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If you'll be mine, I'll be yours

Mar 26 Sep 2017 - 0:24

If you'll be mine, I'll be yours
« I hope you can someday forgive me »
SHELTON'S BOX-ROOM | ISSAQUAH RANCH
25 septembre 2017

Cela faisait maintenant un mois que Nolan lui avait tout avoué. Un mois, qu'ils continuaient malgré tout de partager leur quotidien comme les parfaits amants qu'ils avaient toujours prétendu être. Et ce, en s’efforçant de faire abstraction de ce malaise lisible dans chacun de leurs traits circonspects. Qu'il s'agisse de Nolan, honteux d'avoir eu à lui déballer aussi explicitement toutes ses erreurs. Qu'Ellora elle-même, sans doute trop pure pour le rejeter comme elle aurait pourtant dû le faire en apprenant les abominables décisions qui avaient rythmé sa survie. Aujourd'hui, la brune savait tout de lui et de ces quelques mois durant lesquels Nolan avait changé, en mal. Elle savait pour Ruth. Elle savait pour l'enfant qu'elle portait dans son ventre. Elle savait pour la fillette qu'il avait tué par mégarde. Elle savait même pour Quinn... En une succession d'échanges houleux, Nolan lui était devenu totalement transparent. Cela faisait donc un mois... Et tous deux ne parvenaient toujours pas à se comprendre. Chaque mot aboutissait à un nouveau malentendu. Chaque conflit à de nouvelles excuses... Bien que Nolan avait conscience que ce qu'il avait préparé ce soir ne changerait pas leurs difficultés à communiquer, il espérait au moins qu'entre eux, les choses seraient finalement limpides. A ses yeux, ça l'était. L'exprimer était chose plus compliquée. Il devait juste le faire comprendre à Ellora, d'une manière ou d'une autre. Avec des mots, ou des gestes. Lui faire entendre ce qu'il portait réellement sur le cœur. Et il y parviendrait, ce soir.

Ce qui était en train de se profiler dans le débarras du deuxième étage n'aurait pu voir le jour sans l'aide précieuse prodiguée par le jeune Norvégien Ludwig. Plus d'une fois, Nolan avait émis des doutes quant aux conséquences de cette soirée si elle venait à s'orienter d'une manière qui n'était pas la sienne. Ce n'est qu'en mettant de côté ses appréhensions et devant les encouragements vigoureux du rouquin qu'il avait poursuivi son œuvre. Jour après jour. Semaines après semaines. Car cela faisait bien deux semaines qu'ils travaillaient dessus, le soir, tous les deux, à l’abri des regards indiscrets. Utilisant la chambre de Ludwig comme un véritable QG pour les grues en origami qu'ils créaient à la chaîne. Si les dix premières avaient été délicates à composer, au bout de la trentième, leurs doigts savaient avec exactitude dans quel sens faire danser le papier. D'un drap emplit d'oiseaux poétiques, Nolan avait poursuivi le montage seul de son côté, pendant que Ludwig jouait son rôle avec Ellora. La tenant à l'écart, la sollicitant pour des choses plus ou moins insignifiantes tout au long de la journée. Le tout, pour laisser le temps à Nolan de peaufiner, encore et encore. Car s'il n'avait pas prévu de passer à l'acte immédiatement, la première sortie catastrophe d'Ellora en dehors du ranch avait accéléré drastiquement ses convictions. Nolan devait le faire, le plus vite possible. Et l'erreur ne serait pas acceptable. Tout se devait d'être parfait. Raison pour laquelle sa présence aux côtés de la brune s'était faite plus discrète depuis leur retour de l'expédition. Une réaction qui avait dû éveiller des doutes, voire même des craintes, pour la jeune Blackbird. Elle qui avait déjà rencontrée de nombreuses difficultés lors de l'altercation avec les vivants hors de leur camp. Sans doute s'était-elle mise à penser que Nolan lui en voulait pour ce qui s'était passé au delà de leur communauté.

