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''Écrire n'engendre pas la misère, écrire naît de la misère.''

Mer 22 Fév 2017 - 22:48


Nigel Keith Herring
35 ans Américaine Écrivain Travelers
i've got a war in my mind
Depuis sa plus tendre enfance, Nigel a toujours été ce genre de personne intéressée par tout ce qui l'entourait. Ébahi par ce monde immense qui regorge de pleins de petits secrets, il se montre curieux de la moindre petite broutille, avide d'en savoir toujours plus, de connaître les moindres failles de l'univers. Ce même trait de caractère l'a mené à devenir quelqu'un de passionné, autant par sa profession qui est l'un des points centraux de sa vie, que par les autres et le monde dans lequel ils évoluent. Quand il fait quelque chose ce n'est pas à moitié, il n'hésiterait pas à se donner corps et âme pour y parvenir. Probablement d'ailleurs que tout cela la rend un peu distrait, l'arrachant à ce qu'il faisait à la moindre petite chose digne d'intérêt, un intérêt pourtant bien souvent futile mais qu'importe, chaque petite chose qui constitue la vie vaut le détour.

Enfant, ses parents n'étaient pas les personnes les plus présentes dans sa vie, souvent délégué d'une personne à l'autre, Nigel n'a eu d'autre choix que de se sociabiliser, créer des liens. Aptitude qu'il a gardé tout au long de sa vie, son enfance difficile n'aura finalement été qu'un mal pour un bien de ce point de vue là. Le brun est d'ailleurs quelqu'un de relativement à l'écoute de ses semblables et très avenant envers ceux qui lui sont proches, compatissant à leurs maux, il se met aisément à la place des autres, certainement aussi de part ce qu'il a vécu.

L'écrivain est par ailleurs quelqu'un de relativement naturel qui ne s'encombre pas de fioritures ni d'un masque que certains portent. Un point positif ? Partiellement, parce-qu'en accord avec cela il ne cache que difficilement sa susceptibilité et Dieu sait qu'il est relativement irritable de ce point de vue là, acceptant difficilement les critiques, d'autant plus qu'il fait partie de ces personnes relativement revanchardes, n'hésitant pas à faire de petits coups en douce pour bien faire comprendre qu'il n'a toujours pas digéré certains mots ou actes. Il n'en reste néanmoins pas quelqu'un de très humble qui à aucun moment ne va se sentir supérieur aux autres.

Depuis tout jeune déjà, le brun a un défaut non négligeable : l'impatience. Quand il a une idée en tête, il faut que ce soit fait vite et bien, il s'agace facilement quand les choses prennent trop de temps et peine à masquer cette nervosité. Nervosité encore plus accentuée par l'anxiété dont il est souvent victime, le poussant à toujours vouloir tout calculer pour ne pas risquer de se faire prendre de court. S'il est impatient pour beaucoup de choses du quotidien, il parvient tout de même à mettre ce défaut de côté dans le cadre de son travail, attachant de l'importance au moindre petit détail qui pourrait lui prendre des heures à mettre en place.

Ajoutez à cela son côté perfectionniste qui se révèle également être un défaut plutôt qu'une qualité. Imaginez, un individu impatient et franchement distrait qui ne supporte pas la moindre petite imperfection dans son travail ? Le moindre mot de travers ? Quand il se met à chercher une formulation plus adaptée, jusqu'à trouver la bonne, il peut y passer un temps fou. Probablement qu'il y passerait moins de temps s'il ne se dissipait pas aussi facilement mais il y a de ces défauts dont on ne peut pas se débarrasser.

Malgré tous ces traits de caractère et le naturel évident du brun, il reste tout de même une personne relativement secrète, surtout au premier abord. Ce trait est notamment dû à son côté distrait qui ne permet par toujours de savoir à quoi il pense ni ce qu'il prévoit. Il n'en reste pas moins relativement accessible et est toujours partant quant il s'agit de plaisanter pour détendre l'atmosphère. Bien sûr, il ne prend pas le rôle du clown, mais sait se montrer plutôt drôle quand la situation s'y prête.

S'il est encore en vie malgré ses étourderies, c'est probablement dû à son côté prudent, il ne fonce pas tête baissée dans les plans foireux et essaye d'évaluer toutes les possibilités qui lui sont offertes. Organisation et ingéniosité sont les maîtres mots de sa survie, de son travail probablement aussi ; comment voulez-vous rassembler vos idées s'il n'y a pas un minimum de règles à suivre ? Sa prudence envers les inconnus s'est encore accentuée suite à la perte de sa sœur.




Avec un mètre quatre-vingt-cinq pour un peu moins de soixante-quinze kilos, Nigel a beaucoup perdu de sa carrure qui n'était déjà pas très imposante, la grippe de laquelle il a été victime l'hiver 2016 n'a en rien aidé à l'engraisser un peu. Si déjà avant que le monde ne tombe il avait de temps en temps une barbe, résultat de plusieurs jours d'écriture assidue où il ne pensait parfois même pas à manger, il la porte maintenant maintenant plus souvent, ne la rasant que quand elle devient trop longue à son goût ; il essaye de l'entretenir un minimum tout de même, bien que ce ne soit pas sa priorité première dans ce monde en ruine.

Les traits de son visage, pourtant amaigri depuis tous ces mois, ont toujours été relativement expressifs, à l'instar de ses deux prunelles brunes. S'il est contrarié, peiné, ou même simplement heureux, vous le percevrez aisément. Il n'y a que lorsqu'il est vexé que son air renfrogné ne vous permettra pas réellement de savoir à quoi il pense et ce qu'il mijote, et autant dire que ça peut arriver à la moindre petite pique, bien trop susceptible pour le faire relativiser. Malgré tout ce qui est arrivé, Nigel reste quelqu'un de très naturel et il n'est pas rare de le voir sourire sincèrement, une expression franche qui illumine tout son regard.

