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Re: One step closer

Dim 9 Avr 2017 - 21:25


Après avoir refermé la porte Blake était restée immobile, le regard figé sur le sol pendant que, dans sa tête, tout se mélangeait. Pourquoi avait-elle proposé une telle chose à John ? Qu'est ce qu'il lui arrivait? Depuis qu'elle passait ses nuits seule, la blonde avait pu réfléchir à tous les scénarios possibles si, un jour, John venait à l'approcher de nouveau. Dans tous ceux qu'elle avait imaginé celui qui venait de se dérouler n'en faisait pas parti. Que quelque chose en lien avec Chloe soit la cause de son retour ne l'étonnait pas. Il n'y avait que ça qui les rattachait encore de toute façon. Et à cette pensée, Blake inspira profondément. Combien de fois s'était elle dit que leur fille devait être bien triste en les observant ? De voir que ses parents étaient devenus de parfaits étrangers ? D'instinct, la militaire leva les yeux vers le cadre photo le plus proche, celui installé dans l'entrée et qui était accroché au mur. La mâchoire serrée elle observa le visage de sa fille puis ferma lentement les yeux. Il fallait qu'elle laisse toute sa rancune de côté. Et si elle ne le faisait pas pour elle, la blonde le ferait pour sa fille.



Blake n'y croyait plus vraiment lorsque John vint taper à sa porte, le sac à dos contenant toutes ses affaires sur l'épaule. Il avait mis deux jours avant de se présenter sur son perron. Deux jours pendant lesquels Blake s'était demandée ce qui avait empêcher John de venir. La première idée qui lui était venue en tête fut que son époux ait réalisé qu'en vérité, il ne voulait pas habiter sous le même toit qu'elle. Que sa vie lui plaisait ainsi et que, peut-être, vivre sous le même toi que Blake serait trop douloureux.Et puis l'idée que Lucy ait quelque chose à voir là dedans lui traversa également l'esprit. John lui avait peut-être annoncé et, prise au dépourvu, le voyant lui filer entre les doigts, la jeune femme avait tout fait pour l'en empêcher ? Pourtant en le voyant là, dans l'encadrement de sa porte, Blake resta parfaitement silencieuse. Il avait fallu deux jours oui, mais il était enfin là.

La cohabitation fut plutôt gênante durant les premiers temps. Même si elle restait persuadée que l'ancien John existait toujours, quelque part enfoui bien profondément derrière les attitudes du nouveau John, Blake dû réapprendre à vivre en sa compagnie. Avant, le couple n'avait même pas forcément besoin d'analyser leur façon de vivre puisqu'elle était naturelle et rythmée par toutes les obligations qu'ils avaient. Désormais les choses étaient différentes. Depuis que John était présent dans sa demeure, Blake n'arrêtait pas de faire des comparaisons, d'analyser chaque mot, chaque regard, chaque réaction. D'étudier ses nouvelles habitudes comme elle l'aurait fait avec un parfait inconnu. Mais après tout c'était ce qu'ils étaient l'un pour l'autre, des inconnus. Enfin..Blake s'en était convaincue pendant un temps mais l'inverse s'était rapidement immiscé dans son analyse. John n'était pas un étranger. Cette façon qu'il avait de se lever, de se préparer ou encore lorsqu'il rentrait le soir et qu'il passait par la cuisine avant toute autre chose. Dans ces automatismes là, Blake reconnaissait son époux, celui avait qui elle avait partagé sa vie pendant de nombreuses années. Celui qu'elle avait aimé et avec qui elle avait fondé une famille. Cet homme qu'elle seule connaissait parfaitement ici et qui lui donnait le pouvoir de réellement prendre conscience des efforts qu'il produisait pour que les choses s'améliorent.

