I Know How Hard This Is. That's A Lie.
Dim 21 Mai 2017 - 17:16
La vie au lycée semblait bien plus douce et agréable pour l’urgentiste ces derniers temps. Il n’était pas ressorti en expédition depuis un long moment. Il s’occupait du lycée, il tenait son rôle de médecin et tant qu’il pouvait se montrer utile sans avoir à mettre sa vie en danger, il en était tout aussi content. Thalia n’avait plus vraiment envie de sortir ses derniers temps. Il avait bien remarqué qu’elle avait un peu changé sans pour autant s’en inquiéter. Elle lui avait répété bon nombre de fois qu’elle allait bien et il devait bien lui faire confiance. C’était comme ça que ça marchait d’être en couple. Il souriait, il ne savait pas pourquoi, mais aujourd’hui, il avait eu besoin d’un peu de temps pour lui, tout seuls. Il avait donc choisi de se promener dehors. Et il avait même fini par s’installer à l’intérieur du gymnase, l’espace de dix minutes, peut-être plus.
Il se retrouvait alors avec lui-même pensant à l’homme qu’il était avant tout ça. C’était dur de se dire qu’il y a un une poignée de mois, il n’était qu’un homme peureux qui avait peur des femmes et qui ne vivait que pour sauver les gens de leurs bêtises humaines. Il avait admis depuis longtemps que beaucoup des gens qu’il recevait dans ses urgences auraient pu être sauvés si le monde était plus attentif à tout ce qui se passait autour d’eux. L’ouverture d’esprit était clairement quelques choses qui manquaient avant, enfin, il était loin le temps où il partait en débat philosophique avec lui-même concernant le monde qui l’entourait. Il avait compris depuis longtemps qu’il ne pouvait pas vraiment y faire quoi que se soit.
Aujourd’hui, s’il s’était assis en tailleur dans le gymnase c’était plutôt pour se remettre en phase avec lui-même. Regarder le reste, voir comment la vie était foutue et surtout être un petit peu tranquille. Il avait sorti une feuille et un crayon. Il savait que lors de mariage, il fallait écrire des vœux et pour le coup, il savait qu’il devrait en faire à l’ange de sa vie. Celle qui l’avait changé au plus haut point, pour cela rien de mieux que de se concentrer un peu et avoir du silence. Au finale, il avait regardé la feuille blanche un moment sans trouver de mot à ajouter dedans. Il finit par ranger le calepin dans sa poche avec le crayon et il choisit de reprendre la direction du lycée. Au moins, il serait bien plus utile que se morfondre dans le gymnase.
Lorsqu’il sortit du bâtiment par la porte qui n’en était plus une suite à l’explosion, il remarqua Lysbeth qui ne se tenait pas très loin d’ici. Il eut un sort de flash se rappelant avec un brin d’émotion tout ce qu’il avait vécu dans cet endroit. Ils avaient beau dire ce qu’ils voulaient, tous étaient restés marqués par cette rébellion, eux le premier. Il se rappelait comment il avait été incapable de dormir pendant des semaines et comment il en faisait encore des cauchemars lorsqu’il n’allait pas forcément bien.
- Bonjour Lysbeth.
Ce n’était pas grand-chose, mais il signalait au moins sa présence. Il lui souriait timidement, il n’avait pas grand-chose à lui dire et dire des banalités ce n’était pas vraiment son genre. Il aurait pu partir et reprendre sa route jusqu’au lycée, mais il n’avait pas encore envie de retourner dedans, comme s’il avait encore un truc à faire ici. Il essayait de comprendre ce qu’elle faisait ici sans rien demander. En même temps lorsqu’il y songeait sa présence dans les parages n’était sans doute pas très naturelle non plus. Il pourrait sans doute trouver un faux prétexte, mais ce n’était pas vraiment le genre de la maison.
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Re: I Know How Hard This Is. That's A Lie.
Dim 21 Mai 2017 - 18:22
Elle ferma son cahier. Alvin la regardait, au fond de la classe. Un sourire désolé aux lèvres, le frangin poussa sur ses mains et se rapprocha de Lysbeth. Il la prit dans ses bras, posant sa tête contre son torse où battait son coeur. Si fort, si lent pourtant. Elle ferma les yeux, laissant une larme glisser le long de sa joue.
