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'Need to believe in something ? Follow me.
Lun 6 Nov 2017 - 10:48
Plus de deux semaines étaient passées depuis que le blond s'était pris la tête avec le journaliste. Le ton était monté bien plus qu'il ne l'aurait fallu et ils avaient finalement fini par couper tout contact. Certes, la chose était peu aisée quand lorsque l'on considérait le fait qu'ils vivaient dans la même maison mais ce n'était qu'un détail, l'aîné était parfaitement doué pour donner l'impression aux autres qu'ils n'étaient rien, et le brun avait ce don à la fuite qui lui était propre. Ils ne se retrouvaient donc que rarement dans la même pièce et, lorsque c'était le cas, Zack ne se privait pas pour lui lancer tantôt un regard indifférent lourd de condescendance, tantôt un regard plus dédaigneux légèrement teinté de la colère qui l'habitait quand il repensait aux mots qu'ils s'étaient échangés. Ils étaient tous les deux fautifs, il en avait pleinement conscience, mais le fait que son cadet ait osé parler de Stew comme s'il était le seul à le trahir que le premier concerné n'en n'avait rien à foutre n'était clairement pas passé. Alors oui, il restait borné dans sa rancune, quitte à se refermer toujours un peu plus et s'ancrer dans cette distanciation avec chacun des siens.
C'était précisément ce qu'il faisait, restant toujours aussi peu bavard que depuis la mort de son compagnon, toujours aussi lunatique et à fleur de peau, presque agressif. Si Kyle était parvenu à passer au travers des barrières de protection qu'il avait érigée tout autour de lui, ce n'était désormais plus le cas et celles dont l'ancien homme d'affaires s'était entouré désormais étaient bien plus solides que les précédentes. Il en était même venu à éviter au maximum les conversations avec Morgan, se doutant bien qu'elle saurait voir la tempête au fond de son regard si elle s'y attardait trop. Quoi que les cernes toujours plus prononcées sous ses yeux devaient bien prouver à la rouquine qu'il y avait un problème. Et il n'était en effet pas des moindres : depuis cette engueulade, il s'était à nouveau retrouvé obligé de passer ses nuits seul et, tout naturellement, les cauchemars étaient revenus. Alors, peu à peu, il avait repris sur lui pour ne s'endormir uniquement lorsque son corps s'éteignait de lui-même, qu'il tombait de fatigue. En deux semaines, il avait dû dormir à une moyenne de deux heures par nuit ; rien, en somme, et son côté lunatique n'avait fait que s'accentuer.
Ayant mené sa garde pour la matinée, Zack était retourné dans la cuisine, peu envieux de manger quoi que ce soit, et avec l'optique de ne prendre qu'un verre d'eau. Mais c'était sans compter sur la présence du journaliste à la table. S'arrêtant une seconde il fronça les sourcils et soupira, quittant finalement la pièce. Bien sûr que ses réactions étaient exagérées, mais outre les paroles piquantes du plus jeune, il ne supportait pas de l'avoir aussi près, se remémorant constamment ces nuits où il parvenait à dormir, presque apaisé, et ce baiser qu'ils avaient échangé. Alors oui, mieux valait qu'il s'en aille plutôt que de se laisser porter par cette foutue envie de tirer un trait sur tout ça, se raccrocher à nouveau à lui et ainsi, comme Kyle l'avait dit, ''trahir Stew''. Il en avait déjà suffisamment fait et la culpabilité le bouffait littéralement, autant rester loin, ce serait mieux pour tout le monde ; ou presque.
À nouveau mal luné d'avoir croisé son cadet et son foutu regard fuyant, le blond était monté dans sa chambre, glissant son sac à dos quasiment vide par dessus sa veste en cuir. Il portait déjà ses armes et ne mit pas longtemps à quitter la maison en claquant la porte derrière lui. Une fois dehors, ne se formalisant pas de l'air frais qui l'englobait, Zack avait sorti une cigarette, glissant sa main gauche dans la poche de son pantalon pour agripper entre ses doigts le poing américain si rassurant dont il ne se séparait quasiment jamais. Et il s'était mis en route dans ces rues qu'il avait appris à redécouvrir depuis leur arrivée ici, ne sachant pas réellement où il avait l'intention de se rendre ; avancer jusqu'à trouver un endroit intéressant où des ressources potentielles pourraient se trouver, errer sans but pour passer le temps, qu'importait.
Deux heures de marche et dix minutes de négociation plus tard, la situation du trentenaire était tout différente de celle qu'il avait imaginée au départ. Face à lui, quatre personnes ; une femme qui devait avoir la quarantaine, un vieillard, et deux adolescents, un garçon et une fille. Ils ne semblaient pas au meilleur de leur forme mais avaient toujours une tête moins effrayante que le blond qui ne semblait qu'être l'ombre de lui-même. Aucun d'eux n'avait d'arme à feu, seulement des couteau et une hache ; rien d'excessivement dangereux en somme. Un sourcil haussé, bras croisés, le trentenaire avait levé les yeux au ciel, s'agaçant de leur volonté à ne pas leur dire où ils créchaient. Soi-disant qu'ils n'avaient rien, mais les sacs sur leurs dos ne pouvaient pas être vides, ils devaient forcément avoir un minimum de réserves pour se nourrir tous les quatre.
Après cinq minutes supplémentaire de dialogue de sourd, s'en fut trop pour la patience d'Atkins. Rapidement, il avait porté sa main à la crosse de son Desert Eagle. L'instant d'après, une détonation brisa le silence et le corps de la jeune fille qui ne devait pas avoir plus de douze ans s'effondra au sol, un trou béant dans le crâne. Non, il n'avait pas prévenu ni posé d'ultimatum mais qu'importait, il n'avait pas de temps à perdre avec ces conneries ni envie de jouer jusqu'à les faire plier. Lorsque la mère de la gosse se mit à pleurer sur le cadavre de sa progéniture il coula un regard vers l'ancien. «Faites la taire ou elle écopera du même sort » avait-il lancé de ce ton à la fois hautain et un peu las. Ils avaient intérêt à parler maintenant parce-qu'il était évident qu'il n'hésiterait pas à les descendre tous et serait parti avant que les putrides attirés par les bruits ne lui mettent le grappin dessus.