John était sur la bonne voie. Blake aussi. Mais tous les efforts furent mis en sourdine le temps d'une journée. Ce jour là était particulier. Ce jour là, leur fille aurait fêté son sixième anniversaire. Quelques temps auparavant, Blake avait pris soin de prévenir Arthur de son indisponibilité totale. Elle ne voulait pas être dérangée. Le camp pouvait bien s’entre-tuer qu'elle n'aurait pas quitté sa chambre. Parce que c'était là que la militaire passerait la journée. Enfermée et seule à passer en revue les derniers objets de Chloe qu'elle possédait. Ce fut qu'une fois la nuit tombée que la blonde s'extirpa de son lit pour rejoindre la cuisine. Khan fut le seul être qu'elle croisa sur sa route . John devait certainement avoir récupéré une bouteille de son stock personnel et s'était occupé à la vider en solitaire. Si Blake avait réussi à contenir ses larmes tout au long de la journée, elle en fut complètement incapable en se retrouvant face au dessin qui était accroché sur la porte du réfrigérateur. Même si celui était totalement hors d'usage, Blake s'était appliqué à y coller des photos, des dessins, des notes afin de s'approprier un peu plus cette maison qui n'était pas la sienne. Ce dessin était le plus réussit. Il représentait la famille Callaghan, heureuse et unie. D'ordinaire, la blonde se servait de ce souvenir pour se donner la force d'affronter les épreuves du quotidien. Mais maintenant que John était bien plus présent dans sa vie cette esquisse ne faisait que lui rappeler combien ils avaient échoué. Qu'ils avaient tout détruit. Une main sur la bouche et yeux fermés avec force, Blake se laissa glisser le long de l'îlot jusqu'à atteindre le sol. Les genoux collés contre sa poitrine, elle laissa allez ses larmes. Khan était venu s'asseoir à côté d'elle, les oreilles baissées, conscient que quelque chose n'allait pas chez sa maîtresse. La bête tenta d'attirer son attention en couinant et en aboyant brièvement. D'un geste lent, Blake ouvrit le bras pour aller l'enrouler autour du cou de son chien et le serrer contre elle, appuyant sa tête contre celle de son animal. Aussi bête que cela puisse paraître, l'étreinte calma ses spasmes et lui fit reprendre une respiration plus contrôlée.

Et en levant les yeux de nouveau vers le coloriage, Blake se souvint d'un moment avec Chloe. Comme tous les couples, il arrivait à John et Blake de se disputer. Le sujet de l'altercation qu'ils avaient eu ne lui revenait pas mais la réaction qu'avait eu Chloe en assistant à ça était gravé dans sa mémoire. En larme, presque paniquée, la petite leur avait hurlé dessus d'arrêter de se disputer. Qu'elle ne voulait pas qu'ils divorcent comme les parents d'Emma, sa copine d'école et que, elle ne voulait pas qu'ils changent de maison. Blake s'était retrouvée incroyablement bête face aux larmes de son enfant et en un claquement de doigt le problème qu'elle rencontrait avec John n'avait plus aucune espèce d'importance. Cette situation, tous les parents de la terre avaient du la gérer à un moment donné et, souvent, les mots utilisés étaient les même. Expliquer à son enfant qu'il arrivait que, parfois, ses parents se disputent sans que cela soit grave pour autant. Que cela ne les empêchait pas de s'aimer. Qu'ils ne divorceraient pas à cause de ça, qu'il  n'avait pas de soucis à se faire. Blake avait prononcé ce même discours. Elle avait assuré à Chloe qu'ils ne divorceraient jamais. Qu'ils s'aimaient et qu'elle n'avait pas à s'en faire. Qu'ils s'expliquaient toujours pour régler les choses et qu'ils faisaient la paix.

Est-ce que les Callaghan avaient fait la paix ? Est-ce qu'ils avaient réglé les choses ? Non. Ils n'avaient même pas fait l'ombre d'un effort pour y arriver. Mais Blake se connaissait assez bien pour savoir que sans réponse aux questions qu'elle se posait depuis presque un an, elle ne pourrait pas faire de véritables efforts.

Vivement, Blake se redressa et s'engouffra dans l'escalier pour rejoindre l'étage. Il lui fallait des réponses et lui fallait maintenant. Même si elle n'était pas certaine que les réponses données soient celles qu'elle avait envie d'entendre, elle devait savoir. La cohabitation avec John en dépendait. Après tout ils ne pourraient pas rester comme ça éternellement. Oublier ce qui s'était passé...était...impossible. Lorsqu'elle était tombée sur John et Lucy en pleine action, son cœur s'était littéralement déchiré. Son monde s'était écroulé, la dernière chose sur laquelle elle se rattachait...avait tout simplement volé en éclat sous ses yeux. La honte et la haine qu'elle avait ressenti à ce moment là ne pouvaient pas s'effacer avec le temps. Il fallait recoudre ces blessures pour qu'elles puissent cicatriser.

