It takes some breaking down
Lun 22 Mai 2017 - 13:20
It takes some breaking down, to see what’s inside
Après l'annonce « coup de tonnerre » de Selene, les choses dans la faction s'étaient emballées. Tout le monde avait sa propre opinion quant au comportement de notre leader, divisant le groupe en deux parties : ceux qui condamnaient surtout son infidélité envers Gabriel, et ceux qui s'inquiètaient de ce que l'arrivée d'un bébé pouvait engendrer comme conséquences pour notre avenir. Les hommes semblaient être les plus outrés de son comportement, étrangement. La fidélité semblait être un sujet particulièrement délicat pour eux. Je préférais ne pas donner d'avis dessus, mais j'espèrais que si la situation avait été inversée, que ce soit Gabriel qui ait cédé aux tentations de la chair et mis enceinte sa partenaire, ils l'auraient jugé tout aussi séveremment.
Pour ma part... Je n'étais pas particulièrement un modèle à suivre. Je me liais et me déliais tout aussi rapidement, mes périodes en couple étant en général relativement courtes : les questions de fidélité se posaient rarement pour moi. De plus, la situation dans laquelle nous étions étant particulière, je comprenais parfaitement qu'on cherche du réconfort n'importe où nous pouvions le trouver. Selene n'allait pas bien depuis longtemps, la disparition de Gabriel n'avait pas arrangé les choses. Retrouver quelqu'un d'avant, pour qui elle éprouvait des sentiments, a dû représenter un point de chute dont elle avait grandement besoin. Elle est affamée d'affection, cette jeune femme, pas étonnant que son ancien amour de jeunesse l'ait reconquise aussi rapidement. C'est juste vraiment la guigne qu'elle soit tombée enceinte de lui plutôt que de Gabriel, l'instinct de meute aura du mal à se mettre en place pour protéger l'enfant. Enfin, j'espère que les autres reviendront à de meilleures dispositions, surtout Hernando... Il est imbuvable en ce moment.
En attendant, me voilà devant la porte de la chambre de Selene, prête à entrer. L'annonce d'une grossesse devrait continuer à être une bonne nouvelle, même maintenant. Je n'avais malheureusement rien à lui offrir, mais je ne venais pas exactement les mains vides : j'avais les élastiques et la brosse qui allaient bien. Ça faisait trop longtemps que nous n'avions pas passé un moment tranquille toutes les deux, en oubliant le monde extérieur. Je pense que c'est le bon moment pour réparer cet erreur. J'avais laissé Arun à Andrea, contente de pouvoir me reposer un peu de ce travail à plein-temps : la femme avait toute ma confiance pour s'occuper de lui, même si elle m'inspirait un peu d'appréhension. Je n'arrivais pas vraiment à la cerner. Pour cela, je devrais également passer plus de temps avec elle... Ah, toutes ces discussions à avoir pour mieux connaître mes compagnons d'infortune ! Mais pour le moment, il s'agissait de Selene, et uniquement d'elle.
« Selene ? »demandais-je avant de toquer à sa porte, attendant poliment sa réponse. « Est-ce que tu veux un peu de compagnie ? Je ne viens pas pour la séance épilation, je le jure ! » plaisantais-je, même si nous en aurions eu bien besoin. Ah... Le monde moderne me manque ! J'attendis davantage, puis entrais quand elle m'y invita. Je refermais soigneusement la porte derrière moi, puis lui offris mon plus beau sourire en agitant brosse et élastiques : « Moment filles ? » lui proposais-je, espérant que la réponse serait positive. Je ne voulais pas qu'elle continue à se morfondre seule dans sa chambre, broyer des idées noires en continu ne donnait jamais rien de bon. Selene avait besoin d'un moment pour reprendre son souffle, et je souhaitais le lui offrir, avec les moyens du bord.
