I have to go away
Jeu 15 Juin 2017 - 13:14
-- I have to go Away --
Yslen Klevoski & Ludwig Gulbrandsen
Le camp était peut-être à cinq cents mètres de là. Cinq cents mètres, pour être isolé et pour isoler le bruit. Cinq cents mètres le séparant de la vie. Ludwig était assis sur un rocher, à la lisière d'une petite rivière, caché par les arbres touffus de la forêt avoisinant le ranch. Dans la nature. De là, il régnait une fausse impression de calme. On entendait même le chant des oiseaux, sifflant en choeur et en harmonie avec le bruit de l'eau.
Les rayons du soleil, situé haut dans le ciel, perçaient en centaines de tâches lumineuses à travers les feuilles. Oui, c'était un bel endroit. À une époque, Ludwig en aurait fait son coin favori pour lire. Aujourd'hui, ses pensées étaient toutes autres.
Ses doigts tremblaient. L'angoisse et l'appréhension n'arrivaient pas à s'apaiser. Puis il y pensait, plus il avait peur, et pourtant, ça semblait inévitable.
Respirant lentement par la bouche, il appuya son front contre ses poings refermés. Dans sa tête, deux mots passaient en boucle : fais-le.
Arrête ta souffrance. Arrête d'être un poids pour les autres. Disparaît sans laisser de trace. Arrête de lutter. Dors. Maintenant, tu peux dormir.
Lui avait chaud. Froid. Chaud. Il songeait au poids qui disparaîtrait de son cœur lorsque son poids à lui se balancera dans le vide. Libre. Une bonne fois pour toutes.
Ses doigts agrippèrent la corde gisant à ses pieds. Une fois debout, il avisa un arbre robuste aux hautes branches, où il s'y hissa avec une certaine peine. Même son vertige paraissait loin.
D'un geste à la fois expert et hésitant, il accrocha la corde à la branche, avant de, fébrilement, créer un nœud coulant à l'extrémité. Ça, c'était pour lui, et rien que pour lui. S'il avait pu, il aurait préféré se tirer une balle. Plus salissant, mais moins douloureux, et surtout : aucun risque de revenir sous une forme démoniaque. Il aurait également pu s'empoisonner à l'aide de ses fabrications artisanales, mais il avait perdu tout son matériel à force de fuir en urgence, et il ne se sentait pas le courage de recommencer.
Il comptait sur ce lieu un brin reculé pour que personne ne retombe jamais sur lui.
Passer le nœud coulant autour de son cou fut le geste le plus compliqué qui lui était donné de faire de toute sa vie. Des larmes silencieuses coulaient sur ses joues alors qu'il se mordait la lèvre inférieur pour ne pas simplement éclater en sanglot. Il patienta ensuite ainsi un long moment, cherchant son souffle, cherchant le courage. Il n'avait pas compris Tamara lorsqu'elle aussi avait tenté de mettre un terme à son existence. À présent, il se sentait plus proche d'elle que jamais. Et lorsque la corde impitoyable aura fait son travail, ce sera d'Alan, de Christina, d'Anya, d'Isabelle, de son frère et du reste de sa famille qu'il sera enfin proche. Enfin.
Avec précaution, il se mit sur ses jambes en se tenant au tronc. Observa le sol, le ciel, tout ce qui l'entourait, désireux de s'imprégner une dernière fois du paysage. Et alors qu'il se laissa choir en avant, son regard glissa sur une silhouette humaine qui sortait d'entre les arbres. Il voulut se rattraper in extremis, effrayé par cette présence inattendue, mais ses doigts n'accrochèrent que le vide. Il chuta alors.