Devant la porte de la chambre, Blake essuya ses larmes avant de toquer contre le bois. La voix de John résonna, l'autorisant à entrer. Avec douceur, la blonde tourna la poignée et, les yeux baissés, elle pénétra dans la chambre en prenant soin de refermer la porte derrière elle. Elle ne savait pas comment commencer. La colère qui l'avait poussé à monter s'était évaporée à l'instant où elle avait vu John assis sur le bord du lit. Pour occuper ses mains, la blonde resserra le peignoir qu'elle portait puis, lentement, elle alla s'asseoir sur le fauteuil disposé face à son mari. Les coudes posés sur ses cuisses, le dos penché vers l'avant, Blake croisa les doigts avant de relever le regard vers l'homme. Les lèvres entrouvertes elle le fixa, cherchant presque à ce qu'il devine la raison de sa présence ici. Malheureusement il était peu probable que John réussisse à mettre précisément le doigt dessus. « Il faut qu'on...discute. » Les mots étaient difficiles à sortir tant le chagrin refaisait surface maintenant qu'elle se tenait devant lui. « J'ai besoin de savoir John. » Dit elle en baissant automatiquement les yeux sur ses mains. Les lèvres pincées, elle prit son courage à deux mains pour lever de nouveau le regard et le planter sur lui. Malgré tous ses efforts pour le cacher, John pourrait facilement y voir toute sa peine. Dans une grimace triste, elle lui posa sa dernière question. « J'ai besoin de savoir pourquoi. » Blake avait besoin de savoir pourquoi il avait ressenti le besoin d'aller voir ailleurs. Pourquoi, à un moment donné, elle ne lui avait pas suffit. Ce qu'elle avait bien pu faire pour le pousser à faire ça. A quel moment elle avait raté quelque chose. Qu'est ce que Lucy lui apportait de plus qu'elle.

Il fallait qu'elle sache.

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Re: One step closer

Mer 3 Mai 2017 - 20:39


Elle avait pleuré.

Blake avait pleuré. John n’aurait su dire pourquoi cette pensée-là le marqua plus qu’une autre lorsqu’il vit sa femme rentrer dans la chambre qu’elle avait mise à sa disposition. Il n’avait pas eu besoin de voir ses yeux rougis par les larmes pour savoir cela. C’était... L’évidence même. Quelque chose qu’il savait d’instinct avant même qu’elle ne franchisse le pas de la porte. Et pourtant, malgré cela, le constater était plus douloureux que ce qu’il pensait. Même lorsque plus rien n’allait entre eux, les larmes de Blake l’avaient toujours plus blessé que ses cris. C’était ses larmes, pas ses hurlements, qui avaient fini de l’anéantir le jour où elle l’avait surpris dans les bras de Lucy. Ces larmes, qui lui avaient fait réaliser, mais pas comprendre, à quel point il avait sombré. Et après toutes ces semaines à jouer les inconnus, force était de constater que rien n’avait changé.

Sans mots dire, se contentant simplement de suivre la blonde du regard, John la laissa s’installer en face de lui. Si il n’était plus certain de connaître véritablement son épouse, le brun savait pertinemment à quoi s’attendre. Blake ne lui rendait pas visite par simple courtoisie. C’était l’heure des explications. Les yeux posés sur sa femme, il resta silencieux. Devait-il parler en premier ? Attendre, ne pas la brusquer et lui laisser trouver les mots ? Il ne savait pas quoi faire. Avant la mort de CC, il aurait su mais là... Il demeura coi. La lieutenant ne tarda pas à confirmer la raison de sa venue et John hocha lentement du chef. Ils devaient discuter, oui. Ils n’avaient que trop repoussé ce moment. À une époque... À une époque, ils n’auraient pas attendu aussi longtemps. À une époque, ils n’auraient pas attendu d’être complètement déchirés pour essayer de recoller les morceaux. Mais même ça, les morts leur avaient pris en même temps que leur enfant.

Elle avait besoin de savoir pourquoi. À ses mots, John ne put s’empêcher de baisser le regard vers la photo encore posé sur ses cuisses. Attrapant délicatement le cadre, le militaire le posa à côté de lui. Ses lèvres se pincèrent et il déglutit. Relever les yeux vers sa femme à ce moment-là lui parut être l’une des choses les plus difficiles qu’il avait eu à faire au cours de sa vie. Il la fixa un instant, la bouche légèrement entrouverte, incapable de parler. Pourquoi quoi exactement ? Pourquoi il n’avait rien fait pour se reprendre en main ? Pourquoi il s’était laissé détruire à ce point ? Pourquoi il n’avait rien fait pour ne sombrer chaque jour davantage dans la spirale d’autodestruction, spirale qui avait culminé au moment de sa tromperie et... Le fil de ses pensées s’arrêta.

