Achab à la dérive cherche Elie de substitution
Ven 14 Oct 2016 - 14:43
Deux jours qu’il pleuvait sur la forêt.
Le chalet ne prenait pas encore l’eau, c’était déjà ça.
Crevé, la pneumonie n’avait pas tenté Neil plus que ça, mais la faim ne lui laissait plus beaucoup de choix. A la première éclaircie il avait fait sortir la jument du salon, au moins la laisser brouter, faute de mieux.
Les crins blancs étaient aussi bordéliques que sa tignasse noire, à croire qu’ils étaient faits pour rester ensemble. Le pelage palomino avait été marqué par les frottements, mais les irritations disparaissaient lentement. Temps qu’elle mangeait et buvait, ça finirait bien par se réparer. S’il avait laissé la selle en forêt, faute de pouvoir la transporter, le filet était sur un fauteuil du salon, histoire de ne pas tout abandonner d’un seul coup. Il avait juste une corde, passée un peu lamentablement au cou de la bestiole histoire de dire qu’il tenait quelque chose.
Herbe, montagnes et forêt à perte de vue, pour sûr il n’était pas à Seattle.
Ne sachant pas vraiment ni où ni quand il avait commencé à dévier de sa route, pour l’instant il n’avait qu’à se faire à son nouvel environnement. En presque trois semaines, il n’avait croisé qu’un vivant, la zone était désertée, par les morts aussi. La baraque était posée sur une petite plaine entre les monts, la rivière passait plus loin en contre-bas et la vue n’était pas désagréable.
En voyant un rôdeur se viander sur un flanc escarpé, Neil reprenait le poney pour s’éloigner. Il avait bien trouvé une pelle abandonnée, mais de là à se fritter avec un mort, il préférait juste bouger.
Au niveau de la rivière c’était pire, il y en avait deux qui pataugeaient jusqu’aux genoux. Comme le sentier leur avait fait des frayeurs la dernière fois, il décidait de suivre le courant de la rivière, au moins il ne pourrait pas se paumer.
La bouffe manquait vraiment.
Les paquets de gâteaux sablés et périmés n’avaient pas fait long feu et la pêche n’était pas son fort. Depuis hier il n’avait rien avalé et si un buisson ne pointait pas le bout de son nez, il ne donnait pas cher de sa peau. Condamné à marcher jusqu’à trouver pitance, il fallait prendre son mal en patience.
Aventurant en territoire inconnu quelques heures, il finissait plié. Son estomac commençait à se bouffer lui-même et la flotte ne faisait plus passer l’acidité. Ramenant la jument près d’un tronc, il se hissait avec galère sur son dos. Pas trop farouche, elle se laissait faire, reprenant un pas posé dès qu’il serrait les jambes. Pas beaucoup mieux calé, il s’étalait à moitié contre le corps chaud. Ses fringues n’étaient plus adaptées au climat local et s’il revenait à pleuvoir, il était certain de chopper la mort.
Flemme de penser, somnolant à moitié, il se laissait bercer par le pas de la jument.
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Re: Achab à la dérive cherche Elie de substitution
Mar 18 Oct 2016 - 16:05
Accroupie dans l'herbe, mes doigts effleurent les feuilles d'une plante à mes pieds.
La rosée de la matinée a encore laissé quelques perles d'eau et l'odeur environnant cet endroit un peu reculé de la ville me fait un bien fou. Le béton, la putréfaction, la mort... Voilà quelles odeurs on pouvait assigner à la ville désormais. Pour l'extérieur, les plantes et le bois des arbres gardaient une certaine fraîcheur, une certaine pureté qui ne me laissait pas indifférente. J'ai toujours été sensible à cet environnement, aujourd'hui sûrement plus qu'avant. Vivre avec la faction dans une maison dans un champ m'avait fait du bien, je pouvais presque reprendre une vie normale. Mais j'ai vite compris que ce n'était pas en me berçant d'illusions que j'arriverais à retrouver mon frère. Contre mon gré j'ai quitté ce groupe avec lequel je commençais à nouer des liens. La famille avant tout n'est-ce pas ? C'est ce que je me répète en boucle depuis ce jour où je suis partie et il n'y a pas un jour où je ne pense pas à eux. Sont-ils toujours vivants ? Toujours au même endroit ? Se sont-ils agrandis ou ont-ils diminué ? L'idée de ne jamais avoir de réponse à ses questions me triture un peu l'esprit, pourtant ce n'est pas ce qui me freine. Si je devais ralentir pour chaque peine, pour chaque tracas, je ferais du surplace depuis bien longtemps.
