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Re: Quand la [mal]chance tombe à pic
Dim 7 Aoû 2016 - 21:19
En quittant la pièce puante, j'avoue que je sais pas trop à quoi m'attendre, Grincheux tirant toujours la tronche même quand je lui ai proposé mon aide. Sur le moment, je suis même tellement convaincue qu'il viendra pas que je sursaute un coup quand je l'entends bouger et venir me questionner. Finalement, j'ai réussi à capter son intérêt.
« Pas très loin. »
Je me contente de répondre en faisant mes premiers pas tandis qu'il confirme mon rôle de guide. On quitte la rue étroite sur laquelle on a déjà beaucoup trop traîné pour se planter face à une plus grosse artère, et, bien entendu, c'est pas totalement vide dans le coin. Arrive alors la question fatidique. Rien de très étonnant, c'est ce que tout survivant méfiant demande toujours à un autre, on détourne plus ou moins la chose mais en vérité la question est toute simple : est-ce que tes potes vont me tomber dessus ? Et évidemment, réponse prévisible.
« Ben non. » J'ai pas besoin d'aide pour tomber sur qui que ce soit d'abord, même si c'est vrai que je préfère quand Stew est là, c'est plus drôle de partager avec quelqu'un.
« J'suis pas une gamine, j'sais me défendre. » j'ajoute en faisant tournoyer ma lame dans les airs. « D'ailleurs heureusement que toi aussi, parce que c'est par là ! » je lance en pointant avec ma machette notre itinéraire un poil encombré.
Je passe devant. Déjà parce que je suis une super guerrière, ensuite parce qu'il me donne l'impression – à juste titre – de s'attendre à prendre un poignard dans le dos à tout moment. Autant montrer patte blanche... pour le moment. De mon côté, j'ose espérer qu'il n'y verra pas une occasion de devenir le prédateur. Ça me ferait un peu chier de me faire avoir comme ça mais bon, j'ai rien à lui donner. Et puis faut avoir le goût du risque de temps en temps.
Je hache et je découpe, jusqu'à ce que finalement, on puisse reprendre la route sans avoir à jouer à un-deux-trois-soleil avec des cadavres. Après un long soupir, je commente: « Pfiou, fatiguant tout ça. »
On continue encore et encore à avancer, tournant à droite, à gauche. Je briserais bien le silence mais je suis pas sure que ça l'enchante alors je la ferme aussi longtemps que je peux – autrement dit une dizaine de minutes à tout casser.
« Juste au cas où, j'veux pas te faire de faux espoir. C'est qu'un petit magasin qui paie pas d'mine. J'y suis pas vraiment entrée, j'ai juste vu qu'il avait pas été si pris d'assaut que ça. T'y trouveras pt'être ce que tu cherche, p'têtre pas. Ça vaut l'coup d'essayer ».
Je continue à sautiller, toujours dans la bonne direction, guettant de l'oreille toute réaction que pourrait avoir ma proie. J'essaie quand même de pas le regarder trop souvent, ça pourrait paraître suspect. Mais j'ai tellement hâte de connaître la suite des événements que c'est un peu difficile, alors tant pis si c'est agaçant pour lui, je me lance de nouveau dans la causette, ça me fait une excuse pour le zieuter régulièrement.
« Du coup, t'es arrivé quand dans l'coin ? Et comment ? »
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Re: Quand la [mal]chance tombe à pic
Mer 10 Aoû 2016 - 18:23
La réponse à ma question ne tarda pas et, bien que je me sois attendu à ce qu'elle me dise qu'elle était bel et bien seule -qui dirait le contraire ?-, son air presque supérieur m'horripila au plus haut point. ''Ben non'', comme si c'était tellement logique. La blonde ajouta également qu'elle n'était pas une gamine, me faisant lever les yeux au ciel d'agacement ; qu'est-ce que ça prouvait ? Le fait qu'elle sache se défendre ne justifiait pas qu'elle voyage forcément seule. Je préférais ne rien répondre, à quoi bon faire comme si je la croyais de toute façon ? Suivant du regard l'endroit qu'elle indiquait, je haussais les épaules, peu envieux de me frayer un chemin parmi les macchabées et, par conséquent, avoir à les libérer de l'emprise de leur corps en décomposition.
« Allons-y. »
La laissant poursuivre son avant en ouvrant la marche, je hisse un peu mieux ma bicyclette sur mon épaule cette fois-ci pour être sûr de tenir la distance et pouvoir me servir de ma machette toujours bien ancrée dans ma main droite. Un mort s'approche par la gauche et je me contente de me tourner pour lui assener un coup de machette en plein crâne ; oh, j'aurais bien pu lui foutre un coup de vélo pour le déséquilibrer, mais j'ai pas envie de l'abîmer encore plus.
