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That's how we change

Ven 16 Sep 2016 - 4:44



That's how we change.


Selene Sweetnam Δ Jessie Gardner



Vendredi 18 janvier 2013, Seattle, Washington, Etats-Unis.


Elle s’ennuyait. Trainant en queue de peloton, Selene avait les yeux rivés sur la chevelure de Jessica. Celle-ci était d’un blond platine presque blanc et reflétaient les lueurs colorées du crépuscule. Sa veste était aux couleurs d’une équipe de baseball, assortie à celle que portait James, un grand afro-américain dont les nattes dépassaient de son bonnet. Devant, c’était Hadrian, un autre camarade de classe, d‘origine russe, qui les abreuvait déjà de plans « tease » pour le weekend. La jeune musicienne soupira, lassée de ces distractions sans fondement. Un sentiment qui la taraudait depuis quelques mois maintenant.

Déjà, que faisaient-ils dans ce quartier ?! Ils allaient soi-disant chez un ami de James, mais la pianiste soupçonnait que ce n’était qu’un prétexte pour lorgner sur les citadins aisés et faire quelques dégâts. Rayer une voiture par-ci, abîmer une palissade par-là, décrocher une boîte aux lettres, insulter quelques vieux… oui, c’était vrai que pendant un temps, Selene avait trouvé ça marrant. Se pointer dans les rues monopolisées par les gens de bonne famille et encrasser un peu leurs vies en apparence parfaite. Rien que déambuler en mini-jupe, chaussettes émo jusqu’aux genoux et clope au bec, ça faisait tourner de l’œil tous ces bourges bien pensant. Elle les avait détestés et maintenant… ça n’avait plus de sens. C’était fade. Stupide.

« BANG ». Premier coup de pied dans une poubelle soigneusement alignée avec ses consœurs. Un chat qui détale, un cinquantenaire qui les fustige depuis sa fenêtre, James qui dresse le majeur et éclate de rire. Bon public, Jessica gloussa en levant aussi son doigt à l’ongle vernis et Hadrian renchérit en frappant « malencontreusement » le rétroviseur d’une voiture neuve. Selene était partagée. Elle baissa la tête, enfonçant ses mains gantées dans les poches de son manteau, mais ne put retenir un tressaillement à la commissure de ses lèvres – l’esquisse d’un sourire en coin.

Ils progressèrent ainsi, une vieille habitude. La musicienne avait compté trois peintures rayées, deux boîtes aux lettres cassées, quatre poubelles maltraitées, six riverains insultés et un pneu crevé avant « qu’elle » n’apparaisse. Ses amis ne s’étaient même pas encore rendu compte de sa présence que la brunette savait comment ça allait se passer. Elle les connaissait par cœur, et cette fille – un peu plus jeune qu’eux – était parfaite. Rousse, menue, élégant manteau d’hiver, la tête basse, des livres plein les bras. Elle respirait la candeur et la timidité alors forcément, c’était une proie de choix.

- Hey, James…, essaya Selene, mais c’était inutile.

Il ricanait déjà en arrivant à sa hauteur et fit volontairement un grand geste de bras pour jeter au sol les bouquins de l’inconnue.

- Oups, désolé, feignit-il sans l’ombre d’un remord.

Ses acolytes l’encerclèrent pendant qu’elle se baissait, riant comme des hyènes de Disney. Hadrian allongea le bras, cherchant à ouvrir son sac pour y piquer quelque chose. N’importe quoi. Un truc de valeur de préférence, pour le simple plaisir de la voir courir après. Ce fut à ce moment qu’un électrochoc tira la pianiste de sa passivité. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait envie d’aider cette pauvre fille. Ce manège qui l’aurait amusée l’année passée ne ressemblait plus qu’à un théâtre de bêtise mesquine.

- C’est bon, laisse-là, intervint-elle en repoussa son ami.

Un silence remplaça les ricanements. Ils la regardaient tous avec des yeux ronds. Son cœur battait la chamade, mais elle les défiait avec le même air insolent ordinairement réservé aux profs.

- T’es sérieuse là ? Demanda enfin Jessica, non sans essayer de bousculer encore l’inconnue.
- Ouai, carrément, rétorqua Selene, c’est bon là. On les a fait assez chier pour aujourd’hui, si ça se trouve, quelqu’un à appeler les flics. Alors… juste stop, laissez tomber.