- Je suppose que tu veux parler d’elle, fit l’homme avec difficulté, sa gorge encore nouée par les larmes qu’il avait eu tant de mal à contenir ce jour-là.
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Re: One step closer

Mer 3 Mai 2017 - 21:49

« Effectivement. » Blake inspira et soupira bruyamment. La mâchoire serrée elle faisait son maximum pour ne pas laisser la colère la submerger. Elle savait que si elle s'emportait elle n'obtiendrait aucune réponse de la part de John. Mais le sujet était douloureux, trop douloureux. Elle enchaîna rapidement « Je parle de Lucy. ».




John baissa le regard. Évidemment que Blake voulait parler de Lucy. Ça ne pouvait rien être d’autre au final. Une part de lui le savait déjà avant même qu’elle ne le confirme. Les doigts appuyés contre ses yeux fermés comme si cela allait l’aider à faire le point, il soupira après plusieurs secondes et hocha du chef lentement. Il ouvrit la bouche, prêt à parler, mais aucun son ne quitta sa gorge. Le sergent soupira de nouveau.

- Je ne sais pas, répondit l’homme en secouant la tête, le regard de nouveau tourné vers son épouse. Je... Je l’ai juste fait parce que je le pouvais, continua-t-il. John leva une main pour prévenir toute interruption de sa femme. Il ne se passait pas une seule seconde sans que je ne repense à CC. Pas une seule. Il marqua une brève pause. Et la façon dont elle se comportait avec moi, comme si elle pouvait me sauver de moi-même... Je savais que ça serait facile. J’ai juste vu une opportunité et... J’en ai profité. Je l’ai utilisée. Parce que je savais que peu importe le temps que ça durerait, je ne passerais pas ces minutes à penser à notre fille. Elle était juste... Un exutoire. Ce qui s’est passé avec elle n’avait pas la moindre importance.



Au fur et à mesure que John parlait, les yeux de la militaire s'agrandissaient. Comme si ce qu'elle entendait était..improbable. « Ne. » Commença elle en levant l'index, le ton extrêmement froid. « Mêle. Pas. Chloe. à ça. » La mine de dégoût qui accompagna sa phrase ne laissait aucun doute sur ce qu'elle pensait de la chose. La tristesse s'était effacée laissant place à une colère noire. « EST-CE QUE TU T'ENTENDS ? » Cria la blonde d'un coup, ne pouvant plus contenir sa rage. « Tu as préféré... » Son menton se mit à trembler et elle fut obligée de se couper dans sa phrase. Les larmes vinrent lui embrumer la vue mais, tout de même, elle releva le regard vers John. « Tu as préféré aller avec elle. AVEC ELLE JOHN. Alors que j'étais là ! »



Comme une bombe branchée à un minuteur, la colère de Blake explosa. Il n’y avait de toute façon aucune chance que cette discussion se déroule dans le calme. La rancœur accumulée au fil des mois étaient bien trop forte. Sans broncher, John essuya la première explosion de la blonde. Pas la suivante. Il se leva immédiatement et commença à marcher dans la pièce pour tenter de canaliser sa propre amertume.

- Là, reprit-il avant de secouer la tête, le dos toujours tourné à son épouse. Non, tu ne l’étais pas. Non. Tu ne l’étais pas, répéta le brun en faisant face à sa femme cette fois-ci. Ça faisait des mois que les seuls mots qu’on s’échangeait étaient des reproches. Des mois qu’on ne se touchait plus. DES MOIS BLAKE ! Toi tu étais trop, il leva la main avant de pointer la porte comme pour désigner les autres survivants du camp, trop occupée à te démener pour tout les autres pour être là ! Le ton calme de ses premiers mots avait disparu et sa voix tremblait à présent de colère. Tu étais là... John secoua la tête, tournant une fois de plus le dos à la lieutenant. PARCE QUE JE NE L'ÉTAIS PAS PEUT-ÊTRE ? demanda-t-il en lui faisant de nouveau face. JE L’ÉTAIS. J’étais JUSTE LÀ, sous ton nez. Alors ne fais pas comme si j’étais le seul parce que tu n’as pas plus été là pour moi que je ne l’ai été pour toi.



