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Re: Life itself
Jeu 29 Mar 2018 - 19:29
« Tu ne vas donc vraiment pas me le dire ? » Fit-il en la scrutant intensément, sans la lâcher du regard. « Je finirais par le savoir. » Avertit-il, sans jamais que le doute ne s’infiltre dans son œillade brillante. Kareem en était persuadé, parce qu’il se connaissait suffisamment : « Je vais te harceler pour ça. »
Et elle avait plutôt intérêt à se tenir prête. Lui ne lâcherait jamais le morceau, pas avant d’en avoir pris connaissance en tout cas. Il n’y aurait qu’en le tuant, ou en lui disant, qu’il la laisserait tranquille. Un petit rire mauvais lui échappa, et satisfait de sa répartie, il l’écouta lui parler d’amour. Lui donner envie de mourir parfois ? Non. Enfin… Pas pour lui. Mais il se garda bien de lui répondre ça : il n’avait jamais été vraiment amoureux, de toute façon. Il ne pouvait pas se mettre à cette place, et il n’y avait rien pour le faire changer d’avis à ce sujet. L’amour, c’était pour les gens faibles, point. Ceux qui pouvaient vivre seuls s’en sortaient bien mieux.
Et il n’avait que trop conscience que son amitié avec Jeffrey pourrait le mettre à mal un jour. Pour peu qu’un jour on s’en prenne à son frère, il pourrait perdre pied, à défaut de le perdre tout court. Une vie sans lui, lui semblait aussi impensable qu’impossible. Il n’y avait pourtant rien d’inscrit dans le marbre actuellement, et la survie de l’homme ne dépendait pas que de lui. S’il venait à mourir, Kareem savait que sa conscience se morcèlerait tout simplement. Elle éclaterait, en milles morceaux. Elle se fissurerait, tout court.
«Le temps passe vite. » Admit-il. Deux ans demain, pour Ana Lucia. L’été qui arrivait signifierait autant de temps pour Aymane. Kareem ne les avait pas vu passé, ces deux années. Il n’avait pas vu comment elles avaient défilé, si vite…
L’homme ne fit que rire à l’histoire d’Ana Lucia : le vent était les membres de notre famille qui nous parlait. Il retint avec peine le fou rire dans le fond de sa gorge : c’était d’une bêtise ! Aussi se garda-t-il de dire ce qu’il pensait, étouffant son humour dans sa bouteille d’alcool, juste pour éviter de se faire frapper par Carmen. Il y avait visiblement des croyances qui n’avaient absolument aucun sens ! Mieux valait se tourner vers des sujets qu’il connaissait. S’habituer à cette vie par exemple, ça lui semblait bien :
«Je l’ai accepté, si c’est ce que tu veux savoir. » Commença-t-il simplement. « M’adapter, ce n’est pas la partie compliquée en fin de compte. J’ai juste… Accepté les règles qu’il y avait, et je m’en suis servi pour réussir à survivre. » Les règles. En voilà un grand mot, qui ne correspondait pas vraiment à la vérité. Il n’y avait plus de Loi, c’était ce qu’il se répétait souvent. « On est loin des beaux hôtels, des beaux costumes, du confort d’antan, mais au moins j’ai plus que conscience de comment m’en sortir. Je sais être exigeant avec moi-même, pour avoir ce que je veux. Je crois que tout le monde ne peut pas en dire autant. »
Il parlait, et parlait encore, fixant le plafond d’un air pensif, en laissant ses songes défiler, sans les attraper forcément dans l’ordre. Il aurait pu faire ça pendant des heures, au bout du compte.
«Avant j’apprenais à contourner les règles. Maintenant, il n’y en a plus, c’est d’autant plus facile. » Ajouta Kareem avant de se redresser légèrement et d’essayer de capter le regard de Carmen qui s’était allongée à côté de lui. Elle avait les yeux clos, la respiration apaisée. « Et elle s’est endormie… » Soupira-t-il. « Sympa. » Râla-t-il en se redressant.