Pour ma part... Je n'étais pas particulièrement un modèle à suivre. Je me liais et me déliais tout aussi rapidement, mes périodes en couple étant en général relativement courtes : les questions de fidélité se posaient rarement pour moi. De plus, la situation dans laquelle nous étions étant particulière, je comprenais parfaitement qu'on cherche du réconfort n'importe où nous pouvions le trouver. Selene n'allait pas bien depuis longtemps, la disparition de Gabriel n'avait pas arrangé les choses. Retrouver quelqu'un d'avant, pour qui elle éprouvait des sentiments, a dû représenter un point de chute dont elle avait grandement besoin. Elle est affamée d'affection, cette jeune femme, pas étonnant que son ancien amour de jeunesse l'ait reconquise aussi rapidement. C'est juste vraiment la guigne qu'elle soit tombée enceinte de lui plutôt que de Gabriel, l'instinct de meute aura du mal à se mettre en place pour protéger l'enfant. Enfin, j'espère que les autres reviendront à de meilleures dispositions, surtout Hernando... Il est imbuvable en ce moment.
En attendant, me voilà devant la porte de la chambre de Selene, prête à entrer. L'annonce d'une grossesse devrait continuer à être une bonne nouvelle, même maintenant. Je n'avais malheureusement rien à lui offrir, mais je ne venais pas exactement les mains vides : j'avais les élastiques et la brosse qui allaient bien. Ça faisait trop longtemps que nous n'avions pas passé un moment tranquille toutes les deux, en oubliant le monde extérieur. Je pense que c'est le bon moment pour réparer cet erreur. J'avais laissé Arun à Andrea, contente de pouvoir me reposer un peu de ce travail à plein-temps : la femme avait toute ma confiance pour s'occuper de lui, même si elle m'inspirait un peu d'appréhension. Je n'arrivais pas vraiment à la cerner. Pour cela, je devrais également passer plus de temps avec elle... Ah, toutes ces discussions à avoir pour mieux connaître mes compagnons d'infortune ! Mais pour le moment, il s'agissait de Selene, et uniquement d'elle.
« Selene ? »demandais-je avant de toquer à sa porte, attendant poliment sa réponse. « Est-ce que tu veux un peu de compagnie ? Je ne viens pas pour la séance épilation, je le jure ! » plaisantais-je, même si nous en aurions eu bien besoin. Ah... Le monde moderne me manque ! J'attendis davantage, puis entrais quand elle m'y invita. Je refermais soigneusement la porte derrière moi, puis lui offris mon plus beau sourire en agitant brosse et élastiques : « Moment filles ? » lui proposais-je, espérant que la réponse serait positive. Je ne voulais pas qu'elle continue à se morfondre seule dans sa chambre, broyer des idées noires en continu ne donnait jamais rien de bon. Selene avait besoin d'un moment pour reprendre son souffle, et je souhaitais le lui offrir, avec les moyens du bord.
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Re: It takes some breaking down
Lun 22 Mai 2017 - 18:31
La solitude était une tumeur maligne. Profondément logée dans sa poitrine, gênant sa respiration. Plus elle grossissait, plus Selene s’isolait et plus la jeune femme s’isolait, plus le cancer enflait. Depuis quelques jours, elle avait cessé d’espérer être comprise. Tous avaient donné leurs opinions, on l’avait insultée, on avait crié très fort, on avait beaucoup parlé de fidélité vis-à-vis d’un disparu ou bien de sécurité du camp. Mais personne n’avait eu l’air de s’inquiéter pour elle – pour ses sentiments – enfin, à quelques exceptions près. C’était cela qu’ils étaient devenus ? Uniquement des fonctions, des statuts, des pièces au rendement optimisé, mais plus des êtres humains ? Ne pouvait-elle pas être survivante, meneuse et avoir des émotions ? Impossible désormais de songer à Hernando ou Duncan sans ressentir une profonde colère venir brûler les larmes qu’elle n’arrêtait pas de verser. S’ils s’en sortaient si bien, grand bien leur face ! Qu'ils aillent se faire voir.
