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Time can heal everything.
Dim 21 Mai 2017 - 12:46
Des larmes, ces dernières semaines, elle en avait versé des torrents entiers. Son petit corps chétif, amaigri par le fait qu'elle s'affamait, en avait contenu des litres d'eau pour les reverser ensuite. Emy avait l'impression d'être décomposé. Comme si, à l'intérieur de sa chaire, ses organes s'éclataient les uns après les autres, et les morceaux se fracassaient entre eux. Des jours qu'elle s'enfermait en ne pensant à rien d'autres qu'à sa fille, en l'imaginant systématiquement dans des situations à chaque fois pire qu'avant. Et à chaque fois qu'elle était lovée dans son lit, dans ses draps, la tête posée à même le matelas, épongeant ses pleurs, elle savait être en train de faire le deuil de son enfant.
Et c'était ça, le plus compliqué. Ça, qui la faisait souffrir. Des jours durant qu'elle n'osait pas parler, de peur de se remettre à pleurer. Et à chaque fois qu'elle croisait Kendale, ou que ce soit, alors elle se paraît d'un costume de glace ou éclatait de colère. Elle n'avait pas réussi à avoir une quelconque conversation avec lui, pas depuis le soir du départ, et d'ailleurs, elle n'avait pas partagé son lit non plus depuis lors. Elle n'y arrivait pas. Pour la simple et bonne raison qu'elle se trouvait insupportable. Le moindre contact la brûlait. Le moindre bruit l'affolait. Elle sursautait le soir, et marchait comme un zombie en priant pour ne croiser personne.
Il avait fallu que Sally lui colle une gifle en plein visage pour qu'elle se réveille. Elle qui lui parlait, se confiait à elle, essayait de lui faire reprendre pied, remettre le doigt dans les mécanismes de la vie. La mère de famille s'était alors énervée en voyant son amie se lover dans son malheur, et la claque tonna dans la pièce où elles se trouvaient toutes les deux. Tu dois te reprendre. Ça suffit l'attitude de zombie, ce que tu fais n'a plus aucun sens. Elle le savait, c'était ça le pire. Elle savait qu'elle était inutile. Emy avait remis toute la responsabilité de l'infirmerie sur les bras d'Ian, sans même chercher à y revenir.
C'est trop dur. C'était ce qu'elle aurait du dire à Sally, au lieu de laisser sa lèvre inférieure trembler et s'enfuir en pleurant pour s'enfermer à nouveau dans sa chambre. La joue chauffée par la gifle qu'elle s'était prise, mais qui avait eu le mérite de lui remuer les tripes. De la faire se sentir... Vivante. Pour la première fois depuis des semaines, elle avait ressenti son propre corps, à travers une douleur qui irradiait la moitié de son visage. Le soir même, Finn avait eu la gentillesse de lui apporter son repas. En lui demandant de le manger. Elle lui promit de le faire... Et elle tint promesse.
Même si elle en bouda la moitié. Il lui fallut trois jours supplémentaires pour admettre l'évidence. Elle regarda la porte de sa chambre un long moment avant de tourner les yeux vers le reste de la pièce. Vers le petit lit laissé en l'état, dans lequel dormait sa fille avant ça, qu'elle avait déserté. Emy eut l'impression qu'une main était en train de lui serrer le cœur, au point de lui faire mal. Mais elle esquiva les pensées sombres sur le point de l'envahir. Cette fois-ci, son passager noir resterait dans cette petite pièce plongée dans la pénombre. L'ombre envahissante ne l'accompagnerait pas dehors.
Elle ferma la porte avec précaution, et avança comme un fantôme dans les longs, trop longs, couloirs de l'école. Elle parvint jusqu'à la cour, où elle trouva Finn. Plantée à quelques pas de l'homme, elle le regarda de haut en bas, alors que lui ne l'avait pas encore remarqué. C'était une erreur. Emy ne savait pas pourquoi elle avait fait cette route jusqu'à lui. Pourquoi, alors qu'elle était sur le point d'admettre qu'elle avait besoin d'aide, elle avait pensé à lui pour lui sortir la tête de l'eau. Et surtout, pourquoi maintenant qu'elle était sur le point de le faire, rien ne sortait de ses lèvres.
La blonde fut sur le point de renoncer, de laisser cette silhouette malingre et sombre qu'elle sentait constamment auprès d'elle l'étreindre à nouveau pour se lover dans ses bras une nuit supplémentaire. Mais ses grands yeux bleus croisèrent le regard de Finn, qui s'était finalement retourné pour la voir. Figée, elle ne sut trop quoi dire. Sa présence ici était, de part son caractère peu orthodoxe, déjà un miracle en soi. Une avancée prodigieuse alors qu'elle désertait les assemblées depuis des jours, au risque d'éclater en sanglots ou de s'énerver. Il ne lui fallait qu'un pas supplémentaire pour dire à Finn une phrase cohérente...
« J... Je... T-tu... » Bafouilla-t-elle avant de rouler des yeux. A peine avait-elle essayé qu'elle sentait déjà les larmes lui grimper sur les cils. C'était ridicule. « Désolée, je... Je ne voulais pas te... Te déranger. »
Elle renonçait déjà. Par lâcheté.
Et c'était ça, le plus compliqué. Ça, qui la faisait souffrir. Des jours durant qu'elle n'osait pas parler, de peur de se remettre à pleurer. Et à chaque fois qu'elle croisait Kendale, ou que ce soit, alors elle se paraît d'un costume de glace ou éclatait de colère. Elle n'avait pas réussi à avoir une quelconque conversation avec lui, pas depuis le soir du départ, et d'ailleurs, elle n'avait pas partagé son lit non plus depuis lors. Elle n'y arrivait pas. Pour la simple et bonne raison qu'elle se trouvait insupportable. Le moindre contact la brûlait. Le moindre bruit l'affolait. Elle sursautait le soir, et marchait comme un zombie en priant pour ne croiser personne.