Une fois encore, ils ne répondirent pas de suite, mais la dévisagèrent de haut en bas. Comme si cette adolescente avec laquelle ils avaient partagé les meilleurs et les pires coups étaient soudainement devenue une parfaite inconnue. Le visage renfrogné, c’est James qui émit un bruit avec ses lèvres avant de décider :

- Comme tu veux, sis’, on n’avait pas remarqué que t’étais passée dans le camp des coincés. Allez, venez…

Bien entendu, il s’adressait surtout à Hadrian et Jessica. Il se doutait bien que la brunette ne suivrait pas – pas tout de suite en tout cas. Ignorant leurs regards mi-moqueurs/mi-méprisants la musicienne se tourna vers la rouquine pour lui demander :

- Ça va ? Fais pas attention à eux, ce sont des abrutis.

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Re: That's how we change

Sam 17 Sep 2016 - 16:20

Longue journée d'hiver. Celles qui n'en finissent pas. Quand nous nous réveillons pour aller travailler ou bien étudier, il fait encore nuit, le soleil paresse et s’octroie une grasse matinée. Toute la journée, chacun attend que le soleil éclaircisse un peu l'environnement mais les nuages s'amusent à y faire obstruction. Puis vient le soir, au retour chez soi quand il fait nuit car le soleil s'est déjà couché. Les cours me passionnent et je ne vois pas les heures défiler, Will m'attend à la sortie et m'embrasse sur le front avant d'entourer son bras autour de mes épaules. Il a entraînement ce soir, je devais l'y accompagner pour que nous rentrions ensemble par la suite. Je le regarde. Il peut lire la déception dans mon regard et me demande ce qui ne va pas. Je lui explique calmement que Mr. Stones vient de nous donner une évaluation pour le lendemain. A cause de quelques imbéciles trop dissipés, j'allais devoir passer ma soirée à réviser pour ne pas faire baisser ma moyenne et gardé mon avant pour la mention. Will secoue la tête comme pour me faire comprendre que je suis incorrigible. J'esquisse un sourire. Je le suis jusqu'au stade où je l'abandonne. Il m'embrasse et me sommes de lui envoyer un message une fois que je suis bien arrivé chez moi. J’acquiesce, puis m'en retourne.

Je me sens d'humeur à marcher un peu. Il ne fait pas encore trop froid et prendre l'air me ferra le plus grand bien. Je suis perdue dans mes pensées une bonne partie du trajet, j'arpente les rues les unes après les autres sans réellement regarder où je vais. Mon inconscient connaît le trajet par cœur et se sont mes pieds qui me guident. Je me serre un peu plus dans mon joli manteau blanc, qui affine ma taille et s’épanouit en une jupe protégeant mes cuisses du froid. Je porte un joli béret bleu marine et je porte contre moi mes livres. Comme si je prenais soin d'un trésor. Je n'entends pas les cris et les gloussements de ce groupe de jeunes un peu plus âgés que moi qui m'arrivent droit dessus. Je ne les ai pas vu. Je regarde le sol complètement absorbée par mes pensées et je n'ai pas prêté la moindre importance à mon environnement. Si bien que je n'eus pas le temps de réagir quand un bras faucha mes livres pour les faire basculer, je tente bien malgré moi de les rattraper au vol. Tentative qui se solde par un échec. Je lève les yeux sur ce garçon qui se moque de moi.

- Oups, désolé, feignit-il sans l’ombre d’un remord.

Je ne prends pas la peine de répondre. Je suis bien trop intelligente pour lui pour m'abaisser à son niveau et je préfère me hâter de ramasser mes livres et mes cours éparpillé sur le goudron sec. Il n'avait pas plu, une aubaine pour moi. Une fois accroupie pour rassembler mes affaires, je me retrouve encerclée par la bande d'amis qui ricane. Une totale médisance dans leur regard me dégoûte un peu plus du genre humain. L'un d'eux tente de me détrousser d'un bien mais quelqu'un intervint en ma faveur. Je pose sur elle mon regard. Elle est brune. Elle les accompagne mais ne semble pas se réjouir de la situation. Méfiante, je ne pipe pas un mot. Je la laisse seule pour leur tenir tête. J'empile mes bouquins que je reporte contre mon ventre, cet idiot me les a abîmé en plus et ça me gêne. Moi, qui suis si consciencieuse et perfectionniste, me voilà avec des livres amochés.

La scène qui se déroule devant moi me laisse pantoise. La brunette tente de remettre ces amis à leur place et s'attire leur mesquinerie. Eux-mêmes ne sont pas sûr de croire à cette plaisanterie et au fait que la jeune fille prenne ma défense. Elle tente de les raisonner, prétextant que vu les dégâts déjà effectué quelqu'un a peut-être déjà prévenu les autorités et qu'il serait plus prudent pour le groupe de ne pas s'éterniser dans les parages. Ils la dévisagent avec dédain. Le même regard qu'ils avaient posé sur moi auparavant. Surprenant. Je ne comprenais pas comment l'on pouvait ainsi se comporter avec ces amis juste pour un avis qui diverge. Les groupes sociaux n'ont pas le droit de libre expression, il faut se contenter d'entrer dans le moule si l'on veut faire partie de la bande. Stupide. J'ai de la peine pour eux. Ils ont l'impression d'être important mais ce ne sont que des moutons tous identique sans la moindre unité. Ils ne possèdent pas d'individualité non plus car sinon ils ne renteront plus dans les cases sur-mesure qu'on a confectionné pour eux. Elle se fait abandonner là par ces idiots. L'air renfrogné, ils se sont détourné de moi et d'elle.

