Journal d'Elena
Mer 21 Déc 2016 - 18:41
27 ans • grecque • directrice commerciale export • en couple avec Connor G. Shepard
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Re: Journal d'Elena
Mer 21 Déc 2016 - 19:10
MARS 2015 - ATHENES -
« Dernière danse »
« Dernière danse »
Le faisceau lumineux avait traversé les fins voilages translucides pour rencontrer l'épiderme lactescent d'un visage endormi. Comme gênée par une présence voyeuse, la jeune femme fut réveillée par ce premier rayon de soleil, et estima que son adorable compagnon de matelas avait suffisamment dormi également. Ses longs doigts se mirent à pianoter délicatement sur le torse nu de Valérian, jusqu'à ce que les ongles vernis s'enfoncent impitoyablement sur un corps un peu trop insolent au goût de cette manucure. L'effet désiré fut instantané, non pas que le geste fut d'une incroyable violence, mais il semblait que le brun ténébreux était sorti du sommeil depuis plus longtemps qu'elle ne le pensait.
« Tu n'avais qu'à demander si j'étais réveillé, tu sais... »
Elena arborait le même sourire espiègle, et s'évertuait à présent à effectuer des cercles invisibles autour du téton de son partenaire. Elle pensait que ce dernier était particulièrement fou pour continuer de donner suite à leurs rendez-vous nocturnes. Mais quelque part, même si elle refusait de lui confesser, ou pire d'en prendre conscience, elle aimait tout particulièrement sa présence. Une à deux fois par mois, parfois plus, parfois moins, Valérian rentrait à Athènes, et presque systématiquement depuis six mois, il choisissait de passer ses nuits avec Elena. Ils s'étaient rencontrés un soir de Septembre lors d'un séminaire sur la viticulture biodynamique, et après quelques coupes d'un mousseux d'une extrême finesse, chacun avait trouvé à l'autre un charme infini, au point de décider de rentrer ensemble. Depuis, ils ont gardé les mêmes rituels, et après une bouteille voir deux d'un excellent cru, ils finissent fatalement la nuit ensemble.
Le jeune homme était un homme d'affaires amoureux de la vie et de ses beautés, tout comme Elena. Jamais ils n'avaient évoqué la simple idée d'officialiser une hypothétique relation entre eux. On ne met pas de mots sur l'indicible. De toute façon, la jeune femme refusait de s'attacher à quelqu'un, elle souhaitait rester une âme libre, et sa solitude lui convenait amplement. Pourtant, elle devait reconnaître que c'était différent avec Valérian.
« Tu ronfles, tu sais ? »
Froncement de sourcils. Elle affichait désormais une moue songeuse.
« Tu manques cruellement d'élégance et d'éducation » conclut la jeune femme, sous des airs faussement accusateurs.
Valérian éclata de rire franchement, alors que la tête de sa maîtresse rebondissait au rythme infernal de ses spasmes thoraciques. Il se redressa alors de sorte à caler son dos contre la tête de lit.
« Tu ne m'aurais jamais invité dans ton lit si j'étais élégant. » argumenta-t-il avec amusement. Il l'obligea ensuite à le regarder. « Quant à mon éducation, je t'invite à t'en plaindre à ma mère. Elle a très mauvais caractère cependant, je te préviens ».
Le regard sombre de son amant avait crée un sillon frissonnant le long de son dos jusque dans sa nuque fine. Sans s'en apercevoir, elle le dévorait du regard. Cet homme était l'homme le plus fascinant qu'elle ait jamais rencontré. Grand, à la chevelure d'ébène digne de tout bon grec qui se respecte, la peau légèrement doré, et ces yeux... D'un vert profond, qui l'entraînaient toujours dans une longue contemplation. Au delà de ce physique qu'il avait hérité des dieux à coup sûr, il y avait cette nonchalance, cet orgueil, ces sarcasmes, cette intelligence et cette force qui se dégageaient de lui.
Sans prendre la peine de répondre -ça lui aurait fait bien trop plaisir- elle quitta le lit et s'installa au bord de sa fenêtre qui donnait sur l'étendue de saphir méditerranéen. Elle s'alluma une cigarette, et égara son regard sur l'horizon, au loin.
