If you're going through hell, keep going
Jeu 6 Avr 2017 - 13:24
Cela faisait trois jours que l'épidémie semblait enfin s'être détournée du camp, Roza avait passée le plus clair de son temps loin des malades comme de ses compatriotes de survie. C'est le gymnase qui eut le luxe de se doter de sa présence à grande échelle, au même titre que son amie Calypso qui s'en trouvait encore en convalescence à l'infirmerie. Elle pouvait encore rencontrer du monde lors de ses passages au réfectoire, mais ces derniers étaient toujours furtifs, hâtifs et précipités, juste de quoi prendre de quoi se ravitailler et filer ingurgiter tout ça en toute intimité avant de retourner transpirer. Le soir -hors temps de pluie- elle se hissait sur une petite plateforme au niveau du toit pour profiter du calme du lieu et vider ses réserves de Jack' tranquillement, accompagnée de la verdure qui lui restait à fumer. C'était le seul moyen qu'elle avait trouvé pour s'endormir et étouffer les sueurs nocturnes qui la taquinaient une fois ses iris clos, l'alcool est un sacré remède pour tomber rapidement vers Morphée et la marijuana avait le don de lui faire oublier ses cauchemars. Les matins devenaient de plus en plus difficile à assumer, la bouche pâteuse et aussi délicieuse qu'un cendrier oublié, comblée par les migraines conséquentes l'achevaient à petit feu. Le court laps de temps où elle sortait de sa tanière pour rejoindre le gymnase ou l'infirmerie, elle attirait fatalement les regards avec l'alcool qui terminait de quitter ses pores et sa mine pale, cernée et déformée de temps à autre par les mots de crâne. L'encrée ne pouvait s'empêcher d'interpréter tout ces regards, persuadée de l'aspect néfaste de ces derniers, imaginant sans mal le jugement calamiteux qu'ils pouvaient éprouver à son égard après la tuerie qu'avait été la dernière opération pour conquérir les médicaments. Une hécatombe qui était encore au cycle actuel, un calvaire, un vrai.
Ce matin là était différent, elle n'avait plus de verdure et la cuite fut d'emblée plus supportable, la fin de la bouteille qui approchait avait également aidé en ce sens. Ses pensées étaient un brin plus sereines, ce qui était fait, était fait et si c'était à refaire, elle était enfin convaincue -ou presque- qu'elle recommencerait.
Commençant tout juste à retrouver un semblant de confiance, elle s'élança après avoir ingurgité un bon litre d'eau dans un footing matinal mais cette fois dans la cours extérieure du lycée, premier exploit de la semaine, la lumière du jour n'était finalement pas si désagréable. La remise en forme presque achevée il ne lui restait plus qu'à se débarrasser de ses relents d'alcool à l'aide d'une douche salvatrice et pour corriger l'image, un petit coiffage en règle avec la tignasse rabattue en arrière. C'était le moment d'user à nouveau de sa voix, elle était enfin prête à discuter avec Jaden et prit la direction des escaliers qu'elle gravit à pas mous jusqu'au dernier étage de l'établissement. Une fois face à la porte du bureau celle ci se remémora ses nombreux allers et retours chez le proviseur dans sa folle jeunesse, ça lui arracha un semblant sourire pour le coup. Elle toqua ensuite par trois fois à la porte et posa sa main sur la poignée, l'oreille bien tendue.
" Jaden ? C'est Rrraspoustine... Tu es là ? "
Un peu d'humour, ça faisait jamais de mal. Elle n'osa pas ouvrir la fameuse porte, bien trop respectueuse envers le leader pour débouler sans autorisation et patienta sagement en espérant ne pas trop empester l'alcool de la veille après tout ses efforts pour s'en cacher.
