The end of the road
Ven 18 Aoû 2017 - 22:11
London poussa un long soupir en essayant de chasser cette boule qu’elle avait dans le ventre. George Town semblait déserté, mort. Ça faisait, certes, quelques années que c’était comme ça, mais toute la vie qui avait animé le lieu quelques jours auparavant avait soudainement disparu. Les habitants du lycée s’étaient tous éparpillés, çà et là, sans plus donner signe. Les disputes avaient créé des brèches profondes au sein de leur groupe, à se demander si elles n’étaient pas là depuis plusieurs mois. Jaden ne pouvait pas être le seul ciment de ce groupe, ça n’était pas possible. L’afro-américaine se refusait d’ailleurs d’y penser, serrant la mâchoire pour s’éviter de craquer soudainement.
Elle passa une main nerveuse sur ses joues pour tenter de se contenir. Trey, David et Bateson étaient sortis depuis quelques heures déjà, et elle campait à la fenêtre en attendant de les voir revenir. La gorge nouée par la peur, elle ne pouvait pourtant dévier les yeux de l’extérieur, dans l’espoir de voir apparaître leur véhicule, ou plus simplement, une tête connue. Qu’allait-il advenir d’eux ? La question tournait et tournait encore dans son esprit sans qu’elle ne trouve une réponse. Elle avait même l’impression que l’espoir s’échappait. Le départ de Kendale et de ses amis lui avait mis un sérieux coup dans la poitrine, duquel elle peinait à se remettre.
London serra les bras contre sa poitrine en se retournant cette fois. Prenant appui contre le bord de la fenêtre, elle ferma les paupières lourdement pour chasser toutes ces pensées négatives qui l’envahissaient. Ça n’était pas le moment de déprimer, d’abandonner, de jeter l’éponge, de ne plus y croire. Ils étaient encore assez pour se construire quelque chose, quelque part. Ils allaient forcément y parvenir, retrouver de quoi reprendre pied. L’orage était passé, songea la jeune femme en serrant ses mains l’une contre l’autre. Bientôt, le beau temps pointerait le bout de son nez, et changerait tout, absolument tout.
Faisant en sorte de reprendre son sourire, la brune quitta sa place pour revenir dans la salle où ils vivaient tous. L’endroit était lugubre, mais elle faisait tout pour ne pas y penser. Elle ne voulait pas se rappeler des mots de la dispute, ni des regards, ni de la violence. Elle ne voulait pas songer au fait que c’était le dernier endroit où ils vivraient tous ensemble, que les personnes qu’elle avait connues ne feraient plus jamais partie de sa vie. Finn était là, lui. Elle le contempla un temps en train de se débattre avec un bandage, alors qu’elle s’approchait pour venir se poser à ses côtés :
« Tu as besoin d’aide avec ça ? » Demanda-t-elle gentiment avant d’attendre son autorisation pour venir à son secours.
Toujours bienveillante à l’égard des siens, elle s’attela avec soin et précaution à défaire la bande qui entourait le bras de l’homme avant de la poser dans un coin. Leurs stocks étaient limités, mais la santé de Finn la préoccupait. Attrapant le matériel qu’il avait visiblement déjà préparé pour changer ses pansements, elle défit une compresse avant de revenir vers lui. Posant cette dernière sur ses genoux, elle observa un temps sa blessure comme une professionnelle, alors qu’elle n’y connaissait rien. Certes, Emy lui avait donné quelques cours pour faire des points, regarder si une plaie s’infectait, mais c’était bien tout.
« C’est même pas si moche… » Le félicita-t-elle avant de rire doucement. « Prêt ? » Demanda-t-elle finalement, avant de préparer sa compresse et la bande qui allait venir panser tout ça.
Elle passa une main nerveuse sur ses joues pour tenter de se contenir. Trey, David et Bateson étaient sortis depuis quelques heures déjà, et elle campait à la fenêtre en attendant de les voir revenir. La gorge nouée par la peur, elle ne pouvait pourtant dévier les yeux de l’extérieur, dans l’espoir de voir apparaître leur véhicule, ou plus simplement, une tête connue. Qu’allait-il advenir d’eux ? La question tournait et tournait encore dans son esprit sans qu’elle ne trouve une réponse. Elle avait même l’impression que l’espoir s’échappait. Le départ de Kendale et de ses amis lui avait mis un sérieux coup dans la poitrine, duquel elle peinait à se remettre.
London serra les bras contre sa poitrine en se retournant cette fois. Prenant appui contre le bord de la fenêtre, elle ferma les paupières lourdement pour chasser toutes ces pensées négatives qui l’envahissaient. Ça n’était pas le moment de déprimer, d’abandonner, de jeter l’éponge, de ne plus y croire. Ils étaient encore assez pour se construire quelque chose, quelque part. Ils allaient forcément y parvenir, retrouver de quoi reprendre pied. L’orage était passé, songea la jeune femme en serrant ses mains l’une contre l’autre. Bientôt, le beau temps pointerait le bout de son nez, et changerait tout, absolument tout.
Faisant en sorte de reprendre son sourire, la brune quitta sa place pour revenir dans la salle où ils vivaient tous. L’endroit était lugubre, mais elle faisait tout pour ne pas y penser. Elle ne voulait pas se rappeler des mots de la dispute, ni des regards, ni de la violence. Elle ne voulait pas songer au fait que c’était le dernier endroit où ils vivraient tous ensemble, que les personnes qu’elle avait connues ne feraient plus jamais partie de sa vie. Finn était là, lui. Elle le contempla un temps en train de se débattre avec un bandage, alors qu’elle s’approchait pour venir se poser à ses côtés :
« Tu as besoin d’aide avec ça ? » Demanda-t-elle gentiment avant d’attendre son autorisation pour venir à son secours.
