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Re: One second

Jeu 18 Jan 2018 - 17:24

« Ah la pute ! » Grogna-t-il en arabe, alors qu’elle le mordait au sang. La douleur lui arracha un cri grave, profond, qui trahissait parfaitement ce qu’il ressentait sur le coup. Ça faisait mal ! C’était quel genre d’animal, ça ?! Les yeux flambant désormais d’un éclat mauvais, presque assassin, il ne parvint à dégager les dents de sa main que lorsqu’elle lui jura de le tuer. Il rit, pour sa part : Non, il allait la finir avant. Il allait la planter là, et jouer à la torturer parce qu’il en crevait vraiment d’envie. C’était plus que ça : il en avait BESOIN présentement parce qu’elle venait de se permettre de le blesser, après l’avoir cogné, et elle méritait les pires choses au monde.

Parce que Kareem s’était fait la promesse que plus personne ne le ferait saigner. Immédiatement, la large brûlure dans son dos se rappela à lui, comme une cloche atroce qui lui vrillait le crâne et ce qui lui restait de conscience. Il allait la buter, parce qu’il était un animal sauvage depuis trop longtemps. C’était pour cette raison qu’on l’avait marqué au fer, non ? Parce qu’on l’avait pris pour un être qu’on pouvait asservir, pour lui faire perdre la raison, et le peu d’humanité qu’il avait. Carmen ne se rendait pas compte, elle ne voyait pas à quel point il était fou, il n’était qu’une bête, un chien sans maître, foi, ou loi.

Elle pouvait lui cracher dessus, ça ne l’amusait que davantage ! C’était comme mettre de l’huile sur le feu : plus elle se débattrait, plus il trouverait ça excitant. Et Carmen était partie pour le faire grimper au septième ciel ! Puisqu’elle était une louve, elle, suicidaire peut-être, mais elle avait une raison de continuer malgré tout, qui la rendait aussi féroce qu’un animal acculé ! ça lui plaisait. Le plus sincèrement du monde, il adorait le principe et il aimait encore plus l’idée de tout lui retirer. Coinçant le bras de la brune sous son coude, il se libéra une main pour la porter à son flanc. Il grinça des dents à cause des coups qu’elle pouvait lui mettre, surtout celui qui frôla son intimité :

« Me donne pas de sales idées ! » Lui conseilla-t-il, alors qu’il sortait finalement son poignard de son rangement pour armer son bras.

Mais un bruit grave le sortit de sa torpeur. Carmen arrêta elle aussi de s’agiter sous lui, et la lueur folle de son regard s’évapora en un rien de temps. Kareem se sentit comme un animal, traqué à son tour. Il redressa la tête, scruta autour de lui, et prêta l’oreille au vrombissement d’un moteur puissant non loin d’eux.

« Visiblement, Dieu, le karma, ou l’esprit de la forêt est avec toi… » Se moqua-t-il, alors qu’il prit appui sur elle pour se relever et se dégager.

Sa main sanglante lui faisait mal quand l’autre serrait le manche de son arme. Il ne chercha même pas à relever Carmen : elle se débrouillerait toute seule pour ça. Kareem se mit sur le qui-vive à la place, jusqu’à ce que de l’autre côté du pont, il aperçoive finalement le véhicule qu’ils avaient entendu. Un pickup d’un rouge terni par la boue. De celui-ci en sortit trois hommes, pas vraiment propre sur eux. Rictus méprisant, les pupilles de l’émirien se contractèrent et il pesta :

« Relève-toi et soutiens leur regard. Sois sage. » Ordonna-t-il. Il tira sur la manche de son pull pour cacher sa plaie à la main. Le sang imbiba son pull noir, la douleur du contact lui arracha un second rictus.
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Re: One second

Ven 19 Jan 2018 - 15:48



Lui donner de sales idées ? Il n'imaginait même pas tiens. Lui offrant un sourire de défi alors qu'il sortait son couteau, Carmen avait essayé tant bien que mal de se saisir de son tomahawk sans parvenir à déloger sa main bloquée par le bras de l'ennemi. T'as encore rien vu. avait-elle soufflé dans une provocation pure, oubliant que quelques instants plus tôt elle n'était encore que l'ombre d'elle même, revigorée par cet afflux d'adrénaline dans ses veines. Pas de là à se sentir vivante, mais suffisamment pour être capable de penser qu'attendre le pick-up qui arrivait vers eux n'était pas l'idée du siècle.
Mais au moins, ce bruit eut le mérite de faire lâcher prise à l'autre taré. Roulant sur le côté en ignorant sa remarque, ravalant la douleur qui sciait ses muscles, la brune se releva souplement, sa main posée sur le manche de son arme. C'est clair que c'est pas ton dieu qui fera des miracles. cracha t-elle gratuitement.

