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Juliet Rosenfeld
Mer 12 Oct 2016 - 20:00
17 ans • Américaine • Lycéenne • Horsemen
Juliet n'est pas ce genre de fille qui sort du rang pour sa beauté extrême ou son style atypique. Non, elle est une fille lambda, celle dont vous aurez tendance à oublier le nom. Ses anciennes structures ont volées en éclats alors que l'épidémie se déclarait. Elle réalisa alors qu'elle n'avait plus besoin de plaire à personne. Subitement en confrontation avec elle même, elle fut tout d'abord déstabilisée. Mais, toute heureuse de ces nouveaux horizons, elle s'empressa de se reconstruire un personnage à l'opposé de l’ancienne Juliet; s'imaginant que cela témoignait de son état de liberté totale.
L'adolescente est donc à fleur de peau, elle s'irrite de cette facilité qu'on les gens à lire en elle. Même si elle extériorise beaucoup plus ses sentiments -à travers les multiples grossièretés qu'elle profane- elle ne s'ouvre pas facilement, n'arrive pas facilement à déclencher une conversation. On pourrait la qualifier de taciturne, elle a besoin de cerner les gens avant d'entreprendre quoi que ce soit. Elle est comme un prédateur qui détaillerait et observerait ses cibles en détails pour après adapter l'angle d'attaque le plus propice. Evidemment toutes ces manigances n'ont pour seul but que de se protéger elle-même. Juliet reste dans l'idée que, depuis la mort de ses grands parents, elle ne peut faire confiance à personne. Elle préfère alors prendre mille et une précautions et ériger une épaisse carapace autour d'elle plutôt que de laisser quelqu'un approcher. Toutefois tout cela est inutile car ce comportement d'adolescente incertaine reste extrêmement compréhensible pour la plupart des personnes. Elle est affectueuse avec ceux qu'elle apprécie mais parfois n'en montre rien. Toujours une manifestation de cette envie de se préserver, car malgré son changement de cap radical, il reste dans les principes de la jeune fille que les sentiments rendent faible. Elle ne se satisfait que rarement de son sort, elle évite de se plaindre mais reste tout de même insatisfaite de ce que la vie a en général à lui apporter. Cela est par ailleurs surement dû au fait qu'elle n'a jamais vécue pour elle même et que le goût de cette nouvelle liberté reste amer... La facilité de son esprit à s'égarer lui permit de survivre sous l'autorité de ses parents, toutefois par les temps qui courent cela reste dangereux puisqu'elle à tendance à l'utiliser lorsqu'elle ne peut plus supporter une situation. Lorsque la blonde rêvasse, c'est souvent de choses rationnelles, elle en vient à méditer sur de diverses questions qui pourraient paraitre inutiles au commun des mortel. Ce trait de caractère s'équilibre pourtant avec son extrême prudence et son intelligence. Juliet est maligne et à tendance à évaluer comment s’échapper d'un endroit dès qu'elle y entre. Ayant vécu quelques semaines seule, la jeune fille sait se débrouiller, elle saura toujours trouver des solutions aux problèmes posés. Mais son côte débrouillarde n'est pas la seule chose qui l'a gardée en vie. Un certain courage qui lui permet d'aller au delà des horreurs et des difficultés l'anime. C'est la force qui lui permet d'avancer quand à priori plus rien ne l'y contraint. Là ou certains seraient morts de désespoir, Juliet tire de son âme un courage inattendu.
L'adolescente est donc à fleur de peau, elle s'irrite de cette facilité qu'on les gens à lire en elle. Même si elle extériorise beaucoup plus ses sentiments -à travers les multiples grossièretés qu'elle profane- elle ne s'ouvre pas facilement, n'arrive pas facilement à déclencher une conversation. On pourrait la qualifier de taciturne, elle a besoin de cerner les gens avant d'entreprendre quoi que ce soit. Elle est comme un prédateur qui détaillerait et observerait ses cibles en détails pour après adapter l'angle d'attaque le plus propice. Evidemment toutes ces manigances n'ont pour seul but que de se protéger elle-même. Juliet reste dans l'idée que, depuis la mort de ses grands parents, elle ne peut faire confiance à personne. Elle préfère alors prendre mille et une précautions et ériger une épaisse carapace autour d'elle plutôt que de laisser quelqu'un approcher. Toutefois tout cela est inutile car ce comportement d'adolescente incertaine reste extrêmement compréhensible pour la plupart des personnes. Elle est affectueuse avec ceux qu'elle apprécie mais parfois n'en montre rien. Toujours une manifestation de cette envie de se préserver, car malgré son changement de cap radical, il reste dans les principes de la jeune fille que les sentiments rendent faible. Elle ne se satisfait que rarement de son sort, elle évite de se plaindre mais reste tout de même insatisfaite de ce que la vie a en général à lui apporter. Cela est par ailleurs surement dû au fait qu'elle n'a jamais vécue pour elle même et que le goût de cette nouvelle liberté reste amer... La facilité de son esprit à s'égarer lui permit de survivre sous l'autorité de ses parents, toutefois par les temps qui courent cela reste dangereux puisqu'elle à tendance à l'utiliser lorsqu'elle ne peut plus supporter une situation. Lorsque la blonde rêvasse, c'est souvent de choses rationnelles, elle en vient à méditer sur de diverses questions qui pourraient paraitre inutiles au commun des mortel. Ce trait de caractère s'équilibre pourtant avec son extrême prudence et son intelligence. Juliet est maligne et à tendance à évaluer comment s’échapper d'un endroit dès qu'elle y entre. Ayant vécu quelques semaines seule, la jeune fille sait se débrouiller, elle saura toujours trouver des solutions aux problèmes posés. Mais son côte débrouillarde n'est pas la seule chose qui l'a gardée en vie. Un certain courage qui lui permet d'aller au delà des horreurs et des difficultés l'anime. C'est la force qui lui permet d'avancer quand à priori plus rien ne l'y contraint. Là ou certains seraient morts de désespoir, Juliet tire de son âme un courage inattendu.
