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I wanna be in slowtown [Stew]

Mar 14 Fév 2017 - 9:39

Fin janvier, 2050 W Dravus St sûrement dans l'Ouest de Seattle.

A la dérive, sans objectif en tête, sans direction précise à prendre, il s'était retrouvé dans cette rue à l'abandon qui longeait la voie ferrée. Les affreux pantins déambulaient, seul ou accompagné, mais ils n'étaient pas encore devenue une menace pour lui. Sa machette proche du corps, il venait de s'engouffrer dans une première baraque sans avoir eu besoin d'éliminer de la raclure. Le latino referma presque aussitôt la porte derrière lui, un coup d’œil circulaire lui intima qu'il n'y avait pas de danger proche pour le moment. Le silence pesant de la maison laissait penser qu'aucune présence n'avait élu domicile ici... Pourtant la porte n'était pas verrouillée, il était probable qu'une présence plutôt morte qu'humaine ait créché dans cet endroit...

Il croyait même entendre des voix étouffés par l'épaisseur des murs, des grattements venaient peut être assombrir ce désordre auditif. Rafael n'était pas sur d'avoir bien entendu. Depuis qu'il était seul, il entendait tout et n'importe quoi... La plupart du temps, il restait éveillé par précaution, les billes grandes ouvertes à l'affût du moindre mouvement. Mais rien ne convergeait vers lui. Comment ça s'appelait ? Hallucination de l'écoute, de l'oreille, de quoi ? Toujours est-il qu'il entendait clairement des choses qui n'existaient pas, et ça l'empêchait d'avoir un sommeil réparateur depuis des jours. Il avait compté les nuits qu'il avait passé loin de l'ancien groupe qu'il avait fréquenté. Six, pour être exacte. Au début, il n'y avait pas trop porté attention puis... Il avait commencé à subir les contrecoups de la vie en solitaire.

Cela comprenait dans le paquet cadeau, une putain d'envie de parler tout seul, une peine à dormir de façon confortable sans avoir l'impression qu'un mort discret allait lui tomber sur le lard, une ridicule envie de parler à son maigre repas parce que le silence de la pièce était lourd et pesant. Il jurait tout seul aussi, avec le mince espoir qu'un écho autre que celui des morts lui répondraient. Sa bouche n'avait pas séché à force de ne pas parler puisqu'il s'était mis à commenter à voix haute tout ce qui pouvait être critiquable.

Un sifflement long s'échappa de sa gorge alors qu'il répétait ce bruit à intervalle plus ou moins régulier. La patience n'était pas une de ses vertus à l'origine, mais il avait appris à l'être à force d'évoluer dans ce monde là. La main sur sa machette, du mouvement lui fit tourner la tête en direction de ce qui semblait être le salon. L'odeur de la chair en décomposition réveilla ses sens alors qu'il ne lâchait pas de regard l'occupante. Tu veux une petite danse avec moi vieille truie ? Il lui manquait le haut de la lèvre à cette morte, ses yeux blancs vides le fixaient alors que ses pas lents et totalement dé coordonné l'amenaient peu à peu vers lui. Il eut largement le temps d'en finir alors que la machette venait percer le crâne. Le couteau aurait peut être été plus utile et rapide dans cette situation, mais le crâne avait suffisamment ramolli pour laisser sa machette passer. Il ne s'occupa pas du corps de suite et vérifia d'abord les autres pièces de la maison, garage y comprit. Pas d'autres occupants, pas d'autres assaillants. Il avait même été jusqu'à vérifier la cave, peu friand des mauvaises surprises. Il traîna ensuite le corps devant la maison, le laissa choir sur les escaliers parce qu'il n'avait pas que ça à faire que de la traîner plus loin. C'était surtout parce qu'elle était trop lourde aussi... Malgré la trace de sang noirâtre au sol, il ne trouva aucun problème à s'allonger sur le canapé du salon pendant une petite heure. Il toussa à cause du filet de poussière qui s'était soulevé, puis il finit par s'endormir. L'entrée avait été barré par la commode de l'entrée, et les fenêtres disposaient de rideaux épais.