Au niveau vestimentaire, Nigel ne s'est jamais encombré des principes de la mode, ne cherchant pas à avoir un style particulier. Un jean bleu ou noir, des tee-shirts et pulls basiques, rien de très exubérant. Il gardait toutefois quelques chemises pour les grandes occasions mais ce n'est plus d'actualité désormais. Le brun ne met que ce qu'il trouve à condition toutefois que ce ne soit pas trop grand ; difficile de bien se défendre avec des manches trop longues de dix centimètres. Il porte aux pieds des chaussures de marche qu'il devra probablement changer à la venue du printemps mais qui, pour l'instant, font l'affaire.

Sous toutes ses couches de vêtements, l'écrivain arbore deux tatouages. Un à l'avant bras gauche représentant une boussole avec un planisphère qu'il a fait à ses 25 ans. Et un second sur les côtes du côté droit, une citation de La Ligne Verte disant ''Sometimes the only way to succeed is to continue even if the body and the mind protest.'' qu'il a fait l'année de ses 29 ans. L'écrivain arbore également une petite cicatrice à peine visible à l'extérieur du poignet gauche, blessure de guerre d'un enfant qui a voulu se lancer à la conquête d'un rocher un peu trop glissant et une cicatrice un peu plus conséquente au mollet à cause de la balle qu'il s'est prise le jour où il a perdu sa sœur.

Au niveau de l'équipement qu'il transporte, l'écrivain a un gros sac de randonnée. S'il est composé de quelques choses utiles, comme des conserves, des pansements, un plaid, deux bouteilles d'eau, une carte de la ville et une lampe de poche, il y a également des broutilles dont il ne peut pourtant pas se séparer. Ses lunettes de lecture, une photo d'Hannah et lui prise dans un photomaton l'été 2015, un livre qu'il change souvent et le manuscrit non achevé de son dernier roman. Le trentenaire, gaucher, porte au poignet droit sa montre dont le cadran est brisé depuis qu'il a été roué de coups, l'horloge stoppée au 16 décembre, 15h37. Elle ne lui sert certes plus à rien mais lui permet de ne pas oublier ce qui est arrivé ce jour là. Au poignet gauche, il ne porte qu'une simple lanière noire en cuir.

S'il a récupéré à la chute su stade un Glock, il ne l'a désormais plus et les seuls armes qu'il lui restent sont un piolet à glace et un petit couteau de chasse.

the last of us

Prologue
Au royaume de l’espoir, il n’y a pas d’hiver. (proverbe russe)


Il y a de ces jours glacés où même les plus téméraires n'osent s'aventurer à l'extérieur, restant confortablement devant leurs cheminées, se prélassant dans un canapé recouvert d'un plaid. C'est cependant précisément le jour que Nigel a choisi pour quitter son petit confort. C'est ainsi qu'en ce 12 décembre 1981, Marc et Gina McMurray devinrent les heureux parents d'un petit être né deux semaines trop tôt. Heureux parents, ils l'étaient indéniablement, accordant dans cette naissance tous leurs espoirs de sauver leur couple bancal.

Marc a 35 ans et est le directeur d'une société renommée de prêt à porter, son rôle à responsabilité ne lui permet pas d'être constamment au domicile, ce qui a eu pour effet de briser peu à peu le lien pourtant passionné qu'il avait tissé avec sa femme. Le coup de foudre, comme on dit, sauf qu'une fois l'exaltation passée, il n'en reste que deux âmes qui s'effritent petit à petit. Gina a 32 ans et est professeur de danse moderne, elle a ouvert quelques années avant sa grossesse une école privée, dans laquelle elle donne des cours, sponsorisée par un bourgeois qui l'a remarquée. La mère ne supporte que difficilement les absences répétées de son époux, mais un enfant peu recoller beaucoup de pots cassés par vrai ?

C'est ainsi qu'en ce jour de décembre, dans un hôpital de Portland dans le Maine, une famille se donne l'illusion que les morceaux brisés se sont ressoudés pour de bon, admirative de ce petit bout de vie porteur d'espoir. Les premières années du garçon se déroulent sans accroc, Marc et Gina ont l'air d'à nouveau filer le parfait amour et accordent à leur enfant tout ce dont il a besoin. Inscrit dans une école privée, le brun est bien encadré, c'est un bon élève, sociable et appliqué, bien que déjà les professeurs relèvent son côté relativement distrait. Mais ne dit-on pas que toutes les bonnes choses ont une fin ?



Chapitre I
Qui sème l'illusion récolte la souffrance. (Eli Ben Gal)


Si l'enfance de Nigel aurait pu être parfaite de part l'aisance financière de ses parents, elle n'est en rien saine. Au fur et à mesure des années, la relation du couple s'effrite à nouveau peu à peu, jusqu'à ce que ses parents ne se déchirent continuellement. C'est en 1989 alors que Nigel n'a encore que 7 ans, que ses parents signent leur divorce et que tout va en s'empirant pour le pauvre garçon qui se retrouve alors ballotté entre le domicile de sa mère et le nouveau de son père qui se battent la garde de leur enfant que pourtant aucun des deux n'est réellement apte à avoir. Au vu de leurs emplois respectifs, Nigel est souvent chez une nourrice ou chez la sœur de sa mère, Anita, qu'il voit bien plus que ses parents sans cesse en déplacements ou qui ont simplement d'autres choses à faire, comme reconstruire leurs petites vies sentimentales. Le jeune garçon vivra très mal cette période, ne comprenant pas pourquoi ses parents le délaissent ainsi, il en vient peu à peu à ne plus avoir envie de les voir.

