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In pursuit of happiness
Dim 2 Oct 2016 - 18:31
Jour 1 de notre épopée, quand tout est salement parti en couille.
Je termine de fourrer mes pulls et mes T-shirts dans mon sac de voyage, alors que des cris se font entendre plus bas, dans la rue. Il y a de l'affolement dans les couloirs, l'armée vient d'arriver dans notre quartier pour faire évacuer tout le monde. Je comprends pas trop ce qu'il se passe, mais nous ne pouvons pas nous permettre de nous retrouver parqué dans un gymnase en attendant l'autorisation de repartir. Daryl m'attend... Je réecoute une dernière fois son message, sa voix crispée, qui me colle une boule de nerfs dans la gorge :
« Hope, on doit quitter la maison des parents, tu- mais bordel t'es ou ? Décroche ton téléphone ! On doit s'rendre au stade, le centurylinks, on va être posé là-bas ! Rejoins nous-y, ok ? J'y serais avec Emily, et Sally bien sûr, George il-... Enfin, lui, ça sera pas possible. Bon... Je t'aime p'tit sœur, fais vite ok ? »
Jamais je n'ai entendu mon frère aussi nerveux. La merde qui touche Chicago est la même à Seattle. Et avec Kate, nous avons pris la décision de partir au plus vite. Si les militaires cognent à notre porte, Kate les envoie se faire foutre en disant qu'ils se tirent de la ville. Le ton monte, entre les deux, parce que l'homme ne veut apparemment pas qu'elle aille ailleurs que où il a envie lui. Mais elle est ferme, et il peut pas l'obliger à le suivre apparemment. Y'a urgence. Les Miller sont évacués, la voisine tient son nouveau né avec un regard troublé, le mari a pas l'air d'en mener plus large alors que je les vois dépasser notre porte pour disparaître à jamais.
On les reverra plus, je le sens. Mes yeux affolés se portent vers Kate alors qu'elle referme brutalement la porte en allant chercher son propre sac dans sa chambre : « C'est bon, ma valise est prête ! » Que je lui souffle avant de me tourner vers les placards pour tirer une seconde valise. Les conserves, paquets de chips et de gateau, finalement deux grandes bouteilles d'eau, je fourre le tout dedans sans trop chercher à faire de différences. On a bien attaqué notre stock de toute façon. J'hésite à y foutre l'huile de friture, mais je vois pas trop à quoi ça pourrait nous servir, là.
Je fais le tour. On pourrait avoir besoin de quoi ? Notre pharmacie est loin d'être la plus fournie, mais j'en vide l'intégralité dans un sac plastique pour le foutre aussi dans la valise. Avec ça, on se retrouve avec trois trucs à porter, et c'est déjà plus raisonnable que toute la maison. Tu parles. Y'a des cartons qui traînent partout, parce qu'on avait dans l'idée de déménager et de nous rapprocher de Seattle de toute façon, mais là... Là, c'est plus qu'en urgence que je fais ça, et les quelques souvenirs que je veux récupérer, je sais pas du tout ce que je vais en foutre. J'ai le collier de maman à mon cou, un pendentif que papa lui a offert et que Daryl m'a laissé à son décès.
« Le placard est vide, on devrait y aller Kate ! » Elle revient dans le salon, je vois qu'elle glisse à sa ceinture l'arme de son père. Hun. J'ai peur de me dire que ça nous sera utile, mais bon... Est-ce qu'on a le choix ? J'ai toujours su qu'elle était là, cette arme. Je devrais pas m'en formaliser mais... Putain. Tout se pète vraiment à ce point la gueule ? « T'as les clés de la voiture ?! » Que je lui demande doucement alors qu'elle les agite devant moi.
Y'a plus qu'à descendre et mettre les voiles de Chicago. Je sens l'angoisse me prendre, hissant mon sac de vêtements sur mon épaule, l'autre dans ma main libre, j'ouvre la porte à la suite et un silence de mort me répond. Nous remontons le couloir avant d'arriver aux escaliers, et on s'arrête juste à côté de la hache de secours. Le regard de Kate, insistant, m'arrache une grimace, et j'explose le verre qui la protège à l'aide de mon coude habillé de ma veste, pour venir attraper l'objet. Je me coupe la paume de la main, légèrement, avec un éclat, une autre grimace. « C'est rien » que je souffle à ma meilleure amie avec un sourire engageant. J'éponge juste le sang dans mon écharpe, alors qu'on dévale les escaliers à vitesse grand V.
Oh, my eyes are seein' red. Double vision from the blood we've shed. The only way I'm leavin' is dead : That's the state of my head
- Melvin J. Black
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Re: In pursuit of happiness
Lun 3 Oct 2016 - 11:32
Vous la connaissez cette chanson. Mais si, bien sûr que vous la connaissez. Dans le dessin animé de Disney où il reprend Alice au Pays des Merveilles. Quand le lapin blanc se met à courir dans tous les sens en disant qu'il est en retard? Leur chanson là... Enfin bref, tant pis. Tout ça pour dire que c'était exactement ce qui illustrait à la perfection le moment présent. Il fallait fuir. La ville qu'on connaissait... Chicago... Tout partait à vau-l'eau. C'était ingérable. Et tout aussi incompréhensible. Du jour au lendemain, on avait dû se planquer à l'intérieur avec Hope, en espérant ne voir personne tenter de forcer la porte d'entrée de l'appartement. Que ça soit ces... choses, ou des voisins qui auraient besoin de denrées alimentaires, ils pouvaient bien aller se faire foutre. Je ne laisserai personne entrer. Personne ne ferait de mal à ma meilleure amie. Moi à la limite... Tant pis. Je sais, en un sens c'est vachement égoïste comme raisonnement. J'ai pas envie de voir ceux que j'aime souffrir, donc je préfère que ça soit moi. En gros, comme ça j'ai pas besoin d'endurer la vision de mes êtres chers qui souffrent, mais je peux l'infliger aux autres. Pas mal hein? Enfin bref. J'en étais où... Ah oui! Là, j'étais en train de courir dans tous les sens à mon tour. Oui, comme le lapin. Il fallait faire au plus vite. On voulait partir d'ici, et plus on traînait, plus ce serait difficile. Hope était donc en train de boucler sa valise, et je tentais de faire de même. Oui, je dis bien tentais. Parce que toutes les trois minutes, des coups puissants résonnaient à notre porte. Des militaires. Ils évacuaient tout l'immeuble. Et ils y allaient à grands coups de "Madame, veuillez nous suivre. Nous devons vous évacuer, c'est pour votre propre sécurité" et autres banalités de ce genre qu'ils resservent à toutes les sauces dès lors que quelque chose se passe. Sauf que s'ils pensaient que j'allais simplement dire "Oh oui, merci messieurs les gentils militaires!" ils se mettaient le doigt dans l'oeil et le ressortaient par là où je pense. Alors bien évidemment, au début je suis restée correcte. Je lui ai simplement dit qu'on ne le suivrait nulle part parce que nous quittions la ville avant qu'il ne soit trop tard. Mais à l'évidence, ce n'était pas ça qu'il avait envie d'entendre. Dans son dos, je voyais nos voisins se faire évacuer tour à tour. Certains m'adressaient des regards inquiets, presque suppliants de me laisser faire et de laisser ces hommes nous emmener nous aussi. Après tout, ils connaissaient un peu tous mon caractère. Et à entendre comme je commençais à monter au créneau, ils savaient que je ne comptais pas changer d'avis. Sauf que l'homme en uniforme décida à un moment d'avoir une poussée de confiance. Grosse erreur. A peine avait-il posé un pied dans l'appartement que je le repoussais sans aucun ménagement.
On s'casse d'ici, et vous avez aucun droit sur nous! Alors soit vous nous laissez passer, soit j'vous jure que j'passerai par dessus vos corps s'il le faut!, dis-je sans la moindre once de calme alors que je claquais la porte.