Sortant de mes rêveries, je me concentre sur ce que je fais. J'arrache une bonne dizaine de feuille de sauge pour les ranger dans un petite sachet plastique hermétique et je me redresse, assez contente d'avoir pu faire un stock. Cette plante est intéressante et peut être utile si jamais. Je ne vais pas faire la fine bouche surtout avec les temps qui courent. Sifflotant un petit air guilleret, je me remet à marcher hors sentier pour piquer des feuilles et des écorces de bouleaux que je croise. Ses derniers sont une vraie source de bien être. J'ai d'ailleurs pu retirer un litre de sève de bouleau pour remplacer l'eau devenue assez difficile à récolter. Devoir la faire bouillir pour ne pas attraper les pires maladies qui soient commençait à m'agacer. La sève, similaire à de l'eau au final est bien plus nutritive et bonne pour la santé, surtout qu'elle n'a besoin d'aucun traitement avant de la boire.
Sautant d'une bute pour atterrir en contrebas, je laisse passer un mort-vivant errant et après quelques longues minutes je reprend mon avancée. Tentant d'être toujours la plus discrète possible, je noue mes cheveux en une tresse qui me retombe sur l'épaule et je garde un œil ouvert sur tout ce qui m'entoure. C'est alors que je vois un mouvement à plusieurs mètres de moi. Je m'arrête et retire une mèche de mon visage tout en me cachant derrière un arbre. L'air est humide à cause des dernières journées pluvieuses, j'espère ne pas me prendre la flotte de la journée, mais parfois c'est un peu trop demandé vu notre situation géographique.
Le cœur resserré par cet instant assez tendu, je ne cherche pas vraiment à savoir ce qui passe non loin de moi, mais au bruit des pas, je pense avoir une petite idée. Un cheval ? Je jette discrètement un coup d’œil pour découvrir la bête à la robe dorée. Par contre je ne m'attendais pas à voir un homme avachi dessus. Intriguée, je les observe quelques minutes sans m'approcher de trop. L'homme n'a pas l'air au mieux de sa forme, la bête non plus, quoique forcément plus résistante que l'humain sur son dos. Mon côté « survivante » me pousse à les laisser et reprendre mon chemin... Mais mon côté... ben « moi » m'interdit de laisser aussi bien cet homme que cet animal dériver de la sorte jusqu'à une mort quasi certaine. Me grattant le nez, hésitante, je soupire et sort enfin de ma cachette. Le cheval lève aussitôt la tête vers moi, mais je m'arrête. Je ne sais pas vraiment comment je dois m'y prendre, mais peut-être qu'avec douceur ça devrait passer. Je tends lentement une main vers lui – ou elle mais d'où je suis, je ne sais pas – et j'attends quelques secondes avant de le voir faire un mouvement vers moi. Sûrement intrigué par ce que je pourrais avoir dans la main d'appétissant, l'animal vient poser son lourd museau dans le creux de ma main. Ses lèvres remuent à la recherche de quelque chose, eau ou nourriture, mais malheureusement je n'ai rien pour lui. J'attrape alors lentement la corde attachée à lui. Ma main vient caresser sa tête, sa crinière, son encolure et je m'approche enfin de l'homme qui semble sur le point de tomber.
Que dis-je... Sur le point ? A peine ai-je fais un pas vers lui que je le vois glisser sur le côté. Je ne sais pas si c'est la pression involontaire sur la corde qu'il tenait qui fait ça, mais prise au dépourvu je lâche le lien et je tend les bras sans vraiment trop savoir si c'est bien et ce que ça va donner. Au final je me retrouve avec l'inconnu qui tombe sur moi et m'emporte avec lui dans la chute. Le cheval fait un petit bon de côté surpris et moi je me retiens de crier. Heureusement la terre est molle, mais la chute n'en reste pas moins douloureuse à cause des courbatures et des blessures encore vivaces qui arpentent le corps de tout survivant ayant fait un tour en ville. Je grimace, les yeux fermés et apportant une main à l'arrière de ma tête.
- Aïe...