« Tu fumes, maintenant ? Tu m'as reproché mon addiction je ne saurais dire le nombre de fois, et voilà le résultat. Vous perdez en crédibilité mademoiselle Hortos. »
Au même instant, il s'était levé à son tour, aussi nu que l'était Elena, et l'imita en portant la clope à ses lèvres.
« Je suis fatiguée de ce que je fais, Valérian. J'ai le sentiment d'étouffer, et je ne veux pas crever dans quarante ans en me disant que je suis passée à côté de ma vie. » confia-t-elle. « Il y a un vide en moi, je ne sais pas ce dont j'ai envie, mais je sais que je ne peux pas rester ainsi. »
L'homme avait abandonné sa cigarette dans le cendrier, et semblait ébahi par ce qu'il venait d'entendre. Jamais Elena ne se confiait. Eventuellement après quelques verres de trop, elle se laissée aller à quelques confidences, mais jamais il n'avait vu quelqu'un d'aussi fermé. Il observait donc silencieusement son interlocutrice, et savourait ce moment religieusement, avec une pudeur et une admiration à la fois, propres aux chanceux qui assistent à un miracle une fois dans leur vie.
« Peut-être que je vais regretter, mais je crois que je vais écouter mon instinct ».
« Et, que te conseille-t-il ? »
« Partir. Voyager. Traverser les continents à la recherche du bonheur, tout simplement. »
Les rêveries de la jeune femme étaient parvenues à occulter l'homme qui se trouvait à côté d'elle, et elle ne remarqua pas immédiatement la tension que ses mots avaient provoqué.
« Et seule, encore une fois... Tu ne te dis pas que c'est peut-être ça le problème ? Tu t'enfermes dans ta carapace, et tu refuses de te laisser aller. Ta quête du bonheur n'en est pas une. Tu mens, et pire que tout tu te mens à toi même. Tu prends la fuite. Et je vais te dire pourquoi. Parce que tu as peur de ce qu'il se passe entre nous, tu as peur de m'ouvrir ton cœur, et au lieu de prendre ton courage à deux mains, tu fuis. Je ne pensais pas si lâche Elena... »
Les paroles violentes de Valérian avait tiré la jeune femme de son observation, et celle-ci avait finalement planté son regard stupéfait dans celui de son amant. Elle eut du mal à encaisser la brutalité de ses mots, et sentit qu'elle l'avait blessé. Elle fut quelque peu gênée de lui avoir fait du mal, alors qu'elle ne l'avait jamais souhaité.
« Va-t-en si tu penses que c'est le mieux. Mais j'espère qu'un jour, tu te rendras compte que ce n'est pas le bonheur que tu recherches. Tu le fuis en permanence. Ta solitude te rend tellement névrosée que tu en deviens ton propre ennemi »
Cette conclusion amère fit naître une boule douloureuse dans le creux de sa poitrine, et elle ne réussit pas à émettre un son, elle ne parvint pas à le retenir lorsqu'il se rhabilla et claqua la porte, emportant avec lui leurs parfaits instants passés ensemble. Sa gorge s'était nouée, et les mots résonnaient toujours lourdement dans sa tête.
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Re: Journal d'Elena
Mer 15 Fév 2017 - 18:20
JANVIER 2015 - ATHENES
"Tes yeux où rien ne se révèle
De doux ni d'amer,
Sont deux bijoux froids où se mêlent
L’or avec le fer"
"Tes yeux où rien ne se révèle
De doux ni d'amer,
Sont deux bijoux froids où se mêlent
L’or avec le fer"
Le Serpent qui danse, Charles Baudelaire
Les grondements célestes accompagnaient les éclats striant la masse noire de nuages, gonflée par l'eau glacée qui n'attendait plus qu'à tomber sur leur minuscule existence. Les yeux rivés sur le spectacle divin qui s'offrait à elle, l'enfant de Grèce, imparfaite représentante aux cheveux beaucoup trop clairs, souriait sans s'en rendre compte. La colère de Zeus dans toute sa grandeur lui rappelait comme elle était petite dans ce monde. Sa vie n'en était qu'une parmi d'autres, beaucoup d'autres. Mais ça elle n'en comprendrait la dimension que plus tard...