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Re: 'Need to believe in something ? Follow me.
Lun 6 Nov 2017 - 15:10
L'errance était un fardeau auquel Chris commençait tout juste à s'accoutumer. Le monde dans lequel il vivait aujourd'hui était impitoyable et sanguinaire, prêt à lui ôter la vie à chaque pas fait de travers. Hier avait été une dure journée, en ce sens ; peu de ressources, et une horde de rôdeurs aux fesses en était un bon résumé. Il avait néanmoins pu se barricader dans une maison vide pour attendre le passage de la tempête putride. La nuit était passée. Au petit matin, un silence de mort s'était fait maître incontesté de la rue, ce qui signala au survivant qu'il pouvait sortir de son abri... Ce qu'il fit, après avoir bu une grande gorgée de sa gourde remplie de vodka.
En marchant dans la rue baignée dans l'aura du soleil levant, Chris fut happé par sa propre introspection. Des souvenirs refirent surface, plus ou moins lointains, parfois clairs, parfois flous. Il se rappela de la mort de Davis aux mains d'un groupe de survivants... un souvenir qui lui serra le gorge tant il l'avait marqué. Davis avait été son unique ami pendant de longs mois, et la seule personne qu'il avait acceptée à ses côtés depuis le début de l'enfer.
Cela lui servirait de double leçon. Le monde ne permettait plus de s'attacher à quelqu'un d'autre que soi-même. Et le monde ne laissait plus de doute quant à la nature de ses occupants ; soit morts, soit meurtriers. Des conclusions qui ajoutaient déjà au caractère désabusé du vagabond, comme si sa nature sombre ne se suffisait pas à elle-même...
Qu'importe. La clé était au final dans l’égoïsme. Un égoïsme au service de la survie. L'heure n'était plus à la confiance. L'avait-elle un jour été, au final ? Chris sourit. Son regard bleuté parcourait nonchalamment les détails de la rue. Pendant la matinée, il s'attarda sur quelques maisons pour un pillage en bonne et due forme, même s'il ne restait pas grand chose à piller. Vers midi, il décida de se reposer quelques instants et de manger un bout. Le cul sur le canapé, les jambes croisées, il ferma les yeux. Chris dormait très peu la nuit, la faute à son addiction sans doute ; il avait ainsi pris l'habitude de faire des "micro-siestes". Rien de bien réparateur en-soi, mais ça l'aidait à tenir le choc.
Malheureusement pour lui, un coup de feu retentit violemment et le tira de sa courte torpeur. Il sursauta, saisit rapidement la crosse de son 9mm par réflexe, et se releva, le tout en un rien de temps. Le tir venait visiblement d'un des quartiers voisins... proche, très proche. Trop proche. Ne laissant même pas le temps à son cœur de ralentir, Baker renfila son sac sur ses épaules et sortit de la maisonnée par la porte de derrière. Plutôt que de suivre le chemin de la rue, il se dirigea vers l'origine du tir en ligne directe, plus ou moins, en traversant les jardins des propriétés.
Au fond, il ne savait pas vraiment pourquoi il se rapprochait du danger plutôt que de le fuir. Ce coup-ci, il voulait en avoir le cœur net. Avec un peu de chance, ce qui l'attendait là-bas n'étaient que quelques glandus isolés, et non pas un groupe imposant et soudé. Peut-être l'occasion pour lui de rendre sa journée diablement plus fructueuse ?
Il arriva très vite sur les lieux, observant à travers une haie du jardin voisin la scène qui se déroulait à une dizaine de mètre. Dos à lui, un grand gaillard, menaçant, braquait son gros calibre sur un petit groupe totalement impuissant. Insensible au chagrin de la mère qui venait de perdre son enfant, il ordonna à cette pauvre femme de la boucler. La patience n'était pas son fort apparemment, et même s'il ne pouvait voir son visage, Chris pouvait bien sentir que s'il n'obtenait pas ce qu'il désirait dans la minute à venir, le frère, la mère, et le grand-père allaient bientôt manger l'herbe par la racine avec un nouvel orbite sur le front.
Voyant les événements à venir comme une bonne chance de jackpot - le psycho étant destiné à être une cible facile une fois qu'il fouillerait les sacs des glandus - Chris voulut attendre. Mais quelque chose l'arrêta net dans ses plans : un métal froid, tranchant, juste là... sur sa gorge. Une voix grave caressa son oreille dans un murmure léger :
- T'as déjà dégainé ton arme, c'est bien connard. Maintenant, tu vois le fils de pute qui a buté ma fille ? Tu vas le viser, puis tirer, et lui loger une balle bien dans sa nuque. Je suis pas un méchant, alors si tu fais ce que je te dis, sans discuter, sans faire le con, je te laisserai partir en te prenant juste ton flingue. Tu comprends ?
Accompagnant ses ordres, l'inconnu pressa plus intensément sa lame sur la gorge de Chris. Ce dernier répondit d'un simple hochement de tête.
- Parfait ducon. Maintenant on va se relever ensemble... Pas de geste brusque... Et tu vises droit dans le mille...