Ses yeux s’attardèrent un temps sur les photos à côté de lui. Il les remit en pile, avant de se lever et sortir de la chambre qu’il referma en douceur. Le reste de la nuit, il la passa planté dehors, à surveiller.
Et elle avait plutôt intérêt à se tenir prête. Lui ne lâcherait jamais le morceau, pas avant d’en avoir pris connaissance en tout cas. Il n’y aurait qu’en le tuant, ou en lui disant, qu’il la laisserait tranquille. Un petit rire mauvais lui échappa, et satisfait de sa répartie, il l’écouta lui parler d’amour. Lui donner envie de mourir parfois ? Non. Enfin… Pas pour lui. Mais il se garda bien de lui répondre ça : il n’avait jamais été vraiment amoureux, de toute façon. Il ne pouvait pas se mettre à cette place, et il n’y avait rien pour le faire changer d’avis à ce sujet. L’amour, c’était pour les gens faibles, point. Ceux qui pouvaient vivre seuls s’en sortaient bien mieux.
Et il n’avait que trop conscience que son amitié avec Jeffrey pourrait le mettre à mal un jour. Pour peu qu’un jour on s’en prenne à son frère, il pourrait perdre pied, à défaut de le perdre tout court. Une vie sans lui, lui semblait aussi impensable qu’impossible. Il n’y avait pourtant rien d’inscrit dans le marbre actuellement, et la survie de l’homme ne dépendait pas que de lui. S’il venait à mourir, Kareem savait que sa conscience se morcèlerait tout simplement. Elle éclaterait, en milles morceaux. Elle se fissurerait, tout court.
«
L’homme ne fit que rire à l’histoire d’Ana Lucia : le vent était les membres de notre famille qui nous parlait. Il retint avec peine le fou rire dans le fond de sa gorge : c’était d’une bêtise ! Aussi se garda-t-il de dire ce qu’il pensait, étouffant son humour dans sa bouteille d’alcool, juste pour éviter de se faire frapper par Carmen. Il y avait visiblement des croyances qui n’avaient absolument aucun sens ! Mieux valait se tourner vers des sujets qu’il connaissait. S’habituer à cette vie par exemple, ça lui semblait bien :
«
Il parlait, et parlait encore, fixant le plafond d’un air pensif, en laissant ses songes défiler, sans les attraper forcément dans l’ordre. Il aurait pu faire ça pendant des heures, au bout du compte.
«
Ses yeux s’attardèrent un temps sur les photos à côté de lui. Il les remit en pile, avant de se lever et sortir de la chambre qu’il referma en douceur. Le reste de la nuit, il la passa planté dehors, à surveiller.
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Re: Life itself
Jeu 29 Mar 2018 - 20:20
Elle l'avait écouté jusqu'au bout, avant que le sommeil ne s'empare d'elle aussi rapidement qu'elle s'était persuadée qu'elle se contenterait de somnoler. Pour une fois, elle parvint à dormir sans geindre, ni même se réveiller en sursaut, sans doute trop épuisée pour parvenir à rêver. Alors qu'elle ouvrait les yeux à l'aube, Kareem avait quitté la chambre, lui laissant le temps de se changer avant de sortir en extérieur en silence.
Comme elle s'y était attendue après une centaine de mètre, ce qu'il restait du bûcher n'était même plus reconnaissable. En dehors de quelques tronçons de bois pourris, la cendre avait depuis longtemps disparu, balayée par les vents et les intempéries.
Ca ne faisait pas dix minutes qu'elle était arrivée au point de rendez-vous qu'un air frais lui chatouilla la nuque, balayant ses cheveux vers l'avant en lui arrachant un sourire triste.P'tet que c'est toi qui avait raison...
Elle était là, immobile, à fixer les cendres de la défunte, enfonçant les mains dans ses poches pour se protéger du froid qu'elle ne ressentait qu'à peine. Alors, elle avait commencé à parler ou du moins, murmurer. En flot continu, se demandant sérieusement si sa soeur pouvait réellement l'entendre ou qu'elle soit, alors qu'elle parlait de ces expériences douloureuses. La mort de Jasper, la naissance de Jolan, sa fuite du camp, son envie de mourir. Cette foutue rencontre avec l'émirien, et la possibilité de continuer son exil de quelques jours en compagnie de quelqu'un, alors qu'il lui semblait que petit à petit, la vie lui faisait signe de continuer. Au moins pour son fils. Ash, Axel. Ces gens qui s'inquiétaient pour elle, alors qu'elle se réfugiait dans son malheur.Ce serait plus simple si t'étais encore là. souffla t-elle en imaginant presque sa soeur lui offrir un sourire désolé en l'écoutant parler de la sorte.