Un ultime rugissement rocailleux avant la libération. La jouissance s'était matérialisée en des milliards de gouttes froides qui s'abattaient à l'extérieur, quelques unes portées par les bourrasques s'écrasant contre la fenêtre vitrée par laquelle Elena observait, silencieuse. Elle aimait le crépitement de la pluie sur les pavés, sur l'ossature de son habitation.
« Tu viens ? » s'enquit une voix délicieusement chaude «Ou tu préfères qu'on passe notre nuit à regarder la pluie ? » suggéra-t-il sans vraiment songer que c'était une alternative envisageable. Pourtant, la jeune femme aurait réellement pu se satisfaire d'un tel spectacle, mais ce n'était socialement pas correct vis à vis de son invité semblait-il.
Détournant presque avec regret son attention de l'averse qui suivait son cours à l'extérieur, elle rejoignit son parfait amant sur la couverture qui tapissait grossièrement le sol près d'un feu incroyablement vigoureux. Bras tendu vers elle, l'invitation était parfaitement explicite et la grecque ne déclina pas en s'emparant avec précaution du verre de vin préalablement servi. Du rouge, comme elle le préférait. Un rouge aux tanins parfaitement enrobés, puissant et chaud, issu des cépages les plus ancestraux qu'avaient pu fournir les terres provençales de France. Du moins, elle le croyait.
Un tintement de verre symbolique, et le précieux breuvage fut porté aux lèvres roses de la méditerranéenne. Il n'y eut qu'un simple contact entre la pulpe de sa bouche et le verre, le temps que les arômes viennent troubler son odorat pourtant agile à ce jeu là. Perplexe. Un froncement de sourcils pour exprimer son étonnement, qui amusa Valérian instantanément. « Qu'est ce qui te trouble, ma très chère Elena ? » Il le savait. Il s'amusait avec la patience qui lui filait rapidement entre les doigts. Il tirait un peu plus dessus, la titillait. C'était son grand amusement à lui. « Tu n'as pas ouvert le Château La Nerthe. » répliqua-t-elle, tout en cherchant inlassablement cet arôme qu'elle pouvait presque palper. Elle le connaissait assurément. Elle l'avait déjà senti. «Du chocolat. Le vin que nous avions dégusté pendant notre escapade en terre occitane ? » tenta-t-elle avec tout de même la quasi certitude de son jugement. « A en juger par la déception sur ton visage, je suppose que j'ai gagné. » annonça-t-elle fièrement.
Un large sourire aux lèvres, et cette fois elle goûta au voluptueux nectar, avant d'ajouter «Tu ne peux pas m'avoir. Ton acharnement est adorable à voir tu sais, mais tu perds ton temps mon beau Valérian ». Moquerie. Orgueil. Des piques et du vin rouge. Un résumé presque parfait de leur relation. Le grec répondit par un sourire silencieux à sa belle. Il l'aimait bien sûr, mais elle était trop insensible à cette étrangeté qu'était l'amour pour s'en rendre compte. Elle n'avait pas remarqué l'éclat dans son regard sombre lorsqu'il l'observait durant de longues minutes. Peut-être que si elle avait connu ce sentiment, appris son importance, aurait-elle pu l'aimer en retour. Sans doute oui. Elle l'aurait aimé passionnément, cet arrogant et fier homme d'affaires à la beauté sombre. Mais elle n'avait jamais ouvert son cœur à de tels émois.
Et l'homme au cynisme imparable, à la puissance naturelle était réduit à la frustration d'aimer une princesse de glace. Pourtant à chaque caresse, à chaque baiser, chaque union charnelle, il entretenait chaque fois plus encore l'espoir qu'elle vive pleinement pour lui un jour. Mais ce ne serait pas pour ce soir... Ni pour les prochains d'ailleurs, mais ça, Valérian ne le savait pas encore. Sa main épousa la délicatesse d'une nuque offerte à sa volonté, tandis qu'il s'avançait pour embrasser les lèvres d'Elena. La grecque s'abandonna ainsi au désir de l'homme qui l'aimait. Cruelle et sadique, telle était la vie. Elle le serait toujours.