Je les observe s'éloigner et oubli que la jeune fille ne les a pas suivit. Sa voix brise le silence et m'oblige à reporter mon attention sur elle.

- Ça va ? Fais pas attention à eux, ce sont des abrutis.

J'esquisse un timide sourire par politesse. Je ne sais pas trop comment réagir. Est ce un piège ? A-t-elle fait cela pour mieux m'humilier ? Je ne sais pas ces intentions mais je demeure distante. J'inspire et je déglutis. Elle attend de moi une réponse et je ne voudrais pas perdre mes moyens devant elle. Je ne dois pas bégayer. Des phrases courtes. Je devrais pouvoir m'en sortir.

-Oui, ça va.

Lui assurais-je. Je venais de m'en tirer pas trop mal avec cette première réponse mais je ne pouvais pas partir comme ça. Mes parents m'avaient bien éduqué et la moindre des choses serait de la remercier. Je ne parviens pas à la regarder en face et je pose mes yeux sur le groupe qui a reprit ces éclats de rire.

-Merci... de m'a-m'avoir-r déf-défendu.

Je rougis. Je me sens mal à l'aise et me met à fixer mes pieds. Elle n'était pas obligée de me porter secours et de se mettre ces amis à dos pour une inconnue comme moi. Mais il restait une part de mystère à élucider, je désirais comprendre son geste. Pourquoi m'a-t-elle aider ? Ma question reste sourde.
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Re: That's how we change

Sam 17 Sep 2016 - 19:04



That's how we change.


Selene Sweetnam Δ Jessie Gardner



Vendredi 18 janvier 2013, Seattle, Washington, Etats-Unis.


Selene l’observait de ses yeux bleus si indéchiffrables. Impossible de ne pas la dévisager, elle et sa beauté de fille bien élevée. Et bien sûr, comme toutes les bourges qui voulaient bien s’habiller, elle portait des fringues au design français. Enfin, le béret rentrait dans cette caractéristique en tout cas. La rouquine esquissa un sourire mais ne semblait pas très à l’aise. Etrangement, la brunette ne bougeait pas. Pourquoi ? Très bonne question. Elle était envahie par le même sentiment que quand elle avait discuté avec le frère de sa professeur d‘anglais. Gabriel Fowler… elle n’avait pas oublié son nom. Ni cette espèce de malaise de passer pour une adolescente paumée, à problèmes, alors qu’elle voulait être mieux. Prouver qu’elle n’était pas une idiote. Quand sa cadette la remercia de l’avoir défendue, elle jeta machinalement un regard dans la direction qui avait vu disparaître ses amis et haussa les épaules :

- C’est rien… c’était stupide de leur part. C’est bon, pas la peine de flipper comme ça, ajouta-t-elle un peu trop brusquement.

Avec son look grunge, son manteau d’un rouge délavé et son bonnet élimé sur lequel étaient épinglés des badges aux couleurs de groupes de metal, la musicienne détonnait carrément aux côtés de l’inconnue. Elles ne venaient clairement pas du même monde et pourtant, Selene se sentait instinctivement poussée vers elle. Vaincre ses aprioris, s’affirmer, s’ouvrir à d’autres personnes que ses comparses immatures qui n’iront très certainement pas à la fac. C’était embarrassant de rester plantée là, au milieu du trottoir, en compagnie de quelqu’un qui ne savait pas trop où se mettre. Même si elle n’était pas connue pour être un modèle de sociabilité, la jeune pianiste ébaucha un sourire encourageant en proposant :

- Je t’accompagne jusqu’à chez toi, ok ? Je les connais. Ils seraient capables de t’attendre plus loin pour reprendre où ils en étaient restés.

Ce n’était qu’à moitié vrai. Il y avait de plus grandes chances que Jessica, James et Hadrian l’aient déjà oubliée – et si ce n’étaient pas le cas, la brunette ne pourrait pas les arrêter. Qu’importe, c’était l’intention qui comptait, non ? Alors qu’elles se remettaient en route, Selene continuait de détailler sa cadette à la dérobée. Elle avait vraiment l’air… « timide et réservée » ; deux termes pour traduire plus gentiment « complètement coincée ». Le pire était que c’était l’ainée du duo qui se sentait en décalage ! Une croute à côté d’un tableau de maître, un pigeon dans le sillage d’un aigle, une catin en compagnie d’une sainte… quelque chose dans ce goût ça. Pas gratifiant du tout. Néanmoins, ça ne l’empêcha pas de tirer de ses poches un paquet de clopes à moitié écrasé, et un briquet, pour s’allumer un cancer en tube.