Et les reproches commencèrent à pleuvoir. Oh la militaire n'était pas spécialement surprise. Elle connaissait très bien sa part de tort. Effectivement. Peut-être qu'elle n'avait pas été là quand il le fallait. Mais John n'était pas le seul a avoir perdu un enfant. A devoir se reconstruire, à essayer de maintenir la tête hors de l'eau. Blake avait trouvé ça dans le travail. Elle y avait plongé tête baissée et oui, elle pouvait facilement admettre qu'elle n'avait pas forcément été présente. «  Je m'occupais en aidant les autres. Pas en baisant avec un autre. est la différence entre toi et moi, John. » Lui lança elle, haineuse en se levant lentement du fauteuil. L'envie de vomir remontait dans sa gorge. Il la dégoûtait. En prononçant à voix haute ce qu'il avait fait avec Lucy, elle revoyait la scène et revivait les émotions qui avaient brisé le peu qu'il restait d'elle. « As-tu seulement imaginé si les rôles avaient été inversés ? » Avec des gestes, elle se désigna et passa finalement à lui. « Si c'était moi que tu avais surpris ce jour là. As-tu simplement imaginé ce que tu aurais pu ressentir ? » Même si les larmes dégoulinaient abondamment le long de ses joues, le ton de Blake n'avait pas changé. Il était toujours chargé de reproches, teinté d'une colère énorme. « Ce que tu aurais pu ressentir après que ta fille soit morte par ta négligence et que la seule chose qui te reste préfère aller avec une autre ? » Cette discussion lui donnait l'impression de devenir complètement folle. « Non. Tu n'as rien imaginé de tout ça. » Trancha elle, subitement plus calme. « Parce que tu étais bien trop occupé à tourner autour de ton propre malheur. »
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Re: One step closer

Jeu 25 Mai 2017 - 22:02


Les mots de Blake étaient durs. Mais ils n’en étaient pas moins vrai. John avait commis une faute. Une véritable faute. Ce qu’il s’était passé avant son incartade, ces longs mois passés à s’ignorer, ça avait beau être regrettable, ce n’était pas des erreurs à proprement parler. C’était encore... Réparable ? Sa tromperie, elle, l’était beaucoup moins.

- Oui, je l’étais ! reconnut-il sans difficulté. Oui ! Crois-moi j’ai eu touuuut le temps dont j’avais besoin pour réfléchir à ce qui s’était passé. Et je sais exactement ce que j’ai fait et comment j’ai pu être. John marqua  une courte pause. Qu’est-ce que tu veux que je te dise hin ? demanda le brun, ses mains claquant contre ses cuisses. Le ton avait subitement baissé. Que j’ai merdé sur toute la ligne ? Oui j’ai merdé ! Et il repartait de plus belle. Que je n’ai aucune excuse ? Non je n’en ai pas. Je n’ai pas d’excuses. Que je te dise que si la situation avait été inversée, j’aurai pété les plombs ? Oh oui, je serai certainement devenu complètement fou, oui. Je l’aurai tué lui, je t’aurai tué toi et j’me serai tué moi pour en finir avec tout ça. Autre pause, brève elle aussi. Dis-moi ce que tu veux que je dise Blake ! Dis-le moi. Est-ce que tu veux que je dise que j’ai été égoïste ? Je l’ai été oui ! Je n’ai pas pensé une seule seconde à toi. Je ne pensais à personne d’autres que moi. À personne !Et encore moins à elle ! La seule chose qui avait de l’importance c’était moi et ma propre peine parce que j’étais tout seul là-dedans ! Même s’il n’en dit rien, John savait pertinemment qu’il avait causé son propre isolement. J’avais besoin de toi ! J’avais besoin de ma femme. Parce que c’est ce que tu étais. Parce que c’est ce que tu es encore aujourd’hui pour moi.




Malgré toutes les explications que pouvait bien lui donner John, Blake ne se sentait pas plus soulagée. Elle ne comprenait toujours pas comment il avait pu en arriver à faire une telle chose. Comment il avait pu mettre toutes les années qu'ils avaient vécu ensemble de côté aussi..facilement. Même s'il justifiait ses agissements à cause de la perte de leur fille, la blonde n'arrivait pas à faire le lien. Au contraire. La mort de Chloe aurait du l'empêcher d'avoir un tel comportement. S'il pensait sans cesse à sa fille comme il voulait bien lui dire, comment en était-il arrivé à faire ça ? Lui qui avait été témoin de l'importance qu'avait la famille aux yeux de son enfant ?

