A better beggining
Mer 6 Sep 2017 - 19:51
L'été touchait à sa fin, alors que les nouveaux n'avaient cessé d'affluer tout au long des deux derniers mois. En silence, la brune achevait de terminer son tour de garde aux côtés d'Isha, saluant brièvement les deux venus prendre leur relève. D'un bref signe de tête, elle leur avait laissé les dernières indications avant de venir discrètement effleurer l'arrondi de son ventre qui commençait à se faire de moins en moins discret, fronçant les sourcils. Si elle n'en avait encore parlé à personne en dehors des plus anciens membre de sa meute, elle ne doutait pas que les autres finiraient par s'en douter, mais autant que cela soit le plus tard possible.Shelton. D'un claquement de doigt, elle attira l'attention du brun avant de s'approcher de lui, offrant à l'ancien membre d'Evergreen un de ses rares sourires en coin.Ca fait quelques jours déjà que ta copine joue les belle au bois dormant. Il serait tant qu'on fasse les présentations.
Elle, elle ne risquait pas de l'oublier. Il avait fallût plusieurs jours avant qu'elle ne daigne accepter de la rencontrer, et une grande confiance envers Nolan non sans promesse d'un scalp à vif si il s'avérait que c'était un guet-apens, avant qu'elle ne rencontre enfin la petite brune aux yeux clairs à moitié morte et sa jument. Isha avait pris soin de la jeune fille et de son cheval, et après quelques jours de repos, il avait été convenu par les membres du conseil qu'il était grand temps que la nouvelle venue fasse son entretien.Si tu m'en disais un peu plus sur ta Ellora ? demanda t-elle avec une curiosité non dissimulée au brun, enfonçant les mains dans les poches de son jean avant de s'assurer que son débardeur trop grand masquait suffisamment son ventre.Enfin... En dehors du fait que tu as dû avoir une aventure avec elle vu ta façon de la regarder. précisa t-elle en haussant les épaules alors qu'ils avançaient en direction du lieu ou se reposait la jeune femme.Comment tu te sens ?
Avec douceur pour ne pas brusquer sa cadette, l'amérindienne ramena ses yeux noirs sur la jeune femme pour la jauger un instant.Je sais que tu as encore besoin de repos, mais je dois avoir quelques réponses à mes questions pour m'assurer de ta présence ici...
En silence, Carmen jeta un regard entendu à Nolan. Il avait sans doute la briefer un peu avant qu'elle n'arrive.
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Re: A better beggining
Sam 9 Sep 2017 - 3:07
A better beggining
Nurse's Office | Issaquah Ranch
21 Août 2017
Cela faisait quelques jours maintenant qu'Ellora avait eu le consentement des responsables du groupe pour passer les portes du ranch. Plusieurs longs jours, que Nolan souffrait le martyr dans l'attente de ce qui adviendrait de son cas. Aucune promesse n'avait pu jusqu'alors s'échapper de ses lèvres la concernant. Il n'était pas habilité à lui accorder quoi que ce soit, ni même en mesure d'avoir des échos sur ce que les têtes pensantes du groupe pouvaient bien espérer de cette nouvelle arrivante. La décision de son inclusion au sein du ranch ne lui revenait absolument pas et à part mettre tout en œuvre pour favoriser son intégration, Nolan ne pouvait que s'armer de patience. Ce qu'il fit, jusqu'au moment où Carmen l'interpella d'un simple claquement de doigts. Il n'en fallait pas plus pour qu'il abandonne ce qu'il était en train de faire. Monté sur des ressorts, Nolan était déjà disposé à la suivre. Une anxiété si lisible sur son visage qu'elle suintait à présent de tous ses pores. « Yes ma'am » souffla-t-il docilement. « Tu ne le regretteras pas. » lui assura-t-il ensuite d'un ton parfaitement convaincu alors qu'il prenait place à ses côtés pour l'accompagner voir la principale concernée. Bien qu'il ne traînait pas la patte, Nolan s'était naturellement placé en retrait de Carmen. Lui laissant une petite foulée d'avance sur lui, l'obligeant de cette façon à tendre le cou dans sa direction pour répondre aux quelques questions qu'elle lui posa. Meublant le trajet de manière à en apprendre plus sur cette fameuse Ellora. Par où devait-il commencer pour lui donner toutes ses chances ?
Il y avait tant à dire que Carmen eut le temps de renchérir sur un détail qui ébranla pour de bon son assurance. La relation qui liait, autrefois, les deux survivants. Était-ce aussi visible qu'elle le prétendait ? D'une remise en question sur ses capacités à savoir tenir un secret, Nolan baissa un instant les yeux avant de reprendre contenance. « Si on pouvait faire en sorte de passer sous silence ce dernier point. Je ne tiens pas spécialement à ce que les marques d'affections que l'on a pu partager dans le passé influence ton jugement final. » Sans faire preuve d'aucune pudeur, il confirma les allégations qu'elle portait à leur encontre. A quoi bon mentir, si la façon dont il la regardait trahissait de leurs embrassades passionnées ? Ou peut-être, ne savait-il plus lui-même si cette affection était encore d'actualité. Dans tous les cas, ils ne pouvaient pas prendre le risque de mettre ça sur le tapis. Nolan n'y parviendrait pas. Surtout au vu des mauvais termes sur lesquels ils s'étaient quittés. « Je t'assure. Tu l'aimeras pour qui elle est. Et non pour ce qu'elle représentait pour moi. » Dans cette affirmation, un brin de mensonge s'y trouvait caché. Ainsi l'avait-il tourné dans un but purement préventif. Laisser sous-entendre à Carmen que malgré tout ce qu'il pouvait dire, la décision qu'elle prendrait aujourd'hui ne concernerait pas un, mais bien deux survivants. Si Ellora n'obtenait pas sa place parmi eux pour x raison, il était clair que Nolan partirait à son tour... Ils s'étaient déjà perdus une fois, par sa faute, ce n'était pas pour reproduire les mêmes erreurs aujourd'hui.
