Requiescat in Pace
Jeu 2 Mar 2017 - 20:41
Cela ne faisait même pas quarante-huit heures que le groupe était installé dans son nouveau refuge. Les habitants du chalet prenaient leurs quartiers dans les maisons qui leur avaient été assignées, ce qui avait de quoi occuper... mais Ethan avait d'autres priorités. La mort de ses beaux-parents le hantait encore, et le poids de la culpabilité lui interdisait pratiquement de fermer l'oeil la nuit. Il ne pouvait s'empêcher de revoir en boucle dans sa tête le moment où il était parti à l'avant du convoi ramener la pince pour casser la chaîne et ouvrir le portail... laissant ainsi Henry et Alice en arrière, à la merci de rôdeurs embusqués. Dans l'urgence de la situation, il n'avait pensé qu'à permettre au groupe d'avancer. Mais son devoir n'aurait-il pas d'abord été de s'assurer que les membres de sa famille étaient en sécurité ? Le fait que le père de Brooke soit un bon tireur n'avait rien changé à l'affaire. Et d'ailleurs, son malaise était encore augmenté lorsqu'il voyait la douleur qui emplissait les yeux de sa femme. Elle était dévastée par cette perte, même si elle tâchait de faire face comme elle le pouvait.
C'était pour cette raison que le jeune homme avait passé le plus clair de son temps hors des limites du quartier dans lequel ils avaient élu domicile. Dès que le flux de morts-vivants s'était montré moins important, il avait mis le nez dehors, seul. Son but ? Retrouver ses beaux-parents, peu importe l'état dans lequel ils se trouvaient, et leur offrir une mort digne. Il ne pensait pas les retrouver en vie... Dans tous les cas cependant, il devait être sûr de leur sort. Et il devait à son épouse de leur offrir une mort digne, de ne pas les laisser arpenter le monde sous la forme d'un cadavre affamé de chair fraîche.
Les créatures s'étant dispersées, il était resté bredouille. Mais il ne se décourageait pas pour autant, cela voulait simplement dire qu'il devait ratisser un peu plus large. Lorsqu'il était rentré au bercail, il en avait profité pour ramener des affaires qui étaient restées abandonnées dans le pick-up rouge lors de la débandade générale vers la grille. Il avait pris le soin de ne pas dévoiler à Brooke ce qu'il faisait, sachant qu'elle allait sans doute s'inquiéter au vu du sort de ses parents. L'agent fédéral savait que sa place aurait probablement été auprès d'elle, afin de la soutenir... Mais c'était plus fort que lui. Il devait mettre un terme à tout cela, ce qui permettrait au moins de commencer un deuil décent et d'apaiser un brin l'âme de tout le monde.
Ce jour-là, il s'était finalement résigné à aller demander de l'aide dans son entreprise. Il s'y était tout d'abord refusé, avant de se rendre à l'évidence. C'était une nécessité, s'il voulait parvenir à quelque chose. À deux, ils seraient forcément plus efficaces. Restait à trouver la personne idéale pour l'accompagner. Il avait pensé à un certain nombre de personnes, mais les avait toutes écartées pour diverses raisons. Le choix à faire avait fini par se mettre en évidence de lui-même. Il devait aller demander de l'aide à Arthur. En plus de bien s'entendre et de savoir mutuellement s'appuyer sur les capacités de l'autre, ils formaient un bon duo lorsqu'ils travaillaient de concert. Et puis... Arthur comprendrait sans doute. Il l'espérait. Dans le pire des cas, il reprendrait sa traque seul, aussi déraisonnable que cela puisse paraître. Le besoin était bien trop pressant.
C'est tout équipé qu'il se présenta devant la porte de la maison dans laquelle son ami était logé. Il avait revêtu des vêtements chauds, avait un sac à dos avec des fournitures passé dans le dos, et il était armé à la fois de son couteau de combat et d'armes à feu. Il ne savait pas exactement de quoi il avait l'air, mais cela devait être... particulier. Un peu dans le genre mercenaire prêt à partir en campagne. En fait, il se préparait surtout à une traque dans le froid, qui nécessitait de ne rien laisser au hasard. Prenant une inspiration, il frappa à la porte avec suffisamment de vigueur pour être entendu. Il patienta le temps que quelqu'un vienne ouvrir, se demandant s'il devait finalement partir seul pour ne pas impliquer quelqu'un d'autre là-dedans. Lorsque la porte s'ouvrit, il n'avait cependant pas bougé du perron, même si son regard était tourné ailleurs, comme absent. En reportant son attention face à lui, il tomba nez à nez avec Arthur, ce qui lui simplifiait la tâche. Pas besoin d'expliquer longuement le but de sa visite à une tierce personne, cela faisait autant de temps de gagné, quelle que soit la réponse qui lui serait donnée.
