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Présentation de Jaime Brewett
Mar 18 Oct 2016 - 14:03
43 ans • Américaine • Cuisinier • Travellers
Il n’était pas bien difficile de trouver de nombreux points de discordance entre le couple Bonnie et Jaime Brewett. Jaime était le parfait opposé de sa femme. Leur entente se basait sans doute sur cela. Même si leur opposition étonnait parfois leur entourage, jamais on n’avait vu un aussi joli couple que Bonnie et Jaime. Peut-être était-ce parce que leur prénom rimait ensemble, quoi qu’il fût question, ils se complétaient à merveille.
Face à l’exubérance de son épouse, Jaime paraissait beaucoup plus distant, beaucoup moins bavard, beaucoup moins sociale et sociable. Ce n’était pas qu’il n’aimait pas la compagnie des autres personnes, bien au contraire. Il était une personne loyale et une personne avec l’un des plus grands cœurs que l’on aurait pu trouver sur cette terre. Quand il donnait son amour, il le donnait vraiment, réellement, fidèlement. Pour cet amour, il était prêt à tout risquer, à tout donner, à tout faire. Face à l’exubérance de sa femme, Jaime le raisonnable était là pour la modérer.
C’est dans ces termes que, le plus souvent, on pouvait le reconnaitre et le décrire. Son amour envers son épouse, Bonnie, était légendaire à Beacon Hill, dans le sud de Seattle. Il aurait été également ravi de dire que cet amour aurait pu inspirer de nombreuses histoires d’amour, même si cela n’avait pas forcément été le cas. Il aimait sa femme, il aimait les enfants que sa merveilleuse épouse lui avait donnés. Il n’était pas vraiment croyant, mais il aurait été prêt à remercier quiconque pour ce présent qu’il ne méritait sûrement pas.
Ce n’était pas seulement un formidable amant, il était bien plus que cela. C’était un père formidable, du moins, la plupart du temps. Jaime était courageux, il était attentif, il était protecteur. Son sentiment de protecteur, accentuée à la naissance de Rory puis de James, avait apporté son lot de « mauvaises choses » avec lui, tel des accès des colères, amenant Jaime à être parfois violent lorsque des situations pouvaient l’exiger (un bambin de deux ans qui avait voulu piquer le gouter de James l’avait amèrement regretté et le père de ce bambin encore plus). Bien que calme la plupart du temps, sa colère pouvait l’emporter de temps en temps. Il était un être humain, il n’y pouvait rien changer.
Toutefois, le fait qu’il soit connu comme étant « Jaime le raisonnable », Jaime ne faisait pas confiance facilement. Il avait beaucoup de mal à faire confiance. Très suspicieux, il se méfiait de tout et ce, bien avant la fin du monde. C’est pour cela qu’il n’avait jamais eu beaucoup d’ami, il était relativement solitaire, mais la compagnie des autres restait douce malgré tout. Il ne s’exilait pas non plus complétement. Ne sachant pas vraiment jouer avec les mots, il était parfois direct, manquant de tact. Assurément. Cela lui avait valu de voir des personnes qu’il aimait beaucoup se détourner de son chemin, s’imaginant que Jaime était « orgueilleux » et « hautain » alors que ces qualificatifs ne convenaient pas du tout à ce grand gaillard.
Quiconque observait le jeune homme se disait immédiatement que l’homme n’avait peur de rien, qu’il ne craignait ni rien ni personne. Ces pensées étaient toutes plus fausses les unes que les autres. La naissance des enfants Brewett amena chez Jaime son lot de consolation : une bonne dose d’anxiété à l’état pur. Il ne passait pas une seule seconde sans que l’homme ne fût pas tirailler par la crainte qu’ils puissent arriver de mauvaises choses à ses enfants, ou à sa femme. Cette crainte s’accentua avec le temps, lorsque le cancer de son épouse fut déclarer, ou encore lors du « lancement » de l’épidémie mortel. La fin du monde était intolérable pour l’homme, qui n’osait croire que ses enfants purent survivre dans cet environnement angoissant. Il ne passait pas un jour sans que Jaime fût tiraillé par l’horrible pressentiment que le pire était toujours à venir, d’autant plus que sa femme n’était pas là pour lui remonter le moral, le faire sourire, lui faire aimer la vie, même si cette nouvelle vie se résumait à courir, manger, sauver sa peau et celles de ses fils, dormir sur une oreille ou ne pas dormir du tout.
Face à l’exubérance de son épouse, Jaime paraissait beaucoup plus distant, beaucoup moins bavard, beaucoup moins sociale et sociable. Ce n’était pas qu’il n’aimait pas la compagnie des autres personnes, bien au contraire. Il était une personne loyale et une personne avec l’un des plus grands cœurs que l’on aurait pu trouver sur cette terre. Quand il donnait son amour, il le donnait vraiment, réellement, fidèlement. Pour cet amour, il était prêt à tout risquer, à tout donner, à tout faire. Face à l’exubérance de sa femme, Jaime le raisonnable était là pour la modérer.
C’est dans ces termes que, le plus souvent, on pouvait le reconnaitre et le décrire. Son amour envers son épouse, Bonnie, était légendaire à Beacon Hill, dans le sud de Seattle. Il aurait été également ravi de dire que cet amour aurait pu inspirer de nombreuses histoires d’amour, même si cela n’avait pas forcément été le cas. Il aimait sa femme, il aimait les enfants que sa merveilleuse épouse lui avait donnés. Il n’était pas vraiment croyant, mais il aurait été prêt à remercier quiconque pour ce présent qu’il ne méritait sûrement pas.
Ce n’était pas seulement un formidable amant, il était bien plus que cela. C’était un père formidable, du moins, la plupart du temps. Jaime était courageux, il était attentif, il était protecteur. Son sentiment de protecteur, accentuée à la naissance de Rory puis de James, avait apporté son lot de « mauvaises choses » avec lui, tel des accès des colères, amenant Jaime à être parfois violent lorsque des situations pouvaient l’exiger (un bambin de deux ans qui avait voulu piquer le gouter de James l’avait amèrement regretté et le père de ce bambin encore plus). Bien que calme la plupart du temps, sa colère pouvait l’emporter de temps en temps. Il était un être humain, il n’y pouvait rien changer.