La rosée de la matinée a encore laissé quelques perles d'eau et l'odeur environnant cet endroit un peu reculé de la ville me fait un bien fou. Le béton, la putréfaction, la mort... Voilà quelles odeurs on pouvait assigner à la ville désormais. Pour l'extérieur, les plantes et le bois des arbres gardaient une certaine fraîcheur, une certaine pureté qui ne me laissait pas indifférente. J'ai toujours été sensible à cet environnement, aujourd'hui sûrement plus qu'avant. Vivre avec la faction dans une maison dans un champ m'avait fait du bien, je pouvais presque reprendre une vie normale. Mais j'ai vite compris que ce n'était pas en me berçant d'illusions que j'arriverais à retrouver mon frère. Contre mon gré j'ai quitté ce groupe avec lequel je commençais à nouer des liens. La famille avant tout n'est-ce pas ? C'est ce que je me répète en boucle depuis ce jour où je suis partie et il n'y a pas un jour où je ne pense pas à eux. Sont-ils toujours vivants ? Toujours au même endroit ? Se sont-ils agrandis ou ont-ils diminué ? L'idée de ne jamais avoir de réponse à ses questions me triture un peu l'esprit, pourtant ce n'est pas ce qui me freine. Si je devais ralentir pour chaque peine, pour chaque tracas, je ferais du surplace depuis bien longtemps.
Sortant de mes rêveries, je me concentre sur ce que je fais. J'arrache une bonne dizaine de feuille de sauge pour les ranger dans un petite sachet plastique hermétique et je me redresse, assez contente d'avoir pu faire un stock. Cette plante est intéressante et peut être utile si jamais. Je ne vais pas faire la fine bouche surtout avec les temps qui courent. Sifflotant un petit air guilleret, je me remet à marcher hors sentier pour piquer des feuilles et des écorces de bouleaux que je croise. Ses derniers sont une vraie source de bien être. J'ai d'ailleurs pu retirer un litre de sève de bouleau pour remplacer l'eau devenue assez difficile à récolter. Devoir la faire bouillir pour ne pas attraper les pires maladies qui soient commençait à m'agacer. La sève, similaire à de l'eau au final est bien plus nutritive et bonne pour la santé, surtout qu'elle n'a besoin d'aucun traitement avant de la boire.
Sautant d'une bute pour atterrir en contrebas, je laisse passer un mort-vivant errant et après quelques longues minutes je reprend mon avancée. Tentant d'être toujours la plus discrète possible, je noue mes cheveux en une tresse qui me retombe sur l'épaule et je garde un œil ouvert sur tout ce qui m'entoure. C'est alors que je vois un mouvement à plusieurs mètres de moi. Je m'arrête et retire une mèche de mon visage tout en me cachant derrière un arbre. L'air est humide à cause des dernières journées pluvieuses, j'espère ne pas me prendre la flotte de la journée, mais parfois c'est un peu trop demandé vu notre situation géographique.
Le cœur resserré par cet instant assez tendu, je ne cherche pas vraiment à savoir ce qui passe non loin de moi, mais au bruit des pas, je pense avoir une petite idée. Un cheval ? Je jette discrètement un coup d’œil pour découvrir la bête à la robe dorée. Par contre je ne m'attendais pas à voir un homme avachi dessus. Intriguée, je les observe quelques minutes sans m'approcher de trop. L'homme n'a pas l'air au mieux de sa forme, la bête non plus, quoique forcément plus résistante que l'humain sur son dos. Mon côté « survivante » me pousse à les laisser et reprendre mon chemin... Mais mon côté... ben « moi » m'interdit de laisser aussi bien cet homme que cet animal dériver de la sorte jusqu'à une mort quasi certaine. Me grattant le nez, hésitante, je soupire et sort enfin de ma cachette. Le cheval lève aussitôt la tête vers moi, mais je m'arrête. Je ne sais pas vraiment comment je dois m'y prendre, mais peut-être qu'avec douceur ça devrait passer. Je tends lentement une main vers lui – ou elle mais d'où je suis, je ne sais pas – et j'attends quelques secondes avant de le voir faire un mouvement vers moi. Sûrement intrigué par ce que je pourrais avoir dans la main d'appétissant, l'animal vient poser son lourd museau dans le creux de ma main. Ses lèvres remuent à la recherche de quelque chose, eau ou nourriture, mais malheureusement je n'ai rien pour lui. J'attrape alors lentement la corde attachée à lui. Ma main vient caresser sa tête, sa crinière, son encolure et je m'approche enfin de l'homme qui semble sur le point de tomber.
Que dis-je... Sur le point ? A peine ai-je fais un pas vers lui que je le vois glisser sur le côté. Je ne sais pas si c'est la pression involontaire sur la corde qu'il tenait qui fait ça, mais prise au dépourvu je lâche le lien et je tend les bras sans vraiment trop savoir si c'est bien et ce que ça va donner. Au final je me retrouve avec l'inconnu qui tombe sur moi et m'emporte avec lui dans la chute. Le cheval fait un petit bon de côté surpris et moi je me retiens de crier. Heureusement la terre est molle, mais la chute n'en reste pas moins douloureuse à cause des courbatures et des blessures encore vivaces qui arpentent le corps de tout survivant ayant fait un tour en ville. Je grimace, les yeux fermés et apportant une main à l'arrière de ma tête.