Bon, apparemment ça avait fonctionné. Ils devaient sûrement se dire que j'étais dans le déni ou je ne sais trop quoi et que du coup ils repasseraient plus tard. Et bien ça m'arrange. Qu'ils pensent ça. C'est très bien pour nous. Je file rapidement dans ma chambre récupérer mon sac contenant l'essentiel de mes habits et le jette à côté de celui de Hope quand elle me dit qu'elle a terminé sa valise. Rapidement, comme tout le temps ces derniers jours, je vais à la fenêtre et regarde discrètement dehors. Bon... ça n'a pas l'air d'être trop le bordel. Pour l'instant en tout cas. Donc il faut effectivement en profiter pour y aller. La voix de Hope me tire à nouveau de mes pensées en me disant qu'on doit vraiment y aller cette fois. Oui, elle a raison. Et puis en plus, elle a vidé les placards. Ce qui restait dedans en tout cas. Bon, je crois qu'on est prêtes. Tout en rejoignant la brune, je glissais l'arme de mon père entre mon dos et ma ceinture. Premièrement, il était hors de question que je la laisse ici. Et deuxièmement, on allait certainement pas réussir à rejoindre Seattle sans être armées. Depuis toujours, j'avais pris l'habitude de ménager Hope. Au sens où elle était la seule envers laquelle je ne me montrait que très rarement autoritaire, froide ou ce genre de choses. Mais là... La situation était bien plus grave que tout ce qu'on avait pu connaître auparavant. Je le sentais au fond de moi. Je ramassais mon sac et prenait mon arme dans mon autre main, juste au cas où. Une fois mon sac sur mon épaule, je montrais les clés de voiture à Hope quand elle me demanda si je les avais. C'est l'heure. Rapidement, je me plaçais en tête de notre petit groupe et profitais du fait que Hope avait ouvert la porte pour regarder si le couloir était encore en pleine effervescence ou non. Et à ma grande surprise... Il était désert. Tout semblait désert. Pas de temps à perdre. Nos pas résonnaient dans le couloir à mesure que l'on progressait dans celui-ci en courant. D'un coup, alors qu'on arrivait aux escaliers, mon regard se posa sur une hache de secours. Alors mes yeux, plus insistants et autoritaires que jamais, indiquèrent à Hope qu'elle devait la prendre. Et c'est ce qu'elle fit. Au prix d'une coupure, malheureusement. Mais elle m'indiqua que ce n'était pas grave. Pour une fois, je n'avais pas le temps de la contredire et nous reprîmes notre descente jusqu'à la voiture. Je reste devant, mon arme tendue devant moi à chaque fois qu'on sort d'un angle. Et finalement, la voilà. La porte de sortie. Je ne comprends pas comment est-ce que cela se fait que tout soit désert. Mais je me dis que s'ils sont partis aussi vite... Ce n'est pas pour rien. Je m'approchais de la porte vitrée qui nous menaient à la rue,mais à peine ma main fut posée sur la poignée qu'un cri de peur s'échappa d'entre mes lèvres alors que je faisais un bond en arrière, mon arme pointée vers l'extérieur. Un homme venait de se plaquer contre la vitre, tambourinant comme un malade en répandant du sang sur le verre. Est-ce que c'était le sien? Celui de quelqu'un d'autre? Aucune idée. Mon arme toujours pointée sur lui, je lui faisais signe de dégager avec le canon de cette dernière.
BOUGE! Y'a plus rien ici! Dégage ou j'te descend!, dis-je d'une voix tremblante malgré moi.
J'avais beau savoir tirer et avoir généralement une grande assurance... Là, viser quelqu'un c'est vraiment différent. Je tremble légèrement et suis forcée de poser mon sac pour tenir mon arme à deux mains et limiter ainsi les mouvements du canon. On ne sait jamais, si je vais avoir besoin de tirer ou non, autant ne pas gâcher de balles inutilement. En parlant de balles, heureusement que j'ai toujours un sacré stock chez moi... Enfin, ça Hope n'était pas au courant. L'arme oui. Les munitions cachées dans et sous mon matelas... Je crois pas. Bien vite, voyant qu'il n'avait aucune chance de rentrer ici, l'homme fila en courant. J'avais ma réponse. Soit le sang n'était pas à lui et j'avais bien fait de le faire partir. Soit il était à lui, il était blessé et il avait le diable au corps pour courir de la sorte. Ce qu'il y a dehors ne doit certainement pas être très loin... Je m'approche de la sortie, collant mon front au verre froid de la porte, regardant à l'extérieur. La voiture était à une vingtaine de mètres. On devrait pouvoir y arriver sans trop de soucis. Ou tout du moins je l'espère... Faisant signe à ma meilleure amie de me suivre, j'ouvre la porte en hissant mon sac à nouveau sur mon épaule, courant vers la voiture le plus vite possible.
On s'casse d'ici, et vous avez aucun droit sur nous! Alors soit vous nous laissez passer, soit j'vous jure que j'passerai par dessus vos corps s'il le faut!, dis-je sans la moindre once de calme alors que je claquais la porte.
Bon, apparemment ça avait fonctionné. Ils devaient sûrement se dire que j'étais dans le déni ou je ne sais trop quoi et que du coup ils repasseraient plus tard. Et bien ça m'arrange. Qu'ils pensent ça. C'est très bien pour nous. Je file rapidement dans ma chambre récupérer mon sac contenant l'essentiel de mes habits et le jette à côté de celui de Hope quand elle me dit qu'elle a terminé sa valise. Rapidement, comme tout le temps ces derniers jours, je vais à la fenêtre et regarde discrètement dehors. Bon... ça n'a pas l'air d'être trop le bordel. Pour l'instant en tout cas. Donc il faut effectivement en profiter pour y aller. La voix de Hope me tire à nouveau de mes pensées en me disant qu'on doit vraiment y aller cette fois. Oui, elle a raison. Et puis en plus, elle a vidé les placards. Ce qui restait dedans en tout cas. Bon, je crois qu'on est prêtes. Tout en rejoignant la brune, je glissais l'arme de mon père entre mon dos et ma ceinture. Premièrement, il était hors de question que je la laisse ici. Et deuxièmement, on allait certainement pas réussir à rejoindre Seattle sans être armées. Depuis toujours, j'avais pris l'habitude de ménager Hope. Au sens où elle était la seule envers laquelle je ne me montrait que très rarement autoritaire, froide ou ce genre de choses. Mais là... La situation était bien plus grave que tout ce qu'on avait pu connaître auparavant. Je le sentais au fond de moi. Je ramassais mon sac et prenait mon arme dans mon autre main, juste au cas où. Une fois mon sac sur mon épaule, je montrais les clés de voiture à Hope quand elle me demanda si je les avais. C'est l'heure. Rapidement, je me plaçais en tête de notre petit groupe et profitais du fait que Hope avait ouvert la porte pour regarder si le couloir était encore en pleine effervescence ou non. Et à ma grande surprise... Il était désert. Tout semblait désert. Pas de temps à perdre. Nos pas résonnaient dans le couloir à mesure que l'on progressait dans celui-ci en courant. D'un coup, alors qu'on arrivait aux escaliers, mon regard se posa sur une hache de secours. Alors mes yeux, plus insistants et autoritaires que jamais, indiquèrent à Hope qu'elle devait la prendre. Et c'est ce qu'elle fit. Au prix d'une coupure, malheureusement. Mais elle m'indiqua que ce n'était pas grave. Pour une fois, je n'avais pas le temps de la contredire et nous reprîmes notre descente jusqu'à la voiture. Je reste devant, mon arme tendue devant moi à chaque fois qu'on sort d'un angle. Et finalement, la voilà. La porte de sortie. Je ne comprends pas comment est-ce que cela se fait que tout soit désert. Mais je me dis que s'ils sont partis aussi vite... Ce n'est pas pour rien. Je m'approchais de la porte vitrée qui nous menaient à la rue,mais à peine ma main fut posée sur la poignée qu'un cri de peur s'échappa d'entre mes lèvres alors que je faisais un bond en arrière, mon arme pointée vers l'extérieur. Un homme venait de se plaquer contre la vitre, tambourinant comme un malade en répandant du sang sur le verre. Est-ce que c'était le sien? Celui de quelqu'un d'autre? Aucune idée. Mon arme toujours pointée sur lui, je lui faisais signe de dégager avec le canon de cette dernière.
BOUGE! Y'a plus rien ici! Dégage ou j'te descend!, dis-je d'une voix tremblante malgré moi.
J'avais beau savoir tirer et avoir généralement une grande assurance... Là, viser quelqu'un c'est vraiment différent. Je tremble légèrement et suis forcée de poser mon sac pour tenir mon arme à deux mains et limiter ainsi les mouvements du canon. On ne sait jamais, si je vais avoir besoin de tirer ou non, autant ne pas gâcher de balles inutilement. En parlant de balles, heureusement que j'ai toujours un sacré stock chez moi... Enfin, ça Hope n'était pas au courant. L'arme oui. Les munitions cachées dans et sous mon matelas... Je crois pas. Bien vite, voyant qu'il n'avait aucune chance de rentrer ici, l'homme fila en courant. J'avais ma réponse. Soit le sang n'était pas à lui et j'avais bien fait de le faire partir. Soit il était à lui, il était blessé et il avait le diable au corps pour courir de la sorte. Ce qu'il y a dehors ne doit certainement pas être très loin... Je m'approche de la sortie, collant mon front au verre froid de la porte, regardant à l'extérieur. La voiture était à une vingtaine de mètres. On devrait pouvoir y arriver sans trop de soucis. Ou tout du moins je l'espère... Faisant signe à ma meilleure amie de me suivre, j'ouvre la porte en hissant mon sac à nouveau sur mon épaule, courant vers la voiture le plus vite possible.
