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Life itself
Jeu 29 Mar 2018 - 18:10
« Carmen. » Appela Jeffrey en sortant du véhicule. Kareem se retourna, furibond, en lui lançant un regard mauvais ; ça n’était pas comme ça qu’il fallait l’appeler ! Un grognement furieux sortit de sa bouche, alors que l’afro-américain l’ignorait royalement : « Tu veux qu’on charge ta moto dans le pickup ? » Proposa-t-il à la brune en désignant la benne arrière où le véhicule aurait largement sa place si elle le désirait. « Ça t’économisera de l’essence avant de retourner en ville. » Au moins essayait-il d’être gentil. Tout le contraire de Kareem, en somme !
«Laisse-la tranquille, elle est grande et indépendante… » Il fourra ses mains dans ses poches en scrutant le motel en face de lui. L’endroit semblait désolé, et franchement lugubre, mais ils avaient dormi dans des endroits bien pires que celui-ci. « On regarde si c’est sûr et tu vas te coucher ! » Annonça-t-il à son ami.
Kareem n’avait aucune idée de l’histoire que la brune avait pu vivre ici. Ce qu’il s’y passait, et pourquoi ça s’y était passé. Il savait juste que la tombe de sa petite sœur n’était pas si loin, et même si ça n’était pas bien, il était curieux. De comprendre, de savoir, de connaître. Comme un gamin turbulant, il avait envie de tout bousculer sur son passage, de retourner, de secouer, de faire réagir. L’humeur de la jeune femme s’était légèrement assombrie en arrivant, il ne le releva pas.
«Je dis pas non. » Plaisanta son ami derrière, en attrapant une hache dans la benne du pickup avant de s’avancer vers eux.
Il n’y avait plus qu’à, du coup !
Faire le tour du propriétaire ne leur avait pas pris énormément de temps. Si le motel était grand, vérifier les chambres fut pour le moins rapide étant donné qu’il n’y avait plus beaucoup de rôdeurs à l’intérieur. Ils débarrassèrent bien trois cadavres après les avoir tué, et ce fut assez pour que Jeffrey s’installe confortablement au chaud et profite de cette opportunité pour s’endormir. Veillant à être dans une pièce avec au moins deux issus possibles, il sombra en quelques minutes une fois Kareem sortit de la chambre.
Ce dernier zona quelques instants autour, sans trop savoir quoi faire. Sa nuit à lui fut courte, aussi, et la nuit tomberait d’ici quelques heures encore, mais il devait tenir bon en attendant que Jeff prenne la relève. De toute façon, ça serait ici qu’ils passeraient tous la soirée avant de mettre les voiles vers Seattle. Un retour aux sources auquel il ne s’était pas attendu, à dire vrai. Pinçant les lèvres, le brun chercha spontanément la compagnie de l’amérindienne, et lorsqu’il la trouva dans une chambre annexe, récupérant les affaires qu’elle était venue chercher, il se stoppa dans l’entrebâillement :
«J’ai raconté son histoire à Jeffrey puis je l’ai bordé, même s’il est grand, il a besoin de compagnie. » Raconta-t-il à Louve avec un sourire gamin. « Après ça, j’ai fermé la porte de sa chambre à double tour, comme ça je suis sûr que personne l’embêtera. » Même pas lui ! C’était dire. « Tu fais quoi ? » Demanda-t-il sans pouvoir cacher sa curiosité sur le coup.
Il rentra à son tour dans la pièce et contempla le papier peint usé, les traces d’humidités, la poussière à terre. Kareem esquissa une grimace, un peu méprisante. Il n’aurait jamais fréquenté ce genre d’endroit avant tout ça, il le savait. C’était si loin de grands hôtels qu’il adorait tant. Il n’y avait pas à dire : l’apocalypse les avait transformé.
«
Kareem n’avait aucune idée de l’histoire que la brune avait pu vivre ici. Ce qu’il s’y passait, et pourquoi ça s’y était passé. Il savait juste que la tombe de sa petite sœur n’était pas si loin, et même si ça n’était pas bien, il était curieux. De comprendre, de savoir, de connaître. Comme un gamin turbulant, il avait envie de tout bousculer sur son passage, de retourner, de secouer, de faire réagir. L’humeur de la jeune femme s’était légèrement assombrie en arrivant, il ne le releva pas.
«
Il n’y avait plus qu’à, du coup !