Blake avait mis les pieds dans le plat.  Et John ne mit pas longtemps à répliquer, se laissant lui aussi emporter par la colère. Il était conscient d'avoir merdé. Qu'il n'avait aucune excuse. Que si l'inverse s'était produit, il serait devenu fou. Qu'il avait été égoïste, qu'il n'avait pensé à personne d'autre que lui même. Mais il lui rappela encore une fois son absence, le besoin qu'il avait eu d'elle. Celui de celle qu'il considérait encore comme son épouse.  « DES EXCUSES JOHN. » Lui hurla elle dessus comme s'il s'agissait là d'une évidence. « Que tu sois désolé et que tu me le dises. » Debout à côté du lit, elle pointa John de l'index. « Depuis que ça s'est produit. Depuis que je vous ai vu. PAS UNE SEULE FOIS JOHN. PAS UNE SEULE FOIS tu ne m'a dit être désolé. » Sa main s'était peu à peu baissée mais elle le fixait toujours du regard. « J'aurai aimé que tu cherches par tous les moyens à t'excuser. A M'IMPLORER PARDON même. Ça m'aurait prouvé un minimum que tu tenais encore à ce que nous étions.»  Elle laissa sa main claquer contre sa cuisse. « Qu'est ce que tu voulais John ? Qu'après avoir perdu ma fille, avoir vu mon mari sauter une autre, je sois assez forte pour tout affronter ? Que je sois présente et compréhensive ? J'étais là. Peut-être pas de la manière que tu voulais, mais j'étais là. » Les prochains mots qu'elle allait prononcer lui faisait déjà mal. « Tu as cessé d'être mon mari dès l'instant où tu as posé les mains sur Lucy. Parce que le John que j'ai connu n'aurait jamais fait une telle chose. »




Des excuses. La seule chose que Blake voulait entendre, c’était des excuses. Évident pourrait-on penser. Pourtant, aussi bête que cela puisse paraître, l’idée de présenter des excuses à son épouse ne lui avait jamais effleuré l’esprit. Il l’avait pourtant fait par le passé. Naturellement, leur vie maritale n’avait pas été un long fleuve tranquille. Comme chaque couple en réalité. Il y avait eu des disputes. Il y avait eu des cris. Il n’avait alors aucun mal à présenter des excuses lorsqu’elles étaient de mises. Cette fois-ci ? La faute commise était trop grave. La blessure, trop profonde. C’était peut-être stupide de réfléchir ainsi, mais le mal était fait. Présenter des excuses n’effacerait en rien ce qu’il avait fait. Alors à quoi bon ?

- Parce que je ne l’étais plus ! rétorqua aussitôt le brun sans prêter attention au fait qu’il venait d’employer le passé pour parler de son état. Les mots de Blake se faisaient de plus en plus dur à encaisser et pourtant, si cela aurait pu le stopper par le passé, Callaghan continua sur sa lancée. Je n’étais plus le John que tu as connu, d’accord ? Et parfois je me demande si je pourrai un jour le redevenir. Il secoua la tête un instant, les yeux clos, pinçant son nez entre ses doigts. Et quand est-ce que j’étais censé te présenter des excuses hin ? repartit-il l’homme de plus belle. Quand je dormais dans un coin du chalet ? Quand tu refusais de m’adresser le moindre mot, le moindre regard ? Tu crois pas que j’ai essayé hin ? À ton avis, pourquoi tu crois que je me suis battu pour défendre le chalet ? Pourquoi tu crois que j’ai essayé de me rendre utile et que j’ai fait mon possible pour qu’on arrive ici ? Tu crois quoi ? Que c’était pour elle ? demanda le trentenaire en pointant une nouvelle fois la porte. Tu crois que j’en avais quelque chose à foutre de ce qui pouvait leur arriver ? Je m’en tape de Lucy, d’accord ? Et je m’en tape de ces gens. La plupart du moins, mais pour le coup, ils étaient tous dans le même panier. Je l'ai fait pour toi ! Parce que toi tu te soucies d’eux et moi je me soucie de toi ! C’était pour toi. Et personne d’autres.



Même pour ça, John essayait de se justifier. Devant sa simple demande il se cherchait des raisons, rejetant toute la faute sur elle. S'il n'était pas venu s'excuser c'était parce qu'elle ne lui adressait plus un mot. Parce qu'elle avait refusé de lui parler. Parce qu'il se retrouvait puni à devoir dormir autre part qu'avec elle. Plus elle l'écoutait et plus Blake se demandait ce qui n'allait pas chez lui. Elle se demandait aussi pourquoi elle avait espérer que quelque chose de positif ressorte de cette discussion. C'était de pire en pire. Le militaire mélangeait tout. Blake voulait des excuses. Même si cela ne l'aurait peut-être pas empêché de se comporter comme elle l'avait fait, elle y aurait au moins vu des regrets. Maintenant..voilà qu'il lui parlait d'événements récents comme la défense du chalet pendant son absence. C'était débile et ça n'avait aucun rapport. La tromperie avec Lucy remontait à bien avant tout cela. Comment aurait elle pu comprendre que les efforts qu'il faisait depuis l'idée du déménagement étaient pour elle ? Fatiguée, lassée de parler à un mur seulement capable de justifier ses actes en lui balançant des reproches, Blake secoua la tête tout en laissant les larmes dégouliner le long de ses joues.