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Re: In pursuit of happiness
Lun 3 Oct 2016 - 14:32
Je sursaute comme une gosse quand le type vient se plaquer contre la vitre. C'est un bon que je fais, et tous mes muscles se crispent à la suite sans que je ne puisse rien y faire. Mes doigts se referment autour de mon arme de fortune. C'est... Bordel, qu'est-ce qu'il se passe ?! Kate n'en mène à peine pas plus large que moi, alors qu'elle braque le type en lui disant de dégager. Du sang s'étale sur la glace, il ne la brise pas pour autant, et on le contemple toutes les deux en se disant une chose : « Il est... Il est bizarre... » Elle le constate comme moi, mais je l'énonce pour que ça ait l'air bien plus vrai sur le moment. Oui, il est bizarre. Son regard est vide, ses mouvements semblent lasses, et... Non, y'a définitivement quelque chose qui ne colle pas.
Mais quand il s'esquive, on le regarde faire et je peux m'empêcher de me sentir soulager. J'ai pas envie que qui que ce soit vienne nous mettre un problème épineux à régler. Moins on croise de gens, mieux ça sera pour tout le monde, j'en suis persuadée. « Allons y. » La voie jusqu'à la voiture semble libre en tout cas, et même si nous sommes chargées comme des mules pour ce départ en grandes pompes, nous ne manquons pas de nous dépêcher jusqu'au véhicule. Kate l'ouvre alors que nous sommes à quelques mètres, et je lui lance un « Passe-moi ton sac... » qui ne souffre d'aucun refus.
Elle le fait, je le rattrape maladroitement et me rend jusqu'à la banquette arrière, j'ouvre la portière dans la précipitation, balançant tout ce que j'ai dans les bras sur les fauteuils. Au moins, là, c'est accessible. Elle s'attarde du côté du siège conducteur, vérifiant que je ne risque rien. J'ai juste le cœur qui tambourine comme un fou à l'intérieur de ma cage thoracique, sous la pression. Enfin, je relève les yeux vers la blonde pour lui faire un grand sourire et lui lâche « C'est bon, on- » Avant de me couper. Une silhouette à plusieurs mètres derrière elle. Celle du type qu'on a vu tout à l'heure qui tapait à la vitre. Je n'aime pas ça. Je n'aime vraiment pas ça...
« Kate... En voiture. » Que je lui lance fermement en me rendant jusqu'au siège passager, alors que je vois le type s'approchait d'un pas d'abord traînant jusqu'à nous. Et soudainement, il semble bien plus rapide, comme s'il tentait de courir mais que ses muscles ne répondaient pas correctement. N'empêche que ma meilleure amie a à peine le temps de fermer sa porte et de verrouiller la voiture quand le gars se précipite jusqu'à elle et se planque contre la vitre, les dents en avant. « Mais il est malade ! » Que je lâche sous la surprise !
Oui, je crois que j'ai jamais été autant dans le vrai qu'à l'instant, parce que clairement, il est MALADE ! Il s'acharne sur la vitre en essayant de... de mordre ? J'ai l'impression que c'est ce qu'il cherche à faire. J'allume la radio, pour couvrir le son des râles de notre cher ami taré, avant que Kate ne passe le contact, mais le moins du monde rassuré par tout ce qu'il se passe. Surtout qu'à peine le moteur vrombrit que des cris se font entendre derrière, ainsi que des coups de feu. Les militaires décampent du quartier en tirant comme s'ils ne comptaient pas leurs balles, et on voit apparaître au bout de la rue des corps qui s'effondrent. Des humains...
« Ils tirent sur des gens ! » Je hoquette ça sous la surprise, les yeux exorbités de stupeur en regardant ce théâtre macabre qui se passe sous nos yeux. Non, je ne veux pas rester ici ! Je veux être très loin, très très loin de Chicago ! L'affolement commence à se faire sentir dans l'habitacle dans la voiture, alors que Kate passe la première et recule. Pas question qu'on sorte par là ! Il faut faire le tour, passer par ailleurs... J'en sais foutre rien, mais partir d'ici au plus vite, ça c'est sûr... S'ils tirent sur les foules, qu'est-ce que ça sera d'ici peu de temps ?! Je tremble, les mains serrées autour de ma hache de fortune, avant de souffler à Kate et le répéter méthodiquement : « Il faut vraiment qu'on parte... »
Mon regard se porte vers la blonde. Je ne sais pas comment on va faire, les rues vont être probablement pleine à craquer. Sans parler des grands axes. Mais devraient y avoir moyen, tant pis si ça rallonge notre voyage de trois heures, ou plus, je m'en cogne complètement. « On va partir vers le sud et on rattrapera l'autoroute pour partir vers Seattle plus tard. » Que je lui lance avant de me reprendre : « En fait... Je crois qu'on va même plutôt rattraper les routes de campagne, hein... » Parce que vu les coups de klaxon qui s'élèvent des rues transverses, on va y passer l'année sinon...
Mais quand il s'esquive, on le regarde faire et je peux m'empêcher de me sentir soulager. J'ai pas envie que qui que ce soit vienne nous mettre un problème épineux à régler. Moins on croise de gens, mieux ça sera pour tout le monde, j'en suis persuadée. « Allons y. » La voie jusqu'à la voiture semble libre en tout cas, et même si nous sommes chargées comme des mules pour ce départ en grandes pompes, nous ne manquons pas de nous dépêcher jusqu'au véhicule. Kate l'ouvre alors que nous sommes à quelques mètres, et je lui lance un « Passe-moi ton sac... » qui ne souffre d'aucun refus.
Elle le fait, je le rattrape maladroitement et me rend jusqu'à la banquette arrière, j'ouvre la portière dans la précipitation, balançant tout ce que j'ai dans les bras sur les fauteuils. Au moins, là, c'est accessible. Elle s'attarde du côté du siège conducteur, vérifiant que je ne risque rien. J'ai juste le cœur qui tambourine comme un fou à l'intérieur de ma cage thoracique, sous la pression. Enfin, je relève les yeux vers la blonde pour lui faire un grand sourire et lui lâche « C'est bon, on- » Avant de me couper. Une silhouette à plusieurs mètres derrière elle. Celle du type qu'on a vu tout à l'heure qui tapait à la vitre. Je n'aime pas ça. Je n'aime vraiment pas ça...
« Kate... En voiture. » Que je lui lance fermement en me rendant jusqu'au siège passager, alors que je vois le type s'approchait d'un pas d'abord traînant jusqu'à nous. Et soudainement, il semble bien plus rapide, comme s'il tentait de courir mais que ses muscles ne répondaient pas correctement. N'empêche que ma meilleure amie a à peine le temps de fermer sa porte et de verrouiller la voiture quand le gars se précipite jusqu'à elle et se planque contre la vitre, les dents en avant. « Mais il est malade ! » Que je lâche sous la surprise !
Oui, je crois que j'ai jamais été autant dans le vrai qu'à l'instant, parce que clairement, il est MALADE ! Il s'acharne sur la vitre en essayant de... de mordre ? J'ai l'impression que c'est ce qu'il cherche à faire. J'allume la radio, pour couvrir le son des râles de notre cher ami taré, avant que Kate ne passe le contact, mais le moins du monde rassuré par tout ce qu'il se passe. Surtout qu'à peine le moteur vrombrit que des cris se font entendre derrière, ainsi que des coups de feu. Les militaires décampent du quartier en tirant comme s'ils ne comptaient pas leurs balles, et on voit apparaître au bout de la rue des corps qui s'effondrent. Des humains...
« Ils tirent sur des gens ! » Je hoquette ça sous la surprise, les yeux exorbités de stupeur en regardant ce théâtre macabre qui se passe sous nos yeux. Non, je ne veux pas rester ici ! Je veux être très loin, très très loin de Chicago ! L'affolement commence à se faire sentir dans l'habitacle dans la voiture, alors que Kate passe la première et recule. Pas question qu'on sorte par là ! Il faut faire le tour, passer par ailleurs... J'en sais foutre rien, mais partir d'ici au plus vite, ça c'est sûr... S'ils tirent sur les foules, qu'est-ce que ça sera d'ici peu de temps ?! Je tremble, les mains serrées autour de ma hache de fortune, avant de souffler à Kate et le répéter méthodiquement : « Il faut vraiment qu'on parte... »
Mon regard se porte vers la blonde. Je ne sais pas comment on va faire, les rues vont être probablement pleine à craquer. Sans parler des grands axes. Mais devraient y avoir moyen, tant pis si ça rallonge notre voyage de trois heures, ou plus, je m'en cogne complètement. « On va partir vers le sud et on rattrapera l'autoroute pour partir vers Seattle plus tard. » Que je lui lance avant de me reprendre : « En fait... Je crois qu'on va même plutôt rattraper les routes de campagne, hein... » Parce que vu les coups de klaxon qui s'élèvent des rues transverses, on va y passer l'année sinon...