Tout ceci ne s'était déroulé qu'en quelques secondes. Chris tenait en joue Zack, prêt à lui coller une balle entre les vertèbres. Cependant, il savait pertinemment que ce couteau sous sa gorge n'allait pas le laisser tranquille pour un simple service rendu. Tuer le psycho reviendrait donc à se suicider. Il lui fallait un plan. Et vite. Et il en trouva un. Presque aussi suicidaire que d'obéir aux ordres. Cependant, quitte à crever, autant crever en rebelle, pas vrai ?
Les bras tendus, Chris ne pouvait cependant pas avoir une respiration calme, propice au tir -avec un couteau sur la gorge c'était compliqué - alors il fit volontairement trembler son bras, et mima un souffle court pour que le glandu de derrière relâche un peu la pression et lui laisse de l'air. Ce dernier hésita longuement, et s'y résigna. Il ne pouvait pas tuer Chris et tirer lui-même : le trentenaire avait le doigt solidement accroché à la gâchette, et la moindre douleur enclencherait à coup sûr la détente.
Les faux tremblements cessèrent, la respiration se calma. En joug, en joug... Le tir retentit enfin, déchirant le silence tel un coup de tonnerre au milieu de la nuit. Et quel coup de tonnerre cela fut. L'effroi fut tel pour l'agresseur de Chris que ce dernier ne vit même pas arriver la clef de bras qui le fit passer de dominant à otage. Baker venait d'abattre sa femme ; son cadavre était avachi sur celui de sa fille. C'était trop mignon.
- Hey, Mr. Deagle, ce connard a menacé de me buter si moi je te butais pas. Mais comme tu peux le constater, je l'ai pas fait ! Respire le bon air mon pote... tu vivras un jour de plus grâce à moi. Alors, si on discutait un peu, tu veux bien ?
Il disait ça, alors que son cou modérément entaillé malgré sa ruse laissait échapper quelques torrents sanguinolents, et que son 9mm embrassait avec passion la tempe de celui qui avait voulu le manipuler. Un sourire narquois traversait son visage. L'adrénaline le rendait légèrement hystérique.
En marchant dans la rue baignée dans l'aura du soleil levant, Chris fut happé par sa propre introspection. Des souvenirs refirent surface, plus ou moins lointains, parfois clairs, parfois flous. Il se rappela de la mort de Davis aux mains d'un groupe de survivants... un souvenir qui lui serra le gorge tant il l'avait marqué. Davis avait été son unique ami pendant de longs mois, et la seule personne qu'il avait acceptée à ses côtés depuis le début de l'enfer.
Cela lui servirait de double leçon. Le monde ne permettait plus de s'attacher à quelqu'un d'autre que soi-même. Et le monde ne laissait plus de doute quant à la nature de ses occupants ; soit morts, soit meurtriers. Des conclusions qui ajoutaient déjà au caractère désabusé du vagabond, comme si sa nature sombre ne se suffisait pas à elle-même...
Qu'importe. La clé était au final dans l’égoïsme. Un égoïsme au service de la survie. L'heure n'était plus à la confiance. L'avait-elle un jour été, au final ? Chris sourit. Son regard bleuté parcourait nonchalamment les détails de la rue. Pendant la matinée, il s'attarda sur quelques maisons pour un pillage en bonne et due forme, même s'il ne restait pas grand chose à piller. Vers midi, il décida de se reposer quelques instants et de manger un bout. Le cul sur le canapé, les jambes croisées, il ferma les yeux. Chris dormait très peu la nuit, la faute à son addiction sans doute ; il avait ainsi pris l'habitude de faire des "micro-siestes". Rien de bien réparateur en-soi, mais ça l'aidait à tenir le choc.
Malheureusement pour lui, un coup de feu retentit violemment et le tira de sa courte torpeur. Il sursauta, saisit rapidement la crosse de son 9mm par réflexe, et se releva, le tout en un rien de temps. Le tir venait visiblement d'un des quartiers voisins... proche, très proche. Trop proche. Ne laissant même pas le temps à son cœur de ralentir, Baker renfila son sac sur ses épaules et sortit de la maisonnée par la porte de derrière. Plutôt que de suivre le chemin de la rue, il se dirigea vers l'origine du tir en ligne directe, plus ou moins, en traversant les jardins des propriétés.
Au fond, il ne savait pas vraiment pourquoi il se rapprochait du danger plutôt que de le fuir. Ce coup-ci, il voulait en avoir le cœur net. Avec un peu de chance, ce qui l'attendait là-bas n'étaient que quelques glandus isolés, et non pas un groupe imposant et soudé. Peut-être l'occasion pour lui de rendre sa journée diablement plus fructueuse ?
Il arriva très vite sur les lieux, observant à travers une haie du jardin voisin la scène qui se déroulait à une dizaine de mètre. Dos à lui, un grand gaillard, menaçant, braquait son gros calibre sur un petit groupe totalement impuissant. Insensible au chagrin de la mère qui venait de perdre son enfant, il ordonna à cette pauvre femme de la boucler. La patience n'était pas son fort apparemment, et même s'il ne pouvait voir son visage, Chris pouvait bien sentir que s'il n'obtenait pas ce qu'il désirait dans la minute à venir, le frère, la mère, et le grand-père allaient bientôt manger l'herbe par la racine avec un nouvel orbite sur le front.
Voyant les événements à venir comme une bonne chance de jackpot - le psycho étant destiné à être une cible facile une fois qu'il fouillerait les sacs des glandus - Chris voulut attendre. Mais quelque chose l'arrêta net dans ses plans : un métal froid, tranchant, juste là... sur sa gorge. Une voix grave caressa son oreille dans un murmure léger :
- T'as déjà dégainé ton arme, c'est bien connard. Maintenant, tu vois le fils de pute qui a buté ma fille ? Tu vas le viser, puis tirer, et lui loger une balle bien dans sa nuque. Je suis pas un méchant, alors si tu fais ce que je te dis, sans discuter, sans faire le con, je te laisserai partir en te prenant juste ton flingue. Tu comprends ?
