Musique écoutée par Ao

Un jour de plus, un réveil de plus. La crane enfoncé et une douce créature défoncée à côté. Celle-là est plutôt jolie, des reflets roux, les yeux fermés et dormant comme une enfant. Elle serait presque agréable si il n'allait pas oublier son prénom dans la semaine qui suivait. Les paupières encore lourdes il observa un court instant le ventre de la jolie succube se relever et redescendre pour signaler que son corps abritait encore de la vie ce qui, il devait l'avouer, rendait son réveil plus qu'agréable. Soulevant les couvertures il jeta sa partie sur le haut du corps de sa nouvelle conquête recouvrant aussi son visage par la-même occasion. Pas de bruit, elle dort comme une enfant celle-là. Tant pis la plupart partent toute seule de toute façon et puis elle devait savoir ouvrir une porte. Sortant du lit son premier réflexe fut de chercher le préservatif juste pour se rassurer et éviter qu'on vienne lui coller un marmot sur le dos dans 9 mois.

Cherchant le latex empêcheur de paternité il retourna doucement mais surement chaque endroit de la pièce, regarda dans la poubelle et même dans la table de chevet mais rien nul part. Bon, la situation se présente mal : Il a cours dans une heure, a une inconnue chez lui et rien pour prouver qu'il ne l'a pas gentiment remplis en d'autres termes : C'est la merde. Quittant son lieu de luxure il rejoint la salle de bain et ouvrant le placard au-dessus de l'évier il prit entre une bouteille de Whisky de secours et un flacon de sirop pour la toux son saint Graal. La boite avait une inscription si fatidique mais en même temps plutôt rassurante : "Test de grossesse". Bon d'accord il savait pas comment ce truc marchait mais on allait pas le faire chier pour un si petit détail et ainsi prenant une feuille et un stylo trainant par-là il écrivit une simple requête demandant à la chère inconnue de bien vouloir s’insérer cela là où elle voulait tant qu'elle lui rapportait un truc négatif sinon elle serait priée d'aller voir relativement ailleurs si il y était.

Après avoir posé le dit truc sur la table de nuit du côté de la demoiselle, il enfila le premier t-shirt venu qui portait la douce écriture "No Guts, No Glory", mis sur ses épaules une veste et puis son pantalon avant de prendre portefeuille, portable, écouteurs et accessoirement ses cours pour la journée. Première musique de la journée et elle démarre comme toutes les autres puisqu'une fois sur le parking de son lieu de vie il prit sa voiture, en profitant pour largement mater le fessier de la fille d'une vieille voisine, avant de partir en chantant sa douce chanson préféré jusqu'à arriver au lycée qu'il rejoint sans se presser : Il lui restait cinq minutes avant le début des cours largement assez pour prendre un café et se laisser un peu de repos.

Une fois la douce caféine ingurgitée il pouvait enfin rejoindre son cours, les couloirs étaient vides et quel plaisir. Pas un bruit émanant de ce lieu si actif seulement de temps en temps une classe agitée aboyant derrière une porte qu'ils semblaient garder comme Cerbère. Son ombre plana sur les escaliers lorsqu'il arriva à l'étage où se déroulait son cours. Un sourire de monstre aux lèvres il regarda sa montre au poignet pour profiter de l'idée de détruire leur triste idée de liberté. Arrivant devant la salle et devant la mine triste et râleuse des élèves il ne put qu'avoir un petit rire étouffé avant d'insérer la clé et d'ouvrir la porte vers leur enfer et les invita à rentrer d'un signe de la tête sans un mot.

Musique écoutée par Rox'

Aux premières loges, il lui fut aisé pour la jeune d'entendre le rire étouffé du professeur presque en retard, ce type tenait vraiment tout du monstre, ou presque. Contre toute attente, elle s'en retrouva presque charmée par cette attitude qui ne manquait pas de mordant. Ce professeur était vraiment différent des autres, pas de faux semblant ni de de masque, un gars vrai quoi. En colère, il devait envoyer du pâté et ne pas prendre de pincettes, la jeune avait hâte de voir ça.

La porte enfin ouverte, Roxanne s’immisça en première sans lésiner sur les coups d'épaules pour ses petits camarades, une attitude presque naturelle d'un point de vue extérieur. L'apprentissage du hockey ça, on vous apprenait à titiller l'adversaire sans rien y laisser paraître ou presque, ce serait con de se faire siffler trop vite par l'arbitre.