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Faire le tour du propriétaire ne leur avait pas pris énormément de temps. Si le motel était grand, vérifier les chambres fut pour le moins rapide étant donné qu’il n’y avait plus beaucoup de rôdeurs à l’intérieur. Ils débarrassèrent bien trois cadavres après les avoir tué, et ce fut assez pour que Jeffrey s’installe confortablement au chaud et profite de cette opportunité pour s’endormir. Veillant à être dans une pièce avec au moins deux issus possibles, il sombra en quelques minutes une fois Kareem sortit de la chambre.
Ce dernier zona quelques instants autour, sans trop savoir quoi faire. Sa nuit à lui fut courte, aussi, et la nuit tomberait d’ici quelques heures encore, mais il devait tenir bon en attendant que Jeff prenne la relève. De toute façon, ça serait ici qu’ils passeraient tous la soirée avant de mettre les voiles vers Seattle. Un retour aux sources auquel il ne s’était pas attendu, à dire vrai. Pinçant les lèvres, le brun chercha spontanément la compagnie de l’amérindienne, et lorsqu’il la trouva dans une chambre annexe, récupérant les affaires qu’elle était venue chercher, il se stoppa dans l’entrebâillement :
«
Il rentra à son tour dans la pièce et contempla le papier peint usé, les traces d’humidités, la poussière à terre. Kareem esquissa une grimace, un peu méprisante. Il n’aurait jamais fréquenté ce genre d’endroit avant tout ça, il le savait. C’était si loin de grands hôtels qu’il adorait tant. Il n’y avait pas à dire : l’apocalypse les avait transformé.
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Re: Life itself
Jeu 29 Mar 2018 - 18:19
Un sourire ému aux lèvres, Carmen fixait les photos qu'elle avait pu récupéré, assise en tailleur sur le matelas de son ancienne chambre. Revenir ici ravivait en elle tout un tas de souvenirs plus nets les uns que les autres, et après avoir gentiment remercié Jeffrey, elle s'était dirigée vers l'entrée. Souriant presque devant la jeep explosée par ses bons soins à coup de batte de base balle. La porte défoncée par la horde, le salon miteux, jusqu'à remonter dans les chambres qu'ils avaient tous eu un jour, quand Issaquah Ranch n'était même pas encore une idée dans leur tête... Une époque ou ils étaient tous persuadés que cette épidémie ne serait que temporaire.
Il ne lui avait pas fallût longtemps pour retrouver les chambres de Jasper et Ana, récupérant absolument tout ce qui y traînait avant d'atterrir dans la sienne, triant au fur et à mesure ce qu'elle avait ramassé. Alors, quand elle tomba sur le portefeuille des deux défunts, elle n'avait pu s'empêcher de sourire, trouvant enfin ce qu'elle avait espéré avec les photographies. Celles d'Ana étaient plus anciennes, souvent prises à la réserve, alors que celle de son ex amour étaient plus nettes. Carmen ferma les yeux un instant, rangeant presque religieusement celle-ci dans son sac, loin du regard des autres. A défaut d'être là, Jolan saurait au moins à quoi ressemblait son père. Quand à elle, elle pourrait toujours se rappeler de lui d'une certaine façon, sans prendre le risque de se réveiller un jour en n'ayant d'autre souvenir que la couleur de ses yeux. Une gourmette en argent lui ayant appartenu était d'ailleurs venu rejoindre son poignet, se sentant presque rassurée d'avoir un bijou lui appartenant sur elle.
Ne restait que les photos d'Ana, et quelques uns de ses effets personnels. Bijoux, un vieux revolver qui ne devait plus être utilisable après tant de temps abandonné ici. La voix de Kareem dans son dos la fit sursauter alors qu'elle tournait la tête vers lui, fronçant les sourcils.
Il ne regarda même pas son air courroucé qui signifiait qu'il dérangeait, lui racontant n'importe quoi concernant Jeffrey avant de s'intéresser à ce ses besognes. La brune soupira, lui indiquant brièvement les photos d'Ana en se félicitant d'avoir caché les autres.Je trie les trucs qui appartenaient à ma soeur.
Ce n'était qu'un demi mensonge. Elle s'était occupée de celles de Jasper en premier après tout. Jeffrey à l'air d'être un bon gars. fit-elle remarquer avec douceur en baissant à nouveau les yeux sur une photo d'elle et Ana sans doute prise dans une soirée en boîte de nuit. Et toi ? Qu'est-ce qui t'amène ici ?
