurs, surtout dans des situations désespérées. Inspecteur Gadget pouvait bien se rhabiller, parce que elle, Reese Brooklyn Maddox, avait mis la main sur LE fin flimier du coin. Monsieur était agent du FBI, était venu assisté au procès d'un tueur qu'il avait probablement lui même attrapé, sa journée était terminée et il avait rien à faire, contrairement à elle qui en avait par-dessus la tête selon ses propres mots. Sauf que maintenant qu'elle était sûre de son coup et qu'il y avait moyen de pêcher le plus beau poisson de la marre, elle ne voulait pas passer à côté. Même si lui semblait plutôt prêt à partir et à prendre la poudre d'escampette, et que le fait de lui remettre le grappin dessus allait s'avérer plutôt compliqué à l'avenir, elle l'arrêta en lui attrapant le bras. Alors bon courage, pour tout ça, que nenni :
Vu que vous êtes un super héros -Vous êtes musclés, dites, ce costume doit être serré- qui traque les tueurs très méchants... Qu'était-elle en train de dire ? Bon sang, elle se serait filée des claques ! Oui bon, d'accord, il était musclé mais en même temps, n'était-il pas « Super Monsieur FBI » à se la péter avec ses beaux cheveux bien coiffés et son sourire de tombeur ? Mais au moins, ça eut l'air de l'empêcher de s'envoler définitivement. Un beau gibier comme lui, ç'aurait été trop dommage, et elle voyait qu'il jouait suffisamment de ses charmes pour l'impressionner. De quoi lui mettre la puce à l'oreille en lui soufflant très fort qu'elle l'intéressait au moins un peu, vu qu'il restait près de lui. Vous voudriez peut-être m'aider ? Ma journée finirait plus tôt comme ça.
Reese lui glissa un petit sourire en coin, mutin, dont elle avait le secret. Les yeux de biche papillonnants qui faisaient d'ordinaire glisser tous les mecs du côté obscure de la force. Si avec ça, il n'avait pas tout d'un coup TRES envie de lui rendre un service, alors elle était pas aussi fine séductrice que dénicheuse de nouveaux talents.
Toute façon, le but était quand même de ne pas laisser voir qu'elle était trop en demande sur son affaire, mais plutôt sur un besoin d'attention de la part d'un homme beau et fort et très intelligent. C'était peut-être de la manipulation de bas étage, il n'empêchait que c'était quand même le moyen le plus sûr qu'elle avait en main pour s'assurer un soutien inestimable. Puis de toute façon, elle ne demandait qu'un petit coup d'oeil, un avis d'expert gratuit, pour aider une âme innocente à ne pas finir derrière les barreaux jusqu'à la fin de sa vie.
Alors un agent du FBI, c'était une aubaine, et le trouver du premier coup, c'était encore mieux. Après, elle n'était pas au fait du caractère de Shane Evans, ni de ses manières, ni de sa réputation. Ses collègues l'auraient probablement mise en garde de le côtoyer trop souvent. Aussi songea-t-elle sur l'instant qu'elle avait fréquenté un petit criminel pendant des lustres, elle avait connu pire, tellement pire, qu'un peu plus ou un peu moins lui faisait pas peur. Et puis de toute façon, mettre les pieds dans la merde, elle avait aussi l'habitude. Ça lui arrivait souvent d'y sauter à pieds joints.
Donc voilà. Elle était désormais la petite avocate séduisante qui invitait un agent du FBI à aller boire un coup avec elle :
Et puis, on peut faire ça autour d'un verre, ça sera plus agréable ?
La bière, ou le verre de whisky, c'était aussi quelque chose qui les faisait craquer. Pour peu que c'était proposé avec la petite voix suave et chaude. FORCEMENT.
Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.
- Yulia Iojov
The Exiles | Right Hand
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