Survivre seul… Ou même à deux, c'était pour Plutarch un genre de mission impossible. Enfin pour lui en tout cas. Cela faisait trop peut de temps qu'il était arrivé en ville. Un an c'était rien. Et ça n'était certainement pas suffisant pour connaître la ville comme sa poche. Alors pour trouver à manger, des armes éventuellement… Les seuls endroits qu'il connaissait vraiment n'était pas d'une super grande utilité. Bars… Salon de tatouages… Magasin de musique… Pas vraiment très utile pour la survit. Alors il ne s'était pas vraiment posé de question. Entre resté cloîtré dans son appartement miteux et y crever seul comme un con, ou suivre pour une fois le troupeau et tenter sa chance de survivre… Il s'était décidé pour le stade, emportant le peu de biens qu'il avait et pouvait lui servir. « -j'crois que personne était vraiment prêt. Mise à part les frappa-dingue qui crois dur comme fer à la fin du monde avec leur bunker sous terre et leur bouffe pour une éternité ! Moi j'avais déjà jamais de quoi bouffer au jour le jour, alors tenter la survit... » Un haussement de sourcils qui en disait long…

Il venait de la faire rire en se foutant de son potentiel prénom. Ce qui était certain c'était qu'il aimait ça, l'entendre rire. C'était léger et tellement franc et sincère. Rien de surjoué, de calculé. « -hé critique pas les choix tordus de la mère en matière de prénom ! » répliqua-t-il comme s'il était possible qu'il ait été prénommé Plutarch dès sa venue au monde ! « -et Simon c'est moins pire que Simone ! J'dis ça comme ça ! » osa-t-il ajouté en levant les mains devant lui comme pour se défendre et prouver son innocence.

« -comment ça un surnom stupide ? » demanda-t-il en fronçant un sourcil. Le ton de sa voix laissé pensé à la panique, mais il était un parfait acteur en connerie. « -super tout le monde va m'appeler Simon après ! » râla-t-il juste pour râler. « -pas de souci, j'dirais à tous le monde que ton vrai prénom c'est Simone. » Un sourire content de sa connerie, et un clin d’œil pour souligner tout ça un peu plus encore. « -ça sera la preuve que j'en veux pas. »

« -non j'oserais pas ! » ironisa Plutarch avec un pff de lèvres et un mouvement de la main comme s'ils étaient deux copines de fac. Oui, il était con, et parfois très immature. Elle allait s'y habituer. « -hum… j'dirais pas une vie de merde… mais tu marques quand même un point. » Il balança ses deux index vers elle, pour souligner le fait qu'elle avait vu juste. « -Deal ! » ça lui allait parfaitement ! Ça évitait les terrains glissants, les révélations qui permettait aux autres de juger. A quoi bon parler du passer, ils n'étaient plus ceux qu'ils étaient avant l'épidémie. « -de toute façon ça aurait été super chiant ! »

Un sourire apparut sur mon visage. Cette discussion était vraiment cool. Il n’y avait rien à redire, un mec dans son lit en train de me parler de l’état de son frigo. C’était le genre de discussion qui rappelait à moitié le passé seulement. Un détail sans importance d’une histoire que je ne voulais pas connaitre. J’aimais bien ce genre d’anecdote, j’aimais apprendre la façon de vivre des gens sans pour autant connaitre leurs vies. C’était un paradoxe d’une certaine façon, mais je me comprenais.

- Tu faisais partie de la team frigo vide donc… Y avait quand même des trucs dans le mien, genre de l’alcool.

C’était stupide, mais c’était vrai. Je ne mangeais pas souvent chez moi et quand c’était le cas, je galérais à trouver de quoi faire à manger, elle était loin l’époque de la collocation avec Dante et où nous comptions le moindre centime pour nous en sortir. Quoi que d’une certaine façon elle était plus ou moins revenue quand on regardait comment on avançait à présent.