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Re: I have to go away
Ven 16 Juin 2017 - 19:16
Marcher, toujours marcher, et s'arrêter à l'abri des regards ou hors d'atteinte des nuisibles, ces saloperies à la gueule souvent difformes et à l'haleine puante. Même s'ils ne mordaient pas, ils tueraient rien qu'à la fréquentation. Comme dirait sa mère, l'hygiène fait tout. Pas sûr que ces machins acceptent d'intégrer la notion de douche et Yslen ne voulait pas voir ce qui allait tomber aux pieds du nuisible lavé, vu qu'ils perdent des bouts de partout. En parlant de bouts, le grand blond tient un avant bras de l'un d'eux dans sa main. Il prend les clefs qui trônent entre les doigts du morceau de tas de doigts et le lâche sur le reste du nuisible qu'il vient d'éclater à coup de batte. Il était tranquille pourtant aujourd'hui, loin de la ville, loin de ces odeurs citadines douteuses. Il en fallait bien un pour lui niquer son groove, quoi que vu son cadeau, c'est peut-être cool. Il regarde la jeep derrière lui et se penche pour mettre le contact, par la portière ouverte, mais le moteur ne se lance pas. Plus d'essence. Forcément, fallait s'en douter. Soit épuisée, soit syphonnée. Il jette les clefs dans les fourrés, et va ouvrir les autres portières, au milieu de ces bois, silencieux et moins chaud que la ville. Il tourne autour depuis quelques jours, tant que la chaleur s'est pas calmé. Aujourd'hui, pourtant, ça a l'air d'aller, il tolère son amas de fringues, casquette et masque, la capuche quand même baissée. Jean, chaussures solides, tout du parfait vagabond qui a bien appris à ne pas se ballader en mode "mordez moi, je suis à poil!". Pour autant, il s'essuie les gants de cuir sur la mousse de la forêt pour ne pas en foutre partout sur lui. C'est pas que ça pourrait le contaminer, mais il suffirait qu'il se coupe par dessus et ses vêtements crades ou imprégnés de sang suffiraient à le rendre nuisible. Ça parait pas comme ça mais dans cet univers, tout est une menace. Il entend des feuillages bouger plus loin et se redresse près du capot de cette voiture à moitié camoufflé. Une silhouette se déplace. Yslen s'accroupit sans bouger et observe, planqué. Nuisible ou ... humain? Il avait déjà croisé d'autres solitaires en un an... pas des masses, mais il savait qu'à quelques heures de là, il y avait un camp. Alors ça ne le surprenait pas plus que ça. La question était surtout, est-ce qu'il était seul ou en groupe?
Il aurait pu partir dans le sens opposé, comme ils le font tous. Mais Yslen, il a un grain parfois, ou de la curiosité, ou bien c'est de la débilité, avec une once de courage dérangé. On ne sait plus trop à force d'errer seul dans la nature, on repousse nos limites et on oublie où elles sont parfois. Alors il suit l'individu, à distance. Il l'identifie. Humain. C'est déjà un bon point. Pas de bagage, pas de tenue appropriée au voyage. Bordel, qu'est-ce qu'il fout ici comme ça... Il est paumé? Son clan s'est fait décimé? Il n'a pas de sang sur lui pourtant. Yslen le détaille autant qu'il le peut à cette distance, c'est pas un petit morceau mais son comportement lui fait se poser des questions. A quoi il joue? Arrivé à un endroit, Yslen s'accroupit dans un fourré, l'individu qui s'est stoppé sous un arbre.
"Bordel... tu fous quoi..."
Un murmure arrivé dans la gorge du blond pour lui même, inaudible. Ses yeux clairs se frayent un chemin entre les feuillages. Une rivière. Un long moment à ne pas bouger, quand il le voit passer à l'acte. Incredule, il le regarde grimper à un arbre. Il compte faire quoi avec cette corde? Un piège à nuisible? Il aimerait bien savoir parce qu'il est tombé dans une fosse sauvage y'a quelques jours de ça, un truc bien dégueulasse, creusé par la main humaine probablement pour y piéger toute sorte de nuisible et réduire le nombre de errants. Les pièges à lapin pour nuisibles, ça marche vraiment? C'est une première alors. Yslen est de plus en plus intrigué par le ménage de ce mec. Le moindre geste. Il a peur de comprendre ce qui se passe, mais se dit que c'est juste son imagination qui le rend parano. Putain, il se fout vraiment la corde au cou là? Y'a pas assez d'humains morts comme ça? Maintenant y'en a qui se suicident? Sidéré, il tarde à intervenir, ne sachant si intervenir servirait à quelque chose parce qu'il recommencerait plus tard probablement. Mais encore une fois, c'est comme si ses petites soeurs flottaient au dessus de lui. Il fait un oui de la tête, genre "ok ok... je vous écoute, mais je sens que je vais le regretter..." Il vire son sac de voyage en urgence, attrape son couteau et sort en trombe du fourré en voyant tomber l'homme qui atteindra son point d'étranglement sans qu'il ne puisse l'en empêcher. Putain de gravité! Yslen se calle le couteau dans la bouche et choppe les jambes du gars pour le soulever en espérant qu'il se libère le cou de la corde. Vu qu'il a essayé de se rattraper, peut-être qu'il veut aussi se libérer, mais ça ne semble pas marcher. Et il bouge ce con.