« Arthur... J'espère que ton installation se passe bien. Je suis venu te déranger un peu... J'ai un service à te demander. Je suis à la recherche des parents de Brooke pour... faire ce qui doit être fait. Mais je crois qu'il faut que je pousse ma traque un peu plus loin. Est-ce que tu pourrais, disons... m'accompagner pour me donner un coup de main ? »
Ethan s'interrompit avec une moue embêtée. Il avait l'impression d'être en total décalage avec la réalité. Le manque de sommeil et toutes ces émotions y étaient sans doute pour quelque chose. Il tâchait de se convaincre que tout irait mieux lorsqu'il prendrait le temps de se poser un peu. Encore fallait-il qu'il le fasse. Il se passa une main le long de la mâchoire puis dans les cheveux, attendant la réponse. Sans doute aurait-il dû se montrer plus civil, mais il s'était montré si peu communicatif ces derniers temps que cela lui était pratiquement sorti de l'esprit.
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Re: Requiescat in Pace
Lun 27 Mar 2017 - 21:14
Deux jours, tout au plus. Deux jours que la folie s'était arrêtée, que la mort avait enfin détourné le regard pour mieux retourner dans l'ombre, comme une araignée affamée, mais patiente. Et pourtant, Arthur se sentait toujours en guerre. Comme s'il ne s'agissait que d'une étape. Qu'ils allaient devoir repartir bientôt, bravant de nouveau les dangers de la route, de l'imprévu, de l'inconnu, du froid et de la maladie. Et la faim.. oh cette faim qui faisait de lui une bête capable de hurler sur ceux qu'il avait juré de protéger.
En deux jours, beaucoup de choses s'étaient déjà passées. De nouvelles règles commençaient à s'instaurer, les survivants s'adaptaient à leurs maisons pour en devenir les habitants. Et.. Arthur avait fait une promesse. Il avait juré à Isabel d'arrêter de se mettre tout le temps en danger, et de passer plus de temps avec elle. Jusque là, il faisait honneur à sa parole. Si le sergent mettait toujours autant de coeur à l'ouvrage, il passait bien plus de temps auprès de sa femme enceinte et de sa soeur. Même s'il ne s'agissait que de rester près d'elle, à moitié allongé sur le divan, comme ils auraient pu le faire devant la télévision, si cela existait encore.
Ce fut lors d'un de ces moments privilégiés que quelqu'un frappa à la porte. Des coups secs, forts et brefs, qui firent froncer les sourcils au sergent. Il déposa un baiser sur le front de son épouse, et interpella Elyse qui était déjà en route pour ouvrir.
"Non, je vais y aller. C'est sûrement pour moi .. "
Il lança un regard vers Isabel, s'excusant en silence de devoir rompre leur câlin. Il se doutait que quelqu'un venait lui demander son aide, son avis, et qu'il ne s'agissait pas d'une gamine passant vendre des cookies. Il ouvrit la porte pour voir Ethan, son ami, lui avec qui il avait déjà accompli pas mal de choses. L'homme ne tarda pas à lui expliquer le but de sa venue. Il alla même droit au but. Et si sa quête semblait noble aux yeux du sergent, et qu'il aurait accepté sans hésité avant d'avoir promis à sa femme, il lui afficha une mine bien désolée en guise de réponse.
