I dress to kill, but tastefully.
Ven 2 Juin 2017 - 17:35
L'intérieur de la maison des Chambers était bien plus mouvementé que d'accoutumé. Comme à chaque fois qu'ils organisaient ces fameuses soirées, les va-et-vient étaient nombreux et tout le monde s'activait dans cette cuisine où Siobhán mettait si peu les pieds. Cette fois-ci Benjamin n'avait rien à voir dans cet événement. Son épouse lui avait imposé, comme beaucoup d'autres choses depuis qu'elle avait décidé de le contrôler. Évidemment, l'avocate ne s'était pas jointe aux tâches mais s'était appliquée à vérifier que tout soit parfait, râlant dès que quelque chose n'était pas disposé comme elle l'entendait.« Est-ce que tu as vu Nina ? » La voix de son époux résonna dans le spacieux salon où elle se trouvait. Les mains sur les hanches, elle ne lui adressa de l'attention qu'une fois la table correctement positionnée par les deux hommes venus prêter main forte.« Hm ? » En réalité, Siobhán ne l'avait absolument pas écouté. Comme la télévision qu'on laisse pour faire un bruit de fond, la voix du Sénateur ne l'intéressait pas.« Nina. Est ce que tu sais où elle se trouve ? » Elle regarda l'extérieur quelques secondes puis, après lui avoir adressé un coup d’œil, elle se décida à lui répondre.« Les filles sont parties se promener. Nina voulait ramener des fleurs pour ce soir. Elles ne vont pas tarder à rentrer. » Comme à chaque fois, Siobhán incluait Beatriz et Abbigael dans le lot.« Pourquoi ? » Ajouta la brune. Mais les rires qui résonnaient dans l'entrée attirèrent davantage son attention.« Les voilà. » Dit elle en se dirigeant vers le groupe.« Vous arrivez juste à temps. » Les mains sur les hanches, Siobhán accueillit les filles avec un large sourire amusé.« Il est temps de commencer à se préparer pour ce soir. » Et en voyant la mine déçue de sa fille, l'avocate ne put s'empêcher de rire.« Mais avant ça, je crois que ton père veut te voir. » Le ton se fit malicieux jouant sur le fait qu'elle lui faisait gagner du temps avant de devoir enfiler une robe. Abbigael prit la direction du salon en compagnie de la petite Chambers et, Beatriz elle, commença à tourner les talons pour rejoindre ses appartements.« Beatriz. » L'interrompit l'avocate.« Aujourd'hui c'est avec moi que tu vas te préparer. » Une main dans le dos de sa nounou, Siobhán l'invita à grimper les marches.« Je n'en peux plus de te voir dans ses robes difformes venant de chez H&M. » Et ça, ça lui pesait depuis un moment. A tel point qu'elle refusait de la laisser revêtir une fois de plus une robe venant de la grande distribution.
Avant que le monde bascule, Siobhán portait essentiellement des robes et des jupes. Au fil des années, son dressing s'était rempli d'une multitude de pièces venant de grands couturiers qui semblaient avoir été dessiné rien que pour elle. Et cette habitude, Siobhán ne l'avait pas perdu. La vie sur l’île lui permettait de garder ce petit plaisir et l'image qu'elle devait sans cesse refléter l'y obligeait dans tous les cas. Être belle, toujours bien apprêtée, vêtue de beaux vêtements. Ses placards regorgeaient de robes en tout genre et, à peu de choses près, les deux femmes disposaient d'un physique assez similaire permettant à Beatriz de revêtir tout ce que sa patronne lui donnait.
Une fois arrivée dans sa chambre, elle laissa son employée s'installer à sa guise.« Quelle couleur tu préfères ? » Une main sur la hanche, l'autre posée contre la porte de son dressing, Siobhán scrutait les vêtements pour trouver quelque chose qui irait parfaitement bien à sa nounou.
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Re: I dress to kill, but tastefully.
