La fatigue ne m’avait jamais aidée à relativiser. J’avais poussé jusqu’ici autant que je le pouvais. Je voulais découvrir l’endroit. Quand j’étais partie, j’ai pris toute la bouffe avec moi, je n’en manquais pas…Au départ du moins, mais la ça commençait à se faire de plus en plus petit et je rationnais autant que faire se peu. J’avais dormi ça et la. Tenté d’éviter les dangers comme je le pouvais, mais je n’en pouvais justement plus. J’avais élu au Ba Bar, pas terrible comme endroit pour passer la nuit, mais quand tu n’a pas le choix tu fais avec ce que tu peux. Gheller nous disait souvent que le premier endroit ou ne pas se cacher était les hôtels, plus c’était luxueux, plus il y avait des chances que les lieux soient prisés par des gens parfois mal intentionnés.

J’avais étendu mon sac de couchage sur le sol, pistolet non loin de moi, caché sous ma veste, histoire que personne ne puisse le prendre. Précautions stupide car c’était le premier endroit ou j’aurais personnellement fouillé, mais qu’importe, une petite précaution valait mieux que rien du tout. Petit à petit je m’endormais quand un bruit vint déchirer le ciel. D’abord je cru que quelqu’un était entré, ma main cherchait d’instinct mon arme et je la braquais dans la pénombre. C’était la que je réalisais que quelque chose n’allait pas : une lumière fine éclairait la pièce et elle ne venait pas d’ici. Je me redressais d’un bond et braquais le canon de mon pistolet en direction de l’endroit. C’était visiblement à quelques rues d’ici.

HOLLY HENNESSY | Merde !

J’attrapais mon sac et enfournais mon 45 dans ma ceinture, préférant garder mon couteau dans la main au cas ou et me dirigeais vers l’endroit d’où semblait provenir la lumière. Une odeur de métal et de plastique brulés me pris au nez assez rapidement. Je regardais vers le ciel : une épaisse fumée grisâtre et opaque avait commencé à caresser les cieux. Je voulu commencer à marcher, mais un petit grognement sur ma droite attirait mon regard. C’était la que je réalisais la présence des marcheurs. Ils étaient bien plus nombreux que je n’en avais jamais vu et convergeaient eux aussi vers la lumière, à l’exception d’un seul : un routier avec casquette rouge et chemise à carreaux qui titubait vers moi. La peur me prenant aux tripes je décidais de courir dans la direction opposée…Hélas je n’avais pas beaucoup de choix : des rodeurs devant et derrière qui auraient vite fait de me repérer si je me mettais à courir, une seule solution : le parc de l’université et ses terrains de football étaient disponibles. Je décidais de jeter mon sac par dessus la grille et pris mon élan pour tenter de sauter le mur et m’accrocher à la dite grille./ Le routier m’attrapais par le col de ma veste dont je me débarrassais d‘un geste rapide, je sautais comme je pouvais sur le mur et m’accrochais au début de la grille utilisant mes pieds pour la monter et finissais à califourchon dessus, observant l’université au loin…Le feu venait de la bas…



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