Toutefois, le fait qu’il soit connu comme étant « Jaime le raisonnable », Jaime ne faisait pas confiance facilement. Il avait beaucoup de mal à faire confiance. Très suspicieux, il se méfiait de tout et ce, bien avant la fin du monde. C’est pour cela qu’il n’avait jamais eu beaucoup d’ami, il était relativement solitaire, mais la compagnie des autres restait douce malgré tout. Il ne s’exilait pas non plus complétement. Ne sachant pas vraiment jouer avec les mots, il était parfois direct, manquant de tact. Assurément. Cela lui avait valu de voir des personnes qu’il aimait beaucoup se détourner de son chemin, s’imaginant que Jaime était « orgueilleux » et « hautain » alors que ces qualificatifs ne convenaient pas du tout à ce grand gaillard.
Quiconque observait le jeune homme se disait immédiatement que l’homme n’avait peur de rien, qu’il ne craignait ni rien ni personne. Ces pensées étaient toutes plus fausses les unes que les autres. La naissance des enfants Brewett amena chez Jaime son lot de consolation : une bonne dose d’anxiété à l’état pur. Il ne passait pas une seule seconde sans que l’homme ne fût pas tirailler par la crainte qu’ils puissent arriver de mauvaises choses à ses enfants, ou à sa femme. Cette crainte s’accentua avec le temps, lorsque le cancer de son épouse fut déclarer, ou encore lors du « lancement » de l’épidémie mortel. La fin du monde était intolérable pour l’homme, qui n’osait croire que ses enfants purent survivre dans cet environnement angoissant. Il ne passait pas un jour sans que Jaime fût tiraillé par l’horrible pressentiment que le pire était toujours à venir, d’autant plus que sa femme n’était pas là pour lui remonter le moral, le faire sourire, lui faire aimer la vie, même si cette nouvelle vie se résumait à courir, manger, sauver sa peau et celles de ses fils, dormir sur une oreille ou ne pas dormir du tout.
Impressionnant était souvent le premier mot que l’on employait pour décrire le « jeune » homme. En effet, d’une taille excessivement grande (en tout cas, dépassant probablement la moyenne), Jaime mesure un mètre quatre-vingt-douze, ce qui est déjà bien. Approchant des deux mètres, c’est quand même un atout dans ce monde de brute puisqu’il dépassait généralement d’une bonne tête les mordeurs.
Bruns de cheveux et de yeux, c’est un homme à allure relativement ordinaire. Rien dans son apparence ne traduit d’une très grande excentricité : il s’habille simplement, le plus souvent avec des jeans et une chemisette, vraiment dans la plus grande simplicité. Quand il travaillait, il portait son uniforme blanc de cuisinier, mais ce n’était rien de bien farfelu.
Jaime porte les cheveux courts et quand il a le temps, prends cinq minutes pour mettre un peu de gel dedans. Le plus souvent toutefois, il n’a pas le temps donc ses cheveux sont un peu désordonnés, ce qui lui donne un certain charme. Lorsqu’il est mis en confiance ou lorsqu’il se trouve entre des gens qu’il apprécie beaucoup, son sourire reste des plus charmeurs. Son visage, avec tout ça, reste très beau, malgré les petites ridules de vieillesse et d’anxiété qui marquent son visage.
En plus de ses cheveux, son visage comprend une barbe. Celle-ci, qui était bien soignée avant la fin du monde, n’est plus très soignée. Jaime n’ayant, ni l’envie, ni le luxe de perdre du temps en soin de visage. Parfois, il valait mieux se concentrer sur autre chose.
Etant cuisinier, il est parti de Beacon Hill seulement en emportant sa panoplie de couteau, dont il a appris à se servir pour lutter contre les rodeurs. Il se trimballe également aussi un énorme sac à dos dans lequel se trouve quelques rechanges pour ses enfants, deux duvets pour dormir la nuit relativement au chaud quand ils ne trouvent pas de toit pour se protéger, deux bouteilles d’eau qu’il essaie de remplir le plus souvent (avec trois personnes dont deux enfants, les ressources baissent rapidement) et toute la nourriture qu’il arrive à trouver sur son chemin.
Bruns de cheveux et de yeux, c’est un homme à allure relativement ordinaire. Rien dans son apparence ne traduit d’une très grande excentricité : il s’habille simplement, le plus souvent avec des jeans et une chemisette, vraiment dans la plus grande simplicité. Quand il travaillait, il portait son uniforme blanc de cuisinier, mais ce n’était rien de bien farfelu.
Jaime porte les cheveux courts et quand il a le temps, prends cinq minutes pour mettre un peu de gel dedans. Le plus souvent toutefois, il n’a pas le temps donc ses cheveux sont un peu désordonnés, ce qui lui donne un certain charme. Lorsqu’il est mis en confiance ou lorsqu’il se trouve entre des gens qu’il apprécie beaucoup, son sourire reste des plus charmeurs. Son visage, avec tout ça, reste très beau, malgré les petites ridules de vieillesse et d’anxiété qui marquent son visage.
En plus de ses cheveux, son visage comprend une barbe. Celle-ci, qui était bien soignée avant la fin du monde, n’est plus très soignée. Jaime n’ayant, ni l’envie, ni le luxe de perdre du temps en soin de visage. Parfois, il valait mieux se concentrer sur autre chose.
Etant cuisinier, il est parti de Beacon Hill seulement en emportant sa panoplie de couteau, dont il a appris à se servir pour lutter contre les rodeurs. Il se trimballe également aussi un énorme sac à dos dans lequel se trouve quelques rechanges pour ses enfants, deux duvets pour dormir la nuit relativement au chaud quand ils ne trouvent pas de toit pour se protéger, deux bouteilles d’eau qu’il essaie de remplir le plus souvent (avec trois personnes dont deux enfants, les ressources baissent rapidement) et toute la nourriture qu’il arrive à trouver sur son chemin.
« Papa, je peux venir avec toi ? » Demanda une petite voix, légèrement aigu, provenant d’un jeune garçon, haut comme trois pommes.