Accompagnant ses ordres, l'inconnu pressa plus intensément sa lame sur la gorge de Chris. Ce dernier répondit d'un simple hochement de tête.
- Parfait ducon. Maintenant on va se relever ensemble... Pas de geste brusque... Et tu vises droit dans le mille...
Tout ceci ne s'était déroulé qu'en quelques secondes. Chris tenait en joue Zack, prêt à lui coller une balle entre les vertèbres. Cependant, il savait pertinemment que ce couteau sous sa gorge n'allait pas le laisser tranquille pour un simple service rendu. Tuer le psycho reviendrait donc à se suicider. Il lui fallait un plan. Et vite. Et il en trouva un. Presque aussi suicidaire que d'obéir aux ordres. Cependant, quitte à crever, autant crever en rebelle, pas vrai ?
Les bras tendus, Chris ne pouvait cependant pas avoir une respiration calme, propice au tir -avec un couteau sur la gorge c'était compliqué - alors il fit volontairement trembler son bras, et mima un souffle court pour que le glandu de derrière relâche un peu la pression et lui laisse de l'air. Ce dernier hésita longuement, et s'y résigna. Il ne pouvait pas tuer Chris et tirer lui-même : le trentenaire avait le doigt solidement accroché à la gâchette, et la moindre douleur enclencherait à coup sûr la détente.
Les faux tremblements cessèrent, la respiration se calma. En joug, en joug... Le tir retentit enfin, déchirant le silence tel un coup de tonnerre au milieu de la nuit. Et quel coup de tonnerre cela fut. L'effroi fut tel pour l'agresseur de Chris que ce dernier ne vit même pas arriver la clef de bras qui le fit passer de dominant à otage. Baker venait d'abattre sa femme ; son cadavre était avachi sur celui de sa fille. C'était trop mignon.
- Hey, Mr. Deagle, ce connard a menacé de me buter si moi je te butais pas. Mais comme tu peux le constater, je l'ai pas fait ! Respire le bon air mon pote... tu vivras un jour de plus grâce à moi. Alors, si on discutait un peu, tu veux bien ?
Il disait ça, alors que son cou modérément entaillé malgré sa ruse laissait échapper quelques torrents sanguinolents, et que son 9mm embrassait avec passion la tempe de celui qui avait voulu le manipuler. Un sourire narquois traversait son visage. L'adrénaline le rendait légèrement hystérique.
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Re: 'Need to believe in something ? Follow me.
Mer 8 Nov 2017 - 10:43
Toisant toujours les trois imbéciles toujours vivants en face de lui, le trentenaire restait calme. En apparence du moins. Son regard assombrit par la rage prouvait bien qu'il n'hésiterait pas une seule seconde à mettre sa menace à exécution, sans le moindre scrupule. Atkins avait toujours été comme ça, il s'énervait rarement, ne laissant planer que ce calme avant la tempête avant de régler le problème avec son arme à feu ; net, propre et précis, pas le moindre tremblement ni la moindre hésitation. Les seules fois où son ton montait réellement et où il laissait exploser sa rage d'une autre manière que celle-ci était lorsque des personnes qui lui étaient chères étaient concernés et qu'il ne pouvait, évidemment, pas les mettre hors d'état de nuire. Mais là il n'en n'avait royalement rien à foutre de ces faiblards ; ils ne voulaient pas coopérer ? Il mourraient. C'était aussi simple que cela. Mais l'impatience n'avait de cesse de grimper, devenue encore pire depuis ces dernières semaines ; il était à fleur de peau, c'était évident, mais comment ces pauvres bougres auraient-ils pu le savoir ? Les aurait-il d'ailleurs laissé filer au vent même s'ils avaient coopéré ? Peut-être, peut-être pas. Ils ne le sauraient jamais désormais.
Lorsqu'un second coup de feu retenti et que la mère s'effondra sur le corps de sa fille, l'ancien homme d'affaires se tourna vivement en fronçant les sourcils, ayant recrispé ses doigts autour de la crosse de son arme, la braquant dans la direction concernée. Et il aperçut ce type, tenant en joug un autre, plus âgé. Qu'est-ce qu'il baragouinait comme conneries ? ''Mon pote'' ? Sérieusement ? Sous prétexte que l'autre avait voulu qu'il le tue et qu'il ne l'avait pas fait il devrait lui accorder une discussion ? Affichant un air franchement pas commode, le blond eut tout juste le temps d'entendre un cri derrière lui, se rapprochant. Il se retourna tout aussi rapidement, apercevant l'adolescent qui se jetait sur lui. Avant qu'il ne l'atteigne, l'aîné avait récupéré dans la poche gauche de son pantalon son poing américain, assenant ainsi au gosse un coup bien placé en plein dans la tempe ; acte qui mis le petit con hors d'état de nuire dans la seconde. Il n'était pas mort mais ce ne serait plus qu'une question de temps désormais. Et les cris reprirent, entre le vieillard qui n'en revenait pas de tout ce qui était arrivé, et celui que tenait en joug l'inconnu qui avait commencé à se débattre en hurlant, le boucan était insupportable.
Soupirant d'agacement, Zack planta son regard dans celui du type grâce à qui il vivrait soi-disant un jour de plus. «Fais-le taire » avait-il lancé d'un ton froid où flottait toujours cette légère condescendance habituelle. Et il s'était tourné à son tour vers le vieux afin de lui loger une balle bien placée dans le crâne, reportant rapidement son attention sur l'inconnu en face, ravi de voir qu'il avait mis son ordre à exécution ; il valait mieux de toute façon, il était plus prudent d'éviter de pousser le blond trop à bout pour l'instant. Ne rangeant toujours pas son arme, il avait haussé un sourcil intrigué. «Donc, si je résume : ce type t'as demandé de me tuer, mais tu ne l'as pas fait. Pourquoi ? » Une question légitime en somme, et même s'ils devraient filer au plus vite suite à tout le raffut qu'il y avait eu, une petite discussion s'imposait. Qu'est-ce qui avait bien pu pousser ce type à lui sauver la mise ? Qu'avait-il à y gagner ? Une grande empathie ou simplement un altruisme hors du comment ? Non rien de toute cela sans doute, sinon il n'aurait pas tué le gars aussi froidement.
