Je regardais tout le monde se disperser. Chacun était en train de faire ce qu’il pouvait pour éliminer la menace. Le premier connard avait été repéré, il fallait à présent trouver les autres. Ce n’était qu’une question de temps pour qu’ils soient tous éliminés et je le savais. J’avais suffisamment confiance dans la capacité des gens ici pour le savoir. Jenna se montrait largement à la hauteur des autres et c’était une bonne chose. Pour une fois, je préférais jouer la carte du silence alors que j’entendais les répliques de chacun, j’avais un sourire un peu moqueur sur le visage, mais je restais silencieux. Je n’avais rien d’important à dire et autant dire que j’avais appris à ne rien dire quand ce n’était pas important, le silence c’était bien des fois.

En finissant de descendre de l’escalier, je me rendais un peu plus compte de la puanteur que j’avais sous le nez. Il était évident que ce n’était pas un truc qui faisait plaisir à sniffer et que ça allait être génial d’évoluer dans un endroit comme ça. Je regrettais presque d’avoir fermé derrière moi, mais l’ouverture aurait été trop petite pour faire courant d’air de toute façon. J’étais presque étonné que le sol ne soit pas totalement recouvert de fange et de ne pas avoir l’impression de rester collé à chaque pas. J’entendais tout ce qui se passait autour de moi et finalement, je fus interpellé par Jason qui m’agita une tête de rodeur sous le nez.

- Je ne vais définitivement pas embrasser cette puanteur. Mais attend bouge pas !

Je coinçais la lampe torche que j’avais entre les mains à ma ceinture pour me débarrasser pour pouvoir prendre mon pied de biche correctement avec mes deux mains. Je reculais un peu pour pouvoir être à bonne distance de mon frère. Je regardais à ma droite pour m’assurer que personne n’allait se prendre le projectile alors que j’armais ma batte improvisée.

- Pull !

Mon frère avait compris et lâchait la tête au moment où le fer de mon pied de biche frappa sur la tête du macchabée tuant sans doute la bestiole sur le coup et envoya la tête à l’autre bout du couloir. Il faudrait sans doute continuer de surveiller dans le coin et fouiller histoire de voir s’il y avait des trucs plus intéressants, mais pour le moment j’étais bien trop occupé à rire avec mon frère qu’à faire quoi que ce soit d’autre.

La blonde n'avait pas vraiment réfléchis quant à sa révélation au sujet de sa relation avec la montagne de muscles. Dans tous les cas, ce n'était pas plus mal, cela ferait en effet bien chier le duo Swann/Joann, ce qui était à la base le but de la manœuvre, rappelons le.

"Okay, j'crois qu'on peut péter tranquille maintenant." Plus de décharnés à l'horizon, pas même un grognement, ça s'annonçait plutôt bien tout ça, le groupe était efficace en matière de ménage.

Le petit manège des deux frangins lui arracha un sourire, c'était quand même chouette de ne pas s'être retrouvé avec une troupe coincée du derrière pour cette sortie. Les militaires de métier étaient sympas, certes, mais bien trop sérieux pour penser à se détendre et la pression n'était pas toujours une arme pour se genre d'expédition.

"Joli coup."

Envieuse à l'idée de progresser, son attention se porta ensuite sur la grande pièce qui semblait maintenant vide de toute menace. Sa lampe s'arrêta au niveau d'une porte au nord, il y avait possiblement d'autres rôdeurs coincés de l'autre côté ou pire encore : des vivants. À pas feutrés, elle gagna alors celle-ci et essaya de l'ouvrir tout en lenteur, si celle-ci se laissait faire, elle ne l'ouvrirait alors que très légèrement et ira tendre l'oreille dans un premier temps. Cependant, si par malheur elle osait lui résister, la blonde grognera et fera signe à Merl et son pied de biche de la rejoindre.

Spoiler:

Une fois équipé de sa nouvelle arme, Clayton continua donc sa progression en avant. Le brun avançait mais, prudemment, tout en faisant attention à l’endroit ou il posait les pieds. Il faut dire que se serait tout de même idiot de se faire surprendre et de se faire mordre par surprise par ces stupides cadavres. Alors, comme le barbu n’avait aucune envie de finir ses jours dans cet endroit sordide, il s’avança lentement à travers la pièce tout en scrutant avec attention chaque recoins qui pourraient dissimuler une autre créature.

Concentré sur sa tâche, le barbu fut toutefois détourné de son objectif principal en voyant une tête valser à travers la pièce jusqu’à venir rebondir contre le mur un peu plus loin. Instinctivement, il se retourna vers les deux frangins qui eux étaient pliés de rire. Aussitôt, il esquissa un petit sourire et puis, il se concentra à nouveau sur sa tâche. Apparemment, il n’y avait plus de cadavres dans le coin ?

Par contre, plus ils progressaient dans le centre de cette salle et plus l’odeur devenait insupportable. Cette odeur était, d’ailleurs, tellement intenable qu’à un moment, le brun attrapa son écharpe et la posa immédiatement sur son nez afin d’empêcher cet horrible parfum de parvenir jusqu’à ses narines. Sa manœuvre était sans doute inutile mais au moins, il avait l’impression que ça pourrait marcher ?