Ce n'est qu'après qu'il décida de fouiller cette maison avec le maigre espoir de remplir un peu son sac de provisions. Mais il n'y trouva rien d'intéressant à part quelques céréales moisies, des condiments et, du sucre et un sachet de pâtes de fruit ouvert. Il embarqua sa trouvaille qu'il déposa dans son sac qu'il gardait toujours proche de lui. Le sucre sans rien d'autres c'était dégueulasse, mais il valait mieux prendre tout ce qu'il trouvait. Au bout d'une heure à ne rien trouver d'autres que des habits et des draps poussiéreux, il se retrouva dans le garage éclairé par une unique grande fenêtre sur le coté. Et c'est en tirant quelques outils de l'étagère que du mouvement attira son attention. Un peu plus loin, au coin de la rue, un mec tout à fait en chair et en os était en train de courir comme un dératé, le visage rougi par l'effort. Ce malade courait depuis combien de temps comme ça ? Et combien de mort était à ses trousses pour que ses yeux soient sur le point d'sauter en dehors de sa tête ?

Mauvais ou pas ? Il n'avait rien à perdre à essayer... Il avait toujours eu confiance en ses réflexes en situation de crise. Il n'y avait pas de raison que ça tourne au vinaigre. Et si ça devait devenir épicé, il n'aurait qu'à lui tirer une balle dans sa tronche tiens... Quoique, les sujets de conversation qu'il avait eu en dernier avec les morts se limitaient à des Argh, Rraaaw, Scruugh... Il s'était pas résolu à crever tout seul, et trouver quelqu'un de vivant était une putain d'opportunité... Il s'en mordait les doigts et s'était demandé tout au long du chemin pourquoi il avait été assez con pour quitter Melissa et leur quartier pas du tout sécurisé... Les survivants devenaient des perles rares. Puis eux qui étaient encore en vie devenaient des proies parfaites pour les hordes affamés... Il y avait aussi ceux qui vivaient dans des zones introuvables et improbables où il était tout à fait impossible de les dénicher ou pour le latino de tomber sur eux par hasard...
Ni une ni deux, il se saisissait de la poignée du garage qu'il poussa en avant pour faire glisser la porte sur ses gonds. Il déverrouilla le loquet puis y mit toutes ses forces. Elle s'ouvrit, éclairant l'endroit et dévoilant aussi une âme décharnée qui était venue comme par hasard piquer un petit somme sur le pallier.

Ici ! Il maintenait la porte suffisamment haute pour laisser le temps à l'homme de s'engouffrer à l'intérieur. Rafael élimina le mort en utilisant sa machette tout en tenant la porte de garage avec son autre main et referma celle-ci d'un coup sec. Il avait tout juste eu le temps de voir la marée de mort s'avancer à l'autre bout de la rue...
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Re: I wanna be in slowtown [Stew]

Mer 15 Fév 2017 - 19:17

« Si je m'en sors... Putain, j'fais déjà plus grand chose, j'vais pas en plus me priver encore ! Non, si je m'en sors, je trouve une fichue bague et j'épouse Zack. V'là. Ça, c'est de la motiv', génial, bravo moi ! Putain de merde. »

L'homme se hissa par dessus le grillage et retomba souplement de l'autre côté en continuant sa litanie de jurons. Il adressa un doigt aux morts qui s'obstinaient à le poursuivre depuis vingt minutes, notant ainsi qu'ils avaient réussi à rameuter des copains. Le grillage ne tiendrait pas longtemps face à leurs assauts. Sans demander son reste, il décampa, cherchant désespérement à se repérer dans cette partie de la ville. A cause de cette course-poursuite qui l'avait obligé à prendre des détours jusque là inconnus, il ne reconnaissait plus rien. Impossible de trouver un de ses tags indiquant sa position par rapport à son ancienne planque, et donc par rapport à celle où il se terrait aujourd'hui. Il fallait que son sens de l'orientation l'abandonne maintenant, vraiment ? Cela mérita une nouvelle suite d'injures continue et un coup de pied rageur dans un pneu qui gisait là.