Toujours bienveillante à l’égard des siens, elle s’attela avec soin et précaution à défaire la bande qui entourait le bras de l’homme avant de la poser dans un coin. Leurs stocks étaient limités, mais la santé de Finn la préoccupait. Attrapant le matériel qu’il avait visiblement déjà préparé pour changer ses pansements, elle défit une compresse avant de revenir vers lui. Posant cette dernière sur ses genoux, elle observa un temps sa blessure comme une professionnelle, alors qu’elle n’y connaissait rien. Certes, Emy lui avait donné quelques cours pour faire des points, regarder si une plaie s’infectait, mais c’était bien tout.
« C’est même pas si moche… » Le félicita-t-elle avant de rire doucement. « Prêt ? » Demanda-t-elle finalement, avant de préparer sa compresse et la bande qui allait venir panser tout ça.
Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.
- Yulia Iojov
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Re: The end of the road
Mer 23 Aoû 2017 - 13:33
Finn fixait la casserole d’eau bouillie qui lui servait à nettoyer ses blessures. Son moral était au plus bas et son cœur était presque en train de dépérir. Les migraines le lançaient encore et encore, l’empêchant de se reposer correctement et de récupérer. Le groupe s’était éclater en un éclair. Sa fuite à Mercy Island, là où il a perdu Rowen, Rosaleen et Russel, puis Jackson, partit à la recherche de Calypso. Finn était dans un tel état qu’il obligea le reste à rester sur place, s’occuper de lui. Ça l’avait tellement frustré d’être le boulet du groupe. Sa fierté en a pris un coup, mais il était reconnaissant envers Bateson de l’avoir épaulé jusque-là. Mais en arrivant à GeorgeTown, il était déjà trop tard pour tenter de garder le reste du groupe réunis. Emerson était parti, Lisandro aussi, tout ceux à qui il tenait s’était évaporer dans les airs. Le laissant seul à tout reconstruire de nouveau. C’était la deuxième famille qu’il perdait sans savoir ce qu’il adviendrait d’eux. Il avait essayé si fort de tout reconstruire, que l’écroulement du lycée sonnait comme la fin…
London vient le sortir de ses pensées en venant s’asseoir près de lui. Son regard vitreux reprend vie et il se redresse en acquiesçant de la tête. L’autorisant bien sûr à l’aider. Elle faisait partie de cette famille partie en morceau. Une rescapé d’une vie qu’ils ont frôlé. Elle et son frère. Ok, il ne l’appréciait pas tant que ça, son comportement insolent et son manque de respect permanent mettait les nerfs de Finn à rude épreuve. Mais quand bien même, il restait loyal et comme ce cousin qu’on a honte de montrer aux amis mais qu’on est content de voir une fois par an. Et puis Trey n’était pas si terrible, si Bateson pouvait sortir chercher des vivres en sa compagnie. Il regarda les mains de London dérouler la bande tachée de sang, de son bras. Les plaies étaient encore bien enflées et le brûlaient par moment, il se sentait toujours très faible, à cause de la fin, de la fatigue et de ces blessures qui mettaient du temps à guérir, le cloisonnant à l’intérieur avec Valéria et London. Mais au moins, il ne présentait pas d’infection, ce qui aurait été largement plus grave si cela avait été le cas.
-Tu crois que les cicatrices vont faire tomber les filles ? Tenta-t-il d’alléger le ton de sa voix.
Quand bien même Finn était au plus bas, il ne se résous pas à se montrer pitoyable devant une femme. Mais son regard se fit fuyant, car il n’avait pas le cœur à sourire comme elle le faisait. Alors il regarda par la fenêtre, comme si de là où il se tenait, il avait une chance de voir quoi que ce soit.
-Quand tu dis que les autres sont parti de leur côté, j’imagine qu’il manquait d’autres personnes du groupe ? Tu penses qu’ils vont rejoindre GeorgeTown aussi ?
Finn espérait vraiment qu’un ersatz du lycée survivent. Retrouver des têtes amicales même si ce ne sont pas celles avec qui il s’entendait le mieux. Il aurait donné sa vie pour le protégé et la responsabilité de cet échec lui pesait énormément sur les épaules. Plus il repassait les images dans sa tête. Plus il s’en voulait d’avoir agi avec autant de désinvolture. Il aurait du savoir. Il aurait dû réfléchir. Il aurait dû penser à la survie des membres du groupe avant leurs petites vies tranquilles. Dieu qu’il a été con d’avoir envoyé chier ainsi le leader adverse. Si Finn avait été plus intelligent, il l’aurait joué plus diplomate… Peut-être était-ce là, la force de Jaden. Mais il était parti, il les avait abandonnés. Finn se devait de l’oublier.
-On ne peut pas rester là très longtemps et je vous ralentis… Mais d’ici deux ou trois jours, nous décollerons d’ici, peu importe mon état. La ville est trop dangereuse maintenant, on pourrait retomber sur eux…
London vient le sortir de ses pensées en venant s’asseoir près de lui. Son regard vitreux reprend vie et il se redresse en acquiesçant de la tête. L’autorisant bien sûr à l’aider. Elle faisait partie de cette famille partie en morceau. Une rescapé d’une vie qu’ils ont frôlé. Elle et son frère. Ok, il ne l’appréciait pas tant que ça, son comportement insolent et son manque de respect permanent mettait les nerfs de Finn à rude épreuve. Mais quand bien même, il restait loyal et comme ce cousin qu’on a honte de montrer aux amis mais qu’on est content de voir une fois par an. Et puis Trey n’était pas si terrible, si Bateson pouvait sortir chercher des vivres en sa compagnie. Il regarda les mains de London dérouler la bande tachée de sang, de son bras. Les plaies étaient encore bien enflées et le brûlaient par moment, il se sentait toujours très faible, à cause de la fin, de la fatigue et de ces blessures qui mettaient du temps à guérir, le cloisonnant à l’intérieur avec Valéria et London. Mais au moins, il ne présentait pas d’infection, ce qui aurait été largement plus grave si cela avait été le cas.