Midi tapante, dans le débarras, Nolan poursuivait en silence l'opération. D'un pot de peinture phosphorescente qu'il avait caché dans la chambre de Ludwig il y avait des semaines de ça, Nolan se mit grossièrement à en appliquer partiellement sur les murs, le sol et le plafond à l'aide d'une chaise. Formant peu à peu ce qui serait ce soir une véritable voie lactée proche des teintes habituellement réservées aux aurores boréales. Vert émeraude, couleur qui caractérisait tant Ellora et ses iris attendrissantes. L'appliquer au beau milieu de journée, où le soleil était à son zénith, permettrait à la composition chimique de cette texture blanchâtre de s'imbiber correctement d'énergie lumineuse, pour la restituer lentement une fois la nuit tombée. Certains auraient pu trouver ses actions stupides : à quoi bon tant de cinéma alors que l’apocalypse est à nos portes ?! Et ils auraient sans doute raison. Pour la grande majorité du ranch, le temps qu'il perdait à s'épuiser à la tâche était risible. Et pourtant, il continuait. Jugeant de lui-même ce qui était ridicule ou non. Faisant de son sursis ce que bon lui semblait. Cette soirée, il l'avait monté sur ses heures de sommeil en moins et non sur son investissement au sein du groupe. Nolan avait toujours su faire la part des choses. Cela ne voulait pas pour autant dire qu'il ne pouvait pas surprendre, par ses idées lumineuses.


__________________________________________


Le soleil s'était couché et finalement arriva l'heure. L'heure fatidique où Ludwig devait libérer Ellora pour la réorienter vers lui, debout dans le couloir et posté devant la porte close de leur partie privée. Les mains plus anxieuses que jamais, il jouait de ses doigts avec un morceau de tissu qu'il avait préalablement tronqué d'un reste de vêtement. Quand la principale concernée fit son arrivée, son cœur cessa tout simplement de battre. Et s'il était en train de commettre une erreur ? Et si cette erreur leur était fatale... ? Il ne l'avait pas vu de toute la journée et avant même de lui laisser le temps de prendre la parole, pour s'inquiéter ou au contraire s'emporter, il murmura difficilement : « J'ai une surprise pour toi ». Oui. Il avait une surprise... « Mais... Je dois te bander les yeux, dans un premier temps. » poursuivit-il de plus en plus fébrile malgré toute sa bonne volonté pour paraître détendu. « Tu me fais confiance ? » d'une brève plaisanterie, qui n'en était pas réellement une, il montra le morceau de tissu qui reposait aux creux de ses paumes moites avant d’attendre le feu vert de la brune pour l'en équiper. Avec une douceur mesurée, il noua sans force le bandeau autour de ses yeux, passant dans son dos pour entourer d'un geste sa fine taille de guêpe. Bras protecteur, avec lequel il la guida lentement à l'intérieur de leur débarras. Porte refermée, il la fit avancer de quelques pas supplémentaires pour la placer en son centre. Approchant ses lèvres de son oreille, Nolan passa paisiblement à la suite du programme. « Tu peux le retirer... » Jusque là, tout se déroulait comme prévu. Se reculant d'elle pour l'affranchir de son emprise bienfaitrice, le brun passa rapidement dans l'un des coins les plus sombres. Sans doute, pour lui permettre d'apprécier le spectacle dans son intégralité sans que son intérêt ne se porte immédiatement sur lui. L'observant d'un sourire, les traits attristés de son visage se perdaient sur sa silhouette élancée tandis qu'il repensait à leurs nombreux différents. Voir si oui ou non, ce présent là lui plaisait. Si oui ou non, Nolan avait gaspillé son énergie et celle de Ludwig par la même occasion... Bien qu'il s'agissait en effet de la première partie de sa dite surprise, le plus gros était pourtant à venir.