Il avait fallu que Sally lui colle une gifle en plein visage pour qu'elle se réveille. Elle qui lui parlait, se confiait à elle, essayait de lui faire reprendre pied, remettre le doigt dans les mécanismes de la vie. La mère de famille s'était alors énervée en voyant son amie se lover dans son malheur, et la claque tonna dans la pièce où elles se trouvaient toutes les deux. Tu dois te reprendre. Ça suffit l'attitude de zombie, ce que tu fais n'a plus aucun sens. Elle le savait, c'était ça le pire. Elle savait qu'elle était inutile. Emy avait remis toute la responsabilité de l'infirmerie sur les bras d'Ian, sans même chercher à y revenir.
C'est trop dur. C'était ce qu'elle aurait du dire à Sally, au lieu de laisser sa lèvre inférieure trembler et s'enfuir en pleurant pour s'enfermer à nouveau dans sa chambre. La joue chauffée par la gifle qu'elle s'était prise, mais qui avait eu le mérite de lui remuer les tripes. De la faire se sentir... Vivante. Pour la première fois depuis des semaines, elle avait ressenti son propre corps, à travers une douleur qui irradiait la moitié de son visage. Le soir même, Finn avait eu la gentillesse de lui apporter son repas. En lui demandant de le manger. Elle lui promit de le faire... Et elle tint promesse.
Même si elle en bouda la moitié. Il lui fallut trois jours supplémentaires pour admettre l'évidence. Elle regarda la porte de sa chambre un long moment avant de tourner les yeux vers le reste de la pièce. Vers le petit lit laissé en l'état, dans lequel dormait sa fille avant ça, qu'elle avait déserté. Emy eut l'impression qu'une main était en train de lui serrer le cœur, au point de lui faire mal. Mais elle esquiva les pensées sombres sur le point de l'envahir. Cette fois-ci, son passager noir resterait dans cette petite pièce plongée dans la pénombre. L'ombre envahissante ne l'accompagnerait pas dehors.
Elle ferma la porte avec précaution, et avança comme un fantôme dans les longs, trop longs, couloirs de l'école. Elle parvint jusqu'à la cour, où elle trouva Finn. Plantée à quelques pas de l'homme, elle le regarda de haut en bas, alors que lui ne l'avait pas encore remarqué. C'était une erreur. Emy ne savait pas pourquoi elle avait fait cette route jusqu'à lui. Pourquoi, alors qu'elle était sur le point d'admettre qu'elle avait besoin d'aide, elle avait pensé à lui pour lui sortir la tête de l'eau. Et surtout, pourquoi maintenant qu'elle était sur le point de le faire, rien ne sortait de ses lèvres.
La blonde fut sur le point de renoncer, de laisser cette silhouette malingre et sombre qu'elle sentait constamment auprès d'elle l'étreindre à nouveau pour se lover dans ses bras une nuit supplémentaire. Mais ses grands yeux bleus croisèrent le regard de Finn, qui s'était finalement retourné pour la voir. Figée, elle ne sut trop quoi dire. Sa présence ici était, de part son caractère peu orthodoxe, déjà un miracle en soi. Une avancée prodigieuse alors qu'elle désertait les assemblées depuis des jours, au risque d'éclater en sanglots ou de s'énerver. Il ne lui fallait qu'un pas supplémentaire pour dire à Finn une phrase cohérente...
« J... Je... T-tu... » Bafouilla-t-elle avant de rouler des yeux. A peine avait-elle essayé qu'elle sentait déjà les larmes lui grimper sur les cils. C'était ridicule. « Désolée, je... Je ne voulais pas te... Te déranger. »
Elle renonçait déjà. Par lâcheté.
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- Maxine E. Reynolds
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Re: Time can heal everything.
Sam 3 Juin 2017 - 2:47
Finn était en train de discuter avec un survivant fraichement débarqué dans le groupe. Et comme il arrivait à ne penser qu’au moment présent, il n’était pas rare de le voir rire et discuter comme au bon vieux temps. Sans doute parce qu’il n’avait pas de famille dans la région, que sa seule source d’inquiétude était le groupe. Et il avait beau avoir fondé des liens, il s’était lié tout en sachant qu’il était susceptible de les perdre. Son frère, sa mère, son père, il ne préférait pas y penser et se dire qu’au Canada, ils avaient certainement mieux géré les choses. Il était impossible que l’armée canadienne deviennent les monstres qu’il a connu au lycée, un an plus tôt. Quand Emerson l’observait, il était en plein débat et pleine explication sur le fonctionnement du groupe. Les habitudes et quelque présentation subjective sur les têtes célèbres (selon lui) du lycée. En fonction des besoins, le nouveau aurait sans doute besoin de savoir vers qui aller. Et comme on dit, ya rien de mieu,x qu’un canadien pour rendre service. Le regard du nouveau se perdit sur le côté. Et il n’aimait pas vraiment qu’on rêvasse juste devant son nez alors qu’il était en train d’expliquer quelques choses.
Il tourna la tête donc, pour savoir ce qu’il regardait comme ça avec insistance. Il ne s’attendait pas à voir la silhouette frêle d’Emerson, comme perdue au milieu de ce couloir. Et sa réaction, fuyante. Il termina là donc son long speech, lui promettant de repasser plus tard, voir s’il s’était bien acclimaté. Il s’en sépare presque à la hate pour rejoindre Emerson craignant qu’elle prenne ses jambes à son cou. Il le savait bien, sa fille s’était enfuie dans un monde bien plus dangereux qu’il ne l’était auparavant. Le cauchemar de n’importe quel parent. Et même s’il n’avait pas d’enfant, Finn pouvait très bien imaginer les émotions qu’elle pouvait ressentir. Il la regarda d’un air doux et un sourire compatissant. « Hey Emy, ça va ? » Elle bafouille, il lit à travers ses expressions la peine tangible qui se faisait entendre jusque dans sa voix. Ça lui faisait mal au cœur de la voir comme ça, alors que quelques semaines encore, il l’a faisait rire. Elle se confond en excuse et Finn brise la distance entre eux pour venir poser sa main sur son épaule.