Après plusieurs cadavres descendus -trop pour aujourd'hui, ils ne méritent pas ça, quitter ce monde- nous voilà un peu plus libres et il n'en reste qu'un ou deux salement amochés ci et là. Une nouvelle fois, je ne réponds pas à ce que dit la blonde, peu envieux de faire comme si on était copains, et on continue la route en silence. J'ai la sale impression qu'on y arrivera jamais à ce magasin et j'ai juste envie de faire demi-tour et rentrer mais faut être lucide : combien de temps je mettrais à pieds ? Bien trop. Et finalement elle reprend la parole, parce-que c'était trop beau pour être vrai. Haussant les épaules, je lui réponds d'un ton neutre.
« Je verrai bien oui, il ne me faut pas grand chose. »
Une nouvelle chaîne ça risquait d'être difficile à trouver, surtout une adaptée, mais de l'huile, ça devait se faire non ? Soupirant légèrement, je continue à suivre la blonde en zieutant les alentours pour m'assurer que je ne risque pas de me faire surprendre par quoi que ce soit. Reportant mon attention sur elle quand elle reprend la parole, je croise un instant son regard presque teinté de joie ; ça l'éclate à ce point de m'accompagner ? Soit.
« Je suis arrivé aujourd'hui, à vélo comme tu peux le voir. Marquant une pause, je reprends. Les quartiers Est étaient pas mal habités avant, y avait beaucoup de riches alors je me disais que peut-être il y avait encore pas mal de réserves. »
J'étais franc sur ce point là, malgré mon ton complètement détaché ; après tout, ça ne nuisait en rien au reste du groupe. Zieutant rapidement la silhouette d'un macchabée dans l'embrasure d'une porte à une distance relativement respectable, je poursuis.
« J'avais dans l'idée de fouiller le coin mais il faut croire que le sort en a décidé autrement. »
Le sort, cette bonne blague. Je le savais pourtant que ma fidèle bicyclette n'allait pas tenir éternellement, mais je crois qu'au fond, j'avais peur qu'en la huilant ses couinements disparaîtraient ; c'est ce qui fait son charme après tout ! Mais je n'ai visiblement plus trop le choix maintenant. Tournant encore au coin d'une rue, j'aperçois au bout la potentielle boutique dont elle me parlais.
« C'est là ? »
L'endroit à l'air en effet encore assez clean, malgré les quelques macchabées qui s'y traînent. Non mécontent d'échapper un peu à son regard inquisiteur, je fronce légèrement les sourcils en la toisant alors qu'elle détourne le regard. Bon, si c'est bien là et qu'on est effectivement arrivés, elle va peut-être reprendre la route et je pourrais poursuivre la mienne ?
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Re: Quand la [mal]chance tombe à pic
Ven 2 Sep 2016 - 18:48
Fouiller dans le coin, hm ? Pas une mauvaise idée au départ, c’est vrai. Mais maintenant que c’est MON coin, elle est plus si bonne. Je me contente d’un simple « ah », pour lui faire savoir que j’ai écouté. Je n’ai pas grand-chose de plus à dire. D’abord parce qu’il m’aide vraiment pas, ensuite parce que la fin de la chasse me fait toujours cet effet. Plus de battements de cœur, moins de blabla.
On arrive alors devant cette vitrine familière. Je suis déjà passée devant aujourd’hui. Mais de très loin, parce qu’un gros groupe de cannibales se tenait devant. Ça a blessé mon petit cœur de devoir laisser tout ça derrière moi, mais j’étais pas de taille à me les faire. Une fois éparpillés et avec l’aide de Grincheux par contre… c’était du gâteau. Et maintenant…
« C’est ici, oui » je réponds, enjouée. J’espère juste que l’intérieur de la boutique est pas dangereux. J’en ai marre de taper des gens déjà morts moi. Je file un grand coup de pied dans la porte, comme dans les films, parce que je trouve ça trop classe. Et boom. C’est ouvert.
Et visiblement marraine la bonne fée a entendu mes prières puisque, mis à part quelques araignées, on est tous seuls la dedans. Mais le soleil a déjà un peu baissé et ça fait un moment qu’on peut plus compter sur l’interrupteur à moi droite pour y remédier. Autrement dit, on voit mal, alors je reste sur mes gardes. Et je commence à fureter, même si je sens un drôle de regard de l’autre là. Bah quoi ! J’allais pas marcher jusqu’ici pour pas en profiter !
J’avance en regardant un peu à quoi j’ai droit pour ma bonne action et… y’a des casques ! Bon, j’ai certes pas la monture qui va avec, mais la nostalgie se rappelle à moi et je ne peux m’empêcher de courir à la rencontre de ces amis d’un autre temps. Pas d’bol, au milieu je trouve aussi un obstacle que j’avais pas vu et je me rétame méchamment après un hoquet surpris de toute beauté. La gaffe du jour, check !
