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April Hamilton
Lun 6 Fév 2017 - 23:16
47 ≡ Américaine ≡ Chargée de communication ≡ Emerald Freedom
i've got a war in my mind
La vie est trop dure pour aider toutes les âmes en peine. Plus jeune elle l’aurait fait, bien plus jeune, quand elle était encore naïve. Elle a perdu sa famille, les trois amours de sa vie. Elle était brisée et ne doit son salut qu’à Rowen. Il était là, il est devenu son propre fils. Jamais rien ne le touchera, elle en a fait le serment, elle survivra pour lui, est prête à tout pour ce garçon. Les autres n’ont qu’à se trouver leur propre famille.
Elle vit avec les autres, mais pas au milieu d’eux. Elle porte sa peine en secret, refuse de la livrer à des inconnus qui ne comprendrait pas l’importance de ce qu’elle avait, combien elle chérissait les siens plus que tout au monde, ni pourquoi.
Elle veut tout contrôler, parfois trop, parfois on la trouve étouffante et on plaint ce pauvre gamin. Ils ne comprennent pas, ne comprendront jamais. April est ce qu’elle est, elle en est fière. Elle s’est construite avec peu d’aide, est sa propre femme, son propre homme, son propre tout. Rowen la connait, la comprend, ne s’en plaind pas. C’est tout ce qui lui importe.
Dans le camp elle travaille beaucoup, est toujours à son poste, reprend les autres sur des affaires qui ne la concernent pas. C’est sa façon de ne pas penser. Elle épuise toute son énergie, tous les jours entre leur survie et son fils adoptif. Organisée depuis l’enfance, elle l’est restée une fois adulte, d’autant plus dans ces conditions. Elle se penche sur chaque détail, parfois un peu trop prudente, refuse quoique ce soit qui pourrait comporter le moindre défaut à ses yeux. Elle sait ce qu’elle veut, et mieux encore, ce qu’elle ne veut pas.
Le teint pâle, les cheveux blonds et les yeux bleus, April était le genre de femme qui présentait bien à la belle époque. Assez prude, elle l’est resté, n’abordant un décolleté qu’en privé, avec Rowen seulement. Elle est fine pour une femme mûre, principalement parce qu’elle a toujours mangé assez peu. Au moindre stress elle n’a plus faim.
Parfois on lui dit qu’elle ne fait pas son âge, c’est là généralement qu’on se rend mieux compte de son regard perçant. Parfois on lui dit qu’elle serait plus joli les cheveux détachés, alors elle les attache plus serrés encore. April n’est pas une femme qui aime plaire, elle est mariée dans son cœur et dans son âme, garde son alliance au doigt et son nom d’épouse.
Quand elle était petite, ses cheveux bouclaient, maintenant qu’elle dépasse de peu le mètre 70, elle se ronge les ongles. C’est une manie dès qu’on l’agace. Elle porte des chemises principalement, le couteau de son mari à la ceinture et des bottes qui ont déjà vu du paysage. Elle aime surtout ce qui est pratique, simple et de bon gout autant que possible.
→ Katanas et autres sabres en tout genre.
→ Arcs, arcs à poulies, arbalètes.
the last of us
Ma vie a commencé de la plus simple des façons, dans un entourage aimant, très respectueux de son prochain. Mes parents étaient des gens bons, ma mère n’a jamais crié, mon père jamais pleuré. Nous avions une maison agréable, avec un jardin herbeux, en bordure de Sammamish. Nous n’avons jamais eu d’animal de compagnie, mais souvent des amis qui venaient déjeuner. J’ai grandi avec les témoins de Jéhovah, les personnes douées de la plus grande bienveillance qui soit.
J’ai été dans une école publique, me suis rapidement rendu compte de ma différence de croyance face à mes camarades. Je n’allais pas à l’école certains jours, pour la fête des pères, mères, grands-pères, grands-mères et toutes ces célébrations dont je ne comprenais pas le fondement. Si l’on devait chérir sa famille, il n’y avait pas besoin d’y dédier une seule journée, mais toute une année. L’argent semblait être le centre de ces fêtes, alors je n’y participais tout simplement pas, je n’avais rien à voir avec ça.
