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Just like a mirage
Dim 31 Déc 2017 - 15:05
9 décembre 2017
Il fait froid et le temps est gris. Normal, c’est l’hiver après tout, mais si avant j’aimais cette saison et appréciais de m’amuser dans l’épais manteau blanc, ce n’est plus le cas depuis un certain temps maintenant. Pourquoi ? Amusez-vous à crapahuter pour tenter de trouver un truc à manger ou tout truc utile pour la survie et vous verrez bien que ça n’a plus rien de réjouissant. Chaque pas est épuisant et demande un véritable effort. En guise de réconfort, oubliez aussi le feu de cheminée ou un bon radiateur, tout ce qui faisait son charme auparavant n’est plus présent. La seule chose positive concerne les lents qui semble presque hiberner avec la neige qui n’a pas encore pointé le bout de son nez, mais pour le reste, il n’y a vraiment de bien durant cette période.
Pourtant, j’ai décidé de sortir et seule ! Je me dis que le danger étant peu présent, je ne risque pas grand-chose et, surtout, j’ai en marre de me sentir comme la plus faible du groupe. En fait, ce n’est pas une impression, c’est un fait. Même Lucy assure plus que moi, c’est pour dire. Alors, équipée de mon sac et de mon couteau, je sors en douce dès les premiers rayons du jour. Comme d’habitude, je chevauche mon vélo, je trouve que c’est le moyen idéal pour se déplacer. Silencieux, tout en permettant de parcourir des distances en se fatiguant moins et plus longtemps.
Comme avec les amis on se trouve au Nord de Seattle pour Kaycee qui veut retourner à sa maison et trouver une trace de ses parents, j’avance un peu vers l’ouest pour élargir un peu les pistes et surtout pour éviter de repasser devant les même commerces et habitations lorsqu’on réavancera. Equipée en mode bibendum avec des vêtements chauds, deux pantalons et une grosse doudoune, sans oublier mon sublime bonnet muni d’un pompon à froufrou à son sommet. Jaune et rouge, c’est la classe hein ! Pour la discrétion on repassera en revanche, un truc ainsi coloré sur la tête au bout milieu d’un paysage gris, ça se voit, mais franchement il me tient super chaud !
Pour être tout à fait honnête, je ne sais même pas où je vais et encore moins pourquoi je m’y rends, enfin, si, comme d’habitude trouver des trucs à manger ou utiles, mais je ne vais pas non plus porter cinquante kilos. Quoi que, si je trouve une luge ou un quelque chose pouvant être tiré, je pourrais éventuellement être un peu plus chargée qu’avec mon sac à dos en le mettant à l’arrière de ma bicyclette. On verra bien.
Au bout d’une trentaine de minutes, je suis déjà morte, ça promet. Du coup, je me pose dans un petit parc de quartier, ça me permet d’avoir une vue un peu dégagée et d’y trouver un banc encore debout. Enlevant mon sac, je m’en sers de pseudo pour m’asseoir quelques instants. A peine le temps de m’étirer que j’aperçois une petite silhouette un peu plus loin. Un chien ! Tout de suite, un sourire apparaît sur mon visage, du moins juste une petite fraction de seconde car en croisant son regard, je le vois bien moins mignon que je le pensais. Il baisse l’avant de son corps et commence déjà à grogner. Super.
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Re: Just like a mirage
Lun 8 Jan 2018 - 16:28
Laissant traîner ses pieds sur l'asphalte abîmée par le temps, le Mainois avance sans vraiment porter de réelle attention à tout ce qu'il y a autour, bien trop perdu dans ses pensées, comme souvent. Cela fait une petite semaine que la raison de l'évitement d'Isiah est tombé : Frances est enceinte. Une nouvelle qui a d'abord laissé l'écrivain franchement sceptique, pensant que le serrurier sortait une mauvaise blague, avant de comprendre que c'était bel et bien le cas. Elle portait un enfant et dans moins de neuf mois il ferait parti de ce monde. De longs mois. Si la coréenne ne mourrait pas avant. Pas que Nigel pensait que c'était le cas, elle aurait sans doute les épaules pour assurer un tel événement mais les dangers étaient tellement grands dans ce monde et les choses pouvaient très rapidement mal tourner, pour tout le monde. L'annonce l'avait franchement secoué et s'il avait fait au mieux de ne pas s'immiscer dans cette affaire, il n'avait pu s'empêcher de laisser naître une certaine inquiétude pour la chanteuse mais également pour son ami. S'il arrivait quelque chose à la brune, Isiah risquait fort de ne pas le supporter... quoi qu'enfant dans le tableau ou pas, le résultat serait le même, mais avec un enfant tout semblait d'un seul coup bien plus compliqué. Ils avaient encore du temps avant de réellement s'inquiéter du sujet, mais le trentenaire ne pouvait s'empêcher d'imaginer le pire, tout le temps.