Repensant à ses mots, le blond eu presque envie de rire quand il se remémora le fait qu'il ''vivrait un jour de plus grâce à lui''. Super, ça lui faisait une belle jambe. Le problème ? Il ne tenait plus vraiment à la vie. Oh bien sûr, il se battait et avançait tant bien que mal, pour ne pas laisser Morgan seule ici, mais s'il s'y attardait une seconde, il ne pouvait nier qu'il n'en n'avait pas grand chose à faire de mourir ou non, pas pour lui du moins. Il souhaitait néanmoins que l'autre lui serve une justification qui tenait la route, et il aviserait.
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Mer 8 Nov 2017 - 16:06
Un ordre, vraiment ? Chris n'aimait pas qu'on lui dicte quoi faire. Mais dans ce cas précis, et sa volonté étrange de "diplomatie", il jugea qu'il serait probablement bénéfique de faire preuve de bonne volonté. Pourquoi risquait-il sa vie pour une simple discussion avec cet individu ? Il ne savait franchement pas. Peut-être était-ce un besoin impérieux de socialisation, ou un intérêt nouveau pour une personnalité apparemment bien plus impitoyable que la sienne ? Qu'importe la raison, il ne pouvait pas vraiment faire marche arrière. Alors il logea une petite dose de plomb dans la tempe de son agresseur-devenu-victime, le faisant s'écrouler lourdement au sol. Un repos éternel s'offrait à lui, quelle chance ! Du côté de Mr. Deagle, la même entreprise avait été effectuée, ne laissant que deux meurtriers au milieu d'un cimetière d'innocents. A une autre époque, en d'autres circonstances, Chris n'aurait pas supporté la culpabilité de tels actes barbares. Mais l'époque des remords s'était éteinte avec la civilisation humaine. L'heure était, justement, à la barbarie des survivants.
Affichant un sourire en coin, il fixa son interlocuteur, s'apprêtant à répondre à sa légitime question. Il prit néanmoins quelques courts instants pour réfléchir ; comment formuler ce sentiment étrange qui nous prend quand on tombe sur quelqu'un avec qui l'on partage comme une "philosophie" ? Kill or be killed
- J'ai donné leur chance à beaucoup d'innocents ; à des mômes, des mères, des pères... La chance de souffrir un jour de plus dans ce cimetière géant qu'on appelle Seattle. Puis j'me suis rendu compte que ça servait à rien, qu'ils n'étaient pas faits pour survivre.
Mais toi, quand je t'ai vu, j'ai tout de suite su que t'étais d'un autre calibre... littéralement il pointa le Desert Eagle du regard Tu voles, tu butes, tu survis. Et l'truc cool, c'est que moi aussi, je vole je bute et je survis...
Il marqua une pause, regardant les environs par crainte de voir arriver une meute de morts - après tout, c'était pas un petit boucan que les deux compères avaient fait - puis reprit après un long soupir.
- Moi c'est Chris. Et avant que tu me demandes, j'suis un solitaire. Tout ce que j'ai, je l'ai sur moi...
Le Baker s'arrêta alors de parler, pour voir si Deagle allait être aussi courtois - et honnête - que lui. Dans l'attente il inclina la tête légèrement sur le côté en prenant un air malicieux, alors que plus bas, sa main tenait fermement le flingue. Il ne savait pas où tout ceci allait mener, alors il demeura prudent, prêt à dégainer au moindre geste brusque du prédateur à qui il accordait une forme étrange de confiance.
Affichant un sourire en coin, il fixa son interlocuteur, s'apprêtant à répondre à sa légitime question. Il prit néanmoins quelques courts instants pour réfléchir ; comment formuler ce sentiment étrange qui nous prend quand on tombe sur quelqu'un avec qui l'on partage comme une "philosophie" ? Kill or be killed
- J'ai donné leur chance à beaucoup d'innocents ; à des mômes, des mères, des pères... La chance de souffrir un jour de plus dans ce cimetière géant qu'on appelle Seattle. Puis j'me suis rendu compte que ça servait à rien, qu'ils n'étaient pas faits pour survivre.
Mais toi, quand je t'ai vu, j'ai tout de suite su que t'étais d'un autre calibre... littéralement il pointa le Desert Eagle du regard Tu voles, tu butes, tu survis. Et l'truc cool, c'est que moi aussi, je vole je bute et je survis...
Il marqua une pause, regardant les environs par crainte de voir arriver une meute de morts - après tout, c'était pas un petit boucan que les deux compères avaient fait - puis reprit après un long soupir.
- Moi c'est Chris. Et avant que tu me demandes, j'suis un solitaire. Tout ce que j'ai, je l'ai sur moi...
Le Baker s'arrêta alors de parler, pour voir si Deagle allait être aussi courtois - et honnête - que lui. Dans l'attente il inclina la tête légèrement sur le côté en prenant un air malicieux, alors que plus bas, sa main tenait fermement le flingue. Il ne savait pas où tout ceci allait mener, alors il demeura prudent, prêt à dégainer au moindre geste brusque du prédateur à qui il accordait une forme étrange de confiance.
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Re: 'Need to believe in something ? Follow me.