Les autres enfants étaient souvent curieux, parfois se moquaient, ces derniers, je les ignorais. J’aurais sans doute dû les amener dans le droit chemin comme le souhaitaient les écrits, mais je préférais simplement les laisser là où ils étaient. Inutile de se quereller quand leurs parents refusaient eux-mêmes de lire la Vérité. On ne pouvait pas leur reprocher leur mauvaise éducation.
Je n’ai pas connu beaucoup de livres, films ou jeux qu’adoraient mes pairs, mais j’ai connu la congrégation, l’histoire de notre genèse à tous. Quatre rendez-vous par semaine ont rythmé mon enfance et adolescence. On nous y enseignait les préceptes de notre foi, nous discutions entre enfants de témoins, la vie était calme en ce temps-là, douce aussi.
Mes parents m’ont choisi un collège privé, l’Eastside Catholic School, où je me plaisais beaucoup. Nous prions ensemble, nous avions un enseignement de qualité et le club Circle of friends veillait à l’intégration de chacun. Nous étions plusieurs témoins dans l’école mais partagions des amis catholiques aussi. Je voulais travailler dans l’humanitaire à cette époque, peut-être devenir médecin sans frontière. C’était une part importante de notre cursus que de nous sensibiliser aux moins favorisés, et dans cette voie, mes parents m’ont aussi encouragé.
A 16 ans, j’ai voulu me faire baptiser. Les enfants de Jéhovah n’y sont pas forcés, il faut attendre une certaine maturité pour en faire la demande, et je le voulais. Cette vie me convenait, j’aimais nos réunions, notre communauté bienveillante et la simplicité de nos vies. Je voulais à mon tour devenir témoin, pouvoir parler de ma foi comme un choix délibéré et mien.
Quand je suis entrée au lycée, toujours à l’Eastside Catholic School, Tom est celui qui m’a demandé de joindre le Circle of friends. Il n’y avait pas de témoin dans le club, aussi, ils ont eu l’air d’apprécier ma présence. En raison de notre foi, certaines activités nous étaient interdites, je pouvais, de l’intérieur, orienter au mieux les projets. J’ai accepté pour faire plaisir à un ami et finalement, y ai découvert ma vocation. J’étais porte-parole du groupe, chargée d’aller chercher les élèves que nous repérions comme isolés, de leur parler, les inviter, les faire interagir avec les autres et participer aux activités. J’adorais ce rôle, vraiment.
J’étais devenue une tête blonde connue au lycée, et du collège aussi, à force de travailler pour le club. Tom en a repris la présidence et nous formions une bonne équipe. Nous restions parfois un peu tard le soir pour tout organiser, surtout Tom et moi, nous voulions nous investir autant que possible, faire au mieux. Avant que nous nous en rendions vraiment compte nous-même, nous avions commencé à flirter.
Nous avions beaucoup d’affinités, venions de familles très respectées dans leurs milieux respectifs. Il était grand, brun, parlait un peu français et un soir, bien après une réunion, nous nous sommes embrassé. Le lendemain nous parlions déjà de notre avenir, trois semaines plus tard, nous savions que nous voulions nous marier, avoir des enfants, une grande maison. Tout semblait si simple, si évident, nous étions en accord sur tout quasiment, même la race de notre futur chien.
Quelques mois plus tard nous étions chez lui pour une réunion exceptionnelle. J’aidais à ranger, nos collègues étaient partis, ses parents ont fini par déserter aussi. J’aurais dû en faire de même mais je suis restée. Je voulais être avec lui, en toute intimité, nous l’avons été, trop, beaucoup trop. Il était doux et rassurant, nous devions nous fiancer l’été prochain de toutes façons, je l’ai écouté et arrêté de réfléchir, et quand je me suis rendu compte de ma bêtise, il était trop tard. Nous l’avions fait. Il n’y avait plus de marche arrière possible, personne ne pouvait le savoir.
J’étais tellement nerveuse à l’idée de rentrer qu’il a dû me faire une tisane. Je pensais que tout le monde allait le lire sur ma face juste en me voyant et finalement, personne n’a rien remarqué. Notre idylle continuait en toute discrétion, nous ne l’avons pas refait, j’étais trop honteuse d’avoir déjà cédé.