Le père Brewett était propriétaire du Level’s, restaurant qui passait de parents à enfants depuis des générations. La chance avait toujours tournée : il s’était toujours trouvé un enfant qui souhaitait reprendre le flambeau familial. Seul enfant de la dernière génération des Brewett, Jaime semblait avoir la même inclination que l’avait eu son père à son âge. Le Level’s n’était pas prêt à couler, ce qui ravissait le père. La mère de Jaime, quant à elle, était maman à plein temps. Avoir un enfant comme Jaime ne réclamait pas autant de temps qu’avec un autre enfant, mais elle était pleinement présente pour lui, lui dispensant d’autant d’amour qu’elle le pouvait. Avec un hochement de tête, le père de Jaime accepta la présence du garçon avec ravissement. Il n’avait pas encore six ans, mais il s’intéressait déjà à la cuisine, dieu seul savait pourquoi ! Être en compagnie de légumes, de fruits, de sauces ou de choses inanimés qui ne parlait pas ne paraissait pas intéressant pour tout le monde. Pourtant, cet enfant très calme se sentait irrépressiblement attirée par tout ce qui était liée à la nourriture. C’était sûrement lié au fait que Jaime était très gourmand et qu’il souhaitait raviver lui-même ses pupilles, quoi qu’il en soit, il aimait regarder les créations culinaires de son père et était toujours impressionnée.
De cette façon, quand Jaime n’était pas à l’école ou en train de faire ses devoirs, il était au restaurant, perché sur un tabouret à observer ce que faisait son père. Parfois, il faisait même ses devoirs dans le restaurant, aimant ressentir l’odeur des plats en train de mijoter ou aimant ressentir l’agitation des cuisines lorsqu’arrivait les premiers clients. Cet univers lui plaisait et aussi jeune fut-il, il savait qu’il voudrait être cuisinier, comme son père, quand il serait plus grand. Avoir une ambition, une vocation aussi jeune, lui conférait un but dans l’existence. D’ici là, il entreprit toujours tout pour réussir à bien ses études, essayant d’aller le plus loin et pour pouvoir reprendre un jour le relais de son père. Etre le fils du propriétaire lui permettait d’être assuré d’avoir un travail, mais il voulait le mériter, pas le gagner simplement parce qu’il était un Brewett. Il gravit les échelons, petit à petit, mais sûrement. Il travaillait dur. Il était intelligent et persévérant, ce qui lui accorda d’être major de sa promotion. Il était souvent le premier à se lever et le dernier à se coucher. Il entretenait son rêve.
Ainsi, à tout juste 23 ans, le jeune homme, encore tout pimpant de jeunesse, après avoir obtenu son diplôme, fut employé au Level’s. Certaines personnes ne semblaient pas vraiment surprises, d’autres crachaient littéralement derrière lui en soutenant qu’il n’avait obtenu le poste seulement parce qu’il était le fils du propriétaire. Pour autant, son père avait accroché son diplôme dans le restaurant, plein de fierté que son fils ait obtenu une aussi bonne note. Il était le meilleur de sa promotion. Il avait largement mérité sa place. Au départ toutefois, on ne pouvait pas vraiment se faire une place directement en chef, il devint alors commis où il apprit la dure réalité du métier. Il n’y faisait pas forcément grand-chose, mais il travaillait dans une ambiance qui lui convenait merveilleusement bien. Il jetait les poubelles, il nettoyait les assiettes et les plans de travail. Comme il travaillait toujours davantage à l’école, il travaillait encore plus que quiconque dans les cuisines et durant ses moments de loisir, s’amusait à créer de nouveaux plats (pas tous réussis, forcément). De toute façon, il n’avait que ça à faire. Certains jours, quand il se disait qu’il allait seulement travailler pour nettoyer, il perdait un peu en motivation, toutefois, cela ne l’avait jamais fait manquer un seul jour de travail.
Très rapidement toutefois, il passa encore les étapes, passant de commis à cuisinier puis au fur et à mesure des années, en étant accompagné par son mentor et père, il devint sous-chef. Son père lui apprit réellement le métier qu’il allait faire durant toute sa vie. Il devint très bon, excellent. A 27 ans, Jaime était l'un des sous-chef le plus jeune de l’histoire du restaurant, en partie grâce à son nom, mais en plus grande partie encore grâce à son talent et à son travail qu’il fournissait d’arrache-pied. C’était un homme qui se donnait à fond et surtout pour cela, il en avait été chaleureusement remercié. Il pouvait être fier de sa réussite. Toutefois, sa réussite fut accompagnée d’un grand malheur. Cette même année où il obtint le poste de sous-chef, son père mourut d’une crise cardiaque et peu de temps après, sa mère, dépérit par le chagrin de voir son époux absent à tout jamais de sa vie, se laissa mourir. Ce fut une année plus que difficile pour le jeune sous-chef, qui devint chef par la même occasion.
A 30 ans, il avait peut-être tout ce qu’il désirait, mais il n’avait plus de famille, plus de père, ni même plus de mère. Quand il rentrait chez lui, il était seul. Il était seul depuis de long mois, de longues années. Il était seul depuis si longtemps. Ses parents étaient morts trois ans auparavant. Il avait appris à être seul évidemment. Taciturne, la présence humaine ne lui manquait pas tellement : il voyait ses collègues tous les jours, il allait boire un verre de temps en temps avec eux, mais ça n’allait jamais vraiment plus loin. Il se contentait de ce qu’il avait déjà. Les années passèrent, l’homme avait tout pour lui : des articles à la gloire de ses créations dans les meilleurs magasines gastronomiques, une nouvelle étoile gagnée pour le Level’s, mais il manquait quelque chose à sa vie, quelque chose de sans doute fondamentale, mais il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus.
C’était dans ce cadre qu’était intervenue la pimpante et gaie Bonnie. Bonnie, qui était apparue comme un boulet de canon dans sa vie, éclaboussant de sa clarté sa nuit sans lune et ses journées sans soleil. Elle apport de la couleur dans sa vie et elle avait ajouté de la saveur dans son existence, l’avait rendu tellement plus joyeuse. Son travail lui plaisait, sa vie lui plaisait, modérément, mais comme il manquait parfois une touche de quelque chose dans ses plats, il lui manquait cette petite touche d’épice, une petite touche qui ferait toute la différence. Bonnie faisait toute la différence. Pourtant, au départ, cette boule d’énergie, aussi rayonnante qu’une étoile, leur relation n’était pas vouée forcément à la réussite. Avec son sale caractère, il avait bien failli tout gâcher. Heureusement, cela ne s’était pas du tout passé ainsi.
« Vous pouvez pas faire attention où vous allez !? » Maugréa-t-il en guise de préambule, les premiers mots qu’il annonçait à la femme qui deviendrait la femme de sa vie.