D’un geste le plus naturel du monde, la musicienne proposa une cigarette à sa protégée et remballa ses affaires en voyant que ça ne la tentait pas. Elle laissa passer quelques pas silencieux, soufflant négligemment sa fumée au visage de l’hiver, puis se décida à reprendre les devants. Dans tous les cas, elle n’avait pas grand-chose à perdre. D’une pichenette, elle dégagea ses cendres et se tourna vers sa cadette :

- Tu vas dans quel bahut ? Pas au West Seattle je parie.  

Selene eut une sorte de sourire en coin. Le West Seattle High School, son lycée. Un établissement public qui n’était pas parmi les plus côtés en ville. A tous les coups, cette fille était en école privé, une autoroute vers l’université ! Loin des gens comme elle.

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Re: That's how we change

Dim 18 Sep 2016 - 16:19

Tout ce que j'avais constaté lors de ce bref échange s'était que elle et moi n'étions pas du même monde. Rien ne nous pré-destinait à nous rencontrer et pourtant... Elle était là. Elle et ces cheveux brun lâché sauvagement sur ces épaules, un bonnet usé par le temps disciplinant sa coiffure. Un style que je qualifierais de rebelle. Elle est différente mais pas effrayante, même si au premier abord elle apparaît comme une fille dure et sans peur. Vêtue de couleurs sombre ou sanguine, elle fait mauvais genre. Du moins c'est ce que vont penser les gens du quartier. Le malaise entre nous perdura encore un peu, comme si chacune ne savait pas trouver sa place. Situation incongrue, qui laissait la belle et la clocharde face à face sur le trottoir. Sa réponse un peu brusque me fit écarquiller les yeux. Elle a prit mon bégaiement pour de la peur, mais elle ne sait pas donc je passe outre. J'essaie. La grunge semble faire les même efforts que moi pour vaincre ces aprioris, un léger sourire et une proposition audacieuse. Me raccompagner pour me protéger car ces amis seraient capable de m'attendre plus loin. J'acquiesce et nous marchons l'une à côté de l'autre. Je sens sur moi son regard et devine ce qu'elle peut penser d'une fille comme moi, ce que beaucoup pense même à mon lycée. La petite fille modèle, intellect et complètement coincée. Pas difficile. J'ai vécu ça un certain temps jusqu'à ce que je sois en couple avec Will.

J'apprécie son geste et le fait qu'elle marche à mes côtés. Elle me tend une cigarette après s'en être servie une, je refuse poliment. Je ne dis toujours rien. Elle pompe et recrache la fumée à l'odeur nauséabonde avec habitude. J'imagine que ceci est un passage obligatoire pour fréquenter un groupe. C'est étrange tout ce que l'on peut faire pour une appartenance. La brunette, dégage d'une pichenette sa cendre avant de reporter sur moi son attention.

-Tu vas dans quel bahut ? Pas au West Seattle je parie.  

Elle ponctue sa phrase par un léger sourire en coin. Je suis un peu plus détendue et m'efforce de répondre calmement pour ne pas passer pour une autiste trouillarde.

-Garfield HighSchool pour ma part. Et je me nomme Jessie.

Annonçais-je avec un franc sourire. Elle avait raison je n'étais pas du même lycée et je connaissais son établissement pour sa réputation pas vraiment saine. Un établissement public très mal noté. J'estimais ma chance car on ne choisissait pas ces moyens et l'endroit où l'on étudiait. J'indique à mon ange gardien qu'il faut tourner à l'angle mais s'était sans compter l'apparition d'un véhicule de police. Je sens la jeune fille à mes côtés bien moins sereine. La voiture de patrouille s'arrête à notre niveau et l'agent de police commence à nous interroger :

-Bonjour, mesdemoiselles. On nous a signalé du grabuge dans le quartier et fait la description de quatre individus. Vous n'avez rien remarqué ?

L'homme dévisage Selene et s'attarde sur elle, l'air accusateur. Je secoue la tête frénétiquement.

-Non Monsieur l'agent, nous n'avons rien remarqué mon amie et moi. Et comme vous pouvez le constater nous sommes deux et non quatre.

J'affiche un ravissant sourire. Mais, il insiste.

-Cette jeune fille correspond à la description et n'est sûrement pas du quartier, donc si vous agissez sous la menace ne craignez rien mademoiselle nous sommes là.