Le chemin ne serait pas très long aussi décida-t-il enfin de se lancer. « C'est une fille d'exploitants agricoles que j'ai rencontré lorsque j'habitais encore à Redmond. Elle venait de stopper son cursus universitaire en médecine, si ma mémoire est bonne. » Et bien sur qu'elle l'était. Un brin de modestie ne faisait de mal à personne. Surtout pas à ses interlocuteurs qui souffraient couramment d'exaspération en l'écoutant claquer ses mots mesurés contre son palais avec une aisance parfois insolente. « Je ne vais pas chercher à te mentir en prétendant avancer qu'elle possède des connaissances accrues dans ce domaine... Déjà parce que je ne m'y connais absolument pas, mais elle compte bien au moins cinq années d'études à son actif. Ce qui, je pense, lui octroie le droit de prétendre à un certain degré d'aptitude. » D'une légère pause, il arqua un sourcil soucieux en direction de Carmen comme pour s'assurer qu'elle était toujours disposée à entendre la suite. « On a vécu plus d'un an ensemble dans l'Oregon, après que tout ait basculé. A la ferme de ses parents, dans les environs de Mt Hood Village. Un endroit assez similaire à celui-ci. Elle serait dans son élément et aurait de bons conseils à prodiguer aux autres membres du ranch concernant l'agriculture ou encore l'élevage. Si besoin s'en fait un jour ressentir. » Rien ne semblait trop beau pour mettre en avant chacune de ses utilités au sein du groupe. Si Nolan gonflait son CV ? C'était un euphémisme, mais qui pourrait vraiment aller vérifier si ses propos étaient tout à fait justifiés ? Personne. Pas même lui. Ellora était du genre à douter de ses compétences, comme beaucoup d'autres avant elle. Nolan était là pour montrer à quel point elle en possédait, malgré son manque de confiance en elle.
« Puis, elle possède un cheval. » du même sourire en coin que Carmen avait pu lui offrir à son arrivée, Nolan marqua un nouvel arrêt. « Ce qui reste un atout de taille par les temps qui courent et où l'essence se fait denrée rare. Même si je pense qu'il était inutile de te le faire remarquer. » s'excusa-t-il à sa manière.« Et... En cas de famine aussi, ça peut avoir son utilité .» plaisanta-t-il, ou non, alors qu'ils arrivaient à l'infirmerie de fortune du ranch. Là où se reposait Ellora. A peine avait-il mis un pied à l'intérieur que ses ardeurs se tassèrent en même temps que ses épaules. Refermant la porte derrière Carmen, il se plaça pour la seconde fois légèrement en retrait dans la pièce pour échanger un dernier regard avec leur supérieure qui entamait déjà la discussion. S'il confirma ses derniers mots d'un simple hochement de tête, son regard débordant d'inquiétude se posa quelques instants sur Ellora avant de retourner sur Carmen. Prêt à prendre part à la discussion en cas de difficulté. Croisant les bras contre son torse, il déglutit difficilement en attendant la suite.
Il y avait tant à dire que Carmen eut le temps de renchérir sur un détail qui ébranla pour de bon son assurance. La relation qui liait, autrefois, les deux survivants. Était-ce aussi visible qu'elle le prétendait ? D'une remise en question sur ses capacités à savoir tenir un secret, Nolan baissa un instant les yeux avant de reprendre contenance. « Si on pouvait faire en sorte de passer sous silence ce dernier point. Je ne tiens pas spécialement à ce que les marques d'affections que l'on a pu partager dans le passé influence ton jugement final. » Sans faire preuve d'aucune pudeur, il confirma les allégations qu'elle portait à leur encontre. A quoi bon mentir, si la façon dont il la regardait trahissait de leurs embrassades passionnées ? Ou peut-être, ne savait-il plus lui-même si cette affection était encore d'actualité. Dans tous les cas, ils ne pouvaient pas prendre le risque de mettre ça sur le tapis. Nolan n'y parviendrait pas. Surtout au vu des mauvais termes sur lesquels ils s'étaient quittés. « Je t'assure. Tu l'aimeras pour qui elle est. Et non pour ce qu'elle représentait pour moi. » Dans cette affirmation, un brin de mensonge s'y trouvait caché. Ainsi l'avait-il tourné dans un but purement préventif. Laisser sous-entendre à Carmen que malgré tout ce qu'il pouvait dire, la décision qu'elle prendrait aujourd'hui ne concernerait pas un, mais bien deux survivants. Si Ellora n'obtenait pas sa place parmi eux pour x raison, il était clair que Nolan partirait à son tour... Ils s'étaient déjà perdus une fois, par sa faute, ce n'était pas pour reproduire les mêmes erreurs aujourd'hui.