J’ai reçu une convocation des anciens. Arrivée au royaume, sans vraiment savoir ce qui m’attendait, j’ai été horrifiée. Cindy, une autre témoin, nous avait vu nous embrasser un soir. Juste un baiser mais un délit de fornication, je devais partir. Je n’avais même imaginé quitter les témoins, même pour un an, c’est ce qu’ils me proposaient. Patiemment, ils m’ont donné un an hors de la communauté, si à la fin de cette année je souhaitais toujours me repentir, ils m’accepteraient de nouveau.
Du jour au lendemain, plus aucun témoin ne m’adressait la parole, ils n’en avaient même plus le droit. Seuls mes parents pouvaient encore prendre contact avec moi, et à chaque fois, ils semblaient si peinés. J’avais choisi la voie du pêché, ce n’était pourtant pas ainsi que j’avais été éduquée.
J’ai dû me résoudre à aller vivre chez Tom, plutôt sa famille. Sa mère a été très compréhensive, sa petite sœur me regardait d’un mauvais œil et son père, j’étais trop gênée pour lui demander ce qu’il en pensait.
Je suis entrée dans mon année de Senior totalement perdue. J’avais eu quelques mois pour m’installer, parlait régulièrement à mes parents au téléphone, mais rien n’était plus comme avant. J’étais stressée, j’avais peur pour mon futur et tout le lycée était au courant. Je n’avais que Tom pour me consoler et ce qui nous pendait au nez arriva.
Quatre mois avant mon diplôme, je tombais enceinte. Je n’ai pas pu aller en cours pendant les deux jours suivant la nouvelle. J’étais détruite, Tom était choqué, j’ai été forcée de l’annoncer à sa mère, elle a été d’un grand soutien pendant ces quelques mois plus que difficiles.
Je ne pouvais pas empêcher les gens de remarquer mon état, arrivée à la fin de l’année, les témoins avaient compris. J’étais bouleversée, je ne savais plus comment me sortir de cette situation cauchemardesque. Je ne pouvais plus réintégrer les témoins, pas après cette faute de plus pendant ce moment si décisif, je savais que ma mère devait être effondrée, j’étais toute sa vie et je n’avais aucune idée de comment poursuivre mes études. Je ne pouvais pas vivre chez les parents de Tom éternellement, leur imposer un enfant, vivre à leurs crochets. Peu après mon diplôme, quand le stress aurait dû retomber, il ne faisait qu’augmenter. J’avais postulé à quelques universités, eu peu de réponses positives, mon anxiété mettait en danger le bébé, si bien qu’au lieu de faire ma rentrée scolaire, je devais rester alitée.
L’accouchement a été une libération. Quand pour la première fois je tenais enfin mon fils dans mes bras, tout semblait mieux aller. Ma chair et mon sang, je n’avais que dix-huit ans, j’étais maman, et toutes ces épreuves, tous mes doutes s’envolaient. Ce petit bout de chou, c’était le mien, il valait bien plus que tous les malheurs que j’avais enduré.
J’allais mieux et mon couple battait de l’aile. Si futur papa était très préoccupé de mon état de santé, papa n’était pas prêt. Tom devenait distant, quand il était question de concevoir son fils pourtant, il avait été plus que présent. C’est sa mère qui a été plus que présente auprès de moi. Sans elle, Dieu sait ce qui nous serait arrivé à Bruce et moi. Cette femme était un ange, elle s’est occupée de nous comme si elle avait été ma mère, m’a aidé à aller à l’université, baby-sittait son petit-fils et était un soutien morale essentiel.
J’ai réussi à poursuivre mes études à peu près normalement. Tom et moi nous sommes séparés deux mois après ma rentrée, je ne pense pas avoir perdu grand-chose. J’étais une maman seule, étudiante, mais j’avais une grand-mère très présente. J’avais Bruce, il me donnait la force de tant de choses. Il était toute ma vie, et la chair de ma chair.
