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I will run away • Lloyd (UC) /! Violence
Sam 19 Mai 2018 - 20:26
29ans ≡ AMERICAIN≡ FREERUNNER ≡ Travelers
Lloyd n'est pas votre ami. Mais il n'est pas non plus votre ennemi. Il fonctionne avec ses tripes et son cerveaux, non ses sentiments. La vie lui a tout récemment appris que s'attacher ne servait à rien et qu'il valait mieux être libre comme l'air, surtout lorsqu'il n'y a plus aucune règle pour régir le monde humain. C'est la loi du plus fort.
Avant toute cette catastrophe, Lloyd était un jeune homme avenant et aimable, bien que trop impulsif. C'était la passion qui l'animait et le peu d'amis qu'il avait était précieux à ses yeux. Comme des frères et des soeurs, un groupe soudé qui avait grandit ensemble.
Puis quand l'épidémie a frappé, il a changé. Comme tout le monde. La terreur qui l'a habité a fait ressortir le pire ce qu'il pouvait cacher en lui ; la cruauté, l'agressivité, la méfiance. Plus personne n'était digne de confiance et trop souvent la violence était le seul moyen de se sortir d'une situation. Être trop honnête dans ce nouveau monde, c'est un défaut qui vous mène à votre perte. Vos sentiments vous entravent dans les règles de l'ancien monde. Lloyd a eut du mal au départ. Mais la transition s'est fait plus rapidement qu'il ne l'aurait cru ; une profonde inspiration, un regard déterminé, et il poussait son humanité dans la gueule des rôdeurs.
Il y a pourtant une part de Lloyd qui apprécie toujours les choses simples de la vie. Peut-être est-ce lié à son très long voyage qui lui a permis par moments de souffler et d'apprécier la beauté de la nature, sans rôdeur pour lui gâcher la vue. Ses plus beaux ciels étoilés et ses plus beaux levés du soleil ne datent pas d'avant mais bien de maintenant. Tout a pris une dimension tellement plus belle car tout est devenu éphémère. Les acquis ont disparu et Lloyd a souvent profité des paysages en s'abritant en haut des ponts et des arbres, seul. Il ne se demande plus si un jour les choses s'amélioreront. Il se dit juste qu'il doit profiter de ce qu'il voit, car demain pourrait être son dernier jours.
Il faut dire, l'absence de vie sociale au cours de son voyage a bien eu ses conséquences. Il a parfois l'impression d'être devenu stupide quand il s'agit de parler, car il ne sait plus vraiment comment s'exprimer. Son vocabulaire s'est appauvrit et sa méfiance l'empêche de trop en dire. Des phrases simples, nettes et efficaces, grossières dans leur vocabulaire, que vous êtes libres de prendre comme bon vous semble. Si Lloyd constate que la discussion est un terrain glissant pour lui, il tournera simplement les talons pour s'en aller. Ou bien gardera le silence. Les affrontements ne le font pas peur, mais ce n'est pas un combattant et il le sait. Tuer n'est pas quelque chose qui lui apporte la moindre excitation ou même satisfaction et de toute manière, les armes les plus utiles sont souvent les plus encombrantes. Puis à quoi ça lui servait de se battre quand il pouvait simplement fuir ? Ce concept d'humain versus humain est encore un peu brumeux et il n'est pas décidé à trimballer quelque chose qui pourrait le gêner dans ses courses.
Car c'est là son avantage, son point fort, indéniablement utile : il court. Il sait courir comme personne. Il ne saura pas comment taper efficacement, mais il saura vous perdre dans la ville et ses buildings, grimpant à des endroits que vous n'aviez jamais daigné regardé tellement ils faisaient parti du paysage. Lloyd, c'est le mec qui va se faufiler efficacement dans les conduits d'air, sauter de toit en toit, chaparder, se volatiliser, et s'enfuir sans demander son reste. Lâche, hein ? Aucun affrontement. Juste courir et sauter comme un lapin. Pourtant, ça l'a tenu en vie tout ce temps, alors ce n'est pas si nul que ça. C'est sa fierté. Le sport qu'il défendait dans son ancienne vie, qu'il voulait voir intégrer les jeux olympiques. Sa passion. Maintenant, c'est son assurance vie. Retirez-lui ça, et c'en est fini de lui.
Tel frère telle soeur, n'est-ce pas ? L'un comme l'autre répond avec agressivité, l'un comme l'autre préfère la solitude que de devoir dépendre des autres. Ils se ressemblent trop pour ne pas s'accrocher, dans le bon et mauvais sens du terme. Samantha est sa petite soeur, sa chair, son sang, sa moitié. Lloyd donnerait sa vie pour elle et il l'a toujours suprotégée de tout et de rien, voyant constamment le danger partout quand il s'agissait d'elle. Malgré lui, il est en grande partie responsable du côté grincheux de sa cadette. Le fait de toujours interférer dans sa vie a souvent causé des disputes et même si Samantha savait que Lloyd pensait à bien, il a souvent ruiné son fun, ses plans, son désir de liberté. Tous ceux qui approchaient Samantha représentaient un potentiel danger et parce que Lloyd dans son enfance a souvent été sujet aux critiques et brimades à cause de ses origines et plus tard, l'infidélité de leur père, il a tout fait pour que sa soeur ne passe pas par les mêmes épreuves. A tel point que tous les amis de Samantha avaient peur de lui et n'osaient même pas venir chez les Rockefeller.
Lloyd la met souvent sur la touche, refuse régulièrement qu'elle participe à quoique ce soit qui puisse représenter un potentiel danger même si elle est capable de le mettre au tapis avec un seul uppercut. Il a pourtant une totale confiance en la force de caractère de Samantha et il est le premier à dire qu'elle n'est pas sa soeur pour rien. Ils sont tenaces comme de la mauvaise herbe. Même si vous les dégagez, ils reviennent toujours à la charge. On ne se débarrasse pas d'un Rockefeller aussi facilement.
Lorsque vous le voyez de loin, planqué sous ses vêtements, vous ne pouvez pas savoir à quoi il ressemble. Juste que c'est un homme car sa carrure ne trompe pas. Il a les épaules larges, le dos musclé, la poigne de quelqu'un qui a l'habitude de supporter son propre poids à la force de ses doigts. Vous aurez du mal à voir à quoi il ressemble en vrai. Il n'a pour habitude que de montrer ses yeux, bridés, yeux d'asiatique. Ses cheveux sont toujours planqués sous une casquette, elle-même régulièrement camouflée sous une capuche.
Puis son visage, il porte toujours un masque, comme s'il était soucieux de la qualité de l'air. Un masque noir épais, en coton. Il en a plus d'un en réserve. Des blancs aussi. La triste vérité de cet attirail, c'est que si jamais il venait à se faire mordre, il ne serait pas en mesure de mordre qui que ce soit avec ce masque. Il serait moins dangereux. Et le simple fait qu'on ne voit pas à quoi il ressemble empêcherait les gens de trop se souvenir de lui ou de ce à quoi il pourrait ressembler une fois mort. Se cacher lui apporte une part de réconfort. Comme personne ne le regarde vraiment, personne ne le connait vraiment, donc personne ne s'attache.
Lloyd est grand, il mesure 1m83. Ce qui est grand, oui. Quant à son poids, ce dernier est très fluctueux, dependant surtout de sa qualité de vie. Quand il est en bonne forme il tient aisément les 70-75kgs, mais avec le début de l'épidémie il s'est vu plusieurs fois maigrir et passer sous la barre de 70kgs, en venant même à se trouver maigre en dépit de ses muscles.
Son corps est marqué par son voyage. S'il avait déjà des cicatrices de l'époque où il était freerunner avec son crew, il en gagna bien d'autres depuis le début de l'épidémie. Blessure à la jambe, à la main, au bras, au dos... son corps en a vue des vertes et des pas mûres, comme tout le monde il vous dira, donc rien de vraiment alarmant.