Quand à cette idée de rester ici sagement ... Si tu veux te faire abattre comme un chien c'est la meilleure solution en effet.

Son instinct la trompait rarement, et si elle avait arrêté de l'écouter depuis la mort de Jasper, il lui disait clairement de se barrer d'ici fissa a contrario de ce que disait l'autre. Sans ménagement, la brune le tira par le bras sans lui laisser le temps de se débattre, le poussant dans les buissons alentours alors qu'elle s'accroupissait. Elle ne lui laissa même pas le temps de gueuler quoi que ce soit qu'elle vint poser un index contre ses lèvres, lui intimant de se taire.
Les situations tendues, c'était bien ce qu'elle menait à la perfection. Son regard était redevenu plus clair, plus limpide, alors que le calme avait pris possession de sa personne. Crois moi,
mieux vaut les éviter.
murmura t-elle avec un calme olympien, comme si ils n'avaient jamais essayé de s'entretuer quelques secondes plus tôt.

Il avait beau être un connard, à trois contre deux, ils n'iraient pas bien loin. Encore moins quand l'un des trois types semblait se balader avec un fusil d'assaut qui les empêcherait de courir si l'envie de s'enfuir les prenaient. Son corps s'était tendu, alors que chacun de ses mouvements se faisaient désormais dans un silence total. Isha avait été un excellent professeur de ce côté ci, elle devait bien l'admettre au Cheyenne. Même si parfois elle regrettait que ses origines s'affichent aussi bien sur son visage. Tournant à nouveau la tête vers l'inconnu sans lui offrir la moindre animosité, elle rajouta. Si ils nous prennent en chasse, pars de ton côté.

Hors de question qu'il ne lui doive quoi que ce soit, et qu'elle se sente obligée de le ramener au ranch. Les éclats de voix se rapprochaient, alors que l'un d'entre eux faisait remarquer la boucherie menée par le brun. Fronçant les sourcils, Carmen abandonna l'idée de se saisir de son arme fétiche, dégainant avec lenteur un poignard cachée dans sa botte pour le glisser dans sa manche. On étaient jamais trop prudent avec ces types.
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Re: One second

Ven 19 Jan 2018 - 16:07

Son dieu ? L’espace d’une seconde, il ne comprit pas du tout à quoi elle faisait allusion. La reproche sonnait faux à ses oreilles, parce que s’il avait été élevé dans une famille croyante, la vie américaine avait rapidement déteint sur lui. Et dans ce monde de désolation, il ne croyait plus en rien. S’il y avait des Dieux, ceux-ci étaient d’un cynisme admirable à ses yeux, en plus d’une cruauté impensable. Ça le grisait, mais ça n’impliquait pas qu’il les respectait. En ça, Kareem était tombé loin de son père. Ce dernier, en le plongeant dans son business hostile, en avait fait sa création, mais l’avait fondamentalement éloigné de lui. Il n’avait jamais été famille, ni un fervent prêcheur du même temps.

« C’est parce qu’on va compter sur mes talents innés de négociateurs, pauvre idiote ! » Se justifia-t-il en se tournant vers elle. Certes, négocier, il ne l’avait pas fait avec elle, sans doute parce qu’il était persuadé d’avoir l’ascendant sur elle à chaque instant, au moins physique. « Laiss- » Kareem se fit sauvagement bousculer, et fit une roulade pas du tout maitrisée derrière un buisson.

L’homme se râpa les bras sur le sol, face contre terre ensuite, avant de se redresser vers elle et lui lancer un regard assassin :

« Qu’est-ce que tu fous ? » L’interrogea-t-il d’un grondement furieux alors qu’elle plaçait son index contre ses lèvres pour le forcer à se taire. Bon. Il se redressa, épousseta ses vêtements – en vain avec le sang moisi dessus – avant d’essayer de regarder par-dessus les feuillages. « J’comptais pas t’garder, j’ai pas besoin d’un chaton suicidaire. » Pesta-t-il sèchement sans même lui adresser une œillade.