-Arrête, il n’y a que Lisandro qui est capable de me déranger ici. A ma connaissance, tu n’as pas encore acquis son niveau de connerie non? Il y a bien Trey qui tape pas mal sur le système, mais j'imagine qu'il fait honneur à sa réputation de rappeur ?
Il lui offre un sourire léger, il aimerait pouvoir effacer ces larmes en suspens d’un mot. Mais il n’était pas sûr d’en avoir le pouvoir. D’une légère pression dans son dos, il l’encourage à marcher avec lui à travers les couloirs. Parler de manière statique ne ferait que la bloquer encore plus.
-Je viens te voir plus de fois que n’importe qui, ça me fait plaisir que pour une fois on se voit sans qu’un de mes bobos de maladroit en soit la cause.
Il laissa passer un silence et le bruit de leurs pas, fut leur seul accompagnement.
-Tu réussi à dormir un peu plus Emy, tu as une mine affreuse. Bien que tu sois toujours aussi jolie, ne te méprends pas. Dit-il d’un petit clin d’œil.
-Tu sais, tu peux me demander à peu près n’importe quoi ! On est ami, et chez moi, ça veut dire que les bonnes manières n’ont pas lieu d’être.
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Re: Time can heal everything.
Sam 3 Juin 2017 - 10:45
Elle n'était apparemment pas aussi terrible que Lisandro. L'espace d'un bref instant, Emy aurait pu se mettre à rire. En temps normal, elle l'aurait probablement fait si elle n'avait pas eu l'impression que sa vie partait en lambeaux. C'était forcément le cas de tout le monde dans ce monde, la blonde était peut-être moins résistante qu'un gars comme Finn, qui arrivait encore à garder le sourire malgré tout ça. Ce fut son cas, passé un temps. La disparition de Kaycee avait juste brisé les faibles remparts qui la protégeaient jusqu'ici.
Elle ne répondit pas à a première question, se contentant de se concentrer sur autre chose qu'elle. D'une voix enrouée, elle demanda à son ami : « Qu'est-ce qu'il t'a fait pour que tu le détestes autant ? » Surtout vu les propos qu'il tenait. Autant, Trey Cassidy, elle pouvait comprendre. Si elle n'avait jamais été proche du rappeur, elle connaissait la rumeur qui le qualifiait, au mieux, de type pénible. Pour Lisandro... C'était encore autre chose. Elle n'avait jamais pris la peine ou le temps de trop lui parler, alors qu'il avait l'air tout de même d'un gars sympathique.
Marchant au même rythme que Finn, Emy pouvait sentir la faiblesse de ses jambes, et le fait de ne pas avoir avalé grand chose de la journée n'aidait pas forcément à repartir sur de bonnes bases. Pinçant les lèvres, la voix du canadien avait quand même ce quelque chose de rassurant qui allégeait partiellement son fardeau. Et sa remarque sur sa mine affreuse la figea sur place : elle fixa Finn avec les sourcils froncés, avant de se passer une main dans les cheveux. Certes, le commentaire suivit, mais elle avait plutôt tendance à croire la première partie de sa déclaration :
« Dis... Dis pas n'importe quoi... » Souffla-t-elle en sentant tout de même ses joues chauffer un petit peu. Elle se passa une main froide dessus, pour tenter de calmer, et tenta de démêler rapidement sa tignasse à l'aide de ses doigts : « Je suis désolée... Je.. Je n'ai pas fait attention à comment je sortais... » Pour le coup, elle avait même un petit honte : « Je dois avoir l'air d'une folle... »
Si Kaycee avait pu la voir dans cet état, ça lui aurait fait du mal, au mieux. Au pire, elle l'aurait méprisé, et cette idée envahissait un peu tout dans son esprit, lui donnant envie de se cacher. Elle renifla, se raccrochant à l'humeur de son voisin pour se donner du courage. Lui demander n'importe quoi ? Pour le coup, c'était une aubaine qu'il lui dise ça, elle ne mit pas longtemps à s'engoufrer dans la brêche. Un peu comme si elle lâchait soudainement prise, et ça lui fit un bien fou d'articuler cette nécessité :
« J'ai besoin d'aide, Finn. » Fit-elle d'une voix éteinte. « Je peux pas rester comme ça plus longtemps. »
Digne d'un rôdeur circulant dans les couloirs de ce lycée, après avoir pris le soin d'éloigner tout le monde d'elle, comme pour être sûre de se laisser vraiment couler. Difficile de savoir si elle avait juste touché le fond, ou si elle se battait encore avec ses dernières forces.
« Je sais plus quoi faire, ni vers qui me tourner. Mais j'en ai assez de pleurer tout le temps et... » Rien qu'en disant ça, elle pouvait encore sentir les larmes. Elle papillonna des cils pour ravaler ses pleurs. Emy se refusait de lui imposer ça alors qu'elle lui demandait déjà beaucoup. « Je ne sais pas pourquoi j'ai pensé à toi... C'est juste... Qu'à chaque fois que je te vois, rien n'a l'air de te faire plier. Je voudrais être comme toi. »
Haussant les épaules, elle fixa son ami un moment avant de baisser les yeux. Soutenir son regard était encore compliqué, surtout en prêtant le flanc aux blessures.
Elle ne répondit pas à a première question, se contentant de se concentrer sur autre chose qu'elle. D'une voix enrouée, elle demanda à son ami : « Qu'est-ce qu'il t'a fait pour que tu le détestes autant ? » Surtout vu les propos qu'il tenait. Autant, Trey Cassidy, elle pouvait comprendre. Si elle n'avait jamais été proche du rappeur, elle connaissait la rumeur qui le qualifiait, au mieux, de type pénible. Pour Lisandro... C'était encore autre chose. Elle n'avait jamais pris la peine ou le temps de trop lui parler, alors qu'il avait l'air tout de même d'un gars sympathique.