Si sa mère n'est pas capable de s'ancrer dans une relation fixe, son père par contre se remarie en 1991 avec une femme qui ne prête aucunement attention à Nigel, ne tolérant que difficilement que son époux ait une autre famille qu'elle. Lors d'un petit séjour chez eux, gardé par sa belle-mère, le brun joue près de gravats, essayant d'y grimper alors que la surveillance de la marâtre est moindre. Il chute et se fait une entaille au poignet gauche, cicatrice relativement discrète qu'il arborera encore dans sa vie d'adulte, souvenir amer d'une enfance bien trop bancale. Si les reproches pleuvent sur la belle-mère, ils sont encore plus gros sur Nigel qui est alors catégorisé par son père comme un gamin bien trop tête-en-l'air pour arriver à quoi que ce soit dans la vie.

C'est en 1992, à 10 ans, qu'Anita, sa tante, récupère la garde du jeune garçon à cause de l'absence bien trop prononcée de ses parents. Il déménagera alors à Lewiston, une petite ville à environ une heure de route de Portland pendant les vacances d'été. S'il est un peu mieux encadré à partir de là, tissant avec sa tante un lien solide, il peine toutefois à s'intégrer dans sa nouvelle école qui est désormais publique, les méthodes changent et il est un peu plus laissé à lui-même. C'est à partir de ce déménagement qu'il ne verra que périodiquement ses parents, plus sa mère que son père qui le considère presque comme un poids.



Chapitre II
C'est de la confiance que naît la trahison. (proverbe arabe)


Les choses vont en s'arrangeant pour le jeune McMurray qui s'adapte de mieux en mieux à sa vie un peu plus calme. Sa tante qui est coach en bien-être est souvent à la maison, faisant ses cours directement de chez elle. Il se montre au fur et à mesure un peu plus assidu à l'école et, s'il n'est pas le meilleur de la classe, il n'en reste pas moins un bon élève relativement appliqué, se découvrant en même temps une réelle passion pour la lecture.

C'est en 1997, alors qu'il a 15 ans, qu'il rencontrera Caroline, sa première petite amie. Tous deux ont une relation d'abord bon enfant qui va évoluer vers quelque chose de bien plus sérieux, jusqu'à ce que, au moment d'entrer à l'université, la jeune femme quitte Nigel pour un autre ; il en sera très blessé et, si la mascarade de ses parents qui a été jusqu'alors son seul exemple en matière de relation de couple, cette trahison ne fait qu'accentuer encore plus ses réticences à l'engagement et c'est à cette période là qu'il commencera à écrire sur une vieille machine à écrire que lui a offert sa tante. Il retourne dans la foulée à Portland où il prendra un petit appartement l'année de ses 18 ans pour faire des études de littérature moderne. Nigel voit de temps en temps ses parents, notamment sa mère, mais il est évident que leur relation ne sera jamais celle qu'elle aurait dû être.

C'est cette même année, en 1999, que son père, remarié depuis peu avec une troisième femme, aura un second enfant. Une fille nommée Hannah qui sera donc sa demie-sœur. Si le brun en veut à son père d'avoir refait sa vie sans prendre la peine de lui laisser une place, il se sent aussi complètement détaché de tout cela. Cette famille, ce n'est pas la sienne, son père n'est considéré que comme son ''géniteur" et ce depuis quelques années déjà. Sa nouvelle belle-mère est néanmoins plus envieuse de le connaître que l'ancienne et insiste pour qu'il vienne les voir un peu plus régulièrement ; il acceptera suite aux nombreuses discussions avec Anita et Gina.



Chapitre III
Il faut vivre et non pas seulement exister. (Plutarque)


En 2003, Nigel atteint enfin la majorité. Si tous ses compagnons d'études se précipitent dans les bars pour fêter cela, le brun a une toute autre idée en tête, un projet bien plus significatif que simplement se mettre une mine pour avoir passé les vingt-et-un ans. Il fait les démarches pour changer son nom de famille et prendre celui de sa mère et, par extension, sa tante qui l'a élevé jusque là. "McMurray" n'est désormais plus qu'un mauvais souvenir et c'est sous le nom de Herring qu'il entre enfin dans l'âge adulte.

Les études du brun se passent sans problème, il est intéressé et fait de son mieux pour obtenir son diplôme ; diplôme qu'il obtiendra l'année de ses 23 ans. Abandonnant son appartement en ville, Nigel va acheter une petite maison aux abords d'un lac à Raymond, maison financée en partie par sa mère. Il trouve un petit boulot banal en tant que correcteur de publications ; si ce n'est pas l'emploi idéal ni le plus adapté à ses qualifications, il lui convient cependant et lui permet de rester chez lui pour s'adonner à sa passion première : l'écriture. Si l'homme a un ordinateur, il lui préfère toutefois la machine à écrire qu'il juge bien plus authentique et avec laquelle son inspiration semble décuplée ; moins de risques de dissipation et autres inconvénients.

En 2007 alors que Nigel a 25 ans et sa demie-sœur huit, leur père est muté à Seattle pour une offre d'emploi qu'il ne peut pas refuser où il déménagera avec son épouse et Hannah. Le brun verra relativement moins la blondinette bien qu'ils gardent tout de même quelques contacts par téléphones de temps en temps. S'il n'appelle pas aussi souvent qu'il le devrait, c'est justement par crainte que ce ne soit son père qui décroche ; tout pour l'éviter et ne plus avoir affaire avec lui. Si Hannah n'était pas venue au monde tout aurait probablement été plus simple, mais Nigel a beau détester son père du plus profond de son être, il est persuadé qu'un jour, la fillette sera dans le même état d'abandon que lui et qu'à ce moment là, c'est lui qu'elle viendra voir.