-Tu crois que les cicatrices vont faire tomber les filles ? Tenta-t-il d’alléger le ton de sa voix.
Quand bien même Finn était au plus bas, il ne se résous pas à se montrer pitoyable devant une femme. Mais son regard se fit fuyant, car il n’avait pas le cœur à sourire comme elle le faisait. Alors il regarda par la fenêtre, comme si de là où il se tenait, il avait une chance de voir quoi que ce soit.
-Quand tu dis que les autres sont parti de leur côté, j’imagine qu’il manquait d’autres personnes du groupe ? Tu penses qu’ils vont rejoindre GeorgeTown aussi ?
Finn espérait vraiment qu’un ersatz du lycée survivent. Retrouver des têtes amicales même si ce ne sont pas celles avec qui il s’entendait le mieux. Il aurait donné sa vie pour le protégé et la responsabilité de cet échec lui pesait énormément sur les épaules. Plus il repassait les images dans sa tête. Plus il s’en voulait d’avoir agi avec autant de désinvolture. Il aurait du savoir. Il aurait dû réfléchir. Il aurait dû penser à la survie des membres du groupe avant leurs petites vies tranquilles. Dieu qu’il a été con d’avoir envoyé chier ainsi le leader adverse. Si Finn avait été plus intelligent, il l’aurait joué plus diplomate… Peut-être était-ce là, la force de Jaden. Mais il était parti, il les avait abandonnés. Finn se devait de l’oublier.
-On ne peut pas rester là très longtemps et je vous ralentis… Mais d’ici deux ou trois jours, nous décollerons d’ici, peu importe mon état. La ville est trop dangereuse maintenant, on pourrait retomber sur eux…
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Re: The end of the road
Mer 23 Aoû 2017 - 21:11
« J’en suis persuadée ! » S’amusa la jeune femme avec un sourire. « Tu vas toutes les avoir à tes pieds avec tes blessures de guerrier. »
Il fallait ce qu’il fallait pour lui remonter le moral. London n’était pas dupe, elle avait remarqué l’air triste dans le regard de Finn, la distance qu’il mettait soigneusement avec les autres, le silence dans lequel il se murait. L’homme qu’elle avait connu au lycée était loin. Elle avait l’impression qu’une part de lui était resté là-bas, auprès des cadavres. Elle n’aimait pas ça. Elle voulait garder l’optimisme, la confiance, qu’ils devaient tous avoir en ces temps troublés. Abandonner maintenant serait dangereux pour tout le monde, et elle se refusait à abandonner.
« Tu pourras inventer une histoire autour… En disant que tu les as eus en te battant contre un tigre du bengale ou contre un grand requin blanc que tu as finalement dressé ! » Elle laissa échapper un petit rire : « Ça te donnera des airs d’aventurier ! »
Pourtant, la question suivante de l’homme lui fit perdre presque instantanément son sourire. London baissa le regard en essayant de ne pas être trop abattue, mais elle avait du mal à se dire que ça n’était pas important, ni grave. Le déchirement était encore difficile à vivre pour tout le monde, trop frais à dire vrai. Elle revoyait la scène, la dispute, le départ, comme s’il était arrivé la veille, et elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une certaine aigreur en y songeant. Elle se sentait mise sur le côté, abandonnée comme une bête blessée par les siens, sur le bord de la route. A la merci d’un monde hostile qu’elle craignait par-dessus tout.
« Oui… » Souffla-t-elle dans un murmure. « Calypso était avec d’autres, qui sont partis quelques jours avant qu’on arrive. » Roza, Eli, Mark, April. Elle pinça les lèvres pour contenir son aigreur. « Je ne sais pas s’ils vont revenir. J’espère… » Chuchota-t-elle.
Se passant une main dans les cheveux, elle en sentit les nœuds et culpabilisa de ne pas avoir le temps de prendre soin de ça. Mais elle n’avait pas l’impression de pouvoir se poser complètement. Toujours sur le qui-vive, le sommeil n’était pas réparateur, l’ambiance n’aidait pas à se sentir en sécurité. L’état de Finn l’inquiétait, et l’homme avait au moins le mérite d’être conscient que ça n’aidait pas. Pourtant, London ne voulait pas qu’il se sente coupable de tout ça : il s’était battu pour l’endroit, il avait été blessé. Si elle se faisait du souci pour lui, il n’avait rien cherché pour écoper d’un tel handicap.
« T’en fais pas Finn, on tiendra ici le temps qu’il faudra… » Assura la brune d’une voix douce en venant poser sa paume chaude sur la main du Canadien. « Et puis, on est pas si mal ! » S’enthousiasma-t-elle en regardant autour d’elle, alors qu’elle détestait cet endroit comme beaucoup de ce groupe de pièces rapportées. « Regarde un peu ce super canapé, très confortable, ça serait dommage de le laisser derrière nous ! »
Nouveau sourire doux, digne d’elle, elle fixa Finn un long moment :
« Bon… ça ne te fait pas trop mal ? » Demanda-t-elle en pressant. Parler devait lui changer les idées. Elle passa avec précaution le linge propre autour de son bras, après avoir bien nettoyé la plaie. Bateson vérifierait à son retour. « Les autres, ils… Pensaient sortir de la ville aussi. On les a pas suivi parce que je… Je voulais pas partir sans vous. » Fit-elle. « Ou est-ce qu’on ira ? »
Il fallait ce qu’il fallait pour lui remonter le moral. London n’était pas dupe, elle avait remarqué l’air triste dans le regard de Finn, la distance qu’il mettait soigneusement avec les autres, le silence dans lequel il se murait. L’homme qu’elle avait connu au lycée était loin. Elle avait l’impression qu’une part de lui était resté là-bas, auprès des cadavres. Elle n’aimait pas ça. Elle voulait garder l’optimisme, la confiance, qu’ils devaient tous avoir en ces temps troublés. Abandonner maintenant serait dangereux pour tout le monde, et elle se refusait à abandonner.