Sam 11 Nov 2017 - 1:22
Les deux hommes étaient désormais entourés de cinq cadavres, partenaires dans un crime qui était pour l'instant la seule chose qui les liait et serait sans doute la seule si l'autre tentait quoi que ce soit de déplacé. Le blond n'avait pas rejeté de regard aux morts, si ce n'est qu'un rapide coup d’œil hautain qui signifiait bien qu'il ne ressentait pas la moindre forme de scrupule ni même d'empathie quant à leur sort ; ils avaient été au mauvais endroit au mauvais moment, avaient croisé la mauvaise personne, fin de l'histoire. Mais l'issue de la situation aurait pu être nettement différente si l'inconnu avait appuyé sur la détente en tenant l'ancien homme d'affaires en joug ou même s'il n'était simplement pas venu dans le coin. Zack lui devait sans doute sa vie à cet instant précis, mais l'heure n'était pas encore aux remerciements, il voulait comprendre avant toutes choses.
Il avait alors écouté son vis-à-vis, les sourcils légèrement froncés et cette supériorité flottant toujours dans ses orbes clairs ; la supériorité mais également une certaine méfiance toute légitime. Après tout, ce n'était pas parce-qu'il l'avait épargné quelques minutes auparavant qu'il allait s'en tenir à cette décision désormais. Hochant cependant la tête à ses propos, le blond ne pouvait nier que oui, il n'avait pas tord. Il y avait de ces gens qui savaient s'adapter à ce nouveau monde, et il y avait les autres. Ceux qui malgré tout restaient bien trop faibles. Alors oui, inutile de le accorder une journée de plus, cela ne ferait que retarder une échéance de toute façon trop proche et évidente. Haussant alors un sourcil intrigué quand l'individu repris, il pencha légèrement la tête sur le côté, hasardant un regard vers son Desert Eagle. Il était vrai que le trentenaire n'était pas de ceux qui étaient les plus avenants et compatissants, il prenait ce qu'il voulait, quitte à tuer pour l'avoir, privilégiant la vie et le bien être des siens avant qui que ce soit d'autre. Et tant pis si ça faisait de lui un connard, il avait depuis longtemps laissé de côté les potentielles appréhensions sur un quelconque karma ou une autre connerie du style. Hochant à nouveau la tête quand l'autre affirma que lui aussi adoptait ces méthodes, l'ancien homme d'affaires avait une certaine envie de le croire sans pour autant y parvenir totalement. Certes, les gens sans scrupules étaient les plus intéressants, parce-qu'ils évoluaient comme lui, mais ils pouvaient aussi s'avérer être les plus imprévisibles et n'était pas toujours doté d'un aspect de loyauté. Si l'inconnu était ainsi, qu'est-ce qui lui garantissait justement qu'il n'allait pas reproduire cet acte sur lui ? Rien. Et c'était bien là le problème.
Lançant également un regard sur les environs, il le reposa bien vite sur son vis-à-vis, le toisant de haut en bas. Un solitaire, il en avait l'apparence du moins ; sale, pas mal d'affaires sur lui, les traits trop tirés pour dormir convenablement. Bien sûr, avec du recul, Zack devait avoir la même tronche de déterré, si ce n'était pire, mais il voulait bien faire l'effort de le croire, au moins essayer, en gage de reconnaissance pour ce qu'il avait fait alors qu'il aurait tout aussi bien pu le laisser la gueule ouverte sur le bitume, une balle dans le crâne. Après quelques secondes de silence, le blond avait enfin repris la parole. «Zack. Je te propose qu'on prenne ce qu'ils ont et qu'on se tire de ce coin avant que les putrides ne se pointent, et après on pourra discuter » avait-il lancé de ce ton où flottait toujours une certaine condescendance. Discuter oui, ce serait un bon point, savoir ce que voulait ce type et aviser. Après tout ce qui était arrivé, le trentenaire n'était pas rassuré de ramener un inconnu chez lui, ni même de parler de son groupe, notamment parce-qu'il ne supporterait pas une perte supplémentaire, mais il pouvait lui laisser le bénéfice du doute. Ayant haussé un sourcil cherchant un regard approbateur du dénommé Chris, il avait rangé son Desert Eagle, preuve de sa bonne foi, avant de se mettre à fouiller rapidement les sacs des cadavres ; quelques conserves et de l'eau mais rien d'extraordinaire. Alors ils avaient filé, percevant déjà au loin les silhouettes chancelantes qui s'amenaient.
Après dix bonnes minutes de marche rapide, Zack entra dans une boutique, s'assurant qu'elle était vide, avant de se tourner vers le brun qui avait suivi. «Alors dis moi, Chris, pourquoi un type comme toi qui a l'air de parfaitement savoir ce qu'il fait évolue toujours seul ? » Son ton était calme, mais il était évident qu'il attendait une réponse sincère de la part de l'individu. Être seul était certes toujours mieux que mal accompagné, et être entouré amenait des risques comme ceux que craignait l'ancien homme d'affaires, mais être seul amenait une situation bien trop invulnérable alors oui, il souhaitait comprendre.
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Re: 'Need to believe in something ? Follow me.
Dim 12 Nov 2017 - 15:50
Zack. Pourquoi pas. Ce prénom allait plutôt bien avec le personnage. Non pas que quelques lettres puissent définir la personnalité de quelqu'un, mais disons qu'il était toujours plaisant de faire rimer patronymes et caractères. "Zack" fit donc une proposition assez pertinente en vue de la situation, que Chris approuva sans hésiter. Les deux hommes rangèrent leurs armes de morts en signe de bonne volonté, et chacun récolta son butin de son côté. Chris laissa à son compère le loisir de fouiller les quatre cadavres autour de lui et entreprit de fouiller le pauvre homme exécuté quelques minutes auparavant. Il le délesta de son couteau dont la lame était souillée par quelques gouttes sanglantes, ainsi que des quelques ressources se trouvant dans son sac. De l'eau en bouteille, quelques fruits plus très mûrs, une tablette de chocolat... Rien de transcendant, mais c'était mieux que rien.