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Re: In pursuit of happiness
Ven 7 Oct 2016 - 13:40
Comment est-ce qu'on a bien pu en arriver là? Qu'est-ce qui a dégénéré? Du jour au lendemain... C'était comme si un énorme nuage noir avait commencé à s'approcher lentement de nous. Mais malgré sa lenteur, les choses allaient bien trop vite pour que nos cerveaux n'aient le temps de s'en rendre compte. Et de l'accepter. Le déni... Ah, le déni! Parlons-en de celui-là. C'est dingue comme le cerveau humain est capable de se forcer lui-même à faire des choses pour se protéger. Des choses comme ne pas reconnaître une évidence qui nous saute pourtant aux yeux. Nombre de nos voisins étaient dans cet état depuis quelques temps. Depuis que les choses avaient commencé à devenir de plus en plus étranges au fil des heures et des jours qui s'écoulaient. Alors que j'avais plus ou moins forcé Hope à faire un maximum de provisions à l'appartement et à ne plus le quitter qu'en cas d'extrême nécessité... Nos voisins eux me prenaient pour une folle. Pourtant il y avait déjà eu tous ces événements étranges qui étaient, sans blaguer, plus que douteux. Ils disaient bien souvent que je devais me faire interner ou quoi que ce soit quand ils passaient parfois nous demander si on avait du sucre ou un quelconque aromate qui manquait chez eux. Soit ils avaient droit à un renvoi des plus secs de ma part avec la menace de repartir jusqu'à leur appartement à coup de pied au cul. Soit ils tombaient à la porte sur Hope. Et moi derrière qui nettoyait fréquemment l'arme de mon père. C'était comme un moyen pour moi de me concentrer sur autre chose. De ne pas penser que le pire risquait d'arriver. Car après tout... Non, le pire ne pouvait pas arriver. Ou tout du moins c'était ce que je pensais. Mais là... Là c'est encore allé bien plus loin que ce que j'avais pu imaginer. Des militaires qui venaient évacuer les gens un à un de leur appartement pour les emmener dans un endroit "plus sûr"? Désolée mais non seulement je ne croyais pas à leurs histoires, mais en plus c'était hors de question de les suivre. Il fallait que j'accompagne Hope jusqu'à son frère. C'était loin de me réjouir en soi de revoir Daryl. Mais je m'étais tacitement fait le serment de toujours accompagner Hope dans toutes les galères qu'elle pourrait vivre. Ce n'est pas pour rien que je la vois comme ma soeur. Et là, je savais très bien que ça serait sans aucun doute la plus grosse galère dans laquelle on pourrait se faufiler. Evidemment, comment aurions-nous pu dire non? Nous nous rions du danger après tout! Ha! Ha!.. Ha...
Dès lors que l'homme s'était barré de la porte de l'immeuble et qu'on pouvait enfin sortir, il ne nous avait pas fallu plus que quelques secondes pour nous décider à partir en courant. Tenant toujours mon arme dans une main, je sortais les clés de la voiture avec l'autre. D'un coup, la voix de Hope parvint à mes oreilles, m'ordonnant de lui balancer mon sac pour qu'elle puisse le mettre à l'arrière de la voiture. J'ouvre cette dernière alors qu'une petite dizaine d'enjambées nous sépare d'elle et je jette mon sac à ma meilleure amie comme demandé. Une fois au véhicule, je ne demande pas mon reste et j'attends uniquement d'être sûre que Hope ne craint rien. Elle semble essoufflée mais son sourire me rassure. Enfin, jusqu'à ce qu'elle ne se coupe dans sa phrase et qu'un air inquiet ne prenne le pas sur son précédent sourire. Elle m'ordonne presque de rentrer dans la voiture alors qu'elle se précipite côté passager. Je fronce les sourcils et tourne la tête dans la direction dans laquelle elle regardait avant. Je plisse les yeux pour me permettre de mieux voir. Non... Pincez-moi je rêve... D'après la silhouette qui avançait vers nous, c'était le type d'avant. Mais il ne se déplaçait plus comme avant. C'était comme s'il tentait de donner des ordres à ses membres et à ses muscles mais qu'ils ne répondaient qu'aléatoirement. J'étais tellement intriguée par la scène qui se déroulait devant mes yeux que lorsque l'homme se mit à accélérer, j'eus à peine le temps de rentrer dans la voiture et de claquer la porte qu'il s'écrasa contre la vitre en tentant de... mordre? En tout cas, le bruit de ses dents qui avaient claqué contre le verre m'avait arraché un petit cri de surprise accompagné d'un sursaut. Mes mains tremblaient légèrement alors que j'essayais de rentrer la clé dans le contact. J'y arrivais enfin et allumais le moteur qui se mit à vrombir mais j'avais eu l'impression en même temps d'allumer autre chose. Des cris se manifestèrent depuis l'arrière de la voiture. Enfin non, pas l'arrière du genre la banquette arrière. Les rues derrière nous quoi. En tournant la tête nous vîmes des militaires. Ils tiraient. Ils tiraient sur des gens! Ils fuyaient tout en tirant comme si leur vie en dépendait. Quelque chose me disait que c'était effectivement le cas. On devait se tirer. Rapidement, j'enclenchais la marche arrière et appuyais fortement sur la pédale d'accélération pour me dégager de la folie de notre cher ami qui n'avait toujours pas abandonné depuis tout à l'heure. Puis la première, et c'était parti. Mes mains tremblaient sur le volant, je jetais des coups d'oeil inquiets entre la route, les ruelles adjacentes et mon flingue. Je craignais que le pire n'arrive. Et à voir l'état de Hope à côté de moi, je n'étais pas la seule. De nombreux bruits de klaxons s'élevaient des rues principales de la ville et cela ne me disait rien de bon. Hope confirma en me disant qu'on allait passer par le sud pour ensuite remonter vers Seattle. D'abord par les grands axes avait elle dit. Puis même pas une seconde après, elle avait corrigé en disant qu'on allait passer par les petites routes. Rien en moi ne pourrait la contredire.
On va y arriver... J'te jure que j'vais te ramener en un seul morceau chez ton frère. Peu importe la façon dont on y arrivera. Ok?, dis-je en lâchant une main du volant pour la poser sur la jambe de ma meilleure amie alors que mon regard allait de la route à elle histoire de ne pas nous écraser bêtement dans un obstacle ou un mur tout simplement.
J'avais forcé un petit sourire se voulant rassurant alors que mes doigts qui tremblaient contre sa cuisse me trahissaient. Trahissaient ma peur. Si on m'avait un jour dit que ça se passerait comme ça... J'aurais cru qu'on me prenait pour la pire des idiotes. Et pourtant non. A l'évidence, on n'est pas au bout de nos surprises... Comment dire que je n'ai pas vraiment hâte de voir ce que l'avenir nous réserve? Tout en roulant, je regardais les rues alentours pour voir si j'avais une chance d'utiliser l'un des grands axes de la ville pour sortir. Quelle idée. Tout était bouché, et ça se voyait. Je commençais déjà à devoir slalomer entre les véhicules à l'arrêt, parfois même à l'abandon. J'avoue ne pas trop comprendre pourquoi certains étaient vides, avec les vitres brisées. Parfois même on pouvait voir du sang sur les morceaux de verre des vitres. On dirait un scénario post-apocalyptique digne d'un livre de science-fiction. J'étais forcée de rouler entre dix et vingt kilomètres heure parce que sinon j'aurais fini bien rapidement dans une autre voiture, tellement c'était devenu encombré. Quelque chose me dit qu'on va vraiment devoir rallonger notre voyage si on veut arriver en un seul morceau jusqu'à Seattle... En espérant que le bordel qu'il y a ici ne se soit pas déjà propagé à toutes les villes du pays...