- Aïe...
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Re: Achab à la dérive cherche Elie de substitution
Mer 19 Oct 2016 - 15:12
Dormir lui évitait d’avoir faim, même s’il ne l’avait pas prévu en premier.
Les remous des muscles ne faisaient que le bercer, ça faisait quelques années qu’il n’avait pas approché un poney, mais il était encore habitué à la sensation. En plus c’était chaud, et doux, et ça lui évitait d’avoir à flipper. La jument avait survécu jusque-là, elle saurait éviter les dangers.
Il ne captait pas quand elle s’arrêtait, beaucoup plus quand il glissait.
Le temps d’ouvrir les yeux, il n’y avait plus rien pour s’accrocher, un éclat de voix et il s’écroulait. La jument appréciait aussi peu la surprise, et dès qu’il reconnaissait une forme de bras, c’était Neil qui faisait un bon dans la terre. La femme geignait, il tâtait frénétiquement le sol humide à la recherche d’une arme quelconque. Rien, sinon des feuilles ou un bout de bois, même un regard au sol ne donnait rien.
Aussi stupéfait de la rencontre que flippé, il se redressait en faisant un pas en arrière.
C’était une jeune femme, pas d’arme visible, elle n’avait pas l’air trop hostile. Immédiatement il regardait autour, à la recherche de compères qui pourraient lui sauter à la tronche. Il avait même perdu ses lunettes dans sa chute. Le cul terreux, il refaisait un pas sur le côté, pour poser une main sur la jument, pas plus rassuré.
Elle n’avait pas l’air belliqueuse, ou alors c’était juste les traits fins qui portaient à confusion. Il la fixait, le cul entre deux chaises, pas sûr de comment danser face à elle.
- Je..
Elle semble endolorie, au moins. Elle lui avait évité le plus gros du choc en se le prenant, sa tête semblait s'en être moins bien sortie que lui. Probablement qu’elle aurait pu l’assassiner pendant qu’il dormait, ça aurait été plus simple. Le temps d’un spasme nerveux, il reprenait contenance, au moins en apparence.
- Tu es seule ?
Des fois il se demandait, si ça valait le coup de poser la question, elle pourrait autant lui mentir, pour ce qu’il en savait. Un bras au-dessus du dos de Roxanne, il la gardait au plus près. Nul doute que dans un moment de panique, il n’aurait pas besoin de tronc pour monter et fuir. Pour l’instant il hésitait encore, cette fille n’avait pas l’air trop agressive. Le doute raisonnable l'empêchait tout de même de s'avancer, il ne la connaissait pas, elle non plus, elle pourrait autant être cannibale, ou pire, bavarde.
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Re: Achab à la dérive cherche Elie de substitution
Ven 28 Oct 2016 - 14:22
Tout se passe de travers ses temps-ci.
Partir de la faction n'aura en aucun cas amélioré ma situation. Ça l'aura même fait empirée, j'ai perdu du poids, je manque vite d'énergie, je ne trouve pas ce que je souhaite et pourtant je reste positive. Je sais qu'un jour ou l'autre tout va remonter, je ne peux que remonter la pente vu mon état. C'est pour ça qu'en soit, je ne suis pas de si mauvaise humeur. En tout cas, pas aujourd'hui. Certes, ses derniers temps mon humeur varie facilement, irritée assez rapidement je peux râler pour un rien, mais ce n'est pas le cas pour ce jour. Bien que cet homme me tombe dessus et que ce soit mon corps qui amortisse la chute... Je n'ai pas de raisons d'être étonnée, en ce moment tout me tombe dessus, alors un peu plus, un peu moins.
Je me frotte l'arrière de la tête, sonnée tout en me retenant de soupirer. Je m'écouterais je resterais étendue au sol jusqu'à ce que la motivation nécessaire me pousse à me redresser. Un peu de repos ça ne peut pas me faire du mal. Mais pas quand un inconnu se tient juste à côté. Sur un coude je me redresse donc légèrement, ouvrant un œil pour observer l'homme. Il s'est assez vite relevé et semble à la fois en panique et perdu. J'aimerai de temps en temps être celle qu'on doit rassurer. A chaque fois je tombe sur des gens qui me demandent de prouver ma bonne foi et je commence à en avoir ras-le-bol. Je suis pourtant celle dont ils devraient tous le moins se méfier... Ce monde ne tourne décidément plus du tout rond.