"Merte..." grogne-t-il le couteau dans les dents. Il relâche le corps conscient que le mec va se retrouver de nouveau étrangler par la corde. Yslen mate un coup en hauteur. Il prend son élan et se hisse dans l'arbre, gardant un oeil autour d'eux. Manquerait plus que des rôdeurs se pointent. Une branche puis l'autre, et habilement, il scie la corde avec le couteau, laissant le corps s'écraser plus bas dans l'humus humide. Il balance son couteau qui se plante dans le sol loin du suicidaire, et avec souplesse, il se lâche dans le vide, atténuant en attrapant la branche sur laquelle il était avec les mains. Il atterit pile à coté du brun, et s'accroupit pour l'aider à desserrer le noeuf de la corde.
"Respire, c'est bon...eh regarde moi! Calme toi! Respire..."
Il vire ses gants et lui attrape le menton de la main pour le forcer à se reprendre et lui dégage le cou. Il vérifie qu'aucune plaie ne s'est formée avec la corde. La colère le prend, il lui envoie une giffe bien masculine dans la joue, l'empoignant ensuite par le col. Un coup de poing de sa part aurait pu lui péter le nez, c'est un peu un gars de la rue et un ouvrier, sa poigne n'est pas négligeable avec le temps.
"Tu t'amuses à quoi putain! Y'a pas déjà assez de morts? C'est complètement con!" grogne-t-il en le lâchant, soudainement plus calme et s'en veut déjà par le coup qu'il vient de lui foutre, regardant la joue rossée. Un peu essoufflé, les mains sur les hanches, il fulmine intérieurement mais son sang froid reprend le dessus.
"Excuse-moi..." Il souffle en se passant une main sur le visage. "Non en fait je m'excuse pas, tu l'as mérité. Sans déconner, t'as percuté que si tu te pendais, tu finirais en rôdeur attaché à une corde? Tu t'es pas dit que cette mort pouvait être pire? Comme si... " Il réfléchit deux secondes et envoie ses mains n'importe où en montrant les bois. Il l'a stressé aussi! "Tu sais ce que font les groupes de tarés qui peuvent errer quand il trouve un rôdeur attaché? Ça te parle la torture sur rôdeur juste pour le fun? Ou bien le fait que tu puisses te faire bouffer attaché à cette corde? Et me sors pas l'argument du "les rodeurs ne ressentent rien." Ça on en sait rien! "
Le blond secoue la tête et se passe la main sur sa casquette. Il se penche, attrape la corde au sol, et sort un briquet pour la bruler par le bas avant de la jeter à la rivière qui l'entraine comme un corps tout mou et cramé.
"Faudra trouver un autre moyen. Tu peux me dire pourquoi tu veux te foutre en l'air? Si ta raison est valable, je t'aiderai à en finir."
Un marché qui semble honorable, mais que Yslen ne fera bien entendu jamais puisque quoi qu'il lui sorte comme argument, il y a peu de chance pour qu'il trouve pas ça vallable. S'il lui avait proposé ce marché, c'était aussi pour voir jusqu'où il était près à aller pour crever et s'il oserait le provoquer pour qu'Yslen aille jusqu'à lui éclater la batte dans la tête. Il voulait aussi sonder son bon fond, ou si cet homme avait perdu la raison, mais il ne voyait pas de folie dans son regard... ce qu'il voyait, il le connaissait trés bien d'ailleurs...
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Re: I have to go away
Sam 17 Juin 2017 - 15:53
Loupé. Même de mourir, il en était incapable. Lui qui aurait espéré avoir la nuque brisée sèchement par la corde se retrouvait étranglé sans pouvoir rien faire. À cause de cet inconnu.