Juliet est une adolescente de dix-sept d'à peu près 1m65. Elle a les cheveux blonds et souples. Sa peau est plutôt pâle. Elle un visage doux aux traits fins. Il lui manque quelques kilos depuis la mort de ses grands-parents, elle peut paraitre maigre. Le regard émeraude, il y a une certaine détermination dans ses yeux qui n'était pas présente auparavant. Son style vestimentaire est basique, elle se contente de ce qu'elle trouve dans le ranch et préfère les couleurs sobres. Elle a constamment un couteau sur elle bien qu'elle ne sache pas s'en servir pour combattre. Elle garde dans le ranch une carabine hors d'usage pour dissuader les plus téméraires. La jeune fille est souple grâce à ses quelques années de danse. Il ne fait aucun doute que sous le coup de l'adrénaline elle en impressionnerait certain de par sa rapidité
« Peut ont détecter un mensonge au son de la voix ? Etat Unis, 2012, une enquête est menée avec un logiciel qui s’appuie sur l’analyse des mircotremblements de la voix. Les stress induirait le mensonge qui lui-même induirait des microtremblements inaudibles. Toutefois, l’expérience n’est pas concluante » Somme toute, se dit la jeune fille, peut être que cela dépend de son aisance à l’oral et de sa confiance en soi. C’est ainsi qu’elle s’échappait lorsqu’elle ne supportait plus une situation imposée. Elle se plaisait à croire – vainement – que penser à des choses concrètes ne faisait pas d’elle une personne lunatique, mais plutôt pragmatique. De toute façon on peut bien donner la définition que l’on veut à une action, l’action, elle reste ce qu’elle est. Juliet était donc lunatique parce que sensible. Encore un aspect d’elle même qu’elle refoulait Enfin, peu importe, toutes ces digressions, elle les faisait parce qu’à ce moment précis de sa vie, ses parents divorçaient. Sa mère la regardait alors avec précision. Elle guettait tel un rapace chaque mouvement, chaque ombre de son visage qui indiquerait une réaction inappropriée. Tout l’art consistait en doser le sourire et offrir celui qui était attendu. Il fallait afficher un air semi contrit – semi compréhensif l’air de dire « l’erreur est humaine, je vous pardonne » Alors Juliet s’exécutait comme un automate parfaitement réglé. Mais à l’intérieur, dans les dédales de son esprit, elle avait envie de crier. De cracher sa rage et toute sa frustration au visage de ses géniteurs. Elle observa sa mère triturer ses cheveux comme le ferait une adolescente. Comment peut-on seulement croire qu’un couple dure dans le temps ? Ils avaient vécu côte à côte pendant des années. D’abord ils avaient arrêté de faire l’amour et ça, Juliet le savait, avait été le début de la fin. La dégringolade avait été rapide, aboutissant sur des disputes quotidiennes. Tout cela la jeune fille pouvait en faire abstraction. Ses parents ne faisaient plus semblant de s’intéresser à elle et elle en était ravie. Ils n’étaient que deux enfants au plus haut degré de la puérilité. Se reprochant des choses ridicules. Ils avaient projetés, les quelques premières années, une image parfaite de l’autre. Image qui s’était peu à peu effritée pour disparaître en fumée. Les défauts étaient alors devenus saillants et impossibles à ignorer. La blonde se retint de pousser un soupir, cela aurait été incorrect. Toute sa vie elle avait été la plus parfaite possible. Pianiste, violoniste et danseuse aguerrie. Élève sage, fille dévouée, adolescente intelligente. Elle leur avait tout donné. Jamais elle n’avait rien demandé. Mais ce qu’elle aurait aimé, c’est qu’ils restent une famille. Même un mirage lui aurait suffit, puisqu’elle jouait un rôle depuis dix-sept ans, ne pouvaient-ils faire un minuscule effort ?
Les adultes sont égoïstes. Et peut être qu’au fond, la jeune fille avait raison. La plupart des gens ne s’accordent ni le temps de respirer ni le temps d’aimer une fois leur esprit occupé par des responsabilités. Ils se plaignent et ronchonnent faisant d’eux même le centre du monde. Ils survivent dans cette espèce de demie vie qu’on leur accorde. De cette vie, Juliet n’en voulait pas.
Ce qu’elle désirait réellement, c’était leur amour, leur fierté et leur confiance. Elle voulait que son père la serre chaleureusement dans ses bras, presque trop fort. Elle voulait que sa mère lui offre un sourire franc. Elle voulait que ses parents l’aiment parce qu’elle n’en était pas capable elle-même. Elle n’arrivait pas à s’estimer, à se mettre en valeur. Elle avait besoin de preuves que son existence ne se résumait pas à l’école et la musique. Seulement voilà, on demande toujours ce que l’on ne peut obtenir.
Juliet fut envoyée chez ses grands parents pour les vacances d’été. Régler un divorce sans un gamin dans les pattes est toujours relativement plus pratique. Quoi qu’il en soit la jeune fille ne se formalisa pas de cette mise à l’écart. Ses grands-parents étaient un idéal que jamais ses parents n’avaient atteint. Ils étaient doux et compréhensifs. Ils toléraient la faute tout comme la réussite. C’est dans leur ranch que Juliet apprit à monter à cheval. Elle développa une passion pour cette activité qui était tellement étrangère à la mère tout comme au père qu’elle en fit son secret. Les périodes passées loin des préjugés parentaux étaient comme des oasis de bonheur. Elle écoutait les cigales chanter, regardait le ciel étoilé et observait ses grands-parents cuisiner. Mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, il vint le moment de rentrer. Et son histoire serait toute autre si la jeune fille n’avait pas apprit à s’échapper de la réalité. Elle rata son avion, et l’on ne se prononcera sur la réelle part de l’inconscient dans cet acte.