Un ultime rugissement rocailleux avant la libération. La jouissance s'était matérialisée en des milliards de gouttes froides qui s'abattaient à l'extérieur, quelques unes portées par les bourrasques s'écrasant contre la fenêtre vitrée par laquelle Elena observait, silencieuse. Elle aimait le crépitement de la pluie sur les pavés, sur l'ossature de son habitation.
« Tu viens ? » s'enquit une voix délicieusement chaude «Ou tu préfères qu'on passe notre nuit à regarder la pluie ? » suggéra-t-il sans vraiment songer que c'était une alternative envisageable. Pourtant, la jeune femme aurait réellement pu se satisfaire d'un tel spectacle, mais ce n'était socialement pas correct vis à vis de son invité semblait-il.
Détournant presque avec regret son attention de l'averse qui suivait son cours à l'extérieur, elle rejoignit son parfait amant sur la couverture qui tapissait grossièrement le sol près d'un feu incroyablement vigoureux. Bras tendu vers elle, l'invitation était parfaitement explicite et la grecque ne déclina pas en s'emparant avec précaution du verre de vin préalablement servi. Du rouge, comme elle le préférait. Un rouge aux tanins parfaitement enrobés, puissant et chaud, issu des cépages les plus ancestraux qu'avaient pu fournir les terres provençales de France. Du moins, elle le croyait.
Un tintement de verre symbolique, et le précieux breuvage fut porté aux lèvres roses de la méditerranéenne. Il n'y eut qu'un simple contact entre la pulpe de sa bouche et le verre, le temps que les arômes viennent troubler son odorat pourtant agile à ce jeu là. Perplexe. Un froncement de sourcils pour exprimer son étonnement, qui amusa Valérian instantanément. « Qu'est ce qui te trouble, ma très chère Elena ? » Il le savait. Il s'amusait avec la patience qui lui filait rapidement entre les doigts. Il tirait un peu plus dessus, la titillait. C'était son grand amusement à lui. « Tu n'as pas ouvert le Château La Nerthe. » répliqua-t-elle, tout en cherchant inlassablement cet arôme qu'elle pouvait presque palper. Elle le connaissait assurément. Elle l'avait déjà senti. «Du chocolat. Le vin que nous avions dégusté pendant notre escapade en terre occitane ? » tenta-t-elle avec tout de même la quasi certitude de son jugement. « A en juger par la déception sur ton visage, je suppose que j'ai gagné. » annonça-t-elle fièrement.
Un large sourire aux lèvres, et cette fois elle goûta au voluptueux nectar, avant d'ajouter «Tu ne peux pas m'avoir. Ton acharnement est adorable à voir tu sais, mais tu perds ton temps mon beau Valérian ». Moquerie. Orgueil. Des piques et du vin rouge. Un résumé presque parfait de leur relation. Le grec répondit par un sourire silencieux à sa belle. Il l'aimait bien sûr, mais elle était trop insensible à cette étrangeté qu'était l'amour pour s'en rendre compte. Elle n'avait pas remarqué l'éclat dans son regard sombre lorsqu'il l'observait durant de longues minutes. Peut-être que si elle avait connu ce sentiment, appris son importance, aurait-elle pu l'aimer en retour. Sans doute oui. Elle l'aurait aimé passionnément, cet arrogant et fier homme d'affaires à la beauté sombre. Mais elle n'avait jamais ouvert son cœur à de tels émois.
Et l'homme au cynisme imparable, à la puissance naturelle était réduit à la frustration d'aimer une princesse de glace. Pourtant à chaque caresse, à chaque baiser, chaque union charnelle, il entretenait chaque fois plus encore l'espoir qu'elle vive pleinement pour lui un jour. Mais ce ne serait pas pour ce soir... Ni pour les prochains d'ailleurs, mais ça, Valérian ne le savait pas encore. Sa main épousa la délicatesse d'une nuque offerte à sa volonté, tandis qu'il s'avançait pour embrasser les lèvres d'Elena. La grecque s'abandonna ainsi au désir de l'homme qui l'aimait. Cruelle et sadique, telle était la vie. Elle le serait toujours.
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