J’ai atterri, après mon diplôme, dans ces immeubles tous identiques qu’on croise sans même y faire attention. J’avais un tailleur, un chignon, quatre stylos noirs et une mallette en cuir, autant dire tout l’attirail du corporate. Mon job, pour résumer, c’était de faire en sorte que tout roule dans l’entreprise, que la communication passe bien entre les secteurs et à travers toute la hiérarchie. Pour ça, je remplissais à longueur de journée des blocs-notes de griefs. Ce n’était finalement pas le boulot dont je rêvais, mais il me permettait de subvenir aux besoins de mon fils, alors ça allait.
J’ai rencontré mon homme par hasard, il y a dix-huit ans de ça. Je m’installais à Seattle et c’était un de mes déménageurs. J’avais vingt-sept ans et il a semblé surpris de me voir seule avec mon gamin de presque dix ans. Comme je n’ai jamais aimé m’éparpiller, à chaque meuble j’appelais la même entreprise, nous nous sommes vu quelques fois comme ça, et une d’elle, il m’a invité au restaurant. Je lui ai répondu que je ne laisserais pas mon fils à une inconnue même pour une nuit, il m’a dit qu’il l’invitait aussi.
Trois ans étaient passés quand nous nous sommes fiancés. Bruce et Arthur se sont toujours très bien entendus, alors quand il m’a demandé, sur la plage, après une merveilleuse soirée, j’ai accepté. Il avait été boxeur dans le passé, professionnel même, je me sentais beaucoup plus en sécurité avec lui dans l’appartement. Il était brave, doux, vraiment là pour moi et pour ce gamin qu’il traitait comme son propre fils. Quand je me suis mariée, j’étais enceinte de lui. Après tout, je n’étais plus à ça près.
Antwan est né en juillet, deux mois après notre déménagement dans un loft plus grand. La vie suivait son cours miraculeusement. Dix ans plus tôt j’étais terrifiée par ce qui allait arriver, aujourd’hui je savais que tout s’était parfaitement déroulé. J’ai gardé contact avec la grand-mère de Bruce, de temps en temps nous retournions à Sammamish pour la voir, son père lui, jouait au fantôme, mais le gamin avait Arthur.
Mes gamins me reprochaient de les étouffer, mais à chaque problème, ils accouraient vers moi. Je voulais être là pour eux, qu’il n’y ait aucun secret entre nous, jamais, pas un seul. Je pouvais tout pardonner, sauf le mensonge. Ils le savaient bien, et quand ils voulaient inviter une fille à dormir, ils avaient ma bénédiction, après une demi-heure d’éducation sexuelle qui les mettait mal à l’aise.
Je connaissais personnellement chacun de leurs amis, avait quasiment tous leurs numéros, j’étais en charge de mon foyer et de la protection de mes petits. La relation était fusionnelle entre nous quatre, et chaque ami était presque un membre de la famille. Nous étions une équipe imbattable.
.
Cette semaine d’octobre aurait dû tous les détendre, April, Arthur, Bruce et Rowen. Le chalet était confortable, la pêche pas mauvaise, ils captaient même un peu le réseau, mais quelque chose manquait. Antwan, le dernier d’à peine seize ans, était resté à la maison. C’était une idée d’Arthur, lui laisser son autonomie. April était folle d’inquiétude. Cantonnée à un seul appel par jour, elle le faisait durer des heures.
Le vendredi, le petit relatait les faits qui se tramaient en ville, maman voulait rentrer immédiatement, papa la retenait jusqu’au dimanche. Ils grillaient deux feux rouges sur le retour, parce que la blonde était au volant. Finalement pas de mal, la maison tenait encore, le plus jeune avait mangé à sa faim et il n’y avait pas encore eu de plainte des voisins.
Les quatre étaient réunis dans le salon quand la loi martiale fût déclarée. Une demi-heure plus tard le couple partait chercher des conserves en nombre et les gamins comptaient les piles. En une journée la maison étaient barricadée, volets fermés et portes condamnées. Ils refusaient de rejoindre les camps d’étrangers, comptaient bien passer ces moments difficiles ensemble, chez eux.
Deux jours plus tard c’était Rowen qui revenait à eux. Il n’avait personne en ville, totalement déboussolé il n’avait plus qu’ici où retourner. Sans plus de questions, ils l’acceptaient au sein de leur foyer.