La jeune fille regardait en l’air au moment de l’altercation et bien qu’elle aurait dû apercevoir ce grand gaillard de presque deux mètres de haut qui sortait tout juste de son immeuble, cela n’avait pas été le cas et elle ne l’avait pas vu. Elle était donc littéralement tombée sur lui. Elle était jeune, bien plus que lui (plus précisément, elle avait dix ans de moins que lui). Elle sourit toutefois face à la grognerie de l’homme, à croire qu’il ne l’effrayait pas du tout ni ne l’impressionnait. Ce fut ce sourire qui fit que leur histoire démarra. Elle s’excusa toutefois platement, rougit, puis repartit vers la faculté, où elle étudiait les lettres. Elle ne savait pas encore ce qu’elle voulait faire, mais elle aimait écrire et passait le plus clair de son temps à réfléchir à une nouvelle histoire. Elle voulait se prénommer Ellen Watkins pour signer ses livres, parce qu’elle trouvait ce pseudonyme beaucoup plus sympathique que Bonnie Evernell dont elle était affligée. Chez Jaime, le sourire de la jeune femme hantait toujours son esprit et la routine reprit son cours. Ce fut toutefois une nouvelle routine, aussi étonnante soit-elle, qui se mit en place.
Il s’avéra que Bonnie passait toujours à la même heure devant chez Jaime, pile poil au moment où il sortait de chez lui (il s’avéra ensuite que Bonnie l’attendait au coin de la rue et accélérait quand elle le voyait sortir). Petit à petit, Bonnie apprivoisa l’homme et ils commencèrent à faire la route ensemble, jusqu’au Level’s, parfois, Jaime accompagnait l’étudiante jusqu’à la faculté où elle terminait ses études. Puis, ils firent une balade jusqu’au parc, tandis que Jaime ne travaillait pas. Bonnie était une incorrigible bavarde, Jaime était charmé par toute cette joie de vivre qu’elle transportait avec elle.
Ils sortirent de plus en plus ensemble, faisant fi de leur différence d’âge et vivant pleinement leur amour. Bonnie et Jaime décidèrent de vivre ensemble au bout d’un an seulement et après trois ans de vie commune, ils se marièrent, Bonnie devenant madame Brewett. Elle jaugea que c’était un excellent patronyme pour écrire son prochain romain sur lequel elle travaillait. Un premier bout de chou arriva, Rory, puis, deux ans après, ce fut au tour de James de pointer le bout de son nez. Deux magnifiques garçons, qui portaient merveilleusement bien les cheveux blonds de la maman. Ils étaient magnifiques et déjà grand à leur âge.
« Avec un peu de chance, se disait Bonnie, ils seront aussi haut que leur père ! »
Chacun des deux enfants faisait le bonheur de Jaime et Bonnie. Il avait réussi à se construire une famille. Après quelques années de malheur, il avait réussi à se construire un véritable nid dans lequel il évoluait avec beaucoup de joie. Il était heureux, comme on pouvait l’être à quarante ans. Il aurait tellement souhaité que cela continuait de la même façon.
Mais le bonheur était trop beau pour être vrai, le bonheur était quelque chose d’éphémère dans la vie de Jaime. Cela ne pouvait pas être appelée à durer. Cela ne pouvait jamais durer, bien entendu. A 31 ans à peine, Bonnie se plaignait souvent de maux de gorge. Elle qui n’était jamais malade, la voilà prise de quinte de toux à n’en plus finir. Puis, comble de malheur, elle s’était mise à maigrir. Elle qui n’était pas déjà bien grosse, sa maigreur maladie faisait peine à voir. Jaime l’emmena faire des examens complémentaires et tous les médecins furent formels : cancer de la tyroïde, stade 4. L’ultime stade. Elle ne pourrait jamais s’en sortir. Il s’ensuivit de longues opérations, de lourds traitements, qui lui permirent d’augmenter considérablement les mois de son existence. La famille toutefois n’avait que très peu d’espoir et les médecins n’en avaient pas plus qu’eux. Les lourds traitements permettaient à la jeune femme de la maintenir en vie.
Malgré cela, Jaime était un soutien constant pour sa femme. Il n’aimait pas les hôpitaux, mais il était tout le temps avec elle, délaissant le Level’s. Les enfants, Rory et James, ne comprenaient pas vraiment pourquoi leur mère passait autant de temps dans un hôpital, pourquoi elle avait l’air aussi fatiguée, pourquoi elle ne souriait plus autant qu’avant. Bonnie faisait des efforts, beaucoup d’efforts, mais la fatigue la rattrapait bien souvent. Elle écrivait encore beaucoup, c’était la seule chose qu’elle pouvait faire de ses journées. Elle écrivait des lettres, pour les enfants, pour l’avenir. Elle essayait de finir son histoire, avant de trépasser, car elle savait qu’elle n’en aurait plus que pour quelques temps. Son heure était bientôt venu, sa maladie trop grave. La vie était différente. La vie de Jaime n’avait pas attendu l’apocalypse pour vivre un premier stade de l’enfer.
Quelques temps avant l’épidémie, les médecins étaient formels envers Bonnie : il ne lui restait plus que quelques mois à vivre, tout au plus. Dans peu de temps, elle devrait être alitée au lit, ne pouvant plus respirer par elle-même, elle serait sous respirateur. Ces mots l’effrayèrent. Ces mots firent pleurer les enfants Brewett et Jaime. Ce n’était pas vraiment un choc, c’était quelque chose dont ils avaient déjà dû malheureusement discuter. Bonnie toutefois était claire sur ces exigences : elle ne voulait pas survivre de cette façon. Elle voulait vivre les derniers mois qu’il lui restait dehors, en « liberté ». Comme elle le disait souvent, elle ne voulait pas mourir dans un hôpital. Jaime ne pouvait rien dire évidemment, la mort de sa femme planait au-dessus d’eux comme une épée de Damoclès.
Bonnie réussit à convaincre l’hôpital et son mari de l’enlever de l’institut. De toute façon, selon ses propres mots, l’hôpital ne pouvait plus rien faire pour elle, ni les locaux, ni les médecins qui étaient dépassé par la situation. La situation qui amenait de plus en plus d’hommes et de femmes dans les locaux. On parlait de personnes qui en mangeaient d’autres, on parlait aussi d’un virus qui entrainait la folie. Bonnie, avec toute la faiblesse qu’elle avait, essayait fermement de « cacher » cette immonde vérité à ses enfants. Elle avait peur, mais ne voulait en aucun cas les effrayait davantage. Jaime ne pouvait pas se résoudre à abandonner son épouse, surtout quand ces horreurs se déroulaient non loin de là.