C'en était plus qu'étonnant de sa part à dire vrai. Ils n'étaient pas les meilleurs amis du monde, même si ils s'étaient rendus compte qu'ils faisaient plutôt une bonne équipe sur le terrain, mais après ? Ils n'étaient ni amis, ni ennemis. Ils se contentaient de partager un bout de chemin ensemble, et si l'émirien cherchait sa présence, elle allait devoir faire un petit effort pour rester sociable.Ce motel est dans un piteux état. fit-elle remarquer en invitant Kareem à s'asseoir sur le lit alors qu'elle sortait une nouvelle cigarette. A l'époque, il était plus confortable... Moins humide, aussi.
Mais au moins Jeffrey pouvait-il se reposer pleinement. Quand à elle, la simple idée de fermer les yeux et revivre la pire journée de sa vie ne lui disait rien.Tu peux dormir si tu veux. J'ai l'habitude de surveiller de nuit. proposa t-elle presque avec amabilité, s'amusant de retrouver des photos d'Axel dans le portefeuille de sa soeur. Ca lui ferait toujours plaisir d'en avoir quelques unes songea t-elle en la posant sur la pile des photos en excellent état qu'elle comptait ramener.
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Re: Life itself
Jeu 29 Mar 2018 - 18:21
« Jeffrey est un saint. » Souffla-t-il en réponse à Carmen, refermant la porte derrière lui – pas entièrement puisqu’il voulait pouvoir entendre ce qu’il se passait dehors – et s’adossant au mur le plus proche de lui : en face du lit où elle était assise.
Il l’observa un temps infini sans prendre le temps de lui répondre tout de suite. Kareem avait le don pour mettre mal à l’aise les gens sans le vouloir, il avait cependant juste besoin de les saisir dans leur entièreté pour savoir à quoi s’en tenir. Et là, il avait besoin de la découvrir, vraiment. Il commençait à comprendre son fonctionnement, à voir les deux Louve qui sommeillaient en elle : celle, propre au terrain, qui tuait sans pitié, avec une méthode bien à elle, se lovant dans l’honneur pour accepter la violence. Et celle, nostalgique, au cœur gros et chargé de sentiments, qui devait lécher ses plaies pour réussir à les panser.
«Quand on est deux, c’est difficile de tuer le temps lorsque l’un dort. » Expliqua-t-il à la sa compère. Avait-elle était déjà seulement avec quelqu’un dehors ? « Là, nous sommes trois. » Eh oui, il savait compter ! Le tout en déclinant l’offre de la brune d’un regard : « Je n’ai pas sommeil. »
C’était un demi-mensonge. Quand Jeffrey dormait, il se sentait lui-même incapable de fermer l’œil. Les mains enfoncées dans ses poches, il tritura la clé de la chambre de son ami. Question d’habitude : il comptait sur lui pour veiller sur son sommeil, et il tenait à respecter ça. La présence de Louve devait au moins changer cette donne, même s’il n’était pas encore préparé à accepter une autre personne dans son monde. Jeffrey s’était fait durement une place, et il ne tolérait ce troisième partenaire seulement pour ce qu’elle avait à offrir.
Se décollant du mur, il s’approcha d’un pas pour regarder ce qui la faisait sourire. La curiosité le poussa vers l’avant, alors qu’il se posait maladroitement sur le matelas à côté d’elle, en essayant de ne faire rien tomber. Il eut droit à une première photo, où on pouvait voir un homme avec une guitare, les cheveux courts et noirs, qui tenait dans sa main une bière. A côté de lui, celle qu’il devinait être la sœur de Louve, Ana Lucia :
«Qui est-ce ? » Demanda-t-il en désignant Axel. Kareem prit soin de regarder à l’arrière de la photo, sans rien y trouver d’intéressant. « Il ne te ressemble pas, ni à ta sœur… » Pas un frère, par définition. Une autre photo où il apparaissait, tenant la main d’Ana Lucia lui arracha un froncement de sourcil : « Oh, c’est l’ex-compagnon de ta sœur ! »
Il n’avait aucune idée de l’histoire autour d’eux. Des ruptures, des sentiments, de tout ce qui les avait animés. Du fait que la mort de la jeune femme avait profondément changé Louve aussi. Il ne la connaissait pas d’avant, alors comment pouvait-il juger de ça ? ça n’était même pas son problème, au fond. Il admira juste les traits encore jeunes d’Ana Lucia, son sourire, qui aurait pu le faire chavirer pour une soirée s’il l’avait un jour croisé avant :
«C’était elle le joli-cœur de ta fratrie ? » Demanda-t-il simplement.