Quant à son style, il dirait qu'il n'en a pas. Il porte ce qui est confortable, ce qui lui permet de courir et grimper avec aisance, sans jamais intervenir dans ses mouvements ou le mettre dans l'embarras. Il portera toujours des chaussures de sport et n'aura aucun mal à piquer celles des morts si nécessaire. Les chaussures, ses jambes, ce sont son assurance vie. S'il ne peut plus courir convenablement, autant crever.
Autrement, ais-je besoin de parler de la couleur bazanée de sa peau, ou bien de ses yeux noirs ? Je veux dire, il est asiatique, ils ne sont pas réputés pour la variété de la couleur de leurs yeux ou de leur type de cheveux, n'est-ce pas ?
→ Casquette, veste à capuche en coton, manteau doublé
→ Un sac à dos
→ Un couteau suisse
→ Un poignard à sa cuisse qu'il a piqué sur un cadavre.
→ Une matraque qu'il garde généralement en travers de son sac, rapide d'accès ; pour ne pas dire un tube métallique qu'il a récupéré dans un supermarché d'outillage.
→ Dans son sac on pourra trouver un marteau, deux tournevis, une petite scie à main et une pince.
→ Une bouteille d'eau.
→ Sur le côté de son sac, une parka pliée.
→ Téléphone portable à batterie vide
→ De la bouffe qu'il trouve à droite à gauche et qui ne pourrit pas trop vite donc il peut les conserver
→ Des pansements et une bouteille de vinaigre blanc pour les petites blessures.
→ Vêtements de rechanges sales malheureusement.
→ En moyen de transport il utilise un VTT qu'il a récupéré il y a quelques mois.
« Katie ! Tatie Katie ! Y'a Lloyd qui est tout taché ! »
La porte de la maison s'ouvrit et une jeune femme asiatique apparue, s'essuyant les mains sur son tablier vert pomme brodé de rouge.
« Lloyd ! Qu'est-ce qu'il s'est passé Patrick ? Qui lui a fait ça ? Et toi aussi mon chou tu es couvert de saletés... C'est pas croyable, suivez moi les enfants. »
Le petit rouquin attrapa la main de la femme en lançant un regard à son ami asiatique dont la moitié du visage était recouvert de boue. Il y avait même un peu de sang qui coulait de son arcade sourcilière. Il suivit d'un pas rapide la mère de Lloyd qui pestait déjà dans sa langue d'origine un tas d'injures qu'il ne comprenait pas.
Jetés dans la baignoires, déshabillés, la femme avait commencé à les laver tout en tenant entre son épaule et son oreille le téléphone fixe sans fil de leur maison.
« Oui Maria... encore... Patrick est avec moi à la maison, je leur fais prendre une douche. On t'attend. Non il n'est pas blessé, il a juste les vêtements couverts de boue je vais les laver. Pas de problème on t'attend. Merci. »
Dans la baignoire, les deux gosses étaient silencieux. Lloyd reniflait encore et avait les poings serrés, le visage indéniablement fermé par la colère alors que Patrick était plus calme. Il regardait la mère puis le fils, puis encore la mère.
« Pourquoi ils sont méchants avec nous, Tatie Katie ? On leur a rien fait. »
Katie, affairée à nettoyer le visage de Lloyd qui râlait un peu, eut un soupir et abaissa le jet d'eau légèrement pour regarder Patrick. Elle lui offrit un regard un peu triste avant de lui caresser la joue de sa main libre.
« Lloyd et toi êtes différents, vous êtes de beaux enfants très gentils. Ils ne comprennent pas à quel point vous êtes des enfants supers. »
La réponse fut à moitié satisfaisante. Le reste du bain se poursuivit en silence.
Les deux gamins changés dans des vêtements propres et laissés dans la salle à manger avec des biscuits, Katie vint ouvrir la porte lorsqu'elle entendit la sonnette retentir. Elle y découvrit Maria, la mère de Patrick, sa longue chevelure flamboyante prise dans un élastique épais pour en retenir les boucles sauvages. Elle fut invitée à entrer et se rua vers son fils, demandant si tout allait bien. Lloyd était toujours silencieux et semblait ne pas vouloir arrêter de bouder. Patrick entreprit alors d'expliquer à sa maman.
« Lloyd a grimpé dans un arbre pour aller chercher le ballon qui était coincé, mais quand le ballon est tombé, c'est Gideon qui l'a récupéré. Et Gideon il a pas voulu le rendre alors Lloyd s'est énervé et lui a jeté une branche dessus. Gideon a relancé la balle et ça a tapé Lloyd a la tête, il est tombé de l'arbre en plein dans la boue. Les autres ont rigolé et Martin les a fait fuir avec Keith. Du coup je suis rentré avec Lloyd. »
Soupir de la part des mères. Depuis qu'ils étaient scolarisés, Patrick et Lloyd avaient tous deux été victimes de harcèlement. L'un parce qu'il était roux, l'autre parce qu'il était asiatique. Martin, du même âge qu'eux, était un gamin visuellement normal alors il avait tout naturellement pris le rôle du grand-frère protecteur car personne ne l'embêtait ─ et il faisait une tête de plus que tous les autres enfants.
« Quand je serai grand, je serai meilleur que tout le monde. » lâcha enfin Lloyd.
Un sourire étira les lèvres de sa mère qui vint l'enlacer, et Lloyd posa la tête contre son gros ventre de femme enceinte. Bientôt, il allait avoir une petite soeur, donc il devait être fort.
« Pat, viens chez moi après les cours, faut que je te montre un truc trop cool. » avait déclaré Lloyd dans un grand sourire à son ami.
Du bac à sable jusqu'au lycée, Patrick & Lloyd demeuraient inséparables. Les mêmes sports, mêmes jeux, mêmes ambitions, mêmes galères. Pas toujours dans la même classe mais cela ne les empêchait en rien de se retrouver à chaque pause. Tout fraîchement débarqué dans leur lyée depuis seulement quelques jours, ils n'avaient pas encore décidé de leur activité extra-scolaire et leurs mères insistaient pour qu'ils se mettent au baseball. Pour eux, c'était hors de question.
Le soir venu, Patrick avait chaleureusement été invité dans la demeure des Rockefeller. Une mère souriante et une petite soeur à courir partout que Lloyd ne pouvait pas s'empêcher de gronder à chaque secondes, comme s'il avait la moindre autorité sur cette boule d'énergie. Après des tirages de langue, un lancé de coussin et un coup de pied aux fesses, Lloyd fut expédié dans sa chambre avec Patrick qui ne s'étonnait plus de ce genre de scène. Le duo s'installa tranquillement devant le bureau qui soutenait un ordinateur comme on en fait plus, avec la bonne tour et le gros écran. Ils discutèrent tranquillement de leur journée alors que Lloyd cliquait & tapotait sur le clavier pour retrouver sa vidéo téléchargée.
« Là, Pat ! Regarde. »
Les deux gosses regardèrent la vidéo avec attention. Un extrait de film français appelé "Yamakasi". L'instant où l'extrait commença, silence sur les ondes. Ni Lloyd ni Patrick ne bougeait. De la curiosité dans le regard naquit une soudaine fascination et lorsque la vidéo toucha à sa fin, Lloyd se retournait avec un grand sourire vers Patrick.
« Alors ?
─ Alors c'est la claaaaasse ! Comment ça s'appelle ?
─ Le film c'est Yamakasi, c'est français, et la discipline c'est... euh... alte dou dayplaïkemente ? Je sais pas comment dire en anglais. »
Ce jour là fut le début d'une grande histoire d'amour entre eux et le parkour, pour plus tard s'orienter vers le freerunning. Le lendemain, les deux amis se retrouvaient pour regarder le film, essayer de comprendre les gestes et vouloir les reproduire. Inutile de vous dire qu'en dehors des rires et de la passion qui les habitait, il y eut quand même des dérapages avec égratignures, bleus, et quelques fractures lors des plus grosses chutes. Ce n'est qu'à la fin de leur deuxième année de pratique qu'ils présentèrent la discipline à leurs amis, Martin et June qui étudiaient dans un autre lycée, et Keith qui venait tout juste de rejoindre le leur. June qui fut à cette époque le coup de foudre pour Lloyd, bien qu'il ne l'exprima jamais.