Le chemin ne serait pas très long aussi décida-t-il enfin de se lancer. « C'est une fille d'exploitants agricoles que j'ai rencontré lorsque j'habitais encore à Redmond. Elle venait de stopper son cursus universitaire en médecine, si ma mémoire est bonne. » Et bien sur qu'elle l'était. Un brin de modestie ne faisait de mal à personne. Surtout pas à ses interlocuteurs qui souffraient couramment d'exaspération en l'écoutant claquer ses mots mesurés contre son palais avec une aisance parfois insolente. « Je ne vais pas chercher à te mentir en prétendant avancer qu'elle possède des connaissances accrues dans ce domaine... Déjà parce que je ne m'y connais absolument pas, mais elle compte bien au moins cinq années d'études à son actif. Ce qui, je pense, lui octroie le droit de prétendre à un certain degré d'aptitude. » D'une légère pause, il arqua un sourcil soucieux en direction de Carmen comme pour s'assurer qu'elle était toujours disposée à entendre la suite. « On a vécu plus d'un an ensemble dans l'Oregon, après que tout ait basculé. A la ferme de ses parents, dans les environs de Mt Hood Village. Un endroit assez similaire à celui-ci. Elle serait dans son élément et aurait de bons conseils à prodiguer aux autres membres du ranch concernant l'agriculture ou encore l'élevage. Si besoin s'en fait un jour ressentir. » Rien ne semblait trop beau pour mettre en avant chacune de ses utilités au sein du groupe. Si Nolan gonflait son CV ? C'était un euphémisme, mais qui pourrait vraiment aller vérifier si ses propos étaient tout à fait justifiés ? Personne. Pas même lui. Ellora était du genre à douter de ses compétences, comme beaucoup d'autres avant elle. Nolan était là pour montrer à quel point elle en possédait, malgré son manque de confiance en elle.
« Puis, elle possède un cheval. » du même sourire en coin que Carmen avait pu lui offrir à son arrivée, Nolan marqua un nouvel arrêt. « Ce qui reste un atout de taille par les temps qui courent et où l'essence se fait denrée rare. Même si je pense qu'il était inutile de te le faire remarquer. » s'excusa-t-il à sa manière.« Et... En cas de famine aussi, ça peut avoir son utilité .» plaisanta-t-il, ou non, alors qu'ils arrivaient à l'infirmerie de fortune du ranch. Là où se reposait Ellora. A peine avait-il mis un pied à l'intérieur que ses ardeurs se tassèrent en même temps que ses épaules. Refermant la porte derrière Carmen, il se plaça pour la seconde fois légèrement en retrait dans la pièce pour échanger un dernier regard avec leur supérieure qui entamait déjà la discussion. S'il confirma ses derniers mots d'un simple hochement de tête, son regard débordant d'inquiétude se posa quelques instants sur Ellora avant de retourner sur Carmen. Prêt à prendre part à la discussion en cas de difficulté. Croisant les bras contre son torse, il déglutit difficilement en attendant la suite.
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Re: A better beggining
Sam 9 Sep 2017 - 12:29
Infirmerie du Ranch
21 août 2017.
21 août 2017.
C
ela faisait plusieurs jours qu'Ellora était arrivé à Issaquah. Alors qu'elle était dans un état de dépérissement assez avancé, manquant cruellement de nourriture et nécessitant quelques soins médicaux, sa vie prit un tournant inattendu. Dylan, avec qui elle avait voyagé quelques semaines, avait décidé de partir dans la direction de Seattle, mais Ellora n'avait pas voulu la suivre. Trop paniquée, sans doute, à l'idée de revenir dans cette ville et de découvrir l'horreur qui s'y cachait, elle avait annoncé à sa camarade de route que leurs chemins se sépareraient là, alors qu'elles étaient arrivées à l'entrée de Squak Mountain State Park. Ainsi, Ellora se retrouva de nouveau seule, et erra quelques jours durant dans cet immense parc domanial. Mais la fatigue et le manque cruel de nourriture se faisant sentir, elle était de plus en plus affaiblie, ce qui la rendait dès lors tout aussi vulnérable que désespérée. Oubliant toutes les précautions qu'elle pouvait prendre en règle général lorsqu'elle tentait de voler les voyageurs qui croisaient sa route, cette fois elle se jeta à corps perdu sur les sacs qu'elle avait trouvé, posés contre un arbre, dans un ultime geste de survie. Elle s'était pourtant bien rendue compte que leurs propriétaires n'étaient pas très loin d'elle et qu'ils pourraient bien vite s'apercevoir de sa présence. Mais c'était la dernière chose qu'il lui restait. Elle avait terminé sa dernière boîte de conserve - pourtant précieusement économisée - voilà trois jours de cela, et elle mourrait littéralement de faim.