De ses deux mains, il essayait vainement de relâcher un peu la pression de la corde contre sa gorge. Ses jambes pédalaient dans le vide à la recherche d'un appui. Sa peau commençait déjà à se teinter de pourpre alors que l'air ne passait pas dans ses poumons. De toute sa vie, jamais il n'avait ressenti pareille douleur. Son cœur battait douloureusement derrière des poumons prêt d'éclater.
Il savait que mourir étranglé par la pendaison pouvait prendre facilement plusieurs minutes. Que l'agonie semblait sans fin. Lui, aurait parié avoir lutté pendant au moins trois minutes, alors que la corde fut tranché en une vingtaine de secondes, à peine.
L'impact de son corps contre le sol lui fit l'effet d'une douche froide. Il ne pensait qu'à une chose : respirer. C'était la chose la plus importante qui soit. Le visage de l'inconnu surgit devant ses yeux, pour lui venir encore une fois en aide.
Une fois libéré, Ludwig avala une grande et douloureuse goulée d'air comme un noyé sorti de l'eau. Cet effort lui arracha une quinte de toux. Devant ses yeux, l'homme qui lui parlait était flou. Des tâches blanches obstruaient sa vue.
La main de l'inconnu sembla le brûler. Sonné, désespéré et à présent humilié, il n'eut, tout d'abord, que le réflexe de porter sa propre main à sa joue rougie. De l'autre, il repoussa l'agresseur qui enchaîna aussitôt avec des remontrances.
Un sanglot remonta dans sa gorge meurtrie, sans réussir à franchir le seuil de ses paupières. Le libraire était dans un état second, et les mots de l'homme ne lui plaisaient pas. Inutilement, il se boucha les oreilles de ses deux mains et ferma fort les yeux, incapable, pour autant, de ne pas entendre ces phrases assassines.
- Tais-toi, tais-toi ! Grinçait-il, tremblant.
Il n'avait pas besoin de pression supplémentaire. Il voulait juste mourir. Mais s'il avait, pendant une fraction de secondes, douté qu'il était encore vivant, la gifle le ramena bien vite à la réalité. Les chants d'oiseau étaient toujours là, ainsi que le clapotis de l'eau. Seul la voix de l'homme énervé et la toux du norvégien venaient perturber cette douce harmonie.
Il se tait finalement. À terminé de déverser son adrénaline sur Ludwig, qui détache ses mains de sa tête. Lui reste au sol, regard fuyant, pendant que l'autre fait son travail avec la corde. Il lui demande finalement la raison de son acte.
Ludwig a envie de lui crier dessus. De lui demander ce que ça peut bien lui foutre, avant de lui remettre une taloche bien sentie pour se venger et de partir dans l'autre sens. À la place, lorsqu'il ouvre la bouche, c'est encore une quinte de toux qui l'empêche de s'exprimer.
- En quoi … en quoi ça te concerne ? Finit-il par lâcher avec peine.
Il se remit sur ses jambes en titubant, s'aidant de l'arbre qui avait failli lui arracher la vie quelques secondes plus tôt. La colère et la frustration avait remplacé tout autre sentiment. Lui qui, d'ordinaire, était si calme, si timide et si gentil, en venait parfois à maudire le monde qui l'entourait. A cet instant, il était fou de rage. Contre cet homme, et contre lui, qui ne sait pas quand il retrouvera le courage de recommencer.
- Pourquoi tu m'as pas laissé faire, hein ? Aboya-t-il. Pourquoi ?! Ça n'aurait rien changé à ta vie ! Rien, rien, rien !
D'un geste rageur, il essuya ses joues trempées de larmes, avant del se ruer sur lui pour le pousser en arrière de ses deux mains, assez pour le faire reculer de quelques bons pas mais juste ce qu'il fallait pour ne pas faire mal.
- Ma vie … la mienne ! C'est à moi de choisir ce que j'en fais ! Et mes raisons, elles … pourquoi tu me demandes ça, hein ? Ça changera quoi ? Ils ne reviendront pas, rien ne redeviendra comme avant !
Il renifla, étouffa un sanglot dans le col de son t-shirt, et jeta un oeil distrait vers la corde brûlé qui s'en allait au loin.
- Continue ta route et laisse-moi faire ce qu'il me reste à faire, tu ne seras pas jugé pour non-assistance en personne en danger de toute manière.