Il l’observa un temps infini sans prendre le temps de lui répondre tout de suite. Kareem avait le don pour mettre mal à l’aise les gens sans le vouloir, il avait cependant juste besoin de les saisir dans leur entièreté pour savoir à quoi s’en tenir. Et là, il avait besoin de la découvrir, vraiment. Il commençait à comprendre son fonctionnement, à voir les deux Louve qui sommeillaient en elle : celle, propre au terrain, qui tuait sans pitié, avec une méthode bien à elle, se lovant dans l’honneur pour accepter la violence. Et celle, nostalgique, au cœur gros et chargé de sentiments, qui devait lécher ses plaies pour réussir à les panser.
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C’était un demi-mensonge. Quand Jeffrey dormait, il se sentait lui-même incapable de fermer l’œil. Les mains enfoncées dans ses poches, il tritura la clé de la chambre de son ami. Question d’habitude : il comptait sur lui pour veiller sur son sommeil, et il tenait à respecter ça. La présence de Louve devait au moins changer cette donne, même s’il n’était pas encore préparé à accepter une autre personne dans son monde. Jeffrey s’était fait durement une place, et il ne tolérait ce troisième partenaire seulement pour ce qu’elle avait à offrir.
Se décollant du mur, il s’approcha d’un pas pour regarder ce qui la faisait sourire. La curiosité le poussa vers l’avant, alors qu’il se posait maladroitement sur le matelas à côté d’elle, en essayant de ne faire rien tomber. Il eut droit à une première photo, où on pouvait voir un homme avec une guitare, les cheveux courts et noirs, qui tenait dans sa main une bière. A côté de lui, celle qu’il devinait être la sœur de Louve, Ana Lucia :
«
Il n’avait aucune idée de l’histoire autour d’eux. Des ruptures, des sentiments, de tout ce qui les avait animés. Du fait que la mort de la jeune femme avait profondément changé Louve aussi. Il ne la connaissait pas d’avant, alors comment pouvait-il juger de ça ? ça n’était même pas son problème, au fond. Il admira juste les traits encore jeunes d’Ana Lucia, son sourire, qui aurait pu le faire chavirer pour une soirée s’il l’avait un jour croisé avant :
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Re: Life itself
Jeu 29 Mar 2018 - 18:47
Ce n'était pas parce que Jeffrey dormait qu'elle serait encline à la conversation pourtant ! Mais de toute manière, ils devraient bien tuer le temps pour que l'ancien garde du corps ne tente de se reposer un peu...
S'installant un peu plus confortablement sur le matelas alors qu'elle tirait à nouveau sur sa cigarette, la brune s'étonna de voir l'émirien s'intéresser à sa vie.Axel.
Un fin sourire mélancolique se dessina sur ses lèvres en repensant à lui.Il fait partie de ceux à qui j'ai laissé le commandement de mon groupe. précisa t-elle pour la forme, amusée de se rappeler de l'époque ou il avait vécu son histoire d'amour avec sa soeur.Il est comme un frère pour moi.
C'était bien la vérité. Même si il allait certainement l'accueillir avec un coup de poing quand elle reviendrai à Issaquah... Carmen s'amusa de voir Kareem deviner le passé commun d'Ana et Axel, hochant doucement la tête.Ils ont eu une petite histoire oui, mais ça n'a pas marché.
Le joli coeur de la fratrie. Un sourire triste s'afficha sur ses lèvres avant de soupirer.
Assurément... Ana avait tout pour elle. La beauté, la force, le leadership, l'intelligence... Et elle avait tenté jusqu'au bout de la préserver de ce monde d'horreur sans succès. Elle à toujours été la plus diplomate de la famille, capable de calmer les plus grosses colères des gens autour d'elle.Une nouvelle photo la fit légèrement rire en reconnaissant immédiatement la scène. Ce fameux séjour à la réserve ou Alejandra avait manqué d'être jetée de la voiture par Axel à force d'entendre l'aînée et la cadette se disputer malgré les remontrances d'Ana-Lucia.Et voici ma némésis personnelle. Alejandra.