" Je l'aimais tu sais. Je l'aimais car je savais tout le bien qu'elle te faisait. C'était une fille merveilleuse et elle me manque tellement.. ", lui glissa-t-il à l'oreille, dans un murmure où il ne maîtrisait plus sa voix. Alvin sentait l'émotion lui nouer la gorge, et s'il ne pleurait pas, ses yeux rouges et son menton étaient les preuves d'une blessure qui ne s'était pas refermée. Elle ne le pourrait jamais d'ailleurs. Car ce jour là, Alvin avait perdu la femme qu'il voulait aimer comme il ne l'avait jamais fait encore.
"Je sais Alvin.. je sais.. C'est injuste.. Je refuse qu'elle soit morte comme ça.. je.. je veux pas.. Je n'y arrive pas.. j'ai mal. J'ai l'impression que c'était hier.. "
Les larmes l'emportèrent. Lysbeth n'en pouvait plus. Elle se retenait depuis si longtemps, qu'elle avait l'impression d'être sur le point d'exploser. Alvin la serra un peu plus contre lui, dans ses bras puissant, dans ses mains d'ouvrier. Il serra les dents pour ne pas être emporté par l'émotion lui aussi.
"Tu veux lire ? "
" .. Pas maintenant Lys'. "
"T'as raison.. sinon tu vas te jeter par la fenêtre "
Elle eut un léger sourire, collée contre le torse de son frère, lui qu'elle aimait tant. Cet homme qui avait tout fait pour elle, depuis toujours, tout comme Lena. D'ailleurs, où était-elle ? Cette grande soeur qui avait tout sacrifié pour sa famille, se montrant à la hauteur de ses responsabilités dès son plus jeune âge. Elle n'était pas avec ses cadets. Elle devait sûrement être occupée quelque part dans le camp.
" Lena va me tuer si je fais ça. "
"T'as même pas idée.. "
Frère et soeur restèrent un moment l'un contre l'autre encore, s'apportant le réconfort mutuel dont ils avaient bien besoin. Puis Alvin posa son index sous le menton de Lysbeth, pour lui relever la tête.
" Hey, p'tite. Tu sais quoi ? On va aller au gymnase. "
".. Hein ? "
" Tu me fais confiance ? "
".. Ou..oui.. "
" Alors sèche tes larmes et suis moi. "
L'idée de se rendre sur les lieux du crime, surtout dans cet état, n'enchantait vraiment pas la jeune femme. Elle évitait simplement d'y retourner, car en plus de l'attaque, les souvenirs d'y avoir épongé le sang des morts la hantait toujours. Sa cicatrice lui fit immédiatement mal. Elle la brûlait, elle piquait, elle sentait son coeur y battre.. mais plongée dans le regard de son grand frère, son protecteur, celui qui avait toujours été là pour elle, elle accepta.
"D'accord.. On va.. on.. on va aller au gymnase.. "
Après s'être rafraîchie et recoiffée, portant un sourire un peu forcé aux lèvre, la belle se mit en route en compagnie d'Alvin. Ils arrivèrent bien vite devant le gymnase, théâtre de l'absurde, et elle resta figée en le regardant.
"Je hais cet endroit.. "
" Allez, sois forte. "
Et quand elle arriva devant le trou béant qui servait d'entrée, elle posa le regard sur Ian. Cet homme si maladroit qui pourtant l'avait sauvée de justesse. Le revoir ici la plongea immédiatement dans ce souvenir, dans la vision de ce soldat qui rechargeait son arme avec le masque de la mort sur le visage. Un regard de tueur abject, les dents assoiffées de sang. C'est Ian qui tua cet homme, alors qu'il était sur le point d'abattre la pauvre jeune femme. Deux secondes de plus auraient suffi.. Mais grâce à lui, elle était encore là aujourd'hui. Lysbeth devait la vie à beaucoup de gens, et elle le savait.
"Ian ! "
Un large sourire aux lèvres, elle se jeta littéralement sur lui pour le serrer dans ses bras, gloussant un petit rire qui témoignait de l'affection qu'elle avait pour lui.
