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Rencontre inattendue

Lun 25 Juil 2016 - 3:21

15 novembre 2015





Nola était à Aberdeen depuis 5 jours. 5 jours à souffrir. Souffrir de la température, souffrir de la faim et de la soif, souffrir du danger omniprésent ... souffrir de la solitude.


***


Le jour je me cache, fuis les morts comme les vivants, je cherche désespérément de la nourriture, des médicaments, des munitions, du surplus militaire, n'importe quoi. Et la nuit je tente de trouver un appartement vide, un garage, un lieu où je peux dormir en sécurité.

Alors je suis seule dans le noir, recroquevillée sur moi-même à dessiner encore et encore dans ma tête les visages des pillards, des assassins ayant tué ma grand-mère, mes amis ... ma seule famille. Je peux réentendre les cris du couple, les supplications de Mamie. Puis les assassins. Les cheveux, la peau, la bouche, le nez, les rides, les oreilles, les vêtements, les tatouages, les yeux, Je me souviens d'absolument tout ; le sang dans lequel baignait ma grand-mère, son visage meurtri, souillé par une balle dans le front, je peux encore sentir son parfum, je peux encore entendre sa voix douce et calme. Je revois Mary, allongée sur le sol, soupirant lentement son dernier souffle de vie, agonisant, crachant du sang, celui-ci se mêlant à ses larmes de souffrance tandis que Chris, son mari, était à quatre-pattes à côté d'elle, dévorant ses tripes, je revois la marre de sang sur le sol, je revois le visage de Chris, les yeux d'un blanc livide, vide de toute âme, la bouche ensanglantée, la mâchoire claquant, je revois son corps transpercé de trois balles de revolver, je le revois marcher lentement vers moi, grognant, guidé par la seule odeur de chaire fraîche, ne reconnaissant ni ma voix, ni mon visage, ne considérant ni mes pleurs, ni mes cris, je le revois avancer, et m'attrape le bras, je me souviens de tout, chaque seconde, ma fuite, ma retraite dans la cuisine, et les coups de couteau dans son cœur, puis dans sa tête, mettant un terme définitif à sa vie ... son sang sur mes mains, mon corps, mon visage, mes larmes, ma peur ... ma haine.

Je ne pleurs pas, je ne bouge pas, je reste assise dans cet appartement vide, attendant le lever du jour. Mes paupières sont lourdes mais je ne veux pas dormir, je sais pertinemment que je referais encore et encore le même cauchemar, cauchemar qui n'est autre que le souvenir traumatisant de cet après-midi. Je ne dors pas, mais je meurs de froid, alors je décide d'inspecter l'appartement pour éviter de m'endormir. Dans une chambre voisine, je découvre un véritable collection des Seattle Supersonics, une équipe de NBA ayant déménagé en Oklahoma il y a 5 ans. Des maillots de Gary Payton, Shawn Kemp, Kevin Durant, des ballons de basket, des figurines, mais surtout un bonnet vert et jaune avec écrit "Sonics" dessus, et également une écharpe de la même couleur. Je me souviens vaguement des après-midi où, avec mes parents j'allais assister à un match des Sonics dans une loge privée ... Je prends ces affaires chaudes avec moi et je retourne à ma place. Mes paupières sont de plus en plus lourdes, je me couche sur le canapé du salon, tenant fermement mon fusil d'assaut. Je respire profondément, ce n'est maintenant plus une question de choix, je m'endors doucement, consciente que je vais passer une horrible nuit, comme c'est le cas depuis depuis plus d'une semaine.

Je me réveille en sursaut, en sueur malgré le froid régnant dans l'appartement. Le jour doit être levé depuis à peine une heure et le ciel et morose, complètement gris avec quelques nuances foncées. Je prends mes affaires, revérifies si je n'oublis aucune conserve, aucun médicament mais apparemment la famille qui habitait ici avait pris avec elle tout ce qu'elle pouvait. Je sors discrètement de l'immeuble, faisant attention de ne pas attirer des morts. J'emprunte une rue étroite déserte qui me conduit vers une avenue. Je peux voir trois morts-vivants errants, alors si j'étais raisonnable je ne prendrais pas de risque et je rebrousserais chemin mais de là où je suis, je distingue une armurerie à une centaine de mètres. Si je veux trouver des munitions ce ne peut être que dans une armurerie, et une M16 déchargée, à part comme arme de dissuasion ce n'est pas très utile et j'aurais du mal à buter un pillard avec. Je prends donc le temps de contourner toute l'avenue pour éviter de me confronter aux monstres rôdant sans but sur le bitume, et j'arrive finalement jusqu'à la boutique. Le rideaux de fer est forcé ... évidemment, l'apocalypse à débuté il y a environ un mois les gens ont dû se ruer sur les armes. Je rentre dans l'armurerie en essayant d'être le plus discrète possible malgré les bouts de verre sur le sol, je regarde derrière le comptoir, dans les vitrines ... il n'y a presque plus rien sinon quelques chargeurs de pistolet, des accessoires inutiles, même la caisse a été dévalisée.