Quoiqu’il en soit, le groupe sembla se scinder en deux parties puisque Joy se dirigea, spontanément, vers la porte située vers le fond de la pièce. Le brun savait que la blonde pouvait très bien se défendre seule et qu’elle n’avait pas spécialement besoin d’un ange gardien pour couvrir ses arrières. Mais, il préféra quand même lui emboîter le pas afin de lui venir en aide en cas de coups durs. Après tout, ils n’étaient pas à l’abri d’une nouvelle surprise.

Après avoir passé quelques minutes à rire à gorge déployée de cette histoire, je finis par m’en remettre, chaque connerie qu’on avait faite avait sa place dans un coin de ma tête. Je souriais toujours alors que je m’essuyais les yeux des larmes qui avaient fini par s’y glissait à cause de l’hilarité. J’entendais la voix de Joy faire un commentaire et j’en bombais le torse avec fierté avant de répondre à la brune. C’était important pour moi de rire de tout ça, la vie était bien trop triste pour être malheureux.

- Merci !

Je posais mon regard sur le noir où la tête du connard avait été roulée, j’avais quand même envie de savoir s’il avait été tué et puis c’était important de faire un tour du coin parce que maintenant que la menace avait été éliminée, il y avait sans doute un truc intéressant à trouver dans le coin. C’était quand même étrange de tomber sur un endroit avec autant de connard et si peu de ressource. Il était évident que pour moi, il y avait plus que simplement ça. Je me demandais un peu comment autant de gens s’étaient retrouvés dans un endroit pareil, mais ce n’était pas si important que ça.

- Bon, il est définitivement mort, il n’a pas apprécié.

Si ce n’avait pas été le cas, je l’aurais fini moi-même sans rien dire parce que je n’aimais pas laisser des âmes bloquées dans les corps animés par on ne sait trop quelle force étrange. Pour moi c’était important de le faire et c’était pour ça que j’avais cherché à le retrouver. De toute façon, mettre la main sur une tête décapitée au milieu de la pièce n’était pas compliqué, mais trouver des trucs utiles alors que je ne savais pas où chercher c’était par contre une autre paire de manches.

Jenna avait regardé la tête du rôdeur voler à travers la pièce et le fou rire qui s’en était suivi des deux frères. Même si ça pouvait paraitre inapproprié sur le moment elle devait bien avouer que ce manège l’avait fait sourire et que le groupe était tout simplement parfait pour ce genre de mission. Elle qui voyait tout en noir de manière générale, elle qui imaginait la mort à chaque instant et bien ce groupe lui faisait penser à autre chose et c’était tant mieux. Observant les deux Rogers, Jenna adressait une félicitation du pouce à Merl.

« Home Run ! Bien joué ! »

Mais bon les plaisanteries avaient une fin et il fallait avancer dans cette obscurité et voir ce que pouvait cacher cet endroit. Alors que Joy et Clayton partait vers une porte un peu plus loin Jenna se dirigeait vers la gauche dans ce qui semblait être une espèce de recoin dissimulé. Elle avançait prudemment, surveillant chacun de ses pas et regardant où est ce qu’elle posait les pieds afin de ne pas se faire surprendre par un nouveau macchabé rampant.

« Vous me couvrez les baseballeurs ? »

Jenna avait lancé cette phrase à l’attention des deux frères afin de s’assurer qu’ils ne soient pas loin d’elle si jamais la situation venait à dégénérer. Elle tenait son couteau fermement à pleine main, prête à s’en servir au premier signe de mouvement devant elle. Elle approchait de la paroi qui donnait dans le recoin. Elle était clairement tendue et il ne faudrait pas s’amuser à lui faire peur à ce moment-là.

Je regardais autour de moi éclairant mes pas à la lueur de la lampe que j’avais entre les doigts. J’aurais pu trôler et éclairais la gueule de Jason pour l’éblouir, mais il allait s’en doute s’énerver un peu plus et il fallait bien être sérieux un peu. Du moins de temps en temps, une fois par mois c’était une bonne moyenne je trouve. Enfin, j’exagérais un peu, en réalité, j’étais capable de me tenir et de faire des efforts, surtout en présence d’Ela et pour le coup, elle n’était pas là, donc c’était définitivement une bonne nouvelle. Je savais très bien que je n’aurais pas assumé de faire autant le con devant elle. La voix de Jenna s’éleva en ma direction et celle de mon frère qui n’étaient pas loin. Un sourire débile apparut sur mon visage presque aussi tôt.

- Je n’ai pas de couverture, désolé je ne peux pas.

C’était débile, ce n’était vraiment pas drôle. J’aurais sans doute pu avoir un Awards pour cette blague de merde ou un quelconque trophée en or. J’attendais la désapprobation des gens autour de moi alors que je m’approchais un peu plus de l’endroit où Jenna se trouvait après avoir observait les alentours. Il n’y avait visiblement rien ici ce qui était bien dommage, mais en même temps, il aurait fallu être con pour de poser des trucs à même le sol en compagnie de connards.

- En vrai, je suis là.

Bon, il fallait quand même tenter un truc, pas faire trop le mec relou. Oui, les blagues de merde ça allait bien cinq minutes, enfin je savais très bien que la prochaine serait pour bientôt parce que plus j’essayais d’être sérieux, plus j’échouais lamentablement, c’était comme si c’était inscrit dans ma destinée d’être comme ça, mais bon, ce n’était pas comme si je le vivais mal.