"Je suis contente de te voir.. tu vas bien ? "
Elle le libéra de son étreinte, qui pouvait être aussi inadaptée que gênante. Mais tous savaient que Lysbeth était si naturelle et spontanée qu'elle s'en fichait pas mal, au final, de ce qui était convenable ou non.
" Salut Ian. ", lança Alvin en s'avançant à son tour. Il savait ce qu'il devait à cet homme, et même s'il avait envie de se foutre de sa tronche parfois, il le respectait. Il lui tendit la main, un sourire amical aux lèvres.
" Je l'aimais tu sais. Je l'aimais car je savais tout le bien qu'elle te faisait. C'était une fille merveilleuse et elle me manque tellement.. ", lui glissa-t-il à l'oreille, dans un murmure où il ne maîtrisait plus sa voix. Alvin sentait l'émotion lui nouer la gorge, et s'il ne pleurait pas, ses yeux rouges et son menton étaient les preuves d'une blessure qui ne s'était pas refermée. Elle ne le pourrait jamais d'ailleurs. Car ce jour là, Alvin avait perdu la femme qu'il voulait aimer comme il ne l'avait jamais fait encore.
"
Les larmes l'emportèrent. Lysbeth n'en pouvait plus. Elle se retenait depuis si longtemps, qu'elle avait l'impression d'être sur le point d'exploser. Alvin la serra un peu plus contre lui, dans ses bras puissant, dans ses mains d'ouvrier. Il serra les dents pour ne pas être emporté par l'émotion lui aussi.
"
" .. Pas maintenant Lys'. "
"
Elle eut un léger sourire, collée contre le torse de son frère, lui qu'elle aimait tant. Cet homme qui avait tout fait pour elle, depuis toujours, tout comme Lena. D'ailleurs, où était-elle ? Cette grande soeur qui avait tout sacrifié pour sa famille, se montrant à la hauteur de ses responsabilités dès son plus jeune âge. Elle n'était pas avec ses cadets. Elle devait sûrement être occupée quelque part dans le camp.
" Lena va me tuer si je fais ça. "
"
Frère et soeur restèrent un moment l'un contre l'autre encore, s'apportant le réconfort mutuel dont ils avaient bien besoin. Puis Alvin posa son index sous le menton de Lysbeth, pour lui relever la tête.
" Hey, p'tite. Tu sais quoi ? On va aller au gymnase. "
"
" Tu me fais confiance ? "
"
" Alors sèche tes larmes et suis moi. "
L'idée de se rendre sur les lieux du crime, surtout dans cet état, n'enchantait vraiment pas la jeune femme. Elle évitait simplement d'y retourner, car en plus de l'attaque, les souvenirs d'y avoir épongé le sang des morts la hantait toujours. Sa cicatrice lui fit immédiatement mal. Elle la brûlait, elle piquait, elle sentait son coeur y battre.. mais plongée dans le regard de son grand frère, son protecteur, celui qui avait toujours été là pour elle, elle accepta.
"
Après s'être rafraîchie et recoiffée, portant un sourire un peu forcé aux lèvre, la belle se mit en route en compagnie d'Alvin. Ils arrivèrent bien vite devant le gymnase, théâtre de l'absurde, et elle resta figée en le regardant.
"
" Allez, sois forte. "
Et quand elle arriva devant le trou béant qui servait d'entrée, elle posa le regard sur Ian. Cet homme si maladroit qui pourtant l'avait sauvée de justesse. Le revoir ici la plongea immédiatement dans ce souvenir, dans la vision de ce soldat qui rechargeait son arme avec le masque de la mort sur le visage. Un regard de tueur abject, les dents assoiffées de sang. C'est Ian qui tua cet homme, alors qu'il était sur le point d'abattre la pauvre jeune femme. Deux secondes de plus auraient suffi.. Mais grâce à lui, elle était encore là aujourd'hui. Lysbeth devait la vie à beaucoup de gens, et elle le savait.
"
Un large sourire aux lèvres, elle se jeta littéralement sur lui pour le serrer dans ses bras, gloussant un petit rire qui témoignait de l'affection qu'elle avait pour lui.
