Le monde n'avait cessé d'évoluer depuis le début de l'été, agrandissant leur groupe au gré du vent et de la température qui n'avait cessé de croître. Si au départ, l'arrivée de nouveaux survivants au sein du ranch l'avait laissée sceptique, elle avait fini par doucement se laisser apprivoiser des autres. Des remarques hors du temps de Melvin et Tam, en passant par la compréhension presque silencieuse qu'elle pouvait avoir avec Elena, le sérieux d'Ethan, ou encore la timidité de Ludwig. Chacun avait trouvé sa place, se montrant capable d'aider leur meute à évoluer, et n'en devenir que plus forte. L'idée d'une cohésion définitive entre leur deux camp avait alors été discutée avec les anciens du groupe, avec l'idée de faire quelque chose d'un peu plus symbolique. Pas de tam-tam, et pas de pow wow, pas de danse rituelle ni de peinture corporelle. avait-elle tout de même menacé Isha de son regard noir en se doutant que le Cheyenne ne se gênerait pas pour au moins leur ramener de quoi fumer un calumet de la paix ou quelque chose de ce genre.

En tout cas, tant qu'il ne la forçait pas elle, à se jeter corps et âmes dans les cris de guerre Navajo tout devrait bien se passer. Elle revenait tout juste de ravitaillement avec Elena et quelques uns petits nouveauxcomme elle aimait les appeler, alors que le soleil commençait sa descente. Tu peux commencer à dire aux tiens de coucher les enfants tôt. Ce soir, on aura une discussion, et ils sont tous conviés. avait-elle annoncé avec un air mystérieux, un petit sourire aux lèvres.
Elle avait laissé les anciens du groupe s'occuper du feu de camp qu'ils installaient dans le jardin entourant le ranch, habitués des chaudes soirées d'été à camper à la belle étoile, alors qu'elle avait enfin retiré le bandage qui compressait son ventre, soupirant. Personne encore n'était au courant de sa grossesse, et ce n'était pas plus mal. Pas sûr qu'ils continuent de la voir avec le même oeil une fois que son ventre serait suffisamment rond pour ne plus être camouflé. Elle s'était contentée d'une rapide douche avant d'enfiler un débardeur sombre sous sa chemise en jean, hésitant à prendre ses armes avant de se décider à n'emmener que son tomahawk. Si la clairière alentour leur offrait une excellente cachette, mieux valait rester prudent si les wendigo s'approchaient des lieux. Au moins la nuit apporta t-elle un peu de fraîcheur sur le camp, alors qu'elle rejoignait enfin le groupuscule qui devait se demander pourquoi il y avait autant de nourriture et d'alcool à disposition si ils devaient discuter. Le moment solennel ne serait de toute manière, pas très long. Les bras croisés contre sa poitrine, la brune s'était finalement avancé un peu plus pour faire face au reste du groupe.

Ca fait désormais plus d'un mois que vous êtes arrivés ici, avec le peu qu'il vous restait. Nos débuts ont été... tendus, je l'accorde. admit-elle en jetant un coup d'oeil à Axel qui avait clairement été l'élément de tension durant les discussions. Mais vous avez su prouvez votre valeur, et votre capacité à vous rendre utile, tous autant que vous êtes. rajouta t-elle en croisant le regard de chacun des derniers arrivants, jusqu'à croiser Elena qui s'était montrée garante. Tu as su montrer qu'ils en valaient tous la peine. Et à partir de maintenant, nos deux groupes n'en feront plus qu'un. promit-elle avec un hochement de tête. Il à été discuté avec le reste des miens de cette situation, et nous sommes tous tombés d'accord. Vous avez largement prouvé votre valeur.

En général, les deux représentants d'un même camp se serraient la main en guise d'alliance, mais la brune préféra s'e abstenir se trouvant déjà assez solennelle comme ça. Et il est grand temps de fêter ça. Un sourire plus franc naquit sur ses lèvres cette fois-ci, alors qu'elle indiquait les bouteilles d'alcool à disposition et la nourriture. Les derniers ravitaillements ont été fructueux, on peut se permettre de fêter tout ce qu'on à traversé depuis. Sans compter que c'est notre première année complète dans le ranch. lança t-elle à l'attention de son groupe de base, un sourire fier à l'idée de constater qu'ils avaient finalement réussi à s'implanter malgré leurs nombreuses pertes.