Je regarde ce qui m’a valu d’être ridiculiser, histoire de foutre un bon coup dedans, sauf que la surprise l’emporte et je me retrouve à faire un bon d’un mètre en arrière en hurlant.
Mais celui-là il est mort. Définitivement je veux dire. Il porte une sorte d’uniforme coloré alors j’imagine naturellement que c’est le gérant.
« C’est rien, je rassure –si on peut dire – mon compagnon. Il nous posera pas plus de problèmes »
Et bien vite, je détourne le regard, trop intéressée par un nouvel accessoire. Là au fond, près du coin marin, je crois voir un harpon. Cool !
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Re: Quand la [mal]chance tombe à pic
Lun 5 Sep 2016 - 17:55
Soulagé d'entendre que oui, l'endroit dont la blonde me parlait est bien ici, je me sens un peu de meilleure humeur, mais juste un peu hein, genre c'est passé de 25 à 26%. J'avais eu la sale sensation tout au long du trajet qu'elle allait m'emmener dans une planque ou quelque chose du genre, un endroit où attendraient des pillards, mais les alentours semblaient relativement calmes ; si on omettait évidemment les cadavres croisés plus tôt. Les mains prises, je la laisse se charger d'ouvrir la porte tout en essayant de voir à travers les vitres pleines de crasse.
Un gros bruit me fait sursauter légèrement jusqu'à ce que je me rende compte que c'est elle qui a ouvert la porte d'un coup de pied ; voilà la discrétion. Elle se croit où au juste ? Dans un film ? Haussant un sourcil interloqué, j'entre à mon tour à l'intérieur. La boutique est sans dessus dessous mais j'espère qu'il reste un bidon d'huile, quoi que j'allais probablement devoir m'armer de patience pour la trouver dans cette semi-obscurité ; plus facile à dire qu'à faire. La blonde a l'air bien plus motivée à fouiller l'endroit et je ne peux m'empêcher de l'observer en fronçant les sourcils, avant de soupirer légèrement en secouant la tête et me mettre également à la tâche. Penser qu'elle partirait à peine arrivés ici était trop beau pour être vrai.
Observant à droite à gauche, je remarque un petit coin où il devait y avoir auparavant de la nourriture ; j'en prends la direction après avoir déposé mon deux-roues contre une étagère. Vraiment, il n'y a plus rien ? M'abaissant, je regarde en dessous et là, dans un peu de bordel, je trouve un pack de boissons énergisantes et quelques barres de céréales ; ce n'est pas grand chose mais c'est toujours ça de prit. Et hop, dans le sac.
Me dirigeant ensuite vers le rayon qui a l'air d'être celui des équipements de cyclismes, je me plante devant les lampes et tout le bordel, les bras croisés. Sans me prendre la peine de vraiment regarder ce que fait ma rencontre du jour, je prend tout de même soin à m'assurer que sa silhouette reste toujours dans un coin de ma vision. Jusqu'à présent elle était mais... elle est passée où d'un coup ?! Relevant vivement la tête vers l'endroit où je l'ai vu disparaître, j'entends un cri et la voit débouler la seconde d'après du coin d'une allée, assise sur le sol.
« Fais attention où tu mets les pieds. »
Ces mots qui pourraient être dit sur un ton inquiet, à l'égard d'une personne qu'on apprécie, sont sortis de ma bouche avec un agacement à peine dissimulé et d'une manière franchement platonique. Si je me fais du soucis pour elle ? Pas le moindre. Je n'ai juste pas vraiment envie que tout son boucan attire des macchabées jusqu'ici ; nos chances de fuir sans une égratignure seraient réduites. Attendant qu'elle soit à nouveau dans mon champ de vision, sa tête dépassant légèrement du haut des étagères, je me recentre sur la raison de ma venue ici.
Après une minute à zieuter bêtement le bordel comme si l'objet que je cherchais allait en sortir comme par miracle, je me met à fouiller un peu et tombe rapidement dessus. Un large sourire se dessine sur mon visage tandis que je retournes vers ma bicyclette, le bidon en main, et m'accroupis à côté, ne prêtant plus vraiment attention à la blonde qui est de l'autre côté du magasin. Bon. Par où commencer ? Graisser la chaîne pour éviter qu'elle ne se brise en tentant de la remettre, et aussi pour ne pas qu'elle redéraille au retour. Une fois à la maison je pourrais voir ça plus en détail.
« Peut-être même que je devrais voir si je trouve une autre chaîne, au cas où... mais ça signifierait qu'il faudra aussi prendre les outils, et si elle finit par ne plus couiner ? C'est ce qui fait son charme quand même. »
Haussant les épaules sans m'être vraiment rendu compte que j'avais parlé à voix haute, je commence à dévisser le capuchon du bidon d'huile, ayant récupéré au passage un chiffon, je l'imbibe du liquide avant de l'appliquer sur la chaîne.
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