- Simone reste un prénom plus acceptable que Chastity. Oui, j’ai rencontré une fille qui s’appelait comme ça… Enfin, c’était peut-être son nom d’actrice porno…

J’affichais un air songeur, j’avais vraiment rencontrer une fille de ce prénom-là. Je ne m’étais jamais vraiment posé la question de savoir si c’était un prénom ou un pseudo. Dans les deux cas de toute façon, c’était un peu étrange. Elle n’était pas actrice porno, du moins pas à ma connaissance, mais elle était possiblement strip-teaseuse. Enfin, ça il n’était pas obligé de le savoir non plus.

C’était un ton plein plus sérieux que j’avais mis en place le temps d’une réplique et il trouvait le temps de raller vis-à-vis de ma remarque. Mon but n’était pas qu’il le prenne mal, bien au contraire.

- Si tu chipote sur les mots aussi ça n’aide pas. Tu as compris ce que je voulais dire c’est bien le plus important.

Il finit par accepter ma proposition ce qui avait le don de me rassurer. On n’allait pas se dire où on habitait, comment on payer nos factures et tout. Ce n’était pas intéressant, je le faisais avec personne. Alors oui, au bout d’un moment certain finissait par avoir des informations, mais c’était parce que je me faisais avoir.

- Et puis pour se raconter quel jour on fête nos anniversaires, je ne sais même pas quel jour on est donc ça me ferait une belle jambe.

Un nouveau sourire, presque un petit rire de gamine qui sortait de mes lèvres. Oui, j’étais contente de ma vanne. Je ne savais réellement pas quel jour on était. En même temps, ce n’était pas comme si cela avait de l’importance aujourd’hui. L’être humain à créer les jours, les mois, les saisons, mais tout ça, c’est plus pour se repéré qu’autre chose. On devrait presque refaire un calendrier pour compter les jours depuis ce bordel qu’autre chose.

- Je t’ai vu pas mal trainer avec Karlson, il t’a déjà raconté ses histoires sur la mythologie nordique ? J’en ai des étoiles plein les yeux à chaque fois. Tu t’es fait des potes ici ? Où tu as besoin de quelqu’un pour te tenir la main ? Parce qu’en vrai je dis pas non… Je peux même tenir autre chose si tu veux…

J’ajoutais un clin d’œil à ma remarque. Lui faire du rentre dedans ne me posait aucun problème. Il fallait espérait que lui le prenne bien. On ne se connaissait pas encore, mais il était certain qu’il allait avoir une haute opinion de moi avec ses conneries.

« -j'ai dis que j'avais pas de bouffe. Niveau liquide ça allait très bien mais malheureusement ça nourrit pas un homme... » Aller savoir pourquoi, il faisait de cette catégorie de mecs qui était capable de déjeuner avec une bière et un reste de pizza froide. Melvin n'était pas accro à l'alcool au point d'en faire son plus proche compagnon. Mais il aimait bien l'ivresse qu'il apportait, ce petit flottement de mi soirée qui permettait aussi aux gens de se détendre et de se lâcher vraiment. Grâce à la bière, on pouvait vraiment connaître les gens. Les masques tombaient et c'était bien plus marrant la plus part du temps.

Un sourire vraiment amusé illumina le visage de Melvin. C'était vraiment un prénom moisi ! Tam ne semblait pas avoir le moindre tabou, pas la moindre barrière. Parlé d'actrice porno à un mec qu'on connaissait pas. Pourquoi pas. Ça signait son originalité et c'était ce qui plaisait à Plutarch. Les gens différents et qui assumaient complètement ça.

Un signe du menton pour lui dire que oui, il avait bien comprit ce qu'elle voulait dire. Pour ce qui était de l'accord de laisser le passé derrière eux, il était prêt à prendre les paris qu'il en apprendrait d'avantage sur elle qu'elle sur lui d'ici quelques mois. Ne jamais dévoilé qui il était vraiment, Plutarch était doué à ce petit jeu. Il la perdrait, comme les autres avec ses histoires aussi folles et dormir debout les unes que les autres. Savoir faire la différence entre les vrais du faux… Peut-être qu'elle serait capable de le faire. Aller savoir.