Marchant au même rythme que Finn, Emy pouvait sentir la faiblesse de ses jambes, et le fait de ne pas avoir avalé grand chose de la journée n'aidait pas forcément à repartir sur de bonnes bases. Pinçant les lèvres, la voix du canadien avait quand même ce quelque chose de rassurant qui allégeait partiellement son fardeau. Et sa remarque sur sa mine affreuse la figea sur place : elle fixa Finn avec les sourcils froncés, avant de se passer une main dans les cheveux. Certes, le commentaire suivit, mais elle avait plutôt tendance à croire la première partie de sa déclaration :
« Dis... Dis pas n'importe quoi... » Souffla-t-elle en sentant tout de même ses joues chauffer un petit peu. Elle se passa une main froide dessus, pour tenter de calmer, et tenta de démêler rapidement sa tignasse à l'aide de ses doigts : « Je suis désolée... Je.. Je n'ai pas fait attention à comment je sortais... » Pour le coup, elle avait même un petit honte : « Je dois avoir l'air d'une folle... »
Si Kaycee avait pu la voir dans cet état, ça lui aurait fait du mal, au mieux. Au pire, elle l'aurait méprisé, et cette idée envahissait un peu tout dans son esprit, lui donnant envie de se cacher. Elle renifla, se raccrochant à l'humeur de son voisin pour se donner du courage. Lui demander n'importe quoi ? Pour le coup, c'était une aubaine qu'il lui dise ça, elle ne mit pas longtemps à s'engoufrer dans la brêche. Un peu comme si elle lâchait soudainement prise, et ça lui fit un bien fou d'articuler cette nécessité :
« J'ai besoin d'aide, Finn. » Fit-elle d'une voix éteinte. « Je peux pas rester comme ça plus longtemps. »
Digne d'un rôdeur circulant dans les couloirs de ce lycée, après avoir pris le soin d'éloigner tout le monde d'elle, comme pour être sûre de se laisser vraiment couler. Difficile de savoir si elle avait juste touché le fond, ou si elle se battait encore avec ses dernières forces.
« Je sais plus quoi faire, ni vers qui me tourner. Mais j'en ai assez de pleurer tout le temps et... » Rien qu'en disant ça, elle pouvait encore sentir les larmes. Elle papillonna des cils pour ravaler ses pleurs. Emy se refusait de lui imposer ça alors qu'elle lui demandait déjà beaucoup. « Je ne sais pas pourquoi j'ai pensé à toi... C'est juste... Qu'à chaque fois que je te vois, rien n'a l'air de te faire plier. Je voudrais être comme toi. »
Haussant les épaules, elle fixa son ami un moment avant de baisser les yeux. Soutenir son regard était encore compliqué, surtout en prêtant le flanc aux blessures.
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Re: Time can heal everything.
Jeu 8 Juin 2017 - 1:04
Finn était loin de détester Lisandro. Mais c’est justement pour ça qu’il arrivait à le déranger plus qu’il ne voudrait. Il offre un doux sourire à la jolie blonde et secoue la tête négativement pour la contre dire. Il hausse les épaules alors.
-Au contraire, je suis loin de le détester. Mais c’est le premier à me rendre fou d’inquiétude alors qu’il est peut-être plus vieux que moi ! Je me demande si parfois, s’il n’a pas vu trop de mort dans sa vie pour prendre aussi peu soin de la sienne. Et Trey je ne le déteste pas, mais j’avoue ne pas trop apprécié sa compagnie en des termes plus amicaux.
Finn avait oublié à quel point une femme peut vite prendre une blague au pied de la lettre. Et surtout, dans la condition d’Emy. Il l’a stop avant qu’elle ne continue sur sa lancée. Il pose sa main sur son épaule, la presse chaleureusement. « Emy arrête ça ! Tu es un vrai rayon de soleil ! C’est juste que tu m’as l’air fatiguée et je me fais juste du souci. Excuse le pauvre ouvrier et son manque de savoir vivre ! » Il lâche son épaule et pince son menton avant de lui donner un léger coup d’épaule. « Et puis, ça fait peu de temps au final que je côtoie autant de femme autour de moi ! Alors on me prend vite pour un macho ! Alex la première » Conclut-il en riant.
Il devient plus sérieux quand elle demanda de l’aide. Dans un sens, il était plutôt content qu’elle vienne le voir. Et même si il ne pouvait pas lui ramener sa fille, peut-être serait-il utile à autre chose. Calypso était surement dans ses quartiers en train de cuver, se rappelant l’avoir ramassé à la petite cuillère deux nuits plus tôt. Le moral dégringolant du groupe, lui donnait ce sentiment d’impuissance. Une fois le retour de Kaycee, si on la retrouve, Finn n’était pas sûre de pouvoir lui pardonner son acte. Quand bien même c’était une enfant intelligente. Emy à l’air de le porter en estime, encore plus, elle le croit invincible. En tout cas moralement. Mais il était loin d’être aussi fort qu’elle le pense, ce qui le faisait tenir c’était l’idée que sa famille vivait dans un autre pays et que la crise à certainement pu être gérée autrement. Mais son sourire reste penché à ses lèvres. Il ne veut pas qu’elle se laisse aller si elle ne le voulait pas.
-Aaaah tu sais ! C’est des années d’entrainement et de coup sur la tête aussi ! Tu sais… J’ai eu un accident quand j’étais jeune, ça a certainement dû dérégler quelques neurones chez moi.
