Christina avait accueillit le décès de Dante trois jours plus tôt en pinçant les lèvres et secouant simplement la tête. Impuissante. Blessée une nouvelle fois, mais accusant le coup, comme les précédents. Ainsi le sort l'avait-il choisi lui pour partir à son tour. Qui serait le suivant ?

Elle dormait profondément lorsque la négligence d'Arthur mit le feu à sa maison. Et si le début du brouhaha qui s'en suivit la fit se retourner, il ne la réveilla pas. Elle bougonna seulement lorsqu'Alan ouvrit la chambre voisine, et se redressa droite comme un I finalement, lorsqu'il fit irruption dans la leur.

- Comment c'est possible ? S'exclama-t-elle, tout en sortant précipitamment de son lit, tout à fait réveillée, après avoir appris pour la maison de leurs amis. Ils sont dehors ? Ils vont biens ? Nul n'avait la réponse à cette question pourtant.

En deux temps trois mouvements, la femme enfila un jean et sweat. Si certains avaient le réflexe de préparer leurs affaires pour fuir, Christy dévala d'abord l'escalier dès qu'elle fut prête pour rejoindre le perron de sa maison. Elle voulait réaliser l'ampleur des dégâts par elle-même. Un halo orangé éclairait la nuit, alors que des cris en fendaient le silence. Ceux des membres du groupe qui s'affolaient. Elle fit quelques pas supplémentaires et vit l'habitation rongée par les flammes. Il n'y avait que peu d'espoir pour les McLeod... Le visage de la femme blêmit davantage, réalisant que le havre de paix qu'ils étaient parvenu à créer ici était en train de s'écrouler. Il avait tenu le temps d'un rêve. Elle n'aurait pas son quotidien paisible avec Alan. Leur avenir serait irrémédiablement semé d'embûche. La quinquagénaire sentit ses épaules s'affaisser. Impuissante, encore et toujours...

Puis prise d'un regain d'énergie – celui de la survie ! - elle refit marche arrière pour retrouver sa maison. Ils DEVAIENT trouver une solution.

- On doit éteindre ce feu, commença-t-elle à dire aux deux hommes. Ludwig avait déjà son sac à dos sur le dos. Pour lui seul la fuite était envisageable. Christina, pour sa part, refusait encore d'y croire ! Il doit y avoir une solution ! Nos réserves d'eau de pluie ! On s'organisera ensuite pour repousser les infectés...

Elle parlait de façon hachée, cherchant autour d'elle ce qui pourrait l'aider. C'était totalement vain. D'autant que oui, toute cette agitation allait attirer tous les rôdeurs des environs. Quand bien même eurent-ils fait un ménage de tout le quartier. Il viendraient de plus loin, c'était certain. MERDE à la fin !

Le tambourinnement hystérique à la porte de son habitation l'avait faite tombée du lit au sens propre du terme, suivant Jenny qui avait ouvert la porte sur un Connor hystérique qui lui disait de prendre ses affaires. Nan mais ça va, y'a pas le f-

Ah bah si en fait. Les hurlements de Izzy se faisaient écho jusqu'à elle, alors que la rouquine fronçait les sourcils. Encore un connard qu'à oublié le lait sur feu....

Ce n'était pas une question d'insensibilité. Mais surtout de la colère en constatant que de nouveau, la course contre la montre était enclenchée et que la faucheuse devait les observer avec un paquet de pop corn. Viens Jenny, on s'casse. Connor avait raison, ils devaient partir. Essayer de dompter le feu n'était pas une chose aisée, et nul doute que les rôdeurs viendraient rapidement à leur rencontre face aux cris de panique des habitants. Dans un geste unique, elle fit tomber les trois quarts de ses affaires dans son sac de voyage, enfilant son jean et ses boots sans prendre la peine de les lasser. Terminant d'attacher ses cheveux dans le même temps qu'elle gueulait à Jenny de se sortir les doigts alors qu'elle atteignait enfin l'extérieur, l'odeur âcre de brûlé lui sauta à la gorge, lui brûant les yeux. Reconnaissant Garrett au passage, elle l'attrapa par le bras sans sommation, le traînant jusqu'au point de rendez vous. Au moins elle reconnut Connor vers qui elle courut immédiatement. Ou est Blake ?

Il fallait partir, et vite. Le feu ne s'éteindrait pas de sitôt.