Les dents serrées, les mains plaquées sur ses tempes, la blonde ne voulait plus entendre un mot supplémentaire au risque de lui en coller une. Mais même ça, Blake n'était pas certaine d'en avoir la force. Elle ne voulait plus se battre. Si elle était venue là c'était simplement pour avoir des explications. Des réponses aux nombreuses questions qu'elle se posait depuis des mois. « ARRÊTE. » Lui hurla-elle quand même dessus alors qu'il précisait avoir défendu le camp seulement pour elle. Les doigts écartés autour de sa tête, les sourcils froncés et le regard baissé vers le sol, Blake cherchait ses mots. « Je n'aurais pas du venir ici... » Elle n'était pas loin de la crise d'hystérie. Mais finalement, elle laissa ses bras tomber le long de son corps. Ses épaules se relâchèrent et, mollement, elle se laissa de nouveau tomber dans le fauteuil où elle était assise précédemment. Et là ce fut la crise de larmes. Le visage dissimulé contre ses paumes, le dos légèrement voûté, Blake ne chercha plus à parler. Elle n'aurait jamais du venir ici.




Arrête. Le cri de Blake avait retenti dans la pièce. Et comme si John était contrôlé par commande vocale, il s’arrêta. Sa colère, celle qui avait gagné du terrain à mesure que le ton montait, elle aussi s’arrêta de gronder en lui. Le volcan s’était tu. Le calme revenait, comme toujours, après la tempête. Ses bras retombèrent ballants et les traits de son visage se firent aussitôt quelque peu plus doux. Il était désarmé. Désarmé et confus, presque étourdi par le changement soudain qu’avait provoqué le hurlement de la blonde. Comme s’il avait perdu l’équilibre, il fallut un instant au brun pour reprendre appui intérieurement et retrouver ses repères. Immobile, presque impuissant, Callaghan regarda sa femme s’effondrer dans le fauteuil. La confusion céda sa place à l’incompréhension. Pourquoi réagissait-elle aussi vivement ? Pourquoi ne comprenait-elle pas ce qu’il essayait de lui expliquer ? Ce qu’il avait dit était pourtant la vérité alors pourquoi n’acceptait-elle pas le fait qu’il ait fait ces choses-là pour elle ? Qu’avait-il mal fait ? Qu’avait-il mal dit ?

Beaucoup de choses. Presque tout en réalité. John s’en rendit compte bien vite. Les mots étaient sortis sans filtre, sans réflexion aucune. Et ce qui était censé être des explications honnêtes avait, d’un œil extérieur et impartial, le goût des reproches. Ce n’en était pourtant pas. Pas cette fois. Il dormait dans un coin du chalet. C’était vrai. Les Callaghan ne partageaient plus rien à cette période, pas même la même chambre. C’était pourtant censé être le seul endroit où ils auraient pu s’exprimer avec toute la maigre intimité qu’il était possible d’avoir dans le chalet. Blake refusait de le regarder et de lui adresser la parole. Ça aussi c’était vrai. Il s’en moquait pas mal au début. Mais à mesure qu’il remontait la pente, John avait compris cette décision amplement méritée. Il l’acceptait et la respectait. Que pouvait-il bien dire ? Le mal était fait oui. Des simples mots n’y aurait rien changé, pas de son point de vue. Mais des actes, eux, le pouvaient. Et s’il ne pouvait pas lui dire à quel point il était désolé pour tout ce qui était arrivé, il pouvait au moins lui montrer. Faire en sorte qu’elle voit qu’il avait changé, en bien cette fois-ci, qu’elle pouvait toujours compter sur lui et qu’il redevenait l’homme qu’il avait pu être.

La machine se relança. La mine abattue, John s’avança vers la lieutenant et s’assit sur l’accoudoir du fauteuil, juste à côté d’elle. Il posa le bout des doigts sur son épaule. Le geste était maladroit, comme s’il en avait perdu l’habitude. C’était le cas.

"Why do we fall, Bruce ? So we can learn to pick ourselves up."

Les doigts du militaire retrouvèrent leur assurance d’antan et rapidement, ce fut toute sa main qui pesait sur l’épaule de son épouse. L’autre ne tarda pas à se poser contre sa crinière blonde et lentement, John ramena Blake contre lui. Son torse était pris de légers soubresauts, signe qu’il contenait avec difficulté ses propres larmes.