Il lui sembla que ça faisait une bonne heure qu'elle était ici à s'épancher, avant qu'elle ne se décide enfin à tourner le dos au reste du bûcher et retourner en direction du motel. Du moins, avant de remarquer une silhouette à quelques mètres d'elle qui lui fit manquer un battement de coeur.Qu'est-ce que tu fous ici ?!
Elle avait presque grogné sa phrase, lui jetant un regard suspicieux. Ca pouvait être un simple malentendu. Peut-être qu'il n'était pas ici pour l'espionner après tout. Non, c'était tout à fait son genre, mais elle pouvait bien lui laisser le bénéfice du doute en revanche. Avant de lui exploser la tête comme la sauvage qu'elle était si jamais il avait sérieusement osé troublé son moment intime avec elle même.Tu n'aurai pas osé faire ça, pas vrai.
Mieux valait pour lui. Sérieusement;
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Re: Life itself
Jeu 29 Mar 2018 - 20:21
Aux petites heures du matin, il l’avait vu sortir de sa chambre pour contourner le motel en silence. Planté près de la voiture à se demander quoi faire du temps qu’il lui restait, le brun l’avait suivi. Un regard par-dessus son épaule, son kukri en place, il l’avait fait aussi silencieusement que possible à son tour, sentant qu’il ne pouvait pas interrompre ce qui était en train de se produire. Puis, il le vit : l’endroit où reposait Ana Lucia. Quelque chose qu’il n’aurait su décrire, un bucher probablement, qui avait subi les intempéries et le temps, quelque chose d’étrangement fascinant de sa position.
Ce qu’il n’avait pas pu faire pour son propre frère, et qu’il ne voulait pas fabriquer de toute façon. Lèvres pincées, mains dans les poches de son jean, il était resté là tout le temps que ça dura. Par instant, les murmures de Carmen lui parvenaient, des noms qu’il ne pouvait coller sur le visage de personne. Des sentiments qu’il ne connaissait pas, et qu’il ne découvrait que par le biais de cette femme qui avait eu une vie longue. Deux ans étaient passés, deux ans qu’elle tenait à raconter à sa sœur morte, et qui lui prit bien une heure entière où il écouta en retrait.
Pas une fois il ne se sentit comme l’intrus ici. Pas une fois il se dit qu’il n’avait pas à y être. Pour lui, qu’importait, il n’avait rien à trahir, rien à raconter, tout ça lui paraissait aussi absurde qu’abstrait. Il ne pouvait juste cacher le fait que ce rituel, le fait de venir parler à ses morts, lui donnait un drôle de sentiment à l’intérieur de lui. Puis, il s’ennuya. Sa nuque craqua lorsqu’il releva le nez vers le ciel, alors que le vent s’engouffrait dans ses cheveux mal coiffés, ou dans sa barbe de plusieurs jours qu’il ne parvenait pas à entretenir convenablement dans cette situation.
Jusqu’à la question de Louve qui lui fit brusquement baisser le regard, sursautant presque. Comment ça, qu’est-ce qu’il foutait ici ?
«Quoi ? » Répondit-il sans pouvoir cacher sa surprise, toujours immobile cependant. « Qu’est-ce qu’il y a ? »
Non, décidément, il ne comprenait pas. Le ton de sa voix impliquait qu’il avait fait une bêtise, mais il ne voyait sincèrement pas laquelle. Ça n’était pas dans ses mœurs d’en avoir quelque chose à faire en temps normal, et qu’importait qu’il soit indiscret, qu’il prenne place dans la vie d’une personne qui ne voulait pas de lui : Kareem était là désormais ! Il faudrait faire avec, car sans, ça ne serait plus possible.