Les trois silhouettes s’approchèrent, et Kareem se crispa légèrement. Main toujours autour de son arme, il pouvait sentir son cœur pulser à sa blessure, tout en serrant la mâchoire. Il ne voulait pas jouer les lâches. Et il ne croyait pas que c’était de bon ton de les éviter ! La confrontation était parfois la meilleure solution, surtout lorsqu’on avait son instinct de négociateur de son côté ! Sauf que ça, Carmen ne l’en savait pas capable. Aussi n’avait-il pas montré à quel point il pouvait être opportuniste et diplomate lorsque sa vie était dans la balance. A trois contre deux, ça passait crème, jugea-t-il d’un œil « expert ».

« C’est de la connerie… » Cracha-t-il sèchement. « Tu les connais ? Tu les as déjà vu ? Ils t’cherchent, c’est ça ? » Demanda-t-il en se tournant finalement vers Carmen. « T’es une échappée d’l’asile et ils veulent de ramener dans ta chambre ? J’en étais sûr, faut toujours que j’tombe sur de grosses tarés de toute façon… » Râla-t-il sans lui laisser le temps d’en placer une.

C’était par expérience qu’il parlait, devant la certitude que sa bonne étoile ne brillait qu’aux moments les plus critiques…

« Putain, mais qu’est-ce que j’fous encore ici… » Grogna-t-il sèchement. Qu’est-ce qu’il l’empêchait de se lever, de balancer la folle à ses côtés et de s’en aller pépouze au juste ?
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Re: One second

Sam 20 Jan 2018 - 13:18



Tais toi. avait grogné la brune dans un murmure, exaspérée de l'entendre geindre h24. C'était usant de voir quelqu'un trouver le moyen de parler encore, et encore, et encore comme ça. Et c'était reparti sur les vannes alors qu'elle se contentait d'inspirer profondément pour ne pas lui enfoncer son poignard dans la main, histoire qu'il ait une bonne raison de râler. Lui jetant une oeillade assassine alors qu'elle écoutait ce qui devait une tentative d'humour venant de lui, la brune haussa légèrement les épaules. Tu t'es pas vu quand tu t'énerve. On dirait un tueur en série. T'es pas foutu de maîtriser tes émotions, tu démarre au quart de tour. Tu es pathétique.

C'était cadeau. Elle au moins, savait se calmer dans la seconde quand le danger rôdait. Et à continuer de râler de la sorte, il allait les faire repérer cet abruti consanguin. Alors, quand il recommença à déblatérer tout seul dans son coin, la brune fit un effort monumental pour ne pas le pousser hors des buissons et le laisser se démerder avec les trois survivants. Fermetagueuleputain. cracha t-elle en silence, articulant suffisamment pour qu'il comprenne que ce n'était pas le moment de jouer à celui qui casserait le plus les parties intimes de l'autre. Et si elle tenta tant bien que mal de rester silencieuse, sans doute que les chuchotements hystérique du brun à ses côtés attirèrent l'attention. Devant eux, ils ne restaient que deux survivants, avant qu'elle ne remarque le canon d'un fusil braqué contre le crâne du con à ses côtés. Elle lui offrit même un regard exaspéré alors que le type derrière eux prenait la parole.

J'les ai trouvé les gars ! Toi, tu bouge pas. lui lança le nouveau venu avec un clin d'oeil appuyé, alors qu'il forçait le brun à se relever sans ménagement. Rapidement, les deuxx autres arrivèrent à leur rencontre. De plus près, il sembla à la brune que ces trois là devaient être au moins de la même famille. Mêmes yeux bruns, même cheveux, même stature. Peut-être des frères, ou des cousins. Qu'en savait-elle réellement ? Le plus grand du trio l'incita à se relever d'un geste du revolver braqué vers elle. Mains sur la tête. ordonna t-il alors qu'elle s'exécutait lentement, se félicitant que sa veste en cuir camoufle suffisamment l'épaisseur du couteau sous sa manche.

On voulait jouer à cache cache peut-être ? lança celui qui braquait le brun alors qu'elle restait muette, parfaitement immobile face à celui qui la tenait en joue. Une lueur de défi dans le regard, elle finit néanmoins par tourner la tête vers son compagnon d'infortune qu'elle mourrait d'envie de secouer pour lui montrer à quel point elle avait eu raison. Ces types ne respiraient clairement pas la sainteté, et encore moins la sensation de vouloir les aider. En revanche, il allait devoir se démerder tout seul. Elle ne parlait jamais aux inconnus, pas même sous la torture. Et ce n'étaient clairement pas ses ongles arrachés qui recommençaient à pousser timidement qui pourraient indiquer le contraire.