« -ah ba moi qui voulait une fête surprise… J'vois que c'est pas sur toi que j'vais compter ! » s'amusa Plutarch. Elle allait s'habituer. Dans le fond il était complètement d'accord avec elle. Il n'avait jamais fêter son anniversaire, alors c'était pas ici et dans le monde actuel qu'il allait s'y mettre. « -au cas ou on sait jamais, j'adorerais avoir un truc pour écouter de la musique ! » ça c'était pas une connerie. Même si le sourire qu'il affichait laisser penser que oui.

« -t'es flic ou qu... » il n'avait pas terminé sa phrase. Écarquillant un peu les yeux devant les derniers mots de la jeune femme. Vraiment aucun tabou. C'était noté. C'était quelque peu surprenant, mais ok. « -t'es au courant que j'suis en caleçon et qu'on est dans ma chambre là ? » demanda-t-il en fronçant légèrement les sourcils, sans se défaire de son sourire en coin. « -au pire j'te demanderais de tenir la chandelle si y'a besoin un jour. » c'était pas super sympa, mais il n'avait pas l'intention de lui laisser comprendre qu'elle était canon et qu'il était pas insensible à ses charmes. « -quant à la première questions, j'aime bien passer du temps avec Alan, il est apaisant je trouve. »

Les choses étranges et moi, il y en avait des tas, beaucoup trop pour que ce soit humainement possible de s’en rappeler. Évidemment, ça me faisait bien rire, parce que je n’avais jamais pris au sérieux tout ça, peut être que j’aurais dû. Cette conversation prenait des allures surréalistes et il ne semblait pas contre alors pour moi tout était parfait.

- Tu sais, je peux très bien me réveiller un jour et décider de fêter ton anniversaire. Tout peut arriver, tu n’es pas à l’abri. Un peu à la Alice au pays des merveilles…

J’aimais bien cet univers, il était d’une certaine façon aussi taré que moi. Enfin, ça il n’avait pas besoin de le savoir. Il n’avait pas non plus besoin de savoir que j’avais noté dans un coin de ma tête cette histoire de musique. Il était évident que ce ne serait pas facile de lui trouver un lecteur mp3 ou cd qui fonctionne à pile et il serait sans doute encore moins acceptable d’utiliser des pilles pour le faire fonctionner, mais dans le fond, ce n’était pas grave, j’emmerdais déjà le monde en temps normal, ce n’était pas aujourd’hui que les choses allaient changer. J’avais senti la remarque arrivée quand je lui posais des questions sur lui et le camp, mais j’avais fini tout ça en beauté pour le faire taire et ça avait marché, l’espace de quelques secondes au moins.

- Ah bon ? Non je ne savais pas. Je pensais qu’on était dehors le cul dans la neige à crever de froid.

Il était évident que ce n’était pas le cas, je savais ce que j’étais en train de faire, du moins c’était ce que je faisais croire une fois de plus. Je ne sais jamais trop où je vais avec ce genre de chose. Pour moi, il n’est jamais facile de savoir où les choses vont. Je laisse la vie avancer toute seule sans tenir la laisse où regarder. Je suis comme on peut suivre un homme bourré pour s’assurer qu’il lui n’arrive pas une couille trop grave tout en le laissant faire.

- Si la fille en question est sexy, je ne dis pas non à une telle invitation. J’essayerais de rester sage, mais ça risque d’être un peu compliqué.

Nouveau sourire, le cul c’était de toute façon ce qui faisait avancer les gens. C’était un truc universel qui parlait à tout le monde. J’étais un brin sérieux en vérité, s’il voulait qu’on tente l’un comme l’autre de pécho la même fille et que le gagnant soit le premier à la mettre dans son lit, j’avais fortement envie de jouer, mais dans le fond c’était sans doute un peu puéril. C’est presque à regret que je parlais donc d’Alan, bien que la fin de la conversation tournée relativement vers le même thème.

- C’est un homme adorable, donc je peux que comprendre. Par moment, je suis même bien triste qu’il soit marié…

La vraie question était de savoir qui je n’avais pas envie de me taper dans le groupe, autant dire pas grand monde quand on y regardait de plus prêt en fait…