«Faire quoi ? » S’inquiéta-t-il, toujours aussi perdu ! « J’ai rien fait ! » Renchérit-il en levant les mains cette fois, comme pour s’innocenter. « Je suis resté planté là comme un abruti et j’ai écouté religieusement ! » Expliqua-t-il dans la foulée.
Comme si tout ça pouvait le dédouaner complètement de ce dont elle l’accusait ! C’était justement ça qu’elle pouvait être amené à lui reprocher, mais ce fait lui échappait totalement. Ce fut à cet instant qu’il s’en inquiéta, alors qu’elle le tuait sur place du regard :
«Fallait pas ? » Demanda-t-il, en fronçant les sourcils.
Parce qu’il fallait bien l’admettre : si c’était ça qui gênait, alors Louve s’attachait vraiment à des choses qui n’avaient aucun sens.
Ce qu’il n’avait pas pu faire pour son propre frère, et qu’il ne voulait pas fabriquer de toute façon. Lèvres pincées, mains dans les poches de son jean, il était resté là tout le temps que ça dura. Par instant, les murmures de Carmen lui parvenaient, des noms qu’il ne pouvait coller sur le visage de personne. Des sentiments qu’il ne connaissait pas, et qu’il ne découvrait que par le biais de cette femme qui avait eu une vie longue. Deux ans étaient passés, deux ans qu’elle tenait à raconter à sa sœur morte, et qui lui prit bien une heure entière où il écouta en retrait.
Pas une fois il ne se sentit comme l’intrus ici. Pas une fois il se dit qu’il n’avait pas à y être. Pour lui, qu’importait, il n’avait rien à trahir, rien à raconter, tout ça lui paraissait aussi absurde qu’abstrait. Il ne pouvait juste cacher le fait que ce rituel, le fait de venir parler à ses morts, lui donnait un drôle de sentiment à l’intérieur de lui. Puis, il s’ennuya. Sa nuque craqua lorsqu’il releva le nez vers le ciel, alors que le vent s’engouffrait dans ses cheveux mal coiffés, ou dans sa barbe de plusieurs jours qu’il ne parvenait pas à entretenir convenablement dans cette situation.
Jusqu’à la question de Louve qui lui fit brusquement baisser le regard, sursautant presque. Comment ça, qu’est-ce qu’il foutait ici ?
«
Non, décidément, il ne comprenait pas. Le ton de sa voix impliquait qu’il avait fait une bêtise, mais il ne voyait sincèrement pas laquelle. Ça n’était pas dans ses mœurs d’en avoir quelque chose à faire en temps normal, et qu’importait qu’il soit indiscret, qu’il prenne place dans la vie d’une personne qui ne voulait pas de lui : Kareem était là désormais ! Il faudrait faire avec, car sans, ça ne serait plus possible.
«
Comme si tout ça pouvait le dédouaner complètement de ce dont elle l’accusait ! C’était justement ça qu’elle pouvait être amené à lui reprocher, mais ce fait lui échappait totalement. Ce fut à cet instant qu’il s’en inquiéta, alors qu’elle le tuait sur place du regard :
«
Parce qu’il fallait bien l’admettre : si c’était ça qui gênait, alors Louve s’attachait vraiment à des choses qui n’avaient aucun sens.
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Re: Life itself
Jeu 29 Mar 2018 - 20:24
Le pire dans tout ça était peut-être qu'il n'avait pas l'air de comprendre ce qu'elle lui reprochait. t si Kareem pouvait par instant être le roi des cons, soit il jouait très bien la comédie en cet instant précis, soit il était sérieusement désarçonné par sa colère noire.Tu n'avais pas à écouter ! Sa voix s'était faite acérée, froide, alors que ses yeux noirs ne quittaient pas les siens en l'accusant de tous les maux en cet instant précis. Elle mourrait d'envie de le frapper, de le jeter à terre et de le rouer de coups, tout en s'en abstenant. Lui démolir la tête ne résoudrait rien de toute façon.