Eli lui manquait. Dans cette situation, elle n’espérait qu’avoir la possibilité de le serrer dans ses bras en pleurant dans son cou. Elle ne faisait que ça ces derniers temps, pleurer, à croire que les perturbations hormonales irrationnelles n’étaient pas qu’un mythe. Le mexicain aurait su la faire rire. Comme avant en fait, quand elle tirait sa tête d’ado sombre et déprimée, il s’obstinait jusqu’à ce qu’un sourire étire ses lèvres. Ses yeux bleus s’occupaient du reste, de garder en mémoire la tristesse qui n’était pas permise sur ses traits, mais c’était suffisant. C’était pour ça qu’elle avait craqué en le revoyant à Tacoma : Eli se souvenait qu’avant d’être une survivante, elle était une personne ; et que cette personne avait beau se donner des grands airs, elle restait la même petite brune malheureuse en quête d’un rayon de soleil.
Ce n’était pas si difficile de s’occuper en évitant les autres. Aider Juliet avec ses chevaux, faire des tonnes de lessives, remettre la salle commune en ordre, réfléchir à l’aménagement de leur futur potager… elle n’avait pas besoin de plus, pour l’instant. Elle avait esquivé les séances prévues avec William, autant parce qu’elle ne se sentait pas de parler que parce qu’elle percevait qu’il était particulièrement affecté par la nouvelle. Déçu ? Jaloux ? Selene ne pouvait pas vraiment dire, il avait au moins eu la gentillesse de ne pas exploser comme deux de ses confrères masculins, mais... il y avait un truc.
Quand elle ne s’affairait pas en solitaire – ou en compagnie de la cow-girl – la pianiste passait le reste du temps dans sa chambre. Les stores ouverts laissaient entrer la lumière du soleil sur la pièce impeccablement rangée. Depuis sa reprise en main, rien ne traînait jamais. Ça avait réellement un impact sur ses pensées : elles étaient bien plus ordonnées lorsque son environnement était organisé. D’ailleurs, plus d’absence à déplorer depuis un moment.
Une voix la tira de sa semi-somnolence. Elle était allongée sur son lit, sur le dos, son tee-shirt légèrement relevé et ses mains posées à plat sur son ventre nu. Ça devait être dans sa tête : la musicienne avait l’impression de sentir quelque chose, comme une vague de chaleur qui palpitait au creux de sa chair. Même après avoir autorisé Breann à entrer, elle s’attarda derrière ses paupières fermées, pour profiter quelques secondes de plus du tableau de Eli qui lui souriait. Ce n’était même pas un amant qu’elle voulait retrouver, mais son ami. Le seul capable de lui rappeler qu’elle n’avait pas toujours été si mauvaise.
Selene se redressa, la mine pâle, des cernes trahissant le manque de sommeil. Le sourire de son aînée était communicatif, au moins un peu. Ses lèvres frémirent, s’étendirent, mais elle n’était pas à l’aise. De quoi allait-elle avoir droit ? Une autre leçon de morale ? Des conseils pour accepter l’avortement ? Une suggestion de faire la paix avec les deux hommes ?
-Pourquoi pas. Au moins je serai une chienne bien coiffée , répondit-elle amèrement avant de regretter ses paroles : la journaliste pouvait être proche de l’hispanique et ne pas partager son opinion, Désolée…
Eli lui manquait. Dans cette situation, elle n’espérait qu’avoir la possibilité de le serrer dans ses bras en pleurant dans son cou. Elle ne faisait que ça ces derniers temps, pleurer, à croire que les perturbations hormonales irrationnelles n’étaient pas qu’un mythe. Le mexicain aurait su la faire rire. Comme avant en fait, quand elle tirait sa tête d’ado sombre et déprimée, il s’obstinait jusqu’à ce qu’un sourire étire ses lèvres. Ses yeux bleus s’occupaient du reste, de garder en mémoire la tristesse qui n’était pas permise sur ses traits, mais c’était suffisant. C’était pour ça qu’elle avait craqué en le revoyant à Tacoma : Eli se souvenait qu’avant d’être une survivante, elle était une personne ; et que cette personne avait beau se donner des grands airs, elle restait la même petite brune malheureuse en quête d’un rayon de soleil.