Il plaisanta sur le traumatisme de sa vie et ce qui lui causait encore de terrible douleurs par moment. Mais le choc avait été violent et en y réfléchissant, ça avait certainement forgé son caractère. Il la vit baisser les yeux. Il sentit un léger pincement au cœur. Il passa son bras autour de ses épaules et la rapprocha contre son flanc. Tout en continuant de marcher.
-Je n’ai pas la recette miracle, mais pour ce que ça vaut, je n’ai pas eu d’enfant et j’évite de penser à mes parents ou mon frère. La seule chose qui me fait avancer, c’est l’idée qu’ils survivent de leur manière ailleurs et de leur faire confiance. Je crois qu’il m’a fallu la fin du monde pour m’attacher à quelqu’un d’autre…
Il la resserre un peu contre lui, sans arrières pensées que celle d’un ami.
-Et puis je m’occupe… Beaucoup ! Je ne me couche jamais avant minuit et je me réveille à 6h presque tous les matins, Jaden m’a mis en charge des aménagements et ça m’arrange pas mal à vrai dire. Travailler m’aider beaucoup. Et puis j’ai le luxe de consoler les jolies filles. Dit-il à l’attention d’Emerson.
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Re: Time can heal everything.
Jeu 8 Juin 2017 - 13:30
Il ne fallait pas grand chose. Le simple fait d'entendre sa voix, de l'entendre raconter toutes ses choses à propos des gens qu'il appréciait, ou moins, de sa vie d'avant, arrivait à l'apaiser momentanément. Finn avait ce genre de don, qui surprenait vraiment Emy : sous ses airs un peu rustres, où beaucoup le prenait juste pour un macho qui manquait de savoir vivre, il arrivait à trouver la manière qui convenait à chacun pour les remettre sur les voies. Cette énergie était presque communicative : En fait, si Emy n'avait pas été si fatigué par ses nuits sans sommeil, elle aurait partagé son enthousiasme pour tout.
Mais encore pudique sur ses sentiments, en ayant l'impression pourtant de crouler sous le chagrin, la blonde se contentait de sourire discrètement. Ça lui en coutait de ne pas pouvoir rire, pouffer à ses remarques, se moquer de lui comme il le faisait, et arriver à lui tirer un sourire comme elle le devrait. Elle n'allait pas bien, au moins l'avait-elle admis. Ses grands yeux bleus se posèrent sur Finn, alors qu'il relevait son menton pour capter son regard. Elle força une risette timide, venant essuyer de la paume de ses mains les larmes lui ayant échappé.
Elle se reprit aussitôt, donc. Il passa le bras autour de son épaule, pour qu'elle puisse avancer à son rythme plus facile. Ou alors pour la rapprocher ? La blonde n'était pas totalement au fait de l'art et la manière qu'avait Finn pour bouger son monde. Même si elle avait eu une mise en bouche après la révolte de février, alors qu'il avait toujours été là avec sa bonne humeur pour lui remonter le moral. La chirurgienne pinça les lèvres alors qu'il tournait en dérision l'accident qui l'amenait parfois à se rendre à son chevet :
« Ah oui, ça explique tes migraines. » Murmura-t-elle avant de lever les yeux vers lui : « Comment... Comment ça s'est passé d'ailleurs ? » Hésita-t-elle. Ne désirant pas le brusquer, ou qu'il lui parle de quelque chose de trop dur pour lui, elle haussa un peu les épaules : « Tu ne m'en as jamais parlé. »
Finn était loin pourtant de se laisser démonter. Il avait eu le temps de se remettre du traumatisme, ou de composer avec. Emy, elle, n'en était qu'aux balbutiements, à ses premiers pas, à devoir vivre sans sa fille. Ça n'allait pas être facile, elle en avait conscience, mais la philosophie de Finn avait le mérite de la satisfaire : Penser que ses proches s'en tiraient bien, ailleurs, même s'il n'était plus là pour les voir. Ne pas savoir, et s'imaginer le meilleur, était peut-être la meilleure manière de voir les choses. La peur pourtant, l'angoisse de la mort, étaient ce qui noyait totalement Emy cependant.
Elle devait apprendre à faire confiance à Kaycee, même si elle n'était plus sous son regard pour vérifier que tout allait bien. La blonde s'était toujours vue comme un filet de sécurité pour sa fille. Sans doute, à force, était-elle devenue trop enveloppante, trop protectrice. Mais elle avait vu tellement de gens mourir au cours de sa vie, des enfants aussi, que l'idée de perdre son propre enfant était vraiment intolérable. Son ventre se creusa à cette idée, elle tenta de chasser cette pensée mélancolique en tentant un trait d'esprit :
« Quel chanceux, tu en consoles beaucoup, ces derniers temps... » Souffla-t-elle à son ami, en lui offrant un sourire encore petit. Vrai que le moral des troupes, en général, n'était pas forcément au beau fixe. Elle se racla la gorge. Si l'idée de reprendre son travail pour l'instant ne l'enthousiasmait pas, parce qu'elle se savait affecté dans ses compétences et pas prête pour ça, elle demanda à Finn : « Je pourrais venir travailler avec toi ? »
Elle pinça les lèvres. C'était bizarre, elle ne voulait pas devenir un boulet à ses pieds, mais si le travail marchait pour lui, si ça arrivait à lui changer les idées, alors... L'objectif de se reprendre sans déranger Finn pourrait aboutir de cette manière :
« Je suis pas... Une grande bricoleuse, mais je peux apprendre vite. » Confia-t-elle comme argument.
Mais encore pudique sur ses sentiments, en ayant l'impression pourtant de crouler sous le chagrin, la blonde se contentait de sourire discrètement. Ça lui en coutait de ne pas pouvoir rire, pouffer à ses remarques, se moquer de lui comme il le faisait, et arriver à lui tirer un sourire comme elle le devrait. Elle n'allait pas bien, au moins l'avait-elle admis. Ses grands yeux bleus se posèrent sur Finn, alors qu'il relevait son menton pour capter son regard. Elle força une risette timide, venant essuyer de la paume de ses mains les larmes lui ayant échappé.