Je m'apprête à rentrer dans l'arrière-boutique quand j'entends du bruit dehors, un mort-vivant qui a dû me repérer. Je vais donc le plus rapidement et surtout discrètement possible à côté de la vitre brisée, mon plan étant d'attaquer le monstre de dos. J'attends quelques secondes et je vois l'ombre approcher. Je me prépare à mettre un violent coup de crosse dans la tête du zombie pour le tuer sur le coup, ou bien ou coup de couteau si il survit, mais ce qui rentre est malheureusement bel et bien vivant. Surprise, j'hésite un instant à sauter sur le type, j'ai la vague impression de l'avoir déjà vu. Il est blond, grand, a des vêtements militaires et est surtout armé, je peux voir son pistolet. Il est habillé comme les pillards qui m'ont attaqué. Mon calme se transforme en profonde haine, mon cœur bat plus vite, je suis décidée à buter ce salopard qui a dû attaquer des familles comme la mienne, et si ça se trouve il faisait même parti du groupe qui m'a attaqué. Je ne réfléchis même plus, je sens juste l'adrénaline monter, la peur s'est transformée en haine et en courage, je tiens fermement mon arme, et je me précipite pour assommer ce sale type. Cependant les bouts de verre sur le sol annoncent ma présence et le survivant à le temps de se protéger légèrement avec son bras et son épaule. Le coup est tout de même violent et le grand gars recule de quelques mètres, il n'est pas en état de répliquer et je le mets directement en joug. Je peux voir son tatouage de chaînes sur le bras ... cette fois j'en suis presque persuadée, malgré cet air familier ce mec est un pillard.

" A terre enfoiré ! Et lâche tes armes ! "

Mon fusil est bien entendu déchargé mais je compte sur son pouvoir de dissuasion. Un canon de M16 à un mètre de sa tête c'est censé faire réfléchir.

" Un seul geste brusque sale pillard de merde et j'te bute, j'te jure que j'hésiterai pas ! "

Je suis complètement enragée, guidée par la haine, sûre que ce salop est un pillard, si j'avais ne serait-ce qu'une balle je lui aurais déjà collée entre les deux yeux. Je la tiens ma vengeance, l'assassinat de ma seule famille ne restera pas impunie, et ce mec pourra en témoigner.

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Re: Rencontre inattendue

Lun 26 Sep 2016 - 4:14

Une journée parfaite, comme une autre. C'est ce que le barbu pourrait encore prétendre de la veille, et ce bien malgré ce à quoi il a été confronté. Il pourrait peut être le dire pour cette nouvelle journée aussi..

Tout commença en fin d'après midi, un jour plus tôt. Happy sortit de la tanière de fortune qu'il venait à peine de s'approprier,  pour s'en aller mener à bien sa grande quête dans le centre ville d'Aberdeen. Quelle est elle, cette quête ? Eh bien simplement se laver de ses erreurs, en venant au secours de sa femme, et de ses parents. Son pauvre père qu'il avait abandonné dans l'armurerie, sa pauvre femme à qui il n'avait laissé qu'une simple et unique lettre, dans laquelle il avouait sa lassitude et son besoin d'être libre. Libre d'elle, par dessus tout. L'aimait il encore seulement ? Son coeur en doutait. Mais sa conscience ne pouvait simplement se résoudre à la laisser seule en proie à la mort, ou pire encore, la laisser à un sort plus sombre.

Ainsi donc, ses pas l'ont mené à son ancien domicile. Une demeure bien modeste, dans un quartier qui l'était tout autant, qui aujourd'hui n'est plus que ruine, désolation et abandon. La porte de cette maison qui était sienne jadis avait été forcée, et elle baillait au gré d'un vent sec, au froid piquant. Elle grinçait encore, donnant plus de force à l'ambiance lugubre qui glaçait son sang. Erik hésita à franchir le seuil, et pénétrer à l'intérieur. Qu'allait il trouver ? Allait il devoir regarder la mort en face ? Assumer ses actes une bonne fois pour toutes ? S'il est un homme solide, au mental d'acier, cette situation avait tout de même de quoi le faire trembler dans ses bottes. Finalement, l'homme se lança. Et après avoir constaté le bordel sans nom qui régnait en ces lieux, il trouva enfin sa propre lettre. Il n'eût guère la force de la relire. Il la retourna simplement, comme guidé par son instinct, pour en lire les mots de sa femme.