Ce n’était pas si difficile de s’occuper en évitant les autres. Aider Juliet avec ses chevaux, faire des tonnes de lessives, remettre la salle commune en ordre, réfléchir à l’aménagement de leur futur potager… elle n’avait pas besoin de plus, pour l’instant. Elle avait esquivé les séances prévues avec William, autant parce qu’elle ne se sentait pas de parler que parce qu’elle percevait qu’il était particulièrement affecté par la nouvelle. Déçu ? Jaloux ? Selene ne pouvait pas vraiment dire, il avait au moins eu la gentillesse de ne pas exploser comme deux de ses confrères masculins, mais... il y avait un truc.
Quand elle ne s’affairait pas en solitaire – ou en compagnie de la cow-girl – la pianiste passait le reste du temps dans sa chambre. Les stores ouverts laissaient entrer la lumière du soleil sur la pièce impeccablement rangée. Depuis sa reprise en main, rien ne traînait jamais. Ça avait réellement un impact sur ses pensées : elles étaient bien plus ordonnées lorsque son environnement était organisé. D’ailleurs, plus d’absence à déplorer depuis un moment.
Une voix la tira de sa semi-somnolence. Elle était allongée sur son lit, sur le dos, son tee-shirt légèrement relevé et ses mains posées à plat sur son ventre nu. Ça devait être dans sa tête : la musicienne avait l’impression de sentir quelque chose, comme une vague de chaleur qui palpitait au creux de sa chair. Même après avoir autorisé Breann à entrer, elle s’attarda derrière ses paupières fermées, pour profiter quelques secondes de plus du tableau de Eli qui lui souriait. Ce n’était même pas un amant qu’elle voulait retrouver, mais son ami. Le seul capable de lui rappeler qu’elle n’avait pas toujours été si mauvaise.
Selene se redressa, la mine pâle, des cernes trahissant le manque de sommeil. Le sourire de son aînée était communicatif, au moins un peu. Ses lèvres frémirent, s’étendirent, mais elle n’était pas à l’aise. De quoi allait-elle avoir droit ? Une autre leçon de morale ? Des conseils pour accepter l’avortement ? Une suggestion de faire la paix avec les deux hommes ?
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Re: It takes some breaking down
Mer 24 Mai 2017 - 17:07
Oulà… Eh bien, c'est ce qui s'appelle taper là où ça fait mal, pensais-je en haussant un sourcil face à tant d'agressivité sous-jacente de la part de ma benjamine. Le poison des paroles d'Hernando ne s'était toujours pas diffusé. Quelle idée aussi, de balancer ce genre de mots blessants devant toute une assemblée, en la rabaissant ! Non, le sang-chaud des hispaniques n'avait pas été d'une grande aide dans cette situation. Remarquez, notre grand Viking n'avait pas non plus fait preuve de beaucoup de retenue… Ils n'avaient pas été très perspicaces. A quoi bon agresser Selene au nom d'une pseudo solidarité masculine ? Oui, si Gabriel avait été là, il aurait probablement réagi de la même façon. L'ennui, c'est qu'il est porté disparu, et que cette disparition est probablement l'une des raisons du comportement de la jeune femme. Est-ce utile de s'énerver au nom de Gabriel ? Non. Les absents ont toujours tort, de toute façon.