Ses parents n’étaient pas ravis d’apprendre la nouvelle et décidèrent de ne pas lui payer immédiatement un autre billet. La jeune fille devait apprendre à gérer les conséquences de ses actes et rien de tel qu’une punition – perçue comme un sursît par l’adolescente. Son séjour se prolongea encore, alors qu’elle décida de rester auprès de son grand-père qui était grièvement tombé malade. Les rumeurs à propos de l’épidémie enflaient, et retardaient son retour. Elle Promettait de revenir une fois l’alerte retombée. Ce dont elle ne se doutait pas c’est que dans les jours qui suivraient les transports seraient ralentis, puis interrompus. Ce qui s’était avéré être une simple alerte d’intoxication se mua en une épidémie virulente. Jamais Juliet ne pu renter à San Francisco.
Les adultes sont égoïstes. Et peut être qu’au fond, la jeune fille avait raison. La plupart des gens ne s’accordent ni le temps de respirer ni le temps d’aimer une fois leur esprit occupé par des responsabilités. Ils se plaignent et ronchonnent faisant d’eux même le centre du monde. Ils survivent dans cette espèce de demie vie qu’on leur accorde. De cette vie, Juliet n’en voulait pas.
Ce qu’elle désirait réellement, c’était leur amour, leur fierté et leur confiance. Elle voulait que son père la serre chaleureusement dans ses bras, presque trop fort. Elle voulait que sa mère lui offre un sourire franc. Elle voulait que ses parents l’aiment parce qu’elle n’en était pas capable elle-même. Elle n’arrivait pas à s’estimer, à se mettre en valeur. Elle avait besoin de preuves que son existence ne se résumait pas à l’école et la musique. Seulement voilà, on demande toujours ce que l’on ne peut obtenir.
Juliet fut envoyée chez ses grands parents pour les vacances d’été. Régler un divorce sans un gamin dans les pattes est toujours relativement plus pratique. Quoi qu’il en soit la jeune fille ne se formalisa pas de cette mise à l’écart. Ses grands-parents étaient un idéal que jamais ses parents n’avaient atteint. Ils étaient doux et compréhensifs. Ils toléraient la faute tout comme la réussite. C’est dans leur ranch que Juliet apprit à monter à cheval. Elle développa une passion pour cette activité qui était tellement étrangère à la mère tout comme au père qu’elle en fit son secret. Les périodes passées loin des préjugés parentaux étaient comme des oasis de bonheur. Elle écoutait les cigales chanter, regardait le ciel étoilé et observait ses grands-parents cuisiner. Mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, il vint le moment de rentrer. Et son histoire serait toute autre si la jeune fille n’avait pas apprit à s’échapper de la réalité. Elle rata son avion, et l’on ne se prononcera sur la réelle part de l’inconscient dans cet acte.
Ses parents n’étaient pas ravis d’apprendre la nouvelle et décidèrent de ne pas lui payer immédiatement un autre billet. La jeune fille devait apprendre à gérer les conséquences de ses actes et rien de tel qu’une punition – perçue comme un sursît par l’adolescente. Son séjour se prolongea encore, alors qu’elle décida de rester auprès de son grand-père qui était grièvement tombé malade. Les rumeurs à propos de l’épidémie enflaient, et retardaient son retour. Elle Promettait de revenir une fois l’alerte retombée. Ce dont elle ne se doutait pas c’est que dans les jours qui suivraient les transports seraient ralentis, puis interrompus. Ce qui s’était avéré être une simple alerte d’intoxication se mua en une épidémie virulente. Jamais Juliet ne pu renter à San Francisco.
Juliet vécu la parfaite illustration du calme avant la tempête. Les premiers temps furent paisibles. Ils entendirent parler de l’épidémie, mais étant éloignés de la civilisation, n’en furent jamais réellement les victimes. Il était difficile de se représenter la menace dans les détails. On parlait de morts qui revenaient à la vie. Des amis leur avaient rapporté qu’ils avaient vu des corps en décomposition animés d’une volonté inconnue. Une certaine peur flottait, on espérait que tout allait s’arranger. Le gouvernement disait avoir tout en main.
Jusqu'à ce que la perte de contrôle des événements devienne publique. Il n’y eu alors pas de changement radical, lorsque le courant sautait, la famille s’empressait de piocher dans leur énorme réserve de bougies. Ils avaient également stock suffisant de nourriture. Les seules choses qui leur étaient profondément désagréables, étaient les messages d’alerte qui passaient en boucle à la radio. Cela avait le don de les effrayer, alors ils décidèrent de ne plus écouter les nouvelles –du moins très rarement pour saisir une quelconque amélioration. Les mois s’acheminèrent ainsi lentement. Juliet fut profondément attristée, début mars, par la disparition de son oncle. Ce dernier avait très rapidement comprit qu’on livrait une semi vérité au peuple. Sans respecter nullement les consignes – pourquoi respecter les règles de gens qui ne vous respectent pas eux même ?– il était allé aidé des amis à sécuriser leur propriété et ne revint jamais au ranch. Cette perte pesait déjà la famille lorsque la grand-mère de Juliet tomba malade deux mois plus tard. Ils tachèrent de la guérir au mieux, mais sans médicament et avec un manque de connaissance certain en médecine, ils étaient impuissants. Son mari aimant resta toujours auprès d’elle alors que Juliet, consciente d’une fin proche, ne pouvait se résoudre à assister à la mort d’un être cher. Un matin, elle trouva la maison particulièrement silencieuse. Elle ne pouvait se douter –en actionnant la poignée de la chambre de ses grands-parents– qu’ils avaient été victimes de l’épidémie. L’une, morte dans la nuit s’était éveillée dans cet état de mort-vivant qui terrifiait l’humanité et s’était alors empressée de guider son compagnon vers le même funeste sort.