Avec un petit sac à dos qui contenait une bouteille d’oxygène et quelques médicaments qui pourraient lui permettre d’avoir moins mal, Bonnie put partir de l’hôpital, dans un fauteuil roulant. Le monde commençait tout juste à devenir fou. Légèrement effrayant, mais ne perdant pas la maitrise de la situation, le couple décida de s’enfuir de Seattle, qui ne semblait pas sûr, vraiment pas sûr. Chargeant dans leur petite voiture tout ce qu’elle pouvait contenir, la famille monta à bord de leur voiture et prirent le large. Jaime et Bonnie savaient parfaitement que cette dernière ne tiendrait pas longtemps, mais il valait mieux pour elle mourir ailleurs que dans cet austère hôpital. La route pour s’extraire de Seattle sud était bien difficile. Rapidement, ils furent pris dans les embouteillages et ils finirent par abandonner la voiture, seulement deux kilomètres après avoir quitté la ville.
Une bien mauvaise idée, à n’en pas croire, mais ils n’avaient pas le choix. Les voitures n’avançaient plus, tout ce beau monde stagnait, tous se bloquait. Tant de gens avait commencé à faire la même chose. Ils prirent un sentier et commencèrent à marcher. Bonnie les ralentissait, mais personne ne faisait la moindre remarque, les enfants ne le pouvant pas, ils ne comprenaient déjà pas dans quel univers ils s’étaient retrouvé et pourquoi ils avaient été obligé de quitter la ville, puis la voiture pour marcher dans une forêt assez peu accueillante. Les quatre membres de la famille continuèrent sur la route, à pied, à travers la forêt. L’expédition était longue, très longue et très difficile. Chargée de deux enfants jeunes et une femme des plus fragiles, Jaime ne pouvait pas porter tout le monde. Ils s’enfoncèrent dans la forêt, évitant les autres personnes qui avaient quitté leur voiture, tout comme eux, Jaime se méfiant des autres depuis tout ce qu’ils avaient entendu à la radio et vu à travers la télévision de l’hôpital : de terribles rumeurs circulaient à propos d’hommes et de femmes revenant à la vie en créatures monstrueuses, dévoratrice d’autres humains.
Après avoir marché de longues heures, car il fallait s’arrêter toutes les dix minutes pour que Bonnie reprenne son souffle, ils avaient réussi à atteindre une petite cabane qui se trouvait là, comme par magie. Ce fut un coup de chance évidemment, pour cette petite famille affamée et assoiffée. Jaime laissa les enfants dans la cabane et posa Bonnie sur l’unique lit qui se trouvait dans la pièce. La pièce n’était pas bien chaleureuse, mais il y avait une cheminée, ils auraient chaud. Vivre à la dure pour la première fois était bien difficile, mais Jaime apprenait vite. il alla se charger en bois puis repartit chercher un peu de nourriture. Il trouva des champignons et des noix, ce qui pourrait faire l’affaire pour le repas. Ce n’était pas très fastueux, mais ils avaient encore deux bouteilles d’eau et des barres de céréales pour le lendemain.
« On peut pas retourner à la maison ? » Demanda James de sa voix aigu.
Il avait une voix triste, mais Jaime secoua la tête. Ce n’était pas possible et il fallait se contenter de ce qu’on pourrait trouver. Les rues de Seattle se remplissaient de choses, de fous, de monstres cannibales et ni Bonnie ni Jaime n’avaient souhaité y rester pour voir ce qu’il en retournait vraiment. Parmi toutes les choses peu nécessaires, Bonnie avait glissé un carnet dans son sac et avait gribouillé, en toussant toute la soirée. Puis, après avoir allumé le feu, il glissa Rory et James contre leur mère dans le lit. Il était trop étroit pour recevoir un autre adulte, aussi grand que Jaime. Puis, en pleine nuit, alors que Jaime faisait le guet, sa femme le regarda, les yeux grands ouverts. Des larmes coulaient de ses yeux et Jaime s’approcha d’elle, effrayée à l’idée que le moment arrivait.
« Mon amour… commença-t-elle… »
Mais elle n’eut pas le temps de terminer et dans un râle, expia son dernier souffle. Jaime ne put retenir son cri de désespoir faisant réveiller ses enfants. Rory, le plus âgé, comprenant un peu mieux la situation, serra dans ses bras sa mère. James, quant à lui, pleurait à chaude larme, ne comprenant pas pourquoi sa mère n’était pas en train de rire. Jaime entourait la triste troupe de ses longs bras quand la chose, dont ils avaient entendu parler, se mit en route. Jaime sentit les doigts de sa femme bouger et ses yeux, ses yeux si affreux, s’ouvrir à nouveau. James sauta de joie, sa mère était de retour !
« Eloignez-vous ! »
Jaime ordonna et s’éloigna avec James dans une main et Rory dans l’autre. Les yeux de sa femme… il la hanterait toujours, ce n’était plus sa femme. Vitreux, ils ne montraient plus aucune émotion. Son claquement de dent près de son bras quand il l’avait retiré raisonnerait toujours à son oreille. Elle était devenue comme ses monstres cannibales qu’ils avaient fuis. Il n’eut pas le temps de rassembler les affaires, prit son sac, celui de sa femme, les deux enfants dans ses bras et s’enfuit de ce lieu d’enfer. Par chance, rien ne les attendait dehors. La nuit était noire, effrayante. Jaime ne tint pas très longtemps ainsi fagoté et ils trouvèrent à s’abriter dans une sorte de renfoncement. Rory et James ne dormirent pas de suite, les larmes ne quittèrent pas leur yeux. Blotti contre leur père pour se tenir chaud, il les enveloppa dans un duvet qu’il avait eu la sagesse de mettre dans son sac. Pendant qu’ils dormaient, Jaime repensa à leur première expérience terrifiante avec les monstres. Dans quel monde avait-il été envoyé ? Faisant le moindre mouvement, Jaime fit l’inventaire de tout ce qu’il avait, il n’avait pas le droit de devenir faible, Rory et James n’avaient plus qu’eux, et aussi malheureux était-il, la preuve en était les larmes qui coulaient, il n’avait pas le droit d’abandonner ses enfants. Dans le sac de sa femme, il retrouva le carnet, dans lequel elle avait gribouillé d’une écriture malhabile une lettre adressée à son nom, l’écriture était rapide, hachée, mais néanmoins, lisibles.