Je ne me démontais pas et partis m'installer près d'elle, attentive à ne pas encore la toucher. Je ne savais pas comment elle prendrait un contact physique pour l'instant, et je ne tenais pas particulièrement à essuyer un rejet, surtout s'il promettait d'être plus ou moins violent. Je lui répondis calmement, lissant les plis du lit l'air de rien. « Je ne suis pas encore toiletteuse. » je poussais un petit soupir et me lançais dans un petit discours censé lui remonter le moral : « Je sais que tu n'as que vingt-et-un ans, mais on a tendance à l'oublier quand on te voit prendre soin de nous. Hernando a été très violent dans ses propos, et je ne veux pas l'excuser, mais il faut prendre en compte le fait qu'il soit prompt à s'enflammer. Ses paroles dépassent sses pensées quand il s'emporte. Caliente, qu'est-ce que tu veux ? En plus, comme il n'aime pas être pris par surprise, et qu'il a tendance à idéaliser les femmes… Toutes les conditions étaient réunies pour qu'il s'emporte. Cela dit : si tu savais le nombre de fois où j'ai été traitée de chienne, tu serais étonnée. C'est le petit mot pour exprimer leur incompréhension et leur vexation face à un comportement féminin qui leur échappe. Dylan et Clay, lorsque je les ai dénoncé, m'ont donné des petits noms encore plus savoureux. Il ne faut pas que ça te blesse autant, Selene. C'est la peur qui a parlé, et chez les hommes, ça se traduit souvent par de l'agressivité. Montrer les dents, taper d'abord, réfléchir ensuite… ça te parle ça quand même comme comportement masculin ?» Après ce bel hommage à la virilité, je me repositionnais, lui faisant cette fois-ci face.
« Maintenant, je ne te demande pas de passer outre d'un claquement de doigts. Je tiens juste à ce que tu comprennes ce que ça a eu d'effrayant pour le groupe. Autrement, je peux te dire, à titre personnel, que je suis impatiente de tenir un bébé dans mes bras, surtout si c'est le tien. C'est quand même un des miracles de la vie que tu t'apprêtes à nous offrir, est-ce que ce n'est pas incroyable ?» Je me demandais déjà à quoi pourrait ressembler l'enfant. Une petite Selene, ne serait-ce pas adorable ? Je lui souris gentiment, puis terminais mon monologue en lui offrant une porte de sortie : « Si tu n'es vraiment pas d'humeur, on peut remettre ce moment filles à une prochaine fois. Mais il ne faut pas que tu hésites à venir me voir et à me parler, je suis toujours là pour toi. Pareil si les autres te font d'autres réflexions : chacun fait comme il peut, si on pouvait ne pas s'ajouter en plus le poids du des autres, ce serait parfait. »
Je ne me démontais pas et partis m'installer près d'elle, attentive à ne pas encore la toucher. Je ne savais pas comment elle prendrait un contact physique pour l'instant, et je ne tenais pas particulièrement à essuyer un rejet, surtout s'il promettait d'être plus ou moins violent. Je lui répondis calmement, lissant les plis du lit l'air de rien. « Je ne suis pas encore toiletteuse. » je poussais un petit soupir et me lançais dans un petit discours censé lui remonter le moral : « Je sais que tu n'as que vingt-et-un ans, mais on a tendance à l'oublier quand on te voit prendre soin de nous. Hernando a été très violent dans ses propos, et je ne veux pas l'excuser, mais il faut prendre en compte le fait qu'il soit prompt à s'enflammer. Ses paroles dépassent sses pensées quand il s'emporte. Caliente, qu'est-ce que tu veux ? En plus, comme il n'aime pas être pris par surprise, et qu'il a tendance à idéaliser les femmes… Toutes les conditions étaient réunies pour qu'il s'emporte. Cela dit : si tu savais le nombre de fois où j'ai été traitée de chienne, tu serais étonnée. C'est le petit mot pour exprimer leur incompréhension et leur vexation face à un comportement féminin qui leur échappe. Dylan et Clay, lorsque je les ai dénoncé, m'ont donné des petits noms encore plus savoureux. Il ne faut pas que ça te blesse autant, Selene. C'est la peur qui a parlé, et chez les hommes, ça se traduit souvent par de l'agressivité. Montrer les dents, taper d'abord, réfléchir ensuite… ça te parle ça quand même comme comportement masculin ?» Après ce bel hommage à la virilité, je me repositionnais, lui faisant cette fois-ci face.
