Bah écoute, je suis comme je suis, ça te vas ? Non ? Tu m'emmerdes. Je suis pas du genre à me laisser marcher dessus. Le boss c'est moi, c'était comme ça à Atlanta, c'était comme ça dans mon groupe, et ça à intérêt d'être comme ça avec les gens que je croise. Arrogant à mort, j'ai plus de thune que la plupart d'entre vous, j'avais tout ce que je voulais, donc faut peut être commencer par là, j'ai mieux réussi dans la vie que vous tous, donc me cassez pas les couilles. Je me sens supérieur à beaucoup d'entre vous et vous le saurez très vite. L'arrogance va bien sûr avec mon côté tête brûlée très prononcé. Pourquoi j'attendrais que tu dégaines ton arme pour sortir la mienne ? Je te met en joue avant toute discussion, tu fais un mouvement qui me plais pas, tu perds une articulation. Tu joues au con, j'ai pas besoin de forcer pour être meilleur que toi. C'est sûr que s'approcher de moi et gagner ma confiance, c'est pas la chose la plus simple, j'étais habité à avoir mes potes, mon groupe, personne d'autre. Mais ils te le diraient si ils étaient encore là, et je suis sûr qu'ils sont encore là à Atlanta. Une fois que tu chopes ma confiance, t'es tranquille pour un moment à moins de me faire une crasse. Soit t'es mon pote, soit tu m'es utile, soit tu sers à rien et autant t'abattre... Enfin si tu mérites une cartouche. Si par contre, tu me fais une crasse comme j'ai dit, ne fait pas semblant, tues moi, sinon je te retrouverais mon vieux, et je serais pas aussi cool que toi, ça non, tu peux me faire confiance la dessus.
Je suis un mec de parole, là aussi t'as pas besoin de douter, je fais ce que je dis. Et même si je te porte pas dans mon cœur, t'as moyen de choper mon respect si t'es un vrai. A toi de voir ce que tu veux. Maintenant casse toi.

Putain mais je t'ai dit de  foutre le camp avec tes questions de merde ! Tu sais pas utiliser internet ?! On t'as jamais apprit ce que c'était que Google dans ton école de journalisme de merde ?! Tu prends ton petit clavier, tu tapes mon nom sur google regarde, on va essayé ensemble. Trey Cassidy, jusqu'à là j'ai bon, hein ?! Oh, Wikipédia, merde alors. Trey Cassidy, né le 25 septembre 1985 , bélier donc, tu l'auras deviné, génie que tu es. Faux, septembre c'est pas les béliers, gogole. Blablabla, là, taille 5''8'. Hein ? Tu veux pas que je te le convertisse en centimètres non plus ?! On est en Amérique ici, j'en ai rien à branler de ton système métrique européen. Poids, c'est pas indiqué, parce que ça varie tu vois, je vais pas foutre Wikipédia à jour à chaque fois que je monte sur la balance, si ?! T'auras qu'à marqué 80 kilogrammes. Tu vois, là je te le donne en kilos, parce que je vois que t'es paumé. Pour ce qui est vestimentaire, tu dois  bien le voir de tes propres yeux, tu vois bien que mon costard coûte un mois de ton salaire, minimum, tu le vois ça hein ? En temps normal j'ai pas de costards, là c'est pour l'occasion, c'est plutôt le style gangsta tu vois, le truc pratique, mais bien sappé quand même. Chacun ses gouts tu vois, moi j'te demande pas les tiens. Tu sais, j'me dis que dans n'importe quelle circonstance, il faut être bien habillé. Imagine, l'apocalypse, guerre nucléaires, trucs de fou où tout le monde crève, sauf une poignée, imagine, un film, tu peux le faire ? Toi t'es là, en train de survive comme tu peux, avec des vêtements pouilleux, déchirés, tu pues... Si tu croises quelqu'un d'autre, comme toi, tu vas te dire que le mec en face de toi c'est un pouilleux, qu'il veut te voler ce que t'as pour survivre parce que tu ferais pareil. Et bam, vous vous entre tuez comme deux cons. Alors que si tu tombes sur moi, le mec propre, habillé classe comme maintenant, tu  vas te dire que merde, ce mec est bizarre, pourquoi il est comme ça alors que moi je suis un clodo, ce mec sait des trucs, il est puissant. Et là, tu vas me demander de l'aide, ou chercher à t'allier. Et dans ce cas, soit je remarque dans tes yeux que t'as un peu de lumière et on peut arriver à faire quelque chose de toi, ou alors paf, j'te tire une balle dans l'oeil. Toujours stylé, toujours. Quoi qu'il arrive.