« Tu pourras inventer une histoire autour… En disant que tu les as eus en te battant contre un tigre du bengale ou contre un grand requin blanc que tu as finalement dressé ! » Elle laissa échapper un petit rire : « Ça te donnera des airs d’aventurier ! »
Pourtant, la question suivante de l’homme lui fit perdre presque instantanément son sourire. London baissa le regard en essayant de ne pas être trop abattue, mais elle avait du mal à se dire que ça n’était pas important, ni grave. Le déchirement était encore difficile à vivre pour tout le monde, trop frais à dire vrai. Elle revoyait la scène, la dispute, le départ, comme s’il était arrivé la veille, et elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une certaine aigreur en y songeant. Elle se sentait mise sur le côté, abandonnée comme une bête blessée par les siens, sur le bord de la route. A la merci d’un monde hostile qu’elle craignait par-dessus tout.
« Oui… » Souffla-t-elle dans un murmure. « Calypso était avec d’autres, qui sont partis quelques jours avant qu’on arrive. » Roza, Eli, Mark, April. Elle pinça les lèvres pour contenir son aigreur. « Je ne sais pas s’ils vont revenir. J’espère… » Chuchota-t-elle.
Se passant une main dans les cheveux, elle en sentit les nœuds et culpabilisa de ne pas avoir le temps de prendre soin de ça. Mais elle n’avait pas l’impression de pouvoir se poser complètement. Toujours sur le qui-vive, le sommeil n’était pas réparateur, l’ambiance n’aidait pas à se sentir en sécurité. L’état de Finn l’inquiétait, et l’homme avait au moins le mérite d’être conscient que ça n’aidait pas. Pourtant, London ne voulait pas qu’il se sente coupable de tout ça : il s’était battu pour l’endroit, il avait été blessé. Si elle se faisait du souci pour lui, il n’avait rien cherché pour écoper d’un tel handicap.
« T’en fais pas Finn, on tiendra ici le temps qu’il faudra… » Assura la brune d’une voix douce en venant poser sa paume chaude sur la main du Canadien. « Et puis, on est pas si mal ! » S’enthousiasma-t-elle en regardant autour d’elle, alors qu’elle détestait cet endroit comme beaucoup de ce groupe de pièces rapportées. « Regarde un peu ce super canapé, très confortable, ça serait dommage de le laisser derrière nous ! »
Nouveau sourire doux, digne d’elle, elle fixa Finn un long moment :
« Bon… ça ne te fait pas trop mal ? » Demanda-t-elle en pressant. Parler devait lui changer les idées. Elle passa avec précaution le linge propre autour de son bras, après avoir bien nettoyé la plaie. Bateson vérifierait à son retour. « Les autres, ils… Pensaient sortir de la ville aussi. On les a pas suivi parce que je… Je voulais pas partir sans vous. » Fit-elle. « Ou est-ce qu’on ira ? »
Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.
- Yulia Iojov
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Re: The end of the road
Jeu 24 Aoû 2017 - 23:08
Voyant les mains féminines de London, s’occuper avec précautions de ses blessures, il ne put s’empêcher de penser à Emy et tous les souvenirs qui s’y accrochait. A son sourire, le rire qu’elle avait quand Finn plaisantait avec elle. Les meilleurs moments qu’il avait eu avec elle. Son cœur se serre quand il réalise qu’il ne la reverrait peut-être jamais. Ses pupilles se soulèvent sur le visage si différent de London. Des yeux marrons, un teint foncé, des cheveux dégringolant en boucle sur ses épaules. Mais un sourire plus chaleureux qu’il ne le méritait. Dans sa jeunesse, elle avait quelque chose de rassurant. Et la culpabilité vient le poignarder à nouveau. Il aurait dû mourir avec les autres ou à la place des autres. Ceux qui avaient des enfants, ceux qui avait un être cher. Il échangea un regard avec London quand elle lui prit la main et finit par la serrer en retour. Elle était si douce avec lui, que son cœur se déchirait. Il soupira un instant. Puis il esquissa un demi-sourire lorsqu’elle lui fit remarquer les meubles. Il ne se résout toujours pas à la regarder dans les yeux.
« Non ça va, ne t’en fais pas, je suis pas douillé de base. »
Enfin, surtout qu’il avait pas mal souffert avant, entre son accident qui lui en avait fait baver et ces deux balles qui lui avait donné envie de s’arracher le bras. Cette partie-là, était un jeu d’enfant. Quand elle avoua n’avoir pas voulu partir sans eux. Il se contraint enfin à échanger un vrai regard avec elle. La discussion était lourde, comme l’ambiance depuis plusieurs jours. Il pouvait sentir que ça l’ébranlait, qu’elle faisait de son mieux pour tenir la barre. Finn n’avait pas le droit de s’écrouler ainsi alors qu’une brindille comme elle s’accrochait.
« Ou alors Trey est tellement insupportable qu’il n’y a que toi qui a eu le courage de rester avec lui. » Il plaisanta bien-sûr, même il y avait un soupçon de vérité. N’en restait pas moins qu’il était apprécié par plusieurs personnes du lycée en son temps. Il repensa à Rosaleen, il la voit encore fuir avec Rowen et Russell.