Pressée de me relever, je ne le suis pas. Je prend même tout mon temps, lorgnant la jument qui retrouve son maître rapidement. Une main toujours sur l'arrière de ma tête, je tâte à la recherche d'une blessure, mais je ne sens que la naissance d'une bosse. Ce serait bête que je me chope une commotion cérébrale ou que je m'ouvre le crâne. Ce n'est pas une partie facile à recoudre ou soigner. Heureusement plus de peur que de mal. Je grimace néanmoins en sentant la zone endoloris, ça risque de me provoquer un joli mal de tête pendant quelques jours. Tant pis, je ne peux pas revenir en arrière de toute façon.
Quand l'inconnu me demande tout à coup si je suis seule, j'arque un sourcil en l'observant. Qu'est-ce que je disais ? Toujours à moi de rassurer les autres. Mais pour cette fois je passe au-dessus, je soupire donc et regarde autour de moi.
- Oui... Je suis seule.
Je ne lui retourne pas la question, vu son errance à dos de cheval, il n'est certainement pas accompagné. Au pire, je verrais bien, pour l'instant je ne trouve pas de raisons de m'alerter pour quoi que ce soit concernant cet humain. En me mordant la lèvre je me relève finalement, posant mon bras contre un arbre une fois debout. La tête me tourne et je prend quelques secondes pour retrouver mes repaires et mon équilibres.
- Hé bien... Sacrée chute.
Je tourne la tête vers l'homme et son cheval.
- Ça va toi ? Je venais juste m'assurer que tu n'étais pas mort, t'avais pas l'air en forme...
Je ne cherche pas à me rapprocher de lui pour le moment. Il a l'air dans la phase de méfiance ultime lors d'une rencontre. Chose qui peut engendre des gestes qui risquent d'être regrettés ensuite, alors je m'adosse contre l'arbre et sort de mon sac la bouteille d'eau de bouleaux. J'en bois une gorgée et la tend en sa direction comme invitation. A lui de voir maintenant.
Partir de la faction n'aura en aucun cas amélioré ma situation. Ça l'aura même fait empirée, j'ai perdu du poids, je manque vite d'énergie, je ne trouve pas ce que je souhaite et pourtant je reste positive. Je sais qu'un jour ou l'autre tout va remonter, je ne peux que remonter la pente vu mon état. C'est pour ça qu'en soit, je ne suis pas de si mauvaise humeur. En tout cas, pas aujourd'hui. Certes, ses derniers temps mon humeur varie facilement, irritée assez rapidement je peux râler pour un rien, mais ce n'est pas le cas pour ce jour. Bien que cet homme me tombe dessus et que ce soit mon corps qui amortisse la chute... Je n'ai pas de raisons d'être étonnée, en ce moment tout me tombe dessus, alors un peu plus, un peu moins.
Je me frotte l'arrière de la tête, sonnée tout en me retenant de soupirer. Je m'écouterais je resterais étendue au sol jusqu'à ce que la motivation nécessaire me pousse à me redresser. Un peu de repos ça ne peut pas me faire du mal. Mais pas quand un inconnu se tient juste à côté. Sur un coude je me redresse donc légèrement, ouvrant un œil pour observer l'homme. Il s'est assez vite relevé et semble à la fois en panique et perdu. J'aimerai de temps en temps être celle qu'on doit rassurer. A chaque fois je tombe sur des gens qui me demandent de prouver ma bonne foi et je commence à en avoir ras-le-bol. Je suis pourtant celle dont ils devraient tous le moins se méfier... Ce monde ne tourne décidément plus du tout rond.
Pressée de me relever, je ne le suis pas. Je prend même tout mon temps, lorgnant la jument qui retrouve son maître rapidement. Une main toujours sur l'arrière de ma tête, je tâte à la recherche d'une blessure, mais je ne sens que la naissance d'une bosse. Ce serait bête que je me chope une commotion cérébrale ou que je m'ouvre le crâne. Ce n'est pas une partie facile à recoudre ou soigner. Heureusement plus de peur que de mal. Je grimace néanmoins en sentant la zone endoloris, ça risque de me provoquer un joli mal de tête pendant quelques jours. Tant pis, je ne peux pas revenir en arrière de toute façon.
Quand l'inconnu me demande tout à coup si je suis seule, j'arque un sourcil en l'observant. Qu'est-ce que je disais ? Toujours à moi de rassurer les autres. Mais pour cette fois je passe au-dessus, je soupire donc et regarde autour de moi.
- Oui... Je suis seule.
Je ne lui retourne pas la question, vu son errance à dos de cheval, il n'est certainement pas accompagné. Au pire, je verrais bien, pour l'instant je ne trouve pas de raisons de m'alerter pour quoi que ce soit concernant cet humain. En me mordant la lèvre je me relève finalement, posant mon bras contre un arbre une fois debout. La tête me tourne et je prend quelques secondes pour retrouver mes repaires et mon équilibres.