Il n'avait pas fallu bien longtemps pour qu'Ellora se fasse repérer, alors qu'elle était entrain de déchirer l'un des sacs à l'aide de son couteau suisse. Elle se serait contentée de n'importe quoi. Une vieille boîte de gâteau, un paquet de viande séchée, une boîte de conserve... la moindre petite chose aurait fait l'affaire, afin de combler le vide qui se creusait chaque jour un peu plus dans son ventre. Elle eu tout juste le temps de fendre le tissu de l'un des sacs qu'elle les entendit revenir. Mais désespérée, elle ne bougea pas, et poursuivit son oeuvre, jusqu'à ce qu'ils soient trop tard pour s'obstiner à continuer. Quelques instants plus tard, alors qu'elle s'était enfin décidée à fuir, attrapant l'un des sacs à la volée en guise de butin, elle fut bien vite rattrapée. Plaquée au sol sans ménagement et fouillée avec tout aussi peu de délicatesse, elle tenta vainement de se débattre, alors que la blessure mal soignée de son bras se réveilla à ce moment précis, et qu'une douleur aigue et lancinante se fit sentir. Elle n'opposa pas beaucoup de résistance, bien plus faible que cet homme ne l'était, et se laissa faire, bon gré mal gré.
C'était Nolan. Sous la surprise ses yeux s'écarquillèrent, et son coeur manqua un battement. Il avait changé. Un peu. Beaucoup. Mais dès qu'il reconnut la jeune femme, il voulu la ramener avec eux, dans cet endroit où il habitait à présent. Et, finalement, quelques jours plus tard, elle fut autorisée à passer les portes du ranch, les yeux bandés tout le long du trajet afin qu'elle ne puisse pas connaître le chemin exact. Depuis, elle était dans cette petite pièce qui servait d'infirmerie de fortune. Caroline et Isha s'occupaient d'elle, soignant ses plaies et s'assurant qu'elle irait mieux. Mais c'était bel et bien les visites régulières de Nolan qu'elle attendait avec impatience. Ils ne parlaient pas beaucoup - ou plutôt elle ne parvenait pas vraiment à parler, trop anxieuse et apeurée - mais le voir lui faisait un bien inimaginable. Il lui avait plus ou moins expliqué ce qui allait se passer, qu'elle était autorisée à rester tranquillement à l'infirmerie pour le moment mais que viendrait un jour où il lui faudrait vraiment rencontrer Carmen Mendoza, la leader d'Issaquah qu'elle avait entraperçue à son arrivée. Et attendre de savoir si cette dernière l'autoriserait à intégrer leur groupe.
Le moment de la rencontre semblait être arrivé. Tandis que la jeune femme était comme chaque jour allongée sur le petit lit de fortune de l'infirmerie, la porte de la pièce s'ouvrit, et sa surprise fut d'autant plus grande lorsqu'elle reconnu Carmen. La leader entra dans la pièce accompagnée de Nolan, et il n'en fallu pas plus à Ellora pour comprendre. Se redressant afin d'être assise en tailleur sur son lit, elle attendit qu'ils approchent avec une angoisse non dissimulée. Ce qu'elle redoutait sans doute le plus au monde, à cet instant, était de devoir s'en aller. Parce que pour elle, partir signifiait perdre Nolan une fois de plus. « Mieux. Merci beaucoup... pour votre gentillesse et pour votre hospitalité », répondit-elle lorsque Carmen lui demanda comment elle se sentait. « Je vous en suis profondément reconnaissante. Vraiment ». C'était entièrement vrai. Si Carmen n'avait pas accepté la requête de Nolan afin d'autoriser Ellora à venir au ranch, qui sait ce qu'elle serait devenue.
Malgré toute la douceur avec laquelle Carmen s'adressait à elle, cette entrevue l'angoissait au plus haut point. Elle tenta néanmoins de parvenir à empêcher sa voix encore faible de trembler. Puis vint le moment d'entrer dans le vif du sujet. « Oui, bien sûr, je comprends. C'est tout à fait normal ». La seconde suivante, elle lançait un regard paniqué en direction de Nolan. « Que souhaitez-vous savoir ? ». Naturellement elle la vouvoyait, bien sûr. D'une part parce qu'elle savait qu'elle était la personne la plus haut placée dans la hiérarchie du Ranch, mais aussi surtout parce que Carmen impressionnait beaucoup Ellora. Et également car elle redoutait chacun de ses mots, et chacune de ses décisions. Ellora avait parfaitement compris que son sort se jouait à ce moment-même. Si la leader du ranch acceptait qu'elle reste à Issaquah, les choses s'arrangeraient pour elle. Mais si elle considérait qu'elle ne pourrait pas rester... il lui faudrait partir. Et il lui serait d'autant plus difficile de repartir, à présent qu'elle avait retrouvé celui qu'elle aimait de tout son coeur. Quitter le ranch alors que lui serait toujours là serait pour elle une véritable déchirure.
Il n'avait pas fallu bien longtemps pour qu'Ellora se fasse repérer, alors qu'elle était entrain de déchirer l'un des sacs à l'aide de son couteau suisse. Elle se serait contentée de n'importe quoi. Une vieille boîte de gâteau, un paquet de viande séchée, une boîte de conserve... la moindre petite chose aurait fait l'affaire, afin de combler le vide qui se creusait chaque jour un peu plus dans son ventre. Elle eu tout juste le temps de fendre le tissu de l'un des sacs qu'elle les entendit revenir. Mais désespérée, elle ne bougea pas, et poursuivit son oeuvre, jusqu'à ce qu'ils soient trop tard pour s'obstiner à continuer. Quelques instants plus tard, alors qu'elle s'était enfin décidée à fuir, attrapant l'un des sacs à la volée en guise de butin, elle fut bien vite rattrapée. Plaquée au sol sans ménagement et fouillée avec tout aussi peu de délicatesse, elle tenta vainement de se débattre, alors que la blessure mal soignée de son bras se réveilla à ce moment précis, et qu'une douleur aigue et lancinante se fit sentir. Elle n'opposa pas beaucoup de résistance, bien plus faible que cet homme ne l'était, et se laissa faire, bon gré mal gré.