Je suis presque outrée. Je fronce les sourcils. Pas question que je me démonte et laisse la brunette se retrouver dans l'embarras à cause de sa bande d'abrutis. Je pose une main sur ma hanche, l'autre tenant toujours mes livres de cours.

-Vous faites erreur, elle est avec moi. Je lui donne des cours particuliers et nous nous rendons chez moi.

L'agent surprit finit par se résoudre à ma version et reprendre sa route après nous avoir moralisé sur les délinquants. Qu'en cas de problème nous pouvions faire le numéro de la police, ou si nous remarquions quoi que se soit. Je soupire de soulagement une fois le véhicule disparu. Je fixe Selene attentivement et la trouve un peu palote. Je ne relève pas. Elle a du avoir une sacrée frayeur. Le policier était prêt à l'embarqué, j'imagine bien mes parents sauter au plafond en apprenant que leur fille se trouve au commissariat. Je ne voulais pas lui causer de problème alors qu'elle n'avait fait que me défendre. Nous n'étions plus très loin de chez moi, une grande maison résidentielle. Je la désigne à mon amie de fortune.

-C'est ici. Tu veux entrer boire quelque chose de chaud ?

J'affiche un sourire plus franc. Je me sors les doigts des fesses pour être un peu moins sur la réserve et offrir quelque chose à mon accompagnatrice. Ce n'est en rien une obligation mais je serais ravie d'en apprendre un peu plus sur elle, alors j'espère qu'elle accepte mon invitation en silence.
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Re: That's how we change

Dim 18 Sep 2016 - 17:18



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Selene Sweetnam Δ Jessie Gardner



Vendredi 18 janvier 2013, Seattle, Washington, Etats-Unis.


La brunette acquiesça silencieusement en soufflant sa fumée avec désinvolture. Le Gardfield High School… au final, ça l’étonnait presque. Ce lycée avait eu ses heures de gloire, bien sûr, mais elle l’aurait vue plus huppée encore. Aucune importance. Elle s’appelait Jessie…

- Selene, confia-t-elle en s’apprêtant à tourner là où on lui indiquait.

Le bruit d’une voiture qui s’arrêtait à leur hauteur la fit tourner la tête et la musicienne blêmit immédiatement. Les flics. Jusqu’à maintenant, ce n’était arrivé qu’une fois que son père ait à la récupéré au poste. Ce n’était pas une expérience qu’elle voulait réitérer. Elle avait eu beau s’enfermer dans son mal-être et sa contestation permanente, la jeune pianiste n’était pas une délinquante. Comme beaucoup, elle était surtout perdue, et faisait de mauvais choix. Pourtant, en voyant l’agent la dévisager, Selene ne put s’empêcher de lever un sourcil provocateur. Elle cherchait déjà ses mots, pour justifier qu’elle n’avait rien fait, mais la rouquine prit sa défense avec un mensonge. Rien qu’à voir son sourire, on lui donnerait le bon dieu sans confession – pas étonnant que les bourges obtenaient toujours des traitements de faveurs.

Malheureusement, le policier ne devait pas être très croyant, parce qu’il insista, insinuant maladroitement que la brunette était coupable d’une quelconque pression. La concernée ouvrait déjà la bouche pour protester, objecter que c’était un pays libre, qu’elle pouvait bien emprunter les quartiers qui lui plaisaient… et suggérer que l’agent aille se faire voir. Heureusement, sa cadette prit les devants, continuant de la couvrir. La pianiste ne décoléra pas pourtant, obligée de subir le discours de prévention sur les « jeunes des mauvais quartiers » qu’il fallait éviter, et reporter immédiatement en cas de problème. C’était vraiment parce que Jessie avait fait un bel effort que Selene ne salua pas l’agent d’un majeur dressé bien mérité. Ouai… pour une petite fille de bonne famille, elle avait été plutôt impressionnante ! Raconter des bobards avec un tel aplomb pour défendre une inconnue…

Occuper à noyer sa contrariété dans sa clope, la musicienne ne dit rien jusqu’à ce qu’elles arrivent à proximité de la maison de la rouquine. Une belle propriété résidentielle, bien évidemment. Propre, gazon à ras, portail entretenu… elle parierait presque qu’il y avait un interphone avec caméra à l’entrée. Le genre d’endroit qui mettait mal à l’aise une fille comme elle, dont le seul parent louait un appartement minuscule dans les quartiers populaires de Seattle. Elle s’attendait d’ailleurs à dire au revoir, mais voilà qu’elle était invitée à « boire quelque chose de chaud ». L’adolescente savait que Jessie ne pensait pas à mal, mais la formulation fit tiquer ce qui restait de sa personnalité effrontée. Un peu sur la défensive, elle objecta après avoir craché un nuage de fumée :

- J’suis pas une clocharde, hein ?!