"
Elle le libéra de son étreinte, qui pouvait être aussi inadaptée que gênante. Mais tous savaient que Lysbeth était si naturelle et spontanée qu'elle s'en fichait pas mal, au final, de ce qui était convenable ou non.
" Salut Ian. ", lança Alvin en s'avançant à son tour. Il savait ce qu'il devait à cet homme, et même s'il avait envie de se foutre de sa tronche parfois, il le respectait. Il lui tendit la main, un sourire amical aux lèvres.
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Re: I Know How Hard This Is. That's A Lie.
Lun 22 Mai 2017 - 0:09
Étant donné qu’il n’avait rien trouvé de mieux que de rester un peu paralysé par la situation, ce qui en soit était quelques choses qui arrivaient pratiquement assez souvent, il ne s’était pas attendu à ce que Lysbeth se jette dans ses bras. C’est vrai qu’il la connaissait plutôt bien, mais de là à dire qu’il était vraiment très proche d’elle, il y avait sans doute un monde. En même temps, son tempérament assez casanier faisait qu’il ne s’ouvrait pas facilement aux autres, même s’il savait se montrer agréable et avenant. Il se laissa faire et rendait timidement l’étreinte avec quelques tapes dans son dos. Il se demandait silencieusement ce qu’elle faisait ici, mais avant qu’il n’ait eu l’occasion de dire quoi que ce soit, il se fit relâcher ce qui était un profond soulagement pour l’homme. Il n’avait jamais été très porté par le contacte physique prolongé est-ce que c’était une déformation professionnelle ? Sans doute un peu, il se contentait d’afficher un petit sourire gêné lorsqu’il entendait la question qu’on était en train de lui poser. Il avait légèrement rougi lorsqu’elle lui affirmait être contente de la voir. Ce n’était sans doute pas grand-chose pour elle, mais beaucoup plus pour lui qui avait trop souvent l’impression de passer inaperçu.
- Je vais bien et toi ?
Il avait fini par lui répondre et presque aussi tôt, il réalisa qu’il n’était pas vraiment que tous les deux puisqu’ Alvin était également présent. Ian répondit à la main qu’on venait de lui tendre en la prenant amicalement. Il n’avait jamais été très doué avec les conventions sociales, mais serrer une main était dans ses cordes. Il devait bien admettre que c’était une belle rencontre de les voir ici. Il n’avait pas pour habitude de croire au destin, mais pour le coup, peut être que c’était un signe du destin pour l’aider à remplir une des pages blanches de son carnet, peut être que l’inspiration finirait par arriver au moment où il ne l’attendait plus. Il ajouta alors à l’homme avec un petit sourire amical.
- Bonjour Alvin, excuse-moi, je ne t’avais pas vu…
Sous-entendu, je t’aurais peut-être vu avant si ta sœur ne m’avait pas sauté dessus. Mais évidemment Ian ne dirait jamais un truc comme ça, simplement parce qu’il n’en avait pas le courage et aussi parce que la spontanéité de la brune était revigorante dans un monde comme le leur. Il était persuadé que c’était une solution à bon nombre de souci. Elle était toujours de bonne humeur, toujours à sourire. Ou du moins vraiment souvent, Ian appréciait cette joie de vivre qu’elle émanait bien souvent. C’est vrai qu’il avait tendance à être beaucoup trop pessimiste, mais c’était sans doute le prix à payer quand on était médecin. Il préférait imaginer le pire des scénarios, au moins si la vie lui faisait un cadeau, il était heureux par la suite de ce qu’on lui avait apporté.
- Qu’est-ce vous faites tous les deux dans le coin ?
Distraitement, il mit les mains dans les poches de son trenchcoat. Chaque objet que ses doigts touchaient lui rappelait un souvenir et certain de ses souvent était bien plus douloureux que d’autre. Ce n’était pas vraiment facile de faire face, mais il était toujours là et il affrontait toujours le présent, eux aussi d’ailleurs, le groupe entier pour être exacte. Il savait que le gymnase devait représenter pour eux bien plus que pour lui. Il était pratiquement au courant de l’histoire de chacun des survivants, du moins, il avait retenu bon nombre des personnes qui avaient laissé leurs vies dans cet affrontement. Pour lui, le devoir de mémoire était important, surtout concernant ceux qui n’avaient pas plus de famille encore en vie. Il avait l’impression que c’était presque une mission pour lui de retenir le nom de tous ceux qui sont morts au nom de la liberté. Est qu’il en parlerait aujourd’hui, sans doute pas. Lysbeth et Alvin semblaient de bonne humeur et pour le coup, il ne voulait pas dramatiser la situation.