D'ordinaire, Stew gardait toujours son calme lors des sorties. Il les planifiait, étudiait chaques possibilités, connaissait les gestes qui sauvent et avait confiance en ses réflexes. Son ordre de mission était clair et net, pour éviter les ennuis en hésitant trop longtemps. On ne pouvait plus se promener nez au vent comme avant, après tout... Et qu'est-ce qui justifiait qu'aujourd'hui, il perde son sang-froid ? Le simple fait d'avoir réussi à réveiller bêtement vingts morts en un seul coup. Il s'était trompé : il pensait qu'il n'y avait que deux morts à l'intérieur. Le temps qu'il s'occupe du premier, les grognements de l'autre avaient alerté des amis à eux, et pour ne pas se retrouver coincé dans une petite boutique qui était de toute manière quasiment vide, Stewart avait dû défoncer une porte, indiquant ainsi sa présence à d'autres morts-vivants. Tout ça pour essayer de trouver de quoi jardiner ! Au moins un des autres membres de son groupe avait intérêt à avoir la main verte, qu'il ne soit pas sorti pour rien.

Il prit le temps de faire un tour complet sur lui-même, espérant voir apparaître au coin d'une rue un indice, mais rien. Il avait préféré accorder toute son attention à éviter les obstacles sur son chemin plutôt qu'au chemin lui-même et il s'en mordait les doigts. Et impossible de décourager les pourris... Il poussa un grand soupir avant de s'adresser aux six qui avaient réussi à passer le grillage, dépité. « Sérieusement, vous avez que ça à foutre ? Ouais, pardon, question con. Bon, prêt pour un nouveau jogging, j'imagine... » Et la matinée se déroula ainsi, Stewart ramenant à chaque coin de nouveaux compagnons trop intéressés par sa peau bronzée et la viande qui se trouvait en dessous. Jamais il n'avait autant compris ce que ressentait un zèbre face un groupe de lionnes. Et lui qui se plaisait à penser qu'il était passé du côté prédateur...

En rentrant (parce qu'il comptait bien rentrer, ce n'était pas des morts-vivants qui allaient réussir à l'empêcher de faire ce qu'il voulait), il irait se plaindre auprès du chef. Pourquoi est-ce qu'il avait cédé à ses arguments contre un partenaire d'abord, hein ? Il était censé être bien plus têtu que lui ! C'était sa faute en fait, il fallait insister davantage. A cause de lui, il se retrouvait maintenant complètement livré à lui-même, sans autre cerveau sur lequel compter pour avoir une idée lumineuse. Parce que balancer des trucs au sol pour ralentir l'armée de morts qui commençait à se masser derrière lui, c'était moyennement efficace. Dès qu'il se pensait sauvé, d'autres pourris rappliquaient, avertis par leurs copains. Les tuer ne servait à rien d'autre qu'à s'épuiser davantage, et après deux heures de course-poursuite, Stewart tenait vraiment à éviter. Il ne savait pas jusqu'à où il s'était rendu comme ça, mais ça vaudrait bien un sacré tag lorsqu'il aurait trouvé un endroit où se terrer jusqu'à ce que les morts abandonnent. S'ils sont suffisamment intelligents pour comprendre qu'il faut abandonner...

Au moment où il commençait à ralentir, un mort sortit d'une voiture qu'il avait frôlé et lui agrippa la manche. Stewart sentit ses dents s'enfoncer dans le tissu, et l'adrénaline qui suivit lui permit de se défaire de sa poigne et d'accélérer à nouveau. Un coup d'oeil à l'arrière lui indiqua que son avance s'amoindrissait toujours de plus en plus. Le souffle court, les poumons et sa cicatrice en feu, il se demanda si c'était comme ça qu'il allait finir. Fait comme un rat... Il allait juste tomber de fatigue et ne pourrait plus jamais se relever. Non, hors de question.  En haletant, il parcourut quelques mètres de plus. Sa détermination fut récompensée : une voix l'interpella. Un miracle ! Elle provenait d'une porte de garage ouverte ! Sans réfléchir, se moquant parfaitement qu'il s'agisse d'un piège, Stewart prit un virage à 90° et se précipita vers son salut, s'engouffrant dans l'ouverture juste avant que l'autre ne la referme en roulant sur le sol.