Ses yeux impénétrables fixèrent sa comparse. Un peu trop froidement, elle s’en voulut immédiatement. Elle n’était juste pas habituée à cette gentillesse polie. Son père était adorable avec elle, mais avec les gens de son âge, Selene n’avait que peu d’interaction. Elle n’aimait pas la plupart des gens de son lycée, et ses quelques amis étaient… d’un genre complètement différent. Moins classe, moins doux, avec un langage moins châtié, moins délicat aussi. Ceux qui vous proposaient de prendre une bière, ou de partager un joint – voire de s’envoyer en l’air – mais pas de « boire quelque chose de chaud ». Inexplicablement, cette phrase lui évoquait la charité qu’on faisait aux SDF quand on consentait à un peu de solidarité.

- Je veux dire…, essaya de se rattraper la brunette, je veux pas que tu crois que… bref, je veux bien entrer.

C’était finalement plus simple d’opter pour ne rien expliquer. Elle essaya de sourire, timidement, une expression spontanée qui la rendait soudainement plus attendrissante. Plus sociable. Clairement, c’était à son tour de ne pas se sentir à sa place. Elle changeait sans arrêt de jambe d’appui, jetait des regards anxieux vers les fenêtres du pavillon, comme si quelqu’un risquait de jaillir pour lui dire de ficher le camp. Supposant que Jessie ne la laissera pas rentrer avec sa cigarette, elle l’écrasa sous sa chaussure avant de lui dire avec une honnêtement désarmante :

- Euh… merci pour hum… le flic. C’est cool de m’avoir défendue et… tu mens plutôt bien en vrai ! Je ne m’y attendais pas.

Elle se retint in extremis de préciser « pour une fille comme toi » mais sourit sincèrement cette fois. Son visage pâle s’illumina, comme trop rarement.

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Re: That's how we change

Jeu 22 Sep 2016 - 17:10

Selene. J'imprimais son prénom dans ma mémoire avec une certaine satisfaction. Elle qui avait su prendre ma défense face à ces camarades, celle que j'avais couvert auprès des autorités, celle qui resterait à jamais dans ma vie. J'avais observé la colère chez la brunette, elle s'était sûrement mordue la langue pour ne pas cracher au visage de cet agent. J'avais espéré qu'elle ne craque pas et se contienne pour me laisser lui rendre l'ascenseur. Je n'étais pas très fière d'avoir mentis mais parfois pour la bonne cause je crois qu'il est nécessaire de le faire. Selene n'aurait pas mérité une telle sanction pas aujourd'hui en tout cas. J'esquisse un sourire. Je la laisse marronner dans son coin le temps de la conduire jusque chez moi. Là, devant la porte de la bâtisse je lui propose de se joindre à moi pour se réchauffer à l'intérieur. J'affichais un ravissant sourire qu'un nuage de fumé balaya. Sa réponse me laissa sur le carreau. Je venais de perdre le peu d'assurance qu'elle m'avait fait retrouver et je balbutiais maladroitement :

-Ce n-n'est p-p-as c-ce que je-j'ai vou-voulu di-di-re.

Son regard était si froid qu'il me glaça sur place. Mal à l'aise. Perturbée. Je baissais machinalement mon visage vers le sol pour fixer mes pieds. J'avais honte. Honte, d'être si nulle face à une personne qui m'impressionnait, je désirais simplement être gentille mais je devais me rendre à l'évidence. Je n'étais pas très douée pour me lier d'amitié avec quelqu'un. Je devrais peut-être me résoudre à abandonner l'idée de me faire des amis. Contre toute attente l'adolescente rebelle se rattrapa du mieux qu'elle pu pour accepter mon invitation. Je relevais la tête, le regard plein d'espoir. Nous n'étions pas du même monde. Nous n'avions pas la même éducation, ni les mêmes fréquentations. Tant de différences qui pourraient nous éloigner comme nous rapprocher. J'essayais de me montrer plus détendue et loquace avec Selene, mais je devais encore y travailler. Malgré tout, elle m'offrit un sourire attendrissant avant de sautiller d'une jambe à l'autre. Je la dévisageais. Haussant un sourcil. A-telle envie de se soulager ? Ou est-elle tout simplement angoissée à l'idée d'entrer chez moi. Elle écrasa sa cigarette sans que j'ai à le lui demander, ce qui me prouva qu'elle avait un minimum de tenue. Puis elle me prit au dépourvu. Quoi ? Je mens bien. Non, enfin... peut-être. Je ris doucement.

-Tu sais... Je désirais seulement te sauver à mon tour.