« Je ne sais pas trop encore… On doit trouver un lieu sûr et pas trop fréquenté. J’ai pensé aux forêts à plusieurs miles de là, mais je ne sais même pas si c’est envisageable. On n’a pas de véhicule, ni d’essence. Quant aux vivres, c’est très juste. On est loin du luxe dans lequel on se pavanait avant… »
Les clôtures qui s’écroulent, les morts qui les envahissent, ce groupe qui les sauve. Il pousse un râle d’exaspération et se tient la tempe avec sa main de son bras valide. Puis il se frappe machinalement dessus. « Putain, j’aurai dû être vraiment moins con… Bordel tout est de ma faute… » Ses épaules s’affaissent et Finn semble comme se renfermer sur lui-même. Ça lui prenait à l’estomac, toute cette culpabilité était horrible à tenir.
« Non ça va, ne t’en fais pas, je suis pas douillé de base. »
Enfin, surtout qu’il avait pas mal souffert avant, entre son accident qui lui en avait fait baver et ces deux balles qui lui avait donné envie de s’arracher le bras. Cette partie-là, était un jeu d’enfant. Quand elle avoua n’avoir pas voulu partir sans eux. Il se contraint enfin à échanger un vrai regard avec elle. La discussion était lourde, comme l’ambiance depuis plusieurs jours. Il pouvait sentir que ça l’ébranlait, qu’elle faisait de son mieux pour tenir la barre. Finn n’avait pas le droit de s’écrouler ainsi alors qu’une brindille comme elle s’accrochait.
« Ou alors Trey est tellement insupportable qu’il n’y a que toi qui a eu le courage de rester avec lui. » Il plaisanta bien-sûr, même il y avait un soupçon de vérité. N’en restait pas moins qu’il était apprécié par plusieurs personnes du lycée en son temps. Il repensa à Rosaleen, il la voit encore fuir avec Rowen et Russell.
« Je ne sais pas trop encore… On doit trouver un lieu sûr et pas trop fréquenté. J’ai pensé aux forêts à plusieurs miles de là, mais je ne sais même pas si c’est envisageable. On n’a pas de véhicule, ni d’essence. Quant aux vivres, c’est très juste. On est loin du luxe dans lequel on se pavanait avant… »
Les clôtures qui s’écroulent, les morts qui les envahissent, ce groupe qui les sauve. Il pousse un râle d’exaspération et se tient la tempe avec sa main de son bras valide. Puis il se frappe machinalement dessus. « Putain, j’aurai dû être vraiment moins con… Bordel tout est de ma faute… » Ses épaules s’affaissent et Finn semble comme se renfermer sur lui-même. Ça lui prenait à l’estomac, toute cette culpabilité était horrible à tenir.
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Re: The end of the road
Ven 25 Aoû 2017 - 10:33
Oui, elle était la seule assez folle pour supporter son grand frère. La plaisanterie eut le mérite de la faire rire, parce qu’elle savait que Trey entretenait des relations compliquées avec tout le monde, et Finn ne faisait pas du tout exception. London se trouvait dans une position souvent difficile : entre son aîné et le reste du monde. Le comportement de ce dernier, et sa volonté de mettre la terre entière à distance sauf elle, n’aidait pas forcément, mais la jeune femme persistait à croire qu’elle parviendrait toujours à arrondir les angles. Et que tout valait la peine… Son optimisme qui refusait d’abandonner les causes perdues en route. Surtout pas quand il s’agissait de sa propre famille :
« Tu sais… C’est mon frère : Si moi je ne l’aime pas, qui le fera ? » Plaisanta-t-elle à son tour avant de reprendre un peu de sérieux et de douceur : « Et puis… Si tu le connaissais comme je le connais, tu saurais qu’il n’est pas si terrible que ça. En plus, dis-toi que s’il n’était pas là, il te manquerait… » Il lui fit une tête, l’air de lui dire qu’il ne comprenait pas vraiment de quoi de quoi elle parlait ou tout simplement qu’il ne la croyait pas, et elle le bouscula légèrement pour qu’il ne se moque pas d’elle : « Ça fait toujours un vide quand il part ! Et puis au moins, avec Trey, on sait tout de suite ce qui va pas : Il le dit ! Et c’est quand il ne râle pas qu’on s’inquiète… »
C’était surtout grâce à lui qu’elle était toujours là. London n’avait que trop conscience qu’elle devait beaucoup à ce dernier. C’était une raison suffisante pour ne jamais l’abandonner. La discussion avait au moins ce tour léger qui lui permit d’encaisser la suite avec un peu moins d’angoisse. L’énonciation réaliste que fit Finn de leur cas aurait pu lui glacer le sang si l’idée d’être avec eux ne lui réchauffaient pas le cœur. London voyait juste ce qui comptait : Ils n’étaient pas seuls. Ils pouvaient compter les uns sur les autres, même avec le caractère compliqué de chacun qui pesait lourd dans la balance, l’inquiétude, la peur des morts,…
« Et la pensée positive, Finn ! » S’offusqua la jeune femme en le regardant avec de gros yeux : « Les gens vont rentrer avec une voitur- Non ! Un minibus ! » Rattrapa-t-elle dans la seconde, en avisant l’homme de la contredire : « … Qui déborde de bouffe, il y en aura tellement qu’on saura plus quoi en foutre ! Et puis, on récoltera l’eau de pluie sur la route, et on ira camper en forêt, ça sera super. »
C’était à croire qu’elle partait en vacances avec des amis. Mais même son optimisme et ses belles histoires idéales ne parvinrent pas à changer les idées de l’homme. L’ancien membre du conseil du lycée était en train de se noyer sous le poids de la culpabilité, et la brune ne voyait plus comment faire pour l’aider. Pire encore, il la fuyait, refusant tout simplement son aide, comme s’il estimait ne pas la mériter.