C'était Nolan. Sous la surprise ses yeux s'écarquillèrent, et son coeur manqua un battement. Il avait changé. Un peu. Beaucoup. Mais dès qu'il reconnut la jeune femme, il voulu la ramener avec eux, dans cet endroit où il habitait à présent. Et, finalement, quelques jours plus tard, elle fut autorisée à passer les portes du ranch, les yeux bandés tout le long du trajet afin qu'elle ne puisse pas connaître le chemin exact. Depuis, elle était dans cette petite pièce qui servait d'infirmerie de fortune. Caroline et Isha s'occupaient d'elle, soignant ses plaies et s'assurant qu'elle irait mieux. Mais c'était bel et bien les visites régulières de Nolan qu'elle attendait avec impatience. Ils ne parlaient pas beaucoup - ou plutôt elle ne parvenait pas vraiment à parler, trop anxieuse et apeurée - mais le voir lui faisait un bien inimaginable. Il lui avait plus ou moins expliqué ce qui allait se passer, qu'elle était autorisée à rester tranquillement à l'infirmerie pour le moment mais que viendrait un jour où il lui faudrait vraiment rencontrer Carmen Mendoza, la leader d'Issaquah qu'elle avait entraperçue à son arrivée. Et attendre de savoir si cette dernière l'autoriserait à intégrer leur groupe.
Le moment de la rencontre semblait être arrivé. Tandis que la jeune femme était comme chaque jour allongée sur le petit lit de fortune de l'infirmerie, la porte de la pièce s'ouvrit, et sa surprise fut d'autant plus grande lorsqu'elle reconnu Carmen. La leader entra dans la pièce accompagnée de Nolan, et il n'en fallu pas plus à Ellora pour comprendre. Se redressant afin d'être assise en tailleur sur son lit, elle attendit qu'ils approchent avec une angoisse non dissimulée. Ce qu'elle redoutait sans doute le plus au monde, à cet instant, était de devoir s'en aller. Parce que pour elle, partir signifiait perdre Nolan une fois de plus. « Mieux. Merci beaucoup... pour votre gentillesse et pour votre hospitalité », répondit-elle lorsque Carmen lui demanda comment elle se sentait. « Je vous en suis profondément reconnaissante. Vraiment ». C'était entièrement vrai. Si Carmen n'avait pas accepté la requête de Nolan afin d'autoriser Ellora à venir au ranch, qui sait ce qu'elle serait devenue.
Malgré toute la douceur avec laquelle Carmen s'adressait à elle, cette entrevue l'angoissait au plus haut point. Elle tenta néanmoins de parvenir à empêcher sa voix encore faible de trembler. Puis vint le moment d'entrer dans le vif du sujet. « Oui, bien sûr, je comprends. C'est tout à fait normal ». La seconde suivante, elle lançait un regard paniqué en direction de Nolan. « Que souhaitez-vous savoir ? ». Naturellement elle la vouvoyait, bien sûr. D'une part parce qu'elle savait qu'elle était la personne la plus haut placée dans la hiérarchie du Ranch, mais aussi surtout parce que Carmen impressionnait beaucoup Ellora. Et également car elle redoutait chacun de ses mots, et chacune de ses décisions. Ellora avait parfaitement compris que son sort se jouait à ce moment-même. Si la leader du ranch acceptait qu'elle reste à Issaquah, les choses s'arrangeraient pour elle. Mais si elle considérait qu'elle ne pourrait pas rester... il lui faudrait partir. Et il lui serait d'autant plus difficile de repartir, à présent qu'elle avait retrouvé celui qu'elle aimait de tout son coeur. Quitter le ranch alors que lui serait toujours là serait pour elle une véritable déchirure.
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Re: A better beggining
Ven 22 Sep 2017 - 14:08
Crois moi, ce ne sera pas votre histoire d'amour Shaekespearienne qui pourrait me faire hésiter. promit-elle à Nolan en haussant un sourcil, écoutant tout de même ses dires.
Il était vrai qu'une jeune femme avec un minimum de connaissances médicales ne serait pas de refus. A commencer par le fait qu'entre sa propre grossesse et celles à venir, il faudrait bien une personne capable de gérer si les accouchement venaient à mal se déclarer, ou pire. Isha lui avait suffisamment parlé d'accouchement par le siège qui auraient pu très mal se terminer si les membres de sa propre réserve n'avaient finalement pas pris la décision de faire venir un vrai yankee au sein du camp. Et la liste des exemples catastrophiques était encore long dans l'histoire du monde, des morts nés aux hémorragies de la délivrances, songea t-elle sombrement tout en écoutant les dires du brun jusqu'à ce qu'ils n'arrivent enfin au point de chute. En silence, elle avait pris place face au lit de la blessée, l'écoutant parler en secouant doucement la tête quand à cette avalanche de gratitude.Tu me remerciera si tu es amenée à rester.