Dès lors que l'homme s'était barré de la porte de l'immeuble et qu'on pouvait enfin sortir, il ne nous avait pas fallu plus que quelques secondes pour nous décider à partir en courant. Tenant toujours mon arme dans une main, je sortais les clés de la voiture avec l'autre. D'un coup, la voix de Hope parvint à mes oreilles, m'ordonnant de lui balancer mon sac pour qu'elle puisse le mettre à l'arrière de la voiture. J'ouvre cette dernière alors qu'une petite dizaine d'enjambées nous sépare d'elle et je jette mon sac à ma meilleure amie comme demandé. Une fois au véhicule, je ne demande pas mon reste et j'attends uniquement d'être sûre que Hope ne craint rien. Elle semble essoufflée mais son sourire me rassure. Enfin, jusqu'à ce qu'elle ne se coupe dans sa phrase et qu'un air inquiet ne prenne le pas sur son précédent sourire. Elle m'ordonne presque de rentrer dans la voiture alors qu'elle se précipite côté passager. Je fronce les sourcils et tourne la tête dans la direction dans laquelle elle regardait avant. Je plisse les yeux pour me permettre de mieux voir. Non... Pincez-moi je rêve... D'après la silhouette qui avançait vers nous, c'était le type d'avant. Mais il ne se déplaçait plus comme avant. C'était comme s'il tentait de donner des ordres à ses membres et à ses muscles mais qu'ils ne répondaient qu'aléatoirement. J'étais tellement intriguée par la scène qui se déroulait devant mes yeux que lorsque l'homme se mit à accélérer, j'eus à peine le temps de rentrer dans la voiture et de claquer la porte qu'il s'écrasa contre la vitre en tentant de... mordre? En tout cas, le bruit de ses dents qui avaient claqué contre le verre m'avait arraché un petit cri de surprise accompagné d'un sursaut. Mes mains tremblaient légèrement alors que j'essayais de rentrer la clé dans le contact. J'y arrivais enfin et allumais le moteur qui se mit à vrombir mais j'avais eu l'impression en même temps d'allumer autre chose. Des cris se manifestèrent depuis l'arrière de la voiture. Enfin non, pas l'arrière du genre la banquette arrière. Les rues derrière nous quoi. En tournant la tête nous vîmes des militaires. Ils tiraient. Ils tiraient sur des gens! Ils fuyaient tout en tirant comme si leur vie en dépendait. Quelque chose me disait que c'était effectivement le cas. On devait se tirer. Rapidement, j'enclenchais la marche arrière et appuyais fortement sur la pédale d'accélération pour me dégager de la folie de notre cher ami qui n'avait toujours pas abandonné depuis tout à l'heure. Puis la première, et c'était parti. Mes mains tremblaient sur le volant, je jetais des coups d'oeil inquiets entre la route, les ruelles adjacentes et mon flingue. Je craignais que le pire n'arrive. Et à voir l'état de Hope à côté de moi, je n'étais pas la seule. De nombreux bruits de klaxons s'élevaient des rues principales de la ville et cela ne me disait rien de bon. Hope confirma en me disant qu'on allait passer par le sud pour ensuite remonter vers Seattle. D'abord par les grands axes avait elle dit. Puis même pas une seconde après, elle avait corrigé en disant qu'on allait passer par les petites routes. Rien en moi ne pourrait la contredire.
On va y arriver... J'te jure que j'vais te ramener en un seul morceau chez ton frère. Peu importe la façon dont on y arrivera. Ok?, dis-je en lâchant une main du volant pour la poser sur la jambe de ma meilleure amie alors que mon regard allait de la route à elle histoire de ne pas nous écraser bêtement dans un obstacle ou un mur tout simplement.
J'avais forcé un petit sourire se voulant rassurant alors que mes doigts qui tremblaient contre sa cuisse me trahissaient. Trahissaient ma peur. Si on m'avait un jour dit que ça se passerait comme ça... J'aurais cru qu'on me prenait pour la pire des idiotes. Et pourtant non. A l'évidence, on n'est pas au bout de nos surprises... Comment dire que je n'ai pas vraiment hâte de voir ce que l'avenir nous réserve? Tout en roulant, je regardais les rues alentours pour voir si j'avais une chance d'utiliser l'un des grands axes de la ville pour sortir. Quelle idée. Tout était bouché, et ça se voyait. Je commençais déjà à devoir slalomer entre les véhicules à l'arrêt, parfois même à l'abandon. J'avoue ne pas trop comprendre pourquoi certains étaient vides, avec les vitres brisées. Parfois même on pouvait voir du sang sur les morceaux de verre des vitres. On dirait un scénario post-apocalyptique digne d'un livre de science-fiction. J'étais forcée de rouler entre dix et vingt kilomètres heure parce que sinon j'aurais fini bien rapidement dans une autre voiture, tellement c'était devenu encombré. Quelque chose me dit qu'on va vraiment devoir rallonger notre voyage si on veut arriver en un seul morceau jusqu'à Seattle... En espérant que le bordel qu'il y a ici ne se soit pas déjà propagé à toutes les villes du pays...
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Re: In pursuit of happiness
Ven 7 Oct 2016 - 14:17
Elles mirent des heures, au bas mot, à sortir de Chicago. Et pourtant, elles n'habitaient pas en centre-ville, loin de là. Hope poussa un long soupir dans l'habitacle. Elle avait faim, et sommeil surtout, mais elle se forçait à rester éveillé pour tenir compagnie à Kate, qui elle aussi piquait du nez. Il y avait eu un moment, où le coude sur la portière, elle avait piqué du nez dans le voir venir, pour se réveiller vingt minutes plus tard quand un groupe de gens s'était jeté sur leur voiture pour tenter de passer à travers le pare-brise.
Kate avait eu le réflexe fou de passer la marche avant et foncer dans le tas sans faiblir. Oh, elles avaient hurlé toutes les deux, à s'en percer la voix, avant de mettre la distance adéquate entre ces fous furieux et elles, et décamper au plus vite. Le palpitant s'agitant de plus belle, le souvenir de ce moment parfaitement terrifiant l'empêcha de refermer l'oeil plus longtemps. Il fallait être là si jamais il y avait un problème, il fallait tout analyser, songer à tout, au mieux. Et depuis plus de trois heures, Hope ne quittait pas le morceau de chair collé sur le pare-brise, qui échappait aux essuie-glaces.
La brune coupa la radio, qui crachait depuis des heures la même information en boucle. Quitter la maison, rejoindre une safe zone pour être pris en charge là-bas. Éviter les malades, éviter les morsures et les griffures. L'épidémie était généralisée, il s'agissait maintenant d'une pandémie, et il n'y avait aucun endroit de vraiment sûr, même à Chicago, et même avec l'armée. Hope le savait. Ça lui faisait peur évidemment... Comment ne pas avoir peur. C'était une vraie question qu'elle se posait. Et elle n'avait aucune réponse...
« Au moins, ça roule... » Souffla-t-elle un peu par dépit. Elles étaient sur une petite route pour rattraper celle menant vers l'Ouest. Et elles dépassaient les 50km/h depuis qu'elles s'éloignaient progressivement de Chicago. Oh, elles n'étaient pas seules, et ça c'était sûr. Il y avait des dizaines et des dizaines de véhicules qui roulaient, et tout autant garés sur le bas côté de la route, avec des gens qui faisaient des pauses. Et en parlant de ça : « On devrait se garer et faire une pause de dix minutes. Je reprendrais le volant. »
Kate hocha la tête, et alluma son clignotant. Très vite, elles trouvèrent de quoi se poser, assez d'espace pour se détendre les jambes. Ils devaient être pas loin de sept heures du matin, quand elles ouvrirent les portières, vigilantes comme jamais. Même s'il y avait des gens, la plupart qui dormait à même le siège arrière, elles n'étaient pas sûres de voir débouler des infectés tout de suite. Hope écouta les quelques discussions autour d'elle, pour retrouver un peu de confiance, et lâcher sa méfiance remontait à bloc. Quand elle fut sûre, elle se rendit jusqu'au coffre, qu'elle ouvrit avant de s'asseoir contre et tendre ses jambes engourdies.
« Quel gros bordel... » Lâcha-t-elle à sa meilleure amie avant d'éclater nerveusement de rire. Elles se partagèrent un paquet de gâteau pour se remplir l'estomac, et de l'eau pour tenir le coup. Hope rêvait d'une douche avec ça. Mais ça attendrait... En tout cas, leur rire attira l'attention des gens de la voiture derrière elles. Une grande brune, aux formes généreuses, s'approcha d'elles : « Vous quittez Chicago aussi ? » Demanda la jeune femme en serrant son écharpe autour de son cou, en s'approchant d'elle. « Avec mon mari, on compte aller jusqu'à Ottawa, ils ferment les frontières et on a de la famille là-bas. »
L'inconnue n'avait pas l'air dangereuse, aussi Hope se détendit sensiblement pour lui adresser un sourire : « Euh, oui. On rejoint mon frère à Seattle, il paraît qu'ils ont une safe zone qui tient le coup en centre-ville. » Se faisant, elle sortit son téléphone et l'alluma, pour voir si Daryl ne l'avait pas appelé. Sa batterie était presque à plat, mais elle reçut un sms lui indiquant les coordonnées du stade, même si elle savait parfaitement où c'était, pour avoir grandit à Seattle. Il y eut un silence. Puis : « Vous avez vu ces... Ces gens, pas vrai ? » Demanda-t-elle en surprenant Hope, qui ne put s'empêcher de regarder la voiture, où du sang tâché la carrosserie de celle-ci. Ah ça. Elle aurait voulu mentir qu'elle n'aurait pas pu avec des preuves comme celles-ci.