« Finn… » L’appela-t-elle doucement en posant sa main sur son épaule, prenant soin de ne pas appuyer sur sa blessure. « Dis pas n’importe quoi, tu y peux rien… » Elle ne connaissait peut-être pas toute l’histoire : elle avait passé son temps dedans avant de prendre la fuite. Mais elle était sûre que lui, plus que les autres, n’y pouvait rien. « Tu as fait tout ce que tu as pu, tu avais pas le choix… » Elle étira un petit sourire qui se voulait rassurant : « Ils nous ont pas laissé le choix, en vrai. C’était soit on se soumettait, soit on mourrait… On a été assez fou pour se créer notre troisième option, et ça a marché. »
Marché ? Tout était relatif. Ils ne vivaient plus dans leur confort d’antan, clairement. Et London était la première à en souffrir à dire vrai, même si elle s’en cachait. Viendrait bien un moment où la roue tournerait à leur avantage, elle en était persuadée.
« Tu veux pas me faire un sourire, pour me faire plaisir ? » Demanda-t-elle à l’homme en lui offrant le sien en échange.
« Tu sais… C’est mon frère : Si moi je ne l’aime pas, qui le fera ? » Plaisanta-t-elle à son tour avant de reprendre un peu de sérieux et de douceur : « Et puis… Si tu le connaissais comme je le connais, tu saurais qu’il n’est pas si terrible que ça. En plus, dis-toi que s’il n’était pas là, il te manquerait… » Il lui fit une tête, l’air de lui dire qu’il ne comprenait pas vraiment de quoi de quoi elle parlait ou tout simplement qu’il ne la croyait pas, et elle le bouscula légèrement pour qu’il ne se moque pas d’elle : « Ça fait toujours un vide quand il part ! Et puis au moins, avec Trey, on sait tout de suite ce qui va pas : Il le dit ! Et c’est quand il ne râle pas qu’on s’inquiète… »
C’était surtout grâce à lui qu’elle était toujours là. London n’avait que trop conscience qu’elle devait beaucoup à ce dernier. C’était une raison suffisante pour ne jamais l’abandonner. La discussion avait au moins ce tour léger qui lui permit d’encaisser la suite avec un peu moins d’angoisse. L’énonciation réaliste que fit Finn de leur cas aurait pu lui glacer le sang si l’idée d’être avec eux ne lui réchauffaient pas le cœur. London voyait juste ce qui comptait : Ils n’étaient pas seuls. Ils pouvaient compter les uns sur les autres, même avec le caractère compliqué de chacun qui pesait lourd dans la balance, l’inquiétude, la peur des morts,…
« Et la pensée positive, Finn ! » S’offusqua la jeune femme en le regardant avec de gros yeux : « Les gens vont rentrer avec une voitur- Non ! Un minibus ! » Rattrapa-t-elle dans la seconde, en avisant l’homme de la contredire : « … Qui déborde de bouffe, il y en aura tellement qu’on saura plus quoi en foutre ! Et puis, on récoltera l’eau de pluie sur la route, et on ira camper en forêt, ça sera super. »
C’était à croire qu’elle partait en vacances avec des amis. Mais même son optimisme et ses belles histoires idéales ne parvinrent pas à changer les idées de l’homme. L’ancien membre du conseil du lycée était en train de se noyer sous le poids de la culpabilité, et la brune ne voyait plus comment faire pour l’aider. Pire encore, il la fuyait, refusant tout simplement son aide, comme s’il estimait ne pas la mériter.
« Finn… » L’appela-t-elle doucement en posant sa main sur son épaule, prenant soin de ne pas appuyer sur sa blessure. « Dis pas n’importe quoi, tu y peux rien… » Elle ne connaissait peut-être pas toute l’histoire : elle avait passé son temps dedans avant de prendre la fuite. Mais elle était sûre que lui, plus que les autres, n’y pouvait rien. « Tu as fait tout ce que tu as pu, tu avais pas le choix… » Elle étira un petit sourire qui se voulait rassurant : « Ils nous ont pas laissé le choix, en vrai. C’était soit on se soumettait, soit on mourrait… On a été assez fou pour se créer notre troisième option, et ça a marché. »
Marché ? Tout était relatif. Ils ne vivaient plus dans leur confort d’antan, clairement. Et London était la première à en souffrir à dire vrai, même si elle s’en cachait. Viendrait bien un moment où la roue tournerait à leur avantage, elle en était persuadée.
« Tu veux pas me faire un sourire, pour me faire plaisir ? » Demanda-t-elle à l’homme en lui offrant le sien en échange.
Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.
- Yulia Iojov
The Exiles | Right Hand
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Re: The end of the road
Sam 7 Oct 2017 - 23:19
London se faisait l’avocate du diable, pour son frère. Mais Finn appréciait qu’elle n’essaye pas d’expliqué son comportement ou de le justifier. Au moins, elle était réaliste sur la nature difficile du rappeur. Et une phrase lui fit lever les yeux au ciel, il ne put s’empêcher d’en faire une remarque et poussant un soupire d’exclamation.
-Il se plaint absolument tout le temps, c’est de savoir ce qui va qui est difficile ‘vec lui !