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Re: If you're going through hell, keep going
Mar 18 Avr 2017 - 4:07
Ce qu’il y a d’ennuyeux avec les virus, c’est qu’ils sont tenaces. C’était la première fois que le camp essuyait une crise de ce genre et, bien que la grippe semblait pour l’instant vaincue, ce ne serait probablement pas la dernière. Les survivants du lycée commençaient tous à guérir, Jaden également. Si les médicaments faisaient leur effet, le leader ne pouvait s’empêcher de penser que leurs rétablissements étaient autant dû aux pilules qu’ils avalaient qu’à la chance. Eussent-ils pu lire dans les pensées du blond, les médecins du camp auraient certainement fait les gros yeux. Croire que la chance avait quelque à chose à voir dans leur guérison revenait à croire aux miracles. Mais d’une certaine manière, c’était bien un miracle qui s’était produit. Un an et demi. Cela faisait un an et demi que le monde s’était arrêté avec l’arrivée de l’épidémie. Un an et demi que toutes productions, aussi bien alimentaires que pharmaceutiques, avaient été stoppées. Et si avant cela les stocks étaient virtuellement illimités, ce n’était plus le cas à présent. Entre les dates de péremptions de certains produits et le simple manque, ils allaient devoir faire face à certaines pénuries. Donc oui. La chance. Ils avaient eu de la chance que l’équipe envoyée en ravitaillement mettent la main sur tout un tas de médicaments pour soigner tout le monde. Jay n’était franchement pas certain qu’une telle opportunité se reproduise la prochaine fois.
Assis derrière son bureau, il joua des épaules comme si le simple fait de s’étirer ferait disparaître la fatigue. L’amélioration de l’état de santé du trentenaire était nette. La fièvre avait quasiment disparue. Il ne toussait presque plus. Son corps en revanche lui paraissait encore pris d’une certaine langueur. Aussi solide qu’il puisse être, soixante-douze heures, ce n’était pas suffisant pour se remettre complètement. Il aurait fallu que ça le soit pourtant. Il se devait d’être sur pied le plus rapidement possible. Si l’ancien soldat avait pu compter sur quelques autres pour prendre le relais, la grippe avait totalement stoppé ses propres efforts pour retrouver le connard qui avait torturé Maxine. Il fallait que ça change. Il fallait qu’il reprenne les recherches. Personnellement. C’était le seul moyen de faire taire ce sentiment d’impuissance qui l’avait gagné au cours des précédents jours. Cette sensation d’engourdissement qui accompagnait la maladie, cette impression que ses forces l’avaient quitté... Pour sûr, Jaden avait fait son possible pour aider les autres malades. Il ne pouvait décemment pas rester les bras croisés. Mais pour ce qui était de l’affaire qui occupait une bonne partie de ses pensées... Rien.- Entre, fit le blond, beaucoup plus familier avec la chanson de Boney M qu’avec le mystique russe. À entendre l’accent à couper au couteau et la référence au célèbre guérisseur, il ne pouvait s’agir que de la tatoueuse soviet. Levant le nez un instant en direction de la jeune femme, Preston reporta son attention vers la carte toute griffonnée de diverses annotations encore étalée sur son bureau.Je t’en prie, installe-toi, dit l’ancien marine en désignant d’un coup de menton la chaise qui lui faisait face avant de replier le plan de la ville. Laissant la jeune femme s’asseoir, Jaden en profita pour se lever et alla ouvrir l’une des fenêtres pour aérer la pièce. Il reprit sa place derrière le bureau de l’ancien proviseur et sortit un paquet de cigarettes, presque vide, de l’un des tiroirs. Sans dire un mot, il le poussa en direction de la tatouée.Je t’écoute, qu’est-ce qu’il se passe ? demanda l’homme sans détour.