Les deux alliés de circonstance fuirent donc la horde titubante attirée par le bruit. Chris lança un dernier regard vers le cimetière horrible qu'il avait laissé derrière lui, cherchant à savoir si un sentiment de culpabilité était entrain de germer en lui. Il n'en fut rien. Son cœur était de pierre, et c'était une bonne chose.
Dix minutes de marche, et le duo investit une boutique apparemment vide. S'attendant à être questionné, le grand brun fit les milles pas, son regard glacé parcourant les surfaces poussiéreuses où trônaient par le passé toutes sortes de marchandises aujourd'hui disparues. Parfois, il regardait par la vitrine pour s'assurer que personne ne rôdait dans l'ombre. Zack s'adressa enfin à lui, posant la seule question qui au final méritait d'être posée. Pourquoi ? Une chose était déjà sûre, Chris ne "savait" pas ce qu'il faisait. Il le faisait, et c'était tout. Aucune réflexion supérieure à un simple instinct de survie n'animait son corps fatigué. D'ailleurs il se surprenait souvent à se dire qu'il était "fait pour ça", lui qui avait dû survivre par lui-même dès l'aube de son adolescence. Mais au final, il se voilait la face ; son talent de survie n'aurait pas suffit seul. Il était aussi, et très probablement, chanceux. Alors il répondit, son faciès prenant un air légèrement grave, tout en cherchant quelque chose dans son sac posé au sol.
- J'ai pas toujours été seul. Mais j'ai jamais vraiment été accompagné non plus... dit-il en laissant échapper un rire nerveux En fait, j'avais un jeune partenaire fut un temps. Il est mort assassiné par des... "vivants". Une putain de tragédie, vraiment.
Il marqua une pause, et sortit du sac la tablette de chocolat trouvée plus tôt. Il en prit un quart, quart qu'il cassa en deux, tendant une moitié à son congénère avec sa main tremblante, même s'il essayait de la calmer en respirant profondément. Il reprit :
- Le fond du problème c'est que les gens comme moi, les survivants, ont plutôt tendance à discuter avec des balles et des cartouches qu'avec des mots. Enfin, avant aujourd'hui...
Au final, je mentirais si je prétendais vouloir survivre seul jusqu'à la fin. L'erreur n'est pas permise, et t'as jamais personne pour sauver tes miches. Mais bon, la réalité est comme elle est. J'ai déjà beaucoup de chance d'être encore en vie...
Il s'arrêta de parler, et lança en murmurant, les yeux levés au plafond.
- Ou pas... Il se racla la gorge. Et toi Zack, t'es un solitaire, ou tu fais parti d'une meute ?
Attendant sa réponse, il alla se poser sur le comptoir. Il avait les jambes de plus en plus lourdes, et ses tremblements étaient de moins en moins contrôlables. Le manque, sans aucun doute, mais il n'osait pas boire devant son nouveau pote. Cela ferait mauvaise impression.
Les deux alliés de circonstance fuirent donc la horde titubante attirée par le bruit. Chris lança un dernier regard vers le cimetière horrible qu'il avait laissé derrière lui, cherchant à savoir si un sentiment de culpabilité était entrain de germer en lui. Il n'en fut rien. Son cœur était de pierre, et c'était une bonne chose.
Dix minutes de marche, et le duo investit une boutique apparemment vide. S'attendant à être questionné, le grand brun fit les milles pas, son regard glacé parcourant les surfaces poussiéreuses où trônaient par le passé toutes sortes de marchandises aujourd'hui disparues. Parfois, il regardait par la vitrine pour s'assurer que personne ne rôdait dans l'ombre. Zack s'adressa enfin à lui, posant la seule question qui au final méritait d'être posée. Pourquoi ? Une chose était déjà sûre, Chris ne "savait" pas ce qu'il faisait. Il le faisait, et c'était tout. Aucune réflexion supérieure à un simple instinct de survie n'animait son corps fatigué. D'ailleurs il se surprenait souvent à se dire qu'il était "fait pour ça", lui qui avait dû survivre par lui-même dès l'aube de son adolescence. Mais au final, il se voilait la face ; son talent de survie n'aurait pas suffit seul. Il était aussi, et très probablement, chanceux. Alors il répondit, son faciès prenant un air légèrement grave, tout en cherchant quelque chose dans son sac posé au sol.
- J'ai pas toujours été seul. Mais j'ai jamais vraiment été accompagné non plus... dit-il en laissant échapper un rire nerveux En fait, j'avais un jeune partenaire fut un temps. Il est mort assassiné par des... "vivants". Une putain de tragédie, vraiment.
Il marqua une pause, et sortit du sac la tablette de chocolat trouvée plus tôt. Il en prit un quart, quart qu'il cassa en deux, tendant une moitié à son congénère avec sa main tremblante, même s'il essayait de la calmer en respirant profondément. Il reprit :
- Le fond du problème c'est que les gens comme moi, les survivants, ont plutôt tendance à discuter avec des balles et des cartouches qu'avec des mots. Enfin, avant aujourd'hui...
Au final, je mentirais si je prétendais vouloir survivre seul jusqu'à la fin. L'erreur n'est pas permise, et t'as jamais personne pour sauver tes miches. Mais bon, la réalité est comme elle est. J'ai déjà beaucoup de chance d'être encore en vie...
Il s'arrêta de parler, et lança en murmurant, les yeux levés au plafond.
- Ou pas... Il se racla la gorge. Et toi Zack, t'es un solitaire, ou tu fais parti d'une meute ?
Attendant sa réponse, il alla se poser sur le comptoir. Il avait les jambes de plus en plus lourdes, et ses tremblements étaient de moins en moins contrôlables. Le manque, sans aucun doute, mais il n'osait pas boire devant son nouveau pote. Cela ferait mauvaise impression.