Que souhaitait-elle savoir donc.Pour commencer, je pense qu'on à depuis longtemps passé le stade du vouvoiement. Elle même ne l'avait jamais utilisé, que ce soit à l'heure actuelle ou avant l'épidémie.Nolan m'a dit que tu avais fait des études de médecine, ce qui peut effectivement être utile pour notre groupe. Tu n'es peut-être pas encore au courant, mais quelques femmes ici devraient avoir un bébé d'ici quelques mois...
Volontairement, elle ne s'était pas incluse dans le lot. Et, si son cinquième mois commençait à se voir, elle ne doutait pas que sa veste d'aviateur et sa chemise trop large cachait suffisamment ce bébé qui s'épanouissait de plus en plus au creux de son ventre.Ce camp fonctionne d'une manière bien précise. Expliqua t-elle en jetant un regard entendu à Nolan qui avait déjà largement eu le temps d'en assimiler les moindre détails.Chacun à sa place, son rôle, et si nous sommes un conseil de dirigeant, chaque décision est mesurée pour le bien de tous.
Au moins, la brune comprendrait qu'elle ne venait pas de tomber dans une dictature. Lui laissant le temps d'assimiler ses dires, la Navajo rajouta tout de même.Mais aide soignante ou pas, tu te dois de savoir te battre. Que ce soit avec une arme à feu ou un couteau je m'en fiche, tant que tu es capable de défendre ce camp.
C'était d'ailleurs souvent à leurs capacités combatives que la brune aimait jugeait les nouveaux venus. Finalement, Isha avait eu raison. Petit à petit, ce ranch commençait de plus en plus à prendre des airs de tribus amérindiennes, et cette pensée la fit brièvement sourire.Nolan se porte garant de ton intégrité. Donc, j'espère au moins pour lui que tu saura te tenir convenablement une fois sortie de l'infirmerie. En revanche, aucun de vous deux ne m'a dis comment vous avez été amené à vous séparer sur les routes...
Ca, ça l'intriguait. Son regard noir se balada un instant du brun à ses côtes à la jeune femme dans le lit, venant tirer avec douceur sur une des tresses plaquées contre son crâne.
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Re: A better beggining
Lun 25 Sep 2017 - 0:26
Infirmerie du Ranch
21 août 2017.
21 août 2017.
O
ui, évidemment... », murmura Ellora lorsque Carmen lui suggéra de ne pas la remercier tant que sa place au sein du ranch n'était pas assurée. « Il n'empêche que je vous suis reconnaissante pour les soins que j'ai reçu ici. Ainsi que pour la nourriture ». Quand bien même ne resterait-elle pas, Ellora ne pourrait pas ignorer ce que les leaders d'Issaquah Ranch lui avaient offert, Carmen la première. Elle savait bien que pour le moment, sa place n'était absolument pas acquise, mais l'accepter ainsi, chez eux, lui avait permis d'aller mieux. Et surtout ils lui avaient offert la possibilité de ne pas mourir d'épuisement. Sans les soins prodigués par Caroline, elle n'osait imaginer combien de temps elle aurait encore réussi à survivre à l'extérieur, toute seule. Plus encore, cela faisait des mois qu'elle n'avait plus mangé à sa faim, en attestait son corps, bien trop maigre à ce jour. Lorsque Carmen lui dit de passer au tutoiement, Ellora hocha la tête, en signe d'approbation, puis elle la laissa poursuivre. Lorsqu'elle évoqua ses études de médecines, elle répondit par l'affirmative. « Oui c'est exact », se contenta-t-elle d'ajouter. « J'ignorais qu'il y avait plusieurs femmes enceintes... mais en revanche j'ai vu quelques enfants », dit-elle, sous entendant par là qu'eux aussi, pourraient avoir besoin d'elle. Que ce soit pour une grippe ou quoi que ce soit d'autre, elle pourrait se montrer utile si Caroline et Isha se trouvent déjà occupés. De même pour les futurs enfants à naître, donc.
Par la suite, Ellora écoutait Carmen lui expliquer le fonctionnement du camp, jusqu'à ce que cette dernière évoque la nécessité de le défendre. « Je ne sais pas me battre », avoua Elora, honteuse, d'une toute petite voix, comme si cela allait marquer définitivement son renvoi du ranch. Après tout, Carmen venait bien de dire qu'il fallait savoir se battre pour pouvoir protéger le camp. Et ce n'était pas son cas. Elle n'avait absolument aucune capacité de combat. Arme blanche ou arme à feu, peu importait en réalité... elle ne savait véritablement en manier aucune. « Pas du tout ». Ellora poursuivit tout en lâchant un soupire vaincu. Comme si, en un sens, le combat était perdu d'avance. « Je suppose que je ne serais alors pas bien utile ». Elle avait bien tué quelques rôdeurs, quoi que bien peu vigoureux, et surtout isolés. Mais en vérité, elle ne devait sa survie qu'à de la chance, à sa capacité à se fondre dans le paysage, et aux quelques rencontres qu'elle avait faites. « Mais je peux apprendre ». Ou se forcer, du moins. Elle tremblait d'avance rien qu'à l'idée. « Ou essayer... si c'est votre condition... ». Elle marqua une pose, s'apercevant qu'elle la vouvoyait encore. « Ta condition, ou l'une de tes conditions pour que je reste ». Immédiatement, elle posa ses yeux sur Nolan, lui lançant un regard qui lui hurlait ' entraîne-moi ! ' ou ' dis quelque chose ' ou bien encore ' aide moi '. Paniquée intérieurement à l'idée de quitter le ranch pour une raison comme celle-ci ; à l'extérieur, à l'exception de son regard qui la trahissait, elle tentait de ne rien laisser véritablement paraître.