Annonçais-je avec sincérité. Je l'avais fait pour elle et elle était la source de ma force soudaine. Je mettais la clé dans la serrure. Un cliquetis m'indiqua que je pouvais ouvrir la porte. Je la pousse et d'un geste de la main invite Selene à entrer. Je la fixe. Elle n'a pas l'air trop décidée. Comme si quelque chose la retenait à l'extérieur. Elle est anxieuse. Ca se voit à sa tête. Son expression inquiète et son jeu de jambe. Je lui tends ma main avec un franc sourire :

-Il n'y a personne. Mes parents ne rentre pas avant au moins deux heures.

Elle finit par accepter mon invitation et je refermais sur nous la porte. L'entrée était bien aménagée, épurée et moderne. J'enlèvais mon manteau et mon béret pour me mettre à l'aise et d'un mouvement de la tête indiquais à Selene d'en faire autant. Je la laissais s'habituer à l’environnement tandis que je me dirigeais vers la cuisine. Je sortis deux tasses. Puis je commençais à préparer deux chocolats quand je me stoppais et lui demandais:

-Tu veux peut-être autre chose qu'un chocolat ? J'ai du café. Ou des boissons froides...

J'ouvris le réfrigérateur. Je regardais ce qu'il y avait et énumèrais :

-Jus d'orange, jus d'ananas, eau fraîche, soda ou bien une bière.

Je me surpris à mes derniers mots. Mes joues se couvrirent de rouge et je ne voulais pas qu'elle l’interprète d'une manière inexacte. Je demeurais complètement inerte au milieu de la cuisine prête à recevoir une réflexion. J'aimerais parler. Dire quelque chose. Mais je stressais tellement que la bouteille de lait que je tenais, m'échappa. Elle se fracassa sur le carrelage éparpillant son contenu. J'étais si confuse que je ne mis que quelques secondes à disparaître derrière le bar de la cuisine. Ramassant rapidement les débris de verre, je ne prêtais plus attention à Selene. Comment pouvais-je être aussi cruche et maladroite ? Je soupirais en secouant la tête. Désabusée contre moi même, je ne faisais pas attention à ce que je fabriquais, si bien que l'on m'entendit pousser un cri de douleur :

-Aïe !

Je m'étais coupé le doigt. Rien de bien dramatique mais les extrémités saignaient avec abondance. Mon invitée devait se demander ce qu'elle fichait ici avec une fille aussi empruntée que moi... mais pas le temps pour ça. Je jettais les morceaux de verre à la poubelle avant de m'atteler à passer mon doigt sous l'eau.

-Je suis désolée. Je n'ai pas l'habitude de recevoir des personnes chez moi... par ce que je ne suis pas très douée pour me faire des amis.
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Re: That's how we change

Jeu 22 Sep 2016 - 18:40



That's how we change.


Selene Sweetnam Δ Jessie Gardner



Vendredi 18 janvier 2013, Seattle, Washington, Etats-Unis.


La « sauver » ? Elle trouvait le terme un peu fort et en même temps, sa consonance héroïque lui plaisait. Ça allait parfaitement à l’image qu’elle se construisait de Jessie. Les lèvres pâles de Selene s’étirèrent encore, un sourire en coin mystérieux et amusé. Pas un mot : elle remercia sa cadette d’un battement de cil et l’observa mettre la clef dans la serrure. Rien qu’un coup d’œil à l’intérieur, et elle n’était plus certaine de vouloir entrer. Déjà, la pianiste s’imaginait la mère de la rouquine plantée sur le seuil, demander « qui » c’était avec un air de méfiance gravé sur le visage. L’adolescente ne s’était même pas rendu compte d’à quel point ses aprioris sur les citoyens aisés s’était développés jusqu’à parasiter ses pensées.

Jessie sembla deviner ce qui l’inquiétait, parce qu’elle assura que ses parents ne seraient pas là avant un moment. La tension s’allégea légèrement sur les épaules de la musicienne, qui pénétra finalement le pavillon en ayant l’air le plus détendue possible. L’intérieur était, selon son échelle « superclasse ». Ce qui signifiait que le mobilier était assorti, tout avait l’air neuf, et chaque élément paraissait tellement à sa place qu’on aurait dit qu’il avait été créé pour cet endroit précis. Rien à voir avec son appartement trop petit où pratiquement tout était vieux et d’occasion, y compris son piano.

Incitée par sa comparse, Selene ôta ses gants, son bonnet et son manteau délavé. En dessous, elle portait une longue chemise droite bien trop large pour elle, par-dessus un top noir marqué d’un Nirvana jaune qui laissa apparaître son nombril. Là encore, son décalage avec le monde de la rouquine était frappant, mais elle la suivit vers la cuisine, ses doigts fins refermés sur le bout de ses manches qui avalaient ses mains.  