- Hé bien... Sacrée chute.
Je tourne la tête vers l'homme et son cheval.
- Ça va toi ? Je venais juste m'assurer que tu n'étais pas mort, t'avais pas l'air en forme...
Je ne cherche pas à me rapprocher de lui pour le moment. Il a l'air dans la phase de méfiance ultime lors d'une rencontre. Chose qui peut engendre des gestes qui risquent d'être regrettés ensuite, alors je m'adosse contre l'arbre et sort de mon sac la bouteille d'eau de bouleaux. J'en bois une gorgée et la tend en sa direction comme invitation. A lui de voir maintenant.
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Re: Achab à la dérive cherche Elie de substitution
Ven 28 Oct 2016 - 15:36
Elle a l’air mal en point.
La chute n’a pas dû aider, mais ça vient de plus loin. Elle a l’air fragile toute appuyée sur son tronc, fatiguée depuis longtemps et assez seule pour aider quelqu’un. Fixant les pieds de la dame un instant, puis les buissons tout à droite, il rabaisse un peu les épaules et souffle du nez en l’entendant. Il ne peut pas lutter contre l’accusation et accepte de se détendre.
- Ça va.
Un peu vite dit, compte tenu de la situation, mais il n’est pas mort. C’est déjà ça.
Il lui tend un regard quand elle boit, se détache de la jument et fait un pas vers elle pour prendre la bouteille. Si elle boit, ça devrait être buvable. Il en avale trois gorgées avant de constater un arrière-goût douteux. Déglutissant un peu plus sec il la lui rend.
- C’est quoi ?
La jument est calme, pas de bruit suspect à l’horizon, il se recale face à la fille pour inspecter ses jambes.
- Ca va toi ?
Elle a l’air aussi claquée que lui, probablement plus encore, comme avant qu’il ne trouve le chalet. La forêt n’était pas très douce pour sa maigre population, rien n’était en grand nombre sinon les arbres. En deux semaines d’errance on croisait tout juste une âme, ou un sentier, ou un bâtiment. On se perdait dans les dénivelés tous les vingt mètres et souvent dans les pentes, c’était le sol qui s’écroulait.
Pourtant l’endroit était joli, agréable même. Les risques n’étaient pas grand sinon de la faute de leur victime, ne pas trouver d’eau était presque plus compliqué que le contraire et le nombre de morts étaient proportionnel à la population. Quiconque savait vivre en forêt avait de beaux jours à couler, et pour les plus démunis, ils profitaient au moins d’un mouroir bucolique.
Sentant son estomac se serrer il se crispait un peu plus.
Ne rien avoir dans le bide avait ses limites, et si dormir avait fait passer le mal il lui tardait de revenir. Refusant de se courber Neil relevait le nez. Il n’avait pas trente occasions de poser la question.
- T’as quelque chose à manger ?
N’importe quoi, même un truc pas bon.
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Re: Achab à la dérive cherche Elie de substitution
Lun 7 Nov 2016 - 8:56
Petit à petit je me dis que cet homme n'est pas une menace.
Je me sais dans un état plutôt mauvais, mais là je ne suis pas la seule. L'animal de cet inconnu a l'air plus en forme que nous deux réunis et pourtant le cheval ne bondit pas partout. Mais le plus important c'est qu'il n'est pas un danger, j'ai eu mon lot de mauvaises surprises, j'aimerais bien un peu que ça change. Alors je force un peu le destin, je me montre gentille et serviable. En soit je n'ai pas de réelles raisons de me montrer hostile moi non plus. Il n'a pas sorti d'armes, il ne me parle pas mal et il est seul, comme moi. Quand il boit dans ma bouteille, je le regarde faire avec attention. Comme beaucoup il réagit au goût de l'eau de bouleau. Il ne s'attendait sûrement pas à ça. C'est un goût légèrement sucré mais difficile à définir. Certains aiment, d'autres moins. Moi je trouve ça bon. Je souris légèrement en récupérant ma bouteille que je remet dans mon sac.
- C'est de l'eau de bouleau. Rien de sorcier à avoir et plus simple que de récupérer l'eau de pluie et de la faire bouillir... Je te montrerai comment en prendre si tu veux.
Comme on dit, le savoir est fait pour être partagé. La plus part des gens ne savent pas comment se procurer facilement les bases de la survie et ça peut coûter la vie. Alors pourquoi ne pas transmettre quelques unes de mes techniques ? Ok même si l'eau de bouleau ne plaît pas à quelques uns, je crois qu'en temps de crise, en pleine canicule où l'eau devient très rare, ils feront une exception. On ferait tous une exception quand on meurt de soif.