" Mon amour,

Je comprends ton besoin de liberté. Je comprends tes envies de repartir sur les traces de ton passé. Notre histoire n'a jamais été la plus simple, je n'ai jamais rien fait pour la rendre simple.. Je savais qu'un jour j'aurais à payer pour mes mensonges. Ce jour est venu. Je vais maintenant t'attendre? Car je sais qu'un jour, tu reviendras. Et ce jour là, je te dirai simplement que je t'aime. Car je t'aime. Reviens moi vite..

Sara. "


Sa gorge s'en noua tellement qu'il ne pu laisser échapper que quelques sifflements aigus pour illustrer les larmes qui coulaient sur ses joues. Erik pleurait sur la fidélité et l'amour de celle qu'il avait lâchement abandonné, pour courir après quelques sots de fantômes. Et le faire seul, qui plus est. Cependant, cette réponse n'était pas la seule. Au bas de la lettre, quelques mots avaient été griffonnés, dans une hâte plus que perceptible.

" Erik.. mon amour.. je ne peux plus rester ici pour t'attendre.. je ne sais pas si tu es encore vivant. Mon dieu.. ton père.. ton père.. c'est horrible. Tout ici est horrible. La mort est partout.. Si jamais tu reviens ici, et que tu trouves cette lettre, sache que je repars à Seattle. Je.. je vais chez ma mère. Je t'attendrais là bas.. si jamais tu reviens un jour..

Adieu.
Sara. "

Son père ? Qu'avait il fait ? Pourquoi Sara l'avait elle mentionné avec tant de détresse dans cette dernière lettre ? Soudain, Erik se sentit tel Atlas, pliant sous le poids du monde entier. Même la " bonne nouvelle " d'avoir une trace de sa " bien aimée " ne pouvait lui rendre le sourire en cet instant. Faisant fi des précautions qu'il mettait un point d'honneur à respecter en ce qui concerne les infectés, Erik fonça droit vers la demeure de ses parents. La poigne de la terreur continuait de tordre ses entrailles.. et pour cause. La porte était tout aussi ouverte et grinçante que la sienne. L'état de la maison était déplorable. Il se dirigea immédiatement à l'étage, comme guidé par la main du destin. Dans un premier temps, il pénétra dans la chambre de sa soeur. Et il y trouva la mort.. Sa mère et sa soeur, dans les bras l'une de l'autre, appuyée contre le mur, chacune un trou dans le crâne. Elles étaient mortes depuis longtemps déjà.

Happy ne l'était plus. Il tomba à genoux, portant ses mains vers les deux femmes qu'il n'osait toucher. Ses paroles, dégluties à travers les larmes, n'avaient plus de sens. Des excuses ? Ou simplement quelques gargouillis pour nier la réalité ? Invoquer un cauchemar pour attendre de se réveiller ? Tout cela était bien réel et il le savait. L'horreur n'est pas une illusion. Quelque part dans sa détresse, Happy trouva un vieux colt 1911, modèle seconde guerre mondiale, sur le sol. Les deux douilles non loin provenaient de cette arme. Il la ramassa, en pendant un court instant, il envisagea de mettre fin à son périple ici. Après tout..

.. Mais un son provenant de la chambre de ses parents l'empêcha de presser sur la détente. Il se releva, et se dirigea lentement vers la porte fermée. Derrière, quelque chose s'agitait, et gargouillait. En ouvrant la porte il savait ce qu'il allait trouver. Mais pas comme ça.. La lumière du couloir éclaira alors le corps gesticulant de son père, attaché par le cou à une corde. Les mains du cadavres frappaient le vide, dans l'espoir d'attraper la proie qui autrefois fût un fils bien aimé. Happy resta là à regarder la scène. Maintenant tout était clair.. Le père tua femme et fille, et se suicida ensuite, pour leur éviter de vivre dans l'horreur et le chaos. Le barbu était vide. Tout simplement vide. Il leva simplement l'arme de son père, et l'exécuta avec. Le coup retenti dans la pièce, la maison, la rue, le quartier, la ville. Tranchant net le calme qui s'imposait, avant de lui laisser à nouveau place. Erik ne manqua pas sa cible. Il retourna ensuite à sa planque, ne pouvant se résoudre à rester dans l'un des deux demeures de son passé..