A bout de souffle, il ne put qu'adresser un pouce levé à son sauveur alors qu'il respirait bruyamment, allongé par terre. Après une longue minute, il grogna et se passa les mains sur le visage, heureux et terriblement soulagé malgré la douleur irradiant dans tout son corps. Ce mec avait été une bénédiction. Il fallait qu'il le remercie. Peut-être dans quelques secondes encore, quand il aurait vaiment retrouvé son souffle. En attendant... « T'es devenu... mon nouveau Jésus... personnel ! » parvint-il à haleter en regardant le jeune homme avec reconnaissance. Bon, il venait de se foutre dans la merde avec lui, mais pour son geste d'abnégation, Stewart s'assurerait qu'il s'en tire. Ce serait bête de laisser Jésus mourir une nouvelle fois après tout.
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Re: I wanna be in slowtown [Stew]

Ven 17 Fév 2017 - 12:03

Rafael allait considérer qu'être le Jésus personnel de quelqu'un avait quelque chose de valorisant. L'appellation de Dieu ou autre être céleste aurait sûrement été plus convenable pour lui, déjà parce qu'il était beau comme un dieu (malgré les tâches de crasses dégueulasse sur son visage) mais aussi parce que l'autel qu'on pouvait dédié au bon seigneur Jésus était ridiculement sobre comparé à ceux destinés aux plus puissants.
Il se satisferait de la reconnaissance qui brillait dans les yeux de son interlocuteur et de ce pouce levé dans sa direction pendant une seconde. Il était sauf pour le moment, parce qu'avant que les morts ne décident de s'écraser contre la porte métallique du garage, ils ne seraient pas sortis de l'auberge tout de suite. Bien sur, il aurait pu choisir d'ignorer la détresse de l'homme essoufflé, il aurait été safe, en sécurité, clairement s'il avait fermer les yeux. Mais son bon sens et sa solitude avaient clairement parler pour lui.

Rafael s'éloigna de la porte de garage pour se rapprocher de l'homme. Les cheveux bouclés, aussi noir que les siens, des yeux d'un bleu-gris léger, une peau foncée, et une allure qu'il jugea plutôt propre pour un solitaire. Il avait sûrement un groupe, une planque bien tranquille ou quelque chose du genre. Ses suppositions étaient peut être pas tout à fait juste, mais ça avait été ses premières pensées en le regardant, en le détaillant. Petit à petit, il reprenait son souffle, et jusque là, le latino n'avait prononcé aucun mot. Se contentant de le regarder à une distance pour le moins respectable sans pour autant être réellement méfiant vis à vis de l'homme. Après ce long silence, il avait fini par lui dire : C'est pas encore fini. Vraiment ? Ils n'avaient pas le temps de se poser pour discuter, échanger quelques banalités pour faire connaissance, de manger un petit bout ? J'me sentais seul mais pas encore à c'point... Ce que j'veux dire c'est que t'as une putain d'armée de fan là dehors... C'est à ce moment précis qu'il s'autorisa à lui adresser un sourire tout à fait amusé. Amusé de prime abord par sa glissade héroïque avant qu'il ne referma la porte du garage, mais aussi par sa manière d'être et son comportement. C'était pas tous les jours qu'il sauvait la mise à quelqu'un, il ne s'était pas vraiment retrouvé dans ce genre de situation d'ailleurs... Le premier groupe c'était du chacun pour soit, le deuxième ils étaient que trois cons à sortir dehors sur les huit habitants. Puis c'était pas la confiance à son max avec l'autre crevard de Jason. Si sa mort avait accéléré la méfiance des autres sur lui, il était bien content d'être débarrassé de ce gars... Quoique les souvenirs de sa mort étaient encore suffisamment présents dans son esprit pour qu'il se rappelle de quelle manière l'homme avait été cuisiné... A vomir...
Il voulut ouvrir la bouche une seconde fois, pour lui sortir qu'il aurait quand même pu s'abstenir de ramener autant de merde dans sa superbe nouvelle baraque, mais un bruit de masse humaine contre la paroi du garage le fit bondir sur le coté, serrant entre ses doigts la machette ensanglantée. Bah oui... Ils auraient pu continuer leurs routes... aller voir ailleurs, aller bouffer quelqu'un d'autre, n'importe quoi. Ça serait vraiment totalement con s'il venait à mourir ici, en ayant voulu jouer le bon samaritain...