- J’allais partir de toute façon, je vous laisse les lieux.
Il ne voulait pas être de trop. Il savait que cet endroit avait une signification particulière pour tout le monde. La sienne était sans doute un peu différente de celle de tous les autres, elle ne signifiait pas vraiment une fin en soit, plutôt un début. Oui, il y avait sans doute sa jambe cassée qui était une anecdote que tout le monde connaissait, oui, il avait perdu des amis, mais il avait alors retrouvé un fils ce qui n’était absolument pas négligeable pour le coup. Il penchait la tête sur le côté, absolument pas à l’aise avec la situation et toujours aussi perdu. Ses doigts étaient en train de triturer la cravate qui était toujours dans sa poche comme pour dissimuler le léger stresse qui était en train de le parcourir.
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Re: I Know How Hard This Is. That's A Lie.
Lun 22 Mai 2017 - 2:03
Lysbeth rayonnait depuis cette rencontre. Comme une enfant devant un oncle ou un marchand de glace. Il était facile de lire en elle comme dans un livre ouvert, si spontanée et émotive. Alvin était heureux de voir de nouveau sa soeur dans toute sa splendeur.
La belle daigna ainsi lâcher le pauvre homme, qu'elle avait serré comme s'il avait été son gros nounours. Elle l'appréciait sincèrement après tout, et quand quelqu'un entrait dans les bonnes grâces de Lysbeth, il était privilégié.
" Je vais bien. Et Thalia ? Comment va-t-elle ? Dis lui bonjour pour moi s'il te plais ! "
Les mots qu'ils s'échangeaient sonnaient comme ceux que s'adressaient deux voisins, à une époque où la survie n'était pas une question, mais une assurance. A les entendre, il était presque difficile de croire en l'apocalypse, et facile d'imaginer une invitation à une tasse de thé. Mais les marques de la mort étaient encore bien présente, lourdes et pesantes, tant dans les esprits que dans les murs même du lycée.
Alvin se mit un peu en retrait, après avoir adressé un clin d'oeil à Ian. Le genre de clin d'oeil complice, qui voulait dire " T'inquiète mon gars, j'connais l'truc ". Il avait confiance en lui, et se disait qu'il pouvait le laisser en compagnie de sa soeur le temps de griller une de ses dernières clopes.
" On est venus pour.. ben.. pour.. "
Lysbeth ne trouvait pas vraiment les mots. Venus pour quoi, au juste ? Pour admirer les cicatrices de la guerre ? Pour affronter les fantômes du passé ? Pour rendre hommage à ceux dont on dit qu'il est dommage ? Vraiment, elle ne savait pas comment formuler sa phrase. Elle savait que répondre à la question de son ami serait avouer et indiquer sa faiblesse. Mais au final, c'était bien pour ça qu'ils étaient là. Pour faire face à cette faiblesse et enfin la surmonter.
".. parce que Megan nous manque. "
Elle baissa légèrement la tête, comme si elle avait à la fois honte et mal de le dire. C'était plus d'un an plus tôt, mais c'était toujours aussi terrible. Aussi incompréhensible, inadmissible. Lysbeth était une fille forte et courageuse, et nul doute qu'elle allait finir par se sortir de cette mélancolie dévastatrice. Mais seul le temps et la volonté pouvaient l'aider.
"On s'est dit que venir serait une bonne chose, tu vois ? Un peu comme.. si on voulait remonter à cheval.. après une chute et une jambe cassée.. "
Elle ne se rendit pas compte que sa métaphore pouvait sonner comme une moquerie aux oreilles de Ian. Lui qui était tombé et s'était brisé la jambe lors de l'assaut. Elle ne réagit que quelques instants après, relevant alors les yeux sur lui. Que devait-elle faire ? S'excuser, faire comme si elle n'avait rien dit ?