En fin de matinée, il avait décidé de quitter le centre, toujours accompagné de Marvin, pour ''aller trouver des vivres pour l'hiver''. La vérité ? Il avait surtout besoin de prendre l'air, réfléchir à tout ça, et à tous les moyens dont ils avaient à disposition pour améliorer encore leur mode de vie et leur sécurité. Bien sûr, il aurait pu demander à Jay ou au vieux Billy de l'accompagner mais il était encore bien trop habitué à évoluer en solitaire et était capable de se débrouiller seul. Ou du moins en binôme avec le canidé. Peut-être d'ailleurs que la présence du chien n'avait fait qu'accentuer son côté tête-en-l'air et un peu ailleurs, sans même s'en rendre vraiment compte, Nigel se posait beaucoup sur lui et ses alertes. Sans doute que si le Bouvier n'avait pas été là, il serait mort plus d'une fois, bien trop à l'Ouest lorsque quelque chose le turlupinait. Et Marvin faisait parfaitement son boulot, ayant avec le temps réussit à déceler le dangereux et l’inoffensif, gardant toujours l'homme à vue.
Alors éloigné du camp d'une bonne vingtaine de minutes, il arrivait aux abords de ce parc, percevant déjà l'air intéressé de son compagnon à quatre pattes. Jetant pour la première fois depuis leur sortie un regard vraiment attentif aux alentours, il le reporta alors sur le chien. «Tu peux y aller, buddy » avait-il lancé en faisant un petit signe du menton, regardant alors le concerné s'éloigner un peu plus, traîner dans l'herbe en battant la queue. S'ils avaient croisé quelques errants en chemin, cet endroit semblait plutôt calme pour l'instant. Mais ce n'était pas une raison pour l'écrivain de baisser sa garde, pas trop du moins, surtout pas maintenant que Marvin s'éloigne un peu. Il ne se prive cependant pas pour observer tout ce qui l'entoure, les branchages bien plus abondants qu'auparavant, dénués de feuilles, les buissons de sapin qui masque toute une autre partie du parc, cette fontaine par laquelle l'eau ne coule plus depuis bien longtemps désormais.
Et Marvin disparaît derrière la-dite fontaine, n'inquiétant pas plus que cela le brun qui sait pertinemment que s'il doit y avoir un problème, le bouvier saura se faire entendre bien avant qu'il ne soit trop tard. Chose qui ne tarde pas à arriver. Les grognements de l'animal font immédiatement froncer les sourcils du trentenaire qui récupère automatiquement le piolet dans la sangle de son sac, juste au cas où. Contournant à son tour la fontaine, il aperçoit tout d'abord le canidé, les oreilles abaissées vers l'arrière, l'échine courbée, apparemment méfiant, avant de percevoir la raison de sa méfiance : une silhouette sur un banc. Les sourcils froncés, le Mainois tente de voir si elle est vivante ou non, mais le bonnet coloré et assez propre sur sa tête prouve bien que ce n'est pas un errant, tout comme ce mouvement de recul caractéristique.
Intimant à Marvin de se taire afin d'éviter d'attirer d'autres indésirables, ce que l'animal fait sans toutefois baisser sa garde, Nigel fait quelques pas en avant pour finalement se figer totalement à quelques mètres encore de l'inconnue. Les yeux désormais écarquillés, il laisse retomber le bras tenant son arme, se demandant s'il n'est pas entrain de nager en plein rêve. Si, ça doit être un rêve, il doit être entrain de délirer totalement. Quoi de plus étonnant ? Après des mois à traîner à la frontière de la folie, le cap devait bien être passé à un moment où à un autre. Et ce jour était arrivé.
Cette personne devant lui, ça ne pouvait pas être Hannah, pas elle, pas en chair et en os. Et pourtant, il ne pu s'empêcher de souffler son prénom comme si l'apparition en face de lui allait lui répondre.