Le cadre jouait un rôle important. Et les centaines de grues suspendues au plafond à l'aide de bandes finement découpées de tissu apportaient une dimension d'autant plus éthérée à la pièce. Nolan avait préféré se rabattre sur des chutes de tissus, plutôt que de gaspiller une ressource comme du fil de pêche qui pouvait avoir une réelle utilité en cas de survie. Ce qu'il avait construit là, ne demandait que très peu de ressources et surtout, aucune denrée rare . Il n'était question que d'imagination, d'investissement, mais aussi, de temps. Déglutissant nerveusement, Nolan se décida à briser le silence, bravant le premier mètre qui les séparait pour s'imposer naturellement auprès d'elle : « Je sais... Je sais, que je suis loin d'être parfait. Et que d'un sens, quelqu'un d'aussi discutable que moi ne devrait pas prétendre pouvoir partager sa vie avec quelqu'un comme toi. Quelqu'un d'aussi tendre, d'aussi patiente, d'aussi compréhensive, d'aussi fidèle... » Tout ce que lui n'était pas. Et plus les compliments filaient de ses lèvres, plus son cœur semblait s’alléger. Il ne la méritait pas, bon nombre de survivants du ranch pouvaient d'ailleurs appuyer ses propos. Et pourtant... « Tu es la dernière chose qui m'empêche de sombrer totalement. Et même quand tu n'étais plus physiquement avec moi, tu as toujours été là. Continuellement, avec moi. » d'une main instinctivement portée contre son torse, au niveau de son cœur, il continua son discours malgré les premières fluctuations de sa voix. « Tu n'imagines pas... Tu ne peux pas savoir... La terreur que j'ai ressenti avant-hier, lors de ta première sortie. Tu ne peux pas te douter... De combien j'ai pu maudire Carmen pour t'avoir autorisé à venir. Combien j'ai pu réaliser à quel point il serait facile de pouvoir te perdre à nouveau. » Peiné par ce qu'il était en train de dire, son regard autrefois ancré dans celui de la brune s'enfuit dans les quatre coins de la chambre. De légers battements de paupières limitant au mieux la montée en flèche de son émotivité. « Je l'avais oublié. » avoua-t-il finalement. Il avait oublié, à quel point la perdre, marquerait la fin de sa propre survie. Il en était aujourd'hui convaincu. « Je refuse... De te perdre une nouvelle fois. Et je ferai tout, pour que rien, ni personne, n’interfère entre nous. » susurra-t-il avec conviction, défiant la dernière foulée entre eux pour se retrouver à sa hauteur. « Je n'ai pas... Encore eu le temps de trouver, ce qui pourrait convenir. Mais Ellora... » dit-il maladroitement en fouillant dans la poche de sa veste en cuir assez frénétiquement. Puis pliant finalement le genou avec une lenteur incommensurable sans doute accentuée par ce que geste signifiait. Il tendit de son bras droit une fine bague en papier enroulée. Ce même composant blanc qui avait servi à l’élaboration des grues survolants actuellement la pièce. Les doigts tremblants, il finit par le prononcer, d'un souffle court qui trahissait de ses craintes : « Veux tu m'épouser ? »

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Re: If you'll be mine, I'll be yours

Mer 27 Sep 2017 - 11:43


Chambre de Nolan & Ellora
25 septembre 2017, à la nuit tombée.


L
a journée avait été longue et bien chargée, tant et si bien qu'Ellora n'avait qu'une hâte, pouvoir enfin retourner chez elle, dans le petit débarras qu'elle partageait avec Nolan. Chaque heure avait eu son lot d'activités et d'occupations, le tout rythmé par un flot infini de paroles prononcées par Ludwig et d'explications en tous genres. De quoi épuiser complètement Ellora qui était bien loin d'avoir la résistance nécessaire pour le rythme que le Norvégien lui avait imposé ce jour-là. Néanmoins, cette journée lui avait permis de récupérer quelque chose qu'elle voulait depuis bien longtemps à présent. Mais entre les entrainements de Carmen et ses diverses occupations au sein du ranch, elle avait toujours remis les choses au lendemain. Alors cette fois, c'était un petit peu l'occasion rêvée. Ellora n'avait pas oublié de demander au Norvégien le petit flacon d'huiles essentielles de sapin fait maison dont il lui avait parlé, voilà quelques semaines de cela, alors qu'elle était venue le voir à l'infirmerie après la petite altercation qu'il avait eue avec Connor.