Elle se reprit aussitôt, donc. Il passa le bras autour de son épaule, pour qu'elle puisse avancer à son rythme plus facile. Ou alors pour la rapprocher ? La blonde n'était pas totalement au fait de l'art et la manière qu'avait Finn pour bouger son monde. Même si elle avait eu une mise en bouche après la révolte de février, alors qu'il avait toujours été là avec sa bonne humeur pour lui remonter le moral. La chirurgienne pinça les lèvres alors qu'il tournait en dérision l'accident qui l'amenait parfois à se rendre à son chevet :
« Ah oui, ça explique tes migraines. » Murmura-t-elle avant de lever les yeux vers lui : « Comment... Comment ça s'est passé d'ailleurs ? » Hésita-t-elle. Ne désirant pas le brusquer, ou qu'il lui parle de quelque chose de trop dur pour lui, elle haussa un peu les épaules : « Tu ne m'en as jamais parlé. »
Finn était loin pourtant de se laisser démonter. Il avait eu le temps de se remettre du traumatisme, ou de composer avec. Emy, elle, n'en était qu'aux balbutiements, à ses premiers pas, à devoir vivre sans sa fille. Ça n'allait pas être facile, elle en avait conscience, mais la philosophie de Finn avait le mérite de la satisfaire : Penser que ses proches s'en tiraient bien, ailleurs, même s'il n'était plus là pour les voir. Ne pas savoir, et s'imaginer le meilleur, était peut-être la meilleure manière de voir les choses. La peur pourtant, l'angoisse de la mort, étaient ce qui noyait totalement Emy cependant.
Elle devait apprendre à faire confiance à Kaycee, même si elle n'était plus sous son regard pour vérifier que tout allait bien. La blonde s'était toujours vue comme un filet de sécurité pour sa fille. Sans doute, à force, était-elle devenue trop enveloppante, trop protectrice. Mais elle avait vu tellement de gens mourir au cours de sa vie, des enfants aussi, que l'idée de perdre son propre enfant était vraiment intolérable. Son ventre se creusa à cette idée, elle tenta de chasser cette pensée mélancolique en tentant un trait d'esprit :
« Quel chanceux, tu en consoles beaucoup, ces derniers temps... » Souffla-t-elle à son ami, en lui offrant un sourire encore petit. Vrai que le moral des troupes, en général, n'était pas forcément au beau fixe. Elle se racla la gorge. Si l'idée de reprendre son travail pour l'instant ne l'enthousiasmait pas, parce qu'elle se savait affecté dans ses compétences et pas prête pour ça, elle demanda à Finn : « Je pourrais venir travailler avec toi ? »
Elle pinça les lèvres. C'était bizarre, elle ne voulait pas devenir un boulet à ses pieds, mais si le travail marchait pour lui, si ça arrivait à lui changer les idées, alors... L'objectif de se reprendre sans déranger Finn pourrait aboutir de cette manière :
« Je suis pas... Une grande bricoleuse, mais je peux apprendre vite. » Confia-t-elle comme argument.
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Re: Time can heal everything.
Lun 19 Juin 2017 - 4:38
Finn avait, du moins au début, pris l’habitude de gratter à la porte d’Emy pour savoir s’il restait de quoi soulager ses migraines les plus tenaces. Si les cachets étaient nombreux dans ses poches, aujourd’hui, il devait se contenter d’en user qu’en cas de dernier recours. Il regarda du coin de l’œil la jolie blonde, lui posant la question de son accident. Il inspira lourdement, auparavant, il détestait en reparler, un passage sombre de sa vie, dont il n’était pas très fier. Mais désormais, plus rien n’était pareil et ça lui semblait tellement loin, tellement sans importance qu’il n’hésita même pas à le lui raconter les grandes lignes.
-C’est vrai, mais c’est pas comme si j’étais très expansif sur mon passé non plus. Dit-il en souriant, sous entendant ici qu’il ne voulait pas tant le cacher mais qu’il ne parlait pas de lui si on ne le lui demandait pas. Quand j’étais plus jeune, j’ai eu une fête très arrosée avec mon frère et des amis. J’étais tellement saoul quand je ne savais même plus lassé mes godasses ! J’ai décidé de rentrer à pied mais j’ai traversé la route sans regarder et on m’a renversé. J’ai eu un gros choc à la caboche. Et depuis… Il tapote sa tête en haussant les épaules.
Finn aurait pu développer les détails de son accident, dire qu’il avait passé quelques jours dans le coma ou encore l’année de rééducation qu’il a du faire derrière. Mais il n’avait même pas en tête que cela était important. Le passé n’était pas si important au final, pour lui, il fallait toujours se focaliser sur le futur. Un bon moyen de se motiver pour reconstruire quelque chose. Les deux amis se baladent sans trop réfléchir au chemin, si bien que peu à peu l’air frais de l’extérieur vient les chatouiller, se rapprochant des portes d’entrées du lycée. Ils plaisantent et Finn ne fût pas peu fière de lui arracher ce petit sourire. Elle lui demande si elle pouvait travailler avec lui. Il haussa un sourcil surpris. Y réfléchissant sérieusement, presque réticent. Mais en même temps, il ne se voyait pas lui dire non et fermer une porte qu’elle a mis si longtemps à ouvrir. Sa conscience lui souffla de dire oui et sa raison lui disait qu’il n’aurait qu’à la surveiller quand elle sera là.
« Ok, mais je refuse que ce soit Ian l’éclopé qui me soigne si je me fais mal. Je m’étais bien habitué à ma jolie infirmière moi. Et puis il ne comprend pas mon humour je crois. »
Bon en vrai, il aimait bien Ian, même s’ils n’étaient pas si proche, ce n’était pas un mauvais bougre, il était volontaire et actif. Même si très maladroit.