Mon histoire avant le début de tout ce merdier ? Tu débarques d'où toi ? Groenland ? Cambodge ? Merde mec, j'suis sûr que même là bas t'as des gens qui me connaissent, alors fais un effort ! Vas sur Wikipédia, tu tapes Trey Cassidy, tu tomberas sur le bout de ma vie qui t'intéresses... Mais ok, c'est honnête, on a plus internet alors tu peux pas le faire. Ouvres grand tes oreilles mon vieux, je le répéterais pas vingt fois.
Je suis né dans ma bonne ville d'Atlanta, dans une des banlieues, pas la plus défavorisée, mais pas la meilleure non plus. J'ai été à l'école ouais mais j'ai arrêté très tôt, vers quatorze ans, dès que j'ai eu l'âge pour que l'école ne soit plus obligatoire en fait. Quelques boulots de merde par ci par là, j'ai tapé un petit temps chez mon oncle dans son entreprise de nettoyage, puis je suis passé « du mauvais côté » de la loi. J'ai fait tout un tas de connerie, dont je suis plus ou moins fier. On va du simple graffiti sur les murs ou vol à l'étalage au trafic de drogue. Le plus gros coup... Je crois que c'est le braquage d'une bijouterie quand on avait la vingtaine. J'en suis plutôt fier de celui-ci. Alors oui, bien sûr, je me suis fais pincer pour plusieurs trucs, j'ai fait de la taule comme tout bon rappeur. Et à chaque fois, j'en profitais pour écrire un nouvel album et je revenais au top du billboard, ma place. À cette époque, je devais tourner avec quatre putain de grosses baraques, Los Angeles, Atlanta, Chicago et Miami, une petite villa posé sur la côte, face à la mer sur l’île des Canaries. Tranquillement quoi. Je devais avoir au moins trois pures bagnoles dans chaque garages... Jet privé, alcool à flow... Laisse tomber la belle vie, le paradis. Je faisais ce que je voulais mon gars ! J'étais connu partout où j'allais, mes albums, mes t-shirt, tout se vendaient niquel. J'avais juste à signer des autographes et continuer de faire du bon son...
Imagines toi faire le tour du pays, faire des voyages partout dans le monde avec ton avion privé et tes potes. Tu peux le dire, je vivais en plein rêve américain, le truc qu'on te vend à la télé dans les séries. Les clips MTV ? C'était ma vie mon vieux. Ma vie, mon jeu, mes règles. J'étais le roi du Sud en ce qui concernait le rap, je le suis encore en fait. Le roi est encore en vie, longue vie au roi !

Tu sais qui je suis, tu sais comment ça fonctionne. J'étais habitué au grand luxe, les belles bagnoles, des filles à foison. Le quotidien de base d'un mec qui en a plein les fouilles et qui est connu internationalement. J'étais en tournée au moment du délire. Je peux t'assurer d'une chose, c'est qu'un concert comme celui-là, il te marque à vie. Quand t'es en train de rapper, de te lâcher sur scène et de kiffer le moment avec ton public, tu vois rien de ce qu'il se passe. Parce qu'il faut le savoir, sur scène, tu vois pas vraiment les gens devant toi avec les lumières. Peut être que si j'avais pas eu les lumières dans la gueule, j'aurais vu les gens tomber les uns après les autres. Là je m'en suis aperçu quand le son dans les enceintes se coupa. Les cris de peur des gens passèrent par dessus ma voix. Mes doigts lâchèrent l'emprise qu'ils avaient sur le micro et il tomba au sol. Le gros boom que fit le choc du micro au sol me fit percuter, les gens étaient en train de se marcher dessus, juste sous mes yeux...