Ven 2 Juin 2017 - 18:13
La balade avait été agréable. Nina avait tenu à récupérer ces fameuses fleurs pour la soirée des Chambers, et ça avait été l'occasion idéale pour elle de traîner Abbigail dans le lot. Par chance, sa sœur avait tout de suite adoré la fille de Siobhán. Elle s'était amusée de voir Abbigail jouer les grandes sœurs avec la cadette Chambers, les laisser profiter du moment avant de devoir retourner vers la maison. D'ailleurs, elles étaient arrivées pile à temps, vu comme sa patronne semblait les avoir attendue. Les incessants vas et vient des préparations lui aurait presque donné le tournis, songea t-elle en observant tout le monde s'affairer pour que tout soit parfait pour le moment M. Discrètement, elle avait salué le sénateur alors que Nina courait dans sa direction.
Ah oui, les préparatifs. Ca, c'était une autre affaire. Si elle prenait toujours le soin d'enfiler les jupes crayons et autres vêtements élégants au moment ou elle s'occupait de Nina ou Siobhán... Le reste du temps c'était une toute autre histoire. Surtout quand il s'agissait de soirée organisées ou elle aurait largement préféré jouer les cendrillons et rester sagement dans son coin, ou filer un coup de mains aux cuisines, là ou personne ne l'aurait remarqué. Elle avait commencé à faire demi tour quand l'avocate lui était tombée dessus. Se préparer avec elle ? Oula, non. Elle l'avait observé avec des grands yeux, ayant tout juste le temps d'articuler unMais, j- rapidement interrompu par une remarque cinglante sur ses robes H&M.Mais... Elles ne sont pas si difformes que ça ! avait-elle essayé de se défendre.
Bon. D'accord. Peut-être qu'en effet, elle avait pris l'habitude de se cacher dans des robes taille empires pour masquer sa taille, ou la courbe de ses hanches. Etait-ce vraiment le bon moment pour lui avouer que cette fameuse robe empire avait-été achetée en solde ?
Non. Probablement pas. Elle imaginait déjà Siobhán la regarder comme si elle annonçait un cataclysme biblique. Ou même. Siobhán aurait été capable de la mordre, ou de la virer sur le champ pour un aussi gros fashion faux pas comme disait les trois quarts des stylistes d'elle ne savait plus quelle émission.Elles sont affreuses à ce point ?
Pourtant le noir, c'était sensé être passe partout !
Et se retrouver face à ce dressing immense qui regorgeait de merveille que sa sauveuse voulait mettre à sa disposition la mettait horriblement mal à l'aise. Siobhán avait déjà fait suffisamment pour elle, en l'emmenant en vacances, lui offrant un toit, lui donnant des vêtements de luxe pour avoir une tenue irréprochable quand elle était à son service... Alors pourquoi voulait-elle faire encore plus ?Vous ne préfèreriez pas que j'aille préparer quelque chose en cuisine ? Du thé, du café ?
Non, elle en s'en sortirait pas si facilement. Et voir ce défilé de couleurs et de matière noble sous ses yeux lui donnait encore moins envie de choisir.En tout honnêteté... J'y connais pas grand chose. Je peux toujours mettre la jupe noir et le chemiser en soie que vous m'avez donné pour travailler. se risqua t-elle avant de comprendre que c'était peine perdue.
Passant une main contre son visage pour masquer sa gêne, elle avait fini par relever de nouveau les yeux vers la brune qui n'était visiblement pas décidée à la laisser en paix.Je suis très touchée par l'attention mais... Je préfère vraiment que vous me donniez des conseils si je n'ai pas le choix. Là comme ça, je dirai... Rouge ?
Au pif. Pour ne pas dire orange quoi.Et si possible quelque chose de pas trop moulant, ou décolleté, ou court ?
Pourtant quelque chose lui disait qu'elle allait avoir au minimum un des trois critères.
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Re: I dress to kill, but tastefully.
Dim 4 Juin 2017 - 19:52
A peine avait-elle ouvert ses placards que des idées lui venaient en tête. L'avantage était que les deux femmes se ressemblaient beaucoup. Même cheveux châtains, même taille, même corpulence et ça, malgré les douze années qui séparait leurs années de naissance. Les bras croisés, Siobhán examinait le tissu, cherchant quelque chose qui lui semblerait comme idéal pour Beatriz. Elle n'écouta que d'une oreille ce que baragouinait la mexicaine. Elle adorait Beatriz. Si bien qu'elle avait fait en sorte qu'elle aussi puisse profiter des privilèges destinés aux personnes riches. Et qu'elle soit encore gênée lui hérissait parfois le poil. En guise de réponse, l'avocate ne fit qu'un mouvement las dans l'air tout en soupirant assez fort.« Si j'avais voulu que tu sois en cuisine, Beatriz, je t'y aurais envoyé directement. » Dit elle d'un ton assez tranchant.