A présent bien cachée dans la poche arrière de son jean, la jeune femme se raccrochait à ce petit flacon à un point inimaginable. Depuis qu'ils étaient rentrés de leur expédition en extérieur, la situation entre Nolan et elle était assez tendue. Ils ne s'étaient plus vraiment parlés, ils s'éloignaient, et la jeune femme redoutait réellement que Nolan lui en veuille au point qu'il n'y ait pas de retour en arrière possible ; elle craignait que sa prise de risques inconsidérée ne les conduisent à la fin de leur couple. « Ludwig... c'est très gentil de ta part bien sûr... mais je connais le chemin pour rentrer... tu n'avais pas besoin de te déplacer encore une fois... », avait-elle dit à son ami, alors qu'il s'était mis en tête de la reconduire jusqu'à la porte de sa chambre. Elle avait alors dit ça de la façon la plus agréable dont il lui était possible de parler, alors qu'ils se trouvaient à la moitié de l'escalier menant au deuxième étage. Mais on pouvait aisément comprendre qu'elle était fatiguée. Bien que sa compagnie était très agréable, la jeune femme avait réellement hâte de se retrouver un peu seule. Ou du moins seule avec Nolan... si toutefois il souhaitait rester avec elle ce soir-là. Encore une fois, aux vues de la situation, elle craignait véritablement que ce ne soit pas gagné.

Ils avaient tellement de mal à se comprendre depuis qu'ils s'étaient remis ensemble qu'Ellora ne parvenait plus à être sûre de rien. Si, avant leur séparation, elle comprenait facilement son aimé, depuis qu'elle était revenue dans sa vie, il lui était devenu quasiment impossible d'appréhender ses réactions. Et elle aimait tellement Nolan que cela lui faisait une peine incommensurable, de voir que chaque jour leur relation semblait s'étioler un peu plus, à dose de malentendus, de petites piques envoyées et de mines renfrognées. Cette incapacité à s'accorder n'était toutefois pas bien difficile à comprendre. L'un comme l'autre, ils avaient changés. Et sans doute Ellora avait-elle mis du temps à parvenir à le réaliser. Le mois de janvier avait scellé non seulement la fin de leur histoire, mais aussi et surtout le début de deux vies totalement différentes et opposées, semées d'évènements tout aussi tristes que traumatisants. Nolan n'avait rien cherché à lui cacher. Il lui avait tout raconté, tout avoué, dans les moindres détails. Et si la jeune femme avait eu assez de mal à accuser le coup des différentes nouvelles qu'il lui apportait, comment aurait-elle pu lui en vouloir, finalement, après tout ce qu'il avait enduré ? Ses avoeux l'avaient grandement perturbée, surtout les premiers jours - ce qui avait sans doute dû se voir. Mais Ellora savait néanmoins faire la part des choses. Souvent elle y repensait. Le soir, lorsque Nolan était endormi auprès d'elle et que, comme souvent, le sommeil ne voulait pas venir la trouver. Alors elle lui caressait doucement le visage en repensant à ce qu'il lui avait confié, et si elle avait au départ été triste qu'il trouve du réconfort dans les bras d'autres femmes, elle ne lui en voulait pas. Bien au contraire, elle avait réalisé que, des deux, c'était sans doute lui qui avait le plus souffert. Et plus que tout au monde elle voulait l'aider à oublier cette époque douloureuse qu'il avait endurée et dont, finalement, il ne s'était peut-être pas encore vraiment remis.