Une journée parfaite.


***

Les épisodes de la veilles se doivent de rester dans le passé. Happy se passe l'eau contenue dans un seau sur le visage. Sa barbe et ses cheveux sont mouillés. Il se regarde fixement dans la glace. Il ne peut penser à autre chose.. que d'aller à Seattle. Se rendre au domicile de ses beaux parents, pour y retrouver sa femme, ou mourir en tentant de le faire. Tout est clair dans son esprit désormais. Son deuil est déjà fait. De toutes façons.. à quoi s'attendait il au juste, en revenant ici ?

Le barbu s'habille d'une tenue militaire qu'il a récupéré sur quelqu'un qui n'en avait plus besoin. Il a toujours été du genre à apprécier ces vêtements. Solides et pratiques. Et bien plus confortable qu'un jeans. Il compte le nombre de balles restantes dans le chargeur. Quatre, pas plus. Et il n'en a pas sur lui. Est ce une bonne idée de partir à l'aventure sans se ravitailler ? Il sait d'expérience que non.. Avoir à se défendre de la folie des infectés avec des armes improvisée est dangereux. S'il veut entrer à Seattle, il doit être équipé.

Voilà pourquoi en ce matin, aux premières lueurs du jour, il s'en va vers ce qui était autrefois son lieu de travail. Les souvenirs l'assaillent sur la route. Il a passé presque toute sa vie ici. Il se revoit enfant, jouant avec une balle de cuir. Il se revoir adolescent, rêvant de ses premiers accords devant les guitares derrière les vitrines. Il se revoit adulte, prêt à tout abandonner.. Et il en secoue la tête. Au terme d'une longue marche, il arrive enfin devant l'armurerie. Son état montre clairement qu'elle a déjà été visitée, mais il ne perd pas l'espoir de trouver ce qu'il cherche.

Cependant, à peine est il entré qu'il se fait attaquer ! Il ne comprend rien.. Quelqu'un le charge et lui envoie un coup à la tête. Il a à peine le temps de tenter de se défendre de l'attaque. Le choc est violent, et l'envoie valser, lui qui pourtant n'a pas un physique de squelette, jusqu'à se retrouver le cul par terre. Il entend bien les menaces et les insultes hurlées par une voix qui semble féminine et jeune, mais il se redresse. Il est complètement sonné.. Pourtant il reconnaît bien le canon d'un fusil d'assaut pointé sur lui. Sans obéir aux ordres de la jeune fille, il lève cependant les mains. Il ferme les yeux, puis les ouvre à nouveau. Sale pillard ? A t il bien entendu ? Pourtant Happy n'est rien de tout ça..


" Je ne suis pas.. un pillard.. Ouh.. putain tu m'as pas raté..

Difficile de se rendre compte de la situation encore. Il secoue de nouveau la tête, et pose ses yeux sur celle qui le tient en joue. Ca ne déconne pas. C'est pas tout les jours qu'une gamine vous menace avec une m16 en portant un putain de bonnet des Sonics. Ca pourrait presque le faire rire, lui qui est toujours d'humeur à le faire. Mais entre les découvertes macabres de la veille et le risque de se faire plomber, ce n'est pas vraiment l'ambiance là.

Alors il fait ce qu'il a toujours fait de mieux. Il négocie. Il parle. Il se sert de sa cervelle, espérant que sa bonhomie et sa sympathie puissent faire baisser le flingue à la petite.


.. Ecoute je.. Je ne suis pas venu ici pour chercher les problèmes. J'suis venu chercher des munitions pour mon flingue et des vêtements pour partir à Seattle. Je.. je dois partir à Seattle.

Tournant deux fois les mains, il hausse les sourcils.

Tu.. veux bien baisser ça, s'il te plais ? Je ne fais pas de mal aux.. aux gens normaux.. enfin tu sais, ceux qui ne sont pas infectés.. Je veux juste discuter.. Je peux t'aider si tu veux, je travaillais ici.. C'était à m.. à mon père.. Je suppose que maintenant c'est.. à moi..

Évoquer son héritage de cette manière lui fait presque remonter les larmes aux yeux. Mais le moment n'est pas aux lamentations. La situation est tendue et il est impératif de la débloquer.

J'm'appelle Erik, mais tout l'monde m'appelle Happy. Tu veux bien me dire ton nom ? "

Rien de tout ça n'était prévu. Il ne le sait pas encore, mais pour lui, cette journée est parfaite.
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