Pour le coup, je dois admettre que j'étais dépassé par les événements, en temps normal, j'aurais cherché autour de moi des caméras cachées, j'étais habitué aux trucs un peu chelou tu vois, mais là... L'odeur, les cris, la panique, tout semblait bien réel. Quand l'un d'eux essaya de monter sur la scène et qu'il avait la moitié de la gorge arraché, je savais que ce n'était pas un sketch.  Un de mes gardes du corps vint alors en courant sur scène et m'emmena plus loin. La route jusqu'à ma baraque sembla durer une éternité, les gens se jetaient sur le capot, contre les vitres. La limousine était dégueulasse, mais c'était pas l'arche de Noé putain. Mon chauffeur avait beau rouler sur les connards qui se jetaient sous les roues, y'en avait toujours, un délire, une tempête de merde quoi. Tout le monde courait, certains après d'autres, je restais dans ma limo et remontais les panneaux pour ne pas voir ce qu'il se passait à l'extérieur. Non merci.
À partir de là, je suis resté dans mon loft de luxe, à l’hôtel sur la côte le temps que les choses se calment.  Je pensais, on pensait que les autorités compétentes allaient réglé la situation, que c'était une vilaine maladie et qu'ils allaient vite fait commercialiser un vaccin, mais que dalle. La merde qui jonchait les rues s'accumula de jours en jours, les cadavres marchaient librement dans les rues. Clairement, notre pays ne nous appartenait plus. Puis les vivres de la maison se mirent bien évidemment à diminuer. Du coup, c'est là qu'il a fallu commencer à sortir, à parcourir les rues comme des commandos dans un film de guerre. J'vais pas te mentir, j'ai zigouillé du morbac plus de fois que je peux le compter... Le problème, s'était pas vraiment les zombies en fait, eux ils sont assez cons et facilement tuable, suffit de pas se laisser déborder.
Non le vrai problèmes, c'était les gens vivant. J'en ai croisé un bon paquet depuis le début, certains ont comprit par la manière douce qu'ils ne pouvaient pas s'installer dans mon appartement, certains n'ont même pas eu le temps de comprendre que j'étais là. Et d'autres, un peu plus cons ou bornés ont du apprendre la vie par la manière forte. Donc si la question c'est, « as-tu déjà tuer un homme », la réponse sera bien entendu oui. Je ne m'en cache pas et je n'en ai pas honte, de toute façon, la réponse était déjà oui avant tout ça... Les mecs avaient moi se sont fait prendre en embuscade par une bande de nazis de merde et sont jamais revenus de leur expé, je suis resté quelques semaines seul avec ma sœur, mais il fallait aller de plus en plus loin pour trouver quelque chose et c'était plus faisable, alors on s'est barrés. On a vu de l'activité du côté de l'école Garfield, dans le genre militaire armés et tout, alors on a décidé de s'y installer. C'était galère avec les soldats et j'ai pas trop aimé ça, alors quand les habitants ont décidé de se soulever contre eux, j'ai pas hésité un instant. J'en suis même venu à frapper un mec jusqu'à la mort, parce qu'il avait touché à ma sœur... Ma main s'en rappel encore et ça m'a changé... En bien ou en mal j'en sais rien, mais c'est plus la même chose. J'étais pas présent pendant l'attaque des singes, mais putain j'aurais rigolé je pense... Se faire piquer son sandwich par un babouin, ça devait être un sacré merdier ! Mais faut bien que quelqu'un récupère des ressources hein...

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