« Chérie... » Souffla une voix masculine derrière elle. Hope se retourna, quand un type s'approcha d'elle en tendant la main, se voulant amical : « Désolé, ma femme est bavarde. On voulait pas vous... Déranger. Clark. Et voici Jane, ma femme. » Se présenta-t-il sous le sourire bienveillant de son épouse. Hope le salua, poigne ferme, comme avec les avocats, nota-t-elle. « Hope. Et Kate, ma meilleure amie. » Il lui fit un sourire. « C'est bien de rouler avec des gens, vous pouvez alterner pour le volant comme ça. Oubliez pas de vous reposer surtout. »
Sur le moment, cette conversation ultra banale lui arracha un petit rire gêné. Elle ne se rendait pas compte d'à quel point ça lui manquerait d'ici quelques semaines. Se passant nerveusement la main dans les cheveux, elle essaya de remettre en place sa longue chevelure en bataille. « On se suit jusqu'à la prochaine pause, ça vous dit ? » Hope fronça les sourcils, contournant Kate pour prendre place derrière le volant. « Oui, d'accord, pourquoi pas. » Elle haussa les épaules, jetant un regard à sa meilleure amie pour voir si ça allait. Clark leur demanda d'attendre, et revint rapidement avec un album CD à la main, qu'il tendit à la blonde : « Tiens, Kate... Pour passer le temps dans la voiture. »
Kate avait eu le réflexe fou de passer la marche avant et foncer dans le tas sans faiblir. Oh, elles avaient hurlé toutes les deux, à s'en percer la voix, avant de mettre la distance adéquate entre ces fous furieux et elles, et décamper au plus vite. Le palpitant s'agitant de plus belle, le souvenir de ce moment parfaitement terrifiant l'empêcha de refermer l'oeil plus longtemps. Il fallait être là si jamais il y avait un problème, il fallait tout analyser, songer à tout, au mieux. Et depuis plus de trois heures, Hope ne quittait pas le morceau de chair collé sur le pare-brise, qui échappait aux essuie-glaces.
La brune coupa la radio, qui crachait depuis des heures la même information en boucle. Quitter la maison, rejoindre une safe zone pour être pris en charge là-bas. Éviter les malades, éviter les morsures et les griffures. L'épidémie était généralisée, il s'agissait maintenant d'une pandémie, et il n'y avait aucun endroit de vraiment sûr, même à Chicago, et même avec l'armée. Hope le savait. Ça lui faisait peur évidemment... Comment ne pas avoir peur. C'était une vraie question qu'elle se posait. Et elle n'avait aucune réponse...
« Au moins, ça roule... » Souffla-t-elle un peu par dépit. Elles étaient sur une petite route pour rattraper celle menant vers l'Ouest. Et elles dépassaient les 50km/h depuis qu'elles s'éloignaient progressivement de Chicago. Oh, elles n'étaient pas seules, et ça c'était sûr. Il y avait des dizaines et des dizaines de véhicules qui roulaient, et tout autant garés sur le bas côté de la route, avec des gens qui faisaient des pauses. Et en parlant de ça : « On devrait se garer et faire une pause de dix minutes. Je reprendrais le volant. »
Kate hocha la tête, et alluma son clignotant. Très vite, elles trouvèrent de quoi se poser, assez d'espace pour se détendre les jambes. Ils devaient être pas loin de sept heures du matin, quand elles ouvrirent les portières, vigilantes comme jamais. Même s'il y avait des gens, la plupart qui dormait à même le siège arrière, elles n'étaient pas sûres de voir débouler des infectés tout de suite. Hope écouta les quelques discussions autour d'elle, pour retrouver un peu de confiance, et lâcher sa méfiance remontait à bloc. Quand elle fut sûre, elle se rendit jusqu'au coffre, qu'elle ouvrit avant de s'asseoir contre et tendre ses jambes engourdies.
« Quel gros bordel... » Lâcha-t-elle à sa meilleure amie avant d'éclater nerveusement de rire. Elles se partagèrent un paquet de gâteau pour se remplir l'estomac, et de l'eau pour tenir le coup. Hope rêvait d'une douche avec ça. Mais ça attendrait... En tout cas, leur rire attira l'attention des gens de la voiture derrière elles. Une grande brune, aux formes généreuses, s'approcha d'elles : « Vous quittez Chicago aussi ? » Demanda la jeune femme en serrant son écharpe autour de son cou, en s'approchant d'elle. « Avec mon mari, on compte aller jusqu'à Ottawa, ils ferment les frontières et on a de la famille là-bas. »
L'inconnue n'avait pas l'air dangereuse, aussi Hope se détendit sensiblement pour lui adresser un sourire : « Euh, oui. On rejoint mon frère à Seattle, il paraît qu'ils ont une safe zone qui tient le coup en centre-ville. » Se faisant, elle sortit son téléphone et l'alluma, pour voir si Daryl ne l'avait pas appelé. Sa batterie était presque à plat, mais elle reçut un sms lui indiquant les coordonnées du stade, même si elle savait parfaitement où c'était, pour avoir grandit à Seattle. Il y eut un silence. Puis : « Vous avez vu ces... Ces gens, pas vrai ? » Demanda-t-elle en surprenant Hope, qui ne put s'empêcher de regarder la voiture, où du sang tâché la carrosserie de celle-ci. Ah ça. Elle aurait voulu mentir qu'elle n'aurait pas pu avec des preuves comme celles-ci.
« Chérie... » Souffla une voix masculine derrière elle. Hope se retourna, quand un type s'approcha d'elle en tendant la main, se voulant amical : « Désolé, ma femme est bavarde. On voulait pas vous... Déranger. Clark. Et voici Jane, ma femme. » Se présenta-t-il sous le sourire bienveillant de son épouse. Hope le salua, poigne ferme, comme avec les avocats, nota-t-elle. « Hope. Et Kate, ma meilleure amie. » Il lui fit un sourire. « C'est bien de rouler avec des gens, vous pouvez alterner pour le volant comme ça. Oubliez pas de vous reposer surtout. »
Sur le moment, cette conversation ultra banale lui arracha un petit rire gêné. Elle ne se rendait pas compte d'à quel point ça lui manquerait d'ici quelques semaines. Se passant nerveusement la main dans les cheveux, elle essaya de remettre en place sa longue chevelure en bataille. « On se suit jusqu'à la prochaine pause, ça vous dit ? » Hope fronça les sourcils, contournant Kate pour prendre place derrière le volant. « Oui, d'accord, pourquoi pas. » Elle haussa les épaules, jetant un regard à sa meilleure amie pour voir si ça allait. Clark leur demanda d'attendre, et revint rapidement avec un album CD à la main, qu'il tendit à la blonde : « Tiens, Kate... Pour passer le temps dans la voiture. »
Oh, my eyes are seein' red. Double vision from the blood we've shed. The only way I'm leavin' is dead : That's the state of my head
- Melvin J. Black
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Re: In pursuit of happiness
Mar 11 Oct 2016 - 21:52
En général, rouler sur de longues distances ne m'avait jamais réellement dérangée. Le seul truc qui m'a toujours énervée et ce depuis que j'ai le permis, c'est les bouchons. Autant dire qu'aujourd'hui j'avais été servie. J'allais de file en file, ayant l'impression de partir comme une fusée quand j'atteignais les 50 km/h. Je pense vraiment que c'était ça le plus épuisant. Les heures passaient, et au final il nous en fallut plusieurs pour sortir de la ville et rejoindre les petites routes de campagne. Enfin un peu d'air. J'avais eu l'impression d'étouffer dans ces bouchons au milieu des bâtiments qui s'élevaient et donnaient l'impression de devenir claustrophobe. J'avais eu l'impression d'être prise au piège, que si quelque chose se passait, on ne pourrait pas s'en sortir. Mais finalement, plus de peur que de mal. On était sorties en un seul morceau de la ville et c'était tant mieux. J'allais certainement pas me plaindre de ça. Pourtant, les heures passaient et se ressemblaient. Enfin, hormis le groupe de personnes qui s'étaient jetées sur la voiture comme par envie de passer au travers du pare-brise. Je n'avais pas cherché très loin. Serrant mes mains sur le volant, mon pied s'était écrasé sur la pédale d'accélération. Et le morceau de viande sanguinolent qui trônait sur le pare-brise depuis presque trois heures ne pouvait qu'attester de ce qu'il s'était passé. Je n'avais aucune idée en réalité de comment j'avais fait pour avoir le réflexe d'accélérer au lieu de celui habituel de freiner de toutes mes forces. C'était comme si au fond de moi, quelque chose savait que plus rien ne serait comme avant. Comme si au fil des heures... Quelque chose mourrait en moi. Et une autre chose s'éveillait lentement. Je n'avais aucune idée de la façon dont je pourrais expliquer les choses. Peut-être était-ce la fatigue qui me faisait réagir de la sorte. Allez savoir. Quand finalement Hope me fit signe que l'on devait s'arrêter et qu'elle allait prendre le volant, je ne me fis pas prier et mis le clignotant pour que l'on s'arrête sur le côté de la route. On était loin d'être seules. Mais en un sens, au moins s'il y avait un souci, on ne serait pas les premières en danger. A peine arrêtées, je suis sortie de la voiture et j'ai suivi Hope jusqu'au coffre de la voiture dans lequel elle s'installa avant de rire après sa remarque. J'avais souri, mais je regardais continuellement autour de moi. Comme si j'avais peur que les choses dégénèrent d'un instant à l'autre. Peut-être au fond que j'avais raison de me méfier. Allez savoir.