De ses deux mains, il essayait vainement de relâcher un peu la pression de la corde contre sa gorge. Ses jambes pédalaient dans le vide à la recherche d'un appui. Sa peau commençait déjà à se teinter de pourpre alors que l'air ne passait pas dans ses poumons. De toute sa vie, jamais il n'avait ressenti pareille douleur. Son cœur battait douloureusement derrière des poumons prêt d'éclater.
Il savait que mourir étranglé par la pendaison pouvait prendre facilement plusieurs minutes. Que l'agonie semblait sans fin. Lui, aurait parié avoir lutté pendant au moins trois minutes, alors que la corde fut tranché en une vingtaine de secondes, à peine.
L'impact de son corps contre le sol lui fit l'effet d'une douche froide. Il ne pensait qu'à une chose : respirer. C'était la chose la plus importante qui soit. Le visage de l'inconnu surgit devant ses yeux, pour lui venir encore une fois en aide.
Une fois libéré, Ludwig avala une grande et douloureuse goulée d'air comme un noyé sorti de l'eau. Cet effort lui arracha une quinte de toux. Devant ses yeux, l'homme qui lui parlait était flou. Des tâches blanches obstruaient sa vue.
La main de l'inconnu sembla le brûler. Sonné, désespéré et à présent humilié, il n'eut, tout d'abord, que le réflexe de porter sa propre main à sa joue rougie. De l'autre, il repoussa l'agresseur qui enchaîna aussitôt avec des remontrances.
Un sanglot remonta dans sa gorge meurtrie, sans réussir à franchir le seuil de ses paupières. Le libraire était dans un état second, et les mots de l'homme ne lui plaisaient pas. Inutilement, il se boucha les oreilles de ses deux mains et ferma fort les yeux, incapable, pour autant, de ne pas entendre ces phrases assassines.
- Tais-toi, tais-toi ! Grinçait-il, tremblant.
Il n'avait pas besoin de pression supplémentaire. Il voulait juste mourir. Mais s'il avait, pendant une fraction de secondes, douté qu'il était encore vivant, la gifle le ramena bien vite à la réalité. Les chants d'oiseau étaient toujours là, ainsi que le clapotis de l'eau. Seul la voix de l'homme énervé et la toux du norvégien venaient perturber cette douce harmonie.
Il se tait finalement. À terminé de déverser son adrénaline sur Ludwig, qui détache ses mains de sa tête. Lui reste au sol, regard fuyant, pendant que l'autre fait son travail avec la corde. Il lui demande finalement la raison de son acte.
Ludwig a envie de lui crier dessus. De lui demander ce que ça peut bien lui foutre, avant de lui remettre une taloche bien sentie pour se venger et de partir dans l'autre sens. À la place, lorsqu'il ouvre la bouche, c'est encore une quinte de toux qui l'empêche de s'exprimer.
- En quoi … en quoi ça te concerne ? Finit-il par lâcher avec peine.
Il se remit sur ses jambes en titubant, s'aidant de l'arbre qui avait failli lui arracher la vie quelques secondes plus tôt. La colère et la frustration avait remplacé tout autre sentiment. Lui qui, d'ordinaire, était si calme, si timide et si gentil, en venait parfois à maudire le monde qui l'entourait. A cet instant, il était fou de rage. Contre cet homme, et contre lui, qui ne sait pas quand il retrouvera le courage de recommencer.
- Pourquoi tu m'as pas laissé faire, hein ? Aboya-t-il. Pourquoi ?! Ça n'aurait rien changé à ta vie ! Rien, rien, rien !
D'un geste rageur, il essuya ses joues trempées de larmes, avant del se ruer sur lui pour le pousser en arrière de ses deux mains, assez pour le faire reculer de quelques bons pas mais juste ce qu'il fallait pour ne pas faire mal.
- Ma vie … la mienne ! C'est à moi de choisir ce que j'en fais ! Et mes raisons, elles … pourquoi tu me demandes ça, hein ? Ça changera quoi ? Ils ne reviendront pas, rien ne redeviendra comme avant !
Il renifla, étouffa un sanglot dans le col de son t-shirt, et jeta un oeil distrait vers la corde brûlé qui s'en allait au loin.
- Continue ta route et laisse-moi faire ce qu'il me reste à faire, tu ne seras pas jugé pour non-assistance en personne en danger de toute manière.
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