"Enfin je.. je.. je veux dire ça arrive de tomber hein, l'important c'est.. le cheval !.. je suppose.. hum.. "
La jeune femme ne savait plus où se mettre. Elle serrait Ian dans ses bras pour après se foutre de lui.. Non, ce n'était pas ce qu'elle voulait. Sûrement pas aujourd'hui, sûrement pas avec encore tant de larmes qui ne demandaient qu'à couler.
Il annonça que de toutes façons il comptait partir. Lysbeth n'en avait pas envie. Pas comme ça.
"Non, reste.. Ca serait bien que tu restes avec nous. De toutes façons, on est tous liés à cet endroit.. On a tous notre place ici. "
Un sourire sincère et désolé aux lèvres, dévoilant un peu ses jolies dents, elle espérait qu'il se décide à rester.
La belle daigna ainsi lâcher le pauvre homme, qu'elle avait serré comme s'il avait été son gros nounours. Elle l'appréciait sincèrement après tout, et quand quelqu'un entrait dans les bonnes grâces de Lysbeth, il était privilégié.
"
Les mots qu'ils s'échangeaient sonnaient comme ceux que s'adressaient deux voisins, à une époque où la survie n'était pas une question, mais une assurance. A les entendre, il était presque difficile de croire en l'apocalypse, et facile d'imaginer une invitation à une tasse de thé. Mais les marques de la mort étaient encore bien présente, lourdes et pesantes, tant dans les esprits que dans les murs même du lycée.
Alvin se mit un peu en retrait, après avoir adressé un clin d'oeil à Ian. Le genre de clin d'oeil complice, qui voulait dire " T'inquiète mon gars, j'connais l'truc ". Il avait confiance en lui, et se disait qu'il pouvait le laisser en compagnie de sa soeur le temps de griller une de ses dernières clopes.
"
Lysbeth ne trouvait pas vraiment les mots. Venus pour quoi, au juste ? Pour admirer les cicatrices de la guerre ? Pour affronter les fantômes du passé ? Pour rendre hommage à ceux dont on dit qu'il est dommage ? Vraiment, elle ne savait pas comment formuler sa phrase. Elle savait que répondre à la question de son ami serait avouer et indiquer sa faiblesse. Mais au final, c'était bien pour ça qu'ils étaient là. Pour faire face à cette faiblesse et enfin la surmonter.
"
Elle baissa légèrement la tête, comme si elle avait à la fois honte et mal de le dire. C'était plus d'un an plus tôt, mais c'était toujours aussi terrible. Aussi incompréhensible, inadmissible. Lysbeth était une fille forte et courageuse, et nul doute qu'elle allait finir par se sortir de cette mélancolie dévastatrice. Mais seul le temps et la volonté pouvaient l'aider.
"
Elle ne se rendit pas compte que sa métaphore pouvait sonner comme une moquerie aux oreilles de Ian. Lui qui était tombé et s'était brisé la jambe lors de l'assaut. Elle ne réagit que quelques instants après, relevant alors les yeux sur lui. Que devait-elle faire ? S'excuser, faire comme si elle n'avait rien dit ?
"
La jeune femme ne savait plus où se mettre. Elle serrait Ian dans ses bras pour après se foutre de lui.. Non, ce n'était pas ce qu'elle voulait. Sûrement pas aujourd'hui, sûrement pas avec encore tant de larmes qui ne demandaient qu'à couler.
Il annonça que de toutes façons il comptait partir. Lysbeth n'en avait pas envie. Pas comme ça.
"
Un sourire sincère et désolé aux lèvres, dévoilant un peu ses jolies dents, elle espérait qu'il se décide à rester.
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Re: I Know How Hard This Is. That's A Lie.
Lun 22 Mai 2017 - 11:36
Ian se sentait un peu moins tendu alors qu’elle évoquait Thalia. Rien que le nom de la brune avait le pouvoir de le calmer et de lui donner du baume au cœur. Il l’aimait, la question ne se posait pas. C’était une femme parfaite à ses yeux et ce n’était sans doute pas très objectif, mais lui qui l’était pratiquement tout le temps ça faisait presque sourire de le voir prendre parti pour celle qu’il aimait du plus profond de son être. C’est avec un petit sourire timide qu’il lui répondit simplement.