Il ne fallait pas. Elle allait sérieusement le tuer à ce rythme. Ou c'est lui qui allait la tuer à force de malmener ses nerfs à vif. Non ! répondit-elle sèchement, en tapant presque du pied sur le sol.Qu'est-ce... Mais putain c'est quoi qui tourne pas rond chez toi sérieux ! Je ne me mêle pas de ta vie, de tes conversations, ou de ton mode de pensée. Alors fais un peu de même !Et si la notion t'échapperait, on appelle ça le respect. Tu ne fais pas partie de ma vie,
et tu n'as pas à la connaître tant que j'estimerai que je n'ai pas à t'en parler Kareem !
Un abruti fini, voilà ce qu'il était. Et sans doute aurait-elle encore plus hurlé si Jeffrey n'avait pas accouru en entendant les éclats de voix, demandant ce qu'il se passait.Tu ferai bien d'expliquer à ton pote qu'on ne se mêle pas de la vie privée des uns et des autres, encore MOINS quand ils se recueillent !
Le pauvre ne devait pas tout comprendre, mais la Navajo ne chercha même pas à discuter d'avantage. Elle devait se calmer, et ce n'était pas avec cet abruti de Kareem dans ses pattes qu'elle allait y arriver. Elle ne chercha même pas à le regarder une dernière fois avant de tourner le dos aux deux hommes, faisant signe d'un geste de main qu'elle en avait assez de toute ces conneries. Elle allait se casser, voilà. Non, il serait capable de la suivre en jeep. Dans tous les cas, elle avait besoin de calme. Montant les escaliers quatre à quatre avant de s'enfermer à double tour dans sa chambre, donnant un violent coup de pied dans la table basse qui s'écroula au sol en renversant son contenu. Rien à foutre que le bruit inquiète les survivants, ou n'attire des rôdeurs. Ce n'était plus son foutu problème désormais. Elle se contenta de hurler un bon coup pour la première fois depuis près de deux ans d'épidémie, criant sa rage au vide de la pièce, avant de se laisser tomber contre la porte jusqu'à glisser à même le sol.Abruti... souffla t-elle encore en se forçant à se calmer, allumant une cigarette pour calmer sa colère.
C'en était presque inquiétant qu'elle perde pied de la sorte. Jamais encore ça ne lui était arrivé. Pourtant, aujourd'hui, il lui sembla qu'elle se sentait étrangement plus légère après cette petite crise. Ca ne la réconforta pas pour autant.
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Re: Life itself
Jeu 29 Mar 2018 - 20:25
Il n’avait pas à écouter, disait-elle d’une voix forte, qui le figea sur place. Pourquoi ? Pourquoi n’aurait-il pas pu entendre ? Kareem était incapable de comprendre ce qu’il se passait, parce qu’il ne voyait vraiment pas ce qu’il avait pu faire de mal. Lui ne se serait jamais mis en position de laisser quelqu’un le blesser, ou surprendre ses secrets. Il ne l’aurait jamais permis. Alors il s’imaginait – à tort – qu’il en était de même pour les autres, qu’on ne captait d’eux que ce qu’ils acceptaient de transmettre, surtout lorsqu’ils le disaient à haute voix. Il s’était trompé, mais ça encore, il ne parvenait tout simplement pas à le comprendre.
«Mais qu’est-ce qu-… » Il n’eut rien le temps de rétorquer, Louve l’incendiait déjà comme s’il était le pire des criminels sur terre. Les yeux exorbités sous le coup de la surprise, il scruta la jeune femme, totalement hébété devant son monologue implacable.
C’était visiblement lui qui avait un problème. C’était lui qui ne collait à rien. C’était lui qui s’immisçait là où on ne l’attendait pas. Parce qu’il ne voyait toujours pas où était le mal. Ça n’était pas pour la blesser qu’il avait laissé traîné une oreille de temps à autre. Il n’y avait d’ailleurs rien appris de particulier : il lui manquait trop de clé pour comprendre les noms qu’elle évoquait de temps à autre. Et puis merde ! Si elle ne voulait pas qu’on entende, pourquoi l’avoir dit à haute voix ! Qu’est-ce que ça avait vraiment à voir avec le respect !?