Il faisait donc déjà nuit lorsque Ellora fut autorisée à rejoindre sa chambre, quoi que sous bonne garde, escortée par Ludwig. Bien qu'elle l'appréciait, il se faisait définitivement trop présent ; elle commençait véritablement à étouffer, mais elle était trop fatiguée - et trop polie - pour faire la moindre remarque à ce sujet. Finalement, quand ils arrivèrent dans l'escalier, il partit de son côté, laissant à la jeune femme la possibilité de rentrer tranquillement chez elle. A peine eut-elle terminé de monter les quelques marches conduisant au deuxième étage qu'elle aperçu Nolan, debout, à côté de la porte de leur petite chambre. Elle se stoppa un instant sur la dernière marche, surprise, alors qu'un grand sourire illuminait son visage ; elle était tellement heureuse de le revoir enfin. Alors elle se mit à courir, allant aussi vite que possible pour combler rapidement les quelques mètres qui les séparaient encore et, arrivée devant lui, elle s'arrêta, un peu perdue, ne sachant quoi faire, alors qu'une pointe d'inquiétude et d'angoisse commençait à se faire sentir. Finalement, il brisa rapidement le silence, la coupant dans son élan tandis qu'elle s'apprêtait à le questionner sur sa journée, mais aussi et surtout à s'inquiéter pour lui. « Une surprise ? ». Les yeux écarquillés, elle le regardait sans comprendre. L'étonnement d'Ellora fut d'autant plus grand quand il lui expliqua qu'il fallait au préalable que ses yeux soient cachés. « Je te fais confiance », avait-elle murmuré dans un souffle, comme une évidence. Hochant la tête afin de lui souligner son approbation, la jeune femme se tourna par la suite légèrement. Avec délicatesse il lui cacha finalement la vue, puis il passa ses bras autour de sa taille. En un geste machinal, Ellora recouvrit ses mains des siennes, tout en les caressant du bout des doigts, un doux sourire aux lèvres. Profitant de ce moment près de lui autant qu'elle le pouvait, elle se laissa guider par Nolan, jusqu'à entendre le bruit de la porte se refermer derrière eux.

Alors qu'elle se perdait complètement dans cette étreinte, sa voix la fit frissonner. Bientôt il se déroba à elle, bien qu'elle aurait tellement voulu rester contre Nolan. Mais profondément intriguée par la surprise qui lui était réservée, elle consentit à remettre à plus tard son besoin de rester dans ses bras. Portant ses mains derrière sa tête, elle dénoua maladroitement le tissu, tant ses doigts tremblaient, à cause de la curiosité qui l'animait à cet instant. Les yeux toujours clos, elle ne les rouvrit qu'après quelques secondes supplémentaires. Immédiatement, la clarté qui se dégageait de la pièce la fit presque sursauter, et de là elle ouvrit complètement les yeux. Battant des paupières afin que ses iris s'habituent à la luminosité et, surtout, pour s'assurer qu'elle ne rêvait pas, elle releva brusquement la tête, et recula d'un pas, sous la surprise et l'émerveillement. « Nolan ? », l'appela-t-elle rapidement, la voix plus aiguë que d'habitude, se tournant dans tous les sens jusqu'à l'apercevoir, dans un angle de la pièce. « Nolan... c'est toi qui... ». Emerveillée, elle n'avait de cesse d'observer chaque recoin, incapable de fixer son attention sur une partie plus que sur une autre. « Mais quand ? Comment... ? ». Son souffle était court et sa voix tremblait sous l'émotion et l'éblouissement. Elle détourna bien vite son attention de son aimé, pour reporter son regard vers le plafond, où des centaines de grues en origami semblaient voler au dessus d'elle, éclairées délicatement par la lumière qui se dégageait des murs, du sol et du plafond. C'était tellement magnifique. Elle ne put s'empêcher d'essayer d'en attraper une. Levant ses petites mains au dessus de sa tête, elle chercha à emprisonner l'une d'elles entre ses doigts, sans pour autant la déloger, de sorte à ce qu'elle puisse apprécier d'autant plus tout le travail qu'il y avait eu autour de cette merveilleuse surprise. Mais beaucoup trop petite pour y parvenir, elle se contenta finalement d'approcher l'une de ses mains le plus possible et, bien à plat, elle chercha à faire reposer quelques instants l'une des grues dans sa paume, comme si celle-ci venait tout juste de s'y poser. « C'est tellement magnifique... merci... merci infiniment ». Ellora s'était une nouvelle fois tournée vers Nolan, un sourire immense sur son visage. Ses yeux brillaient, à deux doigts de pleurer tellement elle était émue, et sa voix tremblait, trahissant par la même occasion la profonde émotion qu'elle ressentait. C'était la plus belle surprise qu'on lui ait faite de toute sa vie.