Heureusement pour la jeune fille, les rôdeurs sont des êtres lents. Sa première réaction ne fut autre que la pétrification. Elle aurait eu besoin de se convaincre que ces choses n’étaient pas ses grand parents, mais c’était trop lui demander. Le râle rauque s’échappant de leurs gueules béantes la décida à s’agiter. Elle marcha d’abord d’un pas rapide, puis voyant qu’on la poursuivait, elle courût. Elle se réfugia dans la salle de bains en fermant soigneusement la porte derrière elle. Mais bientôt ils grattèrent et grognèrent. Elle ne put s’empêcher de fondre en larmes et de les appeler. Elle criait désespérément leurs noms à travers la mince épaisseur de bois comme si cela eut été la formule magique pour les faire revenir. Et lorsqu’elle se résolut à ne plus les appeler, elle se confondit en supplication. Ne me laissez pas. Ne m’abandonnez pas. J’ai besoin de vous. Ses épaules sursautaient, elle était animée par gros hoquets de chagrin. Elle se recroquevilla sur elle même, le carrelage froid contre ses pieds nus. Il se passa ainsi une heure. Puis, la jeune fille se leva sèchement. Elle alla se voir dans le miroir. Elle observa ses yeux bouffis, ses cheveux en bataille et sa mine défaite. « Juliet, tu vas pas te laisser mourir ici. Tu m’entends ? Tu vas trouver une solution. Tu vas les guérir. Pour le moment il faut sortir d’ici. » Elle hocha la tête et ramena ses cheveux en une queue de cheval ébouriffée. Elle ouvrit la fenêtre puis la porte. Les rôdeurs entrèrent d’un pas titubant, quant à elle, elle se précipitât vers la fenêtre. La tâche était difficile, il fallait monter en équilibre sur la cuvette des toilettes pour accéder à la fenêtre – qui s’étirait en longueur– puis hisser son corps par la force des bras. Ensuite, s’asseoir rapidement sur le rebord pour passer ses jambes en dehors de la pièce étroite et sauter souplement au sol. Bien sûr entre la théorie et la pratique il y a toujours un monde. C’est pourquoi, une fois hissée sur ses bras tremblant, l’adolescente bascula directement le haut de son corps et tomba, tête la première, vers le sol. Entre temps, elle avait lâché un cri de terreur lorsqu’elle avait sentit quelque chose lui effleurer le pied gauche. Elle se redressa vigoureusement afin de refermer rapidement la fenêtre qui fonctionnait comme un clapet. Elle ne remarquerait que bien plus tard ses multiples hématomes et quelques égratignures. Elle fit le tour de la maison le plus discrètement possible. Et referma la porte de la salle de bain alors que les rôdeurs se dirigeaient de nouveau vers elle, l’ayant entendue se précipiter dans le couloir. Quelques heures après, elle utiliserait le même stratagème pour les attirer dans une stalle. Juliet ne pouvait se résoudre à vivre dans la même maison que ses semi grands-parents. C’était comme essayer de dormir tout en sachant que des monstres rodaient sous votre lit – autrement dit un cauchemar. Elle avait peur qu’ils meurent de faim avant qu’elle n’ai pu les guérir. La blonde se berçait des douces illusions quant à la guérison impossible des deux monstres qui logeaient dans les écuries. Et si une légère part d’elle même lui soufflait parfois un vent d’inquiétude, l’espoir aveugle restait plus fort et cruel.
« Il existe deux sortes de sueur. Tout d’abord la transpiration responsable de la régulation de la chaleur corporelle générée par les glandes eccrines. Et la transpiration sécrétée en cas de stress par les glandes apocrines, épaisse et laiteuse, elle contient d’avantage de corps gras et de phéromones. L’odeur quasi immédiate pourrait entre autre justifier son rôle : envoyer un signal de peur grâce à une odeur forte et soudaine. »
Juliet frissonna en se rappelant les mots de sa professeure de science, une brunette bien en chair au gout vestimentaire douteux. Cette chère dame ne se serait une seule seconde doutée que ce genre de déclaration pourrait un jour terrifier une gamine de dix sept ans. Juliet avait dressé une liste des possibles manières qu’avait un rôdeur de vous détecter et elle en était au petit quatre « odeur corporelle ». En grande réflexion elle se demandait donc si la transpiration due à la peur rendait l’humain plus détectable. Elle cocha finalement la case, mieux valait être trop prudent que pas assez. Lors de ses grands moments de solitude, elle préférait s’occuper l’esprit. Toutefois elle était dans l’incapacité de se détacher de la violente réalité. Elle en venait à faire des listes interminables, à échafauder des plans de secours ou à se fabriquer des armes de fortune. Tout cela pesait sur ces épaules, elle avait besoin de se convaincre elle-même que ce n’était pas un affreux mauvais rêve dont elle émergerait un jour. Parfois, les matins ensoleillés, elle se levait en ayant oublié. Elle entrait alors dans la cuisine et ne voyant pas sa grand-mère s’affairer à la cuisson de pancakes, elle s’inquiétait. C’est alors que toute cette folle histoire lui retombait violemment dessus. Des fois elle pleurait, d’autre non. À force elle en venait seulement à se dégoûter de sa naïveté et elle restait là, les bras ballants, ayant besoin de quelques minutes pour reprendre ses esprits et avoir le courage de continuer. Le courage et le goût de vivre étaient ce qui lui manquaient le plus. Elle en venait à ne plus se lever, à sauter des repas. La seule consolation, la seule raison qui la faisait tenir, c’était Django et Fury, ses chevaux, qui seraient morts de faim sans elle.