"Ethan je.. je comprends. Et tu sais que .. si cela ne tenait qu'à moi.. Mais Isabel va bientôt accoucher et je.. je lui ai promis de passer du temps avec elle. Elle a peur, c'est encore frais tout ça et.. "
Il secoua la tête. Non, il ne pouvait juste pas décliner cette invitation. Il ne pouvait pas laisser Ethan y aller seul. Ils se connaissaient, ils fonctionnaient bien à deux. Ensemble, ils avaient toutes les chances de réussir et revenir rapidement, sans embrouille. S'il refusait et que quelque chose arrivait à son ami, plus jamais il n'allait pouvoir se regarder dans un miroir. Quel exemple allait-il offrir aux autres, et à son enfant ? Ainsi, il soupira longuement, avant de retrouver le regard qu'il tentait de fuir.
".. J'peux pas refuser. C'est impossible. Si je te dis non, je me mens à moi-même, et je ne peux le faire. Je viendrai. Dis moi juste quand. Je vais l'expliquer à Isabel.. "
Quelques instants plus tard, il retrouva sa femme, avec le regard de celui qui partait au combat encore. Il lui expliqua tant bien que mal, s'excusa autant que possible.. et partit s'équiper.
En deux jours, beaucoup de choses s'étaient déjà passées. De nouvelles règles commençaient à s'instaurer, les survivants s'adaptaient à leurs maisons pour en devenir les habitants. Et.. Arthur avait fait une promesse. Il avait juré à Isabel d'arrêter de se mettre tout le temps en danger, et de passer plus de temps avec elle. Jusque là, il faisait honneur à sa parole. Si le sergent mettait toujours autant de coeur à l'ouvrage, il passait bien plus de temps auprès de sa femme enceinte et de sa soeur. Même s'il ne s'agissait que de rester près d'elle, à moitié allongé sur le divan, comme ils auraient pu le faire devant la télévision, si cela existait encore.
Ce fut lors d'un de ces moments privilégiés que quelqu'un frappa à la porte. Des coups secs, forts et brefs, qui firent froncer les sourcils au sergent. Il déposa un baiser sur le front de son épouse, et interpella Elyse qui était déjà en route pour ouvrir.
"
Il lança un regard vers Isabel, s'excusant en silence de devoir rompre leur câlin. Il se doutait que quelqu'un venait lui demander son aide, son avis, et qu'il ne s'agissait pas d'une gamine passant vendre des cookies. Il ouvrit la porte pour voir Ethan, son ami, lui avec qui il avait déjà accompli pas mal de choses. L'homme ne tarda pas à lui expliquer le but de sa venue. Il alla même droit au but. Et si sa quête semblait noble aux yeux du sergent, et qu'il aurait accepté sans hésité avant d'avoir promis à sa femme, il lui afficha une mine bien désolée en guise de réponse.
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Il secoua la tête. Non, il ne pouvait juste pas décliner cette invitation. Il ne pouvait pas laisser Ethan y aller seul. Ils se connaissaient, ils fonctionnaient bien à deux. Ensemble, ils avaient toutes les chances de réussir et revenir rapidement, sans embrouille. S'il refusait et que quelque chose arrivait à son ami, plus jamais il n'allait pouvoir se regarder dans un miroir. Quel exemple allait-il offrir aux autres, et à son enfant ? Ainsi, il soupira longuement, avant de retrouver le regard qu'il tentait de fuir.
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Quelques instants plus tard, il retrouva sa femme, avec le regard de celui qui partait au combat encore. Il lui expliqua tant bien que mal, s'excusa autant que possible.. et partit s'équiper.
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Re: Requiescat in Pace
Sam 1 Avr 2017 - 23:16
Un moment, Ethan crut qu'il allait devoir partir seul, qu'Arthur lui ferait faux bond. Pour le coup, il ne pourrait pas lui en vouloir, les raisons que son ami invoquait étaient légitimes. Néanmoins, il aurait aimé bénéficier d'un coup de main pour espérer réussir là où il avait échoué jusqu'ici. Pour essayer pouvoir dormir à nouveau à peu près tranquille. Pour apporter un maigre réconfort à sa femme. Irait-il seul, ou demanderait-il de l'aide à quelqu'un d'autre ? Alan, peut-être ? Ou Connor ? Aucun choix ne lui semblait aussi adéquat qu'Arthur, même si la réflexion pouvait sembler cruelle. Extérieurement, il s'était contenté de hocher la tête.