Les bras levés pour faire glisser un à un les cintres, elle écouta son employée lui expliquer qu'elle serait capable de revêtir ses vêtements de travail pour ce soir. Siobhán n'en croyait pas ses oreilles. Exaspérée, elle roula des yeux et les leva au ciel. La gentillesse de Beatriz était quelque chose que Siobhán aimait seulement lorsqu'il s'agissait de son rôle de nounou. Mais pour le reste du temps, cela ne lui donnait qu'une envie : la secouer dans tous les sens et lui montrer comment était la vie réellement. Mais Siobhán s'en était toujours empêchée. Parce que, déjà, elle ne voulait pas faire fuir Beatriz. Trouver une nourrice comme elle n'était pas aisé. Encore plus maintenant que les trois quart des nounous étaient mortes. Mais aussi parce que cette gentillesse, elle espérait que Nina s'en inspire. Bien que Siobhán ait parfaitement conscience qu'être gentil n'aidait pas, elle ne voulait pas qu'elle devienne exactement comme elle non plus. Elle ne voulait pas agir comme son père l'avait fait avec elle. Elle ne voulait pas la rendre adulte avant l'âge.
Alors, pour sa réponse stupide concernant ses vêtements de travail, l'avocate se contenta seulement de tourner la tête dans sa direction et de la fixer. Elle comprendrait seule que l'idée n'était même pas envisageable. Finalement, la mexicaine prit son courage à deux mains et annonça une couleur. Immédiatement, Siobhán se mit à la recherche de ses robes rouges. Et là, elle s'arrêta. Les bras toujours levé et les mains fermées sur le tissu des deux robes qu'elle regardait, Siobhán éclata de rire. Un rire un peu hautain mais pas vraiment méchant. D'un coup elle laissa ses bras retomber tout en regardant Beatriz.« Tu me désespères Beatriz. » Dit elle en hochant la tête à plusieurs reprises, les sourcils haussés, afin de lui faire comprendre à quel point c'était vrai.
Avec sa démarche féline, l'avocate fit quelques pas et alla s'appuyer sur la coiffeuse installée non loin. D'un geste, elle ouvrit le tiroir et en sortit un paquet de cigarette. Siobhán n'était pas une grosse fumeuse. Le paquet devait traîner là depuis des semaines voire même des mois. Elle n'en fumait qu'à l'occasion. Le plus souvent après les réceptions du Sénateur, une fois le calme revenu dans la maison et que l'heure d'aller se coucher approchait. Mais celle que venait de prendre la New Yorkaise était plutôt dans le but de se détendre un peu. Il lui fallait un peu de patience pour s'occuper de Beatriz. Peu inquiète de fumer là où elle dormirait plusieurs heures après, elle alluma sa cigarette et, alors qu'elle se mit de nouveau à regarder Beatriz elle ajouta.« Tu veux peut-être y aller en combinaison de ski ? Ou en survêtement ? » Le ton n'était pas mauvais. Gentiment moqueur plutôt. Mais surtout destiné à lui faire comprendre l'ampleur de sa bêtise. Tirant lentement une bouffée de nicotine, elle expulsa la fumée avec lenteur.« Tu joues également sur l'image que nous avons ici. » Là, le ton était bien moins sympathique. Pour venir s'approcher un peu plus d'elle, Siobhán décolla les fesses du meuble et, d'un pas lent, elle s'avança vers la mexicaine.« Et il est hors de question que tu viennes en pyjama ou en robe H&M. Même si les deux sont assez semblables. » Elle lui adressa un sourire légèrement forcée et lui attrapa l'avant bras pour la planter devant le dressing.« Choisis. » Ordonna Siobhán, un bras croisé sous la poitrine, l'autre qui tenait sa clope levé dans l'air. Voilà, Beatriz était mise à l'épreuve.« Choisis. » Répéta l'avocate en désignant le dressing d'un geste de doigt.