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Re: Just like a mirage
Jeu 8 Fév 2018 - 11:53
« Euh… Gentil le chien, gentil hein… » lançais-je sans trop savoir quoi faire. Je n’ai jamais eu de chien, mais à moins d’être la dernière des débiles, ce n’est pas dur de comprendre qu’il est prêt à attaquer. Que faut-il faire dans ce cas ? Est-ce que c’est comme avec les ours où il est préférable de rester calme et de ne pas bouger ? A mois qu’il faille à l’inverse sortir les crocs. Je ne sais même plus. De ce que je vois, il n’a pas l’air maigrichon, pas trop en tout cas, donc il arrive à se nourrir. ‘’Et alors Hannah ? On s’en fout, à moins que tu comptes le manger ?’’ me direz-vous, mais que nenni ! Ca peut prouver deux choses, mais l’une comme l’autre ne sont pas véritablement bon signe.
La première, parce qu’il en faut bien une, pourrait être qu’il s’agit d’un chien errant. Pas pour rien qu’il grogne ainsi en voyant quelqu’un parce que pour lui tout représente une menace, ou un repas d’ailleurs, alors il se met en position, prêt à attaquer ou se défendre, c’est selon. Sauf que je ne peux même pas tenter de le distraire en lui balançant un truc à grignoter étant donné que moi-même je cherche. Oh l’idée de lui lancer un caillou ou une petite pierre en pleine poire peut être plaisante sur le coup, mais après je ne pourrais pas lui échapper, ça court bien plus vite qu’un être humain ces boules de poils.
La seconde chose serait que ce chien, à l’inverse d’être tout seul, appartienne à quelqu’un. Et là, ce serait du cinquante-cinquante puisque son ou sa propriétaire pourrait très bien être une enflure de première. Peut-être que cette personne pourrait être l’opposé d’un être démoniaque et se trouver être un bon samaritain… J’aimerais vraiment très fort que cette dernière possibilité soit la bonne, mais il faut dire ce qui est, je sais à peine me défendre et vu ce que j’ai déjà pu vivre et voir, forcément que je ne suis pas du genre à croire en mon prochain, surtout pas si c’est un homme.
« Du calme, je vais pas te faire de mal. » dis-je d’une voix manquant cruellement de confiance. Pourquoi est-ce que je n’ai pas pris ma carabine… Là, elle aurait pu m’être utile, même si rien ne garantissait un quelconque résultat convaincant et le sentiment de menace chez l’animal augmenterait par la même occasion. Mais voilà que débarque quelqu’un, un homme, forcément, ça ne serait pas drôle s’il s’agissait d’une fille de mon âge. En tout cas, il sait se faire obéir parce que le chien se calme directement. Enfin, calmer, il n’aboie plus, mais c’est déjà ça ! Je pourrais presque me sentir un peu plus en sécurité maintenant… Non, je déconne, c’est presque pire puisque je ne peux même plus me rassurer par des questionnements, le type vient de débarquer et a par la même occasion répondants à mes interrogations.
Lentement il s’avance, mon regard passe de l’homme au chien, du chien à l’homme, mais aussi à ce qu’il y a autour de moi. Pourtant, je ne bouge pas, seul mes yeux se baladent, mais mon corps lui reste est immobile, un peu comme s’il attendait la sentence en baissant les bras. Après tout, à quoi bon puisque le mec pourrait ordonner à son chien de m’attaquer ou lui-même le faire d’ailleurs. Je ne suis pas pour autant paralysée, c’est un choix de ma part.
Je décide de relever lentement mon bras le long de ma cuisse pour poser ma main sur le manche du couteau. Et puis, tout change. L’appréhension disparaît et laisse place à des larmes mêlant tristesse, joie et incompréhension, mes jambes deviennent étrangement molles et ne supportent plus le poids de mon corps. Je tombe sur les genoux tout en gardant le buste droit et le regard ancré dans celui de l’homme. Puis, j’entends mon prénom, ce qui provoque des sanglots incontrôlables chez moi. Je passe mes mains sur mon visage pour à la fois sécher très brièvement ces larmes, mais aussi pour tenter de me rassurer sur le fait de ne pas être en pleine hallucination. Mais non, ça, c’est impossible, c’est bien trop réel tout ça. Intérieurement je hurle son prénom, mais aucun son ne sort.
Nigel...