Les larmes coulaient encore contre les jours de l’homme quand il tourna la page pour découvrir la fameuse liste.
La liste continuait ainsi, parfois avec des choses incongrues, d’autres plus réalisables. La plus incongrue était « embrasser quelqu’un sous la pluie ». Sans sa Bonnie, jamais il ne pourrait le réaliser. Toutefois, malgré certaines consignes incongrues, la lettre et la liste lui permirent d’avoir un but. S’il vivait et non Bonnie, c’était pour qu’il mène à bien les souhaits de sa femme. Cela remettrait peut-être de la joie dans le cœur des enfants, un ultime souvenir de leur mère.
Le lendemain de cette effroyable aventure, ils furent réveillés par un râlement d’un monstre qui aurait bien voulu les grignoter un peu. Le premier mort… Jaime eut le bon réflexe de lui planter son couteau de cuisinier en tête. Le premier, mais pas le dernier. A partir de cet instant, il allait se révélait un survivant redoutable, prêt à tuer quiconque voudrait manger ses enfants. A chaque monstre qu’il tuait, il progressait davantage. Les mois passèrent, difficilement, très difficilement. Rory, malgré sa jeunesse, et sa taille, apprenait à se battre comme il pouvait. Il allait vers ses sept ans à présent, le temps filait. Il devenait plus responsable. Rory n’avait pas eu le choix de grandir aussi vite.
James était encore un peu trop jeune, à cinq ans, c’était un grand bébé. Il était difficile de survivre, mais il se donnait à fond pour maintenir leur sécurité. Ils vagabondaient, leur mission : chercher à manger, se nourrir, trouver un coin pour dormir. Avec tout ceci, ils n’avaient pas eu le temps de commencer la liste de souhait, préférant d’abord se sécuriser.
Rory, quant à lui, était assez insupportable. Il ne comprenait pas la faiblesse de son père, ni pourquoi son père n’avait pas sauvé sa mère. Mais malgré l’animosité du fils, les mois passaient, inexorablement. Sur les routes, dans des maisons, ils se cachaient, ils pillaient, survivaient comme ils le pouvaient en volant de la nourriture, de l’eau. C’était loin d’être facile, Jaime avait envie d’abandonner bien plus souvent que de raison. Dans ces cas-là, ils sortaient la lettre de sa femme et la relisait. Elle lui donnait courage, malgré la distance de la mort. Ce n’était jamais du grand luxe, mais la peur tenait chaud au ventre et la famille brisée continuait, aussi vaillamment qu’elle le pouvait.
Les distances étaient longues, mais Jaime essayait de faire en sorte que la petite famille reste le plus longtemps possible dans certains endroits, où ils pouvaient avoir relativement chaud, où ils pouvaient avoir un confort relatif, où ils ne mouraient pas de suite en tout cas. Il avait eu beaucoup de chance dans son malheur, ils n’avaient pas vraiment croisés de grosses hordes, le maximum qu’il avait dû croiser était cinq monstres. Il avait eu l'intelligence de rester loin de Seattle et loin de tout ce qui pouvait apparaitre comme une ville. Ils se contentaient des petits villages, des maisons isolées, restant parfois dans la forêt, parfois sur la route. Cela avait été bien difficile. Ils avaient failli tous mourir, mais ils étaient encore là, ils étaient encore debout.
Bonnie réussit à convaincre l’hôpital et son mari de l’enlever de l’institut. De toute façon, selon ses propres mots, l’hôpital ne pouvait plus rien faire pour elle, ni les locaux, ni les médecins qui étaient dépassé par la situation. La situation qui amenait de plus en plus d’hommes et de femmes dans les locaux. On parlait de personnes qui en mangeaient d’autres, on parlait aussi d’un virus qui entrainait la folie. Bonnie, avec toute la faiblesse qu’elle avait, essayait fermement de « cacher » cette immonde vérité à ses enfants. Elle avait peur, mais ne voulait en aucun cas les effrayait davantage. Jaime ne pouvait pas se résoudre à abandonner son épouse, surtout quand ces horreurs se déroulaient non loin de là.
Avec un petit sac à dos qui contenait une bouteille d’oxygène et quelques médicaments qui pourraient lui permettre d’avoir moins mal, Bonnie put partir de l’hôpital, dans un fauteuil roulant. Le monde commençait tout juste à devenir fou. Légèrement effrayant, mais ne perdant pas la maitrise de la situation, le couple décida de s’enfuir de Seattle, qui ne semblait pas sûr, vraiment pas sûr. Chargeant dans leur petite voiture tout ce qu’elle pouvait contenir, la famille monta à bord de leur voiture et prirent le large. Jaime et Bonnie savaient parfaitement que cette dernière ne tiendrait pas longtemps, mais il valait mieux pour elle mourir ailleurs que dans cet austère hôpital. La route pour s’extraire de Seattle sud était bien difficile. Rapidement, ils furent pris dans les embouteillages et ils finirent par abandonner la voiture, seulement deux kilomètres après avoir quitté la ville.
Une bien mauvaise idée, à n’en pas croire, mais ils n’avaient pas le choix. Les voitures n’avançaient plus, tout ce beau monde stagnait, tous se bloquait. Tant de gens avait commencé à faire la même chose. Ils prirent un sentier et commencèrent à marcher. Bonnie les ralentissait, mais personne ne faisait la moindre remarque, les enfants ne le pouvant pas, ils ne comprenaient déjà pas dans quel univers ils s’étaient retrouvé et pourquoi ils avaient été obligé de quitter la ville, puis la voiture pour marcher dans une forêt assez peu accueillante. Les quatre membres de la famille continuèrent sur la route, à pied, à travers la forêt. L’expédition était longue, très longue et très difficile. Chargée de deux enfants jeunes et une femme des plus fragiles, Jaime ne pouvait pas porter tout le monde. Ils s’enfoncèrent dans la forêt, évitant les autres personnes qui avaient quitté leur voiture, tout comme eux, Jaime se méfiant des autres depuis tout ce qu’ils avaient entendu à la radio et vu à travers la télévision de l’hôpital : de terribles rumeurs circulaient à propos d’hommes et de femmes revenant à la vie en créatures monstrueuses, dévoratrice d’autres humains.