Les minutes s'écoulaient tandis qu'elle observait toujours la pièce, les yeux grands ouverts, émerveillée comme une petite fille à qui l'on aurait offert le plus beau des présents. Car c'était ce qu'elle ressentait. Ellora n'osait imaginer le temps que cela avait pu demander à Nolan, afin de réaliser une telle chose. Et cela la touchait à un point inimaginable, qu'il cherche tellement à s'impliquer autant, uniquement pour lui faire plaisir. Oubliant bien malgré elle la présence de son bien aimé sous l'émerveillement, elle posa de nouveau son regard sur lui, souriante comme jamais, alors qu'il commençait à lui avouer tout ce qu'il ressentait. Et si la beauté de ce qu'il avait construit de ses mains, dans leur chambre, réussit à lui faire monter les larmes aux yeux, les compliments qu'il lui murmurait réussirent à laisser s'échapper ses larmes. Sa gorge se serra, tout comme son coeur, en entendant tout ce qu'il lui avouait. Elle aurait voulu lui dire tant de choses, mais elle ne voulait pas le couper, alors qu'il mettait ainsi son coeur à nu devant elle.  Elle resta ainsi, debout à tout juste quelques pas de lui, sans oser bouger ou dire quoi que ce soit, retenant avec la plus grande des difficulté l'émotion qui la submergeait à ce moment. Plus d'une fois elle dû passer ses petits doigts sur son visage afin d'effacer les quelques larmes qui ne cessaient de couler le long de ses joues, et qu'elle ne parvenait bien évidement pas à retenir. Et puis, vint un moment où elle ne comprit plus tout à fait ce qu'il essayait de lui dire. Les sourcils très légèrement plissés sous l'incompréhension, elle le regarda, un peu perdue. Qu'aurait-il voulu trouver ?

Mais quelques secondes plus tard, tout se fit bien plus clair. Son coeur manqua un battement, ou peut-être deux, alors qu'elle voyait Nolan poser un genou à terre. Portant délicatement ses mains tremblantes contre sa bouche, ses yeux s'écarquillèrent d'autant plus, alors qu'il prononçait avec douceur ces mots qu'elle avait tant rêvé d'entendre, des mois et des années plus tôt. Elle pensait cela impossible, maintenant, vu la vie qu'ils menaient depuis le début de l'épidémie. Complètement perdue, elle le regardait, les yeux brillants de bonheur mais aussi profondément chamboulée, savourant cet instant unique et précieux, sans même réaliser que les secondes s'écoulaient et qu'elle ne disait toujours rien. Son sourire, bien qu'ayant disparu de ses lèvres sous la surprise, revint bien vite pourtant. Et tout en le regardant avec amour, elle hocha vivement la tête, la secouant de haut en bas très vite, mais aussi de manière très brève. La seconde suivante, elle s'était jetée contre lui, encerclant son cou si fort avec ses bras pourtant tellement fins, presque à l'en étouffer. Elle ne put retenir un sanglot qu'elle étouffa contre son cou, tremblant comme une feuille contre lui. Incapable de prononcer le moindre mot, elle déposa ses lèvres contre sa peau, remontant de sa clavicule jusqu'à sa mâchoire, sans pour autant cesser de pleurer. Peut-être une minute plus tard, elle entreprit de lui répondre. « Oui... mille fois oui », murmura-t-elle doucement à son oreille, articulant difficilement et redoublant d'efforts pour parvenir à prononcer ces quelques mots sans que sa voix ne tremble. Se redressant un peu, Ellora déposa ses lèvres sur les siennes, un baiser grâce auquel elle voulait lui montrer tout l'amour qu'elle lui portait. Puis elle cacha de nouveau son visage tout contre son cou, ses bras autour de lui et ses doigts dans ses cheveux. Restant ainsi aussi longtemps qu'il le fallait pour qu'elle se calme, elle fit glisser ses bras autour de sa taille et posa sa joue contre son torse. « Tu m'aimes à ce point-là... au point de me demander de t'épouser... ». Cela lui semblait irréel. Par terre, à genoux tout contre lui, il lui semblait qu'elle était entrain de rêver. Elle en oublia tout, jusqu'à cette bague de fiançailles en origami, pourtant si adorable, qu'il avait créée pour elle.