Je me rend compte cependant, qu'en lui proposant ça, c'est sous-entendre que je vais passer du temps avec lui, un minimum en tout cas. En soit, ça ne me gêne pas, je ne suis pas à ça près. Je ne crois pas que mon frère m'attende à quelques mètres d'ici et qu'il disparaisse dans une demi-journée ou même quelques heures. Par contre, cet homme lui, il n'a peut-être pas envie qu'on lui tienne compagnie. Il aura le plaisir de choisir, reprendre la route me va aussi.
Quand il me demande si j'ai quelque chose à manger, j'acquiesce de la tête et plonge ma main dans mon sac.
- Oui, j'ai des racines de pissenlit et quelques écorces...
Une blague, vu la tête qu'il a fait avec l'eau de bouleau, je me dis qu'il doit me prendre pour une fille de la nature à manger tout et n'importe quoi. Mais en vérité, pour la nourriture je favorise celle qui donne envie à celle qu'offre les plantes. Je sors alors un paquet de viande séchée que je lui lance délicatement.
- Tiens, si tu n'aimes pas la viande j'ai des barres de céréales aussi. Je pense qu'elles n'ont plus beaucoup de goût maintenant, mais ça cale bien l'estomac.
Ce n'était pas grand chose en vrai, je ne suis pas la plus mieux équipée en vivre, je galère déjà pour me nourrir, mais je préfère ne rien dire. Il a l'air plus affamé que moi et de toute façon je ne peux pas le laisser mourir de faim sans aider. Je ne suis pas comme ça. Au final, je me décolle de l'arbre et frotte un peu mes vêtements tâchés de terre tout en m'approchant un peu de lui et de son cheval. Doucement, j'amène une main vers l'animal pour ensuite glisser mes doigts sur ses poils. C'est agréable de caresser un animal, un plaisir qu'on oublie vite quand on erre seule. Un petit sourire aux lèvres, je détourne finalement mon regard du cheval pour le poser sur son maître.
- Au fait, je me présente. Je m'appelle Fawn. Et toi ?
Je me sais dans un état plutôt mauvais, mais là je ne suis pas la seule. L'animal de cet inconnu a l'air plus en forme que nous deux réunis et pourtant le cheval ne bondit pas partout. Mais le plus important c'est qu'il n'est pas un danger, j'ai eu mon lot de mauvaises surprises, j'aimerais bien un peu que ça change. Alors je force un peu le destin, je me montre gentille et serviable. En soit je n'ai pas de réelles raisons de me montrer hostile moi non plus. Il n'a pas sorti d'armes, il ne me parle pas mal et il est seul, comme moi. Quand il boit dans ma bouteille, je le regarde faire avec attention. Comme beaucoup il réagit au goût de l'eau de bouleau. Il ne s'attendait sûrement pas à ça. C'est un goût légèrement sucré mais difficile à définir. Certains aiment, d'autres moins. Moi je trouve ça bon. Je souris légèrement en récupérant ma bouteille que je remet dans mon sac.
- C'est de l'eau de bouleau. Rien de sorcier à avoir et plus simple que de récupérer l'eau de pluie et de la faire bouillir... Je te montrerai comment en prendre si tu veux.
Comme on dit, le savoir est fait pour être partagé. La plus part des gens ne savent pas comment se procurer facilement les bases de la survie et ça peut coûter la vie. Alors pourquoi ne pas transmettre quelques unes de mes techniques ? Ok même si l'eau de bouleau ne plaît pas à quelques uns, je crois qu'en temps de crise, en pleine canicule où l'eau devient très rare, ils feront une exception. On ferait tous une exception quand on meurt de soif.
Je me rend compte cependant, qu'en lui proposant ça, c'est sous-entendre que je vais passer du temps avec lui, un minimum en tout cas. En soit, ça ne me gêne pas, je ne suis pas à ça près. Je ne crois pas que mon frère m'attende à quelques mètres d'ici et qu'il disparaisse dans une demi-journée ou même quelques heures. Par contre, cet homme lui, il n'a peut-être pas envie qu'on lui tienne compagnie. Il aura le plaisir de choisir, reprendre la route me va aussi.
Quand il me demande si j'ai quelque chose à manger, j'acquiesce de la tête et plonge ma main dans mon sac.
- Oui, j'ai des racines de pissenlit et quelques écorces...