Lorsque Carmen évoqua par la suite le fait de devoir bien se tenir, une fois de plus Ellora hocha la tête, dans une tentative de lui montrer toute sa bonne volonté. Mais son visage changea lorsqu'elle évoqua leur séparation, pour ne laisser qu'une expression torturée apparaître sur ses traits. « Oh... ». Ellora leva immédiatement les yeux vers Nolan, tout en lui lançant un regard profondément triste. Plus encore que sa peine, c'était d'innombrables excuses que l'on pouvait lire au fond de ses yeux verts. C'était entièrement de sa faute s'ils s'étaient éloignés. Si elle avait été capable d'agir différemment, de l'aider, de le seconder, sans lui laisser porter toutes les responsabilités... ils ne se seraient sans doute jamais disputés. Et ils n'auraient jamais été séparés. Hésitant quelques instants, ne sachant pas trop si ce devait être elle qui devrait répondre ou bien son ancien compagnon, la jeune femme prit finalement la parole. « C'était au mois de janvier », se souvint-elle. « Il faisait froid... et on n'avait plus grand chose à manger. On habitait dans une petite maison, perdue au milieu de nulle part, faute de mieux ». Jusque là tout était vrai. Mais la suite de ses propos différa quelques peu des faits réels.
Volontairement, Ellora prit un chemin détourné. Il était hors de question qu'elle sous entende, d'une façon ou d'une autre, que Nolan ait pu être en tort à un quelconque moment. « Il n'arrêtait pas de neiger, et il fallait d'urgence que l'on parte à la recherche de quelques vivres. On n'avait pas le choix alors... on est partis tous les deux. Et au bout d'un moment, j'ai voulu prendre un autre chemin ». Essayant de parler avec le plus d'aplomb possible, elle marqua une courte pause. « J'avais ma jument, j'ai voulu aller plus vite et chercher de mon côté... Nolan a cherché m'en dissuader... mais je ne l'ai pas écouté ». Toute cette partie n'était qu'inventions. Elle omettait volontaire de parler de ce qui s'était véritablement passé. Pire, elle mentait en vérité à Carmen sur une chose dont elle se souvenait pourtant parfaitement. Mais comment Carmen pourrait-elle le savoir ? Il n'y avait que Nolan pour pouvoir la contredire, et de tout son coeur elle espérait qu'il ne dirait rien. « Je voulais bien faire, vraiment », poursuivit-elle en le regardant avec sincérité, cherchant dès lors à lui montrer que son départ - son réel départ, quand elle était sortie pour lui permettre de respirer un peu - partait sincèrement d'une bonne intention, et non d'une volonté de l'abandonner, suite à ce qu'il lui avait demandé. ' Aide ou part '. Elle voulait l'aider ; elle n'en avait pas eu le temps.
Ellora préférait passer pour une inconsciente aux yeux de Carmen plutôt que dévaloriser Nolan devant elle. Ellora ne le considérait pas fautif, loin de là. Mais elle avait conscience que dire les choses à voix haute, à une personne extérieure à leur histoire, ne serait sans doute pas vu de la même façon que ce que elle, pourrait ressentir. Dans le doute, elle avait voulu le protéger. Après tout, la leader lui avait bien souligné que Nolan se portait garant d'elle... Ellora tenterait de faire de son mieux pour lui montrer toute sa reconnaissance. « Des rôdeurs m'ont surprise, ça a affolé ma jument... j'en ai perdu le contrôle pendant quelques minutes, alors qu'elle partait au galop... c'était bien assez pour me retrouver perdue en pleine forêt, sans moyen de retrouver mon chemin. La neige recouvrait bien trop vite le sol, et tout se ressemblait autour de moi ». A présent elle racontait absolument la vérité. Tout ceci était vrai, du début à la fin. « Je n'ai pas réussi à revenir ». Ramenant un peu plus encore ses jambes contre elle, Ellora posa son menton sur ses genoux, tout en regardant le bout de son lit sans réellement le voir. Un peu absente, elle se remémora cette triste journée, dont elle aurait préféré ne jamais plus reparler.