« Mais je ne te cache pas qu’une partie de ce que je fais n’est pas très glamour. Je m’occupe des pièges qui englobe le camp autour des clôtures. Ce qui implique de faire le ménage et de renforcé les coins qui ont lâché. Parfois, c’est assez écœurant, tu es prête à voir ça ? »
Finn se souvient des premières évacuations de la ville, de son chemin en fuite avec Troy. Sa réticence à tuer la viande périmée sur patte. Il les voyait encore comme des gens malades, il avait encore des scrupules à cet époque. Ça lui semblait être une éternité. Le visage de Troy s’était même évaporé de sa mémoire. Le gamin avait perdu ses parents et le canadien s’était un peu attaché à lui comme à un fils. Pourquoi alors l’oubliait-il ainsi ?
-C’est vrai, mais c’est pas comme si j’étais très expansif sur mon passé non plus. Dit-il en souriant, sous entendant ici qu’il ne voulait pas tant le cacher mais qu’il ne parlait pas de lui si on ne le lui demandait pas. Quand j’étais plus jeune, j’ai eu une fête très arrosée avec mon frère et des amis. J’étais tellement saoul quand je ne savais même plus lassé mes godasses ! J’ai décidé de rentrer à pied mais j’ai traversé la route sans regarder et on m’a renversé. J’ai eu un gros choc à la caboche. Et depuis… Il tapote sa tête en haussant les épaules.
Finn aurait pu développer les détails de son accident, dire qu’il avait passé quelques jours dans le coma ou encore l’année de rééducation qu’il a du faire derrière. Mais il n’avait même pas en tête que cela était important. Le passé n’était pas si important au final, pour lui, il fallait toujours se focaliser sur le futur. Un bon moyen de se motiver pour reconstruire quelque chose. Les deux amis se baladent sans trop réfléchir au chemin, si bien que peu à peu l’air frais de l’extérieur vient les chatouiller, se rapprochant des portes d’entrées du lycée. Ils plaisantent et Finn ne fût pas peu fière de lui arracher ce petit sourire. Elle lui demande si elle pouvait travailler avec lui. Il haussa un sourcil surpris. Y réfléchissant sérieusement, presque réticent. Mais en même temps, il ne se voyait pas lui dire non et fermer une porte qu’elle a mis si longtemps à ouvrir. Sa conscience lui souffla de dire oui et sa raison lui disait qu’il n’aurait qu’à la surveiller quand elle sera là.
« Ok, mais je refuse que ce soit Ian l’éclopé qui me soigne si je me fais mal. Je m’étais bien habitué à ma jolie infirmière moi. Et puis il ne comprend pas mon humour je crois. »
Bon en vrai, il aimait bien Ian, même s’ils n’étaient pas si proche, ce n’était pas un mauvais bougre, il était volontaire et actif. Même si très maladroit.
« Mais je ne te cache pas qu’une partie de ce que je fais n’est pas très glamour. Je m’occupe des pièges qui englobe le camp autour des clôtures. Ce qui implique de faire le ménage et de renforcé les coins qui ont lâché. Parfois, c’est assez écœurant, tu es prête à voir ça ? »
Finn se souvient des premières évacuations de la ville, de son chemin en fuite avec Troy. Sa réticence à tuer la viande périmée sur patte. Il les voyait encore comme des gens malades, il avait encore des scrupules à cet époque. Ça lui semblait être une éternité. Le visage de Troy s’était même évaporé de sa mémoire. Le gamin avait perdu ses parents et le canadien s’était un peu attaché à lui comme à un fils. Pourquoi alors l’oubliait-il ainsi ?
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Re: Time can heal everything.
Mar 20 Juin 2017 - 21:44
« Promis, je continuerais à... » Emy fit mine de réfléchir à la meilleure tournure possible. Si elle devait devenir la toubib attitrée de Finn, ça devait être pour une très bonne raison : « Vider les stocks de pansements pour ton humour et ta bonne humeur. » Jura-t-elle avec un sourire timide, alors qu'elle croisait le regard de l'homme.
Elle tentait d'être forte, droite, et même si elle n'était pas totalement convaincue de porter ces qualités en elle, prétendre qu'elle le pouvait pour soutenir le regard de Finn était déjà un bon début. Un premier pas vers un semblant de retour à la normale, même si Emy savait que ça ne le serait plus jamais. La vie avait cette fâcheuse tendance à toujours les bousculer, qu'importait ce qu'ils faisaient pour survivre à tous ces chamboulements. Finn avait lui subit un choc violent lors de cet incident qui avait eu des répercutions, Emy, elle, devait survivre avec le départ précipité de sa fille unique.
Finalement, la manière dont l'homme tentait de prévenir les désagréments de cette prochaine collaboration eut le mérite d'encourager la blonde à perséverer. Elle voyait bien comme l'homme semblait hésiter à accepter, et sans doute que les remarques suivantes avaient plus pour but de la dissuader d'essayer. La blonde le coupa net :
« J'ai vu pire, Finn. » Assura-t-elle fermement. « J'ai passé une partie de mon internat en gériatrie, et j'ai fait des choses plus dégoûtantes que tu ne peux vraiment l'imaginer. » Emy préférait passer sous silence toutes ces choses dont elle parlait. D'une voix faible et un peu enrouée, elle ajouta : « Je ne suis pas une chose fragile qui s'effarouche pour pas grand chose, tu sais ? »
Certes, sa mine fatiguée, ses cernes, ses traits tirés, avaient plutôt tendance à dire tout le contraire. Qu'elle s'était fragilisée avec le départ de Kaycee, et que de la même manière, elle était devenue faible. Emy était juste prise dans l'ambivalence de ses sentiments : l'entourage qui avait toujours fait sa force, les personnes qu'elle avait fait graviter tout près d'elle, avaient eu l'occasion de la blesser profondement. Et il y avait des plaies qui cicatrisaient très mal.
