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Re: A conversation before a storm
Mer 20 Juin 2018 - 9:54
Donnie accueillit la réponse de sa collègue avec un sourire, calant une clope entre ses lèvres fines avant de l’allumer. Il inspira une bouffée de nicotine d’un air satisfait avant de hocher la tête aux propos de Jane. Il avait aucun doute qu’Hannah savait se démerder.« Ça m’étonne pas qu’elle t’ait sauvé les miches ! » lança-t-il avec un éclat de rire franc pour charrier un peu sa collègue, lui rendant même ce coup d’épaule qu’elle lui avait donné. Jane était une collègue militaire et une pote, ils comprenaient l’un et l’autre les merdes de leur monde d’avant, tout comme ils savaient ce qu’il faudrait parfois faire dans celui-ci pour survivre. Contrairement à la majorité des survivants du camp, les militaires avaient déjà eu un aperçu de la fin du monde bien avant tout ce merdier.
Pourtant, les questions d’armement, d’expédition, de vivres, de danger, n’étaient pas ce qui faisait leur discussion pour l’instant. Et la brune s’empressa d’enchainer sur une question à son tour personnelle. Forcément, tout le monde se demandait comme Donovan Floyd vivait la paternité. Aussi mal que bien, il avait aucune idée de comment il le vivait. C’était grisant et effrayant, malheureusement bien plus flippant que merveilleux. Le tatoué changea d’expression, sans avoir l’air mauvais ou déprimé, plutôt qu’il portait les marques de la fatigue et de l’angoisse sur le visage.« Une fille. Louisie. » Il pensait à elle et son sourire se dessinait à nouveau, malheureusement pas assez pour masquer la crainte d’être un père de merde qui l’habitait depuis l’instant où il avait appris la grossesse de Beatriz.« C’est crevant … » ajouta-t-il simplement pour ne pas trop entrer dans les détails. La vérité, c’était qu’il était en panique, que le manque de sommeil grignotait son humeur, et qu’il voyait sans cesse l’enfance qu’il avait eu lui. Il se rappelait combien sa vie avait été meilleure durant les quelques années où son père s’était barré, avant qu’il ne revienne et lui pourrisse l’existence.« Si jamais t’as envie de tester, vous me prévenez avec Hannah, j’veux bien donner de ma personne » lança-t-il avec un sourire entendu, préférant détourner le sujet plutôt que se lancer dans une conversation qui lui coutait trop. Il aimait sa fille, il l’adorait et il le savait à chaque fois qu’il posait son regard gris sur elle. Mais Donovan savait aussi qu’il était instable, prompt aux crises de colère, que l’alcool et la clope étaient ses deux meilleurs amis. Il savait pertinemment que dans la liste des candidats au rôle de père de l’année, il n’était même pas mentionné.
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Re: A conversation before a storm
Lun 25 Juin 2018 - 13:05
A conversation before a storm
Le soldat avait donc une fille prénommée Louise. Rien que de penser à elle le faisait sourire, c'en était mignon tiens, il aimait sa fille, elle était voulue et cela se voyait. Néanmoins, je ne m'attendais pas à un grand discours sur la vie de père de nouveau-né et de tout petit, ce n'était pas trop le genre du gars, du moins tel que je le connaissais. Pas manqué, la réponse du soldat fut courte et laconique. Gérer un enfant était crevant cela n'était que peu étonnant, surtout à cet âge là. Quand je disais que Donovan avait un visage qui pouvait être confondu ou même faire peur à une goule, ce n'était pas si galvaudé que ça. En réponse au militaire, je fis également un sourire, un peu plus moqueur que le sien, plus mesquin.
Crevant hein ? Quand j'te disais que ça s'voyait...
En revanche, sa réflexion suivante me fit prendre une expression plutôt mauvaise. Donovan était un collègue et par extension ce que je pouvais appeler un pote de bataillon. Seulement, l'idée même que quelqu'un d'autre puisse toucher à Hannah ou même à moi me hérissai le poil, pote ou non. Mes hommes savaient pertinemment ce qu'ils risquaient s'ils touchaient à Hannah et heureusement pour certains d'entre eux, ils avaient des vues ailleurs. Ce qui me retint de flanquer une droite violente à Donovan pour ses mots était justement cette affection que j'avais pour lui. Et puis quel collègue de bataillon au sein de l'armée n'avait pas déjà chambré son autre collègue à propos du cul ou des gamins ? Combien de gars avaient été chambrés au Moyen-Orient parce qu'ils pensaient trop à leurs femmes ou leurs copines ? Un sujet de plaisanterie entre soldats.