- Qu’est-ce que tu as ? demanda-t-elle quand son hôte lui proposa autre chose qu’un chocolat chaud.

En vérité, la brunette ne savait pas ce qu’elle voulait boire. Elle ne savait même pas ce qu’elle faisait ici. Ok, elle l’avait raccompagnée sous prétexte que James pouvaient avoir eu la sale idée de l’attendre une ou deux rues plus loin, et après ? Qu’est-ce qu’elle cherchait à prouver en acceptant d’entrer ? Elle avait la sensation d’avoir le doigt dessus et pourtant… c’était vague dans sa tête. Autant opter pour le naturel, elle n’avait rien à perdre.

- Allez, donne moi une b-

Pas le temps de finir sa phrase, la bouteille glissa des mains de Jessie et éclata sur le carrelage immaculé. Selene fit un saut réflexe en arrière pour ne pas recevoir une giclée de lait, ce qui n’empêcha pas d’en recevoir quelques gouttes sur ses Converses et le bas de son jean noir. Le tissu but avidement le liquide, sans lui laisser une chance de l'essuyer.

- Put-ça va ? demanda-t-elle en réprimant son exclamation vulgaire.

La rouquine ne répondit pas mais entreprit immédiatement de réparer les dégâts. Elle a l’air stressée, alors qu’un léger sourire revint flotter sur les lèvres de la pianiste. Ce n’était pas moqueur, c’était juste… marrant de constater que même les bourges faisait des gaffes. Voir le sol de la superbe cuisine aménagée et moderne couverte de lait et de bris de bouteille, ça donnait finalement à cette maison un air « normal ». Avec précaution, l’adolescente se baissa à son tour pour ramasser les gros morceaux qui avaient volé le plus loin.

- Je vais le faire, t’en fais pas, suggéra-t-elle en entendant que Jessie s’était coupée.

Mais celle-ci n’en tint pas compte. Elle ne lui adressa à nouveau la parole qu’en passant son doigt son l’eau, pour révéler soudainement, si on lisait entre les lignes, qu’elle était angoissée car c’était la première fois qu’elle avait une invitée. Selene se figea. Heureusement, à ce moment, elle avait le nez pointé au sol pour récupérer quelques derniers bouts de verre. Impossible pour la rouquine de voir ses yeux s’écarquiller, ni sa petite moue embarrassée. Que dire ? Dans un sens c’était touchant, étrangement même, mais d’un autre côté… elle n’avait pas encore bien compris pourquoi elle était entrée chez elle ; penser à devenir amies était un peu tôt. Non ?

Sans un mot, l’ambiance soudainement plus lourde, la brunette se redressa lentement pour jeter les débris qu’elle tenait. Son regard glacier se posa sur Jessie qui rinçait obstinément son doigt, sans doute trop gênée pour couper l’eau et lui faire face. Ses lèvres se pincèrent légèrement, son cœur battit un peu plus fort. Il y a un an, même six mois, elle se serait moquée ouvertement de cette jeune fille. Aujourd’hui, ça l’attendrissait. Elle avait commencé à changer, mais avait juste du mal à savoir pourquoi et « pour quoi ».

- J’ai l’air d’être plus douée que toi, moi ? choisit-elle de rétorquer en feignant la désinvolture, mes amis sont des crétins ; et t’as pas vu les pires.

Elle enjamba la flaque de lait tout en replaçant l’une de ses mèches rebelles derrière une oreille et se pencha vers l’intérieur du réfrigérateur, sans gêne. Après avoir survolé de ses yeux bleus les softs, elle tira deux bières de la portière pour les poser sur le plan de travail. Mont Blanc, breuvage français. On ne buvait pas de la pisse d’âne ici, ça se voyait. Bon, c’était une blanche, mais Selene n’avait jamais eu l’occasion d’en goûter, alors…

- En plus, le bazar c’est bien, ça me rappelle chez moi, ajouta la musicienne avec un sérieux naturel, prends en une avec moi, allez, on finira le ménage après. Tu en as déjà bu ou bien tu m’as proposé juste pour faire cool ? Réalisant que sa petite plaisanterie risquait de ruiner ses efforts pour la remettre à l’aise, elle sourit malicieusement en assurant, elle va pas te tuer, promis. C’est une bière de fille ça !      

L’empathie, c’était son truc. L’embarras et la timidité de Jessie résonnait jusque dans ses tripes. Le réconfort néanmoins, c’était autre chose. La brunette ne savait jamais trop quoi dire, quoi faire, quoi taire. Elle pouvait écouter néanmoins, à défaut d’être une bavarde, et elle soupçonnait que la rouquine serait un peu plus éloquente avec quelques degrés d’alcool dans le sang.  

par humdrum sur ninetofive


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