''Toutes les histoires ne se trouvent pas dans les livres''

ft. Alex

Ne pouvant retenir ses larmes, la Galloise était prise de sanglots difficilement contrôlable. Elle avait appris avec le temps à ne plus pleurer bruyamment, simplement laisser sortir ce qui devait sortir, mais ça faisait toujours aussi mal à chaque fois ; y repenser était presque comme revivre tout cela. Elle avait repoussé longuement l'échéance, supportant mal le fait de se montrer aussi détruite aux yeux de ceux qui comptaient pour elle, mais il était devenu évident que si elle voulait sauver cette amitié qu'elle avait peu à peu construite avec la brune, elle devait forcément passer par là à un moment ou à un autre.

Quand elle senti des mains enserrer les siennes, la rousse se crispa légèrement sans même s'en rendre compte, elle manqua de les retirer avant d'entendre la voix bien plus calme d'Alex ; elle était là, en sécurité, elle n'était plus entre les griffes de ses deux bourreaux. Après quelques secondes, elle pris dans la sienne une des deux mains de la maître chien, s'y accrochant comme pour ne pas perdre pied, ne pas oublier qu'elle n'était plus seule désormais, et qu'aucune des personnes vivant ici ne lui ferait du mal.

Elle ne parvenait toujours pas à calmer ses pleurs ; c'était la première fois qu'elle parlait de cela ainsi à haute voix, et l'entendre, même si elle n'était pas allée jusqu'au bout de son histoire, était bien plus difficile que ce qu'elle avait cru. La voix apaisante et pleine de remords de la brune parvint à nouveau jusqu'à ses oreilles. Reniflant pitoyablement elle hocha la tête toujours calée dans ses genoux.

« Je sais, pardon. »

Rosaleen aurait dû lui en parler plus tôt, si seulement elle l'avait fait... Elle n'en voulait pas à son amie de l'avoir ainsi forcée à parler, même si ç'avait été dur, elle ne s'en voulait qu'à elle-même de s'être ainsi coupée de toutes ces personnes qui étaient devenus au fil du temps comme une famille pour elle.

Encore quelques minutes et les larmes cessèrent, ne laissant sur son visage que des sillons. La jeune femme releva un peu son visage, lâchant la main de la brune, pour s'essuyer les yeux et les joues avec la manche de son pull. Posant son regard dans celui de Lex, elle fit de son mieux pour ne pas avoir l'air trop pitoyable, bien que pour c'était déjà trop tard ; après tout ce temps, les gens n'allaient-ils normalement pas mieux ? Probablement que son auto-persuasion à voir le monde et l'humanité bien plus beau qu'il ne l'était n'avait en rien aidé à son rétablissement. A la question de l'américaine, elle hocha la tête.

« Ayden le sait, Sally et Ian aussi. »

Elle ne l'avait dit à ces derniers que bien plus tard mais c'était un détail qui importait peu désormais. Malgré les personnes au courant, elle avait toujours l'impression de porter sur ses épaules ce poids bien trop lourd. Rosaleen n'avait pourtant jamais été quelqu'un de faible, elle ne s'était jamais laissée abattre par quoi que ce soit avant cela, mais ça, ce que cet hispanique lui avait prit, elle n'arrivait toujours pas à le surmonter correctement. Inspirant profondément, elle reposa sa main sur celle de la brune et lui adressa un regard désolé.

« Je suis vraiment désolée Lex, j'aurai dû te le dire avant, je m'en veux réellement de t'avoir mise à l'écart comme ça c'est juste que... c'était trop dur. »

La rousse avait terminé sa phrase en haussant les épaules, comprenant parfaitement que rien n'effacerait ces semaines que son aînée avait passé dans l'ignorance, ni même le rejet qu'elle avait dû ressentir. Baissant un instant la tête, elle repris, faisant encore cet effort de parole qui la forçait à puiser en elle toute l'énergie dont elle disposait.

« Je sais que tu es sortie de nombreuses fois pour essayer de... les retrouver, que tu as risqué ta vie. J'aurai dû mettre tout ça de côté et t'aider, plutôt que de me murer dans le silence. »

Et si Alex n'était pas rentrée ? S'il lui était arrivé quelque chose là-dehors ? Rosaleen ne se le serait jamais pardonné. Elle espérait toutefois que son amie pourrait lui pardonner ce silence, qu'elles pourraient repartir sur de bonnes bases.