Le petit groupe d'amis développa son talent sous le regard inquiet mais curieux de leurs parents mais soutenu par l'admiration de leurs camarades de classe. Chaque weekend était synonyme de sortie, et ce fut à cette période qu'ils décidèrent de se lancer sur Youtube pour montrer aux gens ce qu'ils savaient faire et partager leurs vidéos avec la communauté qu'ils avaient trouvée sur internet. L'esprit de Lloyd, complètement absorbé par le parkour, se sentait néanmoins de plus en plus attiré par le freerunning, plus esthétique et visuel. Les entraînements changèrent et tous le remarquèrent. Au lieu d'être contre cette nouveauté, tous l'accueillirent à bras ouvert.
Ce fut aussi la période où Samantha commença à lui mettre des uppercut. L'époque où la petite soeur qu'il surprotégeait contre toute chose vivante ou un tant soit peu menaçante, apprenait à se défendre seule, sans lui, voire même à se protéger de lui et sa surprotection. L'adolescence débutait pour elle quand lui en sortait et les clash se faisaient de plus en plus nombreux. Des engueulades pour rien, des réflexions sur la longueur des cheveux, sur le style vestimentaire, sur le choix de ses amies. Non, Lloyd ne fut pas un frère facile pour la jeune Samantha, en dépit de son amour profond pour elle. Fort probable qu'à l'époque, leurs parents aient réellement cru qu'ils se détestaient alors qu'il n'en était rien ─ en tout cas, pas our Lloyd.
Randsel... Richards.. Rockefeller. Les yeux bruns de l'asiatique s'arrêtèrent sur le nom un instant, jusqu'à ce qu'il entende le hurlement de la joie de la petite brune à côté de lui.
« J'ai réussi ! J'ai mes examens ! Et toi Lloyd ?
─ Je... J'ai réussi aussi, June.
─ Yes ! »
Elle lui sauta au cou et il la réceptionna en riant, avant que le reste de leur groupe d'amis ne les rejoigne. Tous avaient passé leurs examens mais surtout, avaient été accepté à l'université de Seattle dans le programme MSAL. Tous allaient pouvoir se suivre dans le cursus Sports Administration & Leadership dans le seul but de promouvoir le freerunning qu'ils avaient commencé à pratiquer 3 ans auparavant (6 ans pour le parkour). Ils voulaient en être les ambassadeurs, suivre les pas de Sébastien Foucan le fondateur. Cette discipline était devenu leur passion et leur petit crew avait ouvert sa chaîne YouTube, accumulant plusieurs centaines de milliers de vue sur leurs vidéos les plus folles.
Le soir même, le groupe d'amis buvait à n'en plus pouvoir, célébrant leur victoire sans modération. Seul Lloyd restait debout plus tard et n'ayant plus aucune notion du temps, appela Samantha partie depuis un an à Los Angeles suite à la séparation de leurs parents ─ un père infidèle qui déménageait avec sa maîtresse et embarquait la cadette au passage.
« Allôôô, pourquoi tu m'appelles à trois heures du matin tête de pioche ?
─ Oho, c'est pas des manières ça, biquette. J'ai réussi mes examens.
─ Évidemment, on s'en doutait tous ici hein. Maman me l'a déjà dit aussi.
─ Comment ça se passe tes études à Los Angeles ?
─ Ca va. Je rentre la semaine prochaine pour les vacances d'Août. Papa va revenir sur Seattle donc je pourrai revenir à la maison.
─ Quand tu reviendras vivre avec maman ça ira beaucoup mieux déjà.
─ Plus que quelques années à tenir ! Bon faut que j'aille dormir là, tu m'as réveillée.
─ Okay... on se revoit la semaine prochaine du coup. Dors bien, grosse vache.
─ Vieux con ! »
Bip. Soupir. Lloyd se laissa tomber sur le banc derrière lui et, sans même s'en rendre compte, sombra dans les bras de Morphée pour la nuit.
Il rêvait déjà de son avenir et son succès. Lloyd était confiant, certain que tout allait bien se passer. Et ce fut le cas ; soutenu par ses proches, porté par des rêves qui finalement n'étaient qu'à quelques années de lui, il n'y avait aucune raison que ça se passe mal. Pas d'incident majeur de son côté, pas même de conflit au sein du petit groupe. Si sa soeur bataillait pour se faire une place et décider de son avenir, lui semblait avoir la vie tellement facile en comparaison. La seule lacune était peut-être l'absence de romance durant sa jeunesse, tant il en était désintéressé. Peut-être était-ce la motivation, l'espoir, ou l'enchaînement consécutifs de réussites, mais il faisait bien parti des meilleurs éléments de sa promo. Lui qui n'avait rien d'un leader de base, devenait le meneur idéal lorsqu'il s'agissait de sport, avec des propositions audacieuses et une volonté de fer. Après tout, c'était pour un objectif bien précis.
La bonne nouvelle était tombée. Après avoir réussi leurs études haut la main, le crew avait été sélectionné pour représenter leur discipline pour divers événements sportifs au cours de l'année, et ils avaient également décroché un partenariat avec une marque de chaussure. Quelques uns avaient changé de ville entre temps, comme Patrick qui était parti à Corpus Christi ou Martin et June qui étaient à Portland. Il leur faudrait sous peu s'envoler pour Miami et, durant quatre mois, tourner plein de vidéos avec différentes paires de chaussures, vêtements de sport, caméras différentes. Une aubaine.
Toutes les familles s'étaient retrouvées à Seattle dans la demeure des Rockefeller pour l'occasion et passèrent une excellente soirée à manger et boire, tout se félicitant mutuellement de ce petit succès. Ce n'était peut-être pas grand chose à première vue mais pour eux, c'était une petite victoire qui les rapprochait de leur but. Ils étaient toujours en négociations avec un contact qui pouvait influencer les choix des discplines aux prochains jeux olympiques. Il fallait appuyer leur discipline encore plus, davantage se montrer compétents et professionnels. La motivation qui les poussait à aller de l'avant n'avait jamais été aussi forte.
Tout semblait aller pour leur mieux à cette époque. Plein de projets, plein de promesses ; un avenir haut en couleur et un sourire de satisfaction constamment sur le visage.
Dommage que les bonnes choses ne durent jamais.
Le vol numéro 1471, départ de SEATTLE et à destination de MIAMI, va embarquer porte B17. Merci de vous rendre à votre porte d'embarquement.
« Tu me ramèneras un souvenir ?
─ Évidemment, p'tite fripouille. Tu gardes un oeil sur maman pour moi ok ?
─ Ok ! »
Une dernière bise à l'écran de son téléphone et Lloyd terminait l'appel. Il se leva, réajusta son sac sur son épaule et se plaça dans la file d'attente, préparant ses billets. Le son d'une voix attira son attention et il détourna le regard pour observer un instant l'écran un peu plus loin ; un cannibal au Texas. Encore un fou. Triste histoire, mais ça ne l'intéressait pas ; son tour venait et alors qu'il donnait son billet, il attrapait le casque autour de son cou pour le remettre sur sa tête, écoutant sa musique à en faire trembler ses tympans. Ca allait être long, six heures de vol, pour un gars qui ne supportait pas être assis. Lloyd trouva son siège, s'y installa, et dans un long soupir ferma les yeux, attendant déjà d'être arrivé.