La première, parce qu’il en faut bien une, pourrait être qu’il s’agit d’un chien errant. Pas pour rien qu’il grogne ainsi en voyant quelqu’un parce que pour lui tout représente une menace, ou un repas d’ailleurs, alors il se met en position, prêt à attaquer ou se défendre, c’est selon. Sauf que je ne peux même pas tenter de le distraire en lui balançant un truc à grignoter étant donné que moi-même je cherche. Oh l’idée de lui lancer un caillou ou une petite pierre en pleine poire peut être plaisante sur le coup, mais après je ne pourrais pas lui échapper, ça court bien plus vite qu’un être humain ces boules de poils.
La seconde chose serait que ce chien, à l’inverse d’être tout seul, appartienne à quelqu’un. Et là, ce serait du cinquante-cinquante puisque son ou sa propriétaire pourrait très bien être une enflure de première. Peut-être que cette personne pourrait être l’opposé d’un être démoniaque et se trouver être un bon samaritain… J’aimerais vraiment très fort que cette dernière possibilité soit la bonne, mais il faut dire ce qui est, je sais à peine me défendre et vu ce que j’ai déjà pu vivre et voir, forcément que je ne suis pas du genre à croire en mon prochain, surtout pas si c’est un homme.
« Du calme, je vais pas te faire de mal. » dis-je d’une voix manquant cruellement de confiance. Pourquoi est-ce que je n’ai pas pris ma carabine… Là, elle aurait pu m’être utile, même si rien ne garantissait un quelconque résultat convaincant et le sentiment de menace chez l’animal augmenterait par la même occasion. Mais voilà que débarque quelqu’un, un homme, forcément, ça ne serait pas drôle s’il s’agissait d’une fille de mon âge. En tout cas, il sait se faire obéir parce que le chien se calme directement. Enfin, calmer, il n’aboie plus, mais c’est déjà ça ! Je pourrais presque me sentir un peu plus en sécurité maintenant… Non, je déconne, c’est presque pire puisque je ne peux même plus me rassurer par des questionnements, le type vient de débarquer et a par la même occasion répondants à mes interrogations.
Lentement il s’avance, mon regard passe de l’homme au chien, du chien à l’homme, mais aussi à ce qu’il y a autour de moi. Pourtant, je ne bouge pas, seul mes yeux se baladent, mais mon corps lui reste est immobile, un peu comme s’il attendait la sentence en baissant les bras. Après tout, à quoi bon puisque le mec pourrait ordonner à son chien de m’attaquer ou lui-même le faire d’ailleurs. Je ne suis pas pour autant paralysée, c’est un choix de ma part.
Je décide de relever lentement mon bras le long de ma cuisse pour poser ma main sur le manche du couteau. Et puis, tout change. L’appréhension disparaît et laisse place à des larmes mêlant tristesse, joie et incompréhension, mes jambes deviennent étrangement molles et ne supportent plus le poids de mon corps. Je tombe sur les genoux tout en gardant le buste droit et le regard ancré dans celui de l’homme. Puis, j’entends mon prénom, ce qui provoque des sanglots incontrôlables chez moi. Je passe mes mains sur mon visage pour à la fois sécher très brièvement ces larmes, mais aussi pour tenter de me rassurer sur le fait de ne pas être en pleine hallucination. Mais non, ça, c’est impossible, c’est bien trop réel tout ça. Intérieurement je hurle son prénom, mais aucun son ne sort.
Nigel...
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Re: Just like a mirage
Mar 20 Fév 2018 - 1:37
Toujours debout, figé devant cette silhouette qu'il reconnaîtrait entre mille mais qui, en cet instant, semble totalement irréelle, l'écrivain a les yeux écarquillés, ne disant rien, comme incapable de dire quoi que ce soit. Cette jeune femme... ça ne peut pas être Hannah, ce n'est pas possible, pas après tout ce temps... Et pourtant, une part de lui y croit, amenant avec elle tous les souvenirs, tout ce par quoi l'homme a dû passer après que sa sœur ait été arrachée à lui, toute cette volonté de croire encore et encore à la possibilité de la retrouver pour finalement devoir se rendre à l'évidence bien trop douloureuse qu'il n'y avait plus le moindre espoir. Espoir qui avait disparu dès lors, l'espoir en une vie ''normale'', en une quelconque rémission du monde, en demain. Mais revoir sa cadette en face de lui, là, maintenant, lui coupait littéralement le souffle, compressait ses poumons et son cœur au point qu'il eu la sensation de se sentir défaillir. Avait-il perdu la tête au point d'avoir une hallucination ? Ce n'était pas improbable. Mais pourquoi maintenant ? Pourquoi son esprit lui jouerait des tours après tous ces mois ? Ça n'avait aucun sens, aucune logique... Mais le Mainois ne voyait pas d'autre explication en cet instant, et ce malgré cette voix qui lui hurlait dans sa tête qu'il ne rêvait pas, qu'elle était bien là, juste en face de lui, bien vivante.