La casse couille de service avec qui elle en était parfois venue aux mains.Elle était sur New York quand tout à dégénéré.. Et comme tu peux le voir sur la photo, on ne s'aimait pas particulièrement malgré le lien qui nous unissait. Mais ce souvenir la fit rire.Elle détestait la culture amérindienne. Elle se sentait plus proche de la part mexicaine de mon père que de la réserve. confia t-elle sans réellement savoir pourquoi à l'émirien, avant d'hausser les épaules en rangeant la photo sur la pile qui atterrirait à Issaquah.Mais je doute que mon passé soit réellement important à tes yeux.
Ce n'était pas un reproche, une simple constatation. Sans compter qu'elle n'aimait pas trop se confier. Tirant à nouveau sur sa cigarette qu'elle appréciait dans le calme du motel, elle finit par tourner à nouveau les yeux vers Kareem avec un air suspicieux.T'es vraiment venu ici me faire la conversation en pleine nuit, ou il y à autre chose ?
Il avait parfois cette manie de la regarder comme on observait un animal sauvage qui lui déplaisait par instant. A moins que son esprit fatigué par le manque de sommeil ne lui joue des tours. Récupérant tout de même la bouteille d'alcool qu'elle avait trouvé dans le minibar d'Ana, la brune la lui tendit.Ca réchauffera, à défaut d'avoir un minium de chauffage ici.
Du rhum. Pas de quoi finir ivre, mais au moins de quoi passer le temps. En buvant une gorgée elle lui tendit la bouteille avant de tirer à nouveau sur sa clope.
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Re: Life itself
Jeu 29 Mar 2018 - 18:51
« Alejandra ? » Répéta-t-il en contemplant la photo qu’elle lui montrait, fronçant les sourcils. Plus jeune, elle aussi, mais belle comme un cœur. Elle avait un air un peu sophistiqué, couplé à une tonalité sauvage qui lui plaisait beaucoup. Un brin de fille qui aurait pu être son genre aussi, avant, même si clairement trop jeune pour lui. « Alors comme ça, ton père était mexicain ! » S’étonna-t-il. Ça résumait la sonorité de leurs prénoms, à toute la sororité des indiennes. « Ça explique bien des choses. »
Drôle de mélange. Lui était un arabe pur souche, même si ça faisait très étrange de dire ça. Ses parents étaient nés dans la région des Emirats, s’étaient d’ailleurs rencontrés sur les bancs de l’école avant de se vouer à un avenir d’or. Leurs progénitures ne pouvaient souffrir d’un autre destin. Ses frères et sœurs avaient réussi, que ça soit au boulot ou dans leurs familles, puisque Kareem devait avoir une bonne dizaine de neveux et nièces dont il ne se souvenait même plus des noms. Il n’avait jamais été proche de ses plus jeunes frères, sans parler de ses sœurs de qui il ignorait tout, au grand malheur de sa mère.
Louve le sortit de ses contemplations, alors qu’il reposait l’une des photos sans se douter qu’il contemplait une intimité qu’elle ne voulait peut-être pas qu’il voit. Ses yeux se relevèrent vers elle un bref instant, surpris. Avait-il l’air d’être là pour repeindre les murs ?
«Qu’est-ce que tu veux qu’il y ait ? » L’interrogea-t-il. Comme s’il avait une idée derrière la tête ! Peut-être bien, au fond. Peut-être qu’il essayait de l’amadouer, quoi que là, il n’était pas bien sûr d’en avoir envie. N’était-ce pas un peu fait ? Elle ne le menaçait pas de son tomahawk. « Tu essaies de me saouler, c’est ça ? » Fit-il en tendant la main, effleurant brièvement ses doigts avant de regarder l’étiquette de la bouteille.
Il poussa un petit soupir, l’ouvrant, prenant une gorgée. L’alcool lui brûla la gorge, il esquissa une grimace pour encaisser l’impression de boire de l’essence.
«Tu devais t’y connaître en alcool. » estima-t-il. En tant que propriétaire d’une boite de nuit l’inverse aurait été vraiment plus étonnant. « Lesquels tu préfères ? » Questionna-t-il.