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Re: I dress to kill, but tastefully.
Dim 4 Juin 2017 - 20:35
Elle reconnaissait bien là sa patronne tiens. Tantôt un ange, tantôt aussi froide que la glace. Une poigne d'acier dans un gant de velours, qui ne tolérait jamais qu'on lui dise non, jamais. Hors, si l'hispanique n'avait pas décrété une négation directement, l'avocate avait lu clair dans son jeu en lui rappelant à quel point elle pouvait être désespérante par moments.
Honteuse, la jeune femme avait baissé les yeux sur le sol en priant pour se retrouver ailleurs, sauf qu'elle n'avait pas bougé d'un iota. Et visiblement, la jupe crayon et le chemisier en soie ne seraient pas décent dans la soirée qu'elle comptait organiser. Silencieuse, elle n'avait rien dit avant de fixer son regard sur cette cigarette que sa patronne tenait entre ses mains.Désolée. avait-elle soufflé avec une sincérité déconcertante, venant ramener une mèche de cheveux chatains derrière son oreille. Par contre, elle aurait été très tentée d'y aller en combinaison de ski, bien que le temps ne s'y prête pas. Tout en sachant que si elle répondait par l'affirmative, Siobhán la ferait fusiller immédiatement par la police de la mode. (Elle aurait bien été capable de charger deux militaires de créer une milice de ce genre).Non Madame.
Elle représentait aussi quelque chose. Si la remarque aurait dû la gonfler de fierté, elle ne fit que lui en rajouter une couche d'angoisse et d'anxiété quand à l'idée de se retrouver dans une robe qui collerait son corps telle une seconde peau. Mais quand on avait pas le choix...D'accord, d'accord ! Levant les mains en signe d'armistice, l'hispanique reprit.Je ne porterai plus jamais de robe H&M achetées en s... De robe H&M, ou de pyjama ! se reprit-elle précipitamment pour que Siobhán n'entende pas le terme "soldes" qui à ses yeux devait être aussi écoeurant que l'expression "souillé de fluides corporels". Elle devait se reprendre, et faire honneur à cette famille qui lui avait tant donné. Ne pas se louper, inspirer à fond et tout irait bien. Elle avait légèrement l'impression d'être en train de jouer le destin de sa vie face au choix que lui imposait Siobhán, mais elle se devait de le faire.Ok...
Inspirant profondément tant pour se donner du courage que pour sentir l'effluve de la cigarette, elle avait effleuré les deux tissus carmins du bout des doigts. La première était excessivement courte, et elle n'était pas sûr qu'elle ne cache grand chose de ses jambes. Mais la seconde... La seconde était sublime, elle devait bien l'admettre. Bien que le décolleté en cœur ne manque de lui faire une poitrine qui ne passerait pas inaperçue, elle aimait la douceur de la texture et la longueur fluide.Celle-ci ? Timidement, elle avait décroché le cintre pour la présenter à sa patronne.Avec... Un side-hair sur le côté, et peut-être un smokey ou une bouche rouge ?
Sans doute que sa patronne devait se demander d'où elle sortait ça, elle qui ne se maquillait que rarement, et pas plus qu'un trait de liner.J'ai vu ça dans une émission dit-elle en grimaçant légèrement, collant le vêtement contre elle pour imaginer ce que ça pourrait donner.
Bon. Siobhán n'avait pas encore hurlé en la jetant dehors, peut-être qu'elle venait de trouver une idée pas trop nullissime. Et puis, elle devait se l'avouer. Ce petit jeu commençait doucement à lui plaire. La sensation d'avoir un vêtement magnifique une fois dans sa vie était tout de même quelque chose d'exceptionnel pour elle qui n'avait jamais connu le luxe avant de se faire embauchée.Et ... Ce sera quoi mon rôle à la réception au fait ? avait-elle questionné naïvement, se demandant à quel moment elle parviendrait à faire le service avec une robe aussi longue sans s'écraser au sol après s'être pris les pieds dedans.D'ailleurs, vous avez déjà choisi votre tenue ? D'un coup, elle commençait enfin à s'ouvrir un peu plus. Au moins, Siobhán ne pourrait plus dire qu'elle était désespérante. Sauf si la robe était réellement immonde.
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