Cette hardiesse ressentie au début de l’épidémie s’étiolait lentement pour laisser place au regret. L’adolescente se lassait de toute cette liberté qu’elle ne pouvait partager avec personne.
Jusqu'à une chaude journée d’août. Ce jour là, Juliet avait sortit les deux chevaux. Affolés par les grognements constants des morts-vivants, ils avaient atteins un taux de stress incroyable et la jeune fille se demandait même s’ils y survivraient. En effet les deux bêtes ne dormaient presque plus, leurs instincts de survie plus fort que le sommeil. Ils étaient brusques et sursautaient au moindre mouvement. Cela la peinait énormément mais elle ne pouvait certainement pas se résoudre à tuer ceux qu’elle croyait encore être ses grands-parents. C’est alors que des ombres se profilèrent au bout du chemin de terre menant à son ranch. À leur démarche, ils avaient l’air humains. Juliet courut chercher la carabine absolument inutilisable de son grand père - quoi qu’on en dise les armes à feu sont toujours plus dissuasives qu’un couteau - , puis elle monta à cru sur l’un des chevaux et vint à leur rencontre, serrant d’une main les crins sombres et de l’autre le manche en bois de l’arme. Mais plus elle s’approchait, sentant les sabots du cheval frapper le sol, plus le manche lui glissait des mains. Je ne veux pas être seule le restant de ma vie. Et si je devenais comme grand-mère et grand-père ? Ont-ils encore une conscience, une âme ? Si oui, quand seront-il libérés de cette vie misérable ? Il lui vint à l’esprit qu’elle avait peur de la mort –peur était le mot qu’elle utilisait, elle était terrifiée. Et plus que tout la solitude l’aurait à l’usure. Si mourir était un châtiment, être seule à l’aube de ce voyage de l’esprit vers l’inconnu, serait une torture. Les gens qui sont sur le point de mourir, sont animés de regrets profonds. Et si personne n’est là pour les recueillir, alors vivre aura été inutile. Les regrets sont comme des chrysanthèmes qui poussent de l’esprit du mourant. Ils ont besoin d’être cueillis. Le proche les gardes quelques semaines, ou quelques mois s’il les entretient correctement. Il les observe sous toutes leurs coutures, les contemple. Puis ils se fanent doucement. Et peut être le proche en question cherchera à éviter le plus possible que les mêmes fleurs éclosent parmi ses derniers doutes.
Juliet lâcha l’arme qui –eut elle l’impression – s’évapora.
Elle discuta avec les étrangers et décrivis sa situation. Elle évoqua ses grands parents. La conjoncture des événements fit ciller les inconnus. L’un deux s’empressa de se diriger vers les écuries. Elle couru derrière lui, ne parvenant pas à caler ses petits pas aux siens –sans compter la cadence rapide de l’étranger. Il ne fut pas difficile de trouver le box ou étaient enfermé les rôdeurs. L’homme ouvrit abruptement la porte et abattit les occupants de la stalle. Avant que Juliet ne puisse réagir –ou même comprendre, tout était finit. Le choc la laissa pantelante. Elle tomba à genoux et leva un regard vide vers l’abomination qui venait de détruire tous ses espoirs. Juliet avait toujours cru, que face à une telle situation, elle crierait, taperait du poing le meurtrier ou que sais-je encore. Parce que les héros qu’on vous montre à la télé font comme ça. Ils sont courageux, enregistrent rapidement l’information et sont animés d’un ardent sentiment de vengeance. Mais la seule chose que la jeune fille arrivait à sentir était le néant. Absolu et sombre. Plus tard elle haïrait cet homme. Pour l’instant elle n’arrivait plus à penser.
Ce que Juliet savait faire c'était être curieuse. Elle étudiait, observait. Et alors qu'on la croyait passive et fade, elle se manifestait pour mettre en évidences certains points que personne ne pouvait voir. Un soir, à table avec sa faction on lui avait demandé à quels éléments, d'après elle, elle devait sa survie. Elle avait alors réfléchit. Et en était venue à la conclusion que c'est cette observation constante qui l'avait en partie sauvée. La blonde avait un tiroir d’où elle sortait des listes interminables de choses: "Quelles plantes manger en cas de pénurie alimentaire?" "Qu'est-ce qui rend l'homme détectables aux "autres"" -elle surnommait les morts-vivants ainsi, n'ayant pas de termes adaptés.