Totalement confus, la réalité le frappa brusquement lorsqu'il vit la blondinette tomber à genoux puis se passer les mains sur le visage pour sécher des larmes qui n'avaient rien d'une hallucination. Tout ce temps, le brun ne l'avait pas quittée des yeux, la bouche légèrement entrouverte sans qu'aucun son ne sorte. Mais à la voir ainsi, effondrée au sol, il ne réfléchit pas plus longtemps aux éventualité d'un mirage et s'approcha d'elle à vive allure, se laissant également à genoux juste devant la jeune femme. Ses prunelles sombres également embuées, la gorge nouée, le trentenaire avait doucement porté une main jusqu'à sa joue, y déposant le bout de ses doigts froids tandis que Marvin était resté un peu en arrière, observant toujours celle qui était une inconnue à ses yeux d'un air hostile. Elle était bien réelle... en chair et en os, pas d'hallucination, pas de fantôme du passé. C'était bel et bien Hannah.
Sans attendre plus, l'écrivain avait passé ses bras autour de la jeune femme, la serrant fermement contre lui en enfouissant son visage dans sa chevelure blonde. Et les larmes ne purent être retenues plus longtemps. À l'instar de l'adolescente, elles inondaient les joues de l'aîné qui se trouvait toujours incapable de parler, se contentant de garder sa sœur contre lui. Des larmes de joie et de soulagement, mais aussi de peine. Cette peine de n'avoir pu la protéger, de n'avoir pu être là, de l'avoir laissée seule face au monde. Et pourtant elle s'en était sortie. Mais à quel prix ?
Après quelques secondes et peu envieux de la lâcher, il s'était néanmoins forcé à se reculer un peu, suffisamment pour caler son regard sombre dans le sien, une main déposée sur sa joue pour qu'elle relève la tête vers lui. «C'est bien toi... tu es bien là... » avait-il simplement soufflé d'une voix enrouée par l'émotion, peinant encore à y croire réellement. Le sentiment de soulagement et de libération qui emplissait son être était néanmoins accompagné d'une certaine anxiété. Qu'avait-elle vécu pendant tout ce temps ? Lui pardonnerait-elle de n'avoir pas su la protéger ?
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Re: Just like a mirage
Dim 25 Mar 2018 - 14:36
L’espoir d’être de nouveau unis ne m’avait jamais quitté, il y eût bien quelques moments de doute après autant de temps passé, mais ça me permettait de garder un objectif et de continuer à avancer. Cet instant, je l’ai rêvé un nombre incalculable de fois, et même dans les scènes les plus folles dignes des films hollywoodiens à l’eau de rose, je restais à des années lumières de la réelle émotion présente. Tout était décuplé, la joie, la tristesse ou le soulagement me faisait complètement craquer. Impossible pour moi de retenir les flots de larmes qui se montraient être libérateur de toutes ces émotions gardées. Continuant à le fixer du regard, je ne parviens pas à bouger, les seuls mouvements faits proviennent de mes lèvres et des plissements de mes yeux laissant les pleurs faire leur labeur.