Pourtant, à peine avait-il accepté ce fait que son ami fit marche arrière, ne pouvant visiblement pas se résoudre à le laisser partir seul, à lui refuser son aide. Une ombre de sourire passa sur les lèvres du jeune homme. Il n'avait pas vraiment le moral ni les pensées pour quelque chose de plus franc, mais une réelle gratitude lui réchauffa le cœur en entendant ces mots.
« Merci... Prends ton temps. On partira dès que tu seras prêt.
Il se sentait un peu coupable de soustraire Arthur à sa femme, et comptait bien leur laisser le temps de tirer tout ça au clair. En attendant, il s'installa sur les marches du perron, assis droit et sans bouger, à la manière d'un lion gardien chinois ou d'une gargouille. Son regard était perdu dans le vide, et son esprit parcourait déjà les environs, mentalement, à la recherche de ses beaux-parents. Insidieusement, ses pensées dérivèrent vers ce moment fatidique où l'agression avait eu lieu. Il n'était pas assez proche du drame, mais il se représentait parfaitement les morsures, les chicots pourris qui s'enfonçaient dans la chair, déchiraient les tissus et en emportaient de gros morceaux... Tout se colorait de rouge, tout ce sang... Le jeune homme ferma les yeux, plissant les paupières jusqu'à voir des points d'ombres et de lumières, à s'en faire mal. Il voyait cette scène dès qu'il fermait l'oeil, dès qu'il avait le malheur de ne penser à rien. La culpabilité était comme un acide qui le rongeait irrémédiablement.
Ethan se redressa en entendant le bruit de la porte derrière lui.
- Merci encore... Il faudra que j'aille m'excuser auprès d'Izzy, lui dire que je suis désolé de devoir te demander ça... Mais j'ai vraiment besoin de ton aide.
L'agent fédéral se sentait légèrement rassuré par la présence d'Arthur près de lui. Il n'aurait su dire si cela était dû en partie à son habitude de bosser avec un équipier de confiance avant l'épidémie. Et comme le disait le diction, l'union fait la force. Il se sentait un peu plus optimiste, même s'il ne voulait pas se faire de faux espoirs. Alors qu'ils marchaient en direction du portail, Ethan fit un rapide point sur la situation à son ami, afin de l'éclairer sur ce qui les attendait.
- J'ai fouillé tous les environs du quartier, en étendant les recherches en suivant les routes, comme une toile d'araignée. Pour l'instant, rien. J'ai peur que les chances de les retrouver s'amenuisent de jour en jour. Et je ne peux pas les laisser dans cet état.
Une nouvelle vague de culpabilité, encore. Même si une voix au fond de lui lui soufflait qu'il n'avait pas eu d'autre choix que de se soucier de toute la communauté en apportant les pinces pour ouvrir le portail, et que cela avait sans doute sauvé plus de vies que cela n'en avait perdu, il portait toujours ce fardeau sur ses épaules. C'était comme une chape de plomb qu'il n'arrivait pas à retirer, même en s'ébrouant. Au moment d'atteindre le portail, il fit jouer le système de fermeture avant de se tourner vers Arthur.
- Prêt à y aller ? Je pense qu'on devrait accentuer les recherches à partir de la zone où j'ai terminé hier. Pour le reste, un simple coup d'oeil devrait suffire... »
Une fois de l'autre côté, ils avaient plutôt intérêt à n'avoir rien oublié. Ethan s'assurait par la même occasion que son ami était sûr de son choix. Il était encore temps de faire marche arrière. De son côté, il n'avait plus qu'à ouvrir le portail et se glisser de l'autre côté. Il irait, accompagné ou non, en espérant pouvoir mettre un terme à cette histoire.
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Re: Requiescat in Pace
Dim 7 Mai 2017 - 18:09
Arthur eut à réfléchir pour trouver les mots. Comme si pour lui, s'en aller aider Ethan était un manquement à son devoir, à la promesse qu'il venait de faire à sa femme. Il voulait simplement pouvoir être double, ou triple, pour avoir assez de temps, de force et de courage pour accomplir tout ce qu'il voulait accomplir. Mais il ne pouvait se diviser. Arthur n'était qu'un homme, un seul, et il devait faire des choix pour trouver le bon équilibre.