Va crever Dodo, pas aujourd'hui qu'on voudra procréer. Et puis c'est bien entre nanas, on risque pas d's'engrosser sans prévenir.
Je lui fis un autre sourire, cette fois toujours dans la veine du "légèrement mauvais" mais c'était de bonne guerre. Remarquant ensuite la cigarette entre ses lèvres, je lui fis signe pour lui demander s'il pouvait me la passer un instant pour que je tire une paire de bouffées. Je sentais bien qu'il renâclait à le faire mais j'insistai un peu en faisant une moue amusée, la tête légèrement penchée. Dans un geste que j'interprétai un peu de mauvaise grâce, je lui pris sa clope pour tirer une paire de bouffées avant de lui rendre sa cigarette encore fumante. J'expulsai ensuite la fumée par la bouche en tournant la tête pour ne pas lui envoyer la fumée dans la face avant de soupirer alors de soulagement.
On vous filait des clopes chez Academi ? On nous en donnait jamais chez nous, qu'ça soit l'Army ou les Marines. Les anciens par contre... J'parle des anciens mais ils étaient tous à la r'traite ou sont d'venus des officiers sups, les anciens, ceux qui avait fait le Vietnam ou même la 2e guerre, ils s'rappelaient encore d'une époque où l'armée t'filait gratos des clopes et des chewing-gum tellement ils en avaient tout l'tour du bide... L'vieux Norwood il a dû connaitre une époque pareille.
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Re: A conversation before a storm
Sam 30 Juin 2018 - 18:14
« Ouais ça va j’ai compris qu’il me manquait mon beauty sleep ! » tonna le tatoué sans néanmoins le moindre air mauvais. Il était crevé, ça se voyait, ça se sentait, et ça n’était pas prêt de changer, c’était sans doute ce qui le crevait le plus. Il était parti pour plusieurs années comme ça et il faudrait faire avec. Sans compter cette angoisse que quelque chose arrive au bébé, c’était dingue, comme ils vivaient les parents avant et maintenant ? Le militaire préféra dévier le sujet qu’il savait plutôt casse-gueule de son côté, mais autant dire que G.I. Jane n’apprécia pas trop sa note d’humour.« Oh tu sais j’connais plein de façon pour que vous finissiez pas en cloque. » Peut-être qu’il avait voulu ce bébé d’ailleurs, sinon ils auraient été plus prudents ? Bah la psychanalyse de comptoir, très peu pour lui. Donovan peinait à se situer dans son rôle de père, il était au fond du gouffre de la fatigue, bref, c’était pas l’extase totale qu’il aurait cru, s’il l’avait cru un jour. Peut-être que son père s’était barré pour ça ? Allez savoir.
Le brun récupéra sa clope, calée entre son pouce et son index pour la tendre à Jane. Elle semblait en vouloir un peu. Récupérant la clope, Donnie écouta sa tirade, repensant à son temps dans l’armée régulière, à son retour à la vie militaire via Academi.« Ca dépendait des déploiements mais généralement on pouvait se gratter, et user nos économies. Mais tu sais comme moi que ça payait mieux que d’être les limiers de l’état. » C’était ce qui l’avait motivé à rejoindre une SMP plutôt que de revenir se perdre dans les rangs de l’armée américaine. Il faisait le même boulot, il risquait tout autant sa peau, mais Academi savait se montrer plus reconnaissante que l’Oncle Sam.« Pourquoi t’as décidé de rester à la solde de l’état Raikes ? » Il ne lui avait jamais posé la question et ça lui venait d’un coup, pourquoi s’était-elle entêtée à rester dans ce parcours où ils avaient si peu de reconnaissance. Même lorsqu’ils étaient vieux et usés, l’Etat ne faisait rien pour eux, ils étaient les oubliés, les laissés pour compte. Alors c’était pas une solde publique qu’ils pouvaient payer leur retraite, enfin le problème se posait plus maintenant, armée régulière, SMP, civils, tous étaient logés à la même enseigne, celle de la merde sans discontinuité.
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