Il était buveur lui. Pas alcoolique cependant, il s’en passait très bien. Mais Kareem avait pris l’habitude d’aimer toutes les bonnes choses : l’alcool en faisait partie. La nourriture, la bonne cuisine, les jolies femmes, le sexe sans sentiments, certains cigares cubains qui ne donnaient pas une haleine de chacal. La cigarette parfois, dans les moments les plus tristes. Il avait voyagé, découvert bien des cultures, alors forcément…
«J’avais chez moi – à New York – un superbe whisky que je ne sortais que pour les très grandes occasions. » Raconta-t-il à sa voisine avant de scruter un peu plus les petites écritures de la bouteille. « Il était à se damner. » Ajouta l’émirien. « J’ai goûté à de très bons vins de France, si tu veux tout savoir. Des spécialités là-bas que mon ex-femme adorait. » Il mentionna Shannon, son ex, comme si de rien n’était. Comme si ça n’avait aucune importance. « Elle avait un de ces melons celle-là, il fallait toujours ce qu’il y avait de mieux avec elle. »
L’avait-il un jour aimé ? Pas vraiment, non. Admiré de lui, probablement. Elle devait être au moins à sa mesure pour qu’il puisse l’accepter à ses côtés. Elle l’avait souvent déçu cependant, aussi avait-il arrêté d’avoir des attentes à son égard.
«Et apparemment, il n’y a qu’en France qu’on fait du mieux. » Conclut-il. « J’ai par contre toujours pensé que c’était un pays, certes raffiné, mais rempli de gens qui ne connaissaient rien de la culture de là-bas. Des idiots. » Voilà tout ce qu’il avait à dire là-dessus ! « Ou se trouvait ta réserve ? » Demanda-t-il en changeant soudainement de sujet, sans que sa voisine ne puisse s’y attendre.
Drôle de mélange. Lui était un arabe pur souche, même si ça faisait très étrange de dire ça. Ses parents étaient nés dans la région des Emirats, s’étaient d’ailleurs rencontrés sur les bancs de l’école avant de se vouer à un avenir d’or. Leurs progénitures ne pouvaient souffrir d’un autre destin. Ses frères et sœurs avaient réussi, que ça soit au boulot ou dans leurs familles, puisque Kareem devait avoir une bonne dizaine de neveux et nièces dont il ne se souvenait même plus des noms. Il n’avait jamais été proche de ses plus jeunes frères, sans parler de ses sœurs de qui il ignorait tout, au grand malheur de sa mère.
Louve le sortit de ses contemplations, alors qu’il reposait l’une des photos sans se douter qu’il contemplait une intimité qu’elle ne voulait peut-être pas qu’il voit. Ses yeux se relevèrent vers elle un bref instant, surpris. Avait-il l’air d’être là pour repeindre les murs ?
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Il poussa un petit soupir, l’ouvrant, prenant une gorgée. L’alcool lui brûla la gorge, il esquissa une grimace pour encaisser l’impression de boire de l’essence.
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Il était buveur lui. Pas alcoolique cependant, il s’en passait très bien. Mais Kareem avait pris l’habitude d’aimer toutes les bonnes choses : l’alcool en faisait partie. La nourriture, la bonne cuisine, les jolies femmes, le sexe sans sentiments, certains cigares cubains qui ne donnaient pas une haleine de chacal. La cigarette parfois, dans les moments les plus tristes. Il avait voyagé, découvert bien des cultures, alors forcément…
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L’avait-il un jour aimé ? Pas vraiment, non. Admiré de lui, probablement. Elle devait être au moins à sa mesure pour qu’il puisse l’accepter à ses côtés. Elle l’avait souvent déçu cependant, aussi avait-il arrêté d’avoir des attentes à son égard.
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Re: Life itself
Jeu 29 Mar 2018 - 19:12
« Et le tien, de prénom amérindien ? » L’interrompit-il alors qu’elle faisait exprès d’éviter de le lui dire. Est-ce qu’il ne se moquait pas un peu des prénoms d’Ana Lucia ou Alejandra ? Si, hein. « Ne crois pas que je n’ai pas vu ce que tu cherchais à faire… »
Elle le gardait pour elle, voilà ce qu’elle faisait. Et c’était le meilleur moyen pour le pousser à creuser alors qu’elle n’en avait aucune envie. Elle pouvait bien essayer de lui parler de tout le reste, il s’en moquait, son esprit était désormais focalisé sur ce qu’elle ne lui donnait justement pas. Kareem pouvait être comme un enfant quand ça lui prenait, et il y avait des jeux avec lui qu’il valait mieux éviter, surtout lorsqu’on ne connaissait pas ses règles et ô combien il était très bon gagnant. Son blabla lui passa au-dessus, il n’y eut bien que sa question sur son mariage – aurait-il dû s’étonner que ça l’intéresse ? Une vraie nana, tout compte fait ! – pour le sortir de son silence :
«Pas très longtemps, et c’était seulement pour qu’on me foute la paix. » Lança-t-il avec détachement. Là, il se laissa tomber en arrière et s’allongea sans vergogne sur le lit de la chambre de Louve, en fixant les marques d’humidité au plafond : « Les hommes comme moi ne font pas de mariage d’amour, on se fiche des caractères, l’apparence est ce qui compte le plus lors des mondanités. »
Le cynisme transpirait de sa déclaration. C’était un style de vie auquel il s’était fait malgré tout. Kareem n’avait de toute façon jamais été un grand sentimental, aucune des femmes qui avaient partagé son lit n’avait réussi à obtenir son estime, sinon son respect. Il avait pu être stimulé par des discussions passionnantes avec certaines, mais ça n’avait jamais été plus loin. L’amour l’ennuyait, à dire vrai. Parce que c’était compliqué, parce que ça pouvait faire mal, parce qu’on découvrait chez l’autre des défauts qui lui sautaient aux yeux de toute façon. A quoi bon ? A quoi bon se donnait cette peine ? ça ne se mangeait pas, l’amour, ça n’étanchait aucune soif, ça ne comblait pas vraiment, et au mieux, ça rendait triste.