Elena m’avait transmis le message alors que j’étais en train de passer du temps avec Victoria, on était comme souvent en train de faire les abrutis dans ma chambre. Doucement, nous avions toutes les deux pris nos marques. Je ne savais pas si je devais considérer ma fille adoptive comme une gamine qu’il faudrait coucher tôt ou une ado. J’avais simplement choisi de lui dire après tout, elle pourrait simplement rester ici à s’occuper à la lueur d’une bougie sans pour autant venir avec nous. Je savais d’avance qu’elle risquait de rapidement s’ennuyer s’il s’agissait d’une réunion barbante. Je savais que je devais y aller et déjà ça me faisait chier. Sur le papier ça puait un peu la merde quand même. Enfin, c’était mon ressenti et ce n’était vraiment pas très très beau.

- Plutch ! Tu es au courant de cette réunion de brin, je ne veux pas y aller.

C’était avec une moue énorme que je lui avais dit ça, faisant mon air de petit chiot triste, je n’avais pas envie d’y aller, mais la curiosité étant un mauvais défaut, j’étais pratiquement obligé d’y aller. J’avais une sorte d’impatience au fond de moi pour savoir de quoi il était question. J’avais bien remarqué les préparations dans la fin d’après-midi et j’avais vraiment de plus en plus hâte d’en savoir plus. J’avais été prendre des nouvelles de Victoria la laissant s’occuper dans la chambre alors que nous nous serions en bas en train de faire je ne sais trop quoi. Elle m’assurait une nouvelle fois que tout irait bien. Cette gamine était vraiment un ange.

Finalement, le moment était arrivé et j’observais les lieux toujours avec mon tatoué préféré avec moi. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre quand notre chef prit la parole. Il était clair qu’elle avait des choses à nous dire et bien, j’allais me contenter d’écouter pour le moment. Alors que j’entendais Carmen parler de ce que nous avions vécu tous ensemble et que certain avait plus de valeur que d’autre, je m’appuyais sur l’épaule de Plutarch pour lui glisser à l’oreille.

- Y en a certain je me pose encore la question.

J’avais un grand sourire fier quand j’avais dit ça évidemment que je parlais de lui. Et ça me faisait bien rire, j’étais de toute façon incapable de garder mon calme plus longtemps. Je regardais autour de moi avec pas mal de questions, j’avais évidemment remarqué les denrées présentes autour de nous et je ne m’attendais pas du tout à la suite des évènements. Une fête ? Genre vraiment ? La dernière fois que j’avais fait la con, je savais très bien comment ça avait fini et j’avais brulé une chaussette, mais ça, personne ne le savait vraiment.

- Une fête ? Genre on va boire et se raconter des blagues carambars ? Connor, tu commences ? On fait le concours de la blague la plus nulle ?

Le mot fête avait éveillé en moi la partie enfantine qui était bien cachée par toute les galères que j’avais traversées jusqu’à présent, mais j’étais prête pour tout ça. Je souriais de bon cœur et j’étais bien déterminé à m’amuser comme jamais.

Un gros soupire avait passé les lèvres de Plutarch. Puis il avait levé les yeux vers le plafond. « -commences pas à râler pour rien et à la jouer Rebelle. » avait-il répondu à Tam pour lui faire passer cette bouille de petit chaton. C'était pas parce que c'était devenu particulier entre eux que le jeune homme avait changé et personne dans le groupe n'était au courant de rien. Il avait passé son bras autour des épaules de la brune et avait soufflé à son oreille : « -si je te dis : bière et vodka… » Un haussement de sourcils, un sourire en coin et il ajouta en libérant Tam : « -j'ai vu passé de l'alcool tout à l'heure, alors peut-être que ça va pas être aussi chiant que ça. » Enfin, lui il ne voyait pas ça comme quelque chose de trop naze. De son point de vu, Carmen n'avait rien à leur reprocher, ils avaient été plus que parfait sur toute la ligne. Un clin d'oeil pour la jeune femme et quelques minutes plus tard, ils avaient rejoint le groupe.