T'as pas encore fini d'courir mec. Et lui non plus d'ailleurs... Sans un mot de plus il s'extirpa du garage alors que quelques visages venaient se coller contre la vitre sur le coté droit de la baraque... Lui qui visait une journée repos détente dans cette maison de merde, c'était loupé. Il allait mettre sa fatigue de coté pour essayait de sortir de ce merdier. Heureusement qu'il avait compté plusieurs sorties possibles...Et j'ai pas eu le temps de m'échauffer... De toute manière, c'était pas comme si ces choses prévenaient avant de venir... Fallait voir des fois, quand on se rapprochait du centre, les cinquantaine de morts agglutinés au coin d'un immeuble. Dans l'attente de serrer un petit con qui avait osé posé leurs pattes sur leur territoire... Mierda... C'était pas la commode de grand-mère qui allait tenir longtemps cette porte. Il avait hissé son sac sur les épaules, près à repartir. Combien de temps avant que toutes les sorties soient obstrués ?

Il passa rapidement le salon au crible, puis veilla à ce que la commode ne bouge pas dans l'immédiat en y plaquant le canapé confortable avec l'aide du nouvel arrivant. Il avait repris des couleurs, mais s'il était en vie, c'est qu'il avait le souffle pour reprendre un petit sprint derrière. Il venait d'où d'ailleurs, de l'autre coté de la voie ferrée ? Pour qu'autant de mort converge vers lui, il avait bien dû avaler quelques kilomètres de courses avant de s'arrêter ici... L'arrière cour c'est l'moins risqué. Siffla-il. Il y avait la lucane de la cave, mais non... Pas avec autant de pattes molles devant. Il y avait aussi... La toiture du premier étage, qui pouvait permettre d'accéder à la maison voisine. Mais non. Il avait décidé qu'il faudrait passer par le jardin, quitte à sauter les haies comme dans un marathon, quitte à traverser plusieurs jardins et tomber sur quelques occupants.
Les présentations ? Pour plus tard, quand il trouverait un refuge sans prise d'assaut. Pourtant des tonnes de questions lui traversaient l'esprit, il avait envie de causer, d'en savoir plus, juste parce qu'il venait de faire une rupture dans sa monotonie des jours précédents. C'était pas rien ça. Pas rien du tout. Mais ça aurait été clairement mieux sans l'armée de mort qu'ils allaient devoir fuir.
Sans un mot, il déverrouilla la porte à l'arrière et s'extirpa à l'extérieur. Il avait aucune idée de l'état d'esprit du gars, parce qu'il avait sûrement failli se faire bouffer là tout à l'heure. Le corps finit toujours par craquer, il arrive toujours un moment où il éteint ses limites et qu'il faut lui laisser le temps de reprendre. Ils allaient courir, remonter sur l'autre rue, prendre d'assaut une maison au hasard, en espérant qu'une autre horde ne serait pas attiré par les bruitages d'ici. Dans tous les cas il fallait faire vite, et son karma lui disait qu'ils étaient bien partis pour faire équipe jusqu'à que ça se calme.
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Re: I wanna be in slowtown [Stew]

Mar 16 Mai 2017 - 9:57

Le sauveur ne semblait pas être du genre bavard, mais c'était souvent le cas avec les survivants solitaires. A force de n'avoir que des morts-vivants et leurs grognements pour papoter, on finit soit par parler parler tout seul, comme il pouvait lui arriver de faire, ou on perdait tout simplement l'usage de sa langue pendant que les cordes vocales se lamentaient silencieusement de leur mise au chômage technique. La gorge sèche et les membres tremblants, l'homme se concentra surtout sur sa respiration, heureux comme s'il avait fumé quelque chose de s'en être tiré. Il avait vraiment cru voir la fin arriver, et elle n'avait pas belle allure... Il ne revenait toujours pas de la chance qu'il avait eu. Ça aurait mérité un tatouage de célébration ! Quel dommage qu'il n'ait pas de survivant ancien tatoueur sous la main... Il haussa les sourcils, pris d'une soudaine idée. Stewart releva légèrement la tête et s'apprêtait à demander à l'autre homme sa profession lorsque celui-ci fit finalement de nouveau entendre le son de sa voix.