Une fois notre petit paquet de gâteaux secs terminé et nos quelques gorgées rationnées d'eau, une femme s'approcha de nous pour nous parler. Au final, c'est avec Hope qu'elle put discuter. Pas moi. Je m'étais discrètement éclipsée jusqu'à la voiture pour récupérer mon arme que je glissais avec la même discrétion entre la ceinture de mon jeans et mon dos. Comme à chaque fois, le canon froid de l'arme me fit frisonner quand il entra en contact avec ma peau. Mon regard se posa sur la grande brune, légèrement enveloppée, qui vint à la rencontre de ma meilleure amie. Elle n'avait pas l'air hostile. C'était déjà ça. Mais bizarrement j'étais incapable de me rapprocher d'elles, de prendre part à la discussion. Au bout d'un moment, un homme intervint et se présenta. En entendant mon prénom, j'émis un petit sourire faux à l'adresse du couple, comme pour leur signifier que je n'étais pas vraiment encline à une quelconque conversation. D'ailleurs, qu'est-ce qu'on attendait? Il fallait arriver à Seattle au plus vite. Et ce n'était pas en traînant que ça allait arriver. La femme qui était venue nous proposa de se suivre jusqu'au prochain arrêt. Pourquoi pas. Je haussais les épaules et allais m'installer côté passager en passant mes mains sur mon visage pour tenter de me tenir éveillée. Avec le temps qu'on avait perdu dans les bouchons, la nuit tomberait environ d'ici deux ou trois heures. Il fallait donc essayer de faire un maximum de chemin avant cela. Je n'avais aucune envie de rouler de nuit. Et j'étais persuadée que Hope partageait mon avis. Soupirant longuement, je tournais ensuite la tête vers l'homme qui était venu me parler pour m'offrir un CD, histoire de faire passer le temps. Rapidement, je l'avais remercié avant de sortir mon arme de derrière mon dos en refermant la porte, le voyant retourner à sa voiture au pas de course. C'était reparti pour quelques heures de voiture qui n'allaient certainement pas nous mener à notre destination... J'en étais sûre.
Arrête toi là. Y'a pas l'air d'y avoir grand monde... Et puis un motel miteux c'est toujours mieux que la voiture... , dis-je en me passant nerveusement la main dans les cheveux.
Il faisait nuit. On était à nouveau sur la route depuis quasiment quatre heures, et aucune de nous deux n'était en état de continuer. Sans parler de ceux qui nous suivaient et dont la voiture semblait faire des zigzags depuis un bon bout de temps derrière nous. A mon plus grand soulagement, ma meilleure amie accepta de faire ce que je lui avais demandé et s'arrêta donc sur le parking presque désert. Il devait y avoir une dizaine voire une quinzaine de voitures garées. Certainement d'autres fous qui essayaient de rejoindre le reste de leur famille avant que tout ne parte tellement en couille que plus personne n'en aurait. Tout en m'étirant et en prenant mon arme que je rangeais au même endroit qu'auparavant, je sortais de la voiture et me rendais lentement vers l'entrée du motel. J'avais instinctivement posé la main sur la crosse de mon pistolet tout en avançant à la tête de notre petit groupe improvisé. On n'est jamais trop prudent. Poussant la porte, une petite clochette tinta et alerta le gérant qui s'approcha de nous. Sérieusement, rien qu'à sa tête j'avais eu un petit mouvement de recul incontrôlé. Me ressaisissant, j'avançais vers le comptoir lentement tout en demandant deux chambres pour la nuit. Le prix qu'il m'annonça... C'était largement au dessus de ce qu'on pouvait se payer. $300 la nuit? Il était tout simplement taré. Et quand j'ai eu l'audace de refuser un tel prix, il sortit un fusil. Les autres reculèrent. Pas moi. C'était comme si je n'en avais rien à faire. Mes yeux avaient rapidement analysé la situation. Rien qu'à sa façon de tenir l'arme, il était tout bonnement incapable de tirer. Sans parler du fait qu'il était en train de trembler. Il ne devait certainement pas avoir l'habitude de faire ça. Sortant dans un geste rapide mon arme de derrière moi, je la levais vers lui sans un seul tremblement. Mon regard était noir, froid. Comme celui d'une meurtrière. Pourtant je n'en avais jamais été une. Mais je savais que quelque chose allait me pousser à en devenir une. Au fond de moi, oui je le savais. L'homme recula et il ne me fallut pas plus pour contourner le comptoir, sans arrêter de l'avoir dans mon viseur, et venir l'attraper par le col tout en le forçant à reculer vers le mur. Il lâcha son arme, se mettant à trembler tout en mettant ses mains devant lui dans un geste craintif. Mon pistolet se posa contre sa tempe, et ma main appuya de façon à lui faire une marque avec le bout du canon sur la peau.
Les chambres. Et gratuitement, espèce de sale rat. Sinon j'te jure que je redécore ta belle entrée avec ta cervelle encore vierge..., avais-je prononcé d'une voix plus que menaçante et froide.
Il me tendit deux clés tout en m'indiquant le chemin à suivre pour y parvenir et à peine je le relâchais en reculant qu'il s'écroula au sol. D'une main je jetais leur clé au couple qui nous suivait. Je rangeais mon arme tout en retournant auprès de Hope, saisissant sa main et l'entraînant dans notre chambre. Il fallait que je me repose... J'étais en train de progressivement prendre conscience de ce qui s'était passé. De ce que j'avais fait. De ce que j'étais, lentement et imperceptiblement, en train de devenir. A peine dans la chambre, je fermais la porte à clé derrière nous et regardais à la fenêtre en écartant à peine le rideau si j'avais une vue dégagée sur les alentours. Je voyais le parking ainsi que l'entrée. C'était déjà ça. Relâchant le rideau, je reculais un peu avant de souffler longuement.
Bordel...
Une fois notre petit paquet de gâteaux secs terminé et nos quelques gorgées rationnées d'eau, une femme s'approcha de nous pour nous parler. Au final, c'est avec Hope qu'elle put discuter. Pas moi. Je m'étais discrètement éclipsée jusqu'à la voiture pour récupérer mon arme que je glissais avec la même discrétion entre la ceinture de mon jeans et mon dos. Comme à chaque fois, le canon froid de l'arme me fit frisonner quand il entra en contact avec ma peau. Mon regard se posa sur la grande brune, légèrement enveloppée, qui vint à la rencontre de ma meilleure amie. Elle n'avait pas l'air hostile. C'était déjà ça. Mais bizarrement j'étais incapable de me rapprocher d'elles, de prendre part à la discussion. Au bout d'un moment, un homme intervint et se présenta. En entendant mon prénom, j'émis un petit sourire faux à l'adresse du couple, comme pour leur signifier que je n'étais pas vraiment encline à une quelconque conversation. D'ailleurs, qu'est-ce qu'on attendait? Il fallait arriver à Seattle au plus vite. Et ce n'était pas en traînant que ça allait arriver. La femme qui était venue nous proposa de se suivre jusqu'au prochain arrêt. Pourquoi pas. Je haussais les épaules et allais m'installer côté passager en passant mes mains sur mon visage pour tenter de me tenir éveillée. Avec le temps qu'on avait perdu dans les bouchons, la nuit tomberait environ d'ici deux ou trois heures. Il fallait donc essayer de faire un maximum de chemin avant cela. Je n'avais aucune envie de rouler de nuit. Et j'étais persuadée que Hope partageait mon avis. Soupirant longuement, je tournais ensuite la tête vers l'homme qui était venu me parler pour m'offrir un CD, histoire de faire passer le temps. Rapidement, je l'avais remercié avant de sortir mon arme de derrière mon dos en refermant la porte, le voyant retourner à sa voiture au pas de course. C'était reparti pour quelques heures de voiture qui n'allaient certainement pas nous mener à notre destination... J'en étais sûre.
Arrête toi là. Y'a pas l'air d'y avoir grand monde... Et puis un motel miteux c'est toujours mieux que la voiture... , dis-je en me passant nerveusement la main dans les cheveux.