Calé les bras croisés, il écouta ce que Carmen avait à leur dire avec le plus grand de sérieux. Le discours de la chef de meute fit son petit effet et sincèrement Plutarch était super content d'entendre ça. Il jeta un coup d'oeil à Skyler avant de lui sourire. Ils avaient eut raison d'y croire. Puis il grimaça en regardant Tam qui venait de lui souffler sa connerie à l'oreille.

Aux paroles de Ash, il leva les deux bras à cria un coup : « -wouuh !! La soirée est à nous ! » Aller let's go ! Il avait chaud pour une super soirée ! Aucun souci pour boire, aucun non plus s'il fallait danser autour du feu torse nu ! Les peintures de guerriers, et pourquoi pas ! Si Isha le voulait bien, de son côté il était prêt à passer par n'importe quel rituel. Ça pouvait être marrant ! Laisser de bons souvenirs, souder des liens un peu plus forts avec certains.

« -j'te l'avais dis » souffla-t-il à Tam avec ce sourire en coin qu'il avait lorsqu'il était fière d'avoir raison. Puis il s'avança vers Ashley et posa ses mains sur ses propres hanches pour imiter la jeune femme. Melvin regarda les bouteilles puis la responsable des stocks. Un sourire en la regardant avant de dire : « -alors on fait quoi ? On les bois ou on regarde seulement ? » Son sourire de chieur ne le quitterait sans doute pas de la soirée, il était trop de bonne humeur.

Lorsque j’entendais la voix d’Ashley, je fis de mon mieux pour réprimer une grimace. J’étais sans doute un peu conne d’agir de la sorte, mais je n’en avais rien à faire, j’avais commencé à la haïr de façon stupide et je n’avais pas l’intention de changer d’avis. Ça faisait de moi une tête de mule et je n’en avais pas honte, c’était dans mon caractère, il fallait faire avec. Je n’avais pas honte d’être une mauvaise graine, en même temps quand on voyait les choix que j’avais faits dans ma vie, cela ne pouvait que le confirmer. En vrai, c’était plutôt rassurant de s’entendre dire que les réserves étaient plutôt bien. Que nous aurions de quoi manger à notre faim pour les prochains mois, mais j’étais bien trop obtus pour l’admettre devant autant de monde.

Je préférais simplement me concentrer sur Plutarch à côté de moi qui parlait déjà de mettre le feu dans cette soirée. J’étais bien d’accord avec lui cette soirée était la nôtre, on allait pouvoir boire jusqu’à pas d’heure et tout oublier demain matin. Tout ça me rappelait cette vie que je menais par le passé. Celle qui m’avait rendue folle et délurée d’une certaine façon. Sauf que quand j’allais répondre une connerie à Monsieur le pingouin, voilà qu’il c’était éloigné pour aller voir Ashley. Je le regardais se poser devant elle, l’air de rien. Je le regardais lui faire se sourire alors qu’il était en train de lui parler. Je n’arrivais pas à entendre ce qu’il était en train de dire simplement parce que le sang était en train de me monter aux tempes. Je venais de me faire abandonner pour cette meuf et pour le coup, ça me faisait bien mal au cul.

J’avais besoin de boire, genre maintenant, pour oublier le reste, pour faire une croix sur ça. J’avais presque même envie d’aller le frapper lui. Au lieu de ça je m’avançais devant l’alcool tel une flèche surtout qu’Elena venait de parler de porter un toast, il n’y avait pas de secret, pour cela, il fallait des verres pleins et si je pouvais aider à les remplir et surtout en vider un ou deux dans l’opération ce ne serait pas de refus. Lorsque je me dirigeais vers les différentes bouteilles, je fis exprès de bousculer Plutarch sans doute avec un peu plus de violence que ce que j’aurais voulu, mais c’était la colère qui parlait.

- Allez, on vient chercher un verre ! Je ne mords pas, ou presque pas.

Mon regard se posa sur Ashley et Plutarch avec une animosité qui devait se sentir à des kilomètres à la ronde. J’assumais ma mauvaise humeur et je mettais n’importe qui au défi de venir m’en parler. Du moins tant que je n’aurais pas un peu plus d’alcool dans le sang ce qui ne devrait pas tarder puisque j’avais déjà subtilisé un verre de rhum que je venais de m’enfiler d’un coup. Je n’avais rien dans l’estomac et je savais que ça allait rapidement me monter à la tête, mais c’était tout ce que je demandais.