«Je ne m’en souviens pas vraiment. Je suis arrivé ici à mes dix ans, mais avant ça j’ai vécu en Chine, ou en Russie, et je n’ai fait que des écoles privées, ou à la maison. » Ajouta-t-il en tournant son regard vers elle. Il n’avait pas eu de meute, ni d’enfance fixe. Sa fratrie avait eu de la place, il n’avait pourtant mentionné à Carmen qu’un seul membre de cette dernière. « Les émirats étaient en train de se moderniser, un véritable essor, la belle époque. » Raconta-t-il à sa voisine. Il pouvait encore y respirer l’air chaud, cette sensation intime qui lui donnait l’impression que tout était possible pour eux. L’endroit était neuf, plein de promesses. « On devait toujours y étudier le coran, mais ça n’empêchait pas. »
Kareem ne croyait en rien, il n’avait jamais essayé. Les écritures l’ennuyaient, profondément, et le reste, ça n’était que pour les gens bas d’esprits qui ne cherchaient qu’à se dédouaner de leurs actes. Lui les assumait.
«Mes parents étaient très tournés vers le monde de toute façon, il n’était pas dans un moule. Ils tenaient aux traditions, à leurs racines, mais ils étaient déjà… De l’avant-garde, tu vois ? Surtout mon père. Il savait avant ce qui marcherait ou non. » Fit-il en parlant de l’homme qui l’avait plongé dans le même bain que lui. « Pas de tapis volant, ni de génie dans cette histoire, désolé pour ça Louve. »
Il ne s’excusait cependant pas vraiment. Les contes d’Aladdin étaient loin, il ne s’était jamais retrouvé dans l’histoire en question. Ça n’était pas avec ça qu’il s’était construit, lui.
«Tu ne voulais pas aller te recueillir ? » Demanda-t-il finalement franchement. N’était-ce pas pour ça qu’ils étaient là ? Pour elle.
Elle le gardait pour elle, voilà ce qu’elle faisait. Et c’était le meilleur moyen pour le pousser à creuser alors qu’elle n’en avait aucune envie. Elle pouvait bien essayer de lui parler de tout le reste, il s’en moquait, son esprit était désormais focalisé sur ce qu’elle ne lui donnait justement pas. Kareem pouvait être comme un enfant quand ça lui prenait, et il y avait des jeux avec lui qu’il valait mieux éviter, surtout lorsqu’on ne connaissait pas ses règles et ô combien il était très bon gagnant. Son blabla lui passa au-dessus, il n’y eut bien que sa question sur son mariage – aurait-il dû s’étonner que ça l’intéresse ? Une vraie nana, tout compte fait ! – pour le sortir de son silence :
«
Le cynisme transpirait de sa déclaration. C’était un style de vie auquel il s’était fait malgré tout. Kareem n’avait de toute façon jamais été un grand sentimental, aucune des femmes qui avaient partagé son lit n’avait réussi à obtenir son estime, sinon son respect. Il avait pu être stimulé par des discussions passionnantes avec certaines, mais ça n’avait jamais été plus loin. L’amour l’ennuyait, à dire vrai. Parce que c’était compliqué, parce que ça pouvait faire mal, parce qu’on découvrait chez l’autre des défauts qui lui sautaient aux yeux de toute façon. A quoi bon ? A quoi bon se donnait cette peine ? ça ne se mangeait pas, l’amour, ça n’étanchait aucune soif, ça ne comblait pas vraiment, et au mieux, ça rendait triste.