Par la suite, Ellora écoutait Carmen lui expliquer le fonctionnement du camp, jusqu'à ce que cette dernière évoque la nécessité de le défendre. « Je ne sais pas me battre », avoua Elora, honteuse, d'une toute petite voix, comme si cela allait marquer définitivement son renvoi du ranch. Après tout, Carmen venait bien de dire qu'il fallait savoir se battre pour pouvoir protéger le camp. Et ce n'était pas son cas. Elle n'avait absolument aucune capacité de combat. Arme blanche ou arme à feu, peu importait en réalité... elle ne savait véritablement en manier aucune. « Pas du tout ». Ellora poursuivit tout en lâchant un soupire vaincu. Comme si, en un sens, le combat était perdu d'avance. « Je suppose que je ne serais alors pas bien utile ». Elle avait bien tué quelques rôdeurs, quoi que bien peu vigoureux, et surtout isolés. Mais en vérité, elle ne devait sa survie qu'à de la chance, à sa capacité à se fondre dans le paysage, et aux quelques rencontres qu'elle avait faites. « Mais je peux apprendre ». Ou se forcer, du moins. Elle tremblait d'avance rien qu'à l'idée. « Ou essayer... si c'est votre condition... ». Elle marqua une pose, s'apercevant qu'elle la vouvoyait encore. « Ta condition, ou l'une de tes conditions pour que je reste ». Immédiatement, elle posa ses yeux sur Nolan, lui lançant un regard qui lui hurlait ' entraîne-moi ! ' ou ' dis quelque chose ' ou bien encore ' aide moi '. Paniquée intérieurement à l'idée de quitter le ranch pour une raison comme celle-ci ; à l'extérieur, à l'exception de son regard qui la trahissait, elle tentait de ne rien laisser véritablement paraître.
Lorsque Carmen évoqua par la suite le fait de devoir bien se tenir, une fois de plus Ellora hocha la tête, dans une tentative de lui montrer toute sa bonne volonté. Mais son visage changea lorsqu'elle évoqua leur séparation, pour ne laisser qu'une expression torturée apparaître sur ses traits. « Oh... ». Ellora leva immédiatement les yeux vers Nolan, tout en lui lançant un regard profondément triste. Plus encore que sa peine, c'était d'innombrables excuses que l'on pouvait lire au fond de ses yeux verts. C'était entièrement de sa faute s'ils s'étaient éloignés. Si elle avait été capable d'agir différemment, de l'aider, de le seconder, sans lui laisser porter toutes les responsabilités... ils ne se seraient sans doute jamais disputés. Et ils n'auraient jamais été séparés. Hésitant quelques instants, ne sachant pas trop si ce devait être elle qui devrait répondre ou bien son ancien compagnon, la jeune femme prit finalement la parole. « C'était au mois de janvier », se souvint-elle. « Il faisait froid... et on n'avait plus grand chose à manger. On habitait dans une petite maison, perdue au milieu de nulle part, faute de mieux ». Jusque là tout était vrai. Mais la suite de ses propos différa quelques peu des faits réels.
Volontairement, Ellora prit un chemin détourné. Il était hors de question qu'elle sous entende, d'une façon ou d'une autre, que Nolan ait pu être en tort à un quelconque moment. « Il n'arrêtait pas de neiger, et il fallait d'urgence que l'on parte à la recherche de quelques vivres. On n'avait pas le choix alors... on est partis tous les deux. Et au bout d'un moment, j'ai voulu prendre un autre chemin ». Essayant de parler avec le plus d'aplomb possible, elle marqua une courte pause. « J'avais ma jument, j'ai voulu aller plus vite et chercher de mon côté... Nolan a cherché m'en dissuader... mais je ne l'ai pas écouté ». Toute cette partie n'était qu'inventions. Elle omettait volontaire de parler de ce qui s'était véritablement passé. Pire, elle mentait en vérité à Carmen sur une chose dont elle se souvenait pourtant parfaitement. Mais comment Carmen pourrait-elle le savoir ? Il n'y avait que Nolan pour pouvoir la contredire, et de tout son coeur elle espérait qu'il ne dirait rien. « Je voulais bien faire, vraiment », poursuivit-elle en le regardant avec sincérité, cherchant dès lors à lui montrer que son départ - son réel départ, quand elle était sortie pour lui permettre de respirer un peu - partait sincèrement d'une bonne intention, et non d'une volonté de l'abandonner, suite à ce qu'il lui avait demandé. ' Aide ou part '. Elle voulait l'aider ; elle n'en avait pas eu le temps.
Ellora préférait passer pour une inconsciente aux yeux de Carmen plutôt que dévaloriser Nolan devant elle. Ellora ne le considérait pas fautif, loin de là. Mais elle avait conscience que dire les choses à voix haute, à une personne extérieure à leur histoire, ne serait sans doute pas vu de la même façon que ce que elle, pourrait ressentir. Dans le doute, elle avait voulu le protéger. Après tout, la leader lui avait bien souligné que Nolan se portait garant d'elle... Ellora tenterait de faire de son mieux pour lui montrer toute sa reconnaissance. « Des rôdeurs m'ont surprise, ça a affolé ma jument... j'en ai perdu le contrôle pendant quelques minutes, alors qu'elle partait au galop... c'était bien assez pour me retrouver perdue en pleine forêt, sans moyen de retrouver mon chemin. La neige recouvrait bien trop vite le sol, et tout se ressemblait autour de moi ». A présent elle racontait absolument la vérité. Tout ceci était vrai, du début à la fin. « Je n'ai pas réussi à revenir ». Ramenant un peu plus encore ses jambes contre elle, Ellora posa son menton sur ses genoux, tout en regardant le bout de son lit sans réellement le voir. Un peu absente, elle se remémora cette triste journée, dont elle aurait préféré ne jamais plus reparler.
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