♫ Meet me on the Battlefield ♪
La vie était plutôt calme. Lloyd et son crew s'étaient retrouvés et avait commencé à préparer les plans pour leur future vidéo, les costumes à mettre et les leçons à donner. Tous retrouvés à Miami, chaque soirée était synonyme d'alcool et de rires à n'en plus pouvoir. C'était bien. C'était sympa. Ignorance is bliss. Nul ne se doutait du drame qui se produisait à quelques villes de là où ils étaient, où une homme venait de tuer sa famille. Ils ignoraient tout. Désintéressés des infos, trouvant que ces hoax pour faire le buzz étaient sacrément abusés de la part des gens du sud. État de fous, qu'ils se disaient, trop occupés à faire les cons sur les toits des immeubles.
Puis les jours s'écoulent et un matin, les cheveux en pétard et la main sous le t-shirt pour grater son ventre, Lloyd s'arrêta pour regarder la télévision que son amie June avait allumée.
« Qu'est-ce que tu fous devant la téloche à c't'heure là ? Il est même pas 7h. »
Pas de réponse. Lloyd grogna quelque chose d'incompréhensible et il s'avança vers la cuisine ouverte un peu plus loin. Il écoutait cependant d'une oreille distraite ce qui se disait et un reniflement attira son attention. Il se retourna à nouveau, cette fois-ci regardant son amie qui avait en réalité les yeux rivés sur son téléphone.
« ... je puis vous assurer que la situation est sous contrôle...
─ June ? »
Il plissa les yeux et, légèrement inquiet, s'avança vers elle pour finalement s'asseoir à côté. La télé n'était plus qu'un bruit de fond.
« June, qu'est-ce qui se passe ?
─ Lloyd... » commença-t-elle les yeux embués de larme.
Elle releva le visage vers lui, les yeux rougis comme quelqu'un qui a passé la nuit à pleurer. Surpris, Lloyd compris que quelque chose de très grave s'était produit.
« A quand remonte la dernière fois que tu as parlé avec ta famille ? demanda-t-elle.
─ Euh... y'a deux semaines je crois ?
─ Essaie de les appeler. »
L'attitude de June l'inquiétait. Lloyd ne la questionna pas et sortit son téléphone de sa poche pour appeler sa petite soeur, Samantha. Il attendit. Encore. Et encore. Sous le regard désespéré de son amie qui sentait la peur l'envahir à nouveau. Seul le répondeur brisa le silence.
Lloyd fit glisser son doigt jusqu'à arriver à "Maman". Même schéma. Il appela. Attendit. Encore et encore, jusqu'à la fin de la sonnerie, jusqu'à ce que le répondeur sonne ; puis il essaya son père. Mais personne ne répondait. Il perdit alors patience et s'adressa à June.
« Il est même pas 7h du matin, c'est normal qu'ils ne répondent pas, c'est le milieu de la nuit chez eux là. C'est quoi le problème June ? »
De son côté, la jeune femme perdait elle aussi patience.
« Tu comprends pas Lloyd ! On est coincés ! Tous ces accidents depuis la semaine dernière, tous ces gens qui perdent les pédales, c'est grave ! Il y a quelque chose qui les rend fou ! On... on va tous y passer ! Le gouvernement veut nous faire croire qu'ils ont la situation sous contrôle mais il n'en est rien ! C'est le bordel ! »
Lloyd se leva brutalement du canapé, téléphone à la main et haussant le ton.
« La ferme June ! Toi et ta paranoïa d'alarmiste vous voyez constamment des problèmes et des dangers de mort à chaque coin de rue ces derniers temps, ça commence sérieusement à me chauffer !
─ Holé, il se passe quoi ici... »
Les trois autres garçons du groupe venaient de débarquer pour assister à la scène. Aucun n'était bien réveillé. June tenta de leur expliquer, Lloyd la contredisait. Chacun essaya de raisonner à sa façon, de calmer la situation avant que tout ne dégénère, mais un des garçons, Patrick, manquait de prendre part à la discussion.
« Hé... Hé les gars... hum... Vous avez vu ?... Hé j'vous parle... BORDEL ECOUTEZ MOI ! »
Tous s'arrêtèrent pour le regarder, surpris. Il pointa alors la fenêtre.
« Y'a une meuf qui vient de passer en marchant bizarrement. »
Toc. Le bruit les fit sursauter. Toc. Toc. Toc. Régulier, faible, mais insistant. Le bruit contre la porte n'avait rien de rassurant. Peut-être était-ce pace que l'ambiance était terrible et que June avait réussit à faire naître un sentiment de peur en chacun d'entre eux, mais tous regardaient la porte d'entrée avec crainte. Ils se regardèrent tous, un à un, avant que le plus jeune, Keith, s'approche de la porte. Juna se releva alors et l'interpela d'une voix cassée.
« N'ouvre pas ! »
Tous se figèrent à ses mots et le concerné s'arrêta également. Mais c'était sans compter sur les nerfs de Lloyd qui craquèrent. Il pesta contre June et se dirigea d'un pas décidé vers la porte. Il posa la main sur la poignée et l'ouvrit sèchement ; la vision d'horreur qu'il eut durant la même seconde eut tôt fait de le faire refermer la porte, mais un bras s'était déjà glissé par l'embrasure. Un bras à la chair teintée d'un vert répugnant et des ongles arrachés.
« PUTAIN C'EST QUOI CE TRUC ?! »
Les cris de terreur qui se firent alors entendre dans la petite maison accompagnèrent les râles rauques de la chose qui voulait pénétrer dans la pièce et que Lloyd retenait tant bien que mal en appuyant sur la porte de toutes ses forces.
« Aidez moi ! Fermez cette putain de porte ! » hurla-t-il.
Tous s'agitèrent. June pleurait à chaude larmes mais retourna en courant dans la cuisine alors que Keith aidait Lloyd à tenir la porte. Il leur sembla également que la résistance se faisait plus violente et même que d'autres râles s'en étaient mêlés. Y avait-il vraiment qu'un seul monstre dehors ou y en avait-il plusieurs ? Et si plusieurs, combien ? Alors que les deux autres garçons, Patrick et Martin, tentaient de trouver un moyen de bloquer la porte efficacement, June revenait avec le plus gros couteau de la cuisine. Elle ne réfléchit pas davantage et alors qu'elle hurlait de terreur, elle trancha net le bras qui dépassait, permettant à Lloyd et Keith de fermer la porte. Le verrou fut mis et dans le même temps ils se décalèrent pour que Patrick et Martin poussent la table lourde de la salle à manger contre l'entrée, bloquant ainsi tout moyen d'entrer.
Alors que les frappes retentissaient contre la porte, tous les occupants de la demeure étaient silencieux et à bout de souffle. Ils se regardèrent, puis leur regard bifurqua sur le bras coupé. Ils ne surent combien de temps ils restèrent plantés à le regarder, mais tous avaient compris que quelque chose de très grave était en train de se produire et que ce quelque chose allait changer leur vie à jamais.
« Il faut partir. » commença Martin d'une voix peu assurée. « Allons chercher nos affaires et partons, on peut pas rester ici. »
Personne ne lui répondit car tous approuvaient l'idée. Ils abandonnèrent alors la porte pour se ruer à l'étage, chacun retournant dans sa chambre pour aller chercher ses affaires. Pendant que Keith regardait d'un air horrifié par la fenêtre, Lloyd attrapait son sac ; c'est là qu'il s'en aperçu. Sa main. Sa main tremblait comme jamais. Au cours de sa vie, jamais il n'avait éprouvé un tel sentiment de terreur. Le visage horrible de la chose lui revint comme un flash et il se remit à rassembler ses affaires, enfonçant sa casquette sur son crâne et sa capuche par dessus.
« J'suis prêt. » lâcha-t-il aux autres qui finissaient également de se préparer.
Tous se lancèrent un regard inquiet mais entendu. Ils se retrouvèrent sur le toit, où ils purent constater que le chaos commençait peu à peu à régner.