Après quelques minutes supplémentaires, elle se décala enfin, son visage à quelques centimètres du sien, alors qu'elle se souvenait de ce qu'il lui avait dit un peu plus tôt. Toujours à genoux, elle déposa avec délicatesse ses doigts le long des joues de Nolan, prenant dès lors son visage entre ses mains avec douceur, tout en lui souriant avec la plus grande des bienveillances. Elle aurait pu rester ainsi, ses yeux verts larmoyants plongés dans ceux beaucoup plus sombres de son bien aimé, mais il lui fallait lui répondre ; elle devait revenir sur certains points qui la préoccupaient. « Tu ne te rends pas compte, d'à quel point ça me rend triste... que tu penses ne pas me mériter ». Ne parvenant pas à comprendre pour quelles raisons il se dévalorisait ainsi, Ellora souhaitait plus que tout qu'il comprenne combien il se trompait. Se dire que la personne qu'elle aimait et estimait le plus en ce monde considérait ne pas la mériter la perturbait énormément. « Promet-moi... promet-moi que tu ne diras plus jamais ça... d'accord ? ». Ellora se faisait suppliante, tant ce constat lui était douloureux. Le regardant dans les yeux, et murmurant d'une toute petite voix, elle caressa ses pommettes avec ses pouces, avant de l'embrasser rapidement du bout des lèvres. « Nolan... tu ne comprends pas... je ne pourrais pas espérer mieux que toi. Tu n'as pas conscience de tes qualités... ou du moins pas de celles que moi je vois... ». Il lui avait tout avoué des erreurs qu'il avait commises, et s'il était évident que leur découverte perturba Ellora pendant plusieurs jours, cela ne changeait en rien les qualités que Nolan avait en lui, et l'estime qu'Ellora lui portait. « Tu es attentionné, protecteur, prévenant, généreux... Tu as le sens du devoir et des responsabilités, tu ne rechignes jamais au travail, tu es toujours présent pour aider ceux qui ont besoin de ton aide... ». Enumérant toutes les qualités qui lui venaient à l'esprit, Ellora aurait sans doute pu continuer bien longtemps ainsi. « Comment peux-tu penser un seul instant que je mérite mieux que toi ? ».

Reprenant sa place dans ses bras, Ellora posa de nouveau son visage contre lui. « Tu as peut-être fait... des choses que tu regrettes, je le sais tout ça... ». Des choses qu'Ellora aurait préféré qu'il ne fasse pas, bien sûr, et qui les rendaient tristes l'un comme l'autre. « Mais n'oublie pas que tu as également fait de belles choses, Nolan... ». Comme sauver la vie d'Ellora, et à de nombreuses reprises. Il avait été présent pour Ludwig. Aussi, bien qu'elle n'en connaissait pas tous les détails, la jeune femme n'était pas sans ignorer l'importance que Nolan avait également eue pour Elena. Et s'il est vrai qu'il avait des différents avec certaines personnes du ranch, il n'en demeurait pas moins que sa place était importante au sein de cette communauté. Il avait un rôle, on lui faisait confiance, on comptait sur lui. Mais bien entendu, il est toujours beaucoup plus simple d'oublier ses bonnes actions pour se focaliser exclusivement sur le négatif. Alors, Ellora était bien décidée à faire changer cette vision qu'il avait de lui-même. Et comme il lui offrait ce soir-là une place à ses côtés pour toujours, elle était bien décidée à y consacrer sa vie toute entière s'il le fallait. « Je te promets... je te jure... que je ferai tout ce que je peux pour te rendre heureux ». Elle resserra un peu plus son emprise autour de lui. « Tu ne me perdras pas... je ne m'éloignerai jamais de toi... je t'aime beaucoup trop pour ça... je ne veux pas que l'on soit séparés... Je ne le supporterais pas ». Pour l'avoir déjà vécu une première fois, se retrouver loin de Nolan était pour Ellora sans doute sa plus grosse crainte. Et lorsqu'il était à l'extérieur, c'était encore pire. « J'ai tellement peur pour toi, à chaque fois que tu n'es pas là, que j'ai l'impression que mon coeur va se décrocher de ma poitrine... et quand j'entends les voitures revenir c'est encore pire... parce que j'appréhende, de peur que l'on me dise qu'il t'est arrivé quelque chose ». Encore une fois, elle passa une main sur sa joue, pour sécher ses larmes. « Ça ne va mieux que quand je te vois de nouveau ».



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