Sa fine capacité d'analyse rendait la jeune fille spéciale. Chaque mouvement était calculé. C'est pourquoi elle s'était entrainée à monter sur le toit en cas de dernier recours. Elle surveillait constamment son niveau de nourriture. Elle avait essayé d'apprendre à chasser –sans grand succès- et s'était alors rabattue sur la cueillette de plantes comestibles. Cette cueillette se faisait toujours soigneusement, en observant les plantes similaires pouvant être toxiques -et si incertitude il y avait, tout jeter. Le potager de ses grands parents restait une ressource essentielle tout comme la citerne recueillant l'eau de pluie mise qu'ils avaient mis en place. La jeune fille c'était entraînée à faire un feu –puis y avait renoncé de peur d'attirer des rodeurs. Elle avait dès le début de l'épidémie, renoncé à tous les artefacts de son ancienne vie en commençant par le parfum. Bien entendu elle avait recherché toutes les armes possibles de la maison et gardait caché une hache dont elle ne pensait jamais se servir. Elle avait également, dès le début mit en place des patrouilles soir et matin et couvert toutes les fenêtres de papier journaux. Bien sur, en cas d'extrême urgence, un sac à dos l'attendait, chargé de tout ce qui était nécessaire à sa survie. La jeune fille s'était donc préparée à toutes les éventualités, sauf une: le fait que des personnes la rejoigne. Ces nouveaux arrivants l'avaient d'abords dégoutés par leur comportement –ils avaient tués ses grands parents et s'étaient imposés dans son ranch. Puis, au fil du temps elle avait fini par les accepter. Ce qui l'avait tout de suite séduite, c'était leurs faiblesses. Car rien n'est plus humain que l'erreur et la faiblesse. Certes, il y a dans le règne animal ce même genre de comportement, mais la faiblesse humaine vaut le détour. L'Homme tente de cacher ces dernières comme des plaies sanglantes. Il s'imagine que cela rend le soumet aux volontés des autres. Juliet avait besoin de savoir que des gens étaient aussi imparfaits qu'elle, qu'ils doutaient, se détestaient et se maudissaient comme elle le faisait. Sans le savoir, la jeune fille cherchait quelques preuves que l'humanités n'était pas morte avec ses proches. Et ces pour cette raison qu'elle accepta les étrangers -sauf Jack bien évidemment. Sans bien s'en rendre compte, elle s'intégra dans la faction. Elle appréciait Zoey pour cette humanité. Cette dernière n'était nullement un archétype de ce nouveau monde. Elle avait une certaine authenticité qui plaisait et parfois créait une certaine mélancolie chez la jeune fille. Quand a Lily, Jack et Joachim, elle les enviait. Ils représentaient tous une partie de vie qu'elle n'avait jamais eu mais toujours voulus. De l'adolescente rebelle à la relation père -fils presque idéale, il lui arrivait de les jalouser. Mais considérant qu'une nouvelle vie s'offrait à elle, elle essayait de faire abstraction de ces détails et de se concentrer sur elle-même - ce qui entre nous nous rappellera peut être les fameuses résolutions que nous prenons chaque fin d'année : quelques chimères éphémères.
Jusqu'à ce que la perte de contrôle des événements devienne publique. Il n’y eu alors pas de changement radical, lorsque le courant sautait, la famille s’empressait de piocher dans leur énorme réserve de bougies. Ils avaient également stock suffisant de nourriture. Les seules choses qui leur étaient profondément désagréables, étaient les messages d’alerte qui passaient en boucle à la radio. Cela avait le don de les effrayer, alors ils décidèrent de ne plus écouter les nouvelles –du moins très rarement pour saisir une quelconque amélioration. Les mois s’acheminèrent ainsi lentement. Juliet fut profondément attristée, début mars, par la disparition de son oncle. Ce dernier avait très rapidement comprit qu’on livrait une semi vérité au peuple. Sans respecter nullement les consignes – pourquoi respecter les règles de gens qui ne vous respectent pas eux même ?– il était allé aidé des amis à sécuriser leur propriété et ne revint jamais au ranch. Cette perte pesait déjà la famille lorsque la grand-mère de Juliet tomba malade deux mois plus tard. Ils tachèrent de la guérir au mieux, mais sans médicament et avec un manque de connaissance certain en médecine, ils étaient impuissants. Son mari aimant resta toujours auprès d’elle alors que Juliet, consciente d’une fin proche, ne pouvait se résoudre à assister à la mort d’un être cher. Un matin, elle trouva la maison particulièrement silencieuse. Elle ne pouvait se douter –en actionnant la poignée de la chambre de ses grands-parents– qu’ils avaient été victimes de l’épidémie. L’une, morte dans la nuit s’était éveillée dans cet état de mort-vivant qui terrifiait l’humanité et s’était alors empressée de guider son compagnon vers le même funeste sort.
Heureusement pour la jeune fille, les rôdeurs sont des êtres lents. Sa première réaction ne fut autre que la pétrification. Elle aurait eu besoin de se convaincre que ces choses n’étaient pas ses grand parents, mais c’était trop lui demander. Le râle rauque s’échappant de leurs gueules béantes la décida à s’agiter. Elle marcha d’abord d’un pas rapide, puis voyant qu’on la poursuivait, elle courût. Elle se réfugia dans la salle de bains en fermant soigneusement la porte derrière elle. Mais bientôt ils grattèrent et grognèrent. Elle ne put s’empêcher de fondre en larmes et de les appeler. Elle criait désespérément leurs noms à travers la mince épaisseur de bois comme si cela eut été la formule magique pour les faire revenir. Et lorsqu’elle se résolut à ne plus les appeler, elle se confondit en supplication. Ne me laissez pas. Ne m’abandonnez pas. J’ai besoin de vous. Ses épaules sursautaient, elle était animée par gros hoquets de chagrin. Elle se recroquevilla sur elle même, le carrelage froid contre ses pieds nus. Il se passa ainsi une heure. Puis, la jeune fille se leva sèchement. Elle alla se voir dans le miroir. Elle observa ses yeux bouffis, ses cheveux en bataille et sa mine défaite. « Juliet, tu vas pas te laisser mourir ici. Tu m’entends ? Tu vas trouver une solution. Tu vas les guérir. Pour le moment il faut sortir d’ici. » Elle hocha la tête et ramena ses cheveux en une queue de cheval ébouriffée. Elle ouvrit la fenêtre puis la porte. Les rôdeurs entrèrent d’un pas titubant, quant à elle, elle se précipitât vers la fenêtre. La tâche était difficile, il fallait monter en équilibre sur la cuvette des toilettes pour accéder à la fenêtre – qui s’étirait en longueur– puis hisser son corps par la force des bras. Ensuite, s’asseoir rapidement sur le rebord pour passer ses jambes en dehors de la pièce étroite et sauter souplement au sol. Bien sûr entre la théorie et la pratique il y a toujours un monde. C’est pourquoi, une fois hissée sur ses bras tremblant, l’adolescente bascula directement le haut de son corps et tomba, tête la première, vers le sol. Entre temps, elle avait lâché un cri de terreur lorsqu’elle avait sentit quelque chose lui effleurer le pied gauche. Elle se redressa vigoureusement afin de refermer rapidement la fenêtre qui fonctionnait comme un clapet. Elle ne remarquerait que bien plus tard ses multiples hématomes et quelques égratignures. Elle fit le tour de la maison le plus discrètement possible. Et referma la porte de la salle de bain alors que les rôdeurs se dirigeaient de nouveau vers elle, l’ayant entendue se précipiter dans le couloir. Quelques heures après, elle utiliserait le même stratagème pour les attirer dans une stalle. Juliet ne pouvait se résoudre à vivre dans la même maison que ses semi grands-parents. C’était comme essayer de dormir tout en sachant que des monstres rodaient sous votre lit – autrement dit un cauchemar. Elle avait peur qu’ils meurent de faim avant qu’elle n’ai pu les guérir. La blonde se berçait des douces illusions quant à la guérison impossible des deux monstres qui logeaient dans les écuries. Et si une légère part d’elle même lui soufflait parfois un vent d’inquiétude, l’espoir aveugle restait plus fort et cruel.