Quitter Miami était récemment devenu la priorité du petit groupe. Après avoir dévalisé les magasins pour remplir des sacs de vivre et s'armer de pelles, marteaux, haches de secours et autre objets qu'ils se partagèrent, il ne leur manquait plus qu'un moyen de transport. Lloyd et Patrick avaient été désigné pour trouver un véhicule léger, aussi silencieux qu'une voiture mais plus gros afin d'être à l'aise avec leurs affaires. Le mini-van d'une école les avait convaincus ; manquait plus qu'à trouver les clefs à l'intérieur même de l'école. Quelque chose d'assez gros et large pour transporter des enfants handicapés ; mais surtout, dans le cas présent, leurs affaires, sans qu'ils ne soient trop à l'étroit.
Leur petit groupe n'avait pas trop tardé à se faire à ce nouvel environnement. Tous avaient planifié de ne pas rester et de rentrer chez eux, de retrouver leur famille. Pour Lloyd, c'était Seattle, bien évidemment. Ils ne se berçaient pas d'illusions quant au sort des autres villes du continent, se souvenant parfaitement de leur toute première rencontre avec un rôdeur, mais gardaient l'espoir que d'une manière ou d'une autre, leurs familles aient survécu. Ils n'avaient pas oublié le message du président. Tout est sous contrôle.
A l'arrière du van, Lloyd demeurait silencieux alors que le groupe plaisantait.. Son regard se posa alors sur June, en face de lui, qui discutait avec Martin. Pour avoir été la première à chialer lorsque tout avait dégringolé, elle était maintenant celle qui riait le plus et prenait le plus de risques inconsidérés. Probable qu'elle cache sa détresse à travers une exagération de son côté jovial. Son regard bifurqua vers Martin, qui riait également. Martin le beau garçon, petit ami de June depuis quelques semaines. Ca avait fait des étincelles car elle était la seule fille du groupe et inconsciemment, tous avaient un peu voulu être choisi par elle plus que les autres. Martin avait été l'heureux gagnant, mais il était un mec bien qui finalement n'avait pas trop changé depuis le début du carnage. Peut-être était-il juste plus prompte à commander les autres. Puis il y avait Keith, le plus jeune et le moins expérimenté, qui cherchait toujours à faire ses preuves et à vouloir être meilleur que les autres. Il s'amusait un peu trop avec les rôdeurs au gout des autres. Et enfin, Patrick. Le buddy de Lloyd, le duo d'éclaireurs qui partait toujours en premier car ils étaient les plus aptes et les runners les plus expérimentés. Il le savait, depuis ce jour fatidique, il était celui qui avait rit le moins, celui qui avait parlé le moins. Son visage bifurqua vers la gauche et il regarda un rôdeur marcher derrière leur van qui s'éloignait, quittant Miami, pour partir vers Orlando.
Il y en avait trop. Il ne pouvait pas les retenir plus longtemps et s'il restait, ils allaient lui faire la peau. Il fallait qu'il s'en aille au plus vite et tente de rejoindre les autres avant qu'il ne soit trop tard. Lloyd s'accorda deux secondes d'hésitation mais à la troisième il lâcha la porte et s'enfuit, courant aussi vite qu'il le pouvait. Les autres étaient dans un arbre où se trouvait une cabane pour enfant. Jamais de sa vie Lloyd ne couru aussi vite, esquivant les rôdeurs qui tentaient de l'attraper en cours de route tant il y en avait sur son passage. Les autres continuaient de hurler son nom, cherchant probablement à l'encourager quand en vérité, il n'entendait rien du tout. Rien. En dehors des bruits répugnants des rôdeurs.
« Merde ! » lâcha-t-il alors qu'il s'apercevait que quelques rôdeurs allaient lui bloquer le passage entre l'arbre et lui.
Il ne voulu cependant pas s'arrêter et bifurqua rapidement vers la droite, courant vers un camion pour en grimper la toiture. S'il ne pouvait pas les rejoindre dans cet arbre, alors il irait se réfugier ailleurs. Il s'arrêta, et ce fut son erreur, car il fut rapidement encerclé par la hord qui tapait sur le camion, le faisant tanguer dangeureusement. La panique de son coeur tambourinait dans ses oreilles et sa respiration était douloureuse. Il fallait qu'il s'en sorte. Il le fallait. Son regard pourtant n'arrivait pas à décrocher de la horde qui l'entourait ; ce fut seulement lorsqu'un CRAC sonore suivit d'un hurlement qui déchira la nuit qu'il leva le regard. Et là, vision d'horreur.
June était tombée de l'arbre en s'approchant trop du bord de la cabane. Elle était tombé dans le jardin du parc, directement sur le dos, bloquant sa respiration quelques secondes. Quelques secondes qui suffirent aux rôdeurs pour qu'ils se retournent et voient leur proie à même le sol. Le regard horrifié de Lloyd ne décrochait pas de June, alors qu'il se mit à hurler pour récupérer leur attention, ne sachant que trop bien ce qui allait se passer s'il les laissait partir.
« Hey ! HEY ! PAR ICI ! SALE GUEUX ! TRONCHES DE MERDE ! VENEZ ICI BORDEL ! »
Il tapa du pied sur la toiture, tenta de leur jeter du gravier, mais rien ne captait leur attention. Tout le groupe s'avançait vers June et alors que Martin s'apprêtait à descendre pour venir l'aider, il fut retenu par Patrick et Keith qui lui hurlèrent qu'il allait y rester aussi s'il descendait.
Lloyd, seul sur le toit du camion, ne vit rien du spectacle. Il ne put qu'entendre les hurlements déchirant de la jeune femme, étouffant tous les autres bruits. June était partie ? Morte ? Dévorée ? Par eux ? A cause de lui ? Pourquoi ? Il en perdit l'équilibre et tomba sur les fesses. Comment c'était possible ? Puis il lui sembla entendre une autre voix alors que celle de June avait totalement disparu.
« Lloyd... casse-toi...Lloyd !... LLOYD BARRE TOI D'ICI ! »
Tous les bruits revinrent à ses oreilles et son regard se reposa sur le groupe toujours dans l'arbre. Patrick qui retenait toujours un Martin dévasté hurlant sa douleur, était en train de lui crier de partir du camion. Il lui disait de profiter de la mort de June pour se mettre à l'abri. L'asiatique se releva alors mais retomba immédiatement, ses jambes refusant de le soutenir. Il était tellement choqué qu'il n'avait pas réalisé qu'il était toujours en danger. Il lui fallut encore quelques secondes pour reprendre ses esprits, regarder autour de lui et chercher un endroit où s'enfuir. Il eut alors l'idée qu'il pensa être la plus stupide du moment ; son corps cependant lui hurlait vengeance.
Profitant que tous les rôdeurs aient quitté le camion pour se ruer vers l'arbre, Lloyd descendit de son camion pour avancer vers la tête. Il ouvrit la porte et pria pour y trouver les clefs sur le contact. Une chance inespérée car effectivement, les clefs étaient toujours présentes. Maintenant, le gaz. Il ne savait absolument pas comment conduire un camion mais c'était le dernier de ses soucis. Quelques rôdeurs commençaient déjà à se rappeler de sa présence ; le temps lui était donc compté. Le camion grogna un peu. Un peu plus.
« Allez, marche bordel ! »
Vroom. Pas le temps de se réjouir. Il fallait qu'il roule maintenant. Il regarda sur sa gauche pour voir que quelques rôdeurs arrivaient un peu trop près à son goût. Appuyant un peu n'importe comment sur les pédales, il démarra l'engin qui percuta de plein fouet l'un des rôdeurs, trop faible pour faire ne serait-ce qu'un soubressaut au poids lourd.