Une blague, vu la tête qu'il a fait avec l'eau de bouleau, je me dis qu'il doit me prendre pour une fille de la nature à manger tout et n'importe quoi. Mais en vérité, pour la nourriture je favorise celle qui donne envie à celle qu'offre les plantes. Je sors alors un paquet de viande séchée que je lui lance délicatement.
- Tiens, si tu n'aimes pas la viande j'ai des barres de céréales aussi. Je pense qu'elles n'ont plus beaucoup de goût maintenant, mais ça cale bien l'estomac.
Ce n'était pas grand chose en vrai, je ne suis pas la plus mieux équipée en vivre, je galère déjà pour me nourrir, mais je préfère ne rien dire. Il a l'air plus affamé que moi et de toute façon je ne peux pas le laisser mourir de faim sans aider. Je ne suis pas comme ça. Au final, je me décolle de l'arbre et frotte un peu mes vêtements tâchés de terre tout en m'approchant un peu de lui et de son cheval. Doucement, j'amène une main vers l'animal pour ensuite glisser mes doigts sur ses poils. C'est agréable de caresser un animal, un plaisir qu'on oublie vite quand on erre seule. Un petit sourire aux lèvres, je détourne finalement mon regard du cheval pour le poser sur son maître.
- Au fait, je me présente. Je m'appelle Fawn. Et toi ?
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Re: Achab à la dérive cherche Elie de substitution
Lun 7 Nov 2016 - 22:39
De l’eau de bouleau.
De sa vie il n’avait jamais entendu parler de la possibilité d’une telle chose. Il lui avait même adressé un regard dans la stupéfaction. Il restait tout pantois, d’autant plus quand elle lui proposait de lui montrer la technique d’extraction.
Seul l’appel de la bouffe lui faisait rouvrir la bouche, et à sa grande surprise, elle n’offusquait pas de la demande, lui faisant une proposition aussi cheloue que la boisson précédente. Trois secondes de blanc supplémentaires, pendant lesquelles il se demandait sérieusement sur quelle genre de fille il était tombé, avant qu’elle parle. Et elle se foutait de sa gueule en plus. Réprimant difficilement un sourire gêné, il ne pouvait qu’une fois de plus abdiquer. En l’état il n’aurait pas fait le difficile, il les aurait bouffé ses écorces, avidement.
Elle lui tendait quelque chose de vachement plus comestible.
Ne se faisant pas prier plus que ça, il attrapait la nourriture si gentiment agitée sous son nez. Il s’en foutait du gout, croquait dedans comme la meilleure chose du monde. Ça devait faire un mois qu’il n’avait vu la couleur de la viande, sinon les avariés qui peuplaient le monde des vivants. Il bafouillait un « Merci » avec toute la reconnaissance du monde entre deux bouchées. « C’est parfait. »
Il ne bougeait pas quand elle approchait, rassuré sur ses intentions au moins, il la laissait câliner le poney à sa guise. Elle reposait les yeux sur lui, il lui glissait juste un regard en coin. Elle était foutrement belle cette fille. Il avait dû lui arriver pas mal de bricoles rien qu’à cause de ça. Il relevait le nez pour essayer de se faire passer pour un être humain, au moins encore quelques minutes.
« Neil. » C’est bon, il était à cours à sujets de conversations. Faut dire qu’il avait pas franchement eu l’occasion de trop pratiquer ces dernières années, la plupart du temps il passait juste pour un con. Finissant sa ration qui l’empêcherait au moins de crever avant la nuit, il observait les environs. Hors de question de se faire surprendre. Une aussi bonne journée, il refusait de la voir s’entacher.
Toujours rien à l’horizon, il revenait détailler les fringues de la demoiselle. La chute n’avait pas aidé, mais elles étaient sales d’avant. Probablement qu’elle n’avait pas trouvé le temps de faire une lessive si elle n’avait pas d’endroit où dormir. Vu la saison, Neil n’aurait même pas tenté non plus.
Il hésitait un peu plus, peut-être que c’était une mauvaise idée, en même temps elle semblait plus taillée pour la survie en forêt que lui. « T’as un abris ? » Lui parler du sien lui faisait un peu peur, mais il avait envie de faire confiance à cette fille. Ne serait-ce qu’elle n’était pas hostile et qu’il n’en pouvait plus des monologues à Roxanne.
« J’ai… un genre de cabane, c’est assez grand pour le poney et moi, si tu veux… » Dit comme ça, ça faisait très vie perchée dans les arbres mais il n’osait pas lui parler de chalet, ça lui donnerait de fausses idées. Ce n’était pas si grand, tout juste trois pièces. Un peu gêné, parce qu’il n’était pas sûr de comment elle réagirait, il se frottait la nuque en regardant aussi loin que possible.
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