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Re: 'Need to believe in something ? Follow me.
Mar 21 Nov 2017 - 11:03
Attendant que le brun réponde à sa question, le trentenaire gardait un œil relativement froid sur lui, zieutant de temps en temps les alentours pour ne pas se faire surprendre par de potentiels putrides ; la plupart se trouvant dans le coin devaient avoir migré vers l'endroit où les coups de feu avaient été tirés, il suffisait donc qu'ils restent suffisamment silencieux dans cette boutique et ils pourraient passer inaperçus, avec un peu de chance. Malgré son air calme cependant, Zack n'oubliait pas que le type qui lui faisait face était armé, et qu'il pouvait être bien plus imprévisible qu'il n'en n'avait l'air. Il n'amorça pas de mouvement vers ses propres armes mais était prêt à réagir au premier signe. Tout comme l'autre, sans doute. Lorsque le concerné prit enfin la parole, se mettant à fouiller dans son sac, l'ancien homme d'affaires fronça les sourcils, glissant machinalement ses mains dans les poches de son pantalon, la gauche se glissant automatiquement autour du poing américain qui y était logé, juste au cas où. Il écoutait attentivement ses propos, hochant la tête sans exprimer la moindre once de compassion. Pourquoi aurait-il dû le faire ? Il ne connaissait ni ce Chris, ni son partenaire mort, alors non, ça ne l'atteignait pas, encore moins maintenant qu'il avait perdu celui qui comptait le plus à ses yeux, les problèmes des autres étaient d'autant plus insignifiants. Le blond pouvait cependant comprendre que cette mésaventure l'ait poussé à ne plus s'encombrer d'un compagnon de route.
Lorsque l'individu sorti de son sac une tablette de chocolat, la cassant en plusieurs morceaux avant de lui tendre un petit bout d'une main tremblante, Zack hésita une seconde, remarquant que c'était du chocolat noir. Pas de lactose à l'horizon donc. Il sortit une main de sa poche pour récupérer la sucrerie, remerciant rapidement le brun tout en jugeant préférable de ne pas relever ses légers tremblements ; la nervosité sans doute. À ses nouveaux mots, il avait expiré d'un air amusé, aucun sourire n'étirant ses lèvres pour autant. Le blond avait comme l'impression d'entendre Morgan qui réagissait au quart de tout et directement par la menace. Lui aussi devenait comme ça, il l'avait du moins été aujourd'hui, bien trop à fleur de peau depuis tout ce qui était arrivé pour se forcer à donner l'air d'un type sympa et conciliant. Bien sûr, avant aussi il tuait gratuitement, mais s'amusait toujours à jouer au préalable le rôle du gentil flic un peu benêt, usant de sa capacité de manipulation pour attirer les autres dans ses filets avant de leur faire comprendre qu'il ne leur laissait pas de choix et que leur destin était déjà scellé. Hochant la tête une nouvelle fois à ses mots, il méditait sur ces derniers. Survivre seul était en effet compliqué, la preuve en étant que le blond aurait bien pu mourir lors de cette sortie en solo si Chris n'était pas intervenu, mais être en groupe, entouré de gens, amenait l'angoisse de la perte, anxiété qui ne quittait que rarement l'ancien homme d'affaires, encore plus depuis qu'ils avaient eu à fuir la station.
Il jugeait avoir ''beaucoup de chance d'être encore en vie'' ? Tant mieux, Zack ne partageait pas ce point de vue. Pas qu'il voulait spécifiquement mourir, mais s'il avait pu choisir, il aurait mille fois préféré être à la place de Stew et lui donner la chance de continuer à sa place. De l'égoïsme pur sans doute, pour ne pas changer. Croquant distraitement dans son bout de chocolat, le trentenaire avait jeté un œil à l'extérieur en percevant une silhouette. Le putride ne sembla cependant pas les voir ni les remarquer, continuant son avancée dans la direction d'où eux-mêmes venaient. Reportant à nouveau son attention sur le brun qui venait de se déplacer jusqu'au comptoir, Zack fronça les sourcils à sa question. Ainsi les rôles avaient été inversés et c'était à lui de répondre ? Apparemment. Mais ce type lui avait sauvé la vie, il lui devait au moins un semblant de sincérité. «Je ne suis pas un vagabond » avait-il répondu sans le lâcher de ses orbes clairs. Sûr qu'au vu de sa dégaine amaigrie, son teint trop pâle et ses traits tirés, le doute était plus que permis, mais il ne servait à rien de lui dire le contraire, Chris ne devait pas être idiot et avait dû remarquer son paquetage bien trop léger pour être celui d'un solitaire.
S'adossant à son tour contre un présentoir derrière lui, le trentenaire tira son paquet de cigarettes de sa poche, en glissant une entre ses lèvres avant de tendre le paquet vers son vis-à-vis, un sourcil haussé. Certes, la clope ne suffirait pas à lui rendre la pareille quant au fait qu'il lui ait sauvé la vie mais c'était un début. Allumant sa barrette de nicotine, il tira longuement sur la première bouffée, recrachant la fumée avec une certaine lenteur, organisant au même temps ses pensées dans son esprit. Après quelques secondes il recala son regard clair dans celui de Chris, reprenant la parole. «Si c'est un groupe que tu cherches, on peut en discuter, mais ne t'attends pas à pouvoir évoluer aussi librement qu'en extérieur, pas tant que la confiance ne sera pas établie » avait-il lancé en le jaugeant toujours, essayant d'appréhender la moindre réaction. Peut-être qu'il se trompait et que le type en face ne voulait pas de cela, mais les mots qu'il avait prononcé quelques instants plus tôt soulevaient le contraire.
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