Galérant les premières secondes, le jeune homme ne tarda pas à trouver comment faire pour mieux le diriger ; il tira les vitesses, tourna le volant, et dans un hurlement de rage et de panique à la fois, fonça sur le tas de rôdeurs au pied de l'arbre, les écrasant sans vergogne. Sur le monticule de chair putréfiée, le camion ne pouvait plus avancer, ses roues avant ayant décolé du sol. Lloyd fut légèrement sonné par le choc mais rapidement il revint à lui avant de se redresser et ouvrir la portière passager pour sortir, grimpant à nouveau sur le toit du poids lourd. Quelques secondes après, les trois autres garçons le rejoignirent. Tous étaient absolument terrifiés. Ils n'échangèrent aucun mot et se contentèrent de faire la seule chose qu'ils savaient tous parfaitement faire : courir.
« Tout. Donnez nous tout ce que vous avez. »
Les armes menaçantes pointées sur les quatres hommes n'avaient rien de factices. Toutes les armes étaient vraies. Les balles qu'elles contenaient aussi. A ce moment précis, Lloyd détestait profondément la facilité avec laquelle les armes avaient pu circuler de leur vivant. Les mains levées, ils faisaient face à un autre groupe de survivants bien moins sympathiques qu'ils en avaient l'air. Il faisait nuit noir et tous étaient autour d'un grand feu ; un ranch qui avait pris feu. Non loin de Shreveport, le quatuor de garçon s'était arrêté dans une ferme en espérant y trouver des vivres. S'ils avaient effectivement pu trouver de quoi manger, ils avaient également croisé la route de rôdeurs troués par balle, signifiant que d'autres étaient passés avant eux ou étaient toujours présents.
Les voilà donc. Après une altercation plutôt musclée entre les rôdeurs, le groupe et les runners, seuls les vivants se tenaient debout. Un groupe avait des armes à feu, l'autre se débrouillait avec matraques, hachettes et autre outils de mêlée. Autant dire que Lloyd et ses comparses faisaient pâle figure. Martin prit alors la parole.
« On est pas offensifs. On a rien à vous donner et on a même pas de quoi se défendre convenablement. »
Le silence retomba quelques secondes alors que le groupe adverse les fixait avec méfiance.
« Et comment vous avez survécu sans rien, hein ?
─ On est un groupe soudé qui s'entraide. »
Nouveau silence. Lloyd et Martin se lancèrent un bref regard. Patrick, lui, observait Keith du coin de l'oeil qui semblait particulièrement fatigué. Détail qui ne manqua pas d'échapper au regard d'une des femmes du groupe d'en face.
« Votre ami là, à la barbe blonde. Il a une sale tête. Il a été mordu ? »
Martin et Lloyd se retournèrent légèrement pour regarder Keith. Lloyd baissa alors lentement les bras alors qu'il cherchait un signe de morsure, car il était vrai qu'il ne semblait pas bien aller.
« Non, il a juste soif. Ca fait des jours qu'on essaie de trouver à boire. » poursuivit Martin d'un ton calme.
Pourtant, Patrick et Lloyd ne semblaient pas convaincus. L'autre groupe non plus. Patrick se risqua alors à faire quelques pas dans la direction de Keith qui peinait à garder les bras levés. Il lui murmura quelque chose, ce qui ne plu pas au groupe qui redrigea ses canons vers Patrick. Lloyd se mit entre eux par réflexe.
« Hey hey ! On se calme, il vérifie juste. Pas la peine de s'exciter... »
La méfiance était de mise. C'était cohérent et logique, après tout. Le monde avait tellement changé, à quoi devaient-ils s'attendre en croisant des inconnus ?... à peu près à tout. Les secondes s'écoulaient et Lloyd restait dans leur ligne de mire, faisant barrière entre eux et Patrick. Tous se regardaient en chien de faïence quand, subitement, Keith s'écroula. Tout leur petit groupe cria son prénom et ils se ruèrent vers lui.
« Keith ! Keith, mec, répond ! Tu nous entends ?! »
Seul Patrick demeurait silencieux et continuait à vérifier son corps. Mais ce fut inutile. L'un des hommes de l'autre groupes s'était avancé et sans plus d'état d'âme, tira une balle en pleine tête du jeune homme évanoui, aspergeant les autres de son sang alors qu'ils sursautaient et reculaient.
Ce fut si soudain. Tellement soudain que les trois autres demeuraient sans voix, peinant à assimiler ce qui venait de se produire.
« Donnez nous. Vos. Affaires. Je vais pas le répéter cinquante fois. »
Lloyd se retourna lentement pour regarder le groupe. Tous étaient insensible à la mort de Keith. Ils n'en avaient rien à faire. C'était un mort parmi tant d'autres... n'est-ce pas ? Mais pour lui, pour Martin et Patrick, Keith avait été leur ami d'enfance. Inapte à la moindre réflexion, il se sentait prêt à se défaire de son sac et du peu de vivres qu'il transportait alors que Patrick et lui se lançaient un regard entendu. Mais Martin ? Il en avait marre. Après la mort de June il avait galéré à s'en remettre et à ne pas vouloir se jeter dans la gueule des rôdeurs, alors voir Keith se faire tuer par un autre être vivant, sous ses yeux, et sans raison valable, c'en était trop. Ses poings se serrèrent et ce détail n'échappa pas à Lloyd et Patrick qui virent rouge.
« Martin, ne fait pas de co-
─ AAAH ! »
Trop tard. Il s'était retourné et d'un coup sec, avec son petit couteau, l'avait planté dans la gorge de celui qui avait tué Keith. Patrick et Lloyd savaient qu'ils ne feraient pas le poids et que Martin venait de signer son arrêt de mort ; ils prirent donc la fuite, tirant encore profit du malheur d'un autre pour se sauver eux-mêmes. Alors qu'ils disparaissaient dans les hautes herbes, des coups de feu retentirent et le duo s'arrêta pour regarder derrière eux.
« Faut qu'on s'en aille. » déclara Lloyd d'une voix brisée.
Ils ne se voyaient pas dans cette nuit noire. Mais ils le savaient tous les deux ; personne n'était digne de confiance, et les humains étaient encore plus dangereux que les rôdeurs maintenant. Il leur faudrait rapidement trouver un endroit où loger et passer la nuit car ils le savaient ; ils allaient bienôt se séparer.
Depuis la mort de trois personnes de leur groupe, Patrick et Lloyd se sentaient un peu vides. C'était calme. Le silence était la preuve de leur absence et c'était difficilement supportable. D'autant plus qu'ils arrivaient à un point de leur voyage où ils allaient se séparer.
Assis autour d'un feu, mangeant des collations trouvées dans un supermarché de la ville voisine, le duo se faisait face mais demeurait silencieux depuis quelques longues minutes déjà. Ils avaient croisé d'autres rôdeurs, bien évidemment, mais également d'autres survivants. Cependant l'expérience avec Martin et Keith les avait assez marqués pour qu'ils refusent de se mêler à eux. Ils n'avaient pas besoin de faire parti d'un autre groupe de toute manière.
Puis Patrick esquissa un mouvement, se rapprochant de Lloyd qui le regarda avec curiosité. Le rouquin aux boucles devenues particulièrement longues soupira et sortit d'une poche de son sac son téléphone portable, éteint bien évidemment. Il appuya longuement sur le bouton de démarrage et quand l'écran s'alluma, Lloyd ne cacha pas son étonnement. Il avait réussi à conserver sa batterie tout ce temps. Patrick lui révéla qu'il l'avait volontairement conservé pour le jour où ils devraient se séparer ; l'un allait partir vers Corpus Christi, l'autre vers Los Angeles puis Seattle. Ils eurent ce soir-là leur dernier moment complice à se rappeler leurs bons souvenirs ; ils prirent une photo ensemble, regardèrent l'album du téléphone, écoutèrent de la musique, chantèrent, puis se laissèrent porter par les bras de Morphée dans leur petit camp de fortune à l'intérieur d'une maison abandonnée. Le lendemain, le coeur lourd, ils se séparèrent mais se firent la promesse de se revoir un jour.