Fin novembre la situation stagnait. Par l’interstice des volets, ils voyaient d’autres hommes déroutés se balader au hasard. Il fallait piller pour tenir jusqu’à la fin des évènements. Le père et les deux fils étaient partis ensemble, April parlait avec l’illustrateur quand ils sont entrés en fracas. Retenant un cri d’horreur, la mère de famille découvrait son tout petit dernier en sang. Tentant de le sauver, toute la famille se tenait à son chevet. Arthur essaya bien de leur expliquer ce qu’il avait vu, cet homme fou à lier qui les avait agressés, mais April n’écoutait pas, plus. Antwan était mourant de fièvre et elle ne savait pas comment y remédier.
Deux nuits plus tard il s’éteignait finalement. Elle ne pleurait plus, caressait simplement ses cheveux des heures durant. Ils l’ont veillés si longtemps qu’il finit par se réveiller, se jetant sur son frère. Sous le choc, April n’avait pas bougé, Rowen si, pour le maitriser. A peine son second fils au sol, elle se jetait sur le premier dont le visage avait été arraché. Elle le prenait tout juste dans ses bras qu’il soufflait son dernier soupire.
Traumatisée, terrorisée, au moins autant qu’effondrée, son regard se tournait, impuissante, vers le marteau qui fracassait le crâne du cadet. Jamais. Jamais elle n’aurait imaginé telle vision, telle horreur. Ses deux bébés, tués. Ses tous petits, ceux qui l’appelaient mamans, décédés. Elle n’y croyait pas, ne pouvait réaliser.
C’était impossible. Tout simplement impossible. Ça n’avait pas de sens.
Ils devaient quitter ce théâtre d’horreur. Tant pis pour l’hiver qui approchait, tant pis pour l’abri disparu, tant pis pour tout. April était incapable de vivre plus longtemps dans cette maison. Ses enfants étaient morts entre ces murs, leurs rires hantaient toujours la cage d’escalier.
Le couple et Rowen partaient au travers du quartier pour aller vers le sud. Elle ne supportait plus les souvenirs connus, elle avait besoin d’être loin, tant pis pour la nourriture qui venait à manquer. Elle ne vivait plus, on lui avait arraché son âme, son tout qui la faisait. Elle n’était plus mère, plus rien. Elle avançait l’air vide sans rien plus rien attendre de ce monde qui l’avait brisée. Son homme tentait de la prendre dans ses bras, elle refusait. L’illustrateur tentait de lui parler, elle restait muette. Noël passa sans qu’elle accepte de même le nommer. Trop de peine dans cette fête. Janvier et février n’était pas meilleurs non plus.
Il avait fallu qu’il tombe malade. Rowen avait attrapé la grippe en mars. La blonde, devant ce gosse amoindri, bientôt mourant, n’eut plus le choix. Il fallait le sauver. Cet enfant était le dernier qui lui restait. Pas le sien, mais l’enfant de quelqu’un. Elle s’était promis solennellement de protéger sa vie et durant des jours l’avait veillé. Quand il fut enfin remis sur pied, April avait changé. Ses prières avaient enfin trouvées réponse. Il pleuvait toujours mais Rowen était vivant. Il fallait continuer.
Bientôt arrivé au sud un peu moins peuplé, ils décidaient de rester à Seattle. Si l’armée devait reprendre le contrôle du pays, ce serait probablement par ici qu’ils commenceraient.
Ils avaient rencontré du monde durant leur voyage, trouvé des armes, perdu des effets personnels, choisi des lieux où passer une nuit ou trois, espéraient avoir vu le pire, mais non. La vie leur réservait encore bien des horreurs, cette fois sous la forme de quatre types, à peine une semaine après la guérison de Rowen.
Les barbares croisés au détour d’une rue voulaient tout. Leurs fringues, leurs trois barres de céréales, leurs gourdes, leurs pompes, leurs photos et le cul de la mère de famille. A peine l’un d’eux essayait de la toucher que son mari lui sautait dessus, lançant la réaction des autres.