Chapitre IV
Fais de ta vie un rêve, et d'un rêve, une réalité. (Saint-Exupéry)


A 27 ans, au cours de l'année 2009, après près de deux ans de travail, Nigel publie son premier roman. Si les ventes sont relativement timides au début, se limitant à sa ville et celles alentours, son écrit rencontrera peu à peu un succès non négligeable dans tout l'Etat, notamment suite à l'appel qu'il reçoit d'un libraire de Portland qui propose de promouvoir son livre. A partir de là, l'homme se fait un petit nom et, même si les recettes des ventes ne lui permettent pas de vivre convenablement, il persévère et se promet de produire un second roman qui, il l'espère lui permettrait d'arrêter cet emploi de correcteur qu'il exerce toujours ; pas réellement sous la contrainte, sachant pertinemment que l'aisance financière de sa mère pourrait être à sa portée, mais pas réellement par passion non plus.

C'est en 2013 qu'il publiera son second roman, Mortal Line. De par ses relations qui, au fur et à mesure des années, ont élargi son cercle de connaissance, il prend immédiatement contact avec un éditeur de Portland qui se chargera de l'impression et la promotion de son récit. Les ventes sont plus importantes que quatre années auparavant et, en presque un an, le roman est devenu un best-seller qui se trouve être vendu dans tout le pays. Bien sûr, son succès est loin d'être égal aux plus grands écrivains du pays mais la notoriété qu'il acquiert peu à peu lui permet de pouvoir enfin vivre de ses recettes et se consacrer pleinement à cette passion qu'est l'écriture, il quittera son emploi de correcteur à ce moment là.

Se lançant dans la rédaction de ce qui serait sa prochaine publication, le trentenaire de part son côté bien trop perfectionniste, avance lentement mais sûrement. S'il a situé l'action du récit à Seattle, il est néanmoins délicat de réellement s'en imprégner d'aussi loin. C'est en 2015 qu'il décidera de passer quelques mois dans l'Etat de Washington, profitant du départ en voyage de son père et sa femme pour aller vivre, au courant du mois d'Août chez sa sœur. Bien qu'ils aient fait depuis toutes ces années l'un et l'autre des allers-retours pour se voir, c'est la première qu'ils passent autant de temps ensemble. Ces semaines permettent aux deux de renforcer encore le lien qui les uni et, si Nigel est assidu dans l'avancée de son roman, il accorde tout de même un temps considérable à sa cadette.



Chapitre V
La véritable réalité est toujours irréaliste. (Franz Kafka)



Près de deux mois après son arrivée à Seattle, le séjour de Nigel se déroulait sans accroc, il se faisait une joie de revisiter chaque petit coin de la ville en compagnie de sa sœur, appréciant ces moments rien qu'à eux. Ils sortaient ainsi régulièrement, joignant le centre ville sans réellement se préoccuper des quelques agressions dont parlaient les médias. N'était-ce pas normal dans une ville aussi grande qu'il y ait quelques débordements ? Ça l'était plus ou moins devenu en tous cas pour le brun qui avait eu le temps de s'y habituer depuis les quelques semaines passées ici.

Le 12 octobre, alors que Nigel comme à son habitude traînait sur des sites d'actualités, il n'avait pu s'empêcher de soupirer en secouant la tête. « Il s'passe quoi ? » « Soi-disant qu'à l'hôpital, des morts se seraient relevés. » « C'est quoi cette histoire ? » « Sûrement un médecin qui ne veut pas admettre qu'il a fait un mauvais diagnostique. » Il avait alors haussé les épaules, ne s'attardant pas plus que cela sur le sujet. Qu'y avait-il d'étonnant de toute façon ? L'Homme n'était pas doté de la capacité de perfection, tout le monde faisait des erreurs et certainement que, comme d'habitude, les médias s'enflammaient pour rien.

Le lendemain cependant, les deux apprirent que l'hôpital en question avait été placé sous quarantaine. Était-ce à cause de cela ? Bloqué devant le post de télévision, le brun s'était demandé s'il ne valait pas mieux repartir dans le Maine près de sa mère et sa tante en emmenant Hannah mais il se rappela rapidement de ce rendez-vous professionnel important qu'il avait dans quelques jours et ne pouvait décemment pas louper. Quand cela serait passé, il pourrait envisager de quitter la ville le temps que tout se tasse, mais pas avant, ce rendez-vous était une opportunité non négligeable pour l'avancée de son roman, hors de question de le manquer. Le soir même, ils se décident finalement à sortir au restaurant, soirée qui s'achèvera sur une note des plus négatives. Sur le chemin du retour, ils croisent une patrouille de police, l'un des agents leur intime de retourner immédiatement chez eux. Le ton monte, Nigel ne se montre pas très conciliant mais finit par capituler, ne souhaitant pas aggraver la situation déjà tendue qui se joue en ville.

Les jours qui suivent, Nigel commence à prendre conscience que ce que qu'il se joue autour d'eux n'a rien de normal, que c'est probablement pire que ce qu'il avait voulu croire jusqu'alors. Il reste bouche bée devant la télévision, cet écran où ce cher président affirme que tout est sous contrôle, que le peuple américain ne doit pas s'inquiéter mais rester chez-soi jusqu'à ce que tout soit terminé. A partir de là, l'écrivain parvient à convaincre sa sœur de ne sortir que périodiquement, quand ils n'ont vraiment pas le choix. Le brun continue en parallèle à taper le premier jet de son roman, n'ayant pas l'intention de se laisser retarder par ces émeutes qui seront certainement calmées sous peu. Il l'espère du moins. Ce n'est pas le cas du voisin qui se fait de plus en plus négatif quant à la situation ; le terme plus approprié est probablement ''réaliste'', mais ça, il est encore trop tôt pour s'en apercevoir.