« Il existe deux sortes de sueur. Tout d’abord la transpiration responsable de la régulation de la chaleur corporelle générée par les glandes eccrines. Et la transpiration sécrétée en cas de stress par les glandes apocrines, épaisse et laiteuse, elle contient d’avantage de corps gras et de phéromones. L’odeur quasi immédiate pourrait entre autre justifier son rôle : envoyer un signal de peur grâce à une odeur forte et soudaine. »
Juliet frissonna en se rappelant les mots de sa professeure de science, une brunette bien en chair au gout vestimentaire douteux. Cette chère dame ne se serait une seule seconde doutée que ce genre de déclaration pourrait un jour terrifier une gamine de dix sept ans. Juliet avait dressé une liste des possibles manières qu’avait un rôdeur de vous détecter et elle en était au petit quatre « odeur corporelle ». En grande réflexion elle se demandait donc si la transpiration due à la peur rendait l’humain plus détectable. Elle cocha finalement la case, mieux valait être trop prudent que pas assez. Lors de ses grands moments de solitude, elle préférait s’occuper l’esprit. Toutefois elle était dans l’incapacité de se détacher de la violente réalité. Elle en venait à faire des listes interminables, à échafauder des plans de secours ou à se fabriquer des armes de fortune. Tout cela pesait sur ces épaules, elle avait besoin de se convaincre elle-même que ce n’était pas un affreux mauvais rêve dont elle émergerait un jour. Parfois, les matins ensoleillés, elle se levait en ayant oublié. Elle entrait alors dans la cuisine et ne voyant pas sa grand-mère s’affairer à la cuisson de pancakes, elle s’inquiétait. C’est alors que toute cette folle histoire lui retombait violemment dessus. Des fois elle pleurait, d’autre non. À force elle en venait seulement à se dégoûter de sa naïveté et elle restait là, les bras ballants, ayant besoin de quelques minutes pour reprendre ses esprits et avoir le courage de continuer. Le courage et le goût de vivre étaient ce qui lui manquaient le plus. Elle en venait à ne plus se lever, à sauter des repas. La seule consolation, la seule raison qui la faisait tenir, c’était Django et Fury, ses chevaux, qui seraient morts de faim sans elle.
Cette hardiesse ressentie au début de l’épidémie s’étiolait lentement pour laisser place au regret. L’adolescente se lassait de toute cette liberté qu’elle ne pouvait partager avec personne.
Jusqu'à une chaude journée d’août. Ce jour là, Juliet avait sortit les deux chevaux. Affolés par les grognements constants des morts-vivants, ils avaient atteins un taux de stress incroyable et la jeune fille se demandait même s’ils y survivraient. En effet les deux bêtes ne dormaient presque plus, leurs instincts de survie plus fort que le sommeil. Ils étaient brusques et sursautaient au moindre mouvement. Cela la peinait énormément mais elle ne pouvait certainement pas se résoudre à tuer ceux qu’elle croyait encore être ses grands-parents. C’est alors que des ombres se profilèrent au bout du chemin de terre menant à son ranch. À leur démarche, ils avaient l’air humains. Juliet courut chercher la carabine absolument inutilisable de son grand père - quoi qu’on en dise les armes à feu sont toujours plus dissuasives qu’un couteau - , puis elle monta à cru sur l’un des chevaux et vint à leur rencontre, serrant d’une main les crins sombres et de l’autre le manche en bois de l’arme. Mais plus elle s’approchait, sentant les sabots du cheval frapper le sol, plus le manche lui glissait des mains. Je ne veux pas être seule le restant de ma vie. Et si je devenais comme grand-mère et grand-père ? Ont-ils encore une conscience, une âme ? Si oui, quand seront-il libérés de cette vie misérable ? Il lui vint à l’esprit qu’elle avait peur de la mort –peur était le mot qu’elle utilisait, elle était terrifiée. Et plus que tout la solitude l’aurait à l’usure. Si mourir était un châtiment, être seule à l’aube de ce voyage de l’esprit vers l’inconnu, serait une torture. Les gens qui sont sur le point de mourir, sont animés de regrets profonds. Et si personne n’est là pour les recueillir, alors vivre aura été inutile. Les regrets sont comme des chrysanthèmes qui poussent de l’esprit du mourant. Ils ont besoin d’être cueillis. Le proche les gardes quelques semaines, ou quelques mois s’il les entretient correctement. Il les observe sous toutes leurs coutures, les contemple. Puis ils se fanent doucement. Et peut être le proche en question cherchera à éviter le plus possible que les mêmes fleurs éclosent parmi ses derniers doutes.
