Brooke le remerciait alors qu’elle ne savait pas encore à quelle sauce elle allait être mangé. Ça le flattait et en même temps, il était un peu anxieux à l’idée de mal faire. Si elle revenait blessée de l’une de leur entrevue, Connor n’avait aucune envie de s’attirer les foudres de son mari, même s’il savait qu’elle prendrait probablement sa défense vu que c’était d’une demande venant d’elle qu’il s’agissait. Ça impliquait tout de même certaines responsabilités alors qu’il était bien le dernier à savoir les porter. La nuit permettait d’y réfléchir et d’envisager avec moins d’appréhension la suite.

L’homme prit la décision d’envisager tout ça avec philosophie. Comme une sortie simple à l’extérieur, juste avec une personne qui avait besoin de davantage d’attention. Par la même, il envisagea de mettre un peu d’Arthur dans son apprentissage : son mentor l’avait formé au mieux pour qu’il devienne compétant. Certes, Connor restait chien fou sur les bords, et ne se pliait pas à l’autorité aussi facilement que les autres. Il n’était pas un militaire, ou un flic, et ne le serait jamais. Mais ça n’enlevait rien à ses aptitudes.

Il ne ferait pas de Brooke un soldat, ou une guerrière émérite. Mais il lui donnerait de quoi survivre à l’extérieur sans soucis. Il lui apprendrait tout ce qu’il savait sur ce monde hostile, pour faire d’elle une véritable survivante. Elle avait déjà des aptitudes de lionnes, il n’en doutait pas : mère de deux enfants, avec un mari aimant, il fallait avoir du cœur et du caractère pour être encore debout, avec une famille entière. Il l’admirait pour ça : parce que malgré le chagrin que la mort de ses parents lui avait causé, elle restait debout et fière.

Et par-dessus tout, ses enfants n’étaient pas malheureux, loin de là.

En se levant, avec à peine moins de difficultés que d’habitude, ce matin là, Connor avait un objectif clair en tête, une motivation qui ne souffrait d’aucune peine. Il apprendrait à Brooke à se défendre, pour que jamais ses deux enfants ne soient orphelins de mère. Pour que jamais ils n’aient à pleurer sa perte. Ça faisait du bien d’y croire.