La situation ne va pas en s'arrangeant, au contraire, elle semble même empirer. Quelques voisins sont déjà partis, quitter la ville à tout prix, c'était ce que tout le monde disait ; les événements étaient-ils réellement si grave pour qu'ils décident de tout abandonner de la sorte ? Certainement, et le brun ne va pas tarder à s'en rendre compte. Seuls à la maison, l'écrivain est tiré de ses réflexion par Hannah qui entre en trombe, revenant de l'épicerie du coin. « [color:564d=AAA8D5]Nigel, j'ai failli me faire agresser ! » Ôtant ses lunettes de lecture, le brun se lève, les sourcils froncés et s'approche de sa soeur d'un air plein d'inquiétude. « Que s'est-il passé, Hannah ? » « Ça arrive ici aussi, il y avait des fous à l'épicerie qui cassaient les vitres et ont menacé la vendeuse ! Moi je sors plus seule ! » L'homme la regardait sans trouver quoi dire, ne retenant uniquement qu'il s'était passé quelque chose de grave là-dehors. Il avait finalement fini par hocher la tête, comprenant qu'il était temps de faire passer le bien-être de sa sœur avant son roman. « On va quitter la ville et revenir quand ça se sera calmé. » Le soir même il avait réservé deux billets d'avion pour Portland ; probablement que l'éloignement de la ville était radicale mais il ne pouvait s'imaginer de laisser sa mère et sa tante seules dans cette situation. Le vol partirait le surlendemain.

Ils préparent leurs affaires et s'apprêtent, en ce 22 octobre, à rejoindre l'aéroport. Nigel a intimé à Hannah de n'emporter que le principal, ils reviendraient de toute façon quand la situation se serait arrangée ; acceptant à contrecœur, la jeune fille peinait à faire le tri dans ce qu'elle devait emmener et ce qu'elle laissait ici. Avec les pillages, comment être certaine de tout retrouver en revenant ? Assis devant la télé en attendant que sa sœur ait terminé ses affaires, la nouvelle qui passe aux informations ébranle complètement Nigel : tous les vols avaient été annulés alors que leur avion était prévu pour l'après-midi même. S'il n'avait pas été assis, probablement qu'il serait tombé à la renverse ; le trafic aérien était gelé ? Les problèmes étaient indéniablement plus importants que ce qu'il pensait. Après quelques minutes cependant, il monte pour annoncer la nouvelle à sa cadette avant d'appeler sa mère pour la prévenir.




Chapitre VI
L'inconnu est porteur d'angoisse. (Nadine Gordimer)



Contraints à rester au domicile des McMurray, la peur les englobe de plus en plus. Nigel essaye de faire bonne figure, ne pas trop montrer son inquiétude, mais il est évident qu'il ne sait absolument pas comment gérer la situation. Le stress, accentué par le fait qu'il ne parvient pas à se concentrer sur son ouvrage, ne rassure en rien sa sœur. Ce 26 octobre, le voisin, Monsieur Keller est venu cogner à leur porte, blessé. Il affirme qu'un homme est entré chez lui quelques heures plus tôt et l'a attaqué, qu'il l'a mordu. Les deux, malgré ce qu'ils savent, ne le prennent qu'à moitié au sérieux, persuadés que c'était un chien et que le vieil homme perdait la tête, était-il possible que Monsieur Keller soit en plein délire ? Ce ne serait pas anormal au vu des circonstances. Mais il est salement mal en point et finit au bout d'un heure par succomber d'une grosse fièvre. « Dis, tu crois que c'est le virus ? » La main sur la bouche, la blonde regarde l'homme étendu sur leur canapé, inerte. « Peut-être, j'en sais rien. J'arrive pas à joindre les flics merde le réseau est saturé ! Écoutes... reste là ! Je vais aller en voiture chercher quelqu'un. Où sont les clés ? »  « Les clés... je sais pas c'est toi qui les avait Dickhead ! » avait-elle répondu, excédée par le côté tête-en-l'air de son frère. Il s'en va finalement après une dizaine de minutes de recherche. Qu'est-ce qu'il cherche au juste ? Lui-même n'en sait rien ; quelqu'un, n'importe qui qui pourrait les aider à y voir plus clair. L'état des rues est de pire en pire, des coups de feux retentissent çà et là et... et il y a ces malades. Pour la première fois, l'écrivain en croise un et manque de se faire mordre. Les yeux écarquillés il le repousse vivement et ne pense plus qu'à une chose : retourner à la maison pour trouver sa sœur.