Eh bah bonjour l'ambiance... pensa-t-il en pinçant les lèvres, son enthousiasme légèrement douché par le réalisme de l'autre. Il n'aurait pas pu attendre encore deux minutes avant de me rappeller notre situation de merde ? Son soupir de dépit se perdit sous les autres mots qui suivirent, révélant ainsi le sens de l'humour de son sauveur. Ah, voilà, là il allait pouvoir se montrer agréable ! « Et encore, t'as pas vu quand je donne des concerts ! » lui répondit-il en riant, encore un peu essouflé. Il se sentait néanmoins bon pour se relever, n'étant pas particulièrement heureux d'être en position de faiblesse face à un inconnu, aussi sympathique et généreux puisse-t-il être. Stewart se redressa souplement, prêt à l'action. Il s'étirait légèrement le dos quand un impact contre la porte blindée du garage les fit sursauter tous les deux, coupant l'autre dans son élan. Stewart, toujours aussi expansif, poussa un grognement de dépit en lâchant quelques jurons colorés. Pourquoi ces machins à moitié morts avaient-ils oublié d'être cons ? Incapable d'articuler quoi que ce soit, mais lâcher leur une proie devant les yeux, et vous pouvez être sûr qu'ils se souviendront d'elle aussi longtemps qu'il le faudra pour la retrouver et la dévorer. C'est dingue de voir que la mémoire leur sert juste à ça. Le pire, c'est ce que ça sous-entend : comme ça demande un peu d'intelligence, peut-on dire qu'ils sont complètement morts, au sens clinique du terme ? Le cerveau fonctionne encore, techniquement...

Loin de ces considérations ethiques, l'autre homme le ramena à la réalité des choses avec un commentaire des plus terre-à-terre, qui lui tira un bref ricanement, presque semblable à un aboyement. Il l'observa ensuite saisir son sac et le passer sur ses épaules, prêt à se tirer d'ici. Réactif et probablement plus malin que les autres pour être encore en vie aujourd'hui... Il lui plaisait bien ce mec typé hispanique. Il le considéra un instant du regard, notant son physique sportif sous cette couche de crasse et de vêtements, et conclut de cette rapide inspection qu'une possible coopération ne lui serait pas désavantageuse. Enfin, tant qu'il n'aurait aucun geste agressif envers lui, en tout cas. S'il vivait ici depuis quelques temps, il allait probablement lui en vouloir d'arriver et de le forcer à déménager. Et comme le ressentiment, en cette période troublée, se transforme rapidement en rage meurtrière... Autant être prêt à parer toute éventualité.

Des mains et des visages contre la fenêtre devenue à moitié noire déclenchèrent une série de frissons remontant le long de sa colonne vertèbrale. Dire que si cette porte n'avait pas était ouverte, il n'y aurait pas eu de vitre entre lui et ces dents rougeâtres... Le souvenir de la machoîre se refermant sur son poignet se rappela à lui avec la force d'une claque. Pendant que l'autre faisait son dernier petit tour, Stewart remonta discrètement sa manche, ne tenant pas à l'alerter. Il scanna sa peau, à la recherche de la moindre trace sanguinolente, retenant son souffle. Si les dents avaient traversé les tissus de son blouson et de son haut... S'il devait annoncer ça à Zack...