Juliet lâcha l’arme qui –eut elle l’impression – s’évapora.
Elle discuta avec les étrangers et décrivis sa situation. Elle évoqua ses grands parents. La conjoncture des événements fit ciller les inconnus. L’un deux s’empressa de se diriger vers les écuries. Elle couru derrière lui, ne parvenant pas à caler ses petits pas aux siens –sans compter la cadence rapide de l’étranger. Il ne fut pas difficile de trouver le box ou étaient enfermé les rôdeurs. L’homme ouvrit abruptement la porte et abattit les occupants de la stalle. Avant que Juliet ne puisse réagir –ou même comprendre, tout était finit. Le choc la laissa pantelante. Elle tomba à genoux et leva un regard vide vers l’abomination qui venait de détruire tous ses espoirs. Juliet avait toujours cru, que face à une telle situation, elle crierait, taperait du poing le meurtrier ou que sais-je encore. Parce que les héros qu’on vous montre à la télé font comme ça. Ils sont courageux, enregistrent rapidement l’information et sont animés d’un ardent sentiment de vengeance. Mais la seule chose que la jeune fille arrivait à sentir était le néant. Absolu et sombre. Plus tard elle haïrait cet homme. Pour l’instant elle n’arrivait plus à penser.
Ce que Juliet savait faire c'était être curieuse. Elle étudiait, observait. Et alors qu'on la croyait passive et fade, elle se manifestait pour mettre en évidences certains points que personne ne pouvait voir. Un soir, à table avec sa faction on lui avait demandé à quels éléments, d'après elle, elle devait sa survie. Elle avait alors réfléchit. Et en était venue à la conclusion que c'est cette observation constante qui l'avait en partie sauvée. La blonde avait un tiroir d’où elle sortait des listes interminables de choses: "Quelles plantes manger en cas de pénurie alimentaire?" "Qu'est-ce qui rend l'homme détectables aux "autres"" -elle surnommait les morts-vivants ainsi, n'ayant pas de termes adaptés.
Sa fine capacité d'analyse rendait la jeune fille spéciale. Chaque mouvement était calculé. C'est pourquoi elle s'était entrainée à monter sur le toit en cas de dernier recours. Elle surveillait constamment son niveau de nourriture. Elle avait essayé d'apprendre à chasser –sans grand succès- et s'était alors rabattue sur la cueillette de plantes comestibles. Cette cueillette se faisait toujours soigneusement, en observant les plantes similaires pouvant être toxiques -et si incertitude il y avait, tout jeter. Le potager de ses grands parents restait une ressource essentielle tout comme la citerne recueillant l'eau de pluie mise qu'ils avaient mis en place. La jeune fille c'était entraînée à faire un feu –puis y avait renoncé de peur d'attirer des rodeurs. Elle avait dès le début de l'épidémie, renoncé à tous les artefacts de son ancienne vie en commençant par le parfum. Bien entendu elle avait recherché toutes les armes possibles de la maison et gardait caché une hache dont elle ne pensait jamais se servir. Elle avait également, dès le début mit en place des patrouilles soir et matin et couvert toutes les fenêtres de papier journaux. Bien sur, en cas d'extrême urgence, un sac à dos l'attendait, chargé de tout ce qui était nécessaire à sa survie. La jeune fille s'était donc préparée à toutes les éventualités, sauf une: le fait que des personnes la rejoigne. Ces nouveaux arrivants l'avaient d'abords dégoutés par leur comportement –ils avaient tués ses grands parents et s'étaient imposés dans son ranch. Puis, au fil du temps elle avait fini par les accepter. Ce qui l'avait tout de suite séduite, c'était leurs faiblesses. Car rien n'est plus humain que l'erreur et la faiblesse. Certes, il y a dans le règne animal ce même genre de comportement, mais la faiblesse humaine vaut le détour. L'Homme tente de cacher ces dernières comme des plaies sanglantes. Il s'imagine que cela rend le soumet aux volontés des autres. Juliet avait besoin de savoir que des gens étaient aussi imparfaits qu'elle, qu'ils doutaient, se détestaient et se maudissaient comme elle le faisait. Sans le savoir, la jeune fille cherchait quelques preuves que l'humanités n'était pas morte avec ses proches. Et ces pour cette raison qu'elle accepta les étrangers -sauf Jack bien évidemment. Sans bien s'en rendre compte, elle s'intégra dans la faction. Elle appréciait Zoey pour cette humanité. Cette dernière n'était nullement un archétype de ce nouveau monde. Elle avait une certaine authenticité qui plaisait et parfois créait une certaine mélancolie chez la jeune fille. Quand a Lily, Jack et Joachim, elle les enviait. Ils représentaient tous une partie de vie qu'elle n'avait jamais eu mais toujours voulus. De l'adolescente rebelle à la relation père -fils presque idéale, il lui arrivait de les jalouser. Mais considérant qu'une nouvelle vie s'offrait à elle, elle essayait de faire abstraction de ces détails et de se concentrer sur elle-même - ce qui entre nous nous rappellera peut être les fameuses résolutions que nous prenons chaque fin d'année : quelques chimères éphémères.
passeport :♦ recensement de l'avatar.
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Taissa Farmiga <bott>Juliet Rosenfeld</bott>
♦ recensement du prénom. (prénom utilisé uniquement)
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♦ Juliet
♦ recensement du nom. (nom utilisé uniquement)
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♦ Rosenfeld
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Re: Juliet Rosenfeld
Mer 12 Oct 2016 - 20:03
Excellent choix de PV, impatient de voir ce que tu vas faire de Juliet Bienvenue parmi noooous !
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Re: Juliet Rosenfeld
Mer 12 Oct 2016 - 20:44
Bienvenuuuuue et bon courage pour remplir ta fiche !
Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.
- Yulia Iojov
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