L’arrivée de Jeffrey ne lui sauva même pas la mise. Il la regarda partir comme une tornade, incapable de placer une quelconque phrase pour se justifier, ne serait-ce que s’expliquer. L’idée de s’excuser ne lui vint même pas à l’esprit, mais quand il vit le regard courroucé de son ami sur lui, il comprit qu’il n’y couperait pas. Au moins par principe ! Devant ce bucher funeste où le corps d’Ana Lucia avait reposé fut un temps, une scène digne d’un Vaudeville venait de se produire, et lui n’y comprenait strictement rien.
«Tu n’as pas pu t’en empêcher… » Reprocha Jeffrey avec une moue parlante.
«Elle ne m’a pas dit que je n’avais pas le droit ! » Se défendit Kareem. Ce qui était vrai ! A aucun moment elle ne lui avait stipulé qu’il ne devait pas être là ! « Et j’ai été poli, je l’ai pas interrompu pendant son… Son truc là ! »
Un soupir lui échappa. Visiblement, le respect ne lui venait toujours pas. La définition même du mot que le commun des mortels lui avait donné ne sonnait pas juste à ses oreilles. Lui respectait les gens à sa manière, et il n’avait sincèrement pas l’impression d’en avoir manqué avec Louve. A part peut-être lorsqu’il avait tenté de la poignarder, admettons !
«Je vais m’en occuper. Toi, tu ne l’approches plus et tu arrêtes tes conneries. Laisse-moi faire. » Somma l’homme avec un regard courroucé encore.
Jeffrey s’éclipsa, laissant Kareem planté à quelques mètres d’Ana Lucia, vers qui il se retourna instinctivement.
«T’as compris quelque chose toi ? Non parce que faut m’expliquer ! » Lâcha-t-il, totalement incrédule. Comme réponse, il n’eut droit qu’à une légère brise glacée, qui lui arracha un soupir. Encore de la connerie, ça…
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C’était visiblement lui qui avait un problème. C’était lui qui ne collait à rien. C’était lui qui s’immisçait là où on ne l’attendait pas. Parce qu’il ne voyait toujours pas où était le mal. Ça n’était pas pour la blesser qu’il avait laissé traîné une oreille de temps à autre. Il n’y avait d’ailleurs rien appris de particulier : il lui manquait trop de clé pour comprendre les noms qu’elle évoquait de temps à autre. Et puis merde ! Si elle ne voulait pas qu’on entende, pourquoi l’avoir dit à haute voix ! Qu’est-ce que ça avait vraiment à voir avec le respect !?
L’arrivée de Jeffrey ne lui sauva même pas la mise. Il la regarda partir comme une tornade, incapable de placer une quelconque phrase pour se justifier, ne serait-ce que s’expliquer. L’idée de s’excuser ne lui vint même pas à l’esprit, mais quand il vit le regard courroucé de son ami sur lui, il comprit qu’il n’y couperait pas. Au moins par principe ! Devant ce bucher funeste où le corps d’Ana Lucia avait reposé fut un temps, une scène digne d’un Vaudeville venait de se produire, et lui n’y comprenait strictement rien.
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Un soupir lui échappa. Visiblement, le respect ne lui venait toujours pas. La définition même du mot que le commun des mortels lui avait donné ne sonnait pas juste à ses oreilles. Lui respectait les gens à sa manière, et il n’avait sincèrement pas l’impression d’en avoir manqué avec Louve. A part peut-être lorsqu’il avait tenté de la poignarder, admettons !
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Jeffrey s’éclipsa, laissant Kareem planté à quelques mètres d’Ana Lucia, vers qui il se retourna instinctivement.
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Re: Life itself
Jeu 29 Mar 2018 - 20:44
Elle s'était attendue à ce qu'on vienne la déranger. Mais certainement pas à ce que ce ne soit Jeffrey qui vienne toquer à sa porte.Carmen, je sais que tu es en colère et que tu ne veux pas parler alors... Je ne vais pas lui chercher d'excuses, il peut se comporter comme un gros connard lorsqu'il s'y met.