« Maintenant, je ne te demande pas de passer outre d'un claquement de doigts. Je tiens juste à ce que tu comprennes ce que ça a eu d'effrayant pour le groupe. Autrement, je peux te dire, à titre personnel, que je suis impatiente de tenir un bébé dans mes bras, surtout si c'est le tien. C'est quand même un des miracles de la vie que tu t'apprêtes à nous offrir, est-ce que ce n'est pas incroyable ?» Je me demandais déjà à quoi pourrait ressembler l'enfant. Une petite Selene, ne serait-ce pas adorable ? Je lui souris gentiment, puis terminais mon monologue en lui offrant une porte de sortie : « Si tu n'es vraiment pas d'humeur, on peut remettre ce moment filles à une prochaine fois. Mais il ne faut pas que tu hésites à venir me voir et à me parler, je suis toujours là pour toi. Pareil si les autres te font d'autres réflexions : chacun fait comme il peut, si on pouvait ne pas s'ajouter en plus le poids du des autres, ce serait parfait. »
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Re: It takes some breaking down
Mer 24 Mai 2017 - 22:27
Selene se replia sur elle-même par réflexe, comme un chat qui craignait un humain s’approchant trop près. Paradoxalement, elle était contente que son amie n’ait pas été repoussée, qu’elle brave son mur de glace pour s’installer sur son lit. Breann partit dans un monologue, cherchant à expliquer le comportement des hommes par l’héritage de leurs gènes, se prenant même en exemple. La pianiste pinça ses lèvres, la rancœur mêlée à la tristesse remontant piquer ses paupières, menaçant de laisser perler des torrents de larmes. Elle secoua la tête en signe négatif, poussa un soupir, murmura un « C’est pas ça… » qui se perdit face à la suite du discours.
Prête à se sentir – encore – moralisée, la musicienne se braquait déjà et fut complètement prise de court par l’annonce que la journaliste était « impatiente » de tenir un bébé dans ses bras. Éberluée, étonnée, elle leva son regard vers son aînée, la même expression que si elle la voyait pour la première fois. Jusqu’à maintenant, personne n’avait vraiment manifesté d’enthousiasme pour cet enfant. Oh oui, Andrea avait été un précieux soutien, lui certifiant qu’elle l’aiderait et ferait en sorte que tout se passe dans les meilleures conditions. Mais… on ne l’avait pas félicitée, ni adressé de mot gentil, ni pris la peine de discuter comme si elle était autre chose qu’un mélange entre une cancéreuse et une bombe à retardement.
-Reste , demanda-t-elle simplement après la proposition de Breann de remettre leur échange à plus tard.
Selene marqua un silence, tritura ses lèvres sur des esquisses inachevées de sourires, et finit par pousser un soupir. De la paume d’une main, elle balaya machinalement de ses joues des pleurs qui n’avaient pas coulé et s’attarda sur ses poches cernées. Lorsqu’elle commença à parler, sa voix était brisée, comme si déjà, elle n’avait plus l’habitude d’en faire un usage régulier.