Après quelques explications et quelques arguments, il partit s'équiper pour cette sortie. Fouiller dans les méandres de la faucheuse était toujours quelque chose de dangereux, même pour deux hommes aussi formés et appliqués que Ethan et Arthur. La moindre erreur se payait cash et le prix était souvent bien trop élevé pour s'en relever un jour.
Ainsi, c'est accompagné de son Scar, de son flingue et de son couteau que Arthur sorti de l'armurerie, située chez eux. Il passa devant Isabel et s'arrêta un instant, avant de lui sourire et de déposer un doux baiser sur son front, comme il en avait l'habitude lorsqu'il sortait monter la garde. Cette fois, c'était un peu plus risqué, mais le sourire assuré qu'il affichait ne laissait pas de place au doute : Il allait revenir sain et sauf, et ramener Ethan dans le même état. Il ébouriffa Elyse au passage, qui ne se retint pas de l'engueuler. Il offrit un dernier sourire amusé avant d'ouvrir la porte et de retrouver Ethan.
"T'en fais pas vieux. Elle comprend. C'est important, on ne peut pas juste.. laisser la situation comme ça. C'est pas possible. Alors allons-y. "
Il lui adressa un sourire complice, qui se voulait rassurant, car Arthur sentait et comprenait la détresse qui se cachait derrière le masque de son ami. Et il savait par expérience quel rôle il allait devoir jouer auprès de son binôme.
Ethan lui expliqua le plan, et Arthur hocha de la tête pour acquiescer. Ils étaient partis pour entamer des fouilles méthodique et efficaces, et enfin libérer le pauvre homme d'un poids trop lourd pour ses épaules, pourtant si solides.
"Toujours prêt. Et t'en fais pas, on va les retrouver. "
Un clin d'oeil plus tard, la grille s'ouvrit pour laisser passer les deux aventuriers. Instinctivement, Arthur vérifia de nouveau ses armes. Il devait être prêt à réagir, comme le bon sergent qu'il était.
Après quelques explications et quelques arguments, il partit s'équiper pour cette sortie. Fouiller dans les méandres de la faucheuse était toujours quelque chose de dangereux, même pour deux hommes aussi formés et appliqués que Ethan et Arthur. La moindre erreur se payait cash et le prix était souvent bien trop élevé pour s'en relever un jour.
Ainsi, c'est accompagné de son Scar, de son flingue et de son couteau que Arthur sorti de l'armurerie, située chez eux. Il passa devant Isabel et s'arrêta un instant, avant de lui sourire et de déposer un doux baiser sur son front, comme il en avait l'habitude lorsqu'il sortait monter la garde. Cette fois, c'était un peu plus risqué, mais le sourire assuré qu'il affichait ne laissait pas de place au doute : Il allait revenir sain et sauf, et ramener Ethan dans le même état. Il ébouriffa Elyse au passage, qui ne se retint pas de l'engueuler. Il offrit un dernier sourire amusé avant d'ouvrir la porte et de retrouver Ethan.
"
Il lui adressa un sourire complice, qui se voulait rassurant, car Arthur sentait et comprenait la détresse qui se cachait derrière le masque de son ami. Et il savait par expérience quel rôle il allait devoir jouer auprès de son binôme.
Ethan lui expliqua le plan, et Arthur hocha de la tête pour acquiescer. Ils étaient partis pour entamer des fouilles méthodique et efficaces, et enfin libérer le pauvre homme d'un poids trop lourd pour ses épaules, pourtant si solides.
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Un clin d'oeil plus tard, la grille s'ouvrit pour laisser passer les deux aventuriers. Instinctivement, Arthur vérifia de nouveau ses armes. Il devait être prêt à réagir, comme le bon sergent qu'il était.
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Re: Requiescat in Pace
Mer 10 Mai 2017 - 22:11
Ethan prit la tête des opérations. Pas spécialement par envie de mener la danse, mais parce qu'il savait quels endroits il avait déjà fouillé. L'ennui avec les rôdeurs, c'était qu'ils se déplaçaient, et il fallait donc aussi penser à revoir les lieux déjà visités. L'avantage, c'était qu'ils ne bougeaient pas bien vite et qu'ils étaient incapables d'investir un lieu par eux-mêmes. Ce qui allait donc cantonner leurs recherches en extérieur. Il avait l'impression d'être aiguillé par un besoin irrépressible de retrouver ses beaux-parents. Comme si son esprit ne connaîtrait pas le repos avant que cette tâche ne soit menée à bien.