Puis Finn se laissa abattre, comme souvent ces derniers jours. En fait, il avait l’impression de revenir à cet état de pensée qui l’avait mis à terre 17 ans plus tôt. Comme paraplégique, à chaque effort, il retombait au sol encore plus fort. La mort de Scotty, le massacre du gymnase, il s’était mis à penser qu’il pouvait remonter grace à la prospérité du camp. Puis Grant est passé par là, décapitant sauvagement l’un des leurs et détruit la vie de Maxine. Une horde de mort vivant a réduit leurs défenses en cendre et un groupe de survivants leurs ont marché dessus. Les défaites s’accumulés et même pour un battant comme Finn, la douleur qui grossissait au fond de son âme devenait difficile à ignorer. Il regarda London avec plein de compassion mais il avait du mal à lui rendre ce sourire, qu’elle lui offrait. Il souffla lourdement en haussant son épaule valide. Détournant finalement les yeux. C’était plus fort que lui, il se sentait tellement responsable. La main de London lui réchauffa l’épaule mais le poussa au bord du craquage, si bien qu’il en serait le point, son cœur accélérant la cadence pour contenir la chaleur triste qui irradiait son corps.
-Si on avait accepté au moins, on serait encore tous en vie aujourd’hui.
Sa voix se brise et ses épaules s’affaissent, il met la main sur son visage, honte de craquer ainsi devant une jolie jeune femme. Il était incapable de lui faire le moindre sourire. Sa poitrine se soulève dans un sanglot aspiré et soudain les bras de London l’entourait avec délicatesse. Dieu qu’il avait honte de s’écrouler ainsi, lui qui bataillait pour garder la face devant tout le monde et s’imposait comme un visage fiable. L’homme craque et son bras gauche vient serrer la métisse, s’abandonnant bel et bien au réconfort qu’elle pouvait lui donner. Mais le laché prise est de courte durée, Finn se violente pour se décoller de London et essuie son visage d’un revers, honteux.
-Désolé… Il renifle un coup et affiche des traits nettement plus froid et sévère que tout à l'heure.
Il se lève de sa chaise, maintenant qu’elle avait terminé avec ses pansements, il pouvait prendre un peu de distance et s’isoler en cas de besoin. Ce n’était pas Wilson que de montrer sa faiblesse ainsi. Son frère l’aurait raillé plus d’une fois s’il avait été témoin d’un tel désastre.
-Je devrais aller voir dehors si je vois les gars revenir ou s’ils ont besoin d’aide… tente-t-il de s’échapper.
-Il se plaint absolument tout le temps, c’est de savoir ce qui va qui est difficile ‘vec lui !
Puis Finn se laissa abattre, comme souvent ces derniers jours. En fait, il avait l’impression de revenir à cet état de pensée qui l’avait mis à terre 17 ans plus tôt. Comme paraplégique, à chaque effort, il retombait au sol encore plus fort. La mort de Scotty, le massacre du gymnase, il s’était mis à penser qu’il pouvait remonter grace à la prospérité du camp. Puis Grant est passé par là, décapitant sauvagement l’un des leurs et détruit la vie de Maxine. Une horde de mort vivant a réduit leurs défenses en cendre et un groupe de survivants leurs ont marché dessus. Les défaites s’accumulés et même pour un battant comme Finn, la douleur qui grossissait au fond de son âme devenait difficile à ignorer. Il regarda London avec plein de compassion mais il avait du mal à lui rendre ce sourire, qu’elle lui offrait. Il souffla lourdement en haussant son épaule valide. Détournant finalement les yeux. C’était plus fort que lui, il se sentait tellement responsable. La main de London lui réchauffa l’épaule mais le poussa au bord du craquage, si bien qu’il en serait le point, son cœur accélérant la cadence pour contenir la chaleur triste qui irradiait son corps.
-Si on avait accepté au moins, on serait encore tous en vie aujourd’hui.
Sa voix se brise et ses épaules s’affaissent, il met la main sur son visage, honte de craquer ainsi devant une jolie jeune femme. Il était incapable de lui faire le moindre sourire. Sa poitrine se soulève dans un sanglot aspiré et soudain les bras de London l’entourait avec délicatesse. Dieu qu’il avait honte de s’écrouler ainsi, lui qui bataillait pour garder la face devant tout le monde et s’imposait comme un visage fiable. L’homme craque et son bras gauche vient serrer la métisse, s’abandonnant bel et bien au réconfort qu’elle pouvait lui donner. Mais le laché prise est de courte durée, Finn se violente pour se décoller de London et essuie son visage d’un revers, honteux.
-Désolé… Il renifle un coup et affiche des traits nettement plus froid et sévère que tout à l'heure.
Il se lève de sa chaise, maintenant qu’elle avait terminé avec ses pansements, il pouvait prendre un peu de distance et s’isoler en cas de besoin. Ce n’était pas Wilson que de montrer sa faiblesse ainsi. Son frère l’aurait raillé plus d’une fois s’il avait été témoin d’un tel désastre.
-Je devrais aller voir dehors si je vois les gars revenir ou s’ils ont besoin d’aide… tente-t-il de s’échapper.
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Re: The end of the road
Dim 8 Oct 2017 - 10:27
Le rire de London était sincère, tout comme la complicité qu’elle partageait actuellement avec Finn. Elle appréciait cette légère mauvaise foi teintée d’honnêteté, cette relation difficile qu’il entretenait avec Trey, sans pour autant le détestait fondamentalement. Son frère était comme une épice entêtante qui prenait toute la place dans les saveurs. Le doser n’était pas facile, et soit on l’aimait, soit on le détestait, il n’y avait pas de juste milieu. Néanmoins, on s’y habituait, ou alors on apprenait à en user avec précaution. London en était là avec lui, mais elle l’avait vu grandir avec elle, et n’avait plus vraiment peur de torturer ses nerfs.
Mais ce rire, il se perdit sans pouvoir trouver un écho chez Finn. Ses méthodes pour essayer de tirer un peu de bonheur dans cet échange ne marchaient pas, et elle sentait que l’homme se trouvait plus déstabiliser qu’autre chose par cette discussion. La blessure était plus profonde qu’elle ne l’imaginait, plus vive encore malgré les jours passés pour se remettre. Elle pinça les lèvres en s’en rendant compte : c’était de sa faute si Finn pleurait. C’était de sa faute si elle ne parvenait pas à lui remonter le moral. Elle lui rappelait inévitablement leur échec, et les pertes qui en avaient découlé.