Une fois habillement faufilée en tête de file, elle s'empressa de rejoindre la place du fond, celle du coin contre la fenêtre, celle des rebelles. Glissant rapidement son sac sur le plateau en bois du bureau, sa trousse suivit le mouvement, de même pour son cahier puis son vieux livre d'histoire en piteux état, l'année passé ne lui avait pas fait de cadeau. De là, elle retira sa veste sur le rebord de sa chaise et tira sur la manche de son sweat à capuche pour bien la ramener à hauteur de son poignet. Place à la supercherie maintenant, bien caché dans sa mitaine au niveau de sa paume, un petit écouteur n'attendait qu'à trouver son oreille. Prenant place, elle s'accouda alors sur son bureau et d'une rapide manipulation dans sa poche, lança son mp3 en marche. Un son très bas cracha ses décibels au creux de sa main, elle n'avait plus qu'à faire mine de soutenir sa tête en plaçant méthodiquement sa paume ouverte contre son oreille. Le secret de la technique reposait sur le naturel, il suffisait d'imiter quelques bâillements pour rendre le tout réaliste et le professeur y verrait qu'une gosse bien fatiguée dans le fond de sa classe, en toute logique.

Une heure à tenir, plus qu'à se laisser porter par le son en imaginant de belles scènes de hockey dont elle serait la championne et accessoirement écouter un minimum la leçon d'histoire à venir. Quoique, l'idée de venir le taquiner en pleine classe lui arracha un petit sourire narquois dans son coin, il y avait tellement de piques à lancer et de jeu de mots à faire dans le champ lexical de la fumette.... Monsieur Kaines, accrochez-vous, la sournoiserie devrait bientôt commencer. En attendant, de sa main libre, elle vint faire tournoyer son bic noir autour de son pouce à l'aide d'un petit élan de son majeur. Technique des plus maîtrisée après des heures d'emmerdes en classe, attirer son attention sur un cours s'en relevait bien difficile pour le jeune cas qu'était Roxanne. Remarque, pour une fois, elle n'avait qu'une hâte, que le cours débute et qu'elle puisse l'ouvrir pour terminer les phrases du professeur ou simplement ajouter son grain de sel, par ci, par là.

Pas un mot, seulement quelques chuchotements et quelques mots grossiers faisant état de la présence de leur bourreau tout en passant la porte. Qu'il était délicieux de se repaitre de leur mines tristes voir énervés par les faits. La seule chose dont il pouvait être heureux c'était qu'il n'aurait que quarante minutes de cours au lieu de quinze comme quoi ils y perdaient l'espoir mais ils y gagnaient plus de temps de liberté. Regardant les têtes brunes, blondes, châtaines et même parfois rousses rentrer il attendit que tout le monde soit passé pour refermer derrière eux et avec toute la malveillance dont il savait faire preuve la porte de son lieu de torture favori.

Marchant jusqu'au bureau il y déposa ces quelques affaires tout en laissant à la classe le soin de se calmer elle-même puisque de toute façon les quelques fous qui s'occupaient de calmer la classe était assez imbécile pour croire que ce qu'on leur apprenait ici leur servirait dans la vie. Dès fois il se sentait presque malheureux pour eux lorsqu'il sortirait d'ici pour se rendre compte que le système scolaire ne les préparait pas à après mais servait juste de faire le tri entre ce qui allait composer la société de couche haute et la basse plèbe bonne qu'à mettre les mains dans le cambouis sans trop réfléchir à l'inutilité de leur existence et à l’imbécillité de leur travail largement moins mis en valeur que ces grandes élites dont il faisait parti et qui, tout comme lui, prenait un malin plaisir à les observer avec un mépris profond comme une haine viscérale dont la raison serait inconnue de tous même de lui.

Le calme le ramena à la réalité et à la présence de l'infernale bande de gremlins, qu'il adorait dès fois pourtant, qui attendait les yeux grands ouverts et la bouche presque baveuse qu'il leur offre le savoir attendu par ces messieurs. Seulement absorbé par la veille le souvenir d'une quelconque feuille avec les questions et les réponses lui était logiquement sortis de la tête depuis un moment et il pouvait tout y faire rien ne venait comme si son crane refusait de se souvenir d'où venait les informations et les questions. Ainsi posant son regard sur un des messieurs du premier rang dont il n'avait aucune idée du prénom il lui fit un geste d'aller au tableau.

- Bien, vous, vous allez me répondre aux réponses.

Il avait presque faillis oublier que toutes les mauvaises réponses et questions du jeune homme se traduirait par une lapidation de toute la classe sur sa personne à la fin d'l'heure du jour. Et ce fut alors qu'il remarqua la demoiselle Lachance l'air à moitié endormie sur sa table comme si elle était un vulgaire chat. Hier soir, elle l'avait trouvée en train de fumer une cigarette peu légale et il était de son devoir et honneur de professeur que de calmer cette jeune femme avant qu'elle n'use de cela à un moment ou à un autre. De plus cela lui donnerait l'occasion de lapider quelqu'un parce que l'autre était beaucoup trop bon et c'est ainsi que drapper d'un sourire accentué par une voix pris volontairement forte qu'il interpella la jeune femme.

- Mademoiselle Lachance je suis sur que Morphée vous fait des jolies contes de fées mais je vous prierais de vous lever et de venir répondre à la deuxième question.