Il marchait à bonne allure. Sans doute aurait-il dû préserver un peu ses forces. À vrai dire, il n'avait pas suffisamment dormi, et sa façon de se nourrir laissait à désirer depuis un moment déjà. Ils avaient dû se serrer la ceinture au chalet, et il préférait toujours laisser un maximum de sa part à sa famille. Ce qui était d'autant plus vrai à l'heure actuelle, où de toute façon tout ce qui le préoccupait ne lui laissait pas le cœur à manger.
« J'espère qu'ils ne seront pas revenus dans des endroits que j'ai déjà visités. Ca nous compliquerait la tâche de tout faire deux fois.
À vrai dire, l'agent fédéral ne savait même pas s'ils avaient une petite chance de retrouver ses beaux-parents. Au fond de lui, il était même persuadé que c'était presque impossible. Il ne voulait juste pas envisager cette possibilité d'échec. Le reste de sa vie serait sans doute hanté par les images de Henry et Alice en train de dévorer de la chair fraîche, transformés en monstres insatiables. Il ne pouvait juste pas le permettre. Il le devait à sa femme.
- Depuis que c'est arrivé... je ne pense plus qu'à ça. Ça me hante même quand je dors.
Il avait toujours eu tendance à avoir le sommeil léger. Depuis quelques jours, c'était devenu pire. Il était perturbé pour un rien, se réveillait constamment et contemplait le plafond. Dans sa tristesse, Brooke au moins tombait de sommeil, épuisée par ses émotions, et goûtait à des nuits réparatrices. Alors qu'ils marchaient, Ethan guettait le moindre signe laissant présager de la présence de rôdeurs. Il s'agissait de ne pas non plus se laisser surprendre par un trop grand nombre de ces choses. Le jeune homme était toutefois hésitant. Il ne s'ouvrait pas facilement aux autres concernant ses sentiments, et encore moins avec ceux qui le ravageaient intérieurement à l'heure actuelle. Mais ces mots étaient sortis tout seuls, sans doute confortés par l’identité de celui qui se tenait près de lui.
- Quand on est arrivés... Je les ai laissés en arrière pour apporter les pinces à l'avant du convoi, pour ouvrir les grilles. C'est là qu'ils se sont fait mordre. Si Brooke a perdu ses parents, c'est ma faute. Il faut que j'essaie de réparer ça comme je peux... De leur permettre de trouver le repos. »
Il avait l'impression d'avoir sans cesse répété ces mots. Comme une litanie incessante, qui ne lui laissait pas de répit. L'avait-il déjà dit à Arthur ? Se répétait-il ? Il aurait été bien incapable de répondre à ces questions. Son regard sombre fouillait les alentours pour l'heure déserts. Le froid, la glace, la neige enveloppaient tout d'une gangue glacée. Au moins était-il possible de distinguer des traces dans la poudreuse, et d'en tirer des conclusions concernant les déplacements des rôdeurs. Aucun d'eux ne semblait être venu par ici récemment.
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Re: Requiescat in Pace
Dim 21 Mai 2017 - 17:37
En partant en compagnie de Ethan, Arthur savait que cette mission allait très certainement se solder par un échec. Que tout ce qu'ils risquaient de trouver là dehors était le vide, le néant, la mort et les regrets. Mais il se devait d'être présent et d'aider son ami. Car il savait que même si Ethan ne parvenait pas à libérer ses beaux parents, le simple fait d'avoir tout essayé pour le faire le soulagerait sûrement. Et le sergent savait aussi que s'il venait à s'entêter, risquant sa propre vie pour au final si peu, il trouverait les mots justes pour le ramener à la raison, et à la maison.
C'est sans broncher qu'il se laissa guider par son ami, en qui il avait après tout confiance. Il avait déjà commencé les recherches après tout, et savait par où continuer.
"Ce n'est pas impossible. Leurs mouvements sont imprévisibles. "
Arthur prit soin de ne pas évoquer le mot " rôdeur " en parlant des défunts. Par respect envers la douleur et la culpabilité que pouvait ressentir Ethan. Il n'était pas venu pour enfoncer les clous ni pour remuer le couteau dans la plie. Juste pour faire ce qui devait être fait, et veiller sur lui. Car il refusait de le voir sombrer.