Après avoir marché de longues heures, car il fallait s’arrêter toutes les dix minutes pour que Bonnie reprenne son souffle, ils avaient réussi à atteindre une petite cabane qui se trouvait là, comme par magie. Ce fut un coup de chance évidemment, pour cette petite famille affamée et assoiffée. Jaime laissa les enfants dans la cabane et posa Bonnie sur l’unique lit qui se trouvait dans la pièce. La pièce n’était pas bien chaleureuse, mais il y avait une cheminée, ils auraient chaud. Vivre à la dure pour la première fois était bien difficile, mais Jaime apprenait vite. il alla se charger en bois puis repartit chercher un peu de nourriture. Il trouva des champignons et des noix, ce qui pourrait faire l’affaire pour le repas. Ce n’était pas très fastueux, mais ils avaient encore deux bouteilles d’eau et des barres de céréales pour le lendemain.
« On peut pas retourner à la maison ? » Demanda James de sa voix aigu.
Il avait une voix triste, mais Jaime secoua la tête. Ce n’était pas possible et il fallait se contenter de ce qu’on pourrait trouver. Les rues de Seattle se remplissaient de choses, de fous, de monstres cannibales et ni Bonnie ni Jaime n’avaient souhaité y rester pour voir ce qu’il en retournait vraiment. Parmi toutes les choses peu nécessaires, Bonnie avait glissé un carnet dans son sac et avait gribouillé, en toussant toute la soirée. Puis, après avoir allumé le feu, il glissa Rory et James contre leur mère dans le lit. Il était trop étroit pour recevoir un autre adulte, aussi grand que Jaime. Puis, en pleine nuit, alors que Jaime faisait le guet, sa femme le regarda, les yeux grands ouverts. Des larmes coulaient de ses yeux et Jaime s’approcha d’elle, effrayée à l’idée que le moment arrivait.
« Mon amour… commença-t-elle… »
Mais elle n’eut pas le temps de terminer et dans un râle, expia son dernier souffle. Jaime ne put retenir son cri de désespoir faisant réveiller ses enfants. Rory, le plus âgé, comprenant un peu mieux la situation, serra dans ses bras sa mère. James, quant à lui, pleurait à chaude larme, ne comprenant pas pourquoi sa mère n’était pas en train de rire. Jaime entourait la triste troupe de ses longs bras quand la chose, dont ils avaient entendu parler, se mit en route. Jaime sentit les doigts de sa femme bouger et ses yeux, ses yeux si affreux, s’ouvrir à nouveau. James sauta de joie, sa mère était de retour !
« Eloignez-vous ! »
Jaime ordonna et s’éloigna avec James dans une main et Rory dans l’autre. Les yeux de sa femme… il la hanterait toujours, ce n’était plus sa femme. Vitreux, ils ne montraient plus aucune émotion. Son claquement de dent près de son bras quand il l’avait retiré raisonnerait toujours à son oreille. Elle était devenue comme ses monstres cannibales qu’ils avaient fuis. Il n’eut pas le temps de rassembler les affaires, prit son sac, celui de sa femme, les deux enfants dans ses bras et s’enfuit de ce lieu d’enfer. Par chance, rien ne les attendait dehors. La nuit était noire, effrayante. Jaime ne tint pas très longtemps ainsi fagoté et ils trouvèrent à s’abriter dans une sorte de renfoncement. Rory et James ne dormirent pas de suite, les larmes ne quittèrent pas leur yeux. Blotti contre leur père pour se tenir chaud, il les enveloppa dans un duvet qu’il avait eu la sagesse de mettre dans son sac. Pendant qu’ils dormaient, Jaime repensa à leur première expérience terrifiante avec les monstres. Dans quel monde avait-il été envoyé ? Faisant le moindre mouvement, Jaime fit l’inventaire de tout ce qu’il avait, il n’avait pas le droit de devenir faible, Rory et James n’avaient plus qu’eux, et aussi malheureux était-il, la preuve en était les larmes qui coulaient, il n’avait pas le droit d’abandonner ses enfants. Dans le sac de sa femme, il retrouva le carnet, dans lequel elle avait gribouillé d’une écriture malhabile une lettre adressée à son nom, l’écriture était rapide, hachée, mais néanmoins, lisibles.
Mon très cher mari,
Je me rappellerais jusqu’aux Enfers que ce monde nous promet de notre amour, de mon amour envers toi, qui m’aura donné deux magnifiques enfants et qui m’aura permis d’être la femme la plus comblée de l’existence.
Je regrette tellement d’être tombée malade. Je regrette d’avoir été un poids mort durant ces derniers temps, même si je sais que jamais tu ne me l’aurais dit. Tu m’aimes trop pour cela, tout comme je t’aime trop pour te sermonner pour quelque chose dont tu n’es pas responsable. Mais comme j’aimerais être présente avec toi et t’aider à traverser cette lourde existence que tu dois maintenant mener.
Je ne comprends pas tout ce qu’il se passe, je ne comprends pas dans quel monde on nous a envoyé, mais je sais que je vais bientôt mourir et je sais que tu dois être toujours présent pour Rory et pour James. Ne les abandonne pas comme j’ai été contraint de le faire. Reste auprès d’eux, sauve-les. Trouve leur un coin pour survivre, je t’en supplie. Sois un meilleur parent que je ne le suis pour eux.
Te rappelles-tu que je voulais m’appeler Ellen Watkins ? Te rappelles-tu comme je resplendissais quand finalement, je me suis appelée Bonnie Brewett ? B.B. Cela sonnait beaucoup mieux aux oreilles et j’ai signé mon premier livre de nouvelle avec ce magnifique nom que tu m’as donnée.
Je voudrais te remercier d’avoir été mon mari, un aussi bon mari que tu ne l’as été. Je voudrais que tu saches comme je suis fière d’avoir été durant ces quelques années ta femme et j’aurais tant aimé que de nombreuses autres années nous soient offertes. Je ne te demande pas de m’oublier, ni de passer à autre chose tout de suite. Sauve nos enfants. Je te laisse une liste de chose à faire. Quand tu les auras faites, tu pourras me laisser partir en paix.