Un vague grognement s'échappa de ses lèvres, sans pour autant produire une réelle réponse alors qu'il reprenait.Sache juste qu'il... Ne pense plus comme toi, ou moi. Et que... Si tu veux discuter avec quelqu'un qui te comprendra...Tu me peux me parler, à moi.
Les élans de sincérité dans la voix de l'homme la touchèrent sincèrement un instant, alors qu'elle restait silencieuse. Lui ne chercha pas à insister, avant que sa voix ne s'élève enfin.Il n'y à rien à dire. C'est juste... Plus facile parfois, de gérer les choses en imaginant ce qu'elle dirait si elle était encore de ce monde.
Elle avait finit par se relever, ouvrant la porte après un instant d'hésitation pour se retrouver face à l'ancien garde du corps, alors que ce dernier semblait chercher quelque chose dans ses poches avant de le lui tendre. La photo d'une femme et de deux enfants. Sans doute les siens.
Prenant un instant le papier glacé entre ses doigts sans faire de remarques, elle écouta la suite.Quand je me sens trop seul, je lui parle. Et je sais que Kareem ne comprendrait pas. Je ferai en sorte qu'il garde ses distances. promit-il alors que la Navajo relevait enfin la tête vers lui.Qu'il ne m'adresse pas la parole avant un très long moment. gronda t-elle doucement alors que le black hochait la tête, s'effaçant pour la laisser sortir de la chambre. Elle avait commencé à avancer dans le couloir pour redescendre, avant de se tourner vers Jeffrey.Merci. Pour ce que ça vaut. Haussant les épaules sans réellement savoir si c'était utile de le préciser.
Elle revenait tout juste dans le salon quand elle avisa Kareem à qui elle se contenta de jeter un regard noir, se saisissant de sa carte barbouillée de notations en tout genre pour l'étendre sur une des tables en faisant signe aux deux hommes d'approcher.On est sur la 509. Le plus rapide pour rejoindre le stade serait de passer par ici. Indiquant la direction de la pointe de l'index, elle rajouta comme si cet incident n'avait jamais eu lieu.L'autoroute est rempli de voitures abandonnées, la jeep ne passera jamais par là. Peut-être devrait-on faire un détour par les campagnes, mais ça coûtera cher en essence.
Avisant les deux hommes en attendant un avis de leur part, elle rajouta cependant avec un pointe de curiosité.J'ai refusé d'aller au stade quand ça à dégénéré, mais j'ai jamais su ce qui l'a fait tomber. Les wendigo, une mutinerie ?
Kareem aurait pu être un fantôme tant elle ne le regardait même plus, ne se concentrant que sur Jeffrey comme si ils avaient été deux dans la pièce.
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Re: Life itself
Jeu 29 Mar 2018 - 20:45
Soupir, mains dans les poches. La conversation avec Ana Lucia ne lui fit réaliser rien de particulier, sinon qu’il avait tout l’air d’un idiot devant un bucher funéraire brûlé depuis trop longtemps. Retournant sur ses pas, il retrouva le motel sans y rentrer, préférant largement s’amuser un caillou qu’il renvoya contre le pneu de la jeep en attendant de comprendre ce qu’il se passait. Il ne sut dire combien de temps il passa en solitaire, vide de tout, avant que Jeffrey ne revienne en l’invitant à les suivre. Son regard sombre capta le sien :
«Tiens-toi à carreau. » Exigea-t-il de lui, lui arrachant simplement un autre soupir mécontent au passage.
Ils se retrouvèrent devant la carte griffonnée, pour prévoir la suite du parcours. Lui se passa un retrait dans la pièce, comme un gamin pris en faute qui n’avait pas voix au chapitre. Se mordant la peau du pouce pour ronger son frein, il laissa aux deux têtes pensantes de la bande le soin de faire ce qu’il voulait, Kareem avait de toute façon l’impression d’être un intrus. Par la même, de ne pas avoir sa place ici. Boudeur, il ne dit rien, notamment parce que Louve lui en voulait visiblement à mort, et qu’il avait décidé de lui faire la tête pour rien vu qu’il avait toujours la sensation qu’elle s’en était pris injustement à lui.