Ethan finit par se confier à lui, et il se doutait que cela allait arriver. C'est sans doute ce que cherchait aussi l'agent, en venant frapper à sa porte. Une épaule sur laquelle se reposer, une oreille pour l'écouter. Arthur connaissait si bien le sentiment de culpabilité, lui qui avait parfois perdu des hommes pour obéir aux ordres. Lui qui avait tué un gamin qui se prétendait l'ennemi, mais qui n'était en fait qu'une victime de la guerre. Arthur savait ce que c'était de se haïr à ne plus pouvoir penser. D'avoir envie de s'arracher les yeux, juste pour ne plus voir les visages des défunts le hanter la nuit. Et il savait qu'il devait son salut à Isabel, elle qui avait réussi à l'apaiser simplement en l'écoutant.
Arthur posa sa main sur l'épaule de son ami. Le regard qu'il lui offrit était celui des soldats. Le reflet de la guerre, du sang et des larmes jouait au fond de ses yeux. Le sergent était plein de compassion et d'empathie. Et son rôle était maintenant de l'aider à se relever.
"Ethan, tu as fait ce que tu devais faire. Grâce à tes choix, c'est tout le groupe qui est encore en vie aujourd'hui. Je me souviens de.. de ce combat que nous menions. Nous étions foutus. J'avais perdu espoir, comme beaucoup, et je .. je sentais déjà les crocs de ces monstres dans ma chair. J'étais prêt à livrer la dernière bataille. Mais toi, tu nous a rendu l'espoir. Je comprends ta peine et je sais.. je connais le fardeau que tu portes. Mais c'est à ceuw qui sont comme nous qu'il revient de le porter. Je sais que tu es assez fort. Tu en as les épaules. Tu n'as pas commis d'erreur, sache le. "
McLeod appuya ses mots d'un hochement de tête et d'un léger sourire. Il espérait avoir trouvé le bon discours, celui qui permettrait à Ethan de se redresser enfin, et de faire la paix avec lui-même. Il souhait qu'il parvienne à chasser ses fantômes et ses démons.
"Allez. On a une mission à accomplir, n'oublie pas. "
C'est sans broncher qu'il se laissa guider par son ami, en qui il avait après tout confiance. Il avait déjà commencé les recherches après tout, et savait par où continuer.
"
Arthur prit soin de ne pas évoquer le mot " rôdeur " en parlant des défunts. Par respect envers la douleur et la culpabilité que pouvait ressentir Ethan. Il n'était pas venu pour enfoncer les clous ni pour remuer le couteau dans la plie. Juste pour faire ce qui devait être fait, et veiller sur lui. Car il refusait de le voir sombrer.
Ethan finit par se confier à lui, et il se doutait que cela allait arriver. C'est sans doute ce que cherchait aussi l'agent, en venant frapper à sa porte. Une épaule sur laquelle se reposer, une oreille pour l'écouter. Arthur connaissait si bien le sentiment de culpabilité, lui qui avait parfois perdu des hommes pour obéir aux ordres. Lui qui avait tué un gamin qui se prétendait l'ennemi, mais qui n'était en fait qu'une victime de la guerre. Arthur savait ce que c'était de se haïr à ne plus pouvoir penser. D'avoir envie de s'arracher les yeux, juste pour ne plus voir les visages des défunts le hanter la nuit. Et il savait qu'il devait son salut à Isabel, elle qui avait réussi à l'apaiser simplement en l'écoutant.
Arthur posa sa main sur l'épaule de son ami. Le regard qu'il lui offrit était celui des soldats. Le reflet de la guerre, du sang et des larmes jouait au fond de ses yeux. Le sergent était plein de compassion et d'empathie. Et son rôle était maintenant de l'aider à se relever.
"
McLeod appuya ses mots d'un hochement de tête et d'un léger sourire. Il espérait avoir trouvé le bon discours, celui qui permettrait à Ethan de se redresser enfin, et de faire la paix avec lui-même. Il souhait qu'il parvienne à chasser ses fantômes et ses démons.