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Re: One second

Sam 20 Jan 2018 - 18:18

Le canon sur le coin de son crâne l’obligea à se taire, bien davantage que les propos menaçants de la brune à ses côtés. Kareem se raidit pour se montrer docile, brièvement en tout cas, alors qu’une impression désagréable commençait à s’insinuer en lui. C’était… Tendu. Ses yeux sombres se firent rieurs, alors qu’il s’extirpait du buisson avec sa compagne d’infortune. Il n’eut aucun regard pour Carmen, même s’il pouvait parfaitement sentir ses yeux sur lui par contre.

« Gentlemen. » Les salua-t-il avant que son agresseur attrapait l’arme qu’il avait dans les mains. Merde, son poignard. Il veillerait à le récupérer. « Qu’est-ce qui vous amène ici ? » Demanda-t-il poliment.
« Le bordel que vous avez foutu. » Retorqua celui proche de Carmen. Kareem n’eut pas l’air de comprendre de quoi il s’agissait, avant que ses yeux ne se posent sur sa boucherie de tantôt.
« Le… Oh, ça ! » Fit-il en la désignant de l’index, l’air rieur faisait son retour : « Juste un petit délire comme ça… »

Les mines mitigées, voire dégoûtées de ses vis-à-vis lui laissèrent penser qu’ils n’étaient absolument pas sensible à son humour. Ça arrivait. Ça n’était pas pour autant qu’il comptait se démonter pour autant. Il lui en valait bieeen plus pour jeter l’éponge.

« T’es du genre timbré ou quoi ? Ton petit délire va rameuté toute la pleb à côté ! » Grinça son interlocuteur.
« Roh ça vaaaa… » Ce type avait décidément sérieusement besoin de péter un coup. « Me dites pas que vous auriez pas adorer voir ça, c’était épique. Hein que ça l’était ! » Fit-il en se tournant vers Carmen et en lui enfonçant le coude dans le bras pour attirer son attention. Elle ne dit rien : « Elle est chiante, elle parle que pour être grossière, j’l’aime pas beaucoup. »

Il trouva néanmoins finalement une réaction dans la moue d’un de ses agresseurs. Un sourire amusé, pour commencer. Il tenait le bon bout, il le sentait !

« T’as vraiment rien à dire ? » Demanda ce dernier pour essayer de lui faire cracher quelque chose.
« Vos gros jouets doivent l’intimider. » Souffla-t-il avec un regard toujours aussi certain, en désignant les canons qu’ils pointaient sur eux. La pression de celui sur son crâne augmenta légèrement.
« Qu’est-ce que vous foutez là ? » Questionna celui derrière lui.
« Moi ? Je me promène. Et toi ? » Il se tourna vers Carmen, sur le point de balancer qu’elle était venue dans le coin pour sauter du pont au-dessus d’eux sans en avoir le temps. Notamment parce que celui à côté d’elle lui renifla les cheveux bruyamment.
« Elle sent bon. » Ajouta-t-il.

Kareem planta son regard sur la jeune femme, tout d’un coup dubitatif. Mains en l’air, il réalisa alors qu’il avait peut-être trouvé la poule aux œufs d’or ! Et qu’il fallait la garder.

« Oui tiens, c’est pas faux, j’l’avais pas remarqué tout à l’heure pendant notre… Tango, mais tu sens bon ! » La complimenta-t-il.
« Vous êtes ensemble ? » Kareem secoua la tête dans la foulée. La relation ne s’arrêterait qu’à un coup d’un soir eut-il envie de dire. Mais son interlocuteur dressa son flingue vers son visage. « Donc tu nous sers à rien. »

Oops ? Sa réaction ne fut pas celle escomptée. Pas de pleurs, de supplications, ou de détonation. Seulement un grand sourire qui se transforma en rire. L’homme ne perdit pas confiance. Pas le moins du monde :

« Même pas pour les provisions que j’ai pu mettre dans mon abri de loup solitaire. Allons bon. » Plaisanta-t-il. « Une mine d’or que vous n’aurez jamais, c’est malheureux. »
« Tu mens. » Entendit-il.
« Va savoir si je mens. Peut-être que je cherche à gagner du temps, peut-être pas. Peut-être que j’ai vraiment de quoi tenir la prochaine saison entière, et plus encore, peinard dans un charmant bunker aménagé. » Kareem posait là le dilemme, le plus simplement du monde. C’était son truc à lui : donner pour mieux reprendre derrière. Là, il amenait le doute soigneusement, avec des promesses sans hontes, pour un avenir trouble. Les dés étaient lancés, il ne restait qu’à attendre le résultat.
« Et tu serais dehors pour quoi ? » L’homme se tourna vers Carmen, et lui adressa un grand sourire dont il avait le secret : agaçant et pourtant terriblement sincère.
« M’amuser. Je me sens si seul parfois. » Blagua-t-il.
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Re: One second