Tout s’enchainait. Arthur se jetait sur eux. Ils tiraient. April tendait son pistolet au hasard entre deux têtes pendant que celle du boxeur passait devant. Des geignements. Des cris étouffés. Plus de coups partaient. De poings. De bang. Finalement ils reculaient, laissant le père au sol. La blonde tirait une balle, deux, trois, dix. Qu’ils crèvent, tous. Que tous ces salopards décèdent ici, maintenant, à jamais. Ses larmes coulaient comme le sang de son mari. Toute cette scène n’avait aucun sens. Rowen posait une main sur son bras, il fallait partir, emmener Arthur en sécurité.
Ils l’aidaient à marcher jusqu’à un immeuble, l’installaient lamentablement et le regardaient souffrir. S’en était trop pour sa constitution, April embrassait son front et la suite des évènements. L’heure suivante, son homme était mort. Elle resta une petite nuit encore à son chevet avant qu’il ne revienne sans avoir été mordu. Forcée de l’achever, April mis une journée de plus à s’en remettre.
Le soir, elle serra Rowen dans ses bras, si fort qu’elle ne pensait plus jamais le lâcher. Il était le dernier, le seul, le plus important. Ce petit homme était toute sa vie à présent.
L’été suivant ils ne fonctionnaient plus qu’à deux. La mort de tous les leurs les avait refroidis, surtout April. Elle n’était plus souriante que pour remonter le moral de Rowen, elle n’en avait plus envie d’elle-même. Le deuil avait pris un lourd tribu à l’ancienne mère de famille. Elle se faisait en juillet le serment de mourir la première d’eux deux.
En octobre, ils décidaient de repasser voir la maison Hamilton, leur foyer disparu. L’herbe avait poussé follement, la porte était défoncée. Ils n’entrèrent pas, se contentant d’observer les dégâts de loin avant de continuer leur route dans le quartier, jusqu’à tomber sur deux autres survivants. Les Brooks squattaient le lotissement. Pris en pitié, le duo squattait chez eux, un père et sa fille à qui il manquait un bras. Semble-t-il que l’amputation avait empêché son infection par la morsure qu’elle avait subie. Tant mieux pour elle.
Ils repartaient vite du refuge, les provisions étaient aussi maigres des deux côtés, il fallait avancer.
Le voyage endurci encore un peu plus la mère.
Il n’était plus question de pitié, de croire en autrui, ils devaient se battre, soupçonner la vilainie de chaque étranger. C’était le seul moyen de protéger celui qu’elle considérait à présent comme son fils. Ils n’avaient plus de balles, juste leurs flingues vides comme menace, ça leur suffisait. La blonde faisait peur à voir, ravagée par le scepticisme et la méfiance envers chaque être.
Elle avait failli braquer la gamine avant que Rowen ne se jette à sa suite. Rosaleen. Un nom qu’elle n’avait plus entendu depuis longtemps, il avait fallu qu’ils la rencontrent en chair et en os à mi-novembre. La rouquine les a conduits dans un lycée. Là où un camp tenait encore bon, un vrai, grand, avec du monde et des défenses décentes. Si April n’était pas enchantée au début, elle cédait rapidement à l’appel de la protection, pour elle et son rejeton. L’extérieur n’avait rien de plaisant.
Pendant les deux premiers mois, elle était surtout en cuisine ou à laver le linge. A vrai dire elle a commencé à prendre ses aises peu après le feu vert des autorités en place, faisant des rondes, rappelant à l’ordre les plus jeunes, continuant ses tâches précédentes. Elle fait un peu de zèle quand à son devoir dans le camp, ça lui évite d’avoir à penser à sa propre vie.
Mieux vaut dépenser son énergie de façon utile.
time to meet the devil
passeport :≡ recensement de l'avatar. - Code:
Vera Farmiga <bott>April Hamilton</bott>
≡ recensement du prénom. (prénom utilisé uniquement)- Code:
April
≡ recensement du nom. (nom utilisé uniquement)- Code:
Hamilton
≡ recensement du métier. - Code:
Chargée de communication
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Re: April Hamilton
Mar 7 Fév 2017 - 6:26
Re'Bienvenue ! Excellent choix de pv, et très joli début de fiche
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Re: April Hamilton
Mar 7 Fév 2017 - 8:00
Re-bienvenue ! Pour la fiche... Je lirai plus tard mais bon courage pour la suite o/
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