«Il vaut mieux éviter les grands axes. Ils sont totalement encombrés, que ça soit par les voitures ou par la neige. Le bruit des moteurs risque de les attirer, et si on se retrouve coincé, on aura tout juste le temps de tout laisser derrière nous. » Expliqua Jeffrey en tapotant la carte de son index, désignant les chemins annexes. « La campagne, c’est plus sûr, même si plus long. Tant pis pour l’essence, on peut gérer ça, c’est pas comme si on était limité par les vitesses aujourd’hui. »
Kareem souffla. Dans son esprit, le tout se résumait par du blablabla qu’il n’écoutait qu’à peine, alors qu’il venait s’adosser au meuble le plus proche en se dandinant sur place. Il capta à peine le regard noir de Jeffrey sur lui, tandis qu’il commençait à faire des petits bruits de bouche hyper agaçant en les laissant discuter « entre adultes super intelligents et normaux ».
«Tu as déjà été dans Seattle, au début de tout ça ? » Demanda-t-il à Carmen dans la foulée. « Prend un endroit désert, et rempli l’un en trente secondes d’une centaine de personnes qui cherchent à te bouffer, et tu as une vague idée de comment ça se passe. Maintenant, tu multiplies ça par quinze, et tu sais tout. »
Elle devait l’avoir eu belle dans sa campagne, sous son tipi, avec sa tribu d’amérindien, tiens ! Songea Kareem avec toute la mauvaise foi du monde, en croisant finalement les bras sur son torse. Oh et puis, il voyait une brèche pour réussir à caser au moins une phrase, histoire de servir au moins à quelque chose. Il lança un regard noir à Louve à son tour, histoire de lui dire qu’elle n’avait pas la priorité sur les bouderies et les enfantillages :
«La légionellose. » Rien à voir avec une mutinerie ou les wendigos comme elle les appelait. Le stade était tombé à cause d’un rhume. « L’épidémie a tué durant la nuit, les gens se sont relevés. Rajoute ceux à l’extérieur qui voulait rentrer, les militaires se sont retrouvés débordés. » La peinture restait sinistre. « Le désordre, la confusion, la plupart n’avait jamais vu un mort en presque quatre mois. » Ajouta-t-il pour conclure sa formidable histoire.
Jeffrey hocha la tête.
«Y aller ne sera pas un souci. Mais si on fait du bruit, on se retrouvera avec la ville entière aux trousses. » fit-il.
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Ils se retrouvèrent devant la carte griffonnée, pour prévoir la suite du parcours. Lui se passa un retrait dans la pièce, comme un gamin pris en faute qui n’avait pas voix au chapitre. Se mordant la peau du pouce pour ronger son frein, il laissa aux deux têtes pensantes de la bande le soin de faire ce qu’il voulait, Kareem avait de toute façon l’impression d’être un intrus. Par la même, de ne pas avoir sa place ici. Boudeur, il ne dit rien, notamment parce que Louve lui en voulait visiblement à mort, et qu’il avait décidé de lui faire la tête pour rien vu qu’il avait toujours la sensation qu’elle s’en était pris injustement à lui.
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Kareem souffla. Dans son esprit, le tout se résumait par du blablabla qu’il n’écoutait qu’à peine, alors qu’il venait s’adosser au meuble le plus proche en se dandinant sur place. Il capta à peine le regard noir de Jeffrey sur lui, tandis qu’il commençait à faire des petits bruits de bouche hyper agaçant en les laissant discuter « entre adultes super intelligents et normaux ».
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Elle devait l’avoir eu belle dans sa campagne, sous son tipi, avec sa tribu d’amérindien, tiens ! Songea Kareem avec toute la mauvaise foi du monde, en croisant finalement les bras sur son torse. Oh et puis, il voyait une brèche pour réussir à caser au moins une phrase, histoire de servir au moins à quelque chose. Il lança un regard noir à Louve à son tour, histoire de lui dire qu’elle n’avait pas la priorité sur les bouderies et les enfantillages :
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Jeffrey hocha la tête.
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