Sam 10 Fév 2018 - 22:05



Cette situation devenait particulièrement gênante. Très désagréable, alors que chacun des types ici semblait d'un coup participer au concours de qui à la plus grosse en faisant joujou avec leurs armes à feu. Et ce crétin au milieu de tout ça qui trouvait le moyen de blaguer, rigoler, la faire passer pour la mal aimable. Quand il attira son attention pour lui demander d'entrer dans son délire de spectacle, la Navajo se contenta de hausser les yeux au ciel. Non. C'était stupide.

Sans doute qu'il ne fit même pas attention à ce qu'elle disait puisqu'il la faisait déjà passer pour une associal. Remarque, elle était associal de base. Elle avait faillit tuer Jasper à coup de batte de base ball quand il avait essayé de voler sa voiture en y repensant... Mais elle s'interdit bien rapidement d'y repenser quand la douleur glacée commença à l'étreindre, se concentrant sur l'instant présent. Un rictus désagréable la saisit en sentant l'autre type ne pas se gêner pour venir sentir ses cheveux.
Evidemment, qu'elle sentait bon. C'était peut-être le seul luxe qu'elle s'autorisait à porter de temps à autre. Une huile à la rose pour les cheveux que Shawna lui forçait à mettre pour ne plus se retrouver avec une tignasse de sauvageonne. Mais de là à ce que deux personnes d'affilée lui fasse remarquer dans la même journée, elle s'en serait passée.

Je te crache dessus. fût le regard qu'elle adressa au brun quand ce dernier reparla de leur affrontement avec un sous entendu presque romantique. Leur tango. Elle allait lui en coller un de tango, en le poussant dans une horde de rôdeurs, il allait être ravi du voyage. En revanche, elle déchanta rapidement quand la question du couple fût abordée et que le trio sembla vouloir se débarrasser de l'autre abruti. Les sourcils légèrement froncés, la brune observa le manège alors que son partenaire -si on pouvait réellement le considérer comme tel - tentait du bluff, ou pas. Mais dans tous les cas, la curiosité des trois fût suffisamment piquée pour qu'ils s'observent tour à tour, alors que le brun lui sortait son petit sourire en annonçant se sentir seul.

Avec un caractère pareil ? C'est étonnant que tu ai si peu d'amis... ne pût-elle s'empêcher de lancer au brun avec un air presque surpris, mais elle devait bien admettre que son ironie lui plu, alors qu'un léger sourire naissait au coin de ses lèvres, disparaissant bien rapidement en sentant le souffle du plus jeune dans son cou. Prenant sur elle pour ne pas lui asséner un coup de boule et se faire exécuter dans la seconde, la brune tressaillit en sentant une des mains s'approcher dangereusement de sa hanche. Range ta main avant que j'te la coupe. lâcha t-elle avec lenteur en se tournant légèrement vers l'intéressé qui resta interdit un instant, avant que celui qui semblait être le leader ne reprenne la parole.

Elle à du répondant finalement cette petite. J'pense qu'on va la garder non ?

Génial. Et ce n'était certainement pas l'autre brun qui allait lui filer un coup de main dans cette situation délicate. Il allait falloir qu'elle trouve une solution pour ramener l'histoire du brun sur le tapis. Ton bunker là. C'pas celui qui est sous la bibliothèque au centre-ville ? Il paraît que les militaires en avaient fait une safe zone blindée de trucs, mais qu'ils n'ont jamais pu y arriver à temps au tout début de l'épidémie. demanda t-elle avec un air faussement intéressé au brun, inventant ce qui lui passait par la tête. Puis, pour répondre aux regards intrigués et méfiants du trio, la brune rajouta. J'étais flic avant tout ça. On devait donner les infos aux civils concernant les safe zone, et celle ci en faisait partie.