Les yeux de London se baissèrent, un peu honteuse de ne pas réussir à faire plus, mais dès qu’elle perçut le sanglot dans la voix de Finn, elle n’hésita pas un instant à l’attraper pour le tirer à elle. Elle tenta de se blottir contre lui, de l’enlacer, de le soutenir, jusqu’à ce qu’il réponde à son étreinte en se laissant définitivement aller. Elle n’avait plus les mots, rien de ce qu’elle pourrait lui dire ne pourrait le réconforter ou le rassurer. Finn n’avait pas besoin de ça : il devait faire son deuil. Le deuil de cette dernière année, de ses amis, de ses relations, faciles comme difficiles…
Et elle comprenait parfaitement que ça n’avait rien d’une chose aisée. Que l’humain était fait pour lutter contre l’évidence, qu’accepter, c’était comme renoncer et que la majorité n’en était tout simplement pas capable. Finn le premier. Coincé entre la réalité qui le rongeait, des suppositions sur un avenir impensable aujourd’hui, et sa fierté abimée. London aurait du savoir qu’il ne s’agissait que de ça. Pourtant, le mouvement de recul de l’homme, elle le prit comme le moyen de la repousser. Silencieuse, surprise, elle fixa son ami de ses yeux verts avant de lui demander :
« J’ai… J’ai fait quelque chose de mal ? » Sa voix était à peine maitrisée, signe qu’elle ne comprenait pas ce qu’il se passait : « De quoi tu t’excuses ? »
Ça n’était plus seulement un rejet : il était en train de la fuir. Et ça, c’était un sacré coup. Il était en train de la prendre pour la dernière des idiotes à croire qu’elle ne le remarquait pas. Sa douceur se fit la malle, elle la rangea dans un coin de son esprit en se promettant de ne plus se laisser avoir. Combien de temps ça durerait ? Probablement pas assez pour qu’il comprenne qu’elle lui tenait rancune, parce que London était trop naturelle pour se lasser de soutenir les autres. Mais là, elle avait perdu son amabilité :
« Et tu vas faire quoi avec ton bras en kit Ikea ? » Lui demanda-t-elle d’un air tranché, un peu peste, en se redressant. Elle tira sur le bas de son pull pour arranger les plis, et rassembla son égo blessé par Finn : « C’est bon, je vais te laisser tranquille, tu as besoin de repos Finn. Sinon, tu ne guériras jamais. »
Mais ce rire, il se perdit sans pouvoir trouver un écho chez Finn. Ses méthodes pour essayer de tirer un peu de bonheur dans cet échange ne marchaient pas, et elle sentait que l’homme se trouvait plus déstabiliser qu’autre chose par cette discussion. La blessure était plus profonde qu’elle ne l’imaginait, plus vive encore malgré les jours passés pour se remettre. Elle pinça les lèvres en s’en rendant compte : c’était de sa faute si Finn pleurait. C’était de sa faute si elle ne parvenait pas à lui remonter le moral. Elle lui rappelait inévitablement leur échec, et les pertes qui en avaient découlé.
Les yeux de London se baissèrent, un peu honteuse de ne pas réussir à faire plus, mais dès qu’elle perçut le sanglot dans la voix de Finn, elle n’hésita pas un instant à l’attraper pour le tirer à elle. Elle tenta de se blottir contre lui, de l’enlacer, de le soutenir, jusqu’à ce qu’il réponde à son étreinte en se laissant définitivement aller. Elle n’avait plus les mots, rien de ce qu’elle pourrait lui dire ne pourrait le réconforter ou le rassurer. Finn n’avait pas besoin de ça : il devait faire son deuil. Le deuil de cette dernière année, de ses amis, de ses relations, faciles comme difficiles…
Et elle comprenait parfaitement que ça n’avait rien d’une chose aisée. Que l’humain était fait pour lutter contre l’évidence, qu’accepter, c’était comme renoncer et que la majorité n’en était tout simplement pas capable. Finn le premier. Coincé entre la réalité qui le rongeait, des suppositions sur un avenir impensable aujourd’hui, et sa fierté abimée. London aurait du savoir qu’il ne s’agissait que de ça. Pourtant, le mouvement de recul de l’homme, elle le prit comme le moyen de la repousser. Silencieuse, surprise, elle fixa son ami de ses yeux verts avant de lui demander :
« J’ai… J’ai fait quelque chose de mal ? » Sa voix était à peine maitrisée, signe qu’elle ne comprenait pas ce qu’il se passait : « De quoi tu t’excuses ? »
Ça n’était plus seulement un rejet : il était en train de la fuir. Et ça, c’était un sacré coup. Il était en train de la prendre pour la dernière des idiotes à croire qu’elle ne le remarquait pas. Sa douceur se fit la malle, elle la rangea dans un coin de son esprit en se promettant de ne plus se laisser avoir. Combien de temps ça durerait ? Probablement pas assez pour qu’il comprenne qu’elle lui tenait rancune, parce que London était trop naturelle pour se lasser de soutenir les autres. Mais là, elle avait perdu son amabilité :
« Et tu vas faire quoi avec ton bras en kit Ikea ? » Lui demanda-t-elle d’un air tranché, un peu peste, en se redressant. Elle tira sur le bas de son pull pour arranger les plis, et rassembla son égo blessé par Finn : « C’est bon, je vais te laisser tranquille, tu as besoin de repos Finn. Sinon, tu ne guériras jamais. »
Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.
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