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Re: If you're going through hell, keep going
Mer 26 Avr 2017 - 19:16
Le côté pratique avec l'encrée, c'est qu'elle perd rarement son temps, alors à peine lui avait-il soufflé d'entrer qu'elle poussait déjà la porte pour s'engouffrer dans le bureau. Elle salua le trentenaire d'un signe de tête silencieux, la présence du leader avait ce don de freiner un peu sa folie. Sans trop d'éclat, celle-ci s'installa à la place désignée et attendit sagement que son interlocuteur soit prêt à l'entendre. Suivant ses faits et gestes du coin de l’œil, elle se rua presque sur le paquet de cigarettes pour en glisser une a l'étreinte de ses lèvres. Un clin d’œil reconnaissant s'en suivi, lui offrir une tige d'entrée de jeu était un bien généreux geste aux yeux de la tatoueuse.
La question quant à sa venue ne tarda pas à faire écho dans la pièce, c'était pourtant une demande des plus basique pour quiconque venait de lui même dans ce bureau, mais elle embrouilla un peu la tatouée qui cherchait encore ses mots. Après quelques secondes, une main nerveuse dévala à sa nuque et elle prit enfin la parole.
"Tout d'aborrrd, merrrci de me recevoirr, je me doute que tu dois êtrre occupé."
Sans tarder, elle extirpa son briquet de la poche de son cuir et alluma la précieuse tige de nicotine. Soupirant la fumée inhalée par les narines, son esprit filait d'une requête à l'autre. La difficulté de les énoncer avec logique l'empêchait de trouver ses premiers mots.
"Heu... mhh.. Bon, y a pas mal de choses.. Mais.. bah... déjà, désolée."
Elle savait enfin par où commencer mais pas encore comment l'exprimer aisément. D'une longue bouffée salvatrice entraînant un silence conséquent, elle desserra l'étau qui comprimait sa poitrine d'un soupir bien enfumé.
"Désolée, ouais, je dois t'avouer un trrruc pour commencer. J'ai des remorrds sur le fait de ne pas avoirr pris parrt à la .. disons... libérration du lycée. J'ai comprris le poids que reprrésentait la prrise d'une vie a titrre perrsonnel, comme la rresponsabilité que ça engendrrait et je me sens terrrriblement conne."
Ça, c'était dit, ça faisait un bout de temps que ça lui brulait les lèvres et qu'elle ne trouvait pas le courage de lui formuler ses excuses. Au début, elle pensait que se démener pour le camp suffirait à racheter sa propre conscience, malheureusement, le meurtre de bande de nazis aura tout chamboulés de son petit équilibre. Clairement, elle avait sous estimé l'effort commun auquel elle avait tourné le dos par le passé, la fierté estompée laissait inlassablement place au regret. Néanmoins plus légère, mais pas moins gênée elle ne perdit pas de temps pour rebondir comme pour esquiver vivement sa précédente confession.
"Tuer pour surrvivrre, je comprrends et j'accepte le concept..." Elle marqua une courte pause, le temps d'une bouffée et pesa ses prochains mots. "Mais... je n'arrrive toujourrs pas à comprrendre comment on peut vivrre avec... Heu... Comment... enfin, je sais qu'il existe pas de méthode mirracle, mais peut êtrre que..." Un lourd soupir, elle n'y arrive pas, elle s'embrouille et la fatigue de ses insomnies n'arrange rien. "Oh puis merrrde... nan rien, laisse fairre." Et la gêne revient au galop, sous-entendre que Jaden s'en sort très bien contrairement à elle avec le soulèvement armé des civils n'était pas chose aisé. À nouveau elle ne lui laissa pas vraiment le temps de parler et embraya aussitôt sur une autre de ces nombreuses requêtes.
"Je crrois que si on tue suffisamment, ça nous vide. J'ai besoin de voirr si je peux combler ce vide, peut-êtrre même trouver une rrédemption à l'extérieurr avec Eli. Rrien de définitif, donne-nous juste quelques semaines.. S'il te plait.
Le mexicain avait ses raisons pour l'accompagner, ses deux là étaient dans le même bateau depuis leur génocide. Torturés par la même souche de départ sans pour autant partager le même point de vue.
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