« Okay, c'est bon, on est tranquilles. »
La voix de Lloyd était claire en dépit de son essoufflement. Il regarda autour de lui, le garage étant rempli d'outils en tout genre. Puis ses yeux se reposèrent sur l'autre gars qui avait fuit avec lui. Probablement un poil plus jeune que lui, sinon le même âge. Emrys qu'il avait dit s'appeler. Ils s'étaient croisés alors que le dénommé Emrys était poursuivi par une horde et il avait prévenu Lloyd, avant de lui indiquer un endroit en sécurité. Le jeune homme se redressa, visiblement en sueur, et posa son regard sur Lloyd qui continuait de le regarder.
« Et tu vas où comme ça, toi ?
─ En quoi ça te regarde. »
Le dénommé Emrys ne répondit pas de suite et s'essuya le front avant de s'éloigner un peu, fouillant dans le garage.
« Parce que tu as l'air de partir dans la direction opposée de la mienne, donc je suis curieux.
─ Seattle.
─ Seattle ? »
Emrys se retourna à nouveau vers Lloyd qui le dévisageait, toujours planqué derrière son masque et sa casquette. Le regard n'en était pas moins intense cela dit.
« Je suis parti de Miami et je vais à Seattle. Et toi ?
─ Woah, ça fait une sacrée trotte. Pourquoi tu fais un tel détour ? Moi je vais au Ranch Warren mais tu ne sais probablement pas où c'est. »
La question d'Emrys était légitime. Il aurait pu prendre la route le menant du sud-est vers le nord-ouest et arriver à son but plus vite. Mais il n'avait pas été seul sur toute la première partie du voyage, et sa famille aurait très bien pu partir de Seattle. Ils ne se seraient pas risqués à venir à Miami et seraient très certainement parti dans la deuxième ville qu'ils connaissaient le mieux ; Los Angeles.
─ Tracer une ligne droite c'est bien, mais ça sert à rien de prendre un raccourcis si tu crèves de faim à mi-chemin. Je dois passer par Los Angeles d'abord.Tu cherches quelqu'un dans ce ranch ?
─ Oui. Ma meilleure amie. »
Le silence retomba et tous deux se mirent à fouiller dans le garage. La discussion divergea rapidement alors qu'ils discutaient de comment passer la nuit et ce qu'ils pouvaient boire et manger. Finalement, le dénommé Emrys fut d'une compagnie fort appréciable. Comme une bouffée d'air frais. Ils sympathisèrent durant la soirée à discuter tranquillement, quand enfin Emrys sortit une photo, dévoilant une jolie jeune fille blonde avec un grand sourire.
« C'est elle. Sue. C'est elle que je cherche.
─ Et tu crois pas qu'elle est partie à Seattle ?
─ C'est possible. Mais il est aussi possible qu'elle soit toujours au ranch. J'ai dû faire un choix et si je peux faire l'aller, je peux également faire le retour.
─ Ca se tient. »
Lloyd but une gorgée de sa bouteille d'eau, puis reposa son regard sur la photo, avant de commenter à nouveau.
« Si je la croise à Seattle, je lui dirai que je t'ai vu. »
Emrys regarda la photo encore un instant puis la tendit à Lloyd qui le regarda avec curiosité.
« Tiens, prend la photo. Si tu la vois, dis lui qu'Emrys va bien et que je suis parti la retrouver au ranch. Qu'au moment où toi tu as reçu cette photo, je suis presque arrivé, donc qu'elle m'attende. Si je ne la trouve pas au ranch je reviendrai à Seattle pour la revoir. »
Lloyd tendit la main pour attraper la photo qu'il regarda longuement avant de reposer son regard sur Emrys.
« Qu'est-ce qui te fait croire que je vais la retrouver ? C'est vachement grand. Si je la retrouve pas ? »
Emrys lui offrit un sourire.
« Alors c'est toi que j'y trouverai et tu pourras me redonner la photo. Mais j'ai confiance. Elle a du caractère et elle est forte. »
Lloyd eut un léger rire. Sue Warren. Très bien. Il semblait qu'un nouveau but se soit ajouté à sa liste des objectifs à remplir. Son premier était Seattle, le deuxième retrouver sa famille, et en troisième, trouver Sue.
« Ca marche. Je la trouverai pour toi et je lui dirai de t'attendre. »
Ils échangèrent un regard entendu et un sourire amical, avant de se remettre à manger.
Le claquement sec de la porte fut ponctué par des rugissements sauvages de la hordes qui pourchassait le duo depuis quelques jours.
« Grimpe ! » hurla Lloyd.
La jeune femme devant lui grimpa les marches quatre à quatre, le visage couvert de larmes. Elle attendit que Lloyd la rejoigne avant de lui attraper la main. Elle était terrifiée et tremblait de peur. Le jeune homme demeurait silencieux. Il réfléchissait à une solution et alors qu'il regardait par la fenêtre voisine, il savait qu'il n'y avait pas d'échappatoire possible. Il reposa son regard sur la jeune femme. Une jolie blonde au visage de poupée, quatre ans plus jeune que lui. Ses vêtements étaient déchirés et ses yeux bleus embués de larmes. Il l'avait rencontrée quelques semaines auparavant dans la ville alors qu'il avait cherché d'éventuelles traces de sa soeur dans son lycée, des fois qu'elle y soit retournée pour un weekend ou parce qu'elle voulait y retrouver des amis ─ elle en était capable, Lloyd en était convaincu. La jolie blonde avait été coincée par des rôdeurs dans une impasse et il l'avait aidée à s'échapper, suite à quoi elle avait refusé de le laisser. Il l'avait donc emmenée, non sans souvent râler qu'elle allait devoir, tôt ou tard, se débrouiller seule.
A la sortie de Los Angeles, coincés dans une petite maison, encerclés par une horde qui visiblement quittait également la ville. Eva, qu'elle s'appelait. Eva pleurait à chaudes larmes et ne savait même plus où regarder tant les rugissements féroces des rôdeurs la terrifiaient. Lloyd prit son visage dans ses mains et la força à le regarder. Il abaissa alors son masque et l'embrassa avec fougue alors qu'elle s'agrippait à ses vêtements. Il mit tout aussi brutalement fin au baiser et lui intima quelques mots.
« On va s'en sortir. J'ai encore trop de choses à faire ; une famille à retrouver et une promesse à honorer. Alors, il est hors de question que je crève ici, tu m'entends ? Je vais trouver une solution. »
La jeune femme hocha la tête, toute tremblante, et Lloyd l'emmenea vers la chambre voisine. Alors qu'il s'affairait à ouvrir la fenêtre et vérifier s'ils pouvaient grimper sur la toit, la jeune femme regardait la chambre avec inquiétude et doute. Après un instant, Lloyd revint dans la chambre pour venir la chercher. Il s'approcha d'elle et lui prit la main avant de l'entraîner vers la fenêtre.
« Grimpe, on sera plus en sécurité sur le toit. »
Eva ne rechigna pas et Lloyd l'aida à grimper sur le toit pour se mettre en sécurité. Tous deux savaient que les rôdeurs n'allaient pas les abandonner aussi facilement, surtout qu'ils n'avaient aucun vivre pour tenir quelques jours sur ce toit un peu bancal. Trop pointu pour qu'ils puissent s'y reposer, avec seulement une partie plate située au dessus de l'entrée, mais sous une fenêtre de l'étage, qui les exposerait aux rôdeurs qui réussiraient à pénétrer dans la maison. Tous deux le savaient, ce n'était qu'une question de temps. Alors qu'ils étaient silencieusement assis sur la partie haute du toit, Lloyd réfléchissait encore à un moyen de les sortir de là. Il avait bien récupéré quelques outils dans une quincaillerie près de l'avenue Jefferson, notamment un tube métallique, mais rien qui ne soit bon pour tuer une masse de rôdeurs. Et le VTT qu'il avait trouvé dans un garage n'était pas dans la même rue.