- Tu peux compter sur moi.
Il aurait pu lui dire qu’il était inquiet pour l’état actuel de Thalia, mais bon ce n’était pas le sujet de la discussion et il ne voulait pas alarmer qui que ce soit pour pas grand-chose. Surtout que son ange lui avait répété que tout allait bien. Il se sentait un peu gauche lorsque Lisbeth lui révélait la raison de sa présence ici. Il aurait dû s’en douter et ne pas poser de question stupide. Juste la façon dont elle avait du mal à lui répondre lui faisait redouter le pire. Personne ne lui avait donc appris à se taire ? Ou même à réfléchir avant de parler ? Visiblement non et c’était bien malheureux. Il se remit à danser d’un pied à l’autre, chose qu’il faisait bien fréquemment lorsqu’il était mal à l’aise alors qu’il essayait de dissiper ce mauvais moment.
- Je comprends, c’est un endroit riche en souvenirs et en émotion. Je suis désolé pour Megan.
Désolé, il l’était pour le coup et pas qu’un peu. Il aurait pu lui dire qu’il comprenait la perte, mais ce n’était pas vrai. Il n’avait pas vraiment d’ami ni d’amour avant l’épidémie, la seule personne qu’il avait véritablement sa mère et même si c’était un choc, elle ne lui avait pas été arrachée aussi violemment. Son cœur était lourd alors qu’il tentait désespérément de se rattraper aux branches. Heureusement pour lui, la brune ne semblait pas dans un mauvais jour pour autant et elle était prête à l’aider dans cette tâche. Lorsqu’il fut question de jambe cassée, Ian ne put s’empêcher de sourire tout en ressentant une vive douleur dans sa jambe gauche. C’est vrai, qu’il y avait ça, il ne pouvait pas l’oublier, il avait toujours été du genre boulet de toute façon et ce n’était pas lors de la rébellion que cela aurait pu changer.
- Ce n’est rien. On ne peut pas revenir en arrière, ce qui est fait et fait, je me casserais volontiers l’autre jambe si cela pouvait permettre que plus personne n’ait à craindre pour sa vie.
Il ne c’était jamais pris au sérieux et il était le premier à rigoler de ses mésaventures alors pour le coup, il ne le prenait pas mal, de toute façon, il ne pouvait pas prendre mal quoi que ce soit qui sortait de la bouche de Lysbeth. Il ne prenait déjà pas la mouche facilement et était plutôt du genre à tendre le bâton pour se faire battre en règle général, mais c’était sans doute pire avec elle et avec toutes les femmes de manières générales. Il y avait sans doute des exceptions, mais pour le coup, on ne pouvait pas lui en vouloir plus que ça. Certains machistes avaient beau dire que les femmes étaient le sexe faible, c’était simplement parce qu’il n’avait jamais vu l’urgentiste pour comprendre que c’était faux. Étant donné qu’elle avait fait l’effort d’expliquer sa présence ici et encore mieux de l’inviter à rester, il se sentait obligé de faire de même.
- La plupart du temps, je viens ici pour me retrouver seul avec moi-même, depuis quelques semaines, j’ai un peu plus de mal. En tout cas, ça me fait étrange d’avoir quelqu’un à mes côtés, ce n’est pas gênant, juste étrange.
Il revoyait devant lui bon nombre de choses. Il se rappelait exactement de l’endroit où il se trouvait lorsque les portes ont explosé, de l’endroit où il s’est cassé sa jambe et tout le reste. Aucun moment n’a pu être effacé de sa mémoire. Il se rappelait même de comment Thalia a perdu Morgan, oui c’était dur de s’en rappelait de ça, c’était même plus dur que le reste aujourd’hui. Parce que oui, il avait tué des militaires ce jour-là, se transformant en monstre, mais il avait recommencé depuis lorsqu’il n’avait pas le choix. Mais l’existence du véritable mari de Thalia était plus compliquée à assimiler pour lui.
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