C'est ce qu'il fait, rejoignant à nouveau le Madison Park avec beaucoup de mal tant la circulation est compliquée. Il a essayé de l'appeler sur le chemin mais là aussi tout semble saturé. La panique monte, le rendant à fleur de peau, et, enfin rentré, il se met déjà à hurler. « Hannah ! T'es où ? » Il ne se rend compte qu'une fois entré dans le salon que la blondinette est prostrée dans un coin et, au sol, il voit le corps du voisin. Posant une main sur son bras, il sursaute légèrement quand elle se recule vivement, le visage déformé par la peur. Instinctivement, il la prend dans ses bras et attend qu'elle se calme, qu'elle reprenne ses esprits. Elle lui explique ensuite que le vieux s'est réveillé et a essayé de s'en prendre à elle, que sous la panique elle l'a frappé et que depuis il n'avait plus bougé. Nigel s'était contenté de hocher la tête d'un air grave ; son petit monde si bien construit devient alors un cauchemar, cauchemar qu'il n'aurait même pas osé imaginer dans ses livres. Deux jours sont passés depuis l'incident et ils décident tous deux de rejoindre l'un des camps de réfugiés établis en ville. Ils quittent alors le quartier, prenant avec eux le minimum. ''Minimum'' mais pas le plus utile. Dans la vitesse, Nigel s'active de fourrer dans son sac son porte feuille, quelques vêtements, sa trousse de toilette, ses lunettes et le manuscrit inachevé de son roman. Ils rejoignent alors le CenturyField Link non sans détours où ils se mêlent aux autres survivants présents. Il parviendra peu après leur arrivée à avoir sa tante qui l'informera que sa mère et elle se sont réfugiées dans un camp à Portland.

Les semaines passent et les informations sur la situation extérieure n'arrivent pas, les lignes téléphoniques sont d'ailleurs totalement tombées. On les empêche de sortir, de voir, comme si l'enjeu était bien plus important que ce que les militaires essayant de leur faire croire. Les deux s'accommodent peu à peu de ce séjour forcé, mettant leurs vies entre parenthèses, sans se douter une seule seconde que non, les choses ne vont pas s'arranger. Au contraire.




Chapitre VII
Même sans espoir, la lutte est encore un espoir. (Romain Rolland)



C'est le 10 janvier 2016 que tout part en vrille, que le petit équilibre précaire qu'ils maintenaient tous dans ce stade se retrouva renvoyé à l'état de souvenir à peine croyable. Les malades étaient là, à l'intérieur, ils avaient à réussi à rentrer par Dieu sait quel moyen... Ce fléau emportait tout sur son passage, créant une panique hors de contrôle. Nigel avait pu récupérer un Glock et s'en servit tant bien que mal contre l'un de leurs agresseurs ; se protéger avant tout, c'était ce qu'il avait hurlé à Hannah pour parer à son air horrifié. « Prend tes affaires ! Tout de suite ! » La jeune fille s'était exécutée sans mot dire tandis que l'écrivain en faisait de même, hissant son sac sur le dos après y avoir fourré les quelques objets qu'il en avait sorti. Prenant sa sœur par la main, ils s'étaient mis à courir à travers la foule, suivis de près par Tania, une jeune femme de vingt-cinq qu'ils avaient rencontrés à leur arrivée et avec laquelle ils avaient tissé des liens ; tous trois étaient rapidement passés à l'armurerie récupérer leurs armes avant de quitter le stade. Le brun courait encore et encore à s'en faire exploser les poumons ; il avait mal à la poitrine, sa respiration s'était faite sifflante, ses jambes lui faisaient mal.

Ils avaient couru de longues minutes, arrivant au Nord de la ville ; le brun s'en souvenait, il était déjà venu quelques fois par ici. S'arrêtant net pour reprendre son souffle, il se retint de justesse à un mur. « On doit y retourner Nigel, on ne peut pas les laisser là-bas... » S'approchant de sa sœur, le brun avait secoué légèrement la tête, plantant sur elle un regard à la fois dur et plein d'anxiété. « Ça sert à rien Hannah, ils sont morts tu comprends ? Morts ! » Secouant la tête, la blondinette se dégage vivement de l'emprise de son frère et s'adosse contre ce mur le visage fermé. Tout est calme aux alentours et Nigel en profite pour entrer dans cette boutique d'accessoires de sports, lançant un regard à Tania lui signifiant de faire attention à la cadette ; il ressort finalement avec un piolet à glace avant de se mettre en face de sa sœur, caressant ses cheveux en un geste rassurant. « Il faut qu'on parte, on peut pas rester là. Viens. » lui avait-il d'une voix calme avant qu'ils se remettre tous les trois en route pour trouver un nouvel abri.

Les premiers jours, ils n'avaient que peu abordé ce qu'il s'était passé, à peine dormi et pratiquement pas mangé. Que pouvaient-ils bien manger de toute façon ? Ils n'avaient rien. Et la nature n'avait pas décidé de jouer en leur faveur. Un blizzard énorme semblait arriver du Nord. Ils furent surpris par une première tempête alors qu'ils arrivaient aux abords d'une petite baraque à l'orée d'une forêt à l'Est de la ville. Le trio choisit de s'y abriter, non mécontent d'y trouver quelques conserves. Ils s'occupaient tant bien que mal ; nettoyant les alentours des quelques rôdeurs, cherchant du bois pourtant trop trempé pour servir, essayant de chasser sans réellement y parvenir.

Au milieu du mois de février, la grippe s'invite dans leur quotidien. Dans leurs vies d'avant ça n'aurait été que passager, Nigel ne se rappelait même pas de la dernière fois où il avait été malade, et pourtant cela pris une ampleur qu'ils n'avaient même pas supposé. Le manque d'énergie et leurs corps affaiblis par le manque conséquent de nourriture n'aidait en rien, en rajoutant une couche sur ce froid qui les glaçait jusqu'aux os. Leur état ne va absolument pas en s'arrangeant et le pire arrive.