« Je suis prête. Je n'ai pas le choix. » Fit-elle à l'homme en essayant de cacher au mieux les doutes qui la tenaillaient. Ça n'était pas facile, ce pourquoi Emy préféra presque immédiatement la fuite, adressant à l'homme une mine qu'elle savait troublée : « Je... Je vais te laisser aller te reposer. On se retrouve... Demain ? » Demanda-t-elle comme une confirmation.
Et quand elle l'eut, Emerson le remercia, avant de s'éclipser.
La nuit ne fut pas de tout repos. Elle ne ferma l'oeil que quelques heures, à peine. Suffisamment en tout cas pour se sentir paré à affronter le monde dès qu'elle posa les pieds au sol. Résolue, décidée à ne plus être un sac, la blonde prit la peine de se préparer. Il devait bien être sept heures lorsqu'elle émergea de sa chambre, les cheveux noués en un chignon haut, changée, et presque fraîche. Certes, ses traits fatigués marqués toujours son chagrin, son teint pâle n'aidait pas à améliorer le tableau, mais Emy sentait qu'à l'intérieur, ses nouvelles résolutions se sentaient : il y avait du mieux, en elle.
Se dirigeant vers l'extérieur, elle serra les bras sur sa poitrine et se planta devant l'entrée pour être sûre d'attraper Finn lorsqu'il sortirait. L'homme ne tarda pas d'ailleurs, et elle mit son plan à exécution en venant se planter près de lui. Discrète de nature, elle ne savait pas trop comment s'imposer, mais elle attira l'attention du chef de chantier d'un petit signe de la main :
« Salut patron... » Souffla-t-elle doucement, s'essayant à l'humour avant d'y renoncer. « De quoi as-tu besoin aujourd'hui ? »
Loin d'être familière avec les tâches d'extérieur et du maintient de la sécurité, elle s'attendait déjà à ce que Finn la forme. Et tant pis si elle le prenait un peu brutalement et à rebrousse poil.
Elle tentait d'être forte, droite, et même si elle n'était pas totalement convaincue de porter ces qualités en elle, prétendre qu'elle le pouvait pour soutenir le regard de Finn était déjà un bon début. Un premier pas vers un semblant de retour à la normale, même si Emy savait que ça ne le serait plus jamais. La vie avait cette fâcheuse tendance à toujours les bousculer, qu'importait ce qu'ils faisaient pour survivre à tous ces chamboulements. Finn avait lui subit un choc violent lors de cet incident qui avait eu des répercutions, Emy, elle, devait survivre avec le départ précipité de sa fille unique.
Finalement, la manière dont l'homme tentait de prévenir les désagréments de cette prochaine collaboration eut le mérite d'encourager la blonde à perséverer. Elle voyait bien comme l'homme semblait hésiter à accepter, et sans doute que les remarques suivantes avaient plus pour but de la dissuader d'essayer. La blonde le coupa net :
« J'ai vu pire, Finn. » Assura-t-elle fermement. « J'ai passé une partie de mon internat en gériatrie, et j'ai fait des choses plus dégoûtantes que tu ne peux vraiment l'imaginer. » Emy préférait passer sous silence toutes ces choses dont elle parlait. D'une voix faible et un peu enrouée, elle ajouta : « Je ne suis pas une chose fragile qui s'effarouche pour pas grand chose, tu sais ? »
Certes, sa mine fatiguée, ses cernes, ses traits tirés, avaient plutôt tendance à dire tout le contraire. Qu'elle s'était fragilisée avec le départ de Kaycee, et que de la même manière, elle était devenue faible. Emy était juste prise dans l'ambivalence de ses sentiments : l'entourage qui avait toujours fait sa force, les personnes qu'elle avait fait graviter tout près d'elle, avaient eu l'occasion de la blesser profondement. Et il y avait des plaies qui cicatrisaient très mal.
« Je suis prête. Je n'ai pas le choix. » Fit-elle à l'homme en essayant de cacher au mieux les doutes qui la tenaillaient. Ça n'était pas facile, ce pourquoi Emy préféra presque immédiatement la fuite, adressant à l'homme une mine qu'elle savait troublée : « Je... Je vais te laisser aller te reposer. On se retrouve... Demain ? » Demanda-t-elle comme une confirmation.
Et quand elle l'eut, Emerson le remercia, avant de s'éclipser.
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La nuit ne fut pas de tout repos. Elle ne ferma l'oeil que quelques heures, à peine. Suffisamment en tout cas pour se sentir paré à affronter le monde dès qu'elle posa les pieds au sol. Résolue, décidée à ne plus être un sac, la blonde prit la peine de se préparer. Il devait bien être sept heures lorsqu'elle émergea de sa chambre, les cheveux noués en un chignon haut, changée, et presque fraîche. Certes, ses traits fatigués marqués toujours son chagrin, son teint pâle n'aidait pas à améliorer le tableau, mais Emy sentait qu'à l'intérieur, ses nouvelles résolutions se sentaient : il y avait du mieux, en elle.
Se dirigeant vers l'extérieur, elle serra les bras sur sa poitrine et se planta devant l'entrée pour être sûre d'attraper Finn lorsqu'il sortirait. L'homme ne tarda pas d'ailleurs, et elle mit son plan à exécution en venant se planter près de lui. Discrète de nature, elle ne savait pas trop comment s'imposer, mais elle attira l'attention du chef de chantier d'un petit signe de la main :
« Salut patron... » Souffla-t-elle doucement, s'essayant à l'humour avant d'y renoncer. « De quoi as-tu besoin aujourd'hui ? »
Loin d'être familière avec les tâches d'extérieur et du maintient de la sécurité, elle s'attendait déjà à ce que Finn la forme. Et tant pis si elle le prenait un peu brutalement et à rebrousse poil.
What a lovely day.
- Maxine E. Reynolds
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