- Je suis désolé, murmura finalement l’homme après avoir posé sa tête contre celle de sa femme.
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Re: One step closer

Sam 27 Mai 2017 - 23:50



Pourquoi était-ce si difficile ? Pourquoi avait-il se besoin irrépressible de rejeter tout ce qui s'était passé sur elle ? Après tout ça, Blake n'était plus certaine de vouloir en entendre davantage. Leur situation était sans espoir. Jamais ils ne pourraient réparer le mal qu'ils s'étaient causé. Pourtant, la militaire n'avait pas quitté la pièce alors qu'elle aurait pu. Lui claquer la porte au nez aurait pu être le meilleur moyen de mettre un terme à toute cette discussion. Mais non. Au lieu de ça, la blonde s'était assise, à bout de force. Épuisée elle l'était. Son combat pour faire réapparaître l'ancien John lui avait ôté toute son énergie. Mais elle savait qu'il était encore là, quelque part, dissimulé derrière toute la rancœur qu'il pouvait ressentir à son égard. Mettre de la distance entre eux ne l'avait pas fait revenir. Réduire cette même distance avait eu le même effet. Alors, que devait-elle faire ?

A court d'idées, de force et de patience, Blake avait baissé les bras. Après tout, John lui avait dit lui même. Il n'était pas sûr de pouvoir redevenir l'homme qu'elle avait aimé. Sauf que son mari faisait fausse route. Blake était bien consciente qu'elle ne récupérerait jamais le John qu'elle avait connu autrefois. La perte d'un enfant était sans doute la pire des épreuves qu'un couple pouvait être amené à vivre. La plus douloureuse, la plus destructrice. Celle qui vous marque à tout jamais. Alors oui, Blake savait qu'après la mort de Chloe, John ne serait plus exactement à l'identique. Parce qu'elle même avait changé et qu'elle n'oserait jamais demandé à son mari de se comporter comme si rien de tout cela s'était produit. Le visage enfouit entre ses mains, Blake laissait couler ses larmes. Son esprit n'arrivait pas à se concentrer sur l'échange qu'ils venaient d'avoir. Seules les souvenirs de Chloe lui revenait en tête. Et avec lui le sentiment d'avoir tout raté. Que, en plus de l'avoir perdue, ils continuaient à la décevoir. Qu'ils la rendait triste.

Elle ignorait si John avait quitté la pièce ou s'il était resté au même endroit. Il y avait de grande chance que son mari ait récupéré ses affaires et soit déjà parti de la maison. Après tout, John était loin d'être bête. Lui aussi avait parfaitement vu que toute explication était devenue impossible. En sentant la main du militaire se poser sur son épaule, la première réaction de Blake fut de se crisper légèrement. Elle n'avait pas pu contenir ses pleurs qui, à la sensation de la main posée sur elle, décuplèrent d'intensité. Maintenant collée contre lui, la blonde fut incapable de prononcer le moindre mot. Ses larmes semblaient intarissables. Comme si elle savait qu'elle pleurerait encore des heures, sans possibilité de s'arrêter. Les trois mots que John avait prononcé y étaient sans doute pour quelque chose. Elle ne savait pas si elle était soulagée de les entendre ou si, au contraire, cela faisait encore plus mal. Ce rapprochement aurait pu être tout à fait normal fut un temps mais désormais, il était difficile à supporter. Tant que la situation n'était pas clarifiée, Blake ne supporterait pas d'être aussi proche de lui. Parce qu'elle savait que ses sentiments pourraient facilement reprendre le dessus et que sa tête lui dictait de ne pas abdiquer.

Après quelques secondes, Blake se redressa tout en se séparant de l'étreinte qu'avait créé John afin de retrouver pleinement ses esprits. D'un revers de main assez brusque, elle effaça ses ses larmes mais n'osa pas relever le regard vers son mari. A la place, elle préféra fixer ses mains, croisées entre ses cuisses. Il y eut un reniflement avant qu'elle ose de nouveau prendre la parole. « Combien de fois ? » Son menton se mit de nouveau à trembler et elle lutta pour réprimer le nouveau sanglot qui cherchait à s'extraire de sa gorge. « Combien de fois ça c'est arrivé avec Lucy ? » Quelle différence cela faisait ? Aucune probablement. Pour certaines personnes du moins. Pour Blake il en était autrement. Elle avait besoin de savoir combien de fois cela c'était produit. Elle voulait savoir la vérité. Parce qu'ils ne pouvaient pas régler la situation sans être parfaitement francs l'un et l'autre.
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