Il faisait nuit. On était à nouveau sur la route depuis quasiment quatre heures, et aucune de nous deux n'était en état de continuer. Sans parler de ceux qui nous suivaient et dont la voiture semblait faire des zigzags depuis un bon bout de temps derrière nous. A mon plus grand soulagement, ma meilleure amie accepta de faire ce que je lui avais demandé et s'arrêta donc sur le parking presque désert. Il devait y avoir une dizaine voire une quinzaine de voitures garées. Certainement d'autres fous qui essayaient de rejoindre le reste de leur famille avant que tout ne parte tellement en couille que plus personne n'en aurait. Tout en m'étirant et en prenant mon arme que je rangeais au même endroit qu'auparavant, je sortais de la voiture et me rendais lentement vers l'entrée du motel. J'avais instinctivement posé la main sur la crosse de mon pistolet tout en avançant à la tête de notre petit groupe improvisé. On n'est jamais trop prudent. Poussant la porte, une petite clochette tinta et alerta le gérant qui s'approcha de nous. Sérieusement, rien qu'à sa tête j'avais eu un petit mouvement de recul incontrôlé. Me ressaisissant, j'avançais vers le comptoir lentement tout en demandant deux chambres pour la nuit. Le prix qu'il m'annonça... C'était largement au dessus de ce qu'on pouvait se payer. $300 la nuit? Il était tout simplement taré. Et quand j'ai eu l'audace de refuser un tel prix, il sortit un fusil. Les autres reculèrent. Pas moi. C'était comme si je n'en avais rien à faire. Mes yeux avaient rapidement analysé la situation. Rien qu'à sa façon de tenir l'arme, il était tout bonnement incapable de tirer. Sans parler du fait qu'il était en train de trembler. Il ne devait certainement pas avoir l'habitude de faire ça. Sortant dans un geste rapide mon arme de derrière moi, je la levais vers lui sans un seul tremblement. Mon regard était noir, froid. Comme celui d'une meurtrière. Pourtant je n'en avais jamais été une. Mais je savais que quelque chose allait me pousser à en devenir une. Au fond de moi, oui je le savais. L'homme recula et il ne me fallut pas plus pour contourner le comptoir, sans arrêter de l'avoir dans mon viseur, et venir l'attraper par le col tout en le forçant à reculer vers le mur. Il lâcha son arme, se mettant à trembler tout en mettant ses mains devant lui dans un geste craintif. Mon pistolet se posa contre sa tempe, et ma main appuya de façon à lui faire une marque avec le bout du canon sur la peau.
Les chambres. Et gratuitement, espèce de sale rat. Sinon j'te jure que je redécore ta belle entrée avec ta cervelle encore vierge..., avais-je prononcé d'une voix plus que menaçante et froide.
Il me tendit deux clés tout en m'indiquant le chemin à suivre pour y parvenir et à peine je le relâchais en reculant qu'il s'écroula au sol. D'une main je jetais leur clé au couple qui nous suivait. Je rangeais mon arme tout en retournant auprès de Hope, saisissant sa main et l'entraînant dans notre chambre. Il fallait que je me repose... J'étais en train de progressivement prendre conscience de ce qui s'était passé. De ce que j'avais fait. De ce que j'étais, lentement et imperceptiblement, en train de devenir. A peine dans la chambre, je fermais la porte à clé derrière nous et regardais à la fenêtre en écartant à peine le rideau si j'avais une vue dégagée sur les alentours. Je voyais le parking ainsi que l'entrée. C'était déjà ça. Relâchant le rideau, je reculais un peu avant de souffler longuement.
Bordel...
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Re: In pursuit of happiness
Mer 12 Oct 2016 - 0:53
Jour 3.
« Viens, on va dormir un peu. » Souffla Hope en attrapant son amie par le bras pour l'amener jusqu'au lit, qu'elles devraient partager. La Cooper avait pris soin de verrouiller la porte, et même de glisser une chaise sous la poignée. Et l'endroit qu'elles habitaient désormais était clairement miteux (il n'y avait qu'à voir la déco ambiante, ou la lumière qui donnait l'impression de bientôt lâcher prise, le lustre plein de poussière, ou les fenêtres crasseuses), mais à défaut de mieux, elles se contenteraient de ça.
Allumant sa lampe de chevet, la brune alla tirer les rideaux et baisser les volets qui étaient coincés, avant de revenir jusqu'au lit. Elles étaient lessivées, l'une comme l'autre. La route, le temps, l'émotion, plus celle que Kate avait rajouté à sa dose journalière... Le coup du fusil que le type avait brandi sur eux, en essayant de les faire chanter. Hope sentait son cœur battre toujours à tout rompre dans sa cage thoracique, et avait toutes les peines du monde à se calmer...
Elle prit la décision de prendre une douche rapide, et pour le coup, qui l'assomma totalement. La brune mit bien vingt minutes avant de sortir de la cabine, se rhabiller, et retrouver son amie qui était déjà en train de piquer un somme dans le lit deux places qu'elles avaient pour la soirée. Se frottant les yeux, elle vint s'y mettre aussi et partager une nuit qui pourrait être reposante. Epuisée et à bout de force, la jeune femme ne mit pas longtemps à s'endormir comme une masse, et plonger dans un sommeil sans rêve.
Jour 4.
Jusqu'à ce qu'un cri ne la réveille en plein milieu de sa nuit. Elle se redressa d'un bond, le noir était tombé depuis un moment, et Hope regarda l'heure. Trois heures du matin. Bon. Elle attendit un moment avant de rallonger, se disant que ce n'était peut-être que dans son rêve, le fruit de son imagination. Retombant sur son coussin, elle fixa le plafond quelques secondes avant de refermer les yeux. Et un bruit sourd dans le couloir la fit bondir à nouveau, en direction de Kate, qui elle, dormait à poings fermés.
Elle hésita à la réveiller, mais les bruits de pas dans le couloir, puis les râles qui s'y élévaient, lui arrachèrent un frisson glaçant qui la força à faire quelque chose. Elle attrapa la blonde à deux mains, et la secoua vivement : « Kate ! » L'appela-t-elle en sentant les larmes lui monter aux yeux. Les infectés, ils... Elle avait l'impression qu'ils étaient là, dans le motel. Dans le couloir ! Ils ne pouvaient pas, c'était trop... Hope n'avait pas les mots, et quand son amie ouvrit finalement les yeux pour essayer de comprendre ce qu'il lui prenait, si c'était un cauchemar, la brune bafouilla maladroitement : « Reveille-toi, c'est-... Le coulo- »
Sa voix trahissait la peur et l'affolement qui la tenaient. Et elle n'eut même pas à terminer sa phrase qu'un grattement se fit entendre à leur porte. On l'avait entendu ! L'infecté, dehors, il l'avait... Hope se figea, surtout quand elle vit doucement la poignée de la porte chercher à tourner pour l'ouvrir, sans y parvenir pour autant. Kate devait comprendre. Il n'y avait pas un bruit derrière. La secrétaire s'extirpa des draps, et alla jusqu'à sa hache qu'elle saisit à deux mains. S'approchant toujours, elle le fit à pas de chat, les bruits de ses enjambées par la moquette sale au sol.
Puis, en douceur toujours, elle plaqua son oreille contre le bois de la porte, pour écouter. La respiration était trop profonde pour être normale. Elle se retira, comme si la séparation était de la lave brûlante, et se tourna vers Kate. « ils sont là... » lui murmura-t-elle en essayant de garder son calme, alors que l'affolement commençait doucement mais sûrement à s'emparer d'elle. Il fallait trouver un moyen de partir d'ici, de rejoindre la voiture, de mettre les voiles tout de suite. Elle ne savait pas encore comment procéder. Elle souffla juste à sa meilleure amie de faire son sac rapidement, de prendre son arme, et peut-être pourraient-elles passer par la fenêtre de la chambre ?
Pendant que Kate s'en occupait, elle alla jusqu'aux rideaux. Elle demanda à la blonde de faire ça dans le noir, pour ne pas attirer l'attention, et glissa un œil derrière le tissu. Il n'y avait pas un chat. Mais une ombre se mit à bouger, doucement. Une silhouette en chemise de nuit, qui ressemblait à s'y méprendre à Jane. Hope ressentit comme un coup à l'estomac, comme si quelqu'un enfonçait son poing profondément dans son ventre... La démarche incertaine, donnant l'impression de ne même plus avoir assez de force pour soulever ses jambes. La silhouette de Jane se tourna vers elle, et Hope discerna comme une longue tâche brune goûter de sa bouche jusqu'à ses vêtements...
Elle se plaqua contre le mur, en refermant le rideau aussi vite. « C'est pas bon, Kate... » Affirma-t-elle alors que la jeune femme venait de finir le sac, et que Hope sauta dans ses chaussures et enfila sa veste sans se faire prier. Il allait falloir se montrer particulièrement courageuses et efficaces, pour foncer droit vers la voiture et mettre les voiles... Mais c'était peut-être pire que ce qu'elle entrevoyait. Jane n'était pas malade avant de rentrer. Ça faisait peut-être plusieurs heures, depuis qu'elle s'était endormie, que les infectés avaient pris place dans le motel... Et ravalant ses larmes, la petite brune inspira profondément après avoir laissé la peur s'emparer d'elle quelques secondes. Non, elles allaient réussir. Et pire ou pas, elles allaient sortir d'ici entières. C'était tout, ou rien.
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