Chapitre VIII
La peur est un cri, la terreur est un murmure. (Anonyme)


Environ dix jours après, Tania est encore plus mal en point que les deux autres et, malgré le fait qu'ils soient entourés de plusieurs couvertures, elle est froide, glacée et tousse à s'en cracher les poumons. Puis le silence. Pesant. Tous deux pensent que la jeune femme s'est endormie mais il n'en n'est rien. Elle ouvre les yeux quelques heures après et se redresse du lit, posant son regard sur Nigel et Hannah. Immédiatement, la plus jeune se lève, légèrement paniquée. « Dicky... c'est comme Monsieur Keller... » Les yeux écarquillés, l'écrivain comprend immédiatement ce qu'il se passe et, par extension, qu'il n'y a pas besoin d'être mordu pour devenir un de ces monstres ; indéniablement, le brun prend conscience du réel mal qui enveloppe le monde, ce mal qu'aucun ne pourra jamais fuir. Tirant rapidement sur le bras de sa sœur pour la mettre en arrière, il récupère son piolet et assène à celle qui avait été leur amie un coup fatal, la laissant retomber mollement au sol. Ils sortiront le cadavre quelques heures après, l’ensevelissant sous la neige un peu plus loin, puisant dans leurs forces déjà bien trop maigres.

Les jours passent, puis les semaines. Une petite routine s'installe et le frère et la sœur s'accommodent peu à peu de cette vie qui n'avait pourtant rien de celle qu'ils menaient auparavant. Aux fontes de la neiges, ils enterrent le corps désormais visible de Tania. Les inquiétudes ne cessent pourtant pas et Nigel ne peut s'empêcher d'angoisser quant à l'avenir. Combien de temps avant que la situation ne s'arrange ? Est-ce qu'elle allait seulement s'arranger un jour ? Voilà des mois déjà que le monde ne fait qu'empirer et le brun ne peut que se rendre à l'évidence qu'il n'y a plus rien à espérer. Ils resteront dans le petit chalet jusqu'au milieu du mois d'Avril 2016 avant de retourner sur les routes, se rapprocher de la ville dans l'espoir de trouver un peu plus de vivres.

Après deux mois d'errance, tous deux arrivent mi-juin dans Redmond et se retrouvent dans une situation délicate, cerclés d'un nombre bien trop imposants de morts pour pouvoir s'en sortir. Mais il semble que le sort en ait décidé autrement. Un groupe arrive à ce moment là et les sort du pétrin. Ils rejoignent leur abri, ils sont sept, neuf avec eux. Rapidement, ils font de leur mieux pour se rendre utile au groupe.

Les tensions au sein de la communauté sont cependant de plus en plus palpables et, à la fin du mois de septembre, alors qu'ils sont bien intégrés au groupe depuis trois mois et demi, l'un des membres tue un autre de sang froid, à cause d'une querelle sans fondement. Les rôdeurs s'invitent rapidement et les deux n'ont d'autre choix que de fuir, encore. Ils se retrouvent désormais seuls, n'ayant plus aucunes réserves, leurs sacs sur le dos ; sacs qu'ils gardaient par précaution toujours pratiquement empaquetés. Hannah insiste alors pour retourner à Seattle, à la maison de ses parents, voir s'ils y sont ou au moins s'ils ont pu trouver le mot qu'elle leur avait laissé. Ils ne mettent qu'un jour à y arriver mais ne trouvent aucun signe de leur père ou sa femme, même le mot de la jeune femme est toujours au même endroit, lui mettant un gros coup au moral. Ils y restent deux semaines avant de se rendre à l'évidence qu'il y a trop de dangers dans le coin et que la maison est bien trop grande pour être sécurisée.

C'est donc au milieu du mois d'Octobre 2016 qu'ils s'en vont, longeant la côte à la recherche d'un endroit un peu plus sûr où s'installer. Après deux semaines d'errance, ils arrivent dans le quartier de Columbia City au Sud de la ville et s'établissent aux abords du Stan Sayres Memorial Park.



Épilogue
La pire souffrance est dans la solitude qui l’accompagne. (André Malraux)


Nigel et Hannah sont dans cette maison depuis déjà un mois et demi, ils restent néanmoins méfiants après tout ce qui est arrivé et ont bien raison : un bruit de moteur à l'extérieur alors qu'ils sont tous les deux à l'étage les tire de leurs occupations. « Prends tout Hannah, vite. » l'écrivain n'a pas besoin d'en dire plus pour que sa cadette comprenne que la situation risque d'être critique ; qu'importe si ces personnes sont mauvaises ou non, mieux vaut ne prendre aucun risque. Récupérant son sac en y fourrant rapidement ce qui traînait dehors, le trentenaire ne parvient pas à trouver son piolet, s'angoissant encore un peu plus tout en se maudissant soi-même de se montrer aussi distrait. Il prend le Glock qu'il a toujours gardé du CenturyLink Field et tous deux descendent prudemment les escaliers, sortant par une porte annexe pour éviter les visiteurs indésirables. Mais leurs mouvements ne passent pas inaperçus.

Se mettant à courir, Nigel a juste le temps d'apercevoir des hommes, bien plus nombreux qu'eux. L'un des hommes leur hurle de s'arrêter avant qu'un coup de feu ne retentisse. Malgré l'adrénaline, Nigel tombe tête la première dans la terre, ressentant immédiatement la douleur atroce qui le tiraille au niveau du mollet ; un rapide coup d’œil vers le bas lui suffit pour comprendre qu'il a été touché. Les hommes approchent et Hannah est machinalement revenue près de son frère pour l'aider à se relever. « Vas-t-en Hannah, pars. » Malgré son ton sec, la blondinette n'a le temps de rien, leurs assaillants sont déjà là. L'un d'entre un tire la jeune fille par le bras jusqu'à l'intérieur, tandis que deux autres y traînent Nigel après l'avoir fouillé, lui ôtant son arme à feu. Leurs rires s'élèvent, déblatérant des paroles toutes plus outrageuses les unes que les autres. La seconde d'après, l'écrivain se prend un coup de poing violent en pleine tempe, le sonnant immédiatement. Les voix autour ne sont plus que des bourdonnements, mais les coups ne s'arrêtent pas là ; ils pleuvent, encore et encore. Nigel a beau se recroqueviller sur lui-même pour essayer de protéger, il ne peut qu'encaisser, assourdis par les hurlements de sa cadette non loin. Deux hommes reviennent, leurs sacs un peu plus pleins du peu de provisions qu'avaient le frère et la sœur. Un énième coup lui coupe littéralement le souffle et, complètement à bout, il ne peut rien faire d'autre que regarder, impuissant, ces monstres emmener loin de lui sa sœur. « Hannah... » le prénom n'est qu'un murmure qu'il n'est même pas certain lui même d'avoir soufflé. Ne parvenant même pas à se redresser, l'écrivain entend clairement le véhicule repartir, puis le silence. Un silence de mort à peine brisé par ses sanglots et les flots de larmes qui inondent ses joues. C'était finit, il l'avait perdue et n'avait même pas été capable de la protéger. Tout était terminé.