    En peu de temps, la plupart des habitants du quartier étaient dehors et Christina, Ludwig et moi nous étions rapidement rejoints dans le salon. La panique prenait chacun de nous, encore plus lorsque nous étions ressortis pour voir l'ampleur du problème. Un ''problème'', c'était encore un mot trop faible, catastrophe aurait été un terme plus approprié. Les mots de désespoir de mon épouse qui affirmait que nous pouvions faire quelque chose, suivis de ceux bien plus négatifs de Ludwig, animé par la crainte, me firent secouer la tête. Il n'y avait plus rien à faire en effet. Me tournant vers ma femme, je posais mes mains sur ses épaules.

« C'est trop tard Christy. En témoignaient ces flammes qui venaient déjà lécher les murs de la maison des Walkers et celle de l'autre côté. Rentrez, prenez les affaires indispensables, faites nous des sacs. »

    Mon ton était sans appel et pourtant loin d'être réellement agressif, je faisais simplement au mieux pour garder un certain contrôle sur une situation que je savais pourtant perdue d'avance ; ne pas perdre mon calme, pas encore.

    Me détournant de mon épouse et de Ludwig, je me dirigeais rapidement vers la maison des McLeod ; étaient-ils sortis ? Ils n'étaient pas là-dehors mais le brasier était déjà trop important pour se jeter à l'intérieur et espérer sauver quoi que ce soit. Sans omettre toute la réserve d'armes qui ne tarderait pas à devenir un réel problème une fois la chaleur trop élevée. Il fallait partir. Au plus vite. Apercevant John un peu plus loin, je me dirigeais d'un pas rapide vers lui, la mine grave, ayant bien évidemment remarqué les premiers morts qui commençaient déjà à s'agglutiner à la grille.

« John ! Les Coyotes commencent à arriver, ils seront sans doute trop nombreux mais il faut essayer de dégager le passage un minimum pour qu'on puisse tous partir d'ici. Si on s'y met tous on devrait pouvoir faire une brèche. »

    Tous, ou du moins ceux qui étaient en état de le faire. Il fallait bien se rendre à l'évidence que oui, nous allions perdre cet endroit, mais hors de question de le regarder tomber en ruine jusqu'à perdre nos propres vies.

Brooke n'a pas réussi à trouver le sommeil, elle n'arrête pas de changer de place pour tenter de trouver le sommeil mais, rien à faire. Pour éviter de réveiller son mari, Brooke quitte la chambre pour se rendre dans le salon. Dans l'idée de lire un peu pour trouver enfin le sommeil. Brooke s'installe alors dans le canapé, rapidement rejoindre par Gaia qui s'installe au pied de sa maîtresse comme pour lui tenir compagnie. Brooke se plonge alors dans le livre qu'elle a commencé à lire, il y a quelques jours.

Au bout d'un moment, Brooke commence à somnoler avec le bouquin entre ses mains. Mais, des cris viennent la tirer de son sommeil en sursaut. Au début Brooke pense tout simplement que son imagination lui joue des tours. Mais, lorsqu'elle vient à poser le livre sur la petite table à côté d'elle, les cris viennent une nouvelle fois se faire entendre. Brooke se lève aussitôt pour se diriger vers la porte d'entrée, elle vient à sortir sous le perron pour voir ce qui se passe à l'extérieur. Un incendie a commencé à prendre sur une maison et les flammes continuent à s'étendre.

Sans même réfléchir, Brooke retourne à l'intérieur de la maison pour grimper à une grande vitesse les marches. Elle rentre aussitôt dans la première chambre où se trouve sa belle-mère et les enfants. Elle annonce alors qu'il faut se préparer à l'éventualité de partir, donc de préparer les enfants. Puis, elle se dirige dans la chambre où dort encore son mari.

« Ethan ! Réveille-toi ! » Dit-elle tout en activant pour enfiler une tenue autre que son pyjama. « Il y a un incendie à l'extérieur. Enfin… La maison d'Arthur a pris feu et les flemmes sont en train de prendre du terrain. » Brooke termine de se changer puis, elle jette un coup d'œil par la fenêtre. Les autres habitants du quartier commencent à tous influer à l'extérieur. « Je vais finir d'aider ta mère pour les petits. » Annonce-t-elle avant de sortir de la chambre.

Ce n'était pas le moment de perdre du temps. Brooke termine d'habiller Nolan tandis que la mère d'Ethan enfile elle aussi d'autre vêtement que son pyjama. La brune en profit aussi pour mettre dans un sac le strict nécessaire de ses enfants. Une fois que la famille est prête, ils descendent de l'étage pour se rendre sous le perron. Nolan dans les bras de Brook, Owen dans ceux de sa grand-mère paternelle.