Même lorsque Dicky m’enlaça, je mis quelques secondes afin de parvenir à en faire de même pour le serrer le plus fort possible dans mes bras comme par crainte qu’il ne s’envole une fois encore. J’aurais aimé que cela ne prenne pas fin, mais mon grand-frère en décida autrement pour finalement me relever délicatement la tête afin que nos regards se croisent. Pinçant mes lèvres, je hocha la tête en guise de réponse affirmative. Oui, c’est bien moi, la seule et unique. Il n’allait d’ailleurs pas tarder à ne plus avoir de doutes…
Attrapant sa main posée sur ma joue, je la caresse en fermant un bref instant les yeux pour profiter au maximum de ce moment. Un sourire se dessine sur mon visage en repensant à tous les moments vécus ensemble, bons comme mauvais d’ailleurs car même si ces derniers ne parviendraient probablement jamais à s’effacer et rester bien trop frais, ils ont pour avantage de me procurer une satisfaction immense de retrouver Nigel. Oh, je me serais bien passé de l’attaque et de l’enlèvement de ces connards et de ne jamais connaître de telle retrouvaille hein, mais bon, j’ai appris à apprécier parfois des moments en voyant leur bon côté si l’on peut dire
Rouvrant les yeux, je romps tout contact physique et j’affiche volontairement une moue plus sérieuse. Puis, je croise rapidement les bras sous ma poitrine et fronce les avants d’entamer les choses. « T’étais où hein ?! Je suis retournée aussi vite que possible à la maison où on était quand… Quand c’est arrivé mais t’y étais pas ! » lançais-je d’un ton sec et ferme. Le moment pour aborder le sujet n’est peut-être pas idéal, mais il s’agit de la question que je me suis posée plusieurs fois par jours depuis presque un an. Vous imaginez ?! Il y avait de quoi tourner folle, pas pour rien que plus d'une fois en étant seule je me mettais à l'imiter pour lui faire dire des réponses que j'attendais. Alors oui, j’aurais pu, même dû, attendre, mais j’avais besoin de savoir même si c’était complètement stupide de ma part.
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Re: Just like a mirage
Mar 10 Avr 2018 - 15:47
Durant ce laps de temps, l'écrivain avait comme l'impression que le temps s'était arrêté, que plus rien d'autre n'avait d'importance que la blondinette juste en face de lui, celle qui comptait bien plus que les autres, qu'il avait cru perdu depuis tout ce temps mais qu'il venait de retrouver. À bien y penser, peut-être était-ce un coup du destin, une vengeance de l'avoir cru morte, et peut-être que son image s'évaporerait dès l'instant où un errant planterait ses dents dans la chair de son cou. Mais non. Hannah ne disparaîtrait pas, pas cette fois, et Marvin était devenu suffisamment silencieux pour signifier à son maître qu'aucun rôdeur n'était une menace pour l'instant. La main désormais déposée sur sa joue, le Mainois ne parvenait pas à quitter des yeux les prunelles claires de sa cadette, son propre regard lui aussi empli de ce trop plein d'émotion qu'il n'était pas parvenu à contrôle, laissant rouler sur sa joue une unique larme qui mêlait à la fois joie et soulagement. Mais tout ne serait pas aussi simple, l'aîné s'en doutait. Ils n'allaient pas reprendre leurs chemin ensemble main dans la main comme si de rien n'était parce-que si lui s'en voulait désormais atrocement d'avoir perdu l'espoir quant au fait de la croire en vie, Hannah quant à elle devait lui en vouloir d'autant plus de ne jamais l'avoir retrouvée.
Et lorsque la jeune femme rouvre les yeux, la réalité semblait frapper pour de bon. Cet air sérieux, ces sourcils froncés, nul doute que la blonde a l'intention de poser toutes les questions qui devaient lui brûler les lèvres depuis une année, et qu'elle attendait des réponses précises et ce même s'ils n'étaient absolument pas en sécurité là-dehors, en plein milieu de la rue. À ses mots, l'aîné ne pu retenir un petit soupir à la fois résigné et triste, secouant la tête en orientant quelques instant son regard vers le sol. «J'y suis resté un bon mois avant de me décider à m'avancer un peu plus dans le quartier pour essayer de te retrouver » avait-il lancé sur un ton qui laissait bien entendre que ç'avait été loin d'être facile pour lui, et que ce souvenir était encore relativement amer dans son esprit. Comment aurait-il pu en être autrement ? Ces enfoirés l'avaient laissé pour mort sur ce carrelage froid. Mais à elle ? Que lui avaient-ils fait ? Si la question lui brûlait les lèvres, la réponse lui faisait pour l'instant bien trop peur pour qu'il s'engage sur ce terrain.