Des heures s'écoulèrent et Eva parvint même à s'endormir sur son épaule alors qu'il la tenait pour éviter qu'elle ne bouge et tombe.
Tombe.
Il tourna la tête, regarda le jardin arrière de la maison. Il y avait moins d'une dizaine de rôdeurs, mais ils étaient trop éparpillés pour qu'ils puissent descendre sans se faire attraper. Soupir.
Des heures s'écoulèrent et alors que Lloyd sentait la fatigue le prendre, Eva à ses côté se réveilla en déposant un baiser sur sa joue. Elle demeurait silencieuse encore quelques minutes avant de parler d'une voix basse.
« C'est la fin, n'est-ce pas ? »
Le jeune homme demeura silencieux puis pris une profonde inspiration avant de se lever, regardant l'horizon. Elle fit de même et remarqua son air très sérieux.
« Pas ici. Pas pour moi, c'est pas fini. »
Il reposa son regard sur elle.
« Je suis désolé. »
Et sans rien attendre de plus, il la poussa. Elle n'eut pas le temps de crier, tant la surprise lui coupa la respiration. Elle vit Lloyd s'éloigner et sa chute sembla durer une éternité. Quand enfin son corps percuta le sol, elle sentit ses os craquer et la silhouette des rodeurs s'approcher d'elle. Elle tenta d'appeler Lloyd mais sa voix mouru dans sa gorge, incapable de respirer. Le jeune homme, lui, la regardait en silence. Il ne dit rien, ne fit rien. Il attendit simplement que les rôdeurs se rassemblent et quand enfin un passage fut dégagé, il sauta du toit pour prendre la fuite.
Pas un seul regard en arrière. Lloyd le savait. Il venait de tuer sa propre humanité.
Il était gelé. Absolument gelé. Mais cela ne l'arrêtait pas. Il continuait de marcher, emmitouflé dans ses vêtements pour se tenir chaud. Il venait de piller le chalet voisin pour y récupérer des chaussures de montagnes et des gants, préférant ne pas trop s'encombrer avec davantage de vêtement d'hiver. Le vent cependant était bien traître.
L'avantage de cette zone, c'était qu'il n'y croisait pas un seul rôdeur, mais pas un seul vivant non plus. Il était complètement seul et lorsqu'il devait s'hydrater, il mangeait simplement la neige. Alors certes y'avait plus sain et mieux, mais c'était la solution la plus cheap afin qu'il garde son eau dan sa bouteille ─ gelée de toute manière.
Reniflement sonore, et il se posait sur le rocher voisin, proche du lac dont la surface était gelée. Cette zone était couverte de neige à n'en plus pouvoir. Tout semblait mort. Une chance que son masque au visage lui permette de garder son souffle chaud, recyclant ainsi sa chaleur corporelle sans trop avoir à s'inquiéter. Fourrant sa main dans une de ses poches, il sortit la photo de la personne qu'il devait retrouver. Il regarda longuement le visage, laissa même son doigts parcourir les formes du visage. Si seulement il avait pensé lui aussi à prendre des photos de sa famille. Il lui semblait ne plus pouvoir se remémorer exactement les traits de sa petite soeur ou de sa mère. Il retourna la photo, lisant le nom inscrit dessus.
Le vent retomba peu à peu et le soleil dévoilait ses rayons lumineux, les nuages ayant été repoussés au loin. Lloyd, toujours assis sur son rocher, avait commencé à chantonner dans son coin. Dans le même temps, il se releva difficilement, fourrant à nouveau la photo dans sa poche, puis se retourna pour reprendre la route, retrouvant son vélo un peu plus haut. Le sac fut posé à l'arrière du vélo et il l'enfourcha avant de commencer à pédaler. Il s'élança. La route était encore longue et parsemée d'embûches mais il ne doutait pas qu'il pouvait le faire. Il fallait juste qu'il continue. Seul, parlant à lui-même, chantonnant pour ne pas perdre les pédales, sympathisant avec quelques rôdeurs inoffensifs qu'il pouvait croiser de temps à autre afin de rompre la solitude. Plus que tout, il évitait les contacts humains, prenant volontairement des routes à hauts risques pour s'assurer de ne pas de trouver dans une quelconque ligne de mire. Moins il en croisait, mieux il se portait.
Il savait pourtant qu'en parvenant à Seattle, il allait à nouveau devoir leur faire face. Ce nouveau visage de l'humanité le terrifiait et le répugnait à la fois. Ils étaient comme un miroir dans lequel il ne voulait pas regarder.
Alors tant qu'il le pouvait, il continuerait à voyager seul.
La ville de Seattle apparaît à l'horizon. Il en reconnait encore la forme, même si tout a changé. Les ponts et les routes délabrées, les restaurants ruinés... tout est si différent. Mais il a enfin atteint son but.
Lloyd s'accorde quelques minutes de contemplation, ignorant le rôdeur solitaire qui couinait une centaine de mètres derrière lui. Allait-il revoir Samantha et sa mère ? S'en étaient-elles sorties ? Il se foutait royalement de son père, mais sa mère et sa soeur étaient tout ce qu'il désirait revoir.
Et Sue. Car il avait un message à lui faire passer.
passeport :≡ recensement de l'avatar. - Code:
Lee Jun-Ho • <bott>Lloyd Rockefeller</bott>
≡ recensement du prénom. - Code:
• Lloyd
≡ recensement du nom. - Code:
• Rockefeller
≡ recensement du métier. - Code:
• Ambassadeur de freerunning / Freerunner
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Re: I will run away • Lloyd (UC) /!\ Violence
Sam 19 Mai 2018 - 20:34
Hey bienvenue dans le coin et bon courage pour ta fiche
J'espère que tu trouvera quelqu'un pour ton lien en tout cas !
J'espère que tu trouvera quelqu'un pour ton lien en tout cas !
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Re: I will run away • Lloyd (UC) /!\ Violence
Sam 19 Mai 2018 - 20:57
Te voilà fraîchement inscrit sur The Walking Dead RPG ! Après avoir lu consciencieusement le règlement du forum, voilà quelques petites choses à retenir pour tes débuts parmi nous :
1 – Le délai pour finir ta fiche est de 10 jours . Un délai supplémentaire peut être accordé par un Administrateur.
2 – Si tu as oublié de le faire avant de t'inscrire, jette un petit coup d’œil aux bottins des noms, des prénoms, des métiers et des avatars.
3 – Lors du choix de ton avatar, il est important de bien respecter ces deux points du règlement : Les images choisies doivent être cohérentes avec le contexte, et l'âge de ton personnage avec l'aspect physique de ta célébrité.
4 – Afin d'éviter les RP répétitifs d'intégration dans un camp, nous te conseillons d'intégrer ton personnage à un groupe dès son histoire ! Si tu choisis d'intégrer le groupe des solitaires, il te faudra conserver ce statut durant 1 mois minimum avant de pouvoir t'installer dans l'un des groupes sédentaires.
5 – Si ton histoire comporte des personnages que tu souhaiterais proposer en Scénario, sache qu'il faudra également patienter 1 mois et être actif en zone RP.
6 – Une fois ta fiche terminée, signale le dans ce sujet AVERTIR ▬ FICHE TERMINÉE.
Bonne rédaction !
Bonne rédaction !
La bienvenue à toi sur le forum !
Bon courage pour la rédaction de ta fiche, si tu as des questions, n'hésite pas à nous envoyer un MP
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Re: I will run away • Lloyd (UC) /!\ Violence
Sam 19 Mai 2018 - 22:45
Merci à tous !
Mais vu comme c'est parti je vais pondre un roman pour l'histoire ça va être méga-long, désolée pour le staff (surtout que j'aime pas les trucs méga-longs en général, toutes mes excuses )
Mais vu comme c'est parti je vais pondre un roman pour l'histoire ça va être méga-long, désolée pour le staff (surtout que j'aime pas les trucs méga-longs en général, toutes mes excuses )
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