"
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Re: Requiescat in Pace
Lun 22 Mai 2017 - 22:13
Ethan écouta sans un mot ce que lui disait Arthur à propos de son geste lors de leur arrivée. Une part de lui-même savait qu'il avait bien agi. Qu'il s'était comporté comme il se devait envers le groupe. Mais il restait déchiré entre ses responsabilités envers la communauté, celles que son éthique personnelle lui dictait, et celles qu'il avait envers sa famille. Ce qui ne l'aidait nullement à surmonter l'épreuve qu'il traversait. En plus de la douleur de la perte de deux êtres qui étaient devenus chers à ses yeux, il y avait surtout ce sentiment de faute, de culpabilité, encore aggravé par la détresse de Brooke. Il ne supportait pas de poser les yeux sur sa femme et de se rendre compte qu'elle souffrait par sa faute, qu'il aurait pu agir pour empêcher ça. Bref, il ne sortait jamais de ses pensées tortueuses. Mais il appréciait le geste que son ami était en train de faire en tâchant de lui remonter le moral. Finalement, il prit la parole d'une voix atone, presque lointaine.
« Mais j'avais aussi un devoir envers eux. Si je n'arrive pas à garder ma famille saine et sauve, à quoi est-ce que je peux servir pour le reste du groupe ?
L'agent fédéral n'aurait su dire s'il y avait une réponse à apporter à cela. Il ne savait même pas s'il en attendait une, à vrai dire. C'était presque une remarque personnelle qu'il avait formulée à voix haute, une interrogation qui le taraudait. Il tâcha de se focaliser peu à peu sur la route et sur ce qui les environnait. Tout était gelé, sous l'emprise de la glace et de la neige, des conditions climatiques qui n'étaient guère plus clémentes que durant leur migration, et qui leur avait coûté beaucoup. L'air froid était piquant et presque douloureux lorsqu'il rentrait dans les conduits respiratoires. Avec des conditions pareilles, les rôdeurs ne devaient pas être particulièrement vivaces.
Comme en écho, deux silhouettes titubantes aux pas mal assurés apparurent à quelques mètres d'eux. Des morts-vivants, à n'en pas douter. Le jeune homme sentit les battements de son cœur s'affoler subitement, d'espoir, d'angoisse et de douleur mêlés. Très vite cependant, il comprit qu'il ne s'agissait pas de ceux qu'il cherchait. La corpulence et l'allure ne correspondaient pas. Il tendit le bras, désignant d'un doigt ganté les créatures à son compagnon.
- Il y en a deux là. Mais ce ne sont pas eux. Y en a peut-être d'autres.
Ceux-là s'étaient peut-être déplacés depuis un peu plus loin. Normalement, ils étaient encore dans la zone pratiquement inhabitée qu'Ethan avait fouillée jusque là. Une preuve supplémentaire, s'il en était besoin, que ces choses bougeaient malgré le climat qui les gelait à demi sur place. Au moins, ils étaient tellement engourdis que leur seule arme ou presque restait l'effet de surprise. Ceux qui avaient attaqué le convoi étaient légèrement plus vivaces toutefois, ce qui posait la question du lieu où ils avaient pu trouver refuge.
L'agent fédéral tira lentement son couteau de combat. Autant éliminer la menace, ce serait toujours ça de moins qui arpenterait cette terre. Et cela permettrait de sécuriser un peu plus les lieux pour les équipes qui allaient sortir pour les intérêts du groupe, notamment pour effectuer des ravitaillements. Les rôdeurs esseulés ne les avaient sans doute pas encore repérés, ou du moins ils ne faisaient pas grand-chose pour se hâter dans leur direction. Il fut particulièrement facile d'en venir à bout, quelques instants plus tard. La gaucherie des monstres était encore plus grande par ce froid. Le jeune homme finit par se redresser pour observer les environs.
- On ne devrait plus être très loin. Encore une ou deux rues et on sera en territoire inconnu ou presque. Et on dirait qu'on a de la visite... »
Ethan avait plissé les yeux en regardant dans une autre direction, qu'il indiqua à Arthur. C'était clairement vers là où ils allaient se rendre, dans des zones qu'il n'avait pas encore pu explorer, trop occupé à ratisser chaque pâté de maison au peigne fin. Restait encore à voir ce que l'ancien militaire allait en penser.
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