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Kareem ne croyait en rien, il n’avait jamais essayé. Les écritures l’ennuyaient, profondément, et le reste, ça n’était que pour les gens bas d’esprits qui ne cherchaient qu’à se dédouaner de leurs actes. Lui les assumait.
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Il ne s’excusait cependant pas vraiment. Les contes d’Aladdin étaient loin, il ne s’était jamais retrouvé dans l’histoire en question. Ça n’était pas avec ça qu’il s’était construit, lui.
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Re: Life itself
Jeu 29 Mar 2018 - 19:22
Rassure toi, ma grand mère s'est battu pour qu'on ait toute un deuxième prénom. Pour Ana,c'était Enola, soitMagnolia. Et Lexa, Eyota,la meilleure,. Il pouvait rêver pour connaître le sien en revanche. Ils aimaient la poésie dans ma famille. admit-elle avec un sourire en secouant la tête.
Quand à sa remarque...A toi de me dire. avait-elle répliqué en haussant les épaules, se doutant qu'il ne venait pas faire la conversation sans raison du peu qu'elle le connaissait.
En revanche, l'effleurement de ses doigts contre les siens la fit se crisper un instant. Même si il ne s'agissait que d'un geste banal, elle ne cherchait plus la promiscuité avec qui que ce soit depuis la mort de Jasper. Encore moins celle d'un homme. Il n'y avait bien que Ash qui pouvait se targuer de l'avoir pris dans ses bras peu avant son départ, et encore. Néanmoins elle ne fit aucun commentaire sur le sujet, répondant à sa question.Tant que ça se boit tu sais... lâcha t-elle avec un sourire amusé.Je ne suis pas fan d'alcool. A part peut-être le champagne, ou du Cheval Blanc.
Des alcools de luxe, qu'elle ne se payait que rarement.J'avais une sacrée collection de bouteille, mais elles servaient surtout quand j'avais des invités. Ne disait-on pas que les cordonniers étaient les plus mal chaussés après tout. En revanche elle l'observa avec un étonnement sincère en l'écoutant parler.Toi, t'as été marié ? Tu t'es laissé passé la corde au cou par une nana...
Ca, c'était amusant. Intriguant, presque bizarre, mais amusant tout de même.Elle devais avoir un sacré caractère vu ce que tu en dis. fit-elle remarquer en prenant une nouvelle gorgée de rhum. Sans compter qu'elle avait dû le supporter, ce qui incluait soit une touche de folie, soit un caractère pire que le sien. Elle hésitait encore sur la réponse à cette question.J'ai jamais quitté l'amérique. admit-elle en hochant la tête.Mais j'doute pas que la France devait être belle à voir ouais...
Et voilà qu'il changeait encore de sujet. Elle avait intérêt à rester éveillé si elle voulait le suivre. L'observant une seconde avec une pointe d'incompréhension, elle finit tout de même par abandonner l'idée de lui demander pourquoi il se sentait mal à l'aise dès qu'il parlait de lui pour embrayer.Au Nevada. Ma grand mère en était une des dirigeantes. Une femme à qui on ne disait jamais non... se rappela t-elle en levant les yeux au ciel. Sans doute que même Kareem aurait eu peur d'elle. Mais ça ne le concernait pas. Elle imaginait juste parfaitement la vieille femme l'assommer à coup de baton si il s'était montré audacieux avec elle, ce qui la fit rire légèrement. Ils étaient pas trop pour la modernité la-bas.Et la plupart des habitants se contentaient de rester entre eux plutôt que de tenter de s'américaniser. Tu n'imagine pas la crise qu'à pu faire la vieille en apprenant que j'ouvrai une boîte de nuit au lieu de revenir à la réserve à la mort de ma mère...
Ah ça, elle s'en rappellerait en effet. Un flot d'insulte amérindien dont elle n'avait saisi que son prénom entrecoupé de respiration rageuse, accompagné parfois d'une remarque du genre "stupide", ou "enfant indigne".Et toi ? Ca n'a pas été bizarre de passer du mode de vie oriental à américain ? Est-ce que tu avais seulement un tapis volant, et un génie dans une lampe ?
Il ne s'était pas gêné pour l'appeler Pocahontas, elle pouvait bien se permettre de le chambrer un peu.
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