-Je ne veux pas les comprendre ou leur pardonner , ses yeux bleus s’ancrèrent dans ceux de son amie, ils étaient décidés et trahissaient pourtant sa fragilité de l’instant, je me fiche au fond qu’Hernando m’ait insultée. Moi aussi on m’a traité de tous les noms avant , l’adolescence, encore et toujours cette période de sa vie où tout semblait prendre racine, c’est juste… ça ne choque plus personne quand je dois massacrer des rôdeurs en expédition. Ça ne choque plus personne que j’ai tué des gens qui étaient bien vivants , comme le groupe d’Emma, tué dans un conflit pour de l’essence, où les HUNTERS, massacrés dans une vendetta pour Abigail, mais par contre le jour où je rencontre… un ami qui a sincèrement compté pour moi avant l’épidémie et que oui, on a passé deux nuits ensemble, ça fait un scandale ? Je comprends pas , asséna-t-elle alors que le blanc de ses yeux rougissait avec la crue salée, je ne comprends pas. Dans quel monde on peut tolérer qu’une amie devienne folle à force de tuer pour les siens, mais pas qu’elle… écoute son cœur 5 minutes ? Selene se mordit la lèvre, amère, elle avait tellement envie de frapper les mecs à coups de pelle dans le crâne jusqu’à ce qu’ils se rendent compte de leur aveuglement, je n’oublie pas Gabriel. Je l’aime, je pense que je l’aimerai toujours , ses doigts font tourner sa bague autour de son annulaire, mais Eli, c’est… je ne suis pas qu’une battante, tu vois ? Ils ne me voient que comme ça… je suis…
Ils se reposaient sur elle mais l’allumait dès qu’elle faisait une erreur. C’était injuste, parce qu’elle n’avait pas ce luxe. Cette fois, ce n’était pas qu’une impression, son visage était humide. Elle renifla lentement, ses pleurs douloureux comme des traînées d’acide. La faute aux hormones encore, elle chialait vraiment pour rien, tout le temps. Heureusement qu’elle avait quelque chose auquel se rapprocher : cette boule de chaleur dans son ventre. Plus les autres rejetaient ce bébé, plus elle s’y accrochait. Elle le mettrait au monde le majeur levé vers tous ceux qui lui avaient tourné le dos au moment où elle avait eu le plus besoin d’eux.
-S’ils ne viennent pas s’excuser, je n’ai plus aucune raison de leur parler , trancha sèchement la jeune femme, ferme.
Prête à se sentir – encore – moralisée, la musicienne se braquait déjà et fut complètement prise de court par l’annonce que la journaliste était « impatiente » de tenir un bébé dans ses bras. Éberluée, étonnée, elle leva son regard vers son aînée, la même expression que si elle la voyait pour la première fois. Jusqu’à maintenant, personne n’avait vraiment manifesté d’enthousiasme pour cet enfant. Oh oui, Andrea avait été un précieux soutien, lui certifiant qu’elle l’aiderait et ferait en sorte que tout se passe dans les meilleures conditions. Mais… on ne l’avait pas félicitée, ni adressé de mot gentil, ni pris la peine de discuter comme si elle était autre chose qu’un mélange entre une cancéreuse et une bombe à retardement.
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Selene marqua un silence, tritura ses lèvres sur des esquisses inachevées de sourires, et finit par pousser un soupir. De la paume d’une main, elle balaya machinalement de ses joues des pleurs qui n’avaient pas coulé et s’attarda sur ses poches cernées. Lorsqu’elle commença à parler, sa voix était brisée, comme si déjà, elle n’avait plus l’habitude d’en faire un usage régulier.
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Ils se reposaient sur elle mais l’allumait dès qu’elle faisait une erreur. C’était injuste, parce qu’elle n’avait pas ce luxe. Cette fois, ce n’était pas qu’une impression, son visage était humide. Elle renifla lentement, ses pleurs douloureux comme des traînées d’acide. La faute aux hormones encore, elle chialait vraiment pour rien, tout le temps. Heureusement qu’elle avait quelque chose auquel se rapprocher : cette boule de chaleur dans son ventre. Plus les autres rejetaient ce bébé, plus elle s’y accrochait. Elle le mettrait au monde le majeur levé vers tous ceux qui lui avaient tourné le dos au moment où elle avait eu le plus besoin d’eux.
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