Heureusement, rien, à part quelques bleus commençant à fleurir. Il poussa un discret soupir de soulagement en se frottant le poignet, remerciant le Ciel de l'avoir laissé trouver des vêtements résistant, puis sursauta lorsque l'autre homme l'appela à la rescousse pour pousser le canapé contre la porte et gagner quelques minutes de sûreté. Stewart rabattit rapidement les tissus sur sa peau, se sentant léger comme l'air, et vint l'aider. L'autre en profita pour lui souffler le plan de fuite, que Stewart se devait d'accepter comme parole d'Evangile. Eh, venant de Jésus après tout... Il espérait simplement être capable de courir encore sur plusieurs kilomètres. Pas question d'être un poids mort. Et si c'était l'autre, le poids mort ? Ça servirait toujours de diversion. « J'te suis, essaie de ne pas me transformer en Judas, c'est tout ce que j'te demande. » déclara-t-il avec un sourire canaille avant que l'autre ne sorte de la maison, prêt à se lancer pour un marathon où le prix était la survie.

Ils commencèrent à courir, Stewart sur ses talons malgré le tiraillement de ses muscles, sautant souplement les haies qui séparaient les jardinets entre eux. Personne, jusqu'au sixième. Stewart trébucha sur un cadavre de chien, réveillant par la même occasion le propriètaire. Enfin, le haut du proprio. « Okay, okay, pardon, je sais, propriété privée ! On reste pas longtemps, t'inquiètes, appelle pas les flics ! » plaisanta-t-il en se baissant pour attraper une pelle abandonnée. Sans un regard pour son compagnon d'infortune, il permit au haut du corps de trouver la paix et de retrouver peut-être son petit chien de plusieurs violents coups, évacuant ainsi la panique qu'il avait ressenti lorsqu'il avait cru être coincé. Il aurait pu être à la place de mort-vivant là.

Son œuvre terminée, il adressa un sourire d'excuses à son partenaire : « C'est moche, mais j'en avais besoin. On y retourne ? J'crois que les poulets vont pas tarder, et j'ai pas envie de me retrouver dans une cellule, même avec toi. »
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Re: I wanna be in slowtown [Stew]

Sam 10 Juin 2017 - 15:53

Il aimerait bien voir ouais, comment ça se passait pour les spectateurs lorsqu'il donnait des petits concerts en pleine rue. Ça devait être sensationnel. Un petit rire s'était échappé à ses propos, mais le temps leur était compté et il n'avait certainement pas le temps de copiner avec le monsieur. Ouais il l'avait sauvé, ouais c'était pas son genre, mais il était tout seul et dans ces conditions, il pouvait pas faire comme si de rien était. En plus c'était un drôle et ce genre d'humour lui faisait un bien fou. Il savait tendu la main au bon gars. Une rapide analyse du basané aurait pu lui faire comprendre qu'il était presque clean sur ses vêtements et que quelques rares traces de suie marquaient sa peau. Des traces de la course poursuites et non d'une vie solitaire à l'extérieur. C'était pas tellement l'cas de notre latino qui n'avait pas fier allure à son sens. Même s'il était toujours beau même avec de la boue barbouillée sur la gueule, on pouvait pas dire qu'il pouvait prendre des douches tranquillement dans d'l'eau quand il avait des morts aux trousses. Puis il avait déjà donné à se laver dans une rivière. On était venu l'emmerder toutes les deux secondes.

Alors il s'était bougé le cul pour remonter les escaliers et retourner dans les pièces principales. L'inconnu avait mis un peu de temps à le suivre, il se demanda même qu'est-ce qu'il fichait quand il le vit remonter pour l'aider à bazarder ce fichu canapé. Putain qu'il pesait son poids celui-là, dans le genre canapé en bois simili cuir, c'était vraiment pas évident de le pousser tout seul. Cela fait il proposa la cour extérieure. C'était pas trop discutable comme choix. Les morts arriveraient sûrement par là, mais ils seraient moins nombreux pour sur. Il serait isolé contrairement à ceux qui se pavanaient devant son nouveau chez lui. Putain cette planque avait pas tenu très longtemps. Quoi deux heures, trois ? La merde, il l'aimait bien cette petite baraque.