«Je t'ai cherché pendant des mois, Hannah, des mois et... rien, pas un signe, c'était comme si tu t'étais volatilisée... » avait-il ajouté en relevant le visage vers elle, ses prunelles empreintes de cette impuissance qui l'avait maintes fois animée après la perde de sa sœur. Ouvrant alors la bouche pour lui réitérer la question, l'aîné fut coupé par les grognements de son chien, ramené une nouvelle fois brusquement à la réalité. Mais même avec cette nouvelle claque, Hannah n'avait pas disparu, elle était toujours là, en face de lui. Et les morts aussi. Une bonne dizaine d'errants s'approchaient d'eux, traînant des pieds en râlant, aspirant à les attraper avant qu'ils n'aient fuit. Sans réfléchir plus longtemps, Nigel s'était relevé, tâchant de ne pas se focaliser sur ses jambes encore tremblantes, et avait agrippé la jeune femme par le bras, n'imaginant pas une seule seconde la possibilité qu'elle n'ait peut-être pas envie de le suivre. Tout ce qui comptait pour l'instant c'était de s'éloigner de la menace, et seulement après, il aviserait.
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Re: Just like a mirage
Jeu 12 Avr 2018 - 18:17
Je veux des réponses, là, maintenant, tout de suite. Je n'ai pas du tout envie d'attendre même une seconde de plus, je veux savoir, j'en ai besoin. Mais ce que Nigel dit m'irrite déjà. « Un bon mois ? Et ça t'aurait pas dit de me laisser un mot au cas où je me ramène genre... Deux semaines après ton départ nan ? » Ah bah oui Môssieur, désolée d'avoir tant tardée et de vous avoir fait patienter à ce point hein. « J'aurais dû dire à ces connards ; Excusez-moi, je vais y aller parce que c'est pas le tout, mais j'ai de la route à faire et je sais que l'autre Dickhead ne m'attendra pas. Ca aurait peut-être marché remarque. Rah quel dommage que je n'y ai pas pensé dis donc... Quelle conne je fais, holala. » répliquais-je d'un ton typique du foutage de gueule même si les mots en eux-même suffisaient amplement, mais j'ai envie de plus, de lui faire bien comprendre le fond de ma pensée. D'ailleurs, ce que je dis n'est pas totalement faux, je suis parfaitement conne là. Au lieu de profiter et de remettre à plus tard cette conversation, non, j'insiste, je remue le couteau dans la plaie avant de l'enfoncer encore plus profondément. Mais le pire reste à venir...
Ancrant mon regard noir plein de colère dans le sien, je lui lance sèchement un « Pardon ? » en décroisant les bras avant de me reculer. « Lâche-moi ! Je sais me démerder seule à cause de toi. » dis-je en arrachant mon bras de son emprise. Je le suis bien évidemment, et même si j'avais voulu partir dans l'autre sens, j'avais d'abord des choses à lui dire. Quant à ces trucs-là, pour le coup, je m'en foutais. D'ordinaire pas du tout, mais ma colère est telle que je ne ressens aucune inquiétude à leur sujet. On court un peu suivi par le clébard de l'autre, suffisamment pour enfin s'arrêter. Parfait !
« Ok, maintenant on peut reprendre ? En fait, ce n'est pas une question, il s'agit d'une affirmation parce que, non, je n'en ai pas terminé, surtout pas avec ce que t'as dit juste avant ! » formulais-je en guise d'introduction aux représailles verbales qui venaient. « Donc, comme ça, pour toi... Moi je me suis volatilisée ? Ah oui ? Alors dans ce cas, explique-moi ce que tu fous là.... Vas-y.... Je t'écoute, dis-moi ! » exigeais-je en le poussant en arrière. « Explique-moi aussi comment ça se fait que ce soit moi qui te court après depuis tout ce temps ? Explique-moi comment j'ai réussi à remonter à toi hein ? » Bon, ok, je ne savais pas qu'il se trouvait là, j'avais juste une direction et j'ai eu beaucoup de chance « Oh, t'as le bonjour de Kerwan au fait. Un mec charmant LUI. » ajoutais-je en tournant le dos à mon frère.
La colère prend le dessus sur tout le reste, pourtant, j'ai juste envie de l'enlacer et de ne jamais quitter ses bras, de ne plus jamais le perdre. Mais je suis une peste, je le sais. C'est plus fort que moi, il faut que ça sorte maintenant. Et même si j'ai cette sorte de haine que je lui crache en pleine figure, ce n'est pas forcément au premier degré. C'est ma manière d'évacuer toute cette année de tension, de peur, de pleurs, de solitude, d'inquiétude et d'un tas d'autres sentiments, y compris des positifs comme le bonheur immense d'être de nouveau avec mon frère.
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