Je t’attends dans un autre monde bien meilleur, mon amour.
Bonnie, ta femme qui t’aime et t’adore. Tu me manques déjà.
Je me rappellerais jusqu’aux Enfers que ce monde nous promet de notre amour, de mon amour envers toi, qui m’aura donné deux magnifiques enfants et qui m’aura permis d’être la femme la plus comblée de l’existence.
Je regrette tellement d’être tombée malade. Je regrette d’avoir été un poids mort durant ces derniers temps, même si je sais que jamais tu ne me l’aurais dit. Tu m’aimes trop pour cela, tout comme je t’aime trop pour te sermonner pour quelque chose dont tu n’es pas responsable. Mais comme j’aimerais être présente avec toi et t’aider à traverser cette lourde existence que tu dois maintenant mener.
Je ne comprends pas tout ce qu’il se passe, je ne comprends pas dans quel monde on nous a envoyé, mais je sais que je vais bientôt mourir et je sais que tu dois être toujours présent pour Rory et pour James. Ne les abandonne pas comme j’ai été contraint de le faire. Reste auprès d’eux, sauve-les. Trouve leur un coin pour survivre, je t’en supplie. Sois un meilleur parent que je ne le suis pour eux.
Te rappelles-tu que je voulais m’appeler Ellen Watkins ? Te rappelles-tu comme je resplendissais quand finalement, je me suis appelée Bonnie Brewett ? B.B. Cela sonnait beaucoup mieux aux oreilles et j’ai signé mon premier livre de nouvelle avec ce magnifique nom que tu m’as donnée.
Je voudrais te remercier d’avoir été mon mari, un aussi bon mari que tu ne l’as été. Je voudrais que tu saches comme je suis fière d’avoir été durant ces quelques années ta femme et j’aurais tant aimé que de nombreuses autres années nous soient offertes. Je ne te demande pas de m’oublier, ni de passer à autre chose tout de suite. Sauve nos enfants. Je te laisse une liste de chose à faire. Quand tu les auras faites, tu pourras me laisser partir en paix.
Je t’attends dans un autre monde bien meilleur, mon amour.
Bonnie, ta femme qui t’aime et t’adore. Tu me manques déjà.
Les larmes coulaient encore contre les jours de l’homme quand il tourna la page pour découvrir la fameuse liste.
LA LISTE
✓ Posséder une œuvre d’art
✓ Nager au pied d’une cascade
✓ Apprendre à jouer aux échecs
✓ Avoir une grande maison de campagne
✓ Être heureux
✓ Posséder une œuvre d’art
✓ Nager au pied d’une cascade
✓ Apprendre à jouer aux échecs
✓ Avoir une grande maison de campagne
✓ Être heureux
La liste continuait ainsi, parfois avec des choses incongrues, d’autres plus réalisables. La plus incongrue était « embrasser quelqu’un sous la pluie ». Sans sa Bonnie, jamais il ne pourrait le réaliser. Toutefois, malgré certaines consignes incongrues, la lettre et la liste lui permirent d’avoir un but. S’il vivait et non Bonnie, c’était pour qu’il mène à bien les souhaits de sa femme. Cela remettrait peut-être de la joie dans le cœur des enfants, un ultime souvenir de leur mère.
Le lendemain de cette effroyable aventure, ils furent réveillés par un râlement d’un monstre qui aurait bien voulu les grignoter un peu. Le premier mort… Jaime eut le bon réflexe de lui planter son couteau de cuisinier en tête. Le premier, mais pas le dernier. A partir de cet instant, il allait se révélait un survivant redoutable, prêt à tuer quiconque voudrait manger ses enfants. A chaque monstre qu’il tuait, il progressait davantage. Les mois passèrent, difficilement, très difficilement. Rory, malgré sa jeunesse, et sa taille, apprenait à se battre comme il pouvait. Il allait vers ses sept ans à présent, le temps filait. Il devenait plus responsable. Rory n’avait pas eu le choix de grandir aussi vite.
James était encore un peu trop jeune, à cinq ans, c’était un grand bébé. Il était difficile de survivre, mais il se donnait à fond pour maintenir leur sécurité. Ils vagabondaient, leur mission : chercher à manger, se nourrir, trouver un coin pour dormir. Avec tout ceci, ils n’avaient pas eu le temps de commencer la liste de souhait, préférant d’abord se sécuriser.
Rory, quant à lui, était assez insupportable. Il ne comprenait pas la faiblesse de son père, ni pourquoi son père n’avait pas sauvé sa mère. Mais malgré l’animosité du fils, les mois passaient, inexorablement. Sur les routes, dans des maisons, ils se cachaient, ils pillaient, survivaient comme ils le pouvaient en volant de la nourriture, de l’eau. C’était loin d’être facile, Jaime avait envie d’abandonner bien plus souvent que de raison. Dans ces cas-là, ils sortaient la lettre de sa femme et la relisait. Elle lui donnait courage, malgré la distance de la mort. Ce n’était jamais du grand luxe, mais la peur tenait chaud au ventre et la famille brisée continuait, aussi vaillamment qu’elle le pouvait.
Les distances étaient longues, mais Jaime essayait de faire en sorte que la petite famille reste le plus longtemps possible dans certains endroits, où ils pouvaient avoir relativement chaud, où ils pouvaient avoir un confort relatif, où ils ne mouraient pas de suite en tout cas. Il avait eu beaucoup de chance dans son malheur, ils n’avaient pas vraiment croisés de grosses hordes, le maximum qu’il avait dû croiser était cinq monstres. Il avait eu l'intelligence de rester loin de Seattle et loin de tout ce qui pouvait apparaitre comme une ville. Ils se contentaient des petits villages, des maisons isolées, restant parfois dans la forêt, parfois sur la route. Cela avait été bien difficile. Ils avaient failli tous mourir, mais ils étaient encore là, ils étaient encore debout.
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Josh Duhamel ♦ <bott>Jaime Brewett</bott>
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Re: Présentation de Jaime Brewett
Mar 18 Oct 2016 - 15:25
Il à l'air super cool ton double compte o/ Bon courage pour la validation ♥
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Re: Présentation de Jaime Brewett
Mar 18 Oct 2016 - 15:44
Rebienvenue Charlie \o
Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.
- Yulia Iojov
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