L'improvisation, ça c'était son truc. Maintenant restait plus qu'à attendre un miracle.
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Re: One second

Sam 10 Fév 2018 - 22:23

« Vous allez nous y conduire. » Assura l’homme qui lui faisait face après le laïus de Carmen. Kareem ne pouvait cacher qu’il était content que Carmen ait suivi son mouvement, pas si mauvaise en improvisation ! « Les deux à l’arrière, vous les surveillez. »

Il se raidit, imperceptiblement. Son sourire disparut néanmoins, en un rien de temps, quand ses yeux se portèrent sur la voiture à quelques mètres d’eux désormais. Il n’y eut que le canon contre son crâne pour l’obliger à avancer concrètement. Mais dans son crâne, quelque chose n’allait pas, vraiment pas. Kareem eut l’occasion de sentir son cœur rouler dans sa poitrine, avec l’impression qu’un néant glacial venait de s’ouvrir sous ses pieds. Il avait conscience qu’en montant dans cette voiture, il se rapprochait inexorablement de la fin. Mais ça n’était pas ça qui le crispait : il ne voulait pas y aller. Ses muscles se tendirent alors qu’ils prenaient tous place à l’intérieur du véhicule. L’Emirien fit preuve d’un calme olympien, presque trop silencieux. Placé au milieu scrupuleusement, il attrapa sa ceinture pour s’attacher.

« Qu’est-ce que tu fais ? » Demanda son voisin avec un regard suspicieux sans se défaire de son arme braquée sur lui. Sourire.
« Question de sécurité. » Répondit-il simplement, œillade brillante.
« Pauvre con… » Pesta-t-il en levant les yeux au ciel.

Pourvu que Carmen l’imite. Pour elle, il n’allait pas le lui signifier. Mais si elle pensait qu’ils feraient le trajet en toute tranquillité, elle se trompait carrément. L’homme donna quelques indications rapidement lorsque le moteur démarra, yeux rivés sur la route. Kareem avait toujours cette sale impression que son estomac était en train de se digérer lui-même.

« Et sinon, vous avez des petits noms ? » Demanda-t-il haut et fort dans l’habitacle, pour faire passer son profond malaise. « Ou je dois vous les donner moi-même. Riri, Fifi et Foulou ? J’adore ! » Blagua-t-il en retrouvant rapidement son sourire. « Alors moi, c’est Tom et à côté vous avez Jerry ! » Fit-il en désignant sa voisine de la tête. « Vous avez compris la référence ? »

Il perçu lisiblement un soupir agacé, mais ne récolta aucune autre réaction de la part de ses partenaires de crime. Bien. La route se déroulait, et l’ambiance ne perdait néanmoins pas en tensions. Il pouvait continuer, endormir encore un peu la vigilance des autres. Aussi poursuivit-il la discussion avec la même légèreté dans la voix, qui flirtait dangereusement avec l’insouciance :

« Je vous ai dit que j’adorais les dessins animés ? Visiblement la neuvième merveilles du monde. » L’homme devant fronça les sourcils, avant de le regarder à travers le rétroviseur.
« Et la huitième c’est quoi ? » Demanda-t-il en se retournant, méfiant.
« Moi, évidemment. » Fit-il avec un grand sourire crétin.

Il y eut un éclat de rire de la part du conducteur, qui secoua la tête en l’insultant au passage. Il lui demanda expressément, ensuite, de fermer sa gueule. Kareem était trop culotté pour ça, aussi se tourna-t-il vers celui qui le tenait en joue, et lui demanda le plus calmement du monde :

« Attendez, permettez ? » Demanda-t-il poliment sans laisser trop le temps à l’homme à côté de comprendre ce qu’il faisait. Sa main attrapa celle de de son voisin tenant son couteau, et d’un geste vif, il enfonça la lame dans sa cuisse en serrant sa poigne fermement. Son autre main s’empara de celle tenant le flingue, et il prolongea son mouvement jusque dans le dossier du conducteur : Le doigt pressa par réflexe la gâchette quand un hurlement de douleur lui échappa, et le chargeur se vida presque sur son comparse. « Accroche-toi, Pocahontas ! »

Tout se passa rapidement, comme un sursaut. Au moment ou celui à la place du mort eu à cœur de lui mettre une balle dans la tête, un violent coup de volant fut donné, et le véhicule s’encastra dans un fossé au bord de la route. Posé sur la roue de devant, il chuta sur son flanc et l'habitacle se retourna avec. Kareem, tenu par sa ceinture, ne put cacher le fait qu’il avait été salement secoué par tout ça. Il rattrapa maladroitement Carmen à ses côtés, et récupéra son arme dans la cuisse de son voisin, sonné lui aussi. Y’avait plus qu’à !
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