La porte d'entrée encore grande ouverte, des râles ne mettent pas longtemps à se faire entendre, probablement attirés par la détonation et les hurlements. Dans un dernier regain de survie, Nigel se traîne tant bien que mal jusqu'à l'étage, refermant derrière lui la porte de cette chambre qu'il partageait avant de s'effondrer au sol, perdant connaissance après tant d'efforts. Réveillé par le soleil sur son visage, l'écrivain est incapable de savoir combien de temps il est resté inconscient. Le silence semble englober tout le lieu. Allongé sur le dos, il observe le plafond, le regard vide. Hannah... Soupirant en ravalant difficilement les larmes qui menacent à nouveau de couler, il porte une main à son ventre douloureux et tourne la tête à sa droite. Là, sous le lit, son piolet à glace, deux conserves et une bouteille d'eau. Son expression se teinte d'amertume alors qu'il se rappelle enfin les avoir déposé en au sol en rentrant de leur dernier ravitaillement avant de les pousser distraitement du pied pour pour passer quelques heures après. Quel imbécile il faisait... Peut-être que s'il avait eu cette arme il aurait pu la sauver. Mais il n'avait rien pu faire. Rien d'autre que les regarder l'emmener loin de lui. La gorge nouée, il ferma les yeux et laissa libre court à sa peine silencieuse.

Après environ deux jours à être resté dans cette chambre sans plus aucun signe de vie alentours, le trentenaire se remet difficilement de ses blessures, un bout de tissu noué autour de son mollet, et n'a de cesse de regarder la carte dépliée sur la commode. Où chercher ? Par où commencer ? C'était comme chercher une aiguille dans une botte de foin ; impossible. Il sort finalement de la pièce, redescendant au rez-de-chaussée, piolet en main, clopinant pitoyablement à l’affût du moindre être, mort ou vivant, qui pourrait se pointer. Dans un coin de l'entrée, il remarque son sac et, juste à côté, ses affaires éparpillées. S'y dirigeant, il s'agenouille non sans grimacer, et observe avec dépit les pages de son manuscrit froissées et complètement en désordre. Emportant ses biens avec lui, il ferme enfin la porte d'entrée et pose le tout sur la table de la cuisine. De longues heures passées à tout remettre en ordre, se donner l'illusion d'avoir pu sauver une infime part de sa vie, de lui.

L'écrivain restera dans les environs pendant près d'un mois, espérant voir le moindre signe de sa sœur. Mais peu à peu, son espoir s'effrite et il se rend à l'évidence que c'est bel et bien terminé, pour de bon. Il quittera Columbia City mi-janvier malgré la neige et se met à errer dans une bonne partie du sud de la ville à la recherche de sa sœur ; la cherche-t-il réellement ? Probablement qu'une partie de lui, celle pleine de folie, y croit encore, au moins un peu. Son errance l'a mené aux alentours de South Park où il ne passe pas plus d'une semaine dans le même bâtiment. Il est suivi depuis son départ de Columbia City par un jeune bouvier bernois qui ne devait pas avoir plus d'un an. Si au début l'animal gardait ses distances, il devient peu à peu un compagnon fiable pour l'écrivain qui le nourrit dès qu'il peut. Nigel l'a nommé Marvin.

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Re: ''Écrire n'engendre pas la misère, écrire naît de la misère.''

Mer 22 Fév 2017 - 22:49

Salut Dicky ''Écrire n'engendre pas la misère, écrire naît de la misère.'' 1442386177
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Re: ''Écrire n'engendre pas la misère, écrire naît de la misère.''

Mer 22 Fév 2017 - 22:49

Hey Nigel !

Re-bienvenue !!
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Re: ''Écrire n'engendre pas la misère, écrire naît de la misère.''

Mer 22 Fév 2017 - 22:53

Hey rebienvenue Very Happy Toi aussi je vais te lire o/
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Re: ''Écrire n'engendre pas la misère, écrire naît de la misère.''

Mer 22 Fév 2017 - 22:57

Han *.* Clive est content de te voir par ici
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Re: ''Écrire n'engendre pas la misère, écrire naît de la misère.''

Mer 22 Fév 2017 - 22:58

Re bienvenueeeee !

''Écrire n'engendre pas la misère, écrire naît de la misère.'' Tumblr_nic21v5pCd1sqtvn0o1_500

:MisterGreen:




Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.
Yulia Iojov
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Re: ''Écrire n'engendre pas la misère, écrire naît de la misère.''

Mer 22 Fév 2017 - 23:00

Merci les copaiiins :smile2:


Risette, il faut qu'on se rencontre je crois :111:
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Re: ''Écrire n'engendre pas la misère, écrire naît de la misère.''

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