Donc oui, clair que passer par le jardin lui semblait la meilleure idée. D'une les haies et les buissons empêcheraient aux moches de les suivre avec amour et passion, et de deux ils pourraient assez vite les perdre de vue en passant par ce chemin. Adios.
Sauf si une autre horde se trouvait à faire la fête sur le chemin, là c'était ce qu'ils pourraient leur arriver de pire.

Judas quoi ? C'qui ce trou du cul ? Bon ok, il avait pas la culture religieuse pour comprendre l'expression de ce coéquipier temporaire. Il s'en foutait tellement sur le moment qu'il fronça juste les sourcils en se demandant pourquoi il souriait comme ça en lui parlant de ce Judas. Il comprenait pas la subtilité puis... Il avait pas l'temps d'y penser. Rafael lâcha vite l'affaire, chercha pas à comprendre surtout parce qu'ils devaient c'bouger pour se casser d'ici vite fait. Alors il se mit à courir, l'autre même fatigué n'eut aucun mal à l'suivre. C'était plutôt bon signe, il aurait pas besoin de trop regarder derrière lui et l'aider toutes les cinq secondes s'il se ramassait, c'était un coup à ce que finalement il le laisse derrière. Mais le basané semblait pas être de la trempe des poids morts, il avait de la force dans la jambe, une détermination de fer, et c'était que de bonnes qualités à son sens.
Après plusieurs jardins laissés à l'abandon, ils tombèrent sur un mort ou plutôt une moitié de cadavre caché par les hautes herbes. L'autre brun hésita pas à se saisir d'une pelle et à écraser de quelques violents coups le crâne de l'ancien propriétaire. Pourquoi il s'acharnait ? Ils avaient pas tellement le temps en faites. À la remarque de son interlocuteur, il ajouta en levant nonchalamment les épaules :

Bof. Il avait déjà une sale gueule avant. Tu lui as juste rendu un p'tit service. Au même moment quelques décharnés vinrent à leur rencontre dans le jardin d'à coté. Un corps de petite fille qui passa la main entre les barrières et ses deux parents. Ils ont dû faire un petit pique nique au tout début ceux-là... On les gère en deux-deux. Pas envie de les contourner.

Trois moches à deux, c'était vite fait. Il tira sa machette fétiche pour aller la figer dans la tête du paternel. En tirant la machette il eut un peu de mal à la retirer alors que la crâne était mou. Elle était coincée la conne. Le cadavre d'environ un mètre quatre vingt se retrouva la tête coincée entre deux haies à force qu'il le tire, il dodelina de la tête comme s'il lui disait oui. Il dû pousser sur ses jambes lorsque la gamine décida à ce moment là de chopper son pantalon entre les haies, tirant dessus avec une force plutôt étonnante pour une gamine morte de sept ans. Quand ça avait faim ces trucs là. Il donna deux grands coups sur la bras de la petite morte et parvint à se dégager non sans pester contre cette petite garce. L'autre homme se débarrassa des deux derniers cadavres puis il pointa rapidement du doigt l'immeuble de trois étages qui se dressaient plus loin. Dans cette zone résidentielle, c'était l'endroit qui leur permettrait le plus d'être en sécurité. À pied ils iraient pas bien loin, mais il leur faudrait bien une quinzaine de minutes avant d'atteindre l'endroit. Encore deux ou trois jardins à passer pour atteindre la rue et courir.

Faut qu'on attende quelque part que ton groupe de fan se dispersent. Les sorties de secours des immeubles de ce genre c'est toujours mieux que les maisons dans ce quartier résidentiel. Ou t'as peut être mieux à proposer ? Il passa la barrière où ils avaient descendu les trois cadavres, personne dans l'autre jardin, puis le suivant. Par contre, il était persuadé d'entendre des râles plutôt nombreux. Un groupe de morts vivants avaient sûrement élu domicile quelque part. Ça l'enchantait vraiment pas cette histoire... Où alors on bouge dans l'une de ces maisons, c'est le dernier jardin-là avant la rue. Il avait baissé d'un ton, par crainte de voir débouler dans